MON AGENDA DE LA PLÉİADE
(2014)

12/12/2014

Les filles de la rentrée littéraire
(2012)

Marie Simon : Robe Muse of Love, bracelet Marc Deloche ; Anne Berest : veste Tara Jarmon, combinaison Women’Secret, collier et bague Alex Monroe ; Aurelia Bonnal : Robe Tara Jarmon, bracelets Scooter, pochette My Suelly ; Marie-Hélène Lafon : Chemise Brigitte Bardot, nœud papillon Burberry London, bracelets Marc Deloche ; Gwenaëlle Aubry : Robe April May, collier Marie Laure Chamorel, manchette Anne Thomas ; Céline Curiol : Robe Orla Kiely, boucles d’oreille et manchette Anne Thomas ; Carole Fives : Perfecto Maje, robe Masscob ; Max Monnehay : Caban Burberry Brit, blouse Tara Jarmon

08/12

Je viens de rêver que l’on proposait à Régis Debray un contrat assez avantageux pour un livre où il lui faudrait dire du bien de la house-music. Je me suis réveillé avant de connaître sa réponse.Patrick Moudiano : « Oui, le lecteur en sait plus long sur un livre que son auteur lui-même ». Parle pour toi, patate !

29/08

Taiye Selasi c’est Cécile Guilbert en négresse, sa beauté la préserve de toute critique.

15/08

Tenté de lire Baise-moi… pas réussi. J’adore pourtant les mauvais livres, mais il y a des limites à tout, y compris à ma perversité en ce domaine.Interview de James Salter dans Le Point.
A propos du Chardonneret de Donna Tartt : « C’est juste la répétition d’une forme populaire, juste de la routine… j’en ai lu cinq pages et je suis allé me coucher ».
Pareil.
A propos de Philip Roth, il déclare que « si on regarde ses derniers livres, il a bien fait de prendre sa retraite ».
Pareil.
Sauf que, si c’est moi qui le dis, au milieu du concert de louanges habituels concernant le roman et les romanciers américains, ce sera considéré comme un outrage, peut-être même de la jalousie, sûrement de l’impuissance.Sur les 7 primo-romanciers de la rentrée, j’en connais plus ou moins deux. Le métier rentre (mais c’est un peu tard).

30/07

Lu J’irai cracher sur vos tombes, c’est vraiment très mauvais et je crains que tout Vian ne soit de la même eau.

« Baise-moi ce soir, elle a chuchoté
Demain, tu cracheras sur ma tombe… »

13/07

Le meilleur moyen d’apprécier la littérature française c’est, sans doute, de la lire à l’étranger.

04/07

Blaise Cendrars avait une Alfa Romeo.

A l’aise, Blaise !

02/07

Richard Millet déteste Jean Echenoz. Je n’aime ni l’un ni l’autre.

A la radio, je suis tombé sur une lecture de Michel Houellebecq, j’ai longtemps pensé que c’était du Pierre Desproges.

01/07

« Je n’en pouvais plus de moi », Olivier Adam. On est bien d’accord.

27/06

La rentrée littéraire, c’est torché ! Domaine français : Emmanuel Carrère (« A un moment dans ma vie, j’ai été chrétien. Cela a duré trois ans, c’est passé »… Emmanuel Carrère a donc été chrétien plus longtemps qu’il n’a été écrivain) ; domaine étranger : James Salter (Putain, un jour, j’aimerais bien voir l’attachée de presse de l’Olivier ! Ce doit être un sacré canon). Les autres peuvent aller se coucher.

26/06

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL
PRIX DE LITTERATURE HENRI GAL*
POUR L’ENSEMBLE DE SON ŒUVRE**

DECERNE PAR l’ACADEMIE FRANÇAISE
** ET 15 000 € DANS LE NOURIN AVANT DE GAGNER L’EURO-MILLIONS

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL QUALIFIEE
POUR LES HUITIEMES DE 
FINALE

24/06

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL
PREMIO GREGOR VON REZZORI

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL
PRIX DES LECTEURS
L’EXPRESS-BFM TV

La légende familiale se poursuit (« Là où y a du gène, y a du plaisir ! »). Mon plus jeune fils a surnommé devinez qui : « Mets l’dico dans l’placard ».

20/06

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL
PRIX PARIS-DIDEROT
ESPRITS LIBRES

*Décerné par un jury de dix détenus : cinq femmes et cinq hommes.
Personnellement, je propose de les garder au gnouf jusqu’à ce qu’ils sachent lire.

POWER TO THE DUNCE !

18/06

MODIANO REMETTRAIT ÇA

en octobre

BIENTÔT DE RETOUR SUR VOS ECRANS

en novembre

12/06

Evidemment, comparée à Sorj Chalandon, un autre chouchou de la maîtresse (qui, dans la typologie scolaire, appartiendrait plutôt au sous-genre lécheur), Maylis de Kérangal, c’est Madame de La Fayette multipliée par Marguerite Duras.

11/06

Maylis de Kérangal est une charmante jeune femme, elle m’a toujours fait penser à Laure Manaudou en moins grande, moins massive et avec l’air un peu plus éveillé ; physiquement, c’est une personne qui attire indéniablement la sympathie. Intellectuellement, elle attire la bienveillance, tout ce qu’elle dit est frappé au coin du bon sens tout en n’ayant aucun intérêt ; sa joliesse et son assurance font passer comme une lettre à la poste la platitude pénétrée de ses propos. A Saint-Malo, j’ai participé avec elle à un débat sur le sport, et bien, l’air de ne pas y toucher, elle avait remarqué que les joueuses de basket étaient plus grandes que la moyenne, ce qui n’est pas à la portée de Marcela Iacub.
En tous les cas, j’ai suffisamment déconné avec sa réception « critique » pour me pencher de plus près sur l’incroyable succès de son dernier livre, je me suis donc procuré, pour ce faire, Réparer les vivants et je l’ai lu (deux fois).
J’en suis resté comme deux ronds de flan, mais j’ai cru saisir ce qui fait son succès : Maylis de Kérangal est le parfait prototype de la (trop ?) bonne élève. Le genre chouchou de la maîtresse avec toutes les qualités et les défauts de ce (trop rare ?) standard de l’éducation nationale : elle lève le doigt avant les autres ou toute seule, quelquefois même avant que le professeur ait demandé qui savait, elle connaît les réponses, ses cahiers sont impeccablement  bien tenus, elle apprend ses leçons par cœur, elle fait « Chut ! » à ceux qui l’empêchent d’écouter. Au conseil de classe, c’est la Ola en permanence ! Encouragements. Félicitations. Rien n’est trop beau pour El Chouchou.
Littérairement, c’est plus vaseux. A l’école, on écrit « pour plaire », on sort les mots rares ou précieux dont on est assuré qu’ils feront les délices de Bernard Pivot comme ils auraient fait ceux de feu Maître Capelo, on multiplie les métaphores que les stagiaires trouveront « poétiques » (« Mais où va-t-elle chercher tout ça ? »… Dans Albert Samain, crétin !). Alors, les trottoirs « s’absentent », la fourrure de l’ours est « rubigineuse », les filles « toupillent  » sur elles-mêmes, on a le front « ventousé » à la vitre, les banlieues sont « filandreuses », on lève les yeux pour « creuser la nuit au fond du bourg » (faut croire qu’on a vraiment rien d’autre à branler), les grains de beauté sont « sporulant(s) », la lumière du jour est « albugineuse », on passe outre le « sismique » des mâchoires, les visages sont « torchonnés » de souffrance, les halls ont des dimensions « océaniques » (ils sont grands, quoi !), les narines sont douloureuses à force de « tuyauter l’iode et le froid » (mon royaume pour un cache-nez !), les cernes sont des « cuillers de bronze » (et mon cul, c’est du poulet ?), les cils se durcissent « comme des fils de vinyle », les cristallins (adroitement placés derrière les pupilles alors que les durillons ne sont jamais placés entre les orteils comme notre heptathlonienne de la culture l’avance, n’oubliez pas que c’est un pédicure D.E. qui vous parle !) se givrent comme s’ils avaient été oubliés « dans le fond d’un freezer » (le devant de l’engin est moins froid), on ne commande pas un gin, on l' »appelle » (on peut imaginer que Tonic lui « répond », mais ce n’est pas précisé).
Dans son élan, elle emprunte même « mêmement » qui est si élégant à Marie N’Diaye, chouchou de la classe au-dessus, appartenant qui plus est à une minorité visible, boursière de surcroît.
Assez vite, on s’agace… on se sent redevenir cancre, on s’agite sur les bancs du fond, on chuchote, on se pousse du coude, on ricane en cachette.
— Elle se prend pour qui la gamine ?
— Elle peut pas causer comme tout le monde ?
— Elle commence à nous les briser menu !
— Elle a pas bientôt fini de se la péter ?
Mélisse de Carambar ne cache d’ailleurs pas vraiment son jeu, elle a compris à qui elle s’adresse : aux libraires et aux bibliothécaires, elle a abandonné ses copains et ses copines les minus habens depuis belle lurette. D’entrée, elle vous colle les intérimaires de l’intelligence sur le cul avec un incipit d’une page et demie. Tu vas voir ce que tu vas voir ! C’est la triple boucle piquée d’entrée… l’adversaire titube, il sent qu’il va passer un mauvais quart d’heure. La foule applaudit le phénomène à tout rompre.
Fièrement verticale, elle toise la concurrence étendue à l’horizontale.
— Alors, qu’est-ce que t’en dis, minable ? T’es pas cap’ d’en faire autant, hein ?
Justement, si, et si, en filière pro, nous sommes un bon paquet à ne pas le faire, c’est que ça n’a aucun intérêt. C’est du même niveau décoratif que les petites marguerites à la place des points sur les i.
— On espère que ça te passera avant que ça nous reprenne.
Pour alléger la béchamel, chacun des personnages est affublé d’un patronyme à la con : Cordélia Owl, Thomas Rémige, Emmanuel Harfand, Marthe Carrare (et pourquoi pas thon à l’huile ou boîte à coucou ?). Lorsque l’un d’entre eux téléphone, que ça ne répond pas et qu’il laisse un message à son correspondant, on se tape trois pages où l’on suit les ondes rebondissant d’un téléphone à l’autre… c’est long, très long.
Qu’on lui achète un GPS et qu’on en finisse !
Pour bien montrer qu’elle est « forte en tout », Babyliss de Carnaval (je sais, c’est bas !) parsème l’intrigue de son livre d’apartés philosophiques aussi filandreux que les banlieues mentionnées plus haut ; sur la forme du temps par exemple : est-il linéaire ou bien prend-il la forme des figures décrites par le hula-hoop, est-il en boucle ou bien en tube ? Je te le demande, Armande (Lozère) ! Pour rallonger la sauce (si on vire les métaphores à la con et les phrases qui se regardent, épatées de ne pas avoir oublié une virgule en route, il ne reste pas grand-chose), lorsque l’occasion se présente, sur le principe de bout d’ficelle/selle de ch’val, elle ne se prive pas de mini-exposés sur : le surf, les champignons hallucinogènes, la Nouvelle Zélande, le coma dépassé, les chardonnerets au Maghreb, la sexualité du personnel soignant (les quotas sont soigneusement respectés), l’inflammation du myocarde (quand même), les ours, la Leçon d’anatomie de Rembrandt, j’en passe et des meilleures.
Je crains fort que Malice pète plus haut que son cul. Ce n’est pas grave, ce qui est gênant c’est que tout le monde trouve que ça sent bon.

09/06

Nous avions laissé Alain Nadaud tout à sa détresse… D’écrire, j’arrête (Tarabuste, 2010), le pauvre avait perdu tout goût à écrire. On le comprend, c’est pas de la tarte, surtout si on ne gagne pas le prix Goncourt que l’on vous a promis. Quatre ans plus tard, il publie chez Serge Safran, Dieu est une fiction. Essai sur les origines littéraires de la croyance (288 pages) et, toujours chez Tarabuste, Journal du non-écrire (80 pages). Je crois qu’il ne faut pas prendre ce que dit Alain Nadaud très au sérieux.

04/06

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL
ECRABOUILLE

FREDERIC ROUX

03/06

Demain, chez les libraires, ça aurait dû être la couverture de gauche, ce sera la couverture de droite.

02/06

« Baudelaire aurait pu admettre ce qu’il était, cela l’aurait détendu, il y aurait gagné de l’intelligence au lieu de n’en avoir que dans ce qui le blesse. » (Charles Dantzig). Ça me rappelle quelque chose… Et si l’on m’avait adressé le même genre de reproche, je n’aurais pas pu mieux répondre que Romaric Sangars : « Dantzig aussi devrait admettre ce qu’il est, cela lui éviterait peut-être le ridicule de tirer ainsi l’oreille de Baudelaire ou de frapper sur l’épaule de Dante comme s’il pouvait se le permettre en rédigeant de tels livres, si faussement désinvoltes, si comiquement pompeux, pour étaler son instruite vacuité. »

La critique vue comme un ascenseur pour la gloire
et les à-valoirs considérables

30/05

Tristan Garcia : chemise en coton, avec revers passepoilés d’inspiration western, Marc Jacobs, tee-shirt à encolure V en coton, Dior Homme.

29/05

Nelly Kaprièlian ne veut pas danser avec Jean-Paul Enthoven

28/05

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL
PRIX ORANGE

22/05

Ce n’est pas pour lui porter la poisse,
mais elle va s’en prendre plein la gueule*

* la photo ne va pas arranger ses affaires non plus

20/05

Pour une biographie de sportif (George Best) écrite par un journaliste de L’Equipe (Vincent Duluc), Le cinquième Beatles (Stock) est tout à fait lisible, comparée à celle de Vince Taylor, elle semble même  hautement recommandable.

19/05

RENTREE LITTERAIRE
2014

Olivier Nora apprend à danser à Nelly Kaprièlian

16/05

Exil à Spanish Harlem (Le Seuil) de Raphaëlle Eschenbrenner ne casse – certes – pas trois pattes à un canard, j’y ai relevé une blague récente habilement recyclée, mais c’est pas con du tout, agréable à lire et bien plus astucieux qu’on ne pourrait le penser.

Il y a des types comme ça, même après leur mort, ils n’ont pas de pot.
Vince Taylor vient d’hériter d’une biographie* consternante.
Le pire étant que l’auteur** admire sincèrement Maurice.

Vies et mort de Vince Taylor (Fayard)
** Fabrice Gaignault

09/05

« Un chef d’œuvre », Jean Birnbaum, rédacteur en chef du Monde des livres à propos de Une enfance de rêve de Catherine Millet, collaboratrice régulière du Monde des livres.
« Dire adieu de Sophie Avon est un prodige de justesse et d’émotion maîtrisée », Olivier Mony, critique de Sud-Ouest Dimanche à propos du livre de la critique cinéma de Sud-Ouest Dimanche, femme du rédacteur en chef de Sud-Ouest Dimanche.
Le pire, en la circonstance, c’est que Dire adieu est, peut-être, un prodige de justesse et d’émotion maîtrisée, Une enfance de rêve est, peut-être, un chef d’œuvre… l’adret de cet ubac étant que ce genre de critique d’éhontée connivence déconsidère toute critique sérieuse sans compter que l’effet produit est rigoureusement inverse de ce qu’il croit pouvoir produire…
Arrêtez les frais, personne n’y croit plus, les mecs !
J’espère juste que ça fait plaisir à Sophie Avon et à Catherine Millet… c’est bien le moins.

Bientôt la Fête des mères

Olivier Mony photographie Sophie Avon posant pour Yves Harté

28/03

Allez, tiens ! un peu de « critique » littéraire en forme de vacheries convenues pour finir le trimestre (et pour me faire bien voir de la profession par la même occasion… on ne se refait pas !)
Total respect pour l’attachée de presse des éditions de l’Olivier qui a déjà fait passer (hier) Canada (Richard Ford) pour un grand livre alors que c’est une terrible daube et réussit (aujourd’hui) à faire croire aux crétins qui ne demandent qu’à brâmer en chœur que Renata Adler (Hors-bord) était excellente alors qu’elle est rigoureusement nulle (en revanche, physiquement, elle avait plutôt l’air canon… ce qui peut encourager ceux qui, munis d’une petite bite et d’une cervelle en tapioca, ne peuvent débrayer l’œuvre de son auteur !)

Adler (à gauche) à côté d’un véritable écrivain (Didion)

Pour ce qui est de la sensation de la rentrée de janvier (Emile Louis), je ne saurais déterminer (pas le temps – non plus – d’y passer des heures) ce qui a « construit » son succès exemplaire (pour l’analyser sérieusement sans risquer l’excommunication, on regrette Pasolini) : la bonne/mauvaise conscience de l’opinion publique à l’égard de la « communauté » homosexuelle (« Ce sont quand même des gens comme les autres ! ») ; la sensiblerie du commun (« Le pauvre ! ») ; la proximité du débat sans queue ni tête sur le mariage gay (« Et pourquoi pas, après tout, ce sont des gens comme les autres ! ») ; l’appétence inégalée du vulgaire pour le sordide (« Et ils s’enculent ? ») ; l’ignoble complaisance à la Closer de la cagole (« Et ils se sucent la bite aussi ? ») ; l’abandon (sans combat) du peuple et du populaire à ceux qui construisent leurs succès politiques sur ses bas instincts caressés dans le sens du poil (« Salauds de pauvres ! ») ?
Quelqu’un s’est-il sérieusement posé la question de savoir si le dénommé Eddy Salegueule avait (ou pas) une tronche sur laquelle n’importe qui avait envie de cogner (et de cracher) sans que ses orientations sexuelles y soient pour grand-chose ?
Quelqu’un s’est-il demandé si, en plus d’attirer la beigne, il n’aimait pas s’en prendre et ne mettait pas quelque complaisance à s’en plaindre (à moucharder) avant de se taper les mollards adjacents avec délice ?
S’il n’en jouissait pas ?
Quelqu’un s’est-il sérieusement intéressé (peut-être Bégaudeau dans Transfuge… c’est un comble !) sur l’effarante nullité de ce texte, équivalent tapette de ceux, hétérosexuels Ô combien ! de Delphine De Vigan et pourtant  « mêmement » ignobles puisque cherchant à plaire et « mêmement » mal écrits.

Il y aura toujours un culte pour les écrivains sous-estimés (ça me pend au nez, d’ailleurs, encore heureux, quand je serai mort), mais Frédéric Berthet est sûrement le plus sur-estimé des écrivains sous-estimés, sa prose adulée par les soi-disant happy few stationnant tout juste un peu au-dessus du niveau de celle d’Eric Neuhoff, mais guère.

Ça suffit… je n’ai pas besoin d’en rajouter non plus.

Soi-disant qu’Olivier Cohen m’admire, c’est un peu la même mayonnaise que Raphaël Sorin… ils admirent ce(ux) qu’il(s) ne publie(nt) pas… c’est une option !

Gay Talese (Sinatra a un rhume, Editions du sous-sol) pour désespérer ceux qui croient qu’ils peuvent faire aussi bien, et Gardiens de camp. Tatouages et dessins du Goulag (Editions des Syrtes) pour les autres.

Rideau !

27/03

Teresa Cremisi accompagne
Christine Angot
chez François Busnel

24/03

SMALL WORLD

Et tout le monde s’en fout !

La première personne que je croise au salon du livre : Raphaël Sorin ! Si on l’écoute, c’est lui qui m’a découvert ; ce qu’il dit moins, c’est qu’il a toujours refusé d’éditer ce que je lui proposais. Il se plaint de ne plus recevoir mes livres (sur lesquels il n’a jamais rien écrit). Ce qu’il trouve inexplicable, c’est que sa femme ait un faible pour moi. Je ne comprends pas grand-chose, ni aux femmes ni au monde tel qu’il est, mais ça, je peux le comprendre.

Je te le demande…

22/03

EXCLUSIF

CE WEEK-END
MAYLIS DE KERANGAL
MONTE AUX CIEUX

21/03

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL
PRIX NOBEL DE LITTERATURE

20/03

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL
MINISTRE DE LA CULTURE

Et dans pas longtemps, encore !

Epuisés par la rédaction du Libé d’aujourd’hui
quelques écrivains attendent l’ouverture du Salon du livre
aux alentours de la Porte de Versailles

19/03

EXCLUSIF

MAYLIS DE KERANGAL ELUE
A L’ACADEMIE FRANÇAISE

28/02

« Je n’ai pas lâché un instant ce très long roman à la Dickens », Bret Easton Ellis à propos du dernier livre de Donna Tartt. Charles Dickens est né en 1812, Donna Tartt en 1963, Bret Easton Ellis est éternel.

25/02

La dispute (suite et fin) : résultat des courses, « écrivain » devient plutôt une insulte dans la bouche de certains ; des critiques comme Philippe Delaroche préféreront toujours un mauvais livre avec une bonne histoire à un bon livre dont le sujet leur déplaît ; les écrivains se retrouvent donc dans l’obligation de « plaire », ce qui n’est pas leur métier ; personnellement, j’écris plutôt pour déranger que pour plaire (ce qui n’est pas très adroit). Crève le pitch !

24/02

A TOI !
A MOI !

http://www.franceculture.fr/emission-la-dispute-litterature-la-classe-et-les-vertus-redemption-2014-02-21

Très intéressante « Dispute » vendredi dernier (cf ci-dessus). Moins parce qu’il y était question de La classe et les vertus* que par la nature des « arguments » avancés par Philippe Delaroche (que ce livre révulse). A leur sujet, il ne faut pas parler de « jugement », ni même d’opinion, c’étaient, pour l’essentiel, des assertions morales. On pourrait en faire peu de cas et les ignorer sous prétexte que la morale n’a rien à voir avec l’art (ce qui n’est pas tout à fait juste), ce serait dommage dans la mesure où la littérature en son entier est la proie du système de pensée (qui n’en est pas vraiment un) qu’elles mettent en place. Il est désormais usuel d’aimer ou de détester un livre parce que l’on aime ou que l’on déteste son SUJET. D’où l’importance, si l’on veut connaître le succès, de choisir un sujet pouvant faire la couverture d’un hebdomadaire polychrome : le cancer de la prostate, l’homophobie, les SDF, les prothèses mammaires, l’exclusion, la hausse de l’immobilier en centre-ville, la dépression post-partum, etc. C’est le triomphe de ce que l’on pourrait confondre avec le fond, enfin… pas trop profond, le fond pour être accessible au vulgum pecus !
Dans ces conditions, impossible d’apprécier Moby Dick si l’on souffre du mal de mer ou Au-dessous du volcan si l’on a arrêté de boire..  
Il fut un temps où l’on jugeait aussi un livre pour ses qualités « littéraires », c’est-à-dire à ce qu’il était d’usage d’assimiler au style, aujourd’hui, on parle davantage de « langue » à propos de ceux qui sont censés la maîtriser à la perfection ou « faire un travail sur ». Il y aurait donc un FOND et une FORME (Lagarde et Michard), je suis désolé, il n’y a ni fond ni forme, il y a fond ET forme liés comme il y a dessin et couleur, comme il y a ombre et trait. Le reste… pas la peine de se disputer à ce sujet.
Evidemment, je ne suis pas d’accord avec grand monde sur les dits sujets : je trouve qu’Echenoz c’est du charabia, Darrieusecq, du patois, que N’Diaye c’est du faux (bourg Saint-Antoine) somptueux à l’usage des cadres repentants, que Modiano est à cent lieues (en-dessous) de Simenon.
Evidemment, je trouve que trop bien écrit, ce n’est pas bien écrit ; qu’il faut une touche de mal fait dans le bien fait pour que ce soit vraiment réussi (Guerlain avait bien compris dans ses premiers jus qu’il doit y avoir quelque chose qui pue en arrière d’un parfum réussi).
Evidemment, je trouve que ce qui est arrivé de pire à la littérature, c’est la télévision (le fameux effet Apostrophes**) qui plébiscite les auteurs sympathiques qui parlent de « sociétal » en « Je veux dire » (j’en glisse un mot dans la préface de La classe et les vertus).
Evidemment, La classe et les vertus ne parle que de boxe, évidemment, La classe et les vertus parle de tout, sauf de boxe ; c’est un livre très intime qui parle d’Histoire et de Frédéric Roux, un livre à l’accès difficile que seuls peuvent apprécier de trop rares personnes.
Evidemment, Philippe Delaroche n’y connaît rien, comme son patron***.

* Pour la première fois, quelqu’un déclarait publiquement détester un de mes livres.
Signe éminemment positif ! j’avance dans la carrière.

** ne jamais oublier que les deux écrivains les plus souvent invités
par Bernard Pivot ont été : Henri Vincenot et Jean d’Ormesson.

*** « L’écrivain français baigne dans ce tiède jacuzzi, celui des névroses minuscules et des infimes vacheries.
La démesure n’est pas de son fait, ni les exploits… tout ce à quoi il aspire,
c’est dix mille exemplaires garantis sur facture, la retraite à soixante ans,
et que François Busnel qui n’y connait rien dise du bien de son style. »
La Classe et les vertus, page 14.


17/02

Un « critique* » dit du bien** d’un de vos livres, mais aussi de ceux de Sophie Avon et de Jean Echenoz.
Qu’en déduisez-vous :

1 : Qu’Olivier Mony*** fait de la confusion mentale ?
2 : Que Sophie Avon est la femme de son rédacteur-en-chef ?
3 : Que vous écrivez comme un cochon ?

   * enfin, faut pas pousser

** enfin, tout est relatif

*** par ailleurs, biographe officiel de Philippe Madrelle

06/02

http://www.liberation.fr/livres/2014/02/05/mise-au-poings_978136

Cécile Guilbert prend la pose*

Mon secret, c’est d’avoir les yeux verts et que personne le sache.

Clarice Lispector

Chloé Delaume fait la gueule

Christine Angot fait le boulot

C’est la rentrée !
La critique ne va donc pas se gêner pour déconner à plein tuyaux

« Revenu d’entre les morts et ses propres démons, après avoir goupillé cent pages truffées de bombes, son récit bandé à craquer, l’auteur parcourt tous les registres de la langue pour dire comment, dans une même expérience, pensées et sensations se fracassent ; on est dans un espace pur, livide, irréfragable, presque métaphysique. Le lecteur va donc être témoin des expérimentations, volte-face de l’écrivain, éternel vagabond guidé par son désir d’écrire qui aime dérouler ses phrases épidermiques et aériennes dans des huis-clos rugueux sur fond de décors faussement rédhibitoires où chacun lévite ou se love, erre ou se cache. Récit jamais frivole, ni véritable roman à thèse, ni simple fable, sa véritable force réside dans l’usage fait de la durée ; ce texte en constant équilibre, exercice littéraire impressionnant dans un baroque parfaitement maîtrisé où l’on comprend que l’art de l’esquive représente un mode d’existence tout autant qu’un style d’écriture. Un livre promis à circuler de corps en corps, terrible jeu de miroir bouleversant, émouvant et tout simplement beau, une arborescence généalogique et politique aux mille ramifications, il y là le western, l’héroïc-fantasy, l’épopée mythologique, l’ultra-gore et la romance sans compter les échos troublants avec le monde du lecteur. Modeste par les moyens qu’elle met en œuvre, mais puissante par les effets produits, l’écriture du massage cardiaque, en vagues énergiques et répétées jusqu’à l’hyperventilation, enchante et inquiète, apaise et éveille d’où cette façon ludique et vertigineuse de décliner les significations ; elle file la métaphore là où on ne l’attend pas, singeant les convulsions d’un monde en perdition avec une élégance fin-de-siècle. Et puis, il y a l’amour, un immense flux d’amour qui réunit au fil des pages les solitudes des uns et des autres. »