MON AGENDA DE LA PLÉİADE
(2016)

31/12

Terminus coloriage

Le ministère des affaires étrangères a refusé de m’accorder la bourse Stendhal que je lui avais demandée (sans grand espoir). En ayant déjà été bénéficiaire en 2008 (pour Alias Ali), je ne trouve pas ça vraiment injuste, plutôt normal, même et je me démerderai autrement. En revanche, j’ai trouvé la liste des heureux récipiendaires très instructive. Evidemment, on y repère vite ceux et celles qui ont la carte (Villa Médicis, Prix de la vocation, bourse Prince Pierre de Monaco, directeur d’Alliance française, et patin et couffin), mais pas seulement, on y trouve aussi beaucoup de gens qui n’ont pas vraiment publié de livres au sens strict du terme, ils sont un peu dessinateurs, plutôt traducteurs, vaguement illustrateurs, auteurs pour la jeunesse & so on. C’est la fameuse transversalité… Dylan, prix Nobel, les lecteurs qui sont les véritables auteurs, les libraires qui sont critiques (« Coup de cœur ! »), les bibliothécaires qui créent du lien, la mise en espace de l’écriture (« comme un parcours ») et tout ce genre de conneries post-up-to-date, mais j’y vois  pire : la victoire à-venir (déjà accomplie au sein des « prix ») de la littérature jeunesse sur la littérature tout court et de l’opinion adolescente sur le jugement adulte. J’ai quelques doutes sur le bien-fondé de cette idéologie neu-neu ; je ne vois pas quel auteur sérieux pourrait s’en satisfaire (autrement qu’économiquement si ça lui décarre sur le coin du beignet, ce que je souhaite à chacun) ni même apparaître aux yeux de ses pratiquants.

Kebab pour tout le monde !
et Pennac à volonté !

26/12

Et si l’on « rejouait les étapes », mais à l’envers ?

Cette librairie sera reprise prochainement (février 2017),
mais comme pour Un regard moderne, on aura tendance
à penser que : ce ne sera pas (tout à fait) pareil
et l’on aura raison de le penser…

18/12

Afin de pouvoir présenter des projets,

je vais m’inscrire à un stage

14/12

PETITE RENTREE

Tout le monde est sur les rangs

même moi avec ma traduction du
« secret le mieux caché de la littérature américaine »

10/12

Bon… maintenant, si les écrivaines font péter les nichons (même un peu mous pour leur âge), moi, j’y joue plus !

Blandine, deux qui la tiennent
trois qui la…

30/11

Mais oui, mon chou, je peux t’aider…
il suffit que ta copine me suce gratis

23/11


Que crève la littérature !
Après l’âge (canonique) le 25/09
le sexe (féminin) aujourd’hui

Je veux pas casser l’ambiance, mais quand même,
elles ont toutes des tronches de première de la classe
et les premières de la classe, c’est pas les bonnes…
quoique… femmes à lunettes/femmes à quéquettes !

05/11

Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Grand Prix du Roman de l’Académie Française (G.P.R.A.F) déclare sur Europe 1 : « Je pensais que je n’étais pas capable d’écrire »… c’est pas un scoop !

10/10

Et si l’on donnait les six prix littéraires sur les listes desquels il figure à ce jeune garçon (qui m’a l’air gentil comme tout) ? Cela pourrait nous éviter de nous interroger sur le rôle de la France au Rwanda… ce serait donc tout bénéfice.

Français, encore un effort !


07/10

Gaël Faye, c’est Stromaë, non ?

28/09

Toujours rien lu de Clarice Lispector
(l’une des plus belles femmes du monde)
trop peur d’être déçu

25/09

FOREVER YOUNG !

La réalité de la littérature
(serait-elle honorable)
c’est l’âge de son public
(et sa provenance)

Je crois (quelque part je ne sais quand) ne pas avoir dit beaucoup de bien de Canada de Richard Ford, preuve que je ne suis pas rancunier, j’ai lu En toute franchise du même auteur et j’ai trouvé ça pas mal du tout.

24/09

Et le cadavre de Dubois, j’en fais quoi ?

21/09

A force de déconner, je ne sais plus si c’est moi qui ai écrit cette phrase : « Je n’avais, pas davantage que la plupart de ces gens, de véritable raison de me tuer. Je ne pense pas (c’est pas mon genre et qui sont ces « gens » ?), mais ce qui m’étonne c’est que j’ai oublié son attribution… si quelqu’un a une idée.

Confidence pour confidence…/

Amazon a le compas dans l’œil
(mais Ring parle des années 80 plus que de boxe)

Dans son blog, Pierre Jourde écrit (à propos de Boxe de Jacques Henric où je suis cité plus d’une fois) : « Les grands romanciers américains écrivent volontiers sur la boxe : Jack London, James Ellroy (depuis quand ?), Norman Mailer, Joyce Carol Oates… En France, il y a Philippe Aronson, Alexis Philonenko, Aya Sissoko (avec le concours de… Marie Desplechin !), Alban Lefranc, Daniel Rondeau, par exemple, mais ça reste confidentiel ».
Je me suis senti obligé de rectifier… je l’ai regretté aussitôt après.

Private joke

Aujourd’hui, Jeanne G travaille du chapeau
auparavant, elle « travaillait » dans l’édition

Je ne veux décourager personne, mais en prix littéraires, le Rwandais (serait-il natif du Burundi) est imbattable.

Les afro-américain(e)s débarquent en force dans l’édition, mais, jusqu’à présent, il vaut mieux qu’elles soient jeunes et jolies (dernier exemple : Imbolo Mbue), pour la littérature, on verra plus tard.

Bourdeaut a des vraies, Jauffret des fausses

Mes Lobb ont vingt ans et commencent à donner des signes de fatigue
Vu mon âge, je me demande si je m’en achète une nouvelle paire

20/09

Karine Tuil vient de lire L’Express

19/09

Lorsqu’il y a vingt ans, j’ai publié Mal de père chez Flammarion, on n’en trouvait pas un seul exemplaire à La Machine à lire, aujourd’hui, j’y suis « Coup de cœur ». Il suffit donc d’être patient (j’ai plus beaucoup de temps pour l’être, mais j’y suis bien obligé).

Lorsque Jérôme Garcin parle d’une prose « à hauteur d’homme », on est sûr qu’elle ne vole pas très haut.

29/08

Beaucoup de critiques littéraires sont des larbins à la moutarde.

28/08

« Le dernier livre de Marc Lambron (L’œil du silence, Flammarion) n’est pas loin de l’inoubliable Education sentimentale« , Pierre Bergé in Globe Hebdo, septembre 1993. Une chose est sûre, vingt ans plus tard, Marc Lambron a largement fait oublier Gustave Flaubert ; une chose est certaine, Pierre Bergé n’a jamais été très loin de Sainte-Beuve.

26/08

Jean-Paul Dubois ressemble à Stéphane Thébaut, le présentateur de La Maison France 5.

Je dois dire qu’à la lecture de toutes les « bonnes pages » (plutôt mauvaises d’ailleurs) de la rentrée, l’écrivain le plus doué me semble être… Amélie Nothomb ! C’est la seule qui ait UN style, les autres écrivent tous pareil.

MICHEL BUTOR

« Les lecteurs d’Internet sont, je crois, spécialement aptes à me lire. »

18/08

La nouvelle la plus spectaculaire de la (future) rentrée littéraire, c’est Karine Tuil devenue excellente depuis qu’elle court sous les couleurs de l’écurie Gallimard (casaque sable, toque écarlate) alors qu’elle était considérée comme plutôt médiocre lorsqu’elle était publiée chez Grasset (casaque tilleul, toque vert anglais).

27/07

Des fois, je lis des trucs et je ne peux pas me retenir, j’ai comme un spasme (bref)… dernier exemple : « Laure Limongi enseigne la création littéraire », je ne sais pas pourquoi, avant de rire un bon coup, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir un spasme (bref)…

Avec quelques jours de retard, ce dont je m’excuse, je tiens à féliciter Maylis de Kérangal, promue chevalière de la Légion d’honneur.

Il faudrait, pour compenser, que je trouve une vacherie sur un mec, mais j’ai la flemme.

03/07

Dans un article sur Renaud Camus (in BibliObs) un dénommé David Le Bailly écrit : “Camus a eu dans sa vie deux obsessions : le cul et « l’invasion arabo-musulmane » » et, à ce propos, se pose la question suivante : « Et s’il existait un lien entre les deux ? »… il est con ou il faut lui faire un dessin ?

Pour ceux qui ont un tant soit peu d’oreille, il y a une ressemblance flagrante entre les déconnades de Gérard Depardieu et celles de Philippe Sollers (l’alcool, la tchatche, le malheur joints à leur narcissisme benêt sans doute). Ce qui est navrant, c’est que le second puisse avoir droit à des fanatiques éplorés qui trouvent merveilleuse la phrase suivante (monument de bêtise kitsch et de comique involontaire) : Une femme n’est rien d’autre qu’une vibration qui attend son pinceau ». Vas-y mon coco, montre-le nous ton joli pinceau !

02/07

Les pires ennemis de la littérature ? Ceux qui lui veulent du bien (ils hâtent sa mort), les bienveillants. Et tout de suite, deux noms viennent  à l’esprit : Bernard Pivot (le protoype du « gentil », méchant comme la gale) et l’effroyable Daniel Pennac, mais il y en a d’autres, François Busnel par exemple qui est le croisement des deux.

28/06

Pris au hasard (et je suis plutôt bien tombé, il y a bien pire) dans Great Jones Street de Don DeLillo (Actes Sud) : « Dans la zone des quais, je tombai sur les maisons d’emballage, cherchant à examiner des perspectives pures comme des théorèmes, la maîtrise autonome de ces structures de béton, invulnérables à la mélancolie ». Moi, je veux bien que la traductrice (Marianne Véron) soit archi-nulle, mais l’auteur doit tout de même être en partie responsable de cet effroyable charabia. Pour le fun, un autre (je jure que je ne triche pas) : « C’étaient des pas mesurés, légers mais suivant clairement des parcours, suggérant une méditation prédatrice, comme des Pygmées répétant une mise à mort rituelle ». DeLillo, il déconne tant qu’il veut, mais l’éditeur n’est pas obligé de balancer son fric par les fenêtres ni la critique obligée d’encenser une semblable bouse…

Mes excuses à tous ceux qui ne peuvent pas voir les images, j’essaie de résoudre le problème, mais il faut pour cela que j’attende l’intervention de types beaucoup plus doués que je ne le suis.

15/06

Effectivement, Joseph Andras, traîne (c’est net dans cette interview) comme un fumet Made in Tarnac, suffisamment en tous les cas pour que Pierre Assouline le remarque, personnellement j’aime autant cet arrière-goût que celui du surimi que l’on nous sert en permanence.

Lorsque Jonathan Franzen pose, ce n’est pas devant un mur de livres, mais dans son garage parmi les cartons, les raquettes et les balles de tennis… ça nous change des clichés (Franzen les réserve pour ses livres) des écrivains indigènes.

14/06

LE ROI EST MORT

VIVE SONJI ROI

Il faisait souvent le même rêve, un petit bonhomme posait une couronne sur sa tête.
Tu es sacré roi, alors ? je lui demandais. Roi de quoi ? Et il me répondait,
« Roi du monde, Bird ! Du monde entier. »

Odessa Clay

13/06

02/06

Et pour finir, ma préférée
(jusqu’à présent)

30/05

Les Tifs (titre original, The Wig) de Charles Stevenson Wright (Le Tripode), c’est parfaitement dispensable, d’ailleurs, je crois que je vais me dispenser de le lire en entier.

Lorsque T.S. Eliot refusait La ferme des animaux de George Orwell,
il faisait une connerie, mais il expliquait pourquoi il la faisait, ce qui, en réalité,
ne change rien à l’affaire… une connerie c’est une connerie !

Qui c’est ? Salinger (d’après Beigbeder).
C’est quoi ? Zimmer d’Olivier Benyahya.

29/05

Le refus de Joseph Andras de se voir attribuer le Goncourt du premier roman et les réactions pleines d’aigreur de Pierre Assouline et de Bernard Pivot en réponse montrent bien que le refus tranquille de « jouer le jeu » est l’arme la plus efficace que l’on puisse concevoir ; ne pas s’opposer à la force, s’en servir, ne pas affronter le pouvoir, l’ignorer.

« On dirait du Woody Allen défoncé à l’acide, et lâché dans les rues armé d’une Kalachnikov ».
C’est quoi ?

28/05

La période pendant laquelle un écrivain se défend contre l’écriture est la plus importante. Dès qu’il s’y rend, on peut avoir des doutes.

J’ai vraiment un œil à faire crever les poules, il suffit qu’un libraire estime ce que j’écris pour qu’il fasse faillite.

Je suis persuadé que, si j’avais du succès (on ne sait jamais !), ceux qui disent pis que pendre à mon sujet ou qui cherchent à me nuire (en douce) se vanteraient de me connaître, peut être même laisseraient-ils soupçonner qu’ils sont vaguement parents avec moi, serait-ce par alliance.

J’ai été un peu vite dans le jugement porté (cf le 12/05) sur Entre les rounds de Rodolphe Barry (Finitude), en réalité si le premier texte, qui donne son titre au recueil, est plutôt bien imité, tous les autres le sont remarquablement mal.

« C’est Rambo et Cioran à la fois, c’est Gracq sans les visites annuelles des journalistes au grand écrivain de Saint Florent-le-Vieil, mais avec la fortune de Marc Lévy.
Qui suis je ?

15/05

Week-end à Toulouse, passage à Ombres blanches, je fais remarquer au « jeune libraire qui adore mes livres » que la situation ne s’est pas améliorée depuis le 01/10 : aucun de mes livres n’est disponible dans son bouclar… « Même pas à côté ? » me demande-t-il, l’air un peu gêné. « A côté », c’est le local réservé au sport (et au jardinage) ; vérification faite, effectivement, un exemplaire d’Alias Ali (Folio) se bat en duel avec la daube d’Alban Lefranc, Le ring invisible (y a pas que lui), dans l’attente de celui qui aura le bon goût de le débusquer au rayon Boxe.

Je finirai chez Jardiland.

13/05

Charles Dantzig vient de racheter les éditions Grasset, ses fans se ruent l’écouter sur YouTube

avant de dévorer SES auteurs.

12/05

Il y a des gens, ils perdent leur femme, ça leur permet de réaliser leur rêve : écrire un livre. Le public les admire, ce sont des enculés !

Je ne dis jamais : « Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça », peut-être que je devrais m’y mettre.

Notes de Lect(o)ure : Entre les rounds de Rodolphe Barry (Finitude) : parfaitement bien imité, à tel point que l’on se demande si ceux qu’il imite parfaitement méritent son admiration ; Les boîtes en carton de Tom Lanoye (La Différence) : un peu ennuyé de subodorer que Phlippe Besson aurait pu l’écrire aussi bien, peut-être que Lanoye n’a écrit qu’un seul bon livre (La langue de ma mère)… c’est déjà pas mal ; L’Imposteur De Javier Cercas (Actes Sud), ça commence bien, indéniablement, le type est bon, et puis au bout d’un moment on en a marre de le voir descendre de vélo pour se regarder pédaler et guigner le Nobel du coin de l’œil ; Purity de Jonathan Franzen (L’Olivier) : pâteux au possible, tapissé du genre d’humour convenu qui colle comme un Malabar sur un plancher flottant ; Les gens heureux n’ont pas d’histoire d’Eloïse Lièvre, acheté pour le procédé qui, surtout en ce moment, m’intéresse, le procédé m’intéresse toujours, mais franchement ! il (me) serait si facile de citer les phrases ineptes que je ne le ferai pas ; Ultima Necat de Philippe Muray (Les Belles Lettres) : souffrir autant, que ce soit de son talent ou de son absence de talent, ce devait être parfaitement insupportable.

05/05

 Revenant juste d’une « excursion » dans ce coin,
il l’a semblé logique de publier celle-ci.
Elle peut sembler tout ce qu’il y a de plus encourageante
alors qu’elle est parfaitement désespérante.

04/05

Je serais curieux de connaître le taux de retour du Goncourt imbitable de Mathias Enard, mais ce dont je suis sûr c’est que si l’on bombardait la Syrie avec les invendus, certains parleraient de génocide.

28/04

Je ne sais pas pourquoi (en fait, si), mais je n’ai jamais senti les gens du Seuil.
Visiblement, cela ne m’a pas empêché de leur soumettre un texte.
Leur réponse (prudemment non signée) vérifie mes préventions à la perfection
(« presque insupportable », « sordide »… mais allez donc vous faire enculer bande de connards !)
La suite (récente) ne m’a pas davantage convaincu…
un PDG avec des pantalons tricotés main par maman
– franchement –
on est snob
(je le suis)
ou on ne l’est pas
(tant pis pour vous),
mais c’est au-dessus de mes forces.

25/04

« Si robuste que l’on soit, il y a des jours, n’est-ce pas, où l’on se sent broyé par la sottise universelle » (Gustave Flaubert)

Ça c’était hier…

puisque, aujourd’hui, j’ai 69 ans.

24/04

9.3 en force !

Tout ça (les Jeannes, les Paulines et même les Quitteries), c’est des conneries !
Quand Aymedane, Rachdyne et Zelmire vont débarquer, elles vont leur niquer la race.
(il me tarde)

23/04

Un peu de douceur dans ce monde de brutes

22/04

Et quand les Quitteries vont se pointer, les Paulines vont aller se faire mettre ailleurs que dans le VI° arrondissement

Entre ça et ça, je peux plier les gaules et faire la malle… je vais pas être le seul, nous serons même plusieurs…

20/04

LES AVENTURES DE DEUX HOMMES HORS DU COMMUN
PASCAL BRUCMERDE et ALAIN FAISTESCROTTES


Octobre 1917        
Première secousse annonçant leur naissance
18 juin 1940         
Pressant appel du général de Gaulle. Ils hésitent encore.

1949                     
Extraordinaire, inouï : ils prennent le risque de la vie.

27 déc. 1953        
Alain est atteint de la rougeole ; Pascal a la varicelle.
 Miracle : ils s’en sortent.
         
1967                      
Dix-huit ans après leur naissance, ils fêtent leur dix-huitième anniversaire.

Mai 1968              
Ils passent ensemble leurs premières vacances en Sologne.
Longues parties de badmington.
Découverte de Paul Géraldy.

Août 1970            
En dépit du conseil de leurs mamans, trois jours de camping sauvage dans les Ardennes.
Ils prennent contact avec un passeur belge qui fait la contrebande de pommes de terre.
Fouillés à la frontière, ils sont saisis avec 300 kilos de frites dans leurs poches.
Libérés sous caution.
               
1972                     
Comme toujours ils défient le risque.
Lors d’une manifestation, ils lançent une boulette de pain sur un représentant de forces de l’ordre.                                  
Ce dernier leur tire les oreilles.
Outrés par cette brutalité, ils s’inscrivent à la G.P. (Génération perdue).

1973                   
Engagement politique farouche.
Refus total des valeurs du vieux monde : ils achètent leurs premiers jeans, et vont chaque semaine au restaurant chinois.

1974                   
André Malraux passe en mobylette devant un café où ils sont assis.
Le ministre se gratte l’oreille et jette dans leur direction un mégot qu’ils se précipitent pour ramasser.
Ils font expertiser la précieuse relique qu’ils donnent ensuite à un empailleur.
Le sort en est jeté : ils seront aventuriers.
Ils vont prendre la route eux aussi : depuis trois ans ils préparent une immense expédition :
la traversée de la Suisse à main nue, sans guide (au moins jusqu’à Genéve).

1978                   
Ils sont les premiers hommes nouveaux hommes de l’après-féminisme. Ils ont leurs premières règles.

Ils ne connaissent pas la date de leur mort ; mais ce qui donne à leurs actions cette fébrilité pathétique, c’est la certitude où ils sont de mourir dès la fin de leur vie.

Pascal Bruckner/Alain Finkielkraut, Au coin de la rue, l’aventure Le Seuil, Collection Fiction & Cie (1979).

De ce texte censé être amusant, et qui ne l’est pas tellement, on ne retiendra que la « fébrilité pathétique » qui ne les a pas quittés depuis.

19/04

On n’en a pas beaucoup entendu parler, mais nos deux valeureuses représentantes ont quitté la liste du Man Booker Price (cf le 10/03). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je ne m’en réjouis pas outre-mesure, si ça se trouve il sera attribué à pire.

C’est ce qui s’appelle faire une fleur

18/04

J’écris encore parce que j’ai déjà écrit.

14/04

Différences et répétitions

Aujourd’hui moins qu’hier mais pas plus que demain

08/04

L’originalité de la construction de Vacher l’éventreur de Régis Descott, Grasset) ne saurait échapper à nos critiques les plus (af)futés. En ce qui me concerne, c’est une méthode dont la virtuosité me dépasse tellement que je n’aurais jamais osé l’employer.

Dormez braves gens

les critiques sont à l’affût

Il faut espérer qu’un jour, les fils nourriront la haine que leurs pères ont abandonnée.

Mais qu’est donc devenue Bénédicte Peccia ?

J’ai toujours eu l’impression que la dénommée Bénédicte Peccia
avait le talent pour ne rien dire des rédactrices d’horoscope.
Elle réussit à ce que le destinataire – vaguement flatté –
de son courrier puisse garder un espoir… serait-il déçu.
Sa facilité à écrire des phrases amphibies
en faisait la préposée idéale à ce genre de corvée.
En y réfléchissant à deux fois,
je me demande si Benedicte Peccia existait vraiment.

07/04

Ce soir, c’est la fête sur la 5, le Grand… reçoit le Vieux…

Encore une blessure narcissique qui semblera inexplicable aux yeux des abrutis de la pire espèce (les abrutis sont toujours de la pire espèce comme les salutations sont distinguées), il est question des manuscrits refusés dans le Figaro littéraire d’aujourd’hui et il n’est jamais fait état de ma fabuleuse collection de lettres de refus.

A travers ciel de Jean-Luc Cattacin (Phébus), c’est tout à fait formidable. Je pensais écrire une chronique à son propos, mais elle était construite (en moins bien) comme le dernier texte du livre intitulé : « Je regarde le ciel par un accroc ouvert » (son titre m’a fait penser à There’s a Hole In Heaven Where Some Sin Slips Through, un excellent Cd, hommage à Townes Van Zandt). Je me dispenserai donc.

Et si Katherine Pancol c’était aussi bien écrit que… mettons ! Jean-Paul Dubois ; aussi talentueux que… mettons ! Erik Orsenna ; aussi respectable que… mettons ! Jean-Christophe Rufin. Ça changerait quoi ?

05/04

« Donald Trump restera comme l’emblème flamboyant des années 80 et des valeurs qui étaient professées à cette époque : fortune rapidement faite ; spéculation effrénée ; condominiums-miroirs ; casinos ; centre commerciaux. Il était marié avec une immigrée tchèque, Ivana, ancienne sélectionnée olympique de ski qui lui coûtait 1,5 million de dollars par an rien qu’en vêtements et qui lui coûtera bien plus cher encore lorsqu’il en divorcera pour épouser son clone parfait surmonté du même chignon blond. Le couple vivait dans un appartement au dernier étage de la tour qui porte son nom sur la 5ème Avenue : cinquante pièces, une cascade dans le hall, colonnes en marbre, plafonds à la feuille d’or, baignoires en onyx. Pour compléter la panoplie, Trump possédait : une maison de campagne de cent dix-huit pièces à Palm Beach avec parcours de golf et plage privés ; le yacht racheté à Adnan Kashoggi ; un Boeing 727 ; un hélicoptère. Tout ce qui était considéré comme l’Eden ces années-là où l’on prenait les yuppies et les brokers pour les anges du Paradis. Ses mémoires s’ouvrent par ces phrases inoubliables : « Je ne fais pas ça pour l’argent. J’en ai suffisamment, bien plus que je ne pourrai jamais en dépenser. Je fais des affaires pour le plaisir. C’est mon art à moi. Certains peignent merveilleusement ou écrivent de magnifiques poèmes. Moi, je préfère les affaires et surtout les très grosses affaires. C’est ainsi que je prends mon plaisir. » On comprend que cet humaniste distingué, cet érudit et cet esthète ait pu faire, à cette époque, l’admiration conjuguée des foules, de Wall Street, ainsi que de Ruth Roper et de sa fille. »

Mike Tyson, un cauchemar américain (Grasset, 1999)

04/04

Le cocktail, c’est Jérôme Leroy.

Le chaînon, Don Carpenter.

Pour débuter la semaine en fanfare

Gonflé de « retirer » un texte qui n’est pas écrit,
impatient d’avoir des nouvelles d’un autre terminé,
le gonze a tous les défauts.

Je vais pas « épiloguer trois plombes » non plus, il semblerait toutefois que les éditeurs préfèrent de plus en plus les braves types aux bons livres ; je ne saurais leur donner tout à fait tort, c’est souvent la clé du succès.
Ce qui est nouveau, c’est qu’ils puissent considérer que deux mois est un délai « décent » pour ne PAS lire un manuscrit. En ce domaine, comme en d’autres d’ailleurs, Finitude est loin du podium ; cela va faire huit mois que mon manuscrit est en souffrance chez Rivages, six mois chez Sonatine et chez Stock, dirigé par mon soi-disant-ex-éditeur chez Grasset : Manuel Carcassonne.

02/04

Les énigmes du week-end

« Un zeste de Nimier, une giclée de Chardonne, une pincée de Déon, deux traces de Blondin, trois gouttes de Morand, le tout saupoudré de Dumas, de Retz et de La Rochefoucauld »
Qui suis-je ?

« Le chaînon manquant entre John Fante et Richard Price »
Qui suis-je ?

01/04

Montana
(04/10/2008)

« Avant de m’endormir, la veille, j’avais lu quelques pages de Jim Harrison et je m’étais demandé comment il faisait. Si jamais je saurais faire ce que ce gros borgne réussissait : « Voler comme un papillon, piquer comme une abeille ! »‘ On se sent toujours lourd après avoir mangé au restaurant et quelquefois léger lorsque l’on a lu une bonne histoire. C’est la vie ! Dieu qui vous hante… je ne sais quoi. »

Mal de père
Flammarion, 1996

« La veille, avant de m’endormir, j’avais lu quelques pages de Jim Harrison et je m’étais demandé comment il faisait. Si jamais je saurais faire ce que ce gros borgne réussissait : « Voler comme un papillon, piquer comme une abeille ! »‘ On se sent toujours lourd après avoir mangé au restaurant et quelquefois léger lorsque l’on a lu une bonne histoire. C’est la vie ! Dieu qui vous hante… je ne sais quoi. »

Mal de père
L’arbre vengeur, 2016

Vingt ans après, on appréciera la différence.

31/03

Le gâteau est issu du langage, comme le gâteau sort du four : il y a une recette, on l’exécute, on a le gâteau.
Si on accomplit le texte, on a l’objet. Il y a quelque chose de performatif. J’ai trouvé ça merveilleux.

La toujours délicieuse Maylis de Kérangal à propos de son dernier cup-cake

Pour ceux que ça intéresse, on peut lire la totalité de cet entretien de haute volée en cliquant sur le lien ci-dessous.

http://www.telerama.fr/livre/maylis-de-kerangal-finalement-le-grand-sujet-de-mon-livre-c-est-que-la-cuisine-est-un-language,139985.php#xtor=EPR-126-newsletter_tra-20160326

30/03

Des fois, on sait pas ce qui vous prend…

Il y a des types qui écrivent des livres parce que leur fille est morte et puis ils prennent le TGV pour aller en parler à des centaines de kilomètres ; le train arrive avec une heure de retard, le bar est fermé… ils sont pas contents.
C’est humain.

25/03

Et puis, après les Jeannes,
les Paulines vont rappliquer

24/03

Lettre de refus pas si différente que ça

Paul Morand, Montherlant & Frédéric Roux*
ont gagné le coquetier

* Ce dernier venant de perdre aujourd’hui, son jumeau astral,
Johan Cruijff (25/04/1947) ne se réjouit pas outre-mesure

22/03

Les 3 Jeannes mixent Nina Simone…
au cas où ça voudrait bien venir.

21/03

L’édition, c’est la teuf !

Les 2 Jeannes en CDI
Garcin (Grasset), Lambron (Fayard)
s’éclatent un max
la troisième (Ferney) suit le mouvement…

Paul Morand, Montherlant & Frédéric Roux
visent la postérité

DEMAIN

C’est la fête à Cohn-Bendit

20/03

J’ignore si en 2004, date de sa sortie, on a beaucoup parlé de Project X (Liana Levi) de Jim Shepard (parfaitement traduit par Françoise Bouillot), en tous les cas, ce serait dommage que ce n’ait pas été le cas, puisque c’est drôlement bien (en français fuckin’ good).

19/03

Two is a couple
Three is a trouble

Paul Morand, Henry de Montherlant & Frédéric Roux
ont du mal à se départager

Un peu d’auto-fiction pour changer : aujourd’hui, ma belle-mère fête ses 90 ans et mon père aurait eu 101 ans.

18/03

L’oiseau de Minerve ne prend son vol qu’à la tombée de la nuit

Rien à reprocher au volatile, c’est sobre et prudemment non signé.

17/03

Cette semaine en couverture des Inrockuptibles : « pourquoi la boxe fascine les écrivains » ! Je me rue sur l’article (tu parles !)… Quatre pages ! Wouaouh ! Merde ! double-page photo, ça fait plus que deux pages de texte (moins le droit de réponse d’un certain Daniel Bouton et une photo d’Ali/Foreman)… finalement, ça fait plus bésef. Ça s’intitule « des poings à la ligne », c’est écrit par un dénommé « Ray Sugar » Léonard Bio(t) à l’occasion de la sortie de trois livres venant de paraître « sur » la boxe : Un trou dans le ciel de Philippe Aronson (Inculte) ; KO à la 8° reprise de Bill Cardoso (Allia) et Boxing-Club de Daniel Rondeau (Grasset). Difficile de décider lequel est le plus ridicule, mais je m’en fous ! il est question de MOI dans ce fascinant article, je suis désormais INCONTOURNABLE… bientôt IMMORTEL.
Je cite : « […] la douce science des coups comme l’appelait le Britannique Pierce Egan, reste un objet de fascination infini pour les écrivains, Norman Mailer, Hemingway, Jack London, F.X. Toole mais aussi Nick Tosches, Joyce Carol Oates et les Français Paul Morand, Montherlant et Frédéric Roux ».
Pile-poil, la famille Made in France garantie bi(ll)ot que je me serais choisie !

HEIR ! HEIR ! HEIR !

Paul Morand, Montherlant & Frédéric Roux
ont rendez-vous chez le notaire

En couverture du Point, il est question de « la nouvelle charge de Michel Onfray ».
Effectivement, il est chargé.

Aujourd’hui Libé des écrivains… rédac’ chef Christine Angot.
Que dire que Paul Morand, Montherlant et moi-même n’ayons déjà dit ?

16/03

On se gave
On se goinfre
On s’en fout plein la lampe

Littérature non comprise

Emilie « A Dangerous Woman » Frèche ne fait pas que se taper la cloche au Sofitel, elle signe en collaboration avec Sandrine Bonnaire et Clotilde Courau le scénario de « Le ciel attendra » à propos des jeunes françaises « rêvant de tuer pour Allah ». Sur ces sujets sensibles, il faut toujours s’adresser aux spécialistes les plus pointues.

15/03  

C’était quoi ? La boxe (d’après Daniel Rondeau, Boxing Club, Grasset).
Bien sûr, ce pourrait être à peu près n’importe quoi… le jazz… le base-ball… l’héroïne…

C’était qui ? Isabelle Spaak (Une allure folle, Editions des Equateurs).
On imagine difficilement qui pourrait bien être Françoise Sagan réécrite par Marguerite Yourcenar, mais tout est possible.

Depuis peu, j’utilise de plus en plus fréquemment la formule, « c’est un peu joste« .
Construit sur le mode du « blouge » de la publicité Volkswagen, ça marche drôlement bien et avec presque tout.

Sur Le clavier cannibale, et à propos de Frère des astres (Grasset) de Julien Delmaire, l’homme qui comprend la poésie tibétaine sans parler tibétain (cf le 08/03), Claro parle d’un style qui flirterait « avec l’emphatique pour mieux lui inoculer le trivial » (¡ claro que si!). Il en donne même des exemples : « La faim revient fouiller son bide » ; « son visage est chaviré d’une joie précaire » ; « la pluie s’impatiente » ; « le crépuscule réconcilie les couleurs » ; « le pélerin se saoule au goulot du vent ». Cela ferait « de chaque image une évidence réinventée »… Putain de moine ! rien que ça ?
Bon, moi, je veux bien, je suis sympa, mais c’est à peu près le même genre d’images à la con, de métaphores à la mords-moi-le-nœud et d’adjectifs foireux que Claro cite (à juste titre) pour déconsidérer Yann Moix. 

14/03

Entre Gilles Leroy, Olivier Bourdeaut et maintenant Zoe Saldana, cette pauvre Nina n’est vraiment pas gâtée.

Ils dansent sur la poussière des morts…

et moi, j’essuie !

C’est quoi ?
« Un mélange de sauvagerie et de noblesse qui façonne son mystère » […] « un passé, une culture, des codes, un langage, des histoires, des personnages. »

C’est qui ?
« Ce serait Marguerite Yourcenar réécrite par Françoise Sagan. »

10/03

https://www.actualitte.com/article/culture-arts-lettres/marie-ndiaye-et-maylis-de-kerangal-nommees-au-man-booker-international-prize/63903

Pour l’édification des masses, je publie jusqu’en juin prochain (cf le 04/03), une lettre de refus de Mal de père par semaine.
Je commence par Jean-Marc Roberts (RIP) chez Fayard dont je n’étais visiblement pas la thasse de té (je me le suis d’ailleurs, ultérieurement, tenu pour dit).

Roberts fait allusion à un refus précédent, il ne peut donc s’agir que de Lève ton gauche ; de mon côté, je me souviens effectivement d’une autre lettre de Roberts refusant l’un de mes textes, étrangement, elle faisait état de ma personne (qu’il ne connaissait pas) qui lui semblait plus estimable que mon texte. J’avais trouvé un peu bizarre cette irruption de la morale dans le jugement ; comme je suis aussi vaniteux que n’importe qui et que je me contente de peu, je crois me souvenir que j’avais été bêtement satisfait de ce compliment qui n’en était pas un (loin de là, en réalité, c’était une insulte), alors que j’aurais dû être furieux d’être moins pervers que mon interlocuteur (qui ne l’était pas qu’un peu, ce qui explique les regrets dont il est l’objet dans le milieu).

Sans peur et sans reproche(s)

Jeanne Garcin (de face) & Jeanne Lambron (de profil)
attendent impatiemment l’ouverture du Salon du livre
De dos, Jeanne Ferney
les envie un tantinet

09/03

L’enfer est pavé de bonnes intentions.

Un mouchard (c’est sa nature) finit toujours donneuse (c’est sa fonction).
Sa volonté n’est pas en cause, il n’y peut rien… la Police le sait.

08/03

Julien Delmaire (il a récemment publié Frère des astres chez Grasset) pilote des ateliers d’écriture auprès de migrants avec Emmaüs… pourquoi pas, ça où peigner la girafe.
Le matin, sa première élève n’écrit pas le français, ça fait rien, ils finissent en larmes.
L’après-midi, c’est un tibétain qui prend le relais, il parle anglais et écrit en tibétain (c’est logique) ; quand il lit son poème, Delmaire sait qu’il est réussi… « sans en comprendre un seul mot ».
C’était vraiment une bonne journée pour la poésie, le Tibet, les migrants et Frère désastre.

06/03

De l’affaire qui « oppose »* Richard Millet à Maylis de Kérangal, on pourrait tirer l’enseignement suivant : ici et maintenant, le mal auto-proclamé n’a aucune chance de vaincre le bien plébiscité.

* en réalité, ils sont plus acolytes qu’adversaires,
l’un jouit de son exclusion,
l’autre de son intégration.
Le monde est bien fait… encore heureux !

04/03

De plus en plus difficile de garder son sérieux en regardant la Grande librairie, hier Paule Constant (Prix Goncourt avant Michel Houellebecq) déclarait sans que personne ne moufte, ni qu’un infirmier surgisse : « Je suis une voyante […] Je n’écris pas une ligne qui ne soit pas inspirée ! »
J’ignore les autres, mais pour ma part, j’ai l’impression de regarder l’émission sur les timbres de Jacqueline Caurat du temps où la télévision était en noir et blanc ; à force de déconner (et tout le monde y a joué), la littérature est aujourd’hui un sujet de la même importance que la philatélie dans les années 60.

Et pendant ce temps-là, on oubliait de lire ce qu’il aurait fallu lire (surtout les deux dernières phrases) : « J’ai aussi l’intention de continuer à faire des affaires, de très grosses affaires ! Et ça, vingt-quatre heures sur vingt-quatre… »
Donald Trump, Le plaisir des affaires, Ergo Press (1988).

Vingt ans après…

je rejoue
(en juin)

02/03

« L’intelligence est une catastrophe pour la littérature », Nancy Huston (El Pais). Les connes aussi.

C’est qui cette Nancy Houston ?

Je l’attends !

Tout le monde dans les salles d’attente feuillette les revues à l’envers, tout le monde est habitué à lire sur écran donc à ne lire que de façon discontinue, à passer d’un séisme au Mexique au fion de Beyonce. La vie discontinue nous est restituée hachée menu, notre réalité est pixellisée, mais, pourtant, la Marquise sort toujours à cinq heures pour se faire baiser jusqu’à sept par son amant masseur-kinésithérapeute, elle rentre ensuite suivre le journal de vingt heures avant de s’endormir terrassée par le dernier opus des éditions de Minuit… ça plaît à François Busnel.

KO à la huitième reprise (Allia) c’est peut être du « gonzo » pur porc, mais c’est surtout écrit comme un cochon par un dénommé Bill Cardoso qui, soi-disant, aurait inventé le terme « gonzo journalism ».

29/02

« Piteux provincial ! Cabotin ! Pédicure ! » […] « Cuistre ! Pédicure ! »
Jules Laforgue (Moralités légendaires)

Lu Fatale de Jean-Patrick Manchette, il y a assez longtemps, j’avais plutôt aimé ses « polars » maniérés (de « maniérisme »), ils me semblaient plus achevés que les néo-polars à la française à destination des éducateurs spécialisés ; là, franchement, il n’y a pas grand-chose à sauver si ce n’est les trois premières pages et quelques pastiches de Flaubert assez réussis. J’ai donc un peu peur de relire Nada et tous les autres et de me rendre compte que j’ai aimé des trucs pas terribles, politiquement puérils qui plus est ; ce n’est pas vraiment grave (ancien para-situ c’est toujours plus honorable qu’ex-mao (mais guère)), cela me fait, surtout, m’inquiéter de mon jugement actuel (tout cela sans compter l’admiration que lui porte Jean Echenoz qui ne me rassure pas outre mesure).
J’ai lu aussi Vie et mort de la jeune fille blonde de Philippe Jaenada dont je ne cesse de vanter la vis comica, ce livre-là n’est pas terrible-terrible (peut-être (j’espère) les impôts à payer)) ou alors, j’étais mal luné.
De tout ce qui précède, on déduit aisément que ce que j’ai préféré ce week-end, c’est Jules Laforgue et ses prophéties à mon propos.

Le 17 mars, vous pouvez participer à un atelier d’écriture dans les bureaux de My little Paris sous la direction d’Anne Berest. Je ne sais pas si l’on pourra y rencontrer « des critiques, des éditeurs et des attachés de presse » (cf le 20/02), mais l’on est sûr de ne pas y croiser Jean-François Kervéan (cf le 07/02) et l’on pourra toujours regarder l’Anne

Mes rêves ont toujours été d’une banalité affligeante, même quand j’essaie de faire le malin… j’ai rêvé cette nuit que Philippe Sollers publiait un livre dont le titre était Mon nombril est votre monde. Franchement, c’est con !

22/02

C’était Adam Thirlwell.
C’était Candide et lubrique (L’Olivier).
En lisant ce livre on comprendrait « la cocasserie de la condition masculine et les paradoxes insurmontables de notre monde soi-disant libre » qui ont l’air de préoccuper Frédéric Beigbeder… j’ai rien contre.

Si l’on excepte le pognon, les « petits » éditeurs » ne sont pas très différents des « gros », les uns comme les autres appartiennent à cette catégorie aujourd’hui fort répandue, celle des rigolos.

A force de laisser les rênes du pouvoir aux stagiaires, on hérite du monde rêvé des stagiaires, celui où le travail est gratuit puisqu’il n’a aucune valeur.

20/02

Olivia Rosenthal est à l’origine du « master de création littéraire » de Paris VIII Saint-Denis, franchement, ce serait pas si loin, je m’inscrirai… surtout que l’on y apprend ce qu’est un « réseau littéraire », que l’on y rencontre « des critiques, des éditeurs, des attachés de presse », toutes choses qui me seraient, j’en suis persuadé, fort utile.

L’énigme du Beigbeder

« Imaginez un mélange d’Echenoz (pour la liberté et les digressions) et de Houellebecq (pour la tristesse et l’humour) […] ou un film d’Hitchcock sous kétamine ».
C’est qui ?
C’est quoi ?
Réponse lundi…

19/02

Lorsqu’il a fini d’écrire Eric Fottorino est toujours déçu par ce qu’il a écrit, manque de pot, ça ne dure pas…

15/02

Lorsque je lis sous la plume de Nelly Kaprielian : « Virgine Despentes se fiche de bien écrire, de mal écrire, parce qu’elle écrit une langue qui n’appartient qu’à elle », je souris d’abord, ensuite, je me demande de quelle langue il peut bien s’agir : celle de Baise-moi ou celle de Vernon Subutex ? Elles me semblent tellement différentes que je me demande si, en définitive, Virginie Despentes n’est pas polyglotte.

14/02

La littérature française continue à se colleter avec le réel : une certaine Murielle Magellan (Les Indociles, Julliard) a ainsi imaginé une stagiaire dans une galerie d’art… gitane (la stagiaire, pas la galerie)  !
C’est Manitas de Plata qui va être content que sa petite nièce ait trouvé du taf.

11/02

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LYON/BORDEAUX
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BORDEAUX/LYON
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Verdier/Verticales/Vertueux… c’est fou ce que les caricatures s’appliquent à ressembler à des caricatures : Guy Walter, directeur de la Villa Gillet à Lyon, touche un salaire mensuel de 10 600 € nets + 5 600 € de frais. La Cour des comptes trouve qu’il attige un peu, genre Jean-Louis Froment à la belle époque du Capc. Je peux, d’ores et déjà prévoir la pétition de soutien et l’identité de ses signataires.

07/02

Jean-François Kervéan (crotte venimeuse) a été pris en flagrant délit de descente en flammes d’un livre qu’il n’avait pas lu, en l’occurrence celui d’Anne Berest, j’avais eu droit au même traitement pour Ring, dans la même émission, « Ça balance à Paris »… en 2004 ! J’ai une seule chose en commun avec Anne Berest (Putain, elle est drôlement jolie !) : Grasset ! Je pense qu’il ne faudrait pas creuser longtemps pour découvrir la raison de l’hostilité de Jean-François Kervéan (colique aigre).

03/02

Nelly Kaprielian à propos d’Adrien Bosc dans les Inrockuptibles « : […] son premier opus sera remarqué puisqu’il s’agit de Sinatra a un rhume, un texte phare du nouveau journalisme écrit par le grand Gay Talese, jamais encore traduit chez nous. » On peut légitimement se poser la question de savoir à quoi se rapporte : « jamais encore traduit chez nous », s’il s’agit de Sinatra a un rhume (Esquire… 1966 !), c’est vrai ; s’il s’agit de Gay Talese, ça ne l’est pas : Robert Laffont a publié Ton père honoreras en 1972 et Julliard, La femme du voisin en 1981.

02/02

Et rien d’autre, James Salter (Points), à mon avis, toujours largement surcôté (peut-être pas mauvais dans le sexe) ; Troisièmes noces, Tom Lanoye (La différence), un peu décevant comparé à La langue de ma mère, mais pas mauvais quand même ; Les quais de Chicago, Stuart Dybek (Finitude), pas mauvais du tout, j’ai commencé City on Fire de Garth Risk Hallberg (Plon) : j’ai arrêté les frais au bout de cinquante pages, on voit tellement le travail (dont une grande partie consiste à dissimuler le travail) que ça m’a fatigué à l’avance… je verrai plus tard.

En fait, on ne s’en est pas rendu compte, mais en guise de littérature pour adultes, on nous refile de plus en plus de la littérature jeunesse.

La critique nous promet une « analyse », on lit une description… forcément, on est déçu.

25/01

Anna Gavalda    Olivier Bourdeaut
 –––––––––––   =  ––––––––––––––
 Dilettante               Finitude

Deux individus avec lesquels on est à peu près assuré de ne pas choper de MST.
Deux éditeurs qui ont touché le gros lot, et c’est tant mieux pour eux.

Solutions devinettes : Le Dickens augmenté c’est Mordecai Richler ; le prétentieux : Edouard Louis

23/01

V
iens avec moi de Castle Freeman Jr. traduit par Fabrice Pointeau (Sonatine), c’est tout à fait formidable (surtout au niveau des dialogues).

Les devinettes du week-end

Prenez Dickens, rajoutez-y Philip Roth, mais aussi John Irving, une pincée de Saul Bellow […] vous obtenez ?

C’est Roger Peyrefitte qui se prend pour Ken Loach ?

21/01

Une lettre haletante qui m’a tenu en haleine

L’admiration, il n’y a rien de plus difficile à vivre !

07/01

On n’est jamais mieux servi que…

(je ne me souviens plus de la suite)

06/01

Carthage de Joyce Carol Oates, c’est 100 pages formidables et ensuite le logiciel prend le pouvoir et, franchement, c’est un peu n’importe quoi. Je suis de plus en plus persuadé que J.C.O. n’écrit pas l’intégralité de ses livres, elle a des assistants comme les maîtres anciens (ou Alexandre Dumas).

Certains en sont encore à débattre de « l’objet livre » alors que la lecture n’existe plus et que les lecteurs ont disparu !

Les intéressants de Meg Wolitzer (rue fromentin) ne le sont pas.

Virginie Despentes, académicienne Goncourt… Youp La Boum ! J’espère être encore vivant pour assister au duel Angot/Bouraoui pour l’Académie française.

No future !

Lemmy Boulez
idole de Virginie Vicious
vient de passer l’arme à gauche
la musique contemporaine est en deuil

03/01

Le 28/03/2014, j’écrivais ceci à propos du premier livre d’Emile Louis (Pour en finir avec Eddy Bellegueule) :
Pour ce qui est de la sensation de la rentrée de janvier (Emile Louis), je ne saurais déterminer (pas le temps – non plus – d’y passer des heures) ce qui a « construit » son succès exemplaire (pour l’analyser sérieusement sans risquer l’excommunication, on regrette Pasolini) : la bonne/mauvaise conscience de l’opinion publique à l’égard de la « communauté » homosexuelle (« Ce sont quand même des gens comme les autres ! ») ; la sensiblerie du commun (« Le pauvre ! ») ; la proximité du débat sans queue ni tête sur le mariage gay (« Et pourquoi pas, après tout, ce sont des gens comme les autres ! ») ; l’appétence inégalée du vulgaire pour le sordide (« Et ils s’enculent ? ») ; l’ignoble complaisance à la Closer de la cagole (« Et ils se sucent la bite aussi ? ») ; l’abandon (sans combat) du peuple et du populaire à ceux qui construisent leurs succès politiques sur ses bas instincts caressés dans le sens du poil (« Salauds de pauvres ! ») ?
Quelqu’un s’est-il sérieusement posé la question de savoir si le dénommé Eddy Salegueule avait (ou pas) une tronche sur laquelle n’importe qui avait envie de cogner (et de cracher) sans que ses orientations sexuelles y soient pour grand-chose ?
Quelqu’un s’est-il demandé si, en plus d’attirer la beigne, il n’aimait pas s’en prendre et ne mettait pas quelque complaisance à s’en plaindre (à moucharder) avant de se taper les mollards adjacents avec délice ?
S’il n’en jouissait pas ?
Quelqu’un s’est-il sérieusement intéressé (peut-être Bégaudeau dans Transfuge… c’est un comble !) sur l’effarante nullité de ce texte, équivalent tapette de ceux, hétérosexuels Ô combien ! de Delphine De Vigan et pourtant  « mêmement » ignobles puisque cherchant à plaire et « mêmement » mal écrits.

En prophète conséquent, je ne rajouterai rien à propos de son deuxième livre, Une histoire de la violence. Cette fois, Milou se fait tabasser et violer par Reda avec qui il vient de tirer un coup (un Kabyle qui, entretemps, lui a piqué son IPhone) ; ensuite, il va nettoyer ses draps (« le sac de linge trop encombrant, trop lourd, les jambes [qui] fléchissaient sous son poids ») et frotter le plancher (« la serpillière arrachait par lambeaux minces et rectangulaires ma peau ramollie »).
Il aurait désormais pris une stature de génie !
Moi, je veux bien, je crois surtout que ce garçon offre à la critique ce que l’inconscient des critiques désire, qui est tellement sale que ce n’est pas avec une serpillière que l’on va en venir à bout, serait-on assez costaud pour ne pas tituber sous le poids d’une paire de draps souillés.