AU JOUR LE JOUR
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2010
(quatrième trimestre)

Sine ira et studio

31/12

Relâche

Ça fait quatre ans que je tiens cette chronique, j’en suis un peu las et je ne vois pas le monde changer, je vais donc m’arrêter un petit moment.

30/12

Saphia Azzedine : Trench en velours rehaussé de fils d’argent et de boutons en strass. AZZARO

 27/12

26/12

Il faut imaginer une principauté toute entière peuplée de loufiats, d’extras, de majordomes avec le fond du pantalon qui brille… ils sont obséquieux, malhonnêtes, prompts à dénoncer plus misérables qu’ils ne le sont ; ils ont mauvaise haleine et des pellicules ; ils vident les fonds de verre, ils ramassent les miettes qui tombent de la table. Ils ne méritent pas même le fouet pour les battre.

D’après Amanda Sthers (écrivain), toute la problématique du siècle à venir serait le choix difficile qui s’offre à nous : Dieu ou le Père Noël… autrement dit : Amanda Sthers ou l’écriture ! A mon âge, le choix est vite fait, on n’a pas tous les jours l’occasion de se taper une jolie fille.

« Ah les p’tits pois, les p’tits pois
C’est une chose bien tendre ! »

« Le bureau Heroic Carbon de Martin Szekely est la dernière frontière avant la ligne pure et le XXI° siècle. Prix : 42 000 € » (Elizabeth Quin in Madame Figaro). Comparé à un Donald Judd, c’est moins bon, mais c’est pas cher.

« Desproges avait aussi une face sombre, ennemi du peuple (sa haine du foot) comme de l’intelligentsia (ses diatribes contre Marguerite Duras) », Vincent Ostria in Les Inénarrables. Ainsi donc, il semblerait que ceux qui n’aiment pas le foot sont les ennemis du peuple et que ceux qui n’aiment pas Marguerite Duras détestent l’intelligence ! On croit rêver, surtout lorsque l’on se souvient du dialogue désopilant entre Duras et Platini dans L’Evénement du Jeudi (je crois) du temps où les divagations de Margot « Kiravi » Donnadieu étaient parole d’évangile.
Avec des amis comme Vincent Ostria, le peuple a du mauvais sang à se faire.

Le Grand Prix de la Déconnade journalistique semblait être promis cette année encore à Marie-Laure Delorme (Le Journal du dimanche), à notre grande surprise c’est un outsider venu du diable-vauvert, Céline Walter qui l’a emporté in-extremis grâce à son article sur Bernard Noël dans Libération (rubrique Portrait). 
Extraits* : « Celui** de Bernard Noël suce le lecteur par les yeux. Descend en rappel le long de l’œsophage. Vient éclater dans le ventre comme éclatent encore dans sa tête les visages de l’Algérie en guerre. Après quoi il recoud les tissus intérieurs au point de croix avec le fil blanc de vos nerfs » ; « Une poignée de main digne d’un cheval de trait qui aurait oublié de retirer ses fers » ; « Cet homme est une racine de ginseng montée sur ressort ».
Pour se faire une idée de ce à quoi ressemble Bernard Noël, il nous faudra imaginer une racine de ginseng (montée sur ressort, mais c’est un détail) qui aurait oublié de retirer ses fers pour faire du point de croix avec vos nerfs !
Chapeau !

* l’article est titré Extrait du corps
** il s’agit du « style »

Un peu de Pierre Tilman pour se rincer la bouche

Il y a des vérités 
qui nous passent au-dessus de la tête
par exemple : le vent
les oiseaux les nuages

Que ceux qui ne voient pas la différence avec Céline Walter ne comptent pas sur moi pour la leur expliquer, qu’ils lisent le dernier Amanda Sthers et qu’ils nous foutent la paix !

Un peu de jeune fille noire pour se nettoyer les oreilles

Si l’on pouvait virer les deux cons qui « font du Flamenco » en arrière-plan, ce ne serait pas de refus !

25/12

Un peu de poésie pour célébrer ce jour qui en manque tellement (pâté jaune, saumon, huîtres, cousin bourré, bolduc, vomi et cadeaux à la con)

C’était un type qui était vachement intelligent. Il faisait des liaisons entre tout et tout et il était vachement informé. On a mis longtemps pour s’apercevoir qu’il était plutôt con. Il avait une intelligence en forme de trombone.

Pierre Tilman (mon poète vivant préféré)

24/12

NOEL PUNK

23/12

C’EST L’EPOQUE DES BETISIERS

BETIFIONS

On ne peut pas me reprocher d’être mauvais public, je reçois ça et je rigole un quart d’heure !
Ça me rappelle deux ou trois choses à propos du Frac d’aqui : j’ai été « artiste consultant » au sein de cette vénérable institution au début des années 80. 
C’était le bon temps : Bernard Marcadé braillait des lieux communs à tue-tête, Jean-Louis Froment faisait le gros dos, Jacques Bernar soutenait d’effroyables artistes sous prétexte qu’ils étaient d’aqui, Jean-Didier Vincent ne comprenait pas trop grand chose au film, Roland Dumas faisait acheter un Rebeyrolle dix fois le prix du marché (il avait été à l’école avec lui), la directrice du Musée des Arts décoratifs voulait à toute force acheter des lampadaires (sa fille en avait dessiné quelques uns pour Memphis), Bernard Cazaux levait les bras au ciel chaque fois que l’on achetait une œuvre de dimension respectables(il avait oublié de nous préciser que les œuvres de ce genre ne pouvaient physiquement pas rentrer au château de Biron qui avait été choisi, pour sa position centrale, comme étant le lieu de dépôt du Frac) ; il n’y a guère eu que Gilles Mora pour faire du bon boulot avec la collection de photos. 
Moi, je n’ai pas été génial, je leur ai fait acheter un Nam June Paik et je leur ai proposé un Armleder au prix de l’époque (sa galeriste d’alors, Marika Malacorda n’en revenait pas… quelqu’un qui n’était pas un bourgeois de Genève ou parent de John voulait acheter de l’Armleder !), ils ont préféré en acheter un, dix ans plus tard, cent fois plus cher, et puis j’ai démissionné parce que cela ne m’amusait pas vraiment.
Vingt ans après, la nouvelle directrice de ce bastringue n’a pas voulu s’associer à l’expo Présence Panchounette à Bordeaux, en revanche, elle a organisé une exposition disséminée aux quatre coins de la ville avant que nous ne le fassions, mais après que nous en ayons fait connaître notre intention.
En ce qui me concerne, elle a  exprimé les plus extrêmes réserves à propos d’un de mes textes* devant paraître dans un ouvrage financé par le Frac (Le cœur du mystère)… il comportait trop de fautes d’orthographe ! Le dit texte était censé être écrit par Thierry Paulin qui, c’est bien connu, était réputé pour la sûreté de son orthographe. Depuis, il lui est arrivé de s’extasier sur l’œuvre de Jean-Charles Masséra (sûrement excellente) à cheval sur l’art et la littérature. 
Claire Jacquet est un peu myope ou alors un peu sotte comme le sont quelquefois les gens intelligents dont on oublie de vérifier qu’ils le sont vraiment.

* intitulé Travaux pratiques, on peut le consulter, rubrique Varia.

Je tombe quelquefois sur les offres d’emploi dans les dernières pages de Télérama, ces sinécures ont – souvent et à mon grand étonnement – l’air d’être créées spécialement à mon intention (je rappelle que je suis encore et toujours « demandeur d’emploi » et ce jusqu’à ma retraite dans un an et demi). 
Directeur de l’action culturelle du comité d’entreprise de la RATP, par exemple (3 792 € brut sur 13 mois)… Je serais « le maître d’œuvre d’une démarche culturelle innovante, basée sur le binôme travail culture et sur la volonté de valoriser les pratiques culturelles amateurs dans l’entreprise » et j’impulserais « l’action culturelle transversale du CRE ».
C’est pas dans mes cordes, peut-être ? Je peux pas le faire, sans doute ? 
Si l’on y réfléchit à deux fois, c’est même ma spécialité. 
Franchement, je ne comprends pas qu’ils s’emmerdent à passer des annonces au lieu de me contacter directement.

La toile monogrammée Vuitton, c’est tout de même l’une des choses les plus laides que l’on puisse concevoir (d’où son universel succès, je suppose)

« J’ai fait ce que j’ai pu, mais Pinault a tout acheté ! »

Je ne croyais pas si bien dire… quelques jours plus tard, j’ai trouvé une interview du galeriste de l’artiste ci-dessus (Merlin Carpenter) in Art Press : « C’est un peintre anglais radical, peu exposé, et qui était l’assistant de Martin Kippenberger dans les années 90. Il a peint ses tableaux pendant la preview de son exposition. Nous n’avons pas tout vendu. Mais nous avons bien vendu. Les toiles valaient 20 000 livres chacune », Simon Lee, directeur de la Simon Lee Gallery.

22/12

DU HAUT DE CE BALCON

LES ARCHITECTES VOUS PARLENT

Les architectes ont toujours eu des problèmes avec la fonction des bâtiments qu’ils construisent et avec les individus qui les habitent*, avec les toits aussi : Le Corbusier à la Cité Frugès, Patrick Bouchiain avec la verrière du Magasin à Grenoble et, ces jours-ci, Shigeru Ban et Jean de Gastines avec celui du Centre Pompidou Metz qui s’est écroulé à deux reprises sous le poids de la neige. 
Deux remarques en passant, Metz n’est pas Nice (comme Pessac n’est pas Casablanca), il était donc assez prévisible qu’il puisse y neiger ; Shigeru Ban est devenu célèbre en imaginant des maisons en tubes de carton pour les victimes du tremblement de terre de Kobé en 1995.
Pour distraire le lecteur, je me suis permis de faire ressortir en jaune les passages importants de l’entretien ci-dessous.

* locataire dans un bâtiment ayant obtenu une Equerre d’argent, je suis bien placé pour le savoir

Entretien avec les architectes du Centre Pompidou de Metz

Propos recueillis par Milena Chessa

Le Japonais Shigeru Ban et le Français Jean de Gastines décrivent, pour le « Moniteur », leur conception architecturale du nouveau musée messin qui ouvre le 12 mai 2010

Sur quel concept repose l’architecture du centre Pompidou de Metz ?

En quelques mots, il s’agit d’une toiture qui vient se poser sur un paysage, comme un chapeau.

Est-il vrai que la forme de la toiture a été inspirée par celle d’un chapeau chinois acheté par Monsieur Ban ?

Oui, à la fin des années 1990, lors d’un passage à Paris, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.

Comment décrire le bâtiment à quelqu’un qui ne l’a jamais vu ?

Il faut s’imaginer une grande charpente courbe en bois recouverte d’une membrane d’étanchéité blanche. L’ensemble abrite des boîtes dans lesquelles sont installées les galeries d’exposition et les différentes fonctions du Centre. La rencontre de ces éléments crée, selon nous, d’intéressants espaces entre-deux.

Quel est le point commun avec le centre Pompidou de Paris ?

L’innovation. Notamment en matière de structure. 

En quoi votre architecture est-elle adaptée au contexte messin ?

Contrairement à ces architectures-sculptures qui peuvent être implantées n’importe où dans le monde, nous voulions bâtir un édifice spécialement conçu pour son site. C’est pourquoi les trois galeries d’exposition de 80x15m, qui se superposent, adoptent des orientations différentes. A chacune de leurs extrémités, des fenêtres panoramiques cadrent des monuments historiques messins : à l’ouest, la gare ferroviaire construite sous l’occupation allemande, au nord, la cathédrale Saint-Etienne, etc. Ainsi, le Centre Pompidou fait partie de la ville, bien qu’il en soit éloigné.

A quelles demandes particulières de la maîtrise d’ouvrage deviez-vous répondre concernant les salles d’exposition ?

Le programme comportait des détails explicatifs très spécifiques au sujet de la maîtrise des ambiances lumineuse et thermique. Cependant, la requête la plus marquante formulée par la maîtrise d’ouvrage était celle de devoir créer une vaste salle (1200m2), très haute sous plafond (21m). C’est celle que nous appelons aujourd’hui Grande nef, située au rez-de-chaussée. Cette salle va permettre d’exposer des peintures et des sculptures de grandes dimensions qui n’ont jamais pu être montrées au public, car la hauteur des plateaux au centre Pompidou de Paris ne le permet pas.

Quel moment précis gardez-vous en mémoire de ce chantier ?

Il y en a beaucoup. Néanmoins, nous avons franchi un grand pas lorsque le bois de la toiture est arrivé sur le site. Car après l’avoir imaginée, nous pouvions enfin la toucher du doigt. Ça a été si difficile et si long d’élaborer cette charpente, sans dépasser le budget, que cela représentait une victoire pour nous de voir les premières poutres envelopper les galeries en béton peint. Et puis ce sont ses courbes qui donnent toute son identité au bâtiment.

Avez-vous rencontré des difficultés budgétaires ?

Les bâtiments sont, au final, toujours plus chers que le budget initialement prévu. Alors oui, il a fallu que nous adaptions notre projet à l’enveloppe budgétaire. Mais, pour nous, le plus important était de ne jamais abandonner notre concept. Par exemple, la charpente a bien été réalisée en bois, et non en métal comme cela avait été suggéré un temps par notre client.

Que retirez-vous de cette expérience à Metz ?

Les désagréments en général rendent les architectes plus forts. Donc ça a été une très bonne expérience pour nous.

Comment souhaitez-vous que le public appréhende votre bâtiment à son ouverture ?

Nous serions heureux que le bâtiment soit utilisé par le public comme il a été pensé. C’est-à-dire un espace sans frontière entre le dedans et le dehors. D’où l’idée, notamment, des façades rétractables du Forum au rez-de-chaussée. Notre volonté est d’inviter le public à entrer librement.

QUAND LE BATIMENT 
VA

TOUT VA

21/12

A partir du moment où la monnaie est une fiction, je ne comprends pas très bien ce que l’on entend par économie réelle.

$€€ !

La monnaie européenne s’envole

19/12

D’un pré-délinquant stagiaire, on ne saurait dire s’il est en avance ou bien en retard.

Plus snob que Muray : L’Atlantique à la rame de Didier Semin (les presses du réel, collection mamco).

                                                        many thanks to Pierre Malachin

Page 7 : « L’achat d’un presse-citron inutilisable* se comprend plus aisément si l’on considère que l’objet ne sera tout simplement pas utilisé, mais pieusement conservé comme gage d’appartenance à la caste de ceux qui peuvent s’offrir des presse-citrons inutilisables. Dépourvu de valeur d’usage, l’ustensile est en réalité un bibelot : une petite statuette dont l’achat, c’est le coup de génie de son concepteur, paraît d’autant moins ridicule qu’elle est déguisée en objet fonctionnel d’avant-garde. Et on ne vas pas emmerder le monde avec ce détail que, fonctionnel, l’objet ne l’est pas vraiment. »

* celui de Philippe Starck

PETITE RENTREE

Les auteurs sont sur le pont

les lecteurs au rendez-vous

Pitch Story

La bande annonce ? On a vu le film !
Le quatrième de couverture ? On a lu le livre !
Tout s’accélère…
Il s’appelle Kevin ? RSA !
C’est la Pitch Life.

18/12

CE WEEK-END,

ON FAIT GAFFE

17/12

S’il neige demain, et pour peu que le gouvernement persévère dans son intention de faire intervenir les blindés, ceux qui n’ont pas vécu l’Exode vont enfin savoir à quoi ça pouvait bien ressembler…  je conseille aux autres de rester au chaud.

Les stagiaires du CNL aiment bien écouter
Marcelin Pleynet et Richard Millet
leur raconter le temps béni du livre-papier

Paru dans Le Monde le 02/12… pas mieux.
Il faudra que je publie un jour ma correspondance, sur le sujet, avec Olivier Nora… ça vaut dix  !
Dans son dernier courrier, il m’encourage à ne pas rater le train (pour me faire enculer)… j’attendrais l’avion.

INEQUITABLES DROITS DU LIVRE NUMERIQUE

Nous tombons bien souvent d’accord, cher éditeur et ami, lorsque nous discutons littérature, mais je dois te parler ici d’une chose qui fâche : l’argent. En France, le sujet est tabou et le mot indécent dès qu’il ne s’agit pas d’un titre de Zola. C’est que je viens de recevoir ton « avenant au contrat » concernant les « droits numériques ». Pour ceux qui viendraient à tomber sur notre échange (que je tiens à garder confidentiel), je précise que les droits numériques sont ceux que je perçois lorsque mon livre quitte le monde du papier pour celui de l’écran, et qu’il est lu sur un iPad ou un Kindle.

Interrogé, tu m’as répondu, rassurant, que ce marché est embryonnaire. C’est vrai. Mais qui peut présager de l’avenir ? Regarde l’univers du disque : il a laissé place en dix ans à celui, fort immatériel, de la musique. Bref, tu m’engages, en attendant d’y voir plus clair, à signer ce satané avenant où tu m’accordes 10 % du prix net du livre, comme sur le papier. Je vais donc devoir parler pourcentage. Pardonne-moi d’avance cette vulgarité.

Je connais le modèle traditionnel du livre, tu me l’as naguère expliqué : la distribution empoche environ 53 % du prix final de mon livre, et toi, cher éditeur, une fois l’imprimeur payé (autour de 15 %) et mes droits d’auteur réglés (tu m’accordes en moyenne 10 % par exemplaire vendu), il te reste un peu plus de 20 % pour vivre. Tu gagnes donc sur chacun de mes livres deux fois plus que moi, mais c’est justice, j’en conviens (même si tu pourrais être plus généreux), car tu fais ce pari financier qui justifie depuis Diderot l’existence même de ta profession : tu engages des « frais fixes », de la correction à l’impression, sans oublier les efforts de ton service de presse pour le promouvoir auprès des critiques.

Donc, dans ton « avenant au contrat », tu me proposes ces 10 % de droits sur mon livre numérisé. Tu es pourtant libéré des coûts de manutention, de stockage et d’impression, et il te restera 90 %, puisque tu vends ce « livre » au même prix sur le Web qu’en librairie (cette aberration commerciale épargne sans doute pour un temps les libraires et tant mieux). Certes, avec ces 90 %, tu vas tout de même devoir assurer quelques coûts. Tu transformes l’ouvrage en un format « eBook » et tu « sécurises les données » (on me dit que ces coûts réels sont dérisoires, détrompe-moi). Tu me dis que tu dois rémunérer le « libraire virtuel » (c’est parfois ta propre filiale, petit coquin) jusqu’à 30 % et plus, mais on me rappelle que ce pourcentage ne peut que baisser (c’est déjà souvent 20 %), puisque dans cette « distribution », tout est virtuel et que la concurrence est acharnée. Au bout du compte, pour ce livre que j’ai écrit, tu toucheras donc entre six et sept fois plus que moi, c’est bien cela ? Surtout, corrige-moi en cas d’erreur, je suis un littéraire, hélas.

Voici déjà dix ans, le PDG d’une grande maison d’édition française affirmait dans 
Le Monde : « Notre système traditionnel craque aux jointures. Dans un monde qui se dématérialise de plus en plus, et où le « one to one » est de plus en plus fréquent, la tentation va être grande, notamment pour les auteurs, de changer les règles du jeu. Celle surtout qui consiste à n’avoir que 10 % à 15 % de droits sur une création qui est quand même la leur, là où ils pourraient obtenir bien davantage. » Je passe sur ce « une création qui est quand même la leur », formule plus ironique – j’en suis certain – que malheureuse. Je voudrais te rassurer : « changer les règles du jeu » n’est pas mon immédiate intention.

Aux Etats-Unis, les héritiers de William Styron ont quitté la vieille maison Random House qui leur proposait 25 % du prix net (soit 20 % du prix de vente public) pour un éditeur Web, Open Road Integrated Media, qui leur offrait 50 %. Mais tu sais comment sont parfois les ayants droit, indifférents aux liens anciens. Nous, nous sommes amis, n’est-ce pas ? Malgré notre amitié, je crains aussi, à t’écouter, que tu ne considères que les droits électroniques de tous mes livres précédents t’appartiennent, même si nous cosignâmes ces contrats bien avant les « années Web » et s’ils ne mentionnent aucune diffusion sur Internet. Je ne lis nulle part non plus dans mon avenant que tu aies prévu de renégocier un jour ce faible pourcentage, en dépit de l’évolution technique et de la baisse des coûts.

J’ai peur enfin que, puisqu’un livre numérique n’est jamais « épuisé », tu ne te sentes plus contraint de le réimprimer, que je ne puisse plus récupérer mes droits pour le faire vivre ailleurs. Je ne puis le croire. De telles pratiques, entre amis ? Je suis comme toi : j’ignore comment, à moyen terme, va s’organiser le commerce du livre électronique. J’envisage deux options : le lecteur le téléchargera sur le site de l’éditeur traditionnel, ou sur celui d’un « éditeur Web » plus généreux, à qui l’auteur mécontent aura confié les droits Internet (ne lis ici nulle menace, c’est une hypothèse d’école). Ou bien le lecteur, rabattu par un portail comme Google, ira le chercher chez un libraire virtuel, Amazon, Fnac ou Google lui-même. Bizarrement, c’est cette dernière hypothèse qui me semble la plus plausible, puisque le lecteur connaît en général le titre du livre ou le nom de l’auteur, rarement celui de l’éditeur.

Je me demande même, au cas où ces « tablettes » se généraliseraient, au cas où les pratiques de lecture changeraient, je me demande donc si de gros vendeurs de livres n’envisageraient pas de se passer d’éditeur, considérant qu’ils n’ont plus besoin de son label. Avec des contrats de distribution qui offrent à l’auteur au moins 65 % (comme Apple) plutôt que d’édition à 10 %, ils pourraient prendre le risque de vendre un peu moins pour gagner beaucoup plus. Qu’en penses-tu ? J’imagine que tu y as songé.

Dans ce combat qui s’engage entre les Goliath de la distribution et les David de l’édition, je sais de quel côté je veux être. Après son lecteur, le meilleur allié d’un auteur est son éditeur (et le vrai libraire, mais telle n’est pas ici la question), et jamais les éditeurs n’ont eu autant besoin de leurs auteurs pour valider leur travail. Car s’il n’y a peut-être pas d’auteur sans éditeur, il n’y a sûrement pas d’éditeur sans auteur. Je sais ce que je te dois, cher ami, je souhaite être ton allié et aussi que tu me considères comme tel. Alors, voici ma question : faut-il humilier un allié ?

Paul Fournel, Cécile Guilbert, Hervé Le Tellier, Gérard Mordillat et Gilles Rozier, écrivains

15/12

LE POUVOIR AU PEUPLE

ET STARCK A LA BASTILLE
(dans le rôle de D.A.F de Sade)

A mon âge, il est peu de choses qui me sidérent encore ou qui me laissent interdit, je dois avouer que la vidéo ci-dessus m’a laissé pantois.
Ce type est un génie absolu, l’équivalent post-moderne de Salvador Dali ! Il faut le transférer au Panthéon de son vivant, serait-on obligé de le suspendre à la lanterne pour cela.

14/12

« Le Goncourt m’a tuer ! » (Clément)

On peut remarquer que, désormais, l’affirmation : « C’est bien écrit » contient une nuance péjorative et vaguement menaçante (« Ça va pas la tête ! »).
Evidemment lorsqu’un éditeur affirme à un auteur : « C’est bien écrit ! » pour justifier son refus, il ne le pense pas réellement. Il sait bien que, l’auteur étant vaniteux par nature, le seul fait de, soi-disant, savoir bien écrire (contrairement à l’ensemble de ses confrères) va lui faire oublier sa déconvenue, mais la critique utilise de plus en plus  « C’est bien écrit » pour diminuer un texte ; lorsque le public déclare la même chose, cela veut vaguement dire soit qu’il s’est un peu ennuyé, soit que ce genre de texte n’est pas trop pour lui ; il préfère ce qui est mal écrit qui est à sa portée ou, mieux encore, ce qui n’est pas écrit du tout. On le comprend.
Aujourd’hui donc, les mauvais livres sont bien écrits et ceux qui les écrivent bien sont de mauvais écrivains. Il vaut mieux ça que le contraire, il sera plus facile de s’adapter pour ceux qui voudront bien s’y contraindre (ce n’est pas aussi facile que cela semble).

13/12

Presque quatre-vingt dix kilos pour seulement un mètre quatre-vingt et de moins en moins de muscles… je pose trois carreaux de moquette : tendinite ! Et pour couronner le tout, un nommé Paquignon (Didier) http://didier.paquignon.free.fr/ fait mon portrait torse nu, histoire sans doute de me crucifier définitivement aux ravages de l’âge ! Pour que tout le monde soit au courant, il expose la chose au Divan http://www.librairie-ledivan.com/ … saleté de peintre ! saleté de peinture !
« T’es comme ça ! », il me dit, histoire de me consoler… comme si, bien que je sois myope, je ne m’en doutais pas.

La bête

Comme un malheur n’arrive jamais seul, je parle un peu avec Philippe Touron, le directeur du Divan, je lui dis que Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer vient de paraître en Poche http://www.livredepoche.com/livre-de-poche-3126414-frederic-roux-et-mon-fils-avec-moi-n-apprendra-qu-a-pleurer.html, il vérifie sur un ordinateur… effectivement ! A l’office de décembre l’une des dix plus grosses librairies* de la principauté en a donc commandé UN exemplaire !
Ça ne m’étonnerait pas de me retrouver bientôt dans les listes des meilleures ventes.

* on n’ose pas imaginer combien en ont commandé les autres.

10/12

SCOOP !

Les cousins d’Amara Dye arrêtés
après l’attaque de la confiserie

09/12

SCOOP !

Les cousins d’Amara Dye font les malins

08/12

Franchement, Robert Combas, ça ressemble vraiment beaucoup à Reinhold Metz (né en 1942 à Karlsruhe-Durlach) et pas mal à Josef Wittlich (né en 1903 à Gladbach), tous les deux présents dans les collections de l’Art brut à Lausanne ; cela ne diminue en rien le mérite de Combas ni même celui de sa peinture, mais relativise, peut-être, la nouveauté dont la Figuration libre était censée être le phare. Trente ans après, on est bien obligés de se rendre compte que l’on refilait une marchandise un peu avancée à des collectionneurs pas très cultivés.
On peut craindre qu’il en soit de même aujourd’hui, et qu’il faille trente ans aux gogos actuels pour soupçonner l’arnaque.

SCOOP !

Amara Dye travaille pour KFC

07/12

Marina Oswald était largement* aussi jolie que Jackie Kennedy.

* enfin… presque. Elle était surtout beaucoup plus mal photographiée.

Les laxatifs changent d’image

Dragées FuKate

06/12

Un milliard, ça fait 1000 millions ? Et personne ne me l’a dit ?

Le simple énoncé du « réel » produisant le même effet, il nous faut renoncer à l’ironie.

05/12

Alors, soi-disant, il aurait neigé.

04/12

Ce matin sur France Culture, Finkelkraut reçoit Michel Crépu* et Charles Dantzig**… Ça va pas du tout ! Plus personne ne lit, plus personne ne sait lire*** et tout le monde s’en fout ! Je suis bien d’accord, c’est le bordel ! Dantzig enfonce le clou : c’est pas en leur faisant lire Harry Potter et autres niaiseries que l’on va amener les jeunes à la lecture, faut leur faire lire des trucs balèzes, même des trucs qu’ils ne comprennent pas… faut les tirer par le haut, bordel de merde ! Je suis bien d’accord, pareil avec les moins jeunes : c’est pas en éditant Alexandre Jardin que l’on va faire acheter de la littérature au public.

* « La truculence, la générosité, le formidable humour emportent tout sur leur passage et l’on reste ébahi par tant de justesse.
Roux a bel et bien écrit son Mort à crédit« 
Michel Crépu in La Croix, à propos de Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer (Livre de poche)

** éditeur chez Grasset

*** Jack Kerouac (mort en 1969) parlait, à l’époque, d’une « génération Pepsi d’illettrés tordus ».
Est-il possible qu’il ait parlé de Crépu et Dantzig ?

Ce soir aux actualités télévisées, Carla Bruni-Sarkozy en visite officielle  en Inde… elle devait être indisposée, ils ont  envoyé Arielle Dombasle à sa place.

Carole Benzaken
(Prix Marcel Duchamp)
a acheté
(d’occasion)
un catalogue de Nam June Paik

03/12

« Virginie Despentes est l’un des meilleurs écrivains français d’aujourd’hui »
(Marie-Laure Delorme)

« Avec elle, je me sens moins seule »
(Elisabeth Badinter)

Patrick Besson vient de faire éditer Le viol de Les abus sexuels sur Mike Tyson pour la troisième fois chez Mille et une nuits. Chapeau, l’artiste !
Là où il est encore plus fort (quasiment admirable) c’est d’avoir fait éditer cette merde* assez nauséabonde par une éditrice.

* même si, au troisième coup, elle s’est racornie aux dimensions d’une crotte de chien.

Mézigue/Marticorena
(Saint-Jean de Luz, 1974)

A la cour de la principauté,
le portait officiel du couple régnant
vient d’être enfin dévoilé

ATTENTION LES REBELLES DEBARQUENT* !

* ils renversent tout sur leur passage, ils tuent, ils violent, ils massacrent…

Madame Figaro offre un « espace de liberté* »
à Claude Lévêque, Philippe Mayaux & Philippe Ramette
(qui en manquaient)

* les connaissant comme je les connais, ils vont tout foutre à feu et à sang

Dans la vallée, ça n’a pas l’air de s’améliorer : Cantona (avant-centre à la retraite) promu Kropotkine, Li Edelkoort (analyste de tendances) devenue pythie agricole, Vincent Grégoire (chasseur de tendances) qui trouve que « les femmes, c’est mieux* ! », Frank Gehry (architecte) qui s’est pissé au froc en découvrant la basilique de Chartres, les indigènes qui ne peuvent vivre à 15°C ni dormir en pyjama ; sous les noyers… on en reste pantois !

* le dernier Kasischke est foiré, mais le dernier Oates drôlement fortiche (malgré la fin).

Cécile Guilbert menace de tout faire péter
si l’on ne parle pas* du livre de son époux

* en bien

24/11

Survivante des deux camps,
la Comtesse Dracula a fini par y passer
RIP

23/11

A chacun son quart d’heure

22/11

Remember

Antonin Artaud d’après Patrice Trigano (dit le Momo) : « La turgescence d’un soleil noir crevé »…
Putain de Dieu ! Rien que ça ! 

Un numéro « Spécial déconnade » de Madame Figaro consacré à 30 ans de création et dont la rédaction en chef a été confiée à Philippe Starck qui, à mon avis, prend des trucs plus forts que Marie-Laure Delorme à moins qu’il ne triple la dose !
Exemple : « Je préfère faire mon miel de la foultitude de nano-informations inconscientes entraperçues dans les interstices d’une société abandonnée ».
Tout bien réfléchi, il doit fumer les huîtres de chez Joël Dupuch ou alors, c’est de naissance !

20/11

CE WEEK-END,

ON S’INTERROGE

18/11

T’es où ?

Si je leur manque vraiment, je conseille à mes deux douzaines de fans d’aller se balader dans les autres rubriques de mon site… Littérature où, à la suite de ma bibliographie, j’ai ajouté quelques échantillons gratuits de ma prose ; Miscellanées avec la « réédition » de quelques textes anciens ; Correspondance… Que sais-je ?
Cette rubrique va vivre quelques temps au ralenti… Internet est au village et le village n’est pas à côté.
De toutes les manières, les nouvelles du monde civilisé ne m’encouragent pas vraiment… « Ils se sont suicidés parce qu’ils n’arrivent pas à vivre », Ségolène Royal, hier sur FR 3 ou m’encouragent trop : Jacques Julliard passant du Nouvel Observateur à Marianne, à 77 ans (et pas un cheveu blanc), c’est un tel boule(à zéro)versement du paysage de la pensée politique (et capillaire) de la principauté qu’il va bien me falloir 7 ans et quelques plats de champignons pour m’en remettre.

15/11

Les hommes mettent un point d’honneur
à respecter ce qui les ennuie

                                                                                  Marilyn Monroe

13/11

CE WEEK-END,

ON LAISSE PISSER

11/11

NEUF MILLIONS

RIP
SIX MILLIARDS

LOL

LA VULGARITE, C’EST COMME LE RESTE

ÇA SE TRAVAILLE, MAIS IL FAUT DES DONS

09/11

L’assistante d’Andreas Gursky met les choses au point

JE L’AI DEJA DIT ET JE LE REPETE,

LE PROBLEME,

C’EST PAS MARCEL,

C’EST PABLO !

08/11

A l’annonce du verdict, Michel a fait un malaise
(vagal)

Et moi, baby, je vous fuck la rondelle au gode !

07/11

Il faut parfois prêter un mouchoir à ceux qui vous ont craché à la gueule.

Chaque fois que je reçois un envoi en nombre par Mail, j’envoie aux autres destinataires une « publicité » pour mon site, quelques unes de leur réactions me font douter de la clarté de ce que j’écris.

Dura Lex Sed Lex
(Jed Martin)

J’ai eu entre les mains le dernier livre du « plus grand écrivain français du siècle », le digne successeur de Cyril Collard (Céline des années 80, en mieux). Il est évidemment difficile d’en dire quoi que ce soit sans se voir qualifier de ce que l’on n’est pas ; si l’on en dit du bien, on est à la solde des Inénarrables, si l’on en dit du mal, on hurle avec les mous. Les livres de ce genre sont des « sujets de société » avant d’être des objets littéraires, tout le monde a donc une opinion à leur propos (surtout ceux qui ne les ont pas lu et qui en tirent l’avantage décisif d’être totalement sous influence, l’opinion publique ayant une nette tendance au dogmatisme) et ceux qui avancent un jugement (Yves MichaudPierre Jourde) seront les derniers à être crus.
Une des difficultés à juger de La carte et le territoire est, d’ailleurs, la volonté délibérée de Michel Houellebecq de toujours se situer – à l’intérieur même de la « littérature » -, du côté du « sociétal ». Chacun de ses livres traite un sujet (le clonage, le tourisme sexuel, etc) à la façon dont on aborde un dossier dans un hebdomadaire à destination des cadres moyens (ceux qui achètent ses livres et sont abonnés au Point ou à l’Express), pour l’occasion : l’art contemporain. C’est un sujet que je connais un peu, Houellebecq aussi… peut-être ! On ne le dirait pas, en réalité, on dirait même qu’il n’y connait que pouic ! Ou, plutôt, qu’il en connaît la même chose qu’un abonné à BeauxArtsmagazine, c’est à dire rien ou presque (les belles images, les contes à dormir debout et les records en salle des ventes). Le principal écueil sur lequel s’échouent les écrivains traitant d’art contemporain, qu’ils aient le plus grand mépris ou une certaine estime pour cette activité, c’est celui de la translation de l’art à la littérature. Ils sont intimement persuadés que l’art est une activité facile (et du même genre que l’activité littéraire, un peu comme si tous ceux qui savent écrire étaient écrivains) ; inconsciemment, ils pensent de l’art la même chose que des beaufs ordinaires : « Mon fils de quatre ans peut faire la même chose ! ». Ce qui est presque toujours vrai, d’ailleurs, sauf qu’aucun enfant de quatre ans est capable de le faire exprès ! et qu’aucun d’entre eux ne le fait, même par inadvertance. Lorsque les littérateurs ordinaires (ceux qui le sont moins n’échappent pas à ce défaut,  les œuvres imaginées par Pérec, par exemple, sont faites pour être lues et non pas vues) imaginent donc un artiste et son œuvre, ils imaginent un artiste qui n’existe pas, n’a jamais existé, ne pourrait pas exister (pauvre Jed Martin qui serait recalé en deuxième année des Beaux-Arts de Quimper avec ses cartes Michelin agrandies)… un stéréotype littéraire. L’artiste décrit par Houellebecq n’existe pas, son œuvre non plus, son galeriste non plus, sa carrière non plus ; les rares artistes cités en dehors de cet ectoplasme sont ceux que tout le monde connaît même s’il ne les connaît pas, tout simplement parce qu’il a parcouru un article à leur propos dans la salle d’attente de son dentiste : Koons, Hirst, Picasso ; le plus amusant est de lui voir attribuer à Combas et DiRosa une correspondance sur l’Utopie avec le père de Jed, architecte de son état ! Pourquoi donc, dans le même ordre d’idées, ne pas imaginer une correspondance sur le Livre de Job entre Jordy et Bob Dylan…
Personne dans la critique (y compris la critique d’art) n’a relevé cette faiblesse préoccupante…  Houellebecq croit s’y connaître, il n’y connaît rien, peu importe, il donne les gages de la connaissance wikipédiesque ; cela suffit à épater la galerie, les demi-savants ont toujours ébloui les tout-à-fait ignorants.

La critique littéraire en tous les cas, plus qu’au phénomène aurait pu/dû s’intéresser à ce qui (lui) était donné à lire et il me semble, en gros et en détail, qu’elle ne l’ait pas fait. C’est dommage !
La carte et le territoire est divisé en trois parties d’une centaine de pages chacune + un épilogue. On ne peut pas réellement dire qu’il y ait une intrigue (ou alors bien faiblarde), que les personnages aient l’épaisseur nécessaire (ce sont de plates caricatures réduites à quelques signes censés être signifiants) pour que l’on s’y intéresse. Quelques centaines de pages décrivent l’ascension du nommé Jed Martin, quelques autres décrivent ses rapports avec un dénommé Michel Houellebecq censé lui écrire le texte d’un catalogue, quelques autres décrivent le meurtre de l’écrivain, et l’épilogue (particulièrement torché) est censé « faire épilogue », sans compter quelques « tiroirs » un peu vides (le père, le commissaire de police glissés en vitesse dans des enveloppes en ressortent, forcément, un peu bi-dimensionnels) et quelques exercices de name-dropping pour faire Voici et flatter en nous ce qu’il y a de plus bonniche. Je me suis d’ailleurs étonné en lisant les critiques de La carte et le territoire de voir souvent mentionnés les « sentiments » bienveillants et même affectueux de l’auteur envers Frédéric Beigbeder ou Jean-Pierre Pernaut, en dehors du fait que les personnalités de type pervers n’ont de sentiments que pour eux-mêmes, il m’a semblé que Houellebecq leur portait (à raison, d’ailleurs, mais c’est un autre débat) le plus grand des mépris.
On glisse, sur le même ton morose qui a fait la force d’Houellebecq autrefois, du roman « réaliste » au polar « apocalyptique » en passant par le prêchi-prêcha idéologique (l’euthanasie et tout ça…) où ce n’est pas le texte qui pense, mais l’auteur qui dicte quoi penser de son texte, sans qu’aucun des genres soit assumé, subsumé ou particulièrement réussi (la résolution du meurtre – dont on attendait, vu sa scénographie* – qu’il ait une signification singulière s’affaisse comme un soufflé foiré, aucun éducateur auteur de polar n’oserait se contenter des ficelles qu’utilise Houellebecq). Les transitions entre les parties sont particulièrement brutales (rien à voir avec la douceur de la boîte de vitesse automatique des Lexus qu’il affectionne) et, pour tout dire, particulièrement maladroites comme est maladroite l’utilisation des nombreux copié/collé** qui émaillent le texte. Ça fait beaucoup de faiblesses techniques pour ce qui est présenté comme un éblouissant chef d’œuvre technique. Il est vrai que le niveau baisse et que l’on ne voie que la colle dans un collage n’est plus obligatoirement rédhibitoire (Trois femmes puissantes = un roman !).
Il n’est pas très grave que le texte soit ennuyeux (puisqu’il est ennuyeux), beaucoup de bons livres sont ennuyeux. De temps à autre (mais rarement), en souvenir du bon vieux temps où l’auteur était méchant et drôle, on se prend à sourire… lorsque Houellebecq fait du Houellebecq en faisant le Houellebecq (une espèce d’auto-dénigrement Tongue in the Cheek à la Buster Keaton noyé dans la charcuterie bon-marché de Casino), on se dit qu’il a encore de beaux restes et l’on espère que ça y est, que ça va repartir; manque de pot… balpeau ! on passe le reste du temps à se désoler de voir un écrivain trop malin faire le malin.
Reste à savoir si Houellebecq, avide de reconnaissance comme il l’est, a écrit ce livre POUR avoir le succès que l’on connaît qui ne lui semble pas suffisant puisqu’il n’est pas unanime (on saura demain si son éditeur peut pousser un soupir de soulagement : « Mission accomplie ! », après-demain, Houellebecq se rendra compte que, Goncourt ou pas, il est toujours aussi laid, et qu’il ne sert donc à rien de s’humilier comme il l’a fait) ou s’il ne peut plus produire mieux que ça. S’il est cynique et paresseux ou bien s’il n’a plus rien dans le bide.
On pourra le vérifier en lisant son prochain dont j’espère, très égoïstement, qu’il sera aussi bon qu’Extension du domaine de la lutte ou Rester vivants.

* un peu empruntée, autant que je m’en souvienne, au bouquin de Kellerman chez Sonatine, dont j’avais parlé en son temps.
** et je m’y connais !

Inoxydable
(Jed Martin)

06/11

Le Blanc a un problème

et la patience a ses limites

Ce matin sur France Culture : une émission soi-disant « politique », invitée : Rama Yade.
Pendant vingt minutes, il est question de ce que l’on peut savoir d’elle en un dixième de seconde : Rama Yade est… noire !
Comme je suis moins patient qu’elle, j’ai fermé le poste.
On n’est pas sortis de l’auberge…

Y a pas que les élections dans la vie

05/11

J’avais décidé de jouer le coup honnêtement :  j’avais acheté quatre ou cinq Dvd de films français, proposé à D de se faire une soirée chips et Côtes-du-Rhône en regardant Rois & Reines d’Arnaud Desplechin dont j’avais entendu tout le bien qu’il fallait en penser.
Au bout de cinq minutes (durant lesquelles je suis resté interdit et vaguement fasciné*), D a poussé un long hululement (le même qu’elle avait poussé en regardant La graine et le mulet). Pas moyen qu’elle arrête sinon en appuyant sur la touche STOP de la télécommande.
On a fini la soirée (les chips et le Côtes-du-Rhône) en regardant Requiem pour un champion (adaptation cinéma d’un télé-film avec Jack Palance dans le premier rôle) avec Anthony Quinn et Mickey Rooney ; ce n’est pas un très bon film (loin de là), le scénario est convenu à l’excès, Anthony Quinn, un acteur pitoyable, les clichés abondent (il n’y a même que ça), mais de temps en temps, quelques plans, un bout de dialogue et on flirte avec le mythe… C’est vrai que, du peu que j’en ai vu, chez Desplechin on peut l’attendre longtemps !
Depuis, je regarde mes autres acquisitions du coin de l’œil en me disant que des couples se sont séparés pour moins que ça.

* à partir d’un certain niveau, plus c’est con, plus je trouve ça bon.

Y a pas à chiquer,

un prix littéraire, ça vous regonfle le moral !

Il faut relativiser mes talents de pronostiqueur… il m’est arrivé de courir le Prix de Flore, il y a quelques années déjà ! Je connais donc le parcours par cœur.
A l’époque, j’avais été battu « à la régulière* » par une jeune pouliche bourrée de talent : Boy « Joy Joy Joy » Sorman (fille de personne). D’après mon attaché de presse, Manuel C (frère de personne), lui-même membre du jury, il s’en était fallu de peu, pour tout dire de l’évocation par Arnaud « Little Piece of Shit » Viviant (fils de pute) de mon âge canonique (c’est vrai que, dans la dernière ligne droite, le vieillard peut manquer de souffle, à moins qu’il ne fasse un AVC à l’écoute du résultat). J’avais hoché la tête en l’écoutant patiemment, ça me rappelait quand mon manager, dans les vestiaires, me disait qu’à son humble avis je menais largement aux points juste avant de prendre le crochet gauche qui m’avait envoyé sur le cul pour bien plus que le compte. J’ai essayé de consoler Manuel C en lui disant que, contre un(e) écrivain(e) de génie comme Boy « Joy Joy Joy » Sorman, j’avais autant de chance de gagner le Prix de Flore que de sonner Oscar « Golden Boy » de La Hoya sur un ring. Il a hoché la tête à son tour en se demandant si je ne me foutais pas de sa gueule.

* comment aurait-il pu en être autrement lorsque l’on connaît l’honnêteté des membres du jury

Voy ! Voy ! Voy !

Je ne vais pas pousser à la roue, je ne vais dénoncer personne ni même me réjouir de la décision en douce, mais si l’on suspend quelques arrogants enculés contemporains à un croc de boucher en place publique, je ne pleurerai pas non plus.

Le Joseph n’est pas fin…

des têtes de chien vont tomber !

04/11

S’il y a une chose que l’on ne peut tout de même pas m’enlever, ce sont mes talents de pronostiqueur, j’ai annoncé hier les résultats du Prix de Flore.

Ça faisait longtemps que je n’avais pas acheté le Journal du dimanche alors que, franchement, ça vaut drôlement le coup !
Marie-Laure Delorme (sous hypnotiques) sur Anne Berest (La fille de son père, Le Seuil) : « Elle a tellement tapé sur son cœur en forme de tambour, pour essayer de le rendre un peu plus silencieux, qu’il n’émet aujourd’hui plus aucun son ».
Je sais pas sur quoi elle tape, Marie-Laure*, mais ce dont je suis sûr c’est qu’elle tape dans l’armoire à pharmacie.
Un qui ferait mieux d’y taper plus souvent c’est le Sollers (Philippe) qui a encore oublié de prendre ses gouttes. Dans son Journal du mois, il révèle qu’il était « parfois chargé à Pékin d’introduire de riches et belles étrangères auprès de Mao, la nuit, dans le Pavillon des Chrysanthèmes de la Cité interdite » !
C’est ça Philou, et maintenant une tisane et au dodo !

* il est vrai qu’Anne Berest a du répondant : « Notre épiderme s’était durci, nous rendant râpeuses les unes aux autres, comme de mauvaises langues ».
Je ne sais pas combien je donnerais pour écrire aussi bien, mais un bon paquet, c’est sûr !

Pendant ce temps, la sœur de Philippe Ramette

attend que la situation s’améliore,

et la veuve d’Hantaï

(peintre français d’origine magyare, inventeur du tye & dye)

hante les jardins publics

« Le plus grand objectif de l’art est l’acceptation des autres et du monde qui nous entoure », Jeff Koons (Le Figaro, 29/10/2010).
Lorsque l’on a vendu sa dernière œuvre 23,6 millions de $ chez Sotheby’s, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que ça aide…

03/11

Prix de Flore

Valasyra se révèle

Beaucoup avaient parié sur un rachat de Rosanara, la pouliche de l’Aga Khan restant sur différentes contre-performances. C’est bien la casaque de Son Altesse qui a brillé à l’arrivée de l’édition 2010 du Prix de Flore, mais ses couleurs étaient munies d’une écharpe, afin de caractérisée Valasyra, la compagne d’entraînement et même soeur de Rosanara. Au prix de 300 derniers mètres époustouflants, la fille de Sinndar est venue régler Board Meeting sur le poteau, et signer la première victoire de prestige de sa carrière.

Valasyra finit de manière explosive

Au départ de ce Groupe III réservé aux femelles de 3 ans et plus, et disputé sur les 2100 mètres de la piste clodoaldienne, les prétendantes étaient nombreuses (13) et les jeunes pousses majoritaires (9). Rosanara, l’élève d’Alain de Royer-Dupré, était plébiscitée par les turfistes. Board Meeting et Anthony Crastus prenaient le commandement des opérations dès l’abord du premier tournant, suivis par Waajida et Indian Breeze, la concurrente anglaise Aviate et Baahama étant pointées non loin de la tête, alors que Valasyra et Rosanara voyageaient à flanc de peloton et plutôt dans son dernier tiers. Tangaspeed fermait la marche. Ces dames progressaient deux par deux dans la ligne d’en face alors que Board Meeting abordait le tournant final en tête et tentait de se détacher de bonne heure. La représentante de la casaque Wildenstein prenait quelques longueurs d’avance alors que certaines animatrices cédaient déjà (Aviate, Deluxe, Baahama). Valasyra semblait toujours dans le coup mais restait assez loin de la tête. C’est alors qu’emmenée par La Boum qui revenait bien, Valasyra produisait son effort sous la poigne de Gregory Benoist, changeait de jambe à 150 mètres du but, et finissait de manière explosive pour reprendre Board Meeting sur le fil. Board Meeting était battue, La Boum devait se contenter de la troisième place au prix d’un bel effort alors que Rosanara concluait elle aussi de belle manière, malheureusement pour son entourage à la quatrième place.
Une génération de pouliches de 3 ans exceptionnelle pour l’Aga Khan

Ce Prix de Flore était certes homogène et les prétendantes nombreuses, Valasyra n’était pourtant pas attendue à pareille fête. Septième du Prix de Diane puis victorieuse d’une modeste course à conditions à Maisons-Laffitte début juillet, cette fille de Sinndar et Valima (Linamix) avait néanmoins fini à une tête de Deluxe dans le Prix de Liancourt (L.), début septembre à Longchamp, avant de confirmer plaisamment (3ème) quelques semaines plus tard sur l’hippodrome du Val d’Or dans une autre course classée. Pas attendue à pareille fête certes, Valasyra disposait néanmoins de certaines lignes. Ce qu’il est plus évident de conclure après course… Du moins l’arrivée de ce Prix de Flore vient confirmer la qualité exceptionnelle de la génération de 3 ans chez les pouliches françaises (Sarafina, Special Duty, Zagora, Lily Of The Valley) d’une part, et la non moins exceptionnelle réussite des pouliches de Son Altesse l’Aga Khan et de leur entraîneur Alain de Royer-Dupré d’autre part, avec des éléments comme Sarafina, lauréate morale du Prix de l’Arc de Triomphe pour certains, la très bonne Rosanara (malgré les déceptions), et maintenant sa soeur Valarysa. Et quand bien même la fille de Sinndar n’a peut-être pas autant de qualité que certaines de ces compagnes d’entraînement, toujours est-il que sa victoire de Groupe III est une bonne nouvelle pour la future jumenterie de l’élevage Aga Khan.

Dans la série « L’homme est un babouin pour l’homme », Keith Richards (dans son autobiographie) déclare avoir une plus grosse bite que Mick Jagger et Ben (dans son bulletin périodique) affirme être plus intelligent que je ne le suis*.
Plusieurs siècles de civilisation pour en arriver là… la jungle ! la brousse ! la savane !
Encore heureux, Michel Ohl remet les pendules à l’heure et l’église au centre du village en m’écrivant : « M’est avis que je t’enfonce au Championnat**. ET EN PLUS YO HE TRIPLADO MA FILO !!! exploit difficile à imaginar de nos jours. »

* en revanche, Annie m’a toujours dit que ma bite était plus jolie et plus agile que celle de son époux.
** des supercancres

Non seulement l’usage du point d’ironie a été abandonné, mais il est devenu le logo… d’Agnès b !

Basquiat, ça tient pas le coup face à Daniel Johnston.

Dire de quelqu’un qu’il a une personnalité « singulière », c’est court-circuiter l’intérêt que l’on pourrait lui porter, sa singularité lui est, automatiquement, retirée à peine est-elle évoquée ; qu’il soit singulier suffit à ce que l’on n’aille pas (surtout pas) y voir.

Marilyn Monroe = Rimbaud
Antonin Artaud = Pontormo
Et moi = Rigolo

27/10

14/10

GREVE GENERALE
(illimitée)

13/10

                                                         Dedicated to Leslie Grunberg

12/10

Il l’a quittée
RIP

Et dire que j’ai conduit cette voiture en cachette et sans permis ! La seule occasion que j’ai eu de fracasser un demi-million de $ (un peu moins à l’époque) contre un mur. Avant que mon père ne consente à s’en occuper (le concessionnaire local pataugeait), elle restait des jours entiers, immobile, dans le fond du garage, les clés suspendues au tableau de bord.
A ma connaissance, je suis le seul type qui soit passé directement de la Juva 4 à la 300 SL.

Le gros problème, c’est que ça allait à plus de 200, mais que ça ne freinait pas

11/10

IArt Press, n° 361 (novembre 2009), une interview de Jean-Jacques Aillagon (ancien ministre, concierge à Versailles depuis), à propos de la suite de sa programmation :  » J’ai pensé à Murakami  afin de revenir, après Xavier Veilhan, au « baroque international ». Ce qui est intéressant aussi avec lui, c’est la dimension sémiotique de son œuvre puisqu’il n’a pas hésité à travailler pour de grandes marque internationales ».
Ce qui est surprenant dans cette déclaration c’est que, en ne voulant absolument rien dire (qu’est ce qui peut bien lier une « dimension sémiotique » et un travail « pour de grandes marques internationales ?), elle dit tout ce qu’elle veut dissimuler : Aillagon ne pense pas tout seul*, Veihan a fait un bide, etc…

* il n’est pas le seul

Claire

Claire Castillon devrait se faire du souci, Anne Berest (Le Seuil) est drôlement jolie.

Anne

Lorsqu’au début des années 70  je regardais Paula Moore (devenue Birdpaula) se faire photographier par Sarah Moon (je lui louais ma Traction-avant (noire), 300 francs par jour… ça me semblait une fortune, c’était le montant de notre loyer mensuel), je ne me doutais pas qu’elle mettrait quarante ans à avoir des seins (enfin, un peu).
Je me souviens qu’elle avait prêté son pull irlandais à Nathanaël qui m’accompagnait (il devait avoir trois ans) et qui avait froid.

Paula

La veille j’avais regardé Ingrid Boulting (elle n’avait pas de seins non plus, mais je la trouvais mieux) se faire photographier pour la DeBeers (300 francs + 300 francs = deux mois de loyer), je crois qu’après une vague carrière d’actrice, elle est devenue artiste vaguement bouddhiste.
Je me souviens qu’à l’époque je lisais les Œuvres complètes de Georges Bataille dont les deux premiers tomes venaient de paraître chez Gallimard et que j’avais acheté je ne sais plus quelle pièce détachée pour la Traction (8414 AA 33) à peu près à l’endroit où j’habite aujourd’hui.
Je n’ai plus jamais rencontré de cover-girls avant de croiser Naomi Campbell et Tyra Banks (j’ai cru que c’était des travelos) lors d’une première à New York… ça vous la coupe, hein (j’ai plus grand-chose dans le sac à part, peut-être, Eddy Mitchell et Bernard Montiel) ?

Ingrid

Amélie Nothomb confie au Monde des Livres qu’elle ne répond pas aux mails puisqu’elle « ne possède pas d’ordinateur » et parce qu’elle a lu « certains mails » qu’on lui avait transmis… C’est pas clair.

C’était hier, il faisait beau

09/10

CE WEEK-END,
ON PLONGE

08/10

Et pourquoi donc Libé n’a pas fait paraître hier cette photo de Larry Clark en une* ?
(en dehors du fait que la chatte de la donzelle ressemble à la gueule de Joffrin)
Ses lecteurs auraient, pourtant, mieux compris qu’il ne s’agissait, pour l’occasion, ni de pédophilie ni même de pornographie
(en montrant, par exemple, le cliché de la fille enceinte se shootant),
mais d’autre chose qui contrevient à la Loi à laquelle Libé doit se soumettre… tout comme le Musée
(on peut le regretter ou s’en féliciter, c’est une autre question…)

* répondre que c’est parce que le Musée ne lui a transmis que les plus anodines est une tartufferie supplémentaire,
il suffisait d’aller chercher les autres qui sont disponibles un peu partout…
Malgré les récentes compressions du personnel, je suppose que Libé emploie encore une iconographe.

07/10

Plop ! Bang ! Plop !

Je vais au vernissage de Larry Clark (dans le vague espoir de voir Olivier Blanckart se sacrifier par le feu devant le Musée d’art moderne), 50 mètres de queue, ils ont tous plus de dix-huit ans (j’ai l’œil) et ils sont tous plus vilains les uns que les autres (j’ai du goût).
Je rebrousse chemin.
D m’a téléphoné entretemps.
A force de ne pas la regarder, la télé est pétée.
De dépit, je vais me faire des pâtes, fumer des clopes et me saouler la gueule.

Toujours désinfecter la PS 2 du bambin avant de se l’intromettre
(procéder de même avec le cric et le démonte-pneu)

Une jeune fille (Katherine Cope) a présenté un mémoire sur Présence Panchounette à l’Université de Cincinnati. C’est une idée assez astucieuse d’envahir les Etats-Unis par l’Ohio !

Ça y est, il fallait s’y attendre, l’affaire Larry Clark plonge dans le tapioca recuit où nous plongent d’ordinaire les affaires de ce genre… les uns convoquent le climat liberticide hystérique actuel autour de la pédophilie (si les bites et les veines étaient majeures, faudrait-il pour cela lever l’interdiction ?) et l’affaire Polanski (quel rapport, si ce n’est, justement, la pédophilie ?), les autres la menace des « associations » anti-pédophiles… babillages et mômeries !

Un correspondant local m’informe qu’aura lieu demain à Bordeaux un colloque (« Comment concevoir l’éternité dans un monde déterminé »… sous-titre possible : « Et comment décorer le living-room par la même occasion sans se choper la migraine » ?)  autour de l’œuvre de Roman Opalka qualifié d' »artiste mondialement connu pour son travail sur l’écriture du temps » (Ô Proust ! Ô Kawara !).
Au cours de cette journée, que je conseille à tous les métaphysiciens landais, Isabelle Juppé fera une communication sur « Le numérique et l’éternité », Isabelle Juppé est présentée comme étant « écrivain » ; c’est à des détails comme cela que je me félicite de ma retenue lorsqu’il me faut répondre « quelque chose » à ceux qui me demandent ce que je fais dans la vie…

On me reproche parfois de ne rien dire de moi sur ce site (c’est une chronique, pas un journal) et bien je vais le faire : cela faisait un demi-siècle que je n’avais pas porté de pantalon de pyjama, et bien franchement, c’est pas pratique !
Intéressant, non ?
J’oubliais, à midi, je vais me faire une salade de tomates…

Boy George ressemble de plus en plus à Divine

HURLER AVEC BLANCKART

Il y a les idiots utiles et les couillons qui ne servent à rien

06/10

Jean Nouvel
 est l’architecte (génial, forcément génial) du magasin H&(L)M des Champs-Elysées.

Woody Allen et Philip Roth démontrent régulièrement que le génie (si génie il y a) n’est pas régulier, le commerce, si.

Je n’ai jamais lu Maylis de Kérangal (c’est sûrement génial), mais je suis sûr d’une chose : elle a la carte.

A la montagne, l’Esprit Saint m’est apparu et m’a dit* :
« Redescends dans la plaine** et que Mathieu Pigasse soit ton prophète ! »

* il m’a chuchoté ensuite, sans doute pour me persuader : « Il est de gauche et il aime le rock »
** lorsque je suis descendu dans la plaine, un miracle avait bien eu lieu : Philippe Muray était devenu l’idole de ceux qu’il exécrait

Dans la série « Foutez-vous de ma gueule, vous ne vous en foutrez pas éternellement ! », j’ai appris que, soi-disant (je ne l’ai pas vu et je n’ai pas l’intention de le faire), dans L’An 01 de Jacques Doillon, on pouvait apercevoir Philippe Starck refuser de faire de la publicité (sans doute un rôle de composition).

Si l’on pense (comme je le pense) que Larry Holmes, champion du monde poids lourd, avait raison de déclarer à un journaliste lui demandant s’il avait souffert de sa race : « J’étais noir quand j’étais pauvre », on en déduit aisément que la nouvelle femme d’Eric Besson (arrière-petite-fille d’Habib Bourguiba) n’est PAS arabe.

Je ne sais pas ce qui est susceptible de traumatiser les enfants, j’ignore quelles images peuvent les impressionner (je me souviens, enfant, avoir été effrayé par des spectacles pour enfants) , je suis persuadé qu’à dix-huit ans bon nombre de bambins de bobos ont vu, et parfois utilisé, une bite et une seringue, mais l’interdiction de l’exposition des photos (excellentes) de Larry Clark au moins de dix-huit ans ne me choque pas outre-mesure ; il aurait, peut-être, juste fallu y penser avant.
Je fais aussi remarquer aux ennemis automatiques de la censure (qui racontent Les Cent vingt journées de Sodome à leur progéniture pour les endormir après que cette dernière ait éclusé son biberon de Ricard), qu’à ma connaissance, ils ne se sont pas élevés contre l’interdiction aux moins de dix-huit ans des films de Larry Clark ; à leurs yeux exorbités, les images qui ne bougent pas seraient-elles plus anodines que les images qui bougent ?

                                                                                               photo Bettmann

A l’aide, à l’aide !
Je sens la vie se rapprocher !

                                                                                       Marilyn Monroe

05/10

Si je comprends bien les attendus du procès fait à Jérôme Kerviel, un homme SEUL peut mettre en faillite le système économique mondial COMPLET.
C’est loin d’être rassurant (à moins que, c’est une hypothèse à envisager, le juge n’ait AUCUNE notion d’économie).

S’il est un vocable tombé en désuétude et qui ne le mérite pas (il décrit l’essentiel de nos rapports sociaux mieux que n’importe quel autre et s’applique à la perfection à l’essentiel de nos attitudes et de nos comportements), c’est bien « servilité », à moins que les médiatiques (comme disait l’autre) ne fassent délibérément l’impasse à son sujet tout comme ils évitent soigneusement d’employer certains termes, « prolétariat » par exemple ou même « classe », pour faire croire à leur inactualité.
Il ne suffit pourtant pas de supprimer le mot pour faire disparaitre la chose.

Prolétaires de tous les pays,

photos William Gedney

changez de batterie !

Chaque fois que je prenais le train pour aller de Paris à Bordeaux, je me rendais compte (lorsque je n’étais pas endormi) de l’imminence de l’arrivée en apercevant par la fenêtre du compartiment la caserne de Libourne qui jouxtait le cimetière ; la caserne (désaffectée, je le suppose et donc promise sous peu à des activités « para-culturelles ») et le cimetière sont toujours là, mais ils sont désormais séparés par un skate-park décoré de graf’s, c’est à des détails comme cela (des paysages qui rajeunissent) que l’on s’aperçoit que l’on vieillit.

Que rien, personne, nulle part ne puisse garder sa dignité

Nos madeleines prennent quelquefois des formes étranges : je me souviens avoir acheté un skate (en plastique rouge) à mon fils aîné alors qu’il était très jeune et que l’engin venait juste d’apparaître dans le commerce ; sur cette planche rudimentaire, il s’est montré très vite beaucoup plus adroit que moi… j’aurais bien dû me douter à ce moment-là que c’était foutu !
A ma décharge, je dois préciser que je n’ai jamais été doué pour les sports d’équilibre… jamais pu descendre une pente, jamais pu prendre une vague !
C’est aussi pour cela, sans doute, que je secoue la tête avec commisération lorsque j’aperçois un adulte sur une trottinette… je le reconnais aisément, je suis un anti-post-moderne de mauvaise foi.

Chez Flammarion, on est sur le pont

Chez Stock, on attend… cool, peinard !

04/10

Mes lectrices sont peu nombreuses, mais outre le fait qu’elles me trouvent « hilarant » (ce n’est pas toujours le cas), elles sont bien habillées.

Virginie Mouzat
d’après ses dires, « femme sans qualités »
(ce qui me semble exagéré)