MON AGENDA DE LA PLÉİADE
(2020)

30/12

Il ne faut jamais désespérer : Vers la mer, le premier roman d’Anne Sophie Stefanini (Jean-Claude Lattès, 2011) était épouvantable alors que Cette inconnue (Gallimard, 2020) est tout à fait potable. A croire qu’elle a trouvé chez Gallimard un collègue (elle est éditrice chez Jean-Claude Lattès) capable de lui faire accomplir d’incroyables progrès.

29/12

B.S. Johnson (Albert AngeloChristie Malry règle ses comptes), ce n’est pas aussi formidable que je me l’étais imaginé. Il me reste Les Malchanceux (jamais deux sans trois), après j’arrête. Les Menteurs (Grasset, 2004) de Marc Lambron (prix des Deux Magots, prix Colette, prix Fémina, prix Maurice Genevoix, prix Paris-Lyon, membre de l’Académie française, chevalier de la légion d’Honneur, commandeur des arts & Lettres), indéniablement Marc Lambron écrit mieux que Philippe Djian (qui croit qu’il écrit mieux que Marc Lambron), sauf que… à quoi bon sculpter des livres dans de la galantine de dinde (bio) au foie gras (de chez Lidl) avec un manche de brosse à dents ?

Ce livre ne parle pas d’émigration,
mais d’immigration.

22/12

Ses « compagnons de route » (Beigbeder, Bellanger, Kapriélian, etc) se demandent si Michel Houellebecq est devenu d’extrême droite ; la question que chacun d’eux devrait plutôt se poser est  : comment a-t-il réussi à me baiser la gueule sans que je m’en rende compte ?

21/12

Regardé hier soir, Sans mobile apparent de Philippe Labro, un épouvantable navet, filmé comme un porno, les acteurs errent tous l’air égaré, tout est terriblement faux comme tout ce qu’écrit Labro. Ce qui reste inimaginable, c’est comment ce type d’une médiocrité tonitruante, capable d’enlaidir Dominique Sanda, ait pu être pris au sérieux trente secondes par un producteur (le casting est tout de même coûteux : Trintignant, Marielle, Laura Antonelli, Carla Gravina ; Lanzmann à l’adaptation, Morricone à la bande son… rien que ça !). Comme il ne doute de rien (c’est à ça qu’on les reconnaît) Labro se réclame de… Jean-Pierre Melville ! et fait une brève apparition (à la Hitchcock). Une seule chose à sauver les seins de Stéphane Audran que j’imaginais plus modestes

La scène dure des plombes, la clope reste à la même longueur tout du long, 
mais la tenue de Stéphane Audran vaut le voyage, ses faux-cils, son décolleté itou 
et dans le genre bourgeoise d’époque, elle est aussi sexy que Françoise Brion

19/12

Les stylos Montegrappa, c’est bon, c’est beau, c’est cher, mais au bout d’un certain temps, ça pisse l’encre par tous les joints comme les belles italiennes (Alfa, Ferrari, Osca, Maserati) et les vieilles anglaises (Norton, Velocette, Triumph, Vincent) pissaient l’huile.

Rollie Free, 13 septembre 1948, Bonneville Salt Lake (Utah)

242 km/h sur Vincent Black Shadow

La défaillance des pudeurs (Le Seuil, 2006) de Christophe Girard : les parents, la province, beaucoup de pipi (jusqu’à onze ans), un peu de caca aussi, des débuts dans l’hétérosexualité dont on sent bien qu’ils ne vont pas être couronnés de succès ni se prolonger au-delà du raisonnable. Il est facile de s’en moquer (déjà le titre !) : c’est con, c’est naze, c’est mal écrit ; tout cela est exact, mais je ne hurlerai pas avec les mous puisque c’est peut-être… sincère, ce qui n’excuse rien (c’est vraiment très con, très naze et très mal écrit), mais incite à l’indulgence et au silence. En fait, tout ce que ce livre aurait mérité, c’est de ne pas être publié.

« Encore un volume fascinant, baroque, comico-tragique et parfaitement immoral » dans lequel « Matzneff reprend son marathon du foutre avec des jeunes filles, de préférence mineures », Romaric Sangars à propos de Les demoiselles du Taranne (Gallimard) où il est question de la rupture de l’auteur avec « Vanessa », Chronic’art, mai 2007.

18/12

Avis aux amateurs, Fatiguer la réponse, reposer la question de Nelly Maurel (chez l’auteur) se situe à l’exact croisement d’Eric Mélois et de Clémentine Chevillard.

« Si l’intérêt premier de l’écrivain est de raconter des histoires… alors le meilleur lieu pour le faire à l’heure actuelle est la télévision, qui est techniquement supérieure et peut toucher plus de personnes que le roman », B.S. Johnson. Comme disait ma grand-mère, « les grands esprits se rencontrent » (cf le 10/12).

Et pour bien finir l’année, 
le dernier Foenkinos

et le calendrier des postes dans le dos

16/12

Grossir le ciel de Franck Bouysse (La Manufacture de livres, 2017). Deuxième page, je lève un sourcil : « C’était en décembre que ce pays l’avait pris et que sa mère l’avait craché sur des draps durs et épais comme des planches de châtaigner, sans qu’il se sente l’obligation de crier, comme pour marquer son empreinte désastreuse dans un corps ancestral, une manière de se cogner à la solitude, déjà, dans ce moment qui le faisait devenir quelqu’un par la simple entrée d’une coulée d’air dans sa bouche tordue », nous avons, sans nul doute, affaire à un styliste d’envergure. Je poursuis donc. Page 16 : « Et les veaux finissaient toujours par se diriger vers les pis engorgés, arrimés (les veaux ou les pis ?) aux doigts noueux de Gus par deux mètres de corde de chanvre, cavalcadant tels de petits diablotins, avant d’aller (se ?) fracasser le (leur ?) mufle sur l’outre veinée, puis gober une tétine turgescente avec toute l’ingratitude des fils » et là, je me dis, c’est trop beau, la suite ne pourra jamais me faire planer à de telles altitudes sans que je risque l’overdose. J’arrête.

Rock’n’roll is here to stay

Guy aux maracasses, Raoul au djembébé !

Ainsi vient de paraître Le jeu de la guerre de Guy Debord (sous-titré L’émancipation comme projet) d’Emmanuel Guy aux éditions B42. Qu’Emmanuel Guy soit préhistorien de formation (avant d’avoir trouvé une sinécure à la BNF) est si comique que j’en reste sans voix. Sans compter qu’autant ne pas tripoter les vestiges si l’on ne veut pas risquer de se faire engueuler par les inspecteurs des Monuments historiques.
A défaut de continuer à jouer avec ses soldats de plomb, Tristan Bernard avait inventé le jeu des petits chevaux, ça vous a, tout de même, une autre gueule.

Ceux qui donnent le La

15/12

Constellation d’Alain Lacroix (Quidam, 2008 ) c’est pas mieux que Constellation d’Adrien Bosc (Stock, 2014) qui a obtenu le grand prix du roman de l’Académie française (7 500 euros), le prix littéraire de la vocation (8 000 euros), le prix Gironde-nouvelles écritures (7 500 euros) et le prix Paris Diderot – Esprits libres ? J’en sais rien, mais en tous les cas, ça rapporte moins.

Je suis, désormais, depuis peu, plus vieux que mon père ne l’a jamais été, ce qui m’oblige à hanter désormais des abîmes sans fond ; exemple : quand je serai mort, on lira mes livres et on les trouvera bons ou alors, on ne me lira plus du tout et ce sera foutu ?

Sans parler des choix déchirants qu’il me faut faire

les petons de Patricia d’Arenberg

ou mes pompes

13/12

La symétrie en décoration 
(dite césure à l’hémistiche en poésie),
¡ que maravilla !

La fiancée d’Enthoven (Jean-Paul) est prête à toute éventualité,
donner le ton, par exemple.

12/12

Rentrée d’hiver

L’équilibre est dur à trouver

11/12

Ernaux-limit

Il existe un « délit de sale gueule » tout ce qu’il y a de répréhensible, 
sur le même principe, je propose de créer un « délit de déco naze ».

10/12

Si roman = scénario, on ne s’étonnera pas que les gens préfèrent le cinéma surtout le cinéma français qui est un cinéma de scénaristes (on ne s’étonnera pas que les gens préfèrent la télé), faute au paysage français où il y a toujours une église qui traîne (d’où gros plan, d’où bla-bla-bla).

Ici, y’a les poteaux télégraphiques !

Encore une opération délicate actuellement en cours, absoudre Paul Morand, enculé hors-classe, pour n’en garder que l’extraordinaire styliste adoubé par Céline (« Il a fait jazzer la langue »), les hussards (réacs) et les néo-hussards (néo-réacs). Plus jeune, j’admirais beaucoup Morand (son côté cravache et Cuir de Russie), pour raisons professionnelles (L’Arlésienne, Grasset, à paraître), j’ai relu Champions du monde… j’en suis ressorti dubitatif ! Je crains que son phrasé art-déco en ait pris un coup dans le tiroir pitchpin. Ça démarre à la manivelle, ça ratatouille, ça pétarade, c’est pas bolide, c’est cacugne… et pourtant, côté bagnole, Popol touchait sa bille.

Injections helvètes

Nabokov, c’était les papillons
Morand, les portes-papillon

Champions du Monde (Grasset, 1930) raconte les destins croisés de quatre jeunes gens, étudiants à l’Université de Columbia, « nés aux quatre coins des États-Unis, à quatre étages différents de la société, issus d’ancêtres venus du bout de monde » ; ils forment une société secrète dont le but avoué est que chacun d’entre eux devienne « maître de l’Amérique ». Le plus athlétique, Jack W. Ram* (« On l’appelait le Bison, à cause de son front large, de son poitrail, de sa toison couleur de rouille. Des membres renflés ou évidés, suivant le dessin de ses muscles si saillants qu’ils ombraient le torse, les reins, le ventre. Ses pieds, ses mains ressemblaient à des outils préhistoriques »), deviendra boxeur. Dix ans plus tard : « Son nez s’était aplati, ses oreilles, bossuées comme une aile de vieille Ford, ressortaient en bourrelets à l’extérieur ; on voyait sa peau ampoulée par les coups ; sa bouche, volontiers ouverte, il la tenait toujours fermée maintenant, la langue roulée à l’intérieur, de peur qu’un uppercut ne vînt la trancher. »

De ces quelques extraits, on peut déduire que Paul « Speedy » Morand ne s’est pas trop foulé la nénette. La suite le confirme… quelques années plus tard, Jack Ram est devenu « un hybride mélangé de professionnel, de gentleman et de gymnasiarque » flanqué d’une « 1000 carat girl » que seuls les objets intéressent… « un nez de musée […] d’énormes cils plantés comme des sabres […] enduite d’une beauté trop fraîchement peinte ». Pour cent mille dollars, le Bison accepte de rencontrer Fritz (« résistant comme un nègre ») Unger à Madison Square Gardens (sic !) en quinze rounds de trois minutes. 

« Nus, sous la pluie électrique précipitée des abat-jour. Chairs roses, caleçons blancs, gants noirs […] ils sautaient sur place, piétinaient leurs ombres pâles. » La « saucisse » a vite fait de ressembler à du pâté de foie… le Boche est « en confiture », dès les premières reprises il ressemble à « un étalage de boucher que rien n’arrivait à nettoyer ». Les « choucroutes » finissent par abandonner, non sans porter réclamation, ce qui déclenche la fureur de la foule. Émeute… lampes brisées… charges de police… « Un des plus grands scandales dans l’histoire de la boxe […] dix mille dollars de dégâts à Madison Square Gardens (re-sic ) ». Fin mot de l’histoire : il s’avère (pourquoi ? rien ne justifie la manœuvre) que Müller, le manager de Ram, avait, à l’insu de son boxeur (comment ? l’histoire ne le dit pas), glissé à l’intérieur de son gant droit « une plaque d’acier légère et très dure ». 

Jackie Ram, pourtant innocent, se fait sauter la cervelle dans un taxi et Paul Morand se retrouve page 131 débarrassé de l’un de ses héros (poids lourd entretemps devenu mi-lourd), celui dont il ne savait, à vrai dire, pas trop quoi faire. 

L’intrigue de ce qui ressemble à peine à un roman est faiblarde, le style désuet, au ras du ridicule parfois, malgré quelques passages joliment enlevés, pourtant Champions du monde se retrouve toujours cité comme un exemple de littérature sportive… sans doute par des paresseux ne l’ayant pas (re)lu.

* Comme l’emblème de Dodge.

Cassandre, en revanche, ça le fait encore.

07/12

« Un seul souhait : que l’on nous épargne une production romanesque et essayiste
trop obsessionnellement centrée sur le coronavirus », Olivier Nora, Paris Match le 7 avril 2020

“J’aurais pas voulu être son éditeur”, Patricia Martin (titulaire d’une maîtrise de lettres, chevalière de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, prix Roland Dorgelès, récompensant le rayonnement de la langue française) à propos de Charles Baudelaire renvoyant 23 fois une page à son imprimeur. Encore heureux, Martin (Patricia) ne se pose pas la question de savoir si Baudelaire (Charles) en aurait voulu comme éditrice. A rapprocher de : « Baudelaire aurait pu admettre ce qu’il était, cela l’aurait détendu, il y aurait gagné de l’intelligence au lieu de n’en avoir que dans ce qui le blesse », Charles Dantzig  (A propos de chefs d’œuvre, Grasset). Tout le malheur de Baudelaire vient donc de ne pas avoir été édité par Patricia Martin et conseillé par Charles Dantzig (prix Paul Verlaine de l’Académie française, prix Roger Nimier, prix Jean Freustié, prix Décembre, prix de l’essai de l’Académie française, prix Duménil, grand prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre, grand prix littéraire Paul Morand de l’Académie française).

06/12

Anne-Sophie Stefanini, fille de Patrick Stefanini (ex-préfet de la Gironde, ex-directeur de campagne de François Fillon, lui-même ex-candidat à la présidentielle), femme de Patrick Be$$on (prix Renaudot, prix de l’Académie française, prix Antoine Blondin, membre du jury du Renaudot et du prix de la Petite Maison, éditorialiste au Point, médaille du drapeau serbe), éditrice chez Jean Claude Lattès, prix Jean Freustié 2020 (25 000 euros), membre du jury du prix de la Petite Maison (7 000 euros décernés cette année à Frédéric Beigbeder, prix Interallié, prix Rive-gauche, prix Renaudot, membre du jury du Renaudot après l’avoir été à Dominique Bona, prix Interallié, 1992, prix Renaudot 1998, dont elle intègre le jury l’année suivante, prix Prince Pierre de Monaco 2010, élue à l’Académie française en 2003, officière de la légion d’honneur, du mérite et des arts et lettres, à Philippe Sollers, prix Fénéon, prix Médicis, Grand prix de littérature de la ville de Bordeaux, Grand prix du roman de la ville de Paris, Grand prix de littérature Paul Morand, prix Montaigne de Bordeaux, prix Prince Pierre de Monaco, prix Saint-Simon, prix de la BnF, prix Duménil, commandeur des arts et lettres, chevalier de la légion d’honneur et à Eric Neuhoff, prix Prince Pierre de Monaco, prix des Deux-Magots, prix Interallié, Grand prix du roman de l’Académie française, prix Cazes, prix Roger Nimier, prix Renaudot – essai, chevalier de la Légion d’honneur, juré du prix Interallié et du prix Jean Freustié), a publié cette année, Cette inconnue chez Gallimard. 
Franchement, malgré tous les vieux boulets qu’elle se traîne, c’est pas mal et même mieux.

J’ai la Cad’, mais je me la pète pas !

Ça se passe au Cameroun, bien que passionnée par l’Afrique depuis son adolescence, Anne-Sophie Stefanini a sans doute profité des lumières de son époux,puisque, quoique semi-serbe, Patrick Be$$on est un fin connaisseur de l’âme noire et de la femelle de même nuance : « La Noire n’a qu’une supériorité sur la Blanche : la levrette. La femme noire se met naturellement à quatre pattes » et qu’il se pose « depuis son premier voyage au Congo en 1987 » quelques questions d’ordre métaphysique : « Pourquoi la Noire suce-t-elle si mal ? »

Kiss my ass, pussy !

04/12

A gauche, gauche, Eric à la Fondation Cartier !

Inénarrable entretien des deux lauréats (ex-æquo) du prix littéraire des Inrockuptibles, Eric Reinhardt (chevalier des Arts et Lettres) et Constance Debré (fille de) : “deux façons de bousculer les conventions, de refuser les académismes, de démolir les faux-semblants et les mensonges qu’on se fait ou qu’on nous fait”… c’est-à-dire rigoureusement le contraire (le faux est un moment du vrai, c’est bien connu). Pour les “mensonges” : à propos d’Eric Reinhardt qui n’aurait “jamais étrangement, injustement, reçu de prix”, Nelly Kapriélian fait l’impasse sur le Renaudot des lycéens, celui des étudiants France Culture/Télérama, le prix du roman France Télévision sans compter le Grand Prix du livre des dirigeants (pour Cendrillon) que Reinhardt a été récupérer dans la poubelle où je l’avais jeté (pour L’hiver indien) ; à propos de Constance Debré qui serait “entrée en littérature en 2018 avec le très remarqué Play Boy”, mais dont le premier livre, Un peu là beaucoup ailleurs (Le Rocher) a été publié quatorze ans plus tôt et n’avait été remarqué que par Bernard Quiriny dans Chronic’Art qui s’avouait découragé par tant de narcissismeil aurait suffi d’avoir un peu de mémoire, mais les lecteurs des Inrockuptibles n’en ayant aucune, pas besoin de se gêner non plus.
Pour ce qui est des déclarations de nos deux zozos la suffisance hors-sol le dispute au narcissisme amphibie. Un feu d’artifice ! 

Eblouissant !

Eric : Mes livres sont comme des cris de ralliement.
Constance : Peut-être que j’écris pour dire qu’on est pas fou à se sentir fou.

Alors ces jurés du Renaudot seraient une bande d’enculés, je m’en doutais un peu, mais il semblerait qu’il y en aurait parmi eux qui le seraient plus que d’autres et même que certains séviraient ailleurs… mais que fait la Police ?

Christian Giudicelli  (« écrivain sensible »)
vu par Claude Verdier (“qui n’a jamais cessé d’interroger la nature”)

Christian Giudicelli (Prix Renaudot 1986, mais aussi prix Paul Flat, prix Roberge, deux fois prix Max Barthou, prix Jean Freustié, prix Cazes, Grand Prix de littérature Henri Gal pour Les Passants, 40 000 euros à l’époque), membre du jury du Renaudot depuis 1993, édité par Gallimard, veuf de Claude Verdier, peintre encensé par la critique (et Patrick Be$$on, prix Renaudot, 1995, membre du jury cinq ans plus tard), est aussi membre du jury du prix Valéry Larbaud dont il a été lauréat en 1982. Evidemment, tout ça fait un peu tuyau de poêle, mais prenons un membre aussi éloigné de la nomenklatura (et de la corruption censée y régner) comme, par exemple, Olivier Mony (prix Hennessy du journalisme littéraire) qui, bien qu’il n’ait pas publié grand-chose, fait partie du jury du prix Jean Freustié (25 000 euros, une paille !) remis cette année à Anne-Sophie Stefanini, mariée à Patrick Be$$on (qui avait précédemment proposé qu’on lui refile le Renaudot), on ne voit trop grand-chose à lui reprocher sinon ses mauvaises fréquentations qui finiront bien par déteindre.
Si l’on tire un fil, tout va venir, le zig et le zag, c’est pour ça, Clémentine, qu’il ne faut rien toucher. 


03/12

Marie-Hélène Lafon ferme sa gueule.

Carnets secrets de Jean-Luc Delarue (l’Archipel, 2012), c’est  tellement mauvais qu’il est possible qu’il l’ait écrit lui-même. Amusant name-dropping à propos de la réception qu’il a donnée  en l’honneur de l’élection de François Weyergans à l’Académie française : Jean-Claude Fasquelle, Olivier Nora (deux Doliprane d’entrée), Antoine Gallimard, Patrick Rambaud, Jean Echenoz (“étincelant”), Jean-Jacques Schuhl (“charismatique”), Sophie Calle, Claude Lévêque, Kamel Mennour, Emmanuel Perrotin, les époux Laporte (“adorables”), Pierre Vavasseur du Parisien libéré sans compter… Valéry Giscard d’Estaing !

Next level de Thomté Ryam (Au diable vauvert, 2019), l’auteur a failli être footballeur professionnel, le problème étant qu’il semblerait qu’il se soit reconverti dans l’écriture et qu’il ait même été engagé par un éditeur, il aurait, peut-être, mieux valu qu’il cire le banc d’une équipe de division infime plutôt que…

Dérider le désert de Daniel Denevert (La Grange Batelière, 2018) avec une postface d’un certain “Julien” du plateau des Millevaches. J’avais perdu Daniel Denevert de vue depuis un demi-siècle ; le monde a changé, pas lui, l’inverse aurait été préférable.

01/12

D&S Ausstellung

L’année dernière, le lauréat du Goncourt était Jean Paul Dubois, je l’ai croisé à plusieurs reprises, on ne peut pas dire que nous ayons énormément sympathisé (il y a, quelquefois, des antipathies immédiates et mutuelles qui font gagner du temps à ceux qui les éprouvent), il n’empêche que (en dehors de ne pas avoir craché sur quelque dîners de vernissage) il a tenu le piano électrique pour jouer Sag Warum enregistré sur disque souple pour le catalogue d’une exposition de Présence Panchounette à Hambourg (1989). 
Goncourt (prononcé à l’allemande… “Concourt !”)  pour Hambourg en quelque sorte.

Only the lonely

Cette année, c’est Hervé Le Tellier qui a décroché la queue du Mickey, eh bien, j’ai passé une journée entière avec lui ! Aller Paris-Blois/séjour à Blois/retour Blois-Paris, tout cela parce que j’avais eu l’idée (des fois, je ferais mieux de n’en avoir aucune ou de fermer ma gueule) de faire intervenir l’Oulipo “autour” du Musée de l’objet. Au lieu d’un catalogue banal à propos de la collection d’Eric Fabre abritée à l’époque par le Musée, il y aurait cette “intervention” à laquelle je n’avais fixé aucun cadre précis ni aucune limite. Ce n’était pas si mal vu (j’estime…). 
L’Oulipo m’avait détaché Hervé Le Tellier pour évaluer la possibilité de la chose. Quelques jours plus tard, j’ai reçu la cuenta… les joyeux contraints demandaient 500 000 balles (cinquante patates) ! à peu de chose près, 250 000 euros d’aujourd’hui… 
Evidemment, l’affaire ne s’est pas faite et pourtant, on ne peut pas dire que le maire de l’époque était près des sous ne lui appartenant pas. En prime, le comptable du musée m’a demandé si le “grand cornichon” n’avait pas été “bercé trop près du mur”, et j’ai eu l’air d’un con.

A l’époque, Hervé Le Tellier (un peu déçu du résultat) nous avait déclaré :
“Je croyais que les conservateurs bougeaient moins vite que les éditeurs.”

29/11

Je me demande si tous ces gens qui déclarent détester le milieu littéraire alors qu’ils ne fréquentent que lui sont très crédibles.

Patrick Besson déclare (en exclusivité) :

Moi, ma meuf, cette année, elle a eu le Prix Jean Freustié (25 000 euros) 
et ceux qui veulent avoir le Renaudot, ont intérêt à fermer leur gueule !

“La lecture est apaisante”, dixit un “grand libraire”.

Comme, par exemple, la jolie peinture

de Jim Warren

Riën de riën, je regrette Mariën (du tout) : “Prix de l’ennui : Debord, l’écrivain le plus soporifique du siècle” ; “Labisse, le fantastique du troisième âge” ; “Il n’est rien de plus consternant que les écrits de Breton dès qu’ils prétendent aborder la peinture” ; “Brel, le Brassens des classes moyennes” ; “Marie Bonaparte ou le vagin édenté” (La Boîte noire, Les Marées de la nuit, 1996). 
Ce n’est pas toujours très juste, injuste le plus souvent, mais ça fait plaisir à entendre.
L’un de ses aphorismes, déformé par mes soins, est devenu : Les taureaux trouvent que Leiris n’y connaît que dalle… qui me réjouit (presque) autant que la version d’origine : “Les taureaux d’une manière générale trouvent que Michel Leiris déconne” qui est, pourtant, meilleure.

26/11

Moins j’écris, mieux je dors.

Récit d’un branleur, Samuel Benchetrit (Julliard, 2000), je crois qu’il croit qu’il s’appelle Charles Bukowski… chut !

Grandeur du petit peuple, Michel Onfray (Albin Michel, 2020)… je sais pas à quoi carbure le gonze, mais j’en veux (un peu dilué).

Little America, Rob Swigart (Cambourakis, 2015), foutraque, inégal (ça va avec), les scènes de cul (nombreuses) sont réjouissantes, l’auteur semble y prendre beaucoup de plaisir, ça suffit au nôtre.

25/11

Isidore Ducasse a passé deux ans au Lycée impérial (aujourd’hui, Louis Barthou) de Pau où il existe une impasse du Lautréamont pas très loin d’un centre commercial.

Beau comme la rencontre fortuite 
sur un lit médicalisé (CHU) d’une plancha (Jardiland) et d’un lecteur Blue Ray (Auchan)

Reçu ça… le questionnaire est en anglais !

24/11

La chaîne du livre finit chez Zara & Voltaire

Les libraires, ils (elles) sont contre Amazon,
mais ils (elles) ne sont pas contre vendre leurs SP sur Amazon
via des librair(i)es d’occasion.

23/11

Chantiers de Marie-Hélène Lafon (éditions des busclats, 2015), placé sous le haut patronage des cépages magiques (Claude “Syrah” Simon, Pierre “Merlot” Bergounioux, Richard “Malbec” Millet, Pierre “Gamay” Michon) avec du Marguerite Duras à la levure. J’avais lu deux livres de Marie-Hélène Lafon, Les Pays et Joseph et dans le genre rural-bio-mais-pas-trop, je les avais trouvés supportables ; ne reste plus dans celui-là que les maniérismes insupportables, les répétitions à la con : “Il faut élaguer, couper, sabrer, raboter, choisir, extraire, filtrer, tamiser, tailler dans la masse, prélever un détail qui fait image, un motif/ S’immiscer. Fouiller. Fouailler”… c’est ça ! fermer sa gueule n’est pas mal non plus.
Avant Marie Hélène Lafon ressemblait physiquement à ce qu’elle était (une transfuge de classe méritante) et à ce qu’elle écrivait (où la grammaire précautionneuse était précautionneusement mise en avant), depuis quelque temps, elle arbore des dents queen size toutes neuves en porcelaine de lavabo, elles ne lui vont pas, peu importe, désormais, ce sont les siennes, il faut qu’elle s’y fasse et qu’elle écrive maintenant autre chose que la prose du Cézallier où, d’ailleurs, la 5 G se pointe.

Et pourtant, il y a là-bas de la place pour caser du 95 bonnet D

Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka (Phébus, 2012), pas très loin de l’exploit, écrit à la première personne du pluriel, un peu chiant tout de même bien que très court, mais en définitive formidable.

Cette brume insensée
 d’Enrique Vila-Matas (Actes Sud, 2020), très vite, on se dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas, ensuite, on se dit que le type se la pète et puis on se rend compte que les mots ne sont presque jamais à leur place, la langue (du lecteur) se retrouve collée au palais, pourquoi ? la langue (de l’auteur) a le goût du mouton tiède, résultat : du Borges pâteux. Illisible.

Enfance de Nathalie Sarraute (Gallimard 2013), je suppose que c’est le genre de livres dont on impose l’étude aux adolescents d’aujourd’hui que ça doit emmerder au possible. Techniquement drôlement fortiche. Chapeau !

20/11

La photo n’est pas seulement désopilante (Olivier “Che” Nora en pleine désobéissance civique), 
le plus intéressant, c’est qu’elle a été prise par Alexandre “Fidel” Jardin 
qui n’a pas oublié  de s’en réserver les droits… petit malin, va !

L’idée de me faire guider tout en restant libre, 
de m’écouter et de m’entendre me tente beaucoup ;
quant à celle d’être amené à la singularité, n’en parlons pas.

L’arrière-petit-fils de Géronimo est mort.
Je l’avais croisé à Saint-Malo où il faisait la promotion de son livre.
Le public était fasciné par sa montre (il avait oublié ses plumes).

19/11

Dans l’or du temps de Claudie Gallay (éditions du Rouergue, 2008) : !!!

Franchement, le prochain (et sans doute le dernier),
j’en suis là… très désagréable.

Dommage certes,

mais la France de Google Earth et  de ses faits divers
se passera (aisément) de mes services.

18/11

Basile de Bure vient d’obtenir le Prix Sport Scriptum, il est le fils d’Olivia de Lamberterie (Prix Renaudot de l’essai, Prix Montyon de l’Académie française, Prix Hennessy du journalisme littéraire), critique littéraire à ELLETélématin et au Masque et la plume. Toutes mes félicitations.

On n’attend plus que des lecteurs qui ne soient pas du Red Star

17/11

AcriMony 
(rez-de-chaussée)

Dans l’article dont il est question ci-dessous (celui du sous-sol), Olivier Mony écrivait : “Nul en France ne connaît aussi bien que Roux la boxe et l’Amérique des motels, des franges, des réprouvés.” La communication ne doit pas être au top à Sud-Ouest-Dimanche puisque c’est un autre que moi qui s’en charge (et tant mieux pour lui).

Ceci est le mobil-home d’Arnie Hunter à Neah Bay (Washington)

En ce qui concerne les “prix”, un détail piquant, l’actualité nous apprend qu’Eric Reinhardt (prix Renaudot des lycéens, prix des étudiants France Culture-Télérama, prix du roman France Télévision) vient d’obtenir le prix des Inrockuptibles (après deux couvertures, quelle surprise !). Il s’en vante peu, mais Eric Reinhardt a reçu le Grand prix du livre des dirigeants en 2008 pour Cendrillon ; ce que l’on ne sait pas, c’est que je l’avais, au préalable, refusé (L’Hiver indien était le premier choix du jury). Ce refus ne m’a pas demandé de faire preuve d’un héroïsme exceptionnel, le prix n’était doté que d’un trophée en cristal de style aéronautique qu’Eric Reinhardt a accepté avec le grand sourire de l’ennemi du système à qui on ne la fait pas.
En réalité, je me contrebranle des Inrockuptibles, de Nelly Kaprielian, d’Eric Reinhardt, d’Yves Harté (qui trouvait que, vu le montant de mes à valoir, ce n’était pas la peine de parler de moi dans les colonnes du journal dont il était rédacteur en chef… Sud-Ouest-Dimanche), d’Olivier Mony et de leur cuisine réchauffée à la margarine rance, je n’ai aucunement l’intention de partir en vacances ni même de boire un coup en terrasse avec eux, un seul petit problème à mes yeux : le pognon ! Désolé de stagner dans le vulgaire, mais tout ce qu’oublie ce mundillo c’est que je ne suis ni héritier, ni salarié (d’un journal, par exemple ou bien de l’édition), que je gagne ma vie en produisant ce que je produis et que, chaque fois qu’ils ignorent ou qu’ils font semblant de le faire ce que je parviens à faire paraître (passons les difficultés du bouzin, on me trouverait, pour le coup, héroïque), c’est un loyer qui saute (ou une vidange de la XJ 8).

Ça va ?

Ça peut aller.

16/11

Je le(s) sens bien aller où il ne faut pas mettre les pieds…

AcriMony
(sous-sol)

Trouvé un numéro de Sud-Ouest-Dimanche dans une poubelle, manque de pot, c’est celui du premier week-end de novembre… intéressant malgré tout. En dernière page du cahier Sport, deux articles m’ont passionné : l’un sur Battling Nelson d’Elie Robert Nicoud (Grand prix du roman noir au festival du film policier de Cognac), chroniqueur régulier de ces pages (“né à Paris, il a grandi à Pigalle, il écrit surtout sur la boxe et aussi, sous le pseudonyme de Louis Sanders, des romans noirs qui se passent en Dordogne où il vit”), et un autre d’Olivier Mony (Prix Hennessy du journalisme littéraire, membre du jury du prix Gironde – Nouvelles écritures, membre du jury du prix Jean Freustié) à propos du livre de Yann Queffelec (Prix Goncourt) sur Florence Arthaud (La mer et au-delà, Calmann-Lévy). Je ne sais pas pourquoi la proximité des deux textes a réveillé ma paranoïa galopante endormie depuis plusieurs années et m’a fait me souvenir de l’article d’Olivier Mony sur La Classe et les vertus (Fayard, 2013) paru dans le même journal. Il élevait quelques objections étranges à propos de ce livre qu’il trouvait, par ailleurs, “parfait” : “Regrettons toutefois une préface embarrassante d’acrimonie où cet écrivain (dont les deux derniers romans ont reçu des prix littéraires d’importance) pose encore une fois au rejeté du système”. Du coup, j’ai relu la préface en question, objectivement, aujourd’hui comme hier, je n’y vois strictement aucune trace d’acrimonie ; pour ce qui est du système et de ses marges, à titre de comparaison, Olivier Mony a récemment qualifié Cécile Guilbert (prix Médicis essai, jurée Prix Décembre, Prix Saint Simon, Prix de la critique, Prix André Malraux) d’outsider des lettres et de la société, d’irrégulière du monde des lettres depuis 25 ans et presque autant de romans, d’essais, de recueils critiques et qui vient d’obtenir le Prix de la critique décerné par l’Académie française pour Roue libre (Flammarion), je ne vois pas grand-chose de très cohérent là-dedans… Il sait lire, Mony qui se qualifie de “lecteur”, il a un glaucome, il débloque ou il joue à pigeon-vole ? A moins qu’il ne m’aime pas (je le comprends, j’écris mieux qu’il ne peut rêver le faire) et qu’après avoir frôlé la correctionnelle pour m’avoir qualifié de “parfait abruti”, il ne m’ait décoché le coup de pied de l’âne ! 

15/11

Los tontos unidos jamás serán vencidos

Les mauvais écrivains sauvent la librairie,
les bons la ruinent

En France, vingt auteurs = 80% des livres vendus. 
C’est encore trop, dix suffiraient amplement.
Ça vient.
Est-ce un hasard ? mais on peut remarquer la parfaite homothétie avec le capitalisme mondialisé. 

Alors, les zozos vont payer l’amende des librairies qui ouvrent. 
D’accord. 
La première, c’est 135 euros, même moi, je peux le faire. 
Ils vont payer la suivante ? 
Moi, j’arrête.
Et l’autre après ?
Pour mémoire : 3 750 euros + six mois de prison. 
Et pour la fermeture administrative, ils vont faire quoi les comiques ?

14/11

FREEDOM

Vous vous battez pour la survie du commerce,
seul le virus est du côté de la métaphysique :
“Vous mourrez tous à la fin !”

Passez devant, je suis derrière

De grâce, ta gueule !

11/11

Au fait

“Maurice Genevoix, écrivain pour mulots”, Dominique de Roux (Immédiatement, Christian Bourgois, 1972).

06H41, Jean Philippe Blondel (Buchet-Chastel, 2013), parfait pour un voyage en train (pas trop long).

Nouvelles sous ecstasy, Frédéric Beigbeder (Gallimard, 1999). Le livre est dédié à Delphine Valette (“Pour Delphine/Nom de famille Vallette/Qui vit rue Mazarine/Au numéro trente-sept”), on retrouve la jeune femme (dont il a été question le 17/10) à Patong, possiblement enceinte après que le dénommé Frédéric l’eut baisée, masquée. 
L’ensemble est très faible.


10/11

Comparaison n’est pas raison

Billé sur Mélois

Lavier
(milieu des années 80)
 SUR
Sanejouand
(début des années 60)

L’original (Billé) est trois fois moins cher, mais plus (trop ?) radical, c’est vous qui vous racontez l’histoire (un peu d’imagination ne nuit guère ni un peu de jeu)…Clémentine Mélois, en ce qui la concerne, a procédé au geste vulgaire de Bertrand Lavier consistant à rendre l’original (Sanejouand) accessible, ce qui n’est pas forcément maladroit (ça marche) ni désagréable au goût (c’est sucré). A vous de voir.

A boire et à manger en quelque sorte

Je hante les boîtes à livres et…

de la merde… rien que de la merde !

09/11

De la difficulté de se faire entendre
comprendre à la télévision

Pour Ring (Grasset, 2004), j’avais été invité par Michel Field à l’émission qu’il présentait à l’époque (“Ça balance à Paris”, je crois). Les différents chroniqueurs s’étaient, soi-disant, engueulés comme jamais à propos de ce livre, ce qui est plutôt bon signe et promet de formidables empoignades bonnes pour le commerce. L’opposant le plus féroce à ce texte était Jean-François Kervéan –  comme de bien entendu celui qui l’avait lu le moins attentivement (en réalité, il ne l’avait certainement pas lu du tout comme il lui arrivait souvent, surtout pour les livres publiés par Grasset où il avait dû être refusé sans trop de ménagement). 
Le biographe de Loana brandissait mon livre en postillonnant en guise d’imprécation : “Tous les chapitres commencent par enculé ou connasse… j’en ai marre de ces livres et de leur vulgarité !” J’ai eu beau faire mon possible pour m’inscrire en faux, pour ceux qui “écoutaient” l’émission, les chapitres commencent comme Kervéan l’affirme et ce d’autant plus que Constance Chaillet m’avait définitivement crucifié en décrétant que ce livre était homophobe (le plus beau personnage de Ring est gay).
Ci-dessous, pour se faire une idée, les vingt-deux premières phrases des vingt-deux chapitres de Ring.

I 

La soirée avait mal commencé, le seul type qui en voulait n’en avait pas.

*
**

II

Quelquefois, les rêves puent de la gueule et ce matin François avait mauvaise haleine.

*
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III

– Jamais compris, putain ! Jamais compris pourquoi c’est toi qui fais de la boxe et pas ton frère !

*
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IV

L’assistante de Charles-Henri s’est excusée de son retard.

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V

Salif mesurait un mètre quatre-vingt-douze et pesait cent-vingt kilos.

*
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VI

Les fellaghas étaient de retour dans le village.

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VII

C’est en massacrant des moutons dans le djebel que François et Philippe s’étaient liés d’amitié.

*
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VIII

Akim et Karim n’avaient jamais compris comment les flics avaient fait pour les retrouver, mais ils les avaient retrouvés.

*
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IX

Toute son enfance, Charles-Henri avait vu des femmes nues.

*
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X

Lorsque, la première fois qu’ils s’étaient vus, il lui avait dit qu’à son avis Marlène faisait plus vulgaire que Malika, elle lui avait jeté un regard qui lui avait fait comprendre que, pour cette fois, ça passait, mais que, la prochaine fois, elle lui arracherait les yeux avec ses ongles qu’elle portait court.

*
**

XI

Ils avaient laissé leur mère qui dormait*, lorsqu’ils sont revenus, elle était morte.

*
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XII

François n’avais guère d’illusions sur le monde et ceux qui en étaient les maîtres, mais il avait encore des illusions sur le monde de l’art qu’il croyait meilleur que l’autre.

*
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XIII

Les types qui saignent sont très demandés.

*
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XIV

Il regardait son corps étendu contre le sien et il tremblait.

*
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XV

En France, le années 80 on duré huit ans, elle ont commencé le 10 mai 1981, place de la Bastille, et elles se sont terminées le 16 juin 1989 à la Fondation Cartier.

*
**

XVI

Le centre d’art contemporain était plongé dans le brouillard l’hiver et dans la brume le restant de l’année.

*
**

XVII

Ça n’était rien.

*
**

XVIII

Quelques mois auparavant, lorsque Charles-Henri avait ressenti les premiers symptômes de ce qui allait, à coup sûr, le faire mourir, il avait voulu penser qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise grippe, alors que cela ne pouvait, bien sûr, être qu’un virus bien plus grave que celui d’une grippe, aussi mauvaise soit-elle.

*
**

XIX

Perdre un sein l’avait fait réfléchir.

*
**

XX

“Et puis tu fermes la porte à clé… fais gaffe ! Ici, c’est le Bronx”, lui a dit le vieux en allumant la lumière du couloir.

*
**

XXI

Depuis qu’il était jeune, il aimait se regarder dans les glaces, s’apercevoir dans le reflet des vitrines, de la lame des couteaux moins pour s’admirer que pour vérifier qu’il était encore là, qu’il n’était pas devenu un autre.

*
**

XXII

Elle était blonde, elle était jolie, elle s’appelait Marie ; lorsque dans le courant d’une conversation elle laissait entendre qu’elle était arabe, personne ne voulait le croire, tout le monde pensait qu’elle plaisantait.

*
**

XXIII

* Franchement, “leur mère endormie” n’aurait pas été plus mal.

J’avais juste eu le temps de faire remarquer que, cette fois, il ne s’agissait pas de boxe (ou très peu), que le titre était une référence à La Ronde d’Arthur Schnitzler (Reigen), qu’il était bâti sur le même principe et que le virus qui passait de l’un à l’autre n’était pas celui de la syphilis, mais son équivalent contemporain. Personne ne m’écoutait sans compter que le seul à me défendre était Philippe Nassif, aussi déterminé qu’un labrador sous Xanax.

08/11

La querelle des anciens et des modernes

Frédéric Beigbeder/Lena Mahfouf

06/11

La phrase de Vauvenargues : “Nous aimons quelquefois jusqu’aux louanges que nous ne croyons pas sincères”, s’applique parfaitement aux flagorneries d’Instagram, si ce n’est que leurs destinataires n’ont pas l’air de douter de leur sincérité.

05/11

Ruse d’Eric Naulleau, première sortie prévue : 1er avril, remise ; deuxième sortie : 2 novembre… on peut pas dire qu’il soit chounard, le type !

Clémentine Mélédois se déchaîne

03/11

Arrêtez de chouiner parce que les papeteries sont fermées

Allez-vous faire sucer la bite !

“J’oscille entre des positions contradictoires, 
entre l’optimisme et le désespoir.”

                                      Charlotte Casiraghi (Madame Figaro)

02/11

Pars jamais à la guerre avec celui qui veut voir les flèches !

Avant la proclamation des résultats

Les membresses du prix Femina se sont bien pomponnées

“J’ai conçu le livre de manière à ce que l’on puisse le lire comme une succession de nouvelles qui se tressent autour du même thème”, Hervé Le Tellier in Le Monde des livres, à propos de L’anomalie (Gallimard, 2020). Ring (Grasset, 2004) est basé sur le même principe, personne ne s’en est rendu compte (et je ne m’en suis pas vanté… j’aurais, peut-être, dû ou alors, je n’en ai pas eu l’occasion).

Moi aussi, je suis de permaNNence

“Emma, restauratrice d’œuvres d’art, rencontre Augustin. Sous le charme, ils se revoient, mais leur élan est interrompu par le confinement. Lui est en Bretagne, elle est restée à Paris. Ils ne pourront plus s’étreindre […] Sensible et lumineux.” L’Etreinte de Flavie Flament (Jean-Claude Lattès).

31/10

cf le 07/03

Invitez-moi Benoît

Remettre une lettre ouverte “masqués” et en respectant les “gestes barrière”, 
c’est bien la moindre des choses lorsque l’on veut ouvrir les portes des librairies

Le commerce merde, la littérature se démerde, on n’a jamais aussi bien compris qu’il s’agissait de deux choses différentes.

30/10

En français 
ORDRE NOUVEAU

Expliquez et commentez l’expression : “Fermé jusqu’à nouvel ordre”. Vous insisterez sur la signification du mot “ordre” et préciserez ce qu’il faut entendre par “nouveau”. 
La correction des copies sera assurée par un jury prestigieux : Adèle Enthoven, Raphaël Van Reeth, André Onfray et Michel Comte-Sponville, présidé par Charlotte Casiraghi.
Les résultats seront proclamés sur les réseaux sociaux dans les semaines à venir.

Débouchez une quille 
(“Sauvé de la citerne”, Mas Coutelou, Vin de France, 2019)  
et allumez une clope

29/10

Respectons les gestes-barrière

Pile poil !

28/10

Je ne l’interdis à personne (de quel droit ?), mais je m’ouvrirais les veines plutôt que d’utiliser un emoji.

27/10

Myrtho

ne parlons pas de la fiction.

Mangez-moi d’Agnès Desarthe (L’Olivier, 2006), c’est l’ouverture du resto d’Amélie Poulain (“nos tapas sont ravissantes”), épouse Oui-Oui (“la salade géante est vraiment géante”) racontée par Katherine Pancol. D’ordinaire, Agnès Desarthe est “auteur-jeunesse”, je suis donc, peut-être, un peu âgé pour apprécier sa production serait-elle, soi-disant, destinée aux adultes… je la garde pour l’EHPAD.
Aldo Naouri déplore de voir le patriarcat annihilé par l’installation d’un matriarcat dégoulinant d’amour, je déplore pour ma part la littérature dégoulinante de sa fille.


26/10

“Je ne sais trop quoi te raconter sinon qu’on s’emmerde bien le dimanche à Angoulême”, Boris Vian.

Demander à un journaliste de lire le livre dont il dev(r)ait être question lors d’une interview 
peut entraîner des réactions étranges, mais très compréhensibles… c’est vrai, pourquoi ?
pourquoi un journaliste lirait-il UN livre ? et pourquoi, d’ailleurs, un écrivain l’écrirait-il ?

Bizarre… vous avez dit bizarre ?

STRAND a perdu 70% de son chiffre d’affaires, 
mais en France la librairie serait  en plein BOUM

25/10

FOREVER YOUNG

Laure Adler dit qu’elle s’est remise à la boxe,
le mois prochain, “Tante Sophie est en ville”.

24/10

A la suite d’un échange avec Jacques Drillon, je me suis rendu compte qu’en plus de mes pseudonymes connus (cf le 04/08, rubrique Permanence Panchounette), j’avais également utilisé ceux-là.

Ernest Borde
Louis Dardères
Amélie Foraubert
Nathanaël Labrador
François Maltête
Marianne O’Dor
Maxime Sigaud

Les libraires qui aiment les livres qu’ils n’ont pas lus.

Vieux, vous allez moins vite, mais vous réagissez plus rapidement, les plans pourris, par exemple, vous les reniflez à vingt lieues… ça vous fait gagner le temps que vous n’avez plus.

WITZ

“Vite, c’est bien, juste, c’est mieux”, Wyatt Earp

18/10

Première rencontre avec un éditeur : “Le titre… franchement, vous y tenez ?”
Ciao !

Pourtant, je lui ai demandé poliment !

“Nous sommes à Paris, à la fin des années cinquante. Saffie, l’énigmatique et belle Allemande aux yeux vert d’eau, devient l’épouse du grand flûtiste Raphaël Lepage, profondément épris dès le premier regard”, rarement un quatrième de couverture aura fait le tour du contenu d’un livre avec un tel brio (Nancy Huston, L’empreinte de l’ange, Actes Sud, 1998), 328 pages que l’on peut donc sauter.

Il y en a, au moins, ils ont la vue

17/10

Les femmes préfèrent les monstres de Delphine Vallette (Melville/Editions Léo Scheer, 2008). C’est frais, c’est léger, c’est primesautier, ça se passe entre le Select et le rayon lingerie du Bon Marché (string léopard & soutif’ fuschia), les personnages (des bonniches et des connards) sont attachants au possible, l’intrigue est palpitante (sucè-je ? ou ne sucè-je pas ?), le dilemme haletant (ces nichons, je me les fais gonfler… oui ou merde ?), avec le gynécologue, on se régale, les  dialogues sont vifs et enjoués.

Je ne lui ai dit que bien plus tard qu’on ne prenait jamais une femme par derrière la première fois.
– Je n’ai pas fait ça.
– A peine allongée sur le lit, tu m’as demandé de me retourner.
– C’est différent, je ne t’ai pas prise tout de suite par le…
– Heureusement ! Ça ne se fait pas !
– Pourquoi ?
– On ne demande pas à une fille de se retourner…
– Je ne t’ai rien demandé.
– C’est pire.
– Tu m’en veux ?
– Non, j’ai adoré.
– Je voulais voir ton cul.
– Honteux.
– J’adore ton cul.
– Tu ne le trouves pas gros ?
– Je croyais qu’on n’en parlait plus ?
– Je suis tellement contente que tu aimes mon cul.

Delphine, deux qui la tiennent, trois qui l’…

Renseignement pris, Delphine Valette a été la compagne de Frédéric Beigbeder dont elle a eu un enfant. Je me disais aussi…

14/10

Palmiers solitaires de Ramòn Eder chez Cactus inébranlable éditions est un excellent recueil d’aphorismes (dont beaucoup sur l’aphorisme, cf ci-dessous), excellemment traduit par Philippe Billé (comme d’habitude).

Le bon a est celui qui en dit plus qu’il n’y paraît, pas celui qui paraît dire plus qu’il ne dit.
Un recueil d’a est une sorte de journal, non de ce que l’on fait, mais de ce que l’on pense.
Celui qui veut définir l’a échoue toujours, telle est la force de l’a.
L’a à la guimauve est mollet, sucré, et manque de substance, c’est-à-dire que ce n’est pas un a.
Si on ne me demande pas ce qu’est un a, je le sais, si on me le demande, je ne le sais pas.
L’a est une arme chargée d’intelligence.
L’a doit comporter au moins deux mots, et il est bon qu’il n’en comporte pas beaucoup plus.
Un a est une cage d’où s’échappe un oiseau.
L’a toujours quelque chose d’un graffiti.
Un a écrit à la main ne dit pas la même chose que le même a en caractères d’imprimerie.
Toutes les bonnes phrases ne sont pas des a, l’a doit avoir quelque chose d’autonome et de déconcertant.
Les auteurs d’a qui ne se contredisent pas sont comme des disques rayés.
L’éthique de l’consiste à ne pas dire d’idioties.
De certains auteurs, on cite beaucoup certains a, mais pour les contredire, ce qui est une sorte de succès.
Le meilleur peut finir imprimé sur le sachet de sucre qu’on te donne pour le café dans un bar au bord de la route.

Pas mieux.

J’ajouterai pour ma part : La supériorité de l’a sur le roman et le récit : pas d’intrigue

13/10

A bisto de nas

le Goncourt approche

Je me demande pourquoi les propos d’Alice Coffin indignent tant… elle fait comme tout le monde, elle lit ce qui se publie ! Pour pimenter un peu la sauce, qui en manque un tantinet, je rappellerai les propos de Dorothy Parker cités en ouverture de Ring (Grasset, 2004), “le meilleur roman jamais écrit sur les années 80”, dédié “Aux Modern Lovers, aux femâles et à Stéphanie de Monaco” : “S’il te plaît, Dieu, ne me laisse pas écrire comme une femme”. Pour atténuer l’effet désastreux de l’épice, je précise à l’usage des indigné(e)s équipé(e)s de tendres œsophages, d’une trachée-artère délicate et d’Alice Coffin par la même occasion, que la phrase de Dorothy Parker ne signifie pas qu’elle veut écrire comme un homme.
Le sceptique n’a aucun doute sur ce qu’il croit savoir.

Jacques Derrida s’appelait Jackie Derrida.
Ça change pas tout, mais presque tout… c’est la différance

Tous aux abris

Yann Moix revient !

PAN !

12/10

Clarice Lispector/Cécile Guilbert
Il y a quelque chose, non ?

11/10

Trouvé ça en relisant “Au jour le jour” (troisième trimestre 2010 de mon site). Ce faisant, je me suis rendu compte qu’une bonne partie des enrichissements de ces rubriques avait sauté (dommage ! mais c’est la loi du genre) ; si un jour je m’emmerde, je restaurerai ce dont je me souviens (sûrement pas tout).

Pour le Goncourt,

c’est toujours la même rengaine,

y en a un qui part trop tôt

On remarquera l’actualité du propos ; à croire que l’actualité n’est jamais, vraiment, d’actualité.
Il y a encore là-dedans des trucs qui me font toujours (sou)rire, les propos du 30 janvier 2010 de Jacques Attali sur la pandémie de l’époque par exemple et d’autres plus sérieuses (l’affaire Polanski entre autres) qui me paraissent avoir été dits trop tôt.

10/10

D’ores et déjà

Les auteurs de la “petite” rentrée sont aux ordres du starter

09/10

J’avais cru découvrir un Raymond Guérin palois : Celou Arasco, je me suis procuré La Côte des malfaisants (Julliard, 1948), Prix Félix Fénéon, 1950 ; manque de pot, c’est illisible.

Plus question de panthéoniser Verlaine et Rimbaud, on parle désormais de Gisèle Halimi dont Grasset vient d’éditer une suite d’entretiens avec Annick Cojean (Une farouche liberté) qui caracole en tête des ventes.
Demain, pour changer, on parlera d’Annie Cordy et de Luis Mariano.

08/10


07/10

Les boomers du sexe faible font leur réapparition sur le devant de la scène qu’elles ne veulent pas quitter : Laure Adler fait l’éloge de la vieillesse (La Voyageuse de nuit, Grasset) ; Michèle Delaunay signe Le fabuleux destin des baby-boomers (Plon), “la génération au cœur de la révolution de la longévité”. Ça fait  penser à la tournée Age tendre et tête de bois, au retour de Julie Pietri (qui n’est jamais partie), à des trucs un peu piteux, un peu tristes.

Va falloir les abattre par surprise !

PAN !

Je fais donc partie, bien qu’un brin singulier, de la génération qui n’a connu que des succès alors qu’en réalité elle a tout foiré.
La génération qui sait tout, la génération qui parle tout le temps, la génération qui a toujours raison,
la génération qui ne lâchera pas le manche, la génération sans frontières, la génération qui a libéré le Capital de tous ses complexes,
la génération qui encombre les étals des libraires avec ses soucis de prostate
et dont la disparition sera une bénédiction pour la terre qui l’a vue naître et les temps à venir.

Pièces jointes (Grasset… je ne sais quand, peut-être à la Saint Glinglin)

Au Cap-Ferret, on ne plaisantait pas non plus

A se demander s’il ne faut pas se demander…

Yoga, Pilates & Djian,
on est gâtés chez les chouches biarrots…

La qualité, y a que ça de vrai !

A Pau, Carreau des Halles, le festival du polar bat son plein

Le décor est planté

La foule se presse

Le Goncourt (2019) est débordé

En plus, il pleuvait, j’espère qu’ils ont baisé…

03/10

Lorsque le cerf a consenti à la fermer, j’ai lu Les naufragés de Patrick Declerck (Terre humaine), un livre bien étrange et, de temps à autre, pour me reposer les méninges, La jambe gauche de Joe Strummer de Caryl Ferey (Série noire, Gallimard), un authentique festival ! Pas d’intrigue, invraisemblances sur invraisemblances, clins d’œil à l’usage du public se croyant cultivé (Gilles Deleuze ! Yves Pagès !), démagogie crétine (le con ressemble à Michel Sardou), mais, pour l’essentiel, alignement impeccable des phantasmes ordinaires de l’éducation spécialisée, sans compter les figures de style de haute volée dont une assez originale : le rejet en fin de phrase d’un adjectif égaré : « Le sang affluait contre ses tempes, il crachait de la buée par kilos, fourbu ».
Tout est sordide, gluant, la bruine pue, les cochons hurlent de terreur, les portes sont vermoulues, le gaz est nauséabond, ça saigne à flots, ça vomit de même, la métisse a une idée derrière la tête, les flocons voltigent comme des ballons de fête foraine, la morphine a sale goût, ça tue, ça massacre, ça ventile, ça disperse façon puzzle, ça borborygme, le raisiné bouillonne, les éclats d’os rebondissent du sol au plafond comme la neige dans les boules-souvenir, mais à la fin, la drôlesse (une Zazie pénétrée) murmure : « Je t’aime Papa ! » et le héros, Mc Cash (bonobo ?) qui louche de son œil mort (il est borgne) lui répond : « Moi aussi ! »…
Tout ça pour ça !

Parution de J’irais nager dans plus de rivières de Philippe Labro (Gallimard)… franchement, s’il pouvait se noyer dans la première, je n’y verrai(s) pas d’inconvénient.

Qui plus est*,

je ne sais pas pourquoi,
  mais quelque chose me gêne…
sans doute l’ambiguïté irrésolue
du futur et du conditionnel.

* Il est vrai que, question titre foireux,
Labro n’en est pas à son coup d’essai.

02/10

« On entre dans les morts comme dans un moulin. »
Jean-Paul Sartre

L’affaire « Arthur et Paul au Panthéon » a semblé agiter l’inintelligentsia des alentours du Flore une quinzaine de jours, la mayonnaise a pris brusquement avant que le soufflé ne s’essouffle ; hormis les excellents arguments des uns et des autres (« pédés ! », « connards ! »), un aspect a, semble-t-il, été ignoré, le plus bête : le commerce. Prévoir le présent n’est pas toujours à la portée des voyants ni, d’ailleurs, de leurs Visiteurs-Représentants-Placiers, une pythie prognathe descendue des régions où l’écoute du brame tient éveillé est plus à même de l’envisager calmement.
Curieusement, la pétition pro-Panthéon n’a pas été initiée par Jean-Luc Barré et Frédéric Martel, mais par l’attachée de presse des éditions Robert Laffont (Marie-Laure Defretin… que j’embrasse par la même occasion), il ne faut sûrement y voir qu’une curieuse coïncidence, mais  les éditions Bouquins, dirigées par Jean-Luc Barré, ont publié récemment la biographie d’Arthur Rimbaud par Jean-Jacques Lefèvre préfacée par… Frédéric Martel. Quoi de plus judicieux pour doper des ventes, que l’on devine considérables, qu’une bonne petite polémique… c’est tordu, mais Jean-Luc Barré n’est-il pas l’auteur de Pervers (Grasset) ?

Panthéonade

Touche pas à mon lobby !

23/09

Au Panthéon, je verrais plutôt Jean Genet, ça coûterait deux fois moins cher, ça servirait la même « cause » et ce serait plus drôle.

Entre ici Jean Genet !

Et Luis Mariano, bordel !
Et Luis Mariano ?

Le 27 mars 2020, le visionnaire myope a proféré, face à son fan-club extasié, d’effroyables malédictions qui semblent se réaliser.

Désormais, on se couche ou on se narre.

Ce qui serait amusant, c’est que les confinés veuillent le rester.

Il faudra, tout de même, qu’un jour, quelqu’un (de préférence, pas moi) debout sur un tabouret de cuisine s’applique à expliquer aux foules accourues en nombre, que le roman noir (les lasagnes du réel), c’est de la merde et que leurs auteurs (dont la caravane perpétuelle va bientôt stationner en Béarn) nous cassent les couilles !
Et les dépressifs chroniques pour profs constipé(e)s, alors ? Aux chiottes avec !

Surgie – soudain – des méandres du net

Plateau d’Apostrophes*, 1984

*apparemment, je sentais bien que ça allait merder
ou alors, j’avais pas très bien dormi la veille.

En tous les cas, il fait ce qu’il peut…

22/09

« Feu sur les ours savants de la social-démocratie ! »

Pan !

« Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement des sens. »

Rimbaud et Verlaine au Panthéon, c’est OK pourvu qu’ils se pacsent

[…] cette créature nous est infiniment supérieureSophie Fontanel à propos du cerf !

Sans compter…

qu’il brame mieux que la bibiche.

Je te tiens, je te tiens…

je te tiens par la bibichette

21/09

Prix littéraires

Les pronostics vont bon train

20.09

Finalement, ce ne sera pas :
un peu de sushi/un peu de Shoah,
mais : un peu de mytho/un peu de MeToo

Zola Lafon passe à la question

19/09

Henry Bauchau, Journal d’Antigone (1989-1997), Actes Sud (1999), 525 pages, 25 euros.
Morceaux choisis : « La crise du Golfe se poursuit, je pense aux malheureux soldats dans le sable et la chaleur » ;
« Ce soir, j’apprends que Rodolphe a obtenu son bac avec mention. Joie très vive. »
Indispensable.

Genre genre

A force de déconner, voilà le résultat !



18/09

Le 27 juin 2014, le Prophète diesel est monté sur la colline et il a dit au peuple qui ne l’écoutait pas :

La rentrée littéraire, c’est torché ! Domaine français : Emmanuel Carrère, « A un moment de ma vie, j’ai été chrétien. Cela a duré trois ans, c’est passé »…
Emmanuel Carrère a donc été chrétien plus longtemps qu’il n’a été écrivain) ; domaine étranger : James Salter (Putain, un jour, j’aimerais bien voir l’attachée de presse de l’Olivier ! Ce doit être un sacré canon).
Les autres peuvent aller se coucher.

ma prof de français, elle dis que s’était pas vrai mdr…

Grand moment de télévision, François Busnel demande à Emmanuel Carrère (qui ressemble de plus en plus à une sculpture de Messerschmidt) : « C’est vous la chèvre ? « Même émission : Pascal « Chaussée aux moines » Quignard imperturbable dans son rôle de quignon de Nobel enfilant banalités sur truismes avec l’air pénétré de Grand Corps Malade et Barbara Cassin dont le charme indéniable (quel dentiste ! mais quel orthodontiste formidable !) explique qu’une recalée à de multiples reprises à l’agrégation de philosophie ait pu réussir une carrière institutionnelle aussi accomplie. Suite à un article sur Cesare Battisti (toujours soutenu par les Quadruppani, Quintane, Raynal, Vargas & Cie), j’ai posté sur le site de Bibliobs : « Après les idiots utiles, les couillons qui ne le sont pas ». Bizarrement le « modérateur (c’est qui ?) ne l’a pas posté alors qu’il a laissé passer des textes beaucoup plus agressifs… c’est bizarre.

16/09

Marilyn réfléchit avant de foutre le feu à la meule
(moi aussi)

15/09

Bouche cousue de Mazarine Pingeot (Julliard, 2005) n’a pas grand intérêt, mais il m’a amusé de lire page 136 de l’édition de poche : « Je me souviens de ce jour de juillet, dans l’amphithéâtre de la Sorbonne. Nous écoutions les résultats de l’agrégation. Maman était là, Agnès, ma tante, Ali, Matthieu, mes amis qui avaient aussi passé le concours, Anne et Sophie. Quand au dix-huitième nommé, j’ai entendu mon prénom, j’ai fermé les yeux de soulagement, de bonheur et de détresse. » J’y étais aussi, le rang derrière, mais je n’ai pas entendu le prénom de mon fils Charles. Je me souviens en revanche avoir demandé : « Ça vous étonne ? » à l’un des normaliens qui se réjouissait qu’ils soient TOUS reçu, et ne pas avoir écouté sa réponse. Bi-admissible, mon fils n’est même plus prof.
Quelques années plus tard, j’ai revu Mazarine Pingeot pour la remise du Prix de Flore (à une autre que moi) et lors d’une émission télévisée (Ça balance un peu à Paris, je crois me souvenir), elle avait beaucoup aimé Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer, pas très adroitement, peut-être, elle a déclaré que ma prose « sentait la bouse ». Guère surprenant que le succès ait été au rendez-vous.

Epuisé

14/09


« Un seul souhait : que l’on nous épargne une production romanesque et essayiste trop obsessionnellement centrée sur le coronavirus », Olivier Nora, Paris Match le 7 avril 2020

Léa Garabœuf, élève en section ES au lycée Jean-Monnet de Cognac, a obtenu la moyenne remarquable de 20,06 sur 20 au baccalauréat.
Elle lit « beaucoup trop selon ses parents », ils disent qu’elle « les ruine en livres ».
« Son dernier coup de cœur ? Michel Bussi. »
Et bien voilà !

Au début, c’est le Bronx, à la fin, un peu l’aïoli,
mais au milieu, les plus belles pages que j’aie lues sur la mort de la mère

13/09

Regardé La Grande Librairie du début à la fin (c’est la première fois) pour soutenir Eric Laurrent qui a corrigé mes livres chez Fayard. Seul avec son imparfait du subjonctif et sa Nana Nicole Smith face à trois femmes plus ou moins violentées, menées par Zola Lafon, que voulez-vous qu’il lui arrivât ? Qu’il perdît.


12/09

Festival free style de Mathieu Lindon à propos de Distance d’Ivan Vladislavic in Libération (29-30/08). D’entrée, lorsqu’il évoque Ali, on sent le type à l’aise dans son short : il évoque tout d’abord le « Match dans la jungle au Zaïre contre le britannique Joe Bugner » (il veut sans doute parler de The Rumble in the Jungle contre George Foreman) ; sa parfaite maîtrise de l’épingle l’autorise ensuite à accélérer dans la ligne droite : « […] on lui montre les gants sur une table : des gants rouges s’exclame Ali. Mais on ne verra pas le sang. Les gants devraient être blancs. »
Bien qu’étant un spécialiste des dires d’Ali bien moins avisé que Judith Perrignon ne l’est (d’après Sandrine Treiner, elle même érudite en la matière), je suppose que le fils de Jérôme Lindon (abonné de son vivant aux fauteuils de ring de la salle Wagram) fait allusion à une « brève de ring » rapportée in Comptés debout (L’arbre vengeur, page 73) :

Pour son deuxième affrontement avec Joe Bugner, le 1er juillet à Kuala Lumpur (victoire aux points en 15 rounds), Muhammad Ali a patiemment écouté un officiel énoncer la longue liste des règles encadrant le combat, mais lorsque le délégué a précisé que les gants seraient consignés dans une prison jusqu’au jour de la rencontre, Ali lui a coupé la parole.- Attendez ! attendez ! vous mettez mes gants en prison, mais c’est affreux, ce n’est pas juste… ils n’ont encore 
rien fait !

En dehors de ça, le cousin germain de Vincent Lindon ne dit pas grand-chose de Distance ni surtout de son épouvantable traduction, ce quime semble plus gênant que sa parfaite ignorance du noble art, somme toute habituelle dans nos contrées.

11/09

Pascal Quignard… L’homme aux trois lettres. Je veux bien le croire, mais lesquelles ?

On s’est tapé les parents, on va se taper la marmaille. Comme le résume à la perfection Juliette Adam (fille de) :  » Je ne réalise pas vraiment […] Tout se mélange dans ma tête ! », on la comprend ; encore heureux, Marius Jauffret (fils de), alcoolique précoce, confie : « Je suis dans un état d’esprit très positif ». Moi qui, pourtant, suis alcoolique de type sénile, pareil !

Gaffe les croulants !

On va vous faire danser la lambada !

Pour Isabelle Giordano, un consensus allant de La Croix à l’Humanité est garant de la valeur d’un livre et du talent de son auteur… pas con !

03/09

Emmanuel Carrère/Pascal Quignard/les nouilles sont (trop) cuites.

Orange is the new buzz

02/09

La règle du Je

Il faut éviter l’entre-soi, mais il faut bien reconnaître
que c’est là qu’on est le mieux

Marc Lambron (auteur Grasset) au sujet de Ce qui plaisait à Blanche (Grasset) de Jean Paul Enthoven (éditeur chez Grasset jusqu’il y a peu) : « un très beau livre estampé comme une dague blanche sur un taffetas sanglant » in Le Point (où Jean-Paul Enthoven écrivait régulièrement jusqu’il y a peu). Cette image fulgurante éblouit par sa clarté, tout le monde comprend à quoi peut ressembler un livre « estampé comme une dague blanche sur un taffetas sanglant », sans perdre de vue qu’elle est un peu l’équivalent du vélo électrique offert par ses collègues de bureau comme cadeau de départ au néo-retraité.
Pour le reste : Enthoven/Bruni/Lévy/Sarkozy/Enthoven & Compagnie, cf Voici.

01/09

Même esthétique, même urgence, même sincérité

Il y eut « Les peintres témoins de leur temps », il semblerait qu’aujourd’hui nous ayons droit aux écrivains témoins de leur temps !
Une expo (une rentrée) annuelle, un thème annuel : les sushis, la Shoah, les gilets jaunes, Saint-Germain-des-Prés, le Sida, la France périphérique, le Coronavirus…
Reste à distinguer aujourd’hui l’équivalent des Carzou, Brayer, Fougeron, Lorjou, Fontanarosa d’hier

On commence par Fougeron

(un indice, ça se passe en Lorraine)

N’empêche, je suis une sorte de prophète (de faible envergure)… voir l’image ci-dessous postée le 05/10/2019.

2020 est dans les tuyaux

Les « représ » font la connaissance de
la révélation de l’année prochaine

31/08

Ça m’a l’air drôlement bien !

Pour illustrer le propos :

une installation parisienne à la fois
brillante et « possiblement » générationnelle

29/08

Pourquoi les critiques littéraires ne parlent jamais de Marie-Claire Dewarrat ? Réponse : parce que ce sont des gougnafiers.

La vie sexuelle des sœurs siamoises d’Irvine Welsh (Au diable vauvert, 2017) est l’exemple même du bon livre massacré par l’éditeur, le nombre de fautes est tellement invraisemblable qu’à la fin cela en devient gênant… on ne s’intéresse plus au texte, mais à ce qui le pollue. A part ça, j’ai, surtout, été frappé par la ressemblance de l’héroïne de Welsh avec celle de Swoosh de Lloyd Hefner (TohuBohu).

Bibliothèque d’altitude

Mon éditrice m’a laissé un message téléphonique, elle s’excuse de ne pas s’être manifestée plus tôt à propos d’un texte (datant de 2018) qu’elle trouve « beau » ; après 16 (seize) mois de silence, je trouve qu’elle fait preuve d’une certaine délicatesse, étant moi-même d’une politesse exquise, je lui répondrai dans seize (16 mois).

28/08

Le règne du vivant d’Alice Ferney (Actes Sud, 2016), ode grotesque au « Capitaine » Watson (Sea Sheperd) ; pour avoir une idée du personnage, lire ce qu’en dit Charles d’Ambrosio in Orphelins (Albin-Michel). En profiter pour lire TOUT d’Ambrosio.Je me souviens de Ghada Amer me disant (l’inverse – évidemment – de ce qu’elle déclarait en public) : « Ici (à New York), j’ai presque tout bon, je suis une femme, je suis arabe et je suis étrangère, me manque juste d’être homosexuelle » ; Fatima Daas (comme Ddas) coche toutes les cases (sauf la moins importante, celle de la nationalité), je lui souhaite le même succès que celui que connaît Ghada (cela sans compter qu’elle a trouvé une forme). Entendu sur France Inter : « un livre réussi est un livre qui ne vous appartient plus », si, en prime, vous ne l’avez pas écrit, c’est un chef-d’œuvre.Olivier Mony dans Livres-Hebdo, toujours aussi pénétrant ! D’après lui, Cécile Guilbert (Juré du Prix Décembre, du Prix Saint-Simon, du Prix de la Critique, du Prix André Malraux, Prix Médicis essai (entre parenthèses pour Warhol Spirit, l’un des meilleurs livres parus en France sur Andy Warhol)) serait une « outsider des lettres et de la société », une « irrégulière du monde littéraire depuis 25 ans »… une « réfractaire » ! L’indépendance d’esprit, y a pas à chier, c’est quasiment inné. Nous y sommes si peu habitués que, lorsque nous en sommes l’objet, on n’arrive pas à croire ce qu’elle énonce.

11/08

On m’a rien demandé, mais ça tombe bien,
de la critique, j’en attends rien.

Je sais bien qu’aujourd’hui le rocambolesque devient une mesure de santé préventive, mais, côte littérature, le seul où je me permets, dorénavant, d’avancer une prudente opinion, Les garçons de l’été de Rebecca Lighieri (POL, 2017) franchissent le mur du son ! Abel & Caïn + chick litt’ + Biarritz + Stephen King + François Deguelt (« Il y a le ciel, le soleil et la mer ») + Carrie + le suspens en Lego + L’exorciste + Ronald McDonald + le surf + j’écris comme un cochon, mais je me prends pas pour une merde + (et surtout) la première page de Google en guise de doc’ = plus ou moins chef-d’œuvre… là, je dois avouer, je ne comprends pas bien, comme je ne comprends pas le reste non plus, je vais la fermer quelque temps et me réfugier en altitude.

Le Pain d’étoiles d’Alfred Camprozet (La Thébaïde) : « un récit qui sent la pierre sèche, la sarriette, la lavande, le feu de brandes, la poussière de blé et l’été déconfiné », Jérôme Garcin, mais aussi, pour être plus précis : le suint, l’after-shave, l’œil de perdrix, le fromage de bite, la bique, le bouc et la cage d’ascenseur. Commentaire bizarrement non validé sur le site de Bibliobs. J’aurais, peut-être, pas dû aller jusqu’au fromage de bite.

09/08

Bonne nouvelle !

Si j’avais lu Champion de Maria Pourchet (Gallimard) en premier, je n’aurais pas lu Toutes les femmes sauf une (Pauvert) et ça aurait été dommage. Encore une fois, un ado qui raconte… on rit de temps en temps, mais à des trouvailles d’adulte ; c’est là le hic, on choisit d’écrire comme un adulte (ça marche pas…) ou comme un enfant (ça gonfle !).

Distance (Ivan Vladislavic, Zoe), c’est sûrement bien, mais entièrement massacré par une traduction épouvantable de Georges Lory, c’est imbitable.

07/08

Tout le monde tourne autour du pot. On peut descendre le niveau jusqu’à l’illettrisme, privilégier la littérature jeunesse la plus crétine, faire appel à des jurys adolescents encadrés par des gens pas encore sortis des affres de la puberté, faire confiance à des prix décernés par des lycéens téléguidés par leurs organisateurs, s’extasier sur des mots d’enfants fleurant bon la couche fraîche « édités » par leurs parents, cela n’y changera rien, les jeunes gens ne lisent pas. Point barre.

05/08

Joie de Clara Magnani (Sabine Wespieser, 2017), tout à fait charmant. On s’en fout complètement !

De tous ces romans actuels, on pourrait dire qu’ils appartiennent au réalisme « tardif ».

« […] une prose souple et ondulée comme un ressac, qui évolue entre chien et loup », on voit bien, non ? (Grégoire Leménager, Bibliobs à propos de Mathieu Larnaudie, Blockhaus, Inculte), Leménager précise tout de même : « une prose à la Jean Rolin »… tout s’éclaire !

04/08

Il y en a qui confondent Anne Sinclair et Primo Lévi, moi je confonds bien Guillaume Musso et Jean-Christophe Rufin, Virginie Rinaldi et Karine Tuil… alors quoi !

Instagram me passionne autant que la lecture des lettres anonymes, on peut y deviner les histoires d’amour, les ruptures, les rapports de force, les renvois d’ascenseur, les jalousies, les services rendus, les flagorneries, les stratégies de séduction. C’est du roman en puissance, mais ce n’est pas moi qui l’écrirai.

Qu’as-tu fait de tes frères de Claude Arnaud (Le Livre de Poche) : on y aperçoit Titus d’En avant comme avant pointer son museau de musaraigne, manque de pot, le livre n’est pas toujours très bon, quelquefois même franchement mauvais.

03/08

Bavard et Ricochet

CosmoZ de Claro (Actes Sud), page 21 : « géniteur », même page : « génitrice ». Eliminé !
Et dire que je tiens le fil Twitter de Claro et son Clavier cannibale en grande estime ; j’essaierai encore (une troisième fois), sans pouvoir m’empêcher de nourrir une arrière-pensée sinistre : peut-être que, comme Philippe Muray, hier, Roland Barthes ou Susan Sontag, avant-hier, Claro n’est pas un écrivain, un critique, un diariste, oui, mais pas un écrivain, surtout pas du niveau de son ambition.
Ils ont tout et ça ne donne rien, c’est comme une malédiction.
J’entends comme une rumeur : « Et toi, vieux con ? »
– Peut-être, les amis du chœur… mais pas sûr !

De tout temps à jamais, l’écrivain français a chéri la « résidence secondaire » (François-Marie Banier en a même fait le titre de l’un de ses livres, Grasset, 1969), François Nourissier, Françoise Sagan ont illustré avec quelques succès la réussite petite-bourgeoise des années Pompidou passant par ces week-ends en Normandie et ces vacances du côté de Lacoste (Lubéron). Ce « savoir-vivre » à la française (décapotables/piscine/golden-retrievers/adultères feutrés/Craven A) s’est transformé, depuis que la plancha de la lumpen-petite-bourgeoisie voisine, toute en bermudas et tatouages, enfume l’atmosphère de la délicate odeur du merguez carbonisé, en bonnicherie illustrée de Spritz via Instagram.
A ce sujet, pour se moquer du voisin plouc/forcément plouc (plus proche de soi qu’on ne le pense, on croit se distinguer, on se confond), lire : Comment massacrer efficacement une maison de campagne en dix-huit leçons de… Renaud Camus (Privat, 2006), amusant, mais condescendant, condescendant, mais amusant.

Plieux

Savoir-vivre au dessus de ses moyens
ou
« Pour le prix d’un studio dans le Marais, je me suis payé un château dans le Gers. »
ou
« Avant, je me faisais pénétrer par des Arabes, maintenant, je crains qu’ils m’envahissent. »

Au revoir là-haut de Pierre Lemaître (Albin-Michel), Pierre Lemaître est très sympathique, je l’ai entendu longuement interviewé, il est loin d’être stupide… dans le genre prof sympa, Pennac sans le melon, en revanche, j’ai trouvé Au revoir là-haut illisible (abandonné aux alentours de la page 70). Entendons-nous bien sur ce que j’entends par « illisible » : le Goncourt 2013 est parfaitement lisible, il l’est même trop… de ce genre de textes, on a l’habitude de dire que c’est du « beau travail », certes, oui, c’est de l’artisanat made in Faubourg-Saint-Antoine, mais pas de l’art… ça « reproduit », on a lu ça cent fois en un peu moins bien, en un peu meilleur. Au revoir là-haut est absolument prévisible (y compris lorsqu’il ménage ses effets imprévisibles) comme ces films dont on connaît le plan d’après lorsque l’on n’a pas encore oublié le plan d’avant, comme les réponses automatiques des jeunes femmes d’un 0 800 (« Vous m’écoutez Monsieur, je vous explique »). Aucun enjeu, aucun intérêt, lire ça ou la même chose, à quoi bon ? pour tuer le temps ? on n’y arrivera pas.

02/08

Je finirai poète

Teresa Cremisi et Karina Hocine
échangent des trucs sur
« comment nettoyer un catalogue »
(sans se choper un truc)

01/08

« Tout le réel n’est pour moi qu’une fiction »… Alfred de Musset !

Le Seuil est à l’édition ce que la CFDT est au syndicalisme.

Assez surpris (mais pas tant que ça) de constater que les 6 cahiers manuscrits de L’hiver indien comportent très peu de ratures (presque aucune), alors que celui de La classe etles vertus est quasiment illisible tellement il en est surchargé.

Les Chloé, elles sont terribles !

Elles sont « post »…

Après le moment « Chloé », on n’ose pas imaginer le monde post-Chloé,
je crains que même des romanciers ne puissent en explorer les enjeux
ni saisir leurs ambivalences inflammables

30/07

Bardadrac (Le Seuil) de Gérard Genette et tous ceux qui ont suivi (CodicilleApostilleEpilogue), c’est délicieux. Epilogue, un peu moins et même, quelquefois, barbant.

Quand j’écoute les écrivains présenter leurs livres, je me demande… je me demande…

J’ai appris qu’Hélène Grémillon était la femme de Julien Clerc. Ce n’est pas une excuse non plus.

29/07

Kathy Acker ou Constance Debré ?
A vous de choisir…

28/07

sublimatorium = entreprise de pompes funèbres.

J.M.G Le Clézio, profond comme une sole.

« Il marcha encore un peu dans le labyrinthe des rues empuanties, respirant avec bonheur, l’odeur de la mer qui montait de partout », Laurent Gaudé (Eldorado, Actes Sud). Qu’on le flanque à la baille !

Petit pays de Gaël Faye (Grasset) : le génocide raconté par un enfant, ça pourrait décupler l’horreur, ça la divise par mille. Encore une fois, c’est de la littérature jeunesse et les parents battent des menottes sur le canapé Ikea, comme les bambins à Guignol… la guerre, c’est pas bien, les génocides non plus, mais les mangues, les couchers de soleil, la splendeur de l’Afrique, tout de même ! Le mauvais goût dans la zone rouge (le calendrier des Postes), la bonne conscience à son acmé (l’Armée du salut).

J’ai relu Génie la folle d’Inès Cagnati, c’est là encore un enfant qui raconte, mais c’est une autre paire de Sergent-Major, mon capitaine !
Avec une vache noyée dans le puisard, elle écrabouille les millions de tutsis massacrés ; la littérature, c’est pas au poids de pathos.
Elle n’avait pas l’air commode Cagnati, elle n’avait pas l’air non plus de carburer qu’à la Contrex, un écrivain, c’est pas toujours loquace.
J’avais lu Génie la folle à la fin des années 70 (à l’époque, il pouvait m’arriver de lire des livres « racontés » par des enfants sans être agité de spasmes préalables) et trouvé ça formidable, je l’ai relu et, malgré quelques passages lyriques superflus, je n’ai pas été déçu. Un demi-siècle ou presque plus tard, c’est rare.

Quatre vers et l’éternité…

Ni les attraits des plus aimables Argentines
Ni les courses à cheval dans la pampa,
N’ont le pouvoir de distraire de son spleen
Le Consul général de France à la Plata !

 Henry J.-H Levet

25/07

[…] qu’eussè-je autrement retenu d’une ville telle qu’Albi ? peut-être uniquement qu’elle est assez bourgeoisement médiocre » (Louis Calaferte).

Philip Roth est unanimement considéré comme un génie… peut-être, il n’empêche que j’ai lu Pastorale américaine, multi-récompensé, Pulitzer et Compagnie, et que c’est loin d’être un livre génial. L’intro est tellement longue et scolaire qu’elle doit en décourager plus d’un. Le pensum passé, ça accélère et ça devient plutôt intéressant (comme un feuilleton peut l’être) sauf quand ça s’embourbe dans les redites, les « morceaux de bravoure » convenus, la scène de cul obligatoire (pas mauvaise sinon très bandante) et les fréquents passages (sur la fabrication des gants comme sur le « jaïnisme ») dont on dirait qu’ils ont été écrit par un stagiaire étudiant chargé de la doc’ (pas très fiable d’ailleurs le gonze). Sur la fin, l’ennui repart avec les clous enfoncés dans le cercueil de l’Amérique d’avant, du temps où les Américains y croyaient, à grand coups de marteau-pilon. Connaissance du monde (je tire à la ligne) + c’était mieux avant (je radote) = roman moyen épate bac + 3.
Retenu tout de même une phrase à propos de la drôlesse qui fout la merde (elle n’est ni juive, ni chrétienne, alors, elle bégaye… ça c’est du Fre(u)d ou je n’ai pas lu Les triomphes de la Psychanalyse de Pierre Daco chez Marabout dans les années 60 !)) dont la mise en pratique me semble plus que jamais d’actualité : « Au fond, l’erreur avait peut-être été de s’acharner à prendre au sérieux ce qui ne l’était nullement, peut-être qu’au lieu d’écouter si attentivement, si respectueusement, ses imprécations d’ignorante, il aurait dû se pencher sur la table et lui en mettre une bonne qui lui aurait cloué le bec. »

Ne pas oublier : bidonville = habitat informel. En parler à Patrick Bouchien.

24/07

Le Confident d’Hélène Grémillon : épouvantable !

« Quand je dis « je », c’est par modestie », Sainte-Beuve ;
« Il faut savoir apprécier ce que l’on n’aime pas », Gabriel Fauré à Camille Saint-Saëns ;
« Je ne vous demande pas d’aimer ce que j’écris, je vous demande de me lire », Frédéric Roux himself.

Toutes les structures où l’on se tutoie d’emblée se révèlent, à plus ou moins brève échéance, être de type fasciste.


17/07

Pierre Lafargue, né en 1967 à Bordeaux : « Au royaume des lettres, on dirait volontiers que Pierre Lafargue est le secret le mieux gardé de ces dernières années », Nils C. Ahl (Le Monde des livres). Frédéric Roux, né en 1947 à Bordeaux : « Aux yeux de ces aficionados, Frédéric Roux est  l’écrivain le plus sous-estimé de sa génération », David Vincent (L’Arbre vengeur). Je ne vois à cette étrange conjonction, hormis la discrétion et la modestie des intéressés, que le souci qu’ont les instances régionales de les protéger de la meute et du succès. Que leur infinie délicatesse soit bénie.

15/07

Chez Folio, y a pas à chier
y a des balèzes !

14/07

Depuis quelque temps, la guérite en béton qui abrite les interminables colloques du troisième âge sur la place d’Azet (1172 mètres d’altitude, 148 habitants)  sert, également, de boîte à livres. J’y ai récemment trouvé L’Excuse de Judith Wolkenstein (P.O.L), ce qui m’a surpris (un rien m’étonne). J’avais depuis quelques jours commencé Comme des hommes de Louis Sanders (Rivages) et, hormis la médiocrité des deux livres, j’ai été surpris par leur similitude. Dans deux registres très différents, l’un « populaire », l’autre « savant », au lieu de montrer, il s’agit, pour l’essentiel, de démontrer ; ce dont le lecteur se fout puisqu’il devine l’intention des auteurs dès les premiers indices posés. Le polar est, bien sûr, plus sympathique, il est sans prétention (je n’ai tout de même pas réussi à le finir, ce qui, pour un polar, est rédhibitoire), l’autre l’est suffisamment pour que, je le suppose, on ait parlé à son sujet de construction labyrinthique (tu les as vues mes « correspondances » et mon « récit dans le récit », tu l’as vu, hein, tu l’as vu ?)mais l’un comme l’autre, indigence de la langue mise à part, souffrent d’une construction (je commence par la fin et je remonte) qui se croit adroite alors qu’elle est cousue de fil blanc et le fil gros comme un câble.

Faites comme Hemingway, les mecs : mettez les gaz !

Mais faites comme les filles : montrez pas tout !


13/07

La ligne de courtoisie de Nicolas Fargues (P.O.L) est écrit d’un seul ton, celui d’un humour tongue in the cheek, le problème c’est que la drôlerie qui veut – perpétuellement – être drôle ne l’est jamais.

12/07

Pas moi…

11/07

Judith Perrignon enquête

10/07

La marge est mon foyer

Arnaud Labelle-Rojoux m’a fait parvenir ce texte à mon propos qui doit être publié in « Le Culte des bannis », à paraître (peut-être).

Copié/Collé de Frédéric Roux publié en 2005 par le mamco (Musée d’art moderne et contemporain de Genève), comme Ariane Aragon de Thévenon est un « roman-collage » néo pop. Il a été composé en 1978, avec pour titre Trompe l’œil, et refusé par un nombre impressionnant d’éditeurs, dont Roux communique avec un masochisme teinté d’ironie leur réponse en fin de volume. Parmi les lettres, en figure une plus longue que les autres, signée par Patrick Thévenon (dont Frédéric Roux assure qu’il ne connaissait pas Ariane Aragon en 1978). Elle ne manque pas de sel : « Trompe l’œil est tout a fait publiable. Vous êtes évidemment victime de la réputation d’“invendabilité” qui s’attache aux ouvrages de ce style et dont je porte, partiellement, la responsabilité puisque j’en ai, hélas, commis d’autres. » 

François et Sylvie, les héros du livre, sont évidemment à peu près les mêmes que Jérôme et Sylvie des Choses (1965, sous-titrées une histoire des années soixante) de Pérec, dans un monde ressemblant encore davantage à son spectacle étalé dans les pages richement illustrées des magazines.
Roux situe son histoire juste à la fin de l’été 1968. La sociologie a entretemps fait tache d’huile. Certains critiques n’ont d’ailleurs voulu voir que cette dimension sociologique chez Pérec, comme s’il n’était pas d’abord question de littérature. Les références ici et là à Flaubert allaient pourtant dans ce sens, tout en visant, comme lui, à « faire de l’art impersonnel » ; comme lui à « s’absenter » de ses personnages. Le recours, dans un roman, ou dans toute forme d’art d’ailleurs, à des matériaux sociologiques, ne signifient pas, dieu merci, qu’il s’agit de sociologie, mais tout au plus d’une recherche de neutralité, ou d’objectivité. Illusoire ? Sans doute. Feinte ? Peut-être. L’auteur est forcément présent partout, même visible nulle part. Mais de fait, l’ascension médiatique de Pierre Bourdieu confirmera à la fin des années 1970 l’omniprésence de la sociologie pour penser l’époque avec quelques effets secondaires sur la création contemporaine. Roux en avait conscience qui envoya à Bourdieu son manuscrit Trompe l’œil, convaincu de la « proximité » de son propos avec La Distinction. Ce dernier ne lui répondit pas. Mépris ? Nul ne connait Frédéric Roux en 1978, que ce soit dans l’édition et dans les sphères intellectuelles proches de l’université. Qui est-il ? Un artiste, oui, un artiste assurément, mais paraissant masqué dans le « collectif » Présence Panchounette, lequel a déjà dix ans d’existence. Le manifeste du groupe rue dans les brancards : « Il y a entre vous et nous la différence qu’il y a entre le pétrole lampant et la queue du tigre qui se balance aux rétroviseurs. Pensez, nous bafouillerons. Écrivez, nous irons nous laver le cul. Parlez, nous bégaillerons. Peignez, nous lâcherons les chiens. » Sur ce ton, qui rappelait Dada, Présence Panchounette a développé dans l’art contemporain en pleine effusion mercantile, une sorte de terrorisme esthétique dont le Landerneau critique interloqué par la frénésie joyeuse avec laquelle était mis à mal le goût « cultivé » et par la confusion perturbante entretenue avec le kitsch annexé dans ses expressions les plus indigestes, n’a pu que reconnaître une force dialectique désarmante. Investissant tous les champs du décoratif (papier peint, mobilier, bibelots, moquette, poutres apparentes en polystyrène), Présence Panchounette s’attaquait aux soubassements idéologiques du goût (pas seulement bourgeois)
C’est, si j’ose dire, dans cette optique qu’il fallait lire Trompe l’œil (titre plus persifleur que Copié/Collé) ; comme une plongée, sans psychologisme superfétatoire, dans ce qui constitue le décor de la vie ordinaire de François et Sylvie ; tout, autour d’eux , étant devenu décor. Y compris la pensée.
 
Il n’est pas surprenant que le geste de Frédéric Roux (composer un livre, comme on fait une photo, ou on bricole une installation) n’ait pas été reçu par le monde des « lettres ». Car on peut bien proclamer naïvement avec Roger Caillois que le roman « n’a pas de loi », que « tout lui est permis », d’autres lois, à l’évidence supérieures, sont là pour rabattre durement le caquet des néo-romanciers : celles, en l’occurrence, de l’édition. Elles conjuguent quelques hautes et basses réalités que l’artiste, surtout s’il est d’un tempérament rebelle, ignore ou feint d’ignorer dans sa pratique : le public (ici le lecteur qui n’est jamais seul, toujours en nombre), le commerce, l’approbation de règles préétablies. Les éditeurs peuvent se croire omniscients, les lois cependant, on le sait, ne sont pas infaillibles. Les ratés existent. Les incompréhensions aussi (Beckett). Quant aux têtes de gondoles, fêtées à grands renforts de prix, leur gloire n’est pas assurée au-delà d’une saison.


Montrer patte blanche une fois ne suffit pas à la reconnaissance durable. 


Le bannissement ? il peut n’être que provisoire.
 
En effet Frédéric Roux n’a pas adbiqué. Il est, désormais, un écrivain à part entière, après le sabordage de Présence Panchounette en 1990 (« L’histoire se rendra compte que nous étions, de loin, les meilleurs artistes de l’époque, les seuls qui avaient quelque chose à dire à son propos »). Ses livres sont remplis de lui-même, et de la boxe qu’il pratiqua. La blessure narcissique provoquée par l’échec de Trompe-l’œil est cautérisée, mais le succès d’Alias Ali, la biographie-portrait à facettes de Muhammad Ali qu’il signe en 2013 a certainement pour lui le goût d’une vengeance à froid. Car Alias Ali est une manière de « roman-collage », non plus élaboré à l’aide de ciseaux et de colle (les techniques ont évoluées), mais néanmoins copié/collé/monté à partir d’une collecte de témoignages sans indication de sources.
 
« Roman-collage » ?
Et pourquoi pas roman ? Fécondé de faits vrais, foisonnant de personnages poussés comme un troupeau d’oies selon un certain ordre narratif, nous suivons le héros recouvert par sa légende.
Doit-on parler de Cut-up ?
Pas le moins du monde. Il n’y a pas là de hasard ; l’ensemble est commandé par la logique d’un récit, contrôlé, les choix sont précis.
De détournements ?
Aucunement : comme dans toute enquête ce sont des éléments, des preuves, des indices, qui s’accumulent au fil des 640 pages.
D’appropriations alors ?
Certes. Il faut bien à l’artiste un matériau !

Et pendant ce temps-là à Saint Germain,

on attend la deuxième vague… tranquille !

09/07

« Après tout, demain est un autre jour » est la dernière phrase d’Autant en emporte le vent ; il semblerait que ce jour-là soit arrivé.

« J’ai écrit des livres pour être heureux », Jean-Christophe Rufin… Hippocrate, il s’en torche le toubib.

Le secret d’un succès garanti : un peu de sushi/un peu de Shoah.


26/06

Il y a ceux qui réclament, à fort bon escient, qu’Amazon paie ses impôts et ceux qui ignorent les revendications des pigistes de Technikart (Schnock a le même daron) réclamant, depuis des années, qu’on leur règle leurs piges. Ce sont, parfois, les mêmes, en général, ils lisent Technikart et Schnock.

A la relecture, ne veut strictement rien dire

Je dois avouer, en spécialiste de père mort, ne pas très bien voir l’angle queer de l’affaire…
En revanche, un petit prix du Livre Inter n’aurait pas été de refus.
Quoi que puisse en penser Philippe Lançon, en incipit*, Anne Pauly peut s’accrocher.

A peine était-il mort que mon père a continué à nous emmerder.

25/06

Donc, si j’ai bien compris, la « crise » de l’édition et par là de la librairie proviendrait de la sur-production : il y a trop de livres de merde s’ajoutant aux livres de « littérature » ; la solution est  pourtant simple : ne publier que des livres de merde.

24/06

Tous ces livres alignés sur leurs étagères comme des poules sur un perchoir.

19/06

Rien que pour ça,

ça vaut le coup !

18/06

Voici !

« Un éditeur vous exploite, mais il n’a pas le droit de vous apprécier. », Gustave Flaubert.

Voilà !

« En fait aucune précaution ne peut atténuer l’antagonisme naturel qui oppose le créateur et celui que Flaubert considère, à tort ou à raison, comme son exploiteur légitime et son juge incompétent. », Gérard Genette.

Rien à lire, on lit n’importe quoi ! A la montagne, chez les ours, je me suis donc tapé Rue des boutiques obscures (à Rome, le PCI avait son siège Via delle Botteghe oscure) de Patrick Moudiano, Goncourt 1978 contre La vie mode d’emploi de Georges Perec.
Je suis sincèrement désolé ou définitivement réfractaire aux charmes du Nobel, mais, sans affectation aucune, je trouve ça vraiment mauvais, vraiment très mauvais comparé à Simenon. C’est écrit comme un roman policier bas-de-gamme des années 50, la construction dramatique est faiblarde : l’enquête ou ce qui en tient lieu (le narrateur à la recherche de son identité qui travaillait dans un cabinet de détectives est… amnésique !) avance à saute-mouton, chaque « témoin » fait rebondir l’intrigue en remettant un nouvel indice au narrateur (souvent une boîte à biscuits à la Boltanski contenant des photos jaunies forcément jaunies, une coupure de journal cassante forcément cassante) ; les transitions sont maladroites ; les échos dissimulés (un parfum poivré, une chanson) disséminés à intervalles réguliers comme les cailloux du petit Poucet ou, plutôt, les bornes Michelin Nationale 7 ; les signes accumulés pour faire « époque » (les numéros de téléphone, le nom des rues, les apéritifs, le château Petrus accompagnant une galantine, Porfirio Rubirosa appelé à la rescousse) tiennent du vide-grenier ou de vieux numéros (jaunis et cassants) de Point de vue et images du monde. Tout cela sans compter la beauté kitsch des passés simples : « nous le contournâmes et nous nous y assîmes, « nous descendîmes quelques marches, nous nous baissâmes », « nous arrivâmes devant les anciennes écuries », « nous débouchâmes sur un hall dallé », « nous longeâmes un couloir », »il fallait que je m’habituasse à ce changement ». Moi je ne m’y habitue pas.

11/06

L’un des plaisirs du retour dans la plaine (exceptées les douches trop chaudes) : la lecture de plusieurs billets de Jacques Drillon à la suite.

En français, Kenzaburo Oe est traduit de l’anglais, traduit du japonais, je le suppose.C’est le téléphone arabe ou alors Gallimard n’avait pas de traducteur du japonais sous la main.

Angers : « Ville sans mystère, sous le plus niais des ciels », Louis Guilloux
Amiens : « Cité scolaire au bord des champs de betteraves », Gérard Genette
Charleville : « Supérieurement idiote entre les petites villes de province ». Arthur Rimbaud

10/06

Article 1 de la loi dite El-Khomri : « Les droits et libertés des salariés sont subordonnés au bon fonctionnement de l’entreprise. »
Expliquez et commentez « subordonnés ».

Et sans auteurs, pas de libraires…

mais, au Divan, les affaires reprennent

chez Mollat aussi

09/06

« Toutes choses reprirent leur cours peu désirable, redevenant ce qu’elles étaient auparavant. »

Daniel Defoë (Journal de l’année de la peste)

« On est pas des pédés ! »

Les auteurs relèvent la tête

C’est curieux ce goût de l’oubli chez les fanatiques de la mémoire

Je n’aime pas du tout les livres que les gens croient que j’écris.

17/05

Démerdez-vous sans moi

Comme, visiblement, je ne suis pas un maillon essentiel
de la chaîne du livre, je (re)pars jouer à la cabane.

Cioran c’est le perpétuel déprimé donc le casse-couilles permanent, le suicidaire chronique qui ne se suicide jamais. Impressionne les quadragénaires dubitatifs de la prostate. Supportable à doses homéopathiques si l’on ne croit pas aux vertus de l’homéopathie.

16/05

Et c’est qui le pendu ?

Celui qui est pendu…

15/05

Covid free

L’écrivaine masquée attend son tour

14/05

Comme il est de gauche (c’est écrit)
il a offert un texte aux lecteurs … gratuitement !

Puisque les libraires sont les acteurs les plus fragiles, on les aide.
Les auteurs roulent en Jaguar (voir plus bas).

13/05

Pour me rendre sympathique, j’ai écrit hier à Sandrine Treiner (cf Correspondance).

12/05

L’émotion me submerge aussi

11/05

L’animation a repris
(c’est capital !)

Il y a la pensée unique, le prix unique et l’Unique et sa propriété de Max Stirner
Aucun libraire ne le vend puisque personne l’achèterait
(on peut le télécharger sur le site de l’Université du Québec)

10/05

Rien ne sera plus jamais comme avant !

En tous les cas, pour la première charrette, c’est bon, on a les noms.

09/05

La petite Amélie écrit à son Papa

08/05

Et malgré tout, il faut imaginer des écrivains
voulant me ressembler (enfin… « ayant voulu »).

07/05

Dans de semblables circonstances, mon père avait coutume de dire : « Quand on est con, c’est pour la vie. » Il n’avait pas tort.

06/05

Je ne regarde pas la télévision, je n’écoute plus la radio depuis le 16 mars et pourtant, je n’arrête pas d’entendre la complainte des « pauvres éditeurs » et celle des « pauvres libraires » (en gros, les « pauvres commerçants« ). De temps en temps, il y a bien un auteur qui grommelle, mais pas trop fort non plus (l’auteur est craintif, il sait que les collègues se bousculent au portillon et lui marcheront sur la gueule s’il fait bouchon). Ce seront pourtant les premiers à morfler : baisse des à-valoirs (leur suppression pure et simple finira bien par devenir la règle… « C’est plus clair comme ça, non ? on avance les frais, on prend le pognon des offices et on vous paiera ce qu’on vous doit deux ans après la publication »), baisse du pourcentage sur les ventes (d’ores et déjà, il est à peu près rentré dans les mœurs qu’ils débutent à 8% HT alors que 10% était l’usage). Tout ça, bien sûr, au nom de la résistance des Lumières à la barbarie…
– Nous sommes une maison prestigieuse, vous devriez vous réjouir à l’idée même d’être au catalogue ! 
– On fait comment nous pour s’empiffrer au déjeuner et pour payer les traites de la maison de campagne !
Les éditeurs trouveront toujours des veaux à publier, les libraires des limandes à fourguer (« Coup de cœur !)… les écrivains, ils sont profs, journalistes ou retraités, ils vont pas nous emmerder avec leur treizième mois non plus ! sans compter qu’ils animent des ateliers d’écriture pour se faire un peu de gratte.

Il se fait pas chier non plus le geignard !


05/05

Il ne faut pas confondre ni se réjouir : ce n’est pas la vie qui reprend, ce sont les commerces qui rouvrent.

Je serai soulagé lorsque le dernier « grand reporter » sera suspendu aux boyaux du dernier « éditorialiste ».
A ce que je subodore, c’est pas demain la veille !


04/05

Tous ces gens vautrés dans la compassion ignoble, le pathétique grotesque, la lâcheté, la sottise et les cacophonies de balcon, et puis, enfin, Houellebecq vint pour sauver ce qui reste à sauver de l’humanité.

Sucer, c’est bien

avaler, c’est mieux

02/05

« Un seul souhait : que l’on nous épargne une production romanesque et essayiste
trop obsessionnellement centrée sur le coronavirus », Olivier Nora, Paris Match le 7 avril 2020

29/04

Pour raison « professionnelle », j’ai relu Immédiatement de Dominique de Roux. Sa prose m’épatait lorsque j’avais un peu plus de 20 ans, un demi-siècle plus tard, elle ne m’épate plus beaucoup, je la trouve plus « épate-nigaud » que réellement épatante, mais je comprends mon admiration… l’arrogance de la jeunesse ! Celle de la vieillesse pourrait bien (me) faire écrire : « Dominique de Roux ? mais c’est de la littérature jeunesse ! »

Eric Naulleau devait sortir son premier roman (Ruse, Albin-Michel) le 1er avril. Décidément !

28/04

La sortie de crise s’amorce

27/04

19/12/2011

On a fait, en son temps, tout un pataquès très pétasse de Jacques Séguela: « Quine s’est pas offert une Rolex à cinquante ans a raté sa vie! » ; pas grand monde n’a relevé celle de Gérard Miller au mariage de Fabienne Servan-Schreiber (productrice) avec Henri Weber (fondateur de la LCR, sénateur socialiste) : « Qui n’est pas invité ce soir n’existe pas socialement ».
Des psychanalystes ou des publicistes, il faut choisir ceux que l’ont pend(ra) les premiers.

Pour l’enterrement, pareil ?

J’aime bien ces livres-là.

Gibert est fermé

Résultat : ça bouchonne chez le critique !

« Effectivement », la page 187/188 de Immédiatement (Dominique de Roux, Christian Bourgois, 1972) manque, elle aurait été arrachée à la demande de Roland Barthes.

Michel Onfray se demande par où il va attaquer le problème

26/04

Si j’ai bien compris les instructions, ce sont des algorithmes qui détermineront mes trajets et ma présence au monde.

Reste la poésie

25/04

C’est mon anniversaire… vivement les cadeaux !

Elle est sexy, Polony, mais elle parle beaucoup, non ?

Du bon sens, du Vargas !

La vraie littérature a tout son temps

Devait sortir le
1er avril 2020
Devrait sortir le
31 décembre 2099
(c’est vrai que le titre est prémonitoire)

22/04

Comme j’ai un peu de temps entre deux bouchées de boudin et deux gorgées de bière, je me replonge dans mes vieux dossiers, en ce moment, tout ce que j’ai pu écrire fin 60, début 70. C’est épouvantable ! Comme tous les jeunes gens, je me suis même essayé à la poésie… pas deux phrases à sauver si ce n’est « Dans chien, il y a niche, dans homme, HLM » qui, vingt ans plus tard, servira de titre à une pièce de Présence Panchounette. Je ne sais pas pourquoi je garde ça (j’en ai quand même foutu pas mal à la poubelle), sinon pour y jeter un coup d’œil de temps en temps et me demander pourquoi j’ai bien pu insister sinon par vanité (mal placée peut-être).

Dans le même mouvement (Profitons-en !) et comme je fais don de ma bibliothèque « art » à l’école des Beaux-arts de Pau, je trie les catalogues et les revues accumulés au cours des années 70 – 80 – 90. Ce faisant, je suis tombé sur de vieux numéros de l’Humidité (mais qui peut bien se souvenir de l’Humidité ?) dont le comité de rédaction était composé de Danièle Boone, Thierry Agullo, Georges Badin, Arthur Hubschmidt, Chantal Petithory, Gilles Plazy et Jean Claude Silbermann (on ne peut imaginer plus hétéroclite ni plus cohérent). Dans le numéro 23 (automne 1976), Jeanne Folly (ex LibérationMatin de Paris, Tribunal des flagrants délires, Charlie HebdoSiné mensuel, etc) fait le compte-rendu d’une exposition d’Irina Ionesco (galerie Lop Lop) : « Si Lolita et Ada ont enchanté les imaginations, Eva au sexe renflé comme celui de la poupée de Bellmer, Eva au regard somptueusement pervers de la Judith de Klimt, Eva l’innocente (de l’innocence que l’on prête aux petites filles), Eva telle qu’en sa « nymphéscence », sa maman, Irina Ionesco l’a photographiée, réveillera les désirs les plus inavouables… Au milieu des femmes semblables à des fruits tropicaux, parées pour on ne sait quel rite funèbre, et que l’on imagine parfumées des senteurs de la tubéreuse, Eva-Lolita est le plus troublante et la plus inaccessible des « femmes » ». A l’époque, Eva Ionesco avait onze ans, autres temps…
Pour plus de détails, cf Miscellanées (Art).

Leïla Slimani a un petit coup de mou

21/04

Dans l’attente de la réouverture des librairies,
Antoine Gallimard prend ses précautions.

19/04

On rigole, mais si ça se trouve,
c’est un bon prof’

18/04

La fille de Justine Lévy est poilante

et en plus, elle est sexy…

encore heureux,
Gaby le maudit
n’est plus dangereux

Vos gueules

les BLANCS* !

* et les BLANCHES, allez vous faire enculer !

L’auteur des quatre plus beaux vers de la poésie française :

Je me suis assis
Auprès de son âme
Mais la belle dame
S’était enfuie

s’est enfui
rejoindre l’âme
de la disparue
Paix à la sienne
(âme)
Et à la tienne
Etienne !

17/04

Michel Confray est chaud.
Il a vu le créneau.
Leïla Slimanif’ joue le coin du bois.

L’avis d’une technicienne redoutable
doublée d’une styliste hors-pair
est toujours utile au débutant

La guerre d’Irak, c’était plus gai (sans compter que l’on ne risquait rien), il y avait les fusées la nuit et le journaliste américain sous la table qui disait qu’il ne voyait rien. Ce qui ne change pas en revanche, c’est la jouissance obscène de ceux qui sont « envoyés sur le terrain » qui ont troqué le casque lourd pour la charlotte, le gilet pare-balles pour la blouse (peu importe le déguisement pourvu qu’ils se déguisent). Leur goût d’être embedded « là où ça se passe » est toujours aussi répugnant à suivre qui peut priver les victimes de leur dignité. Je ne sais pas si, tout compte fait, je ne préfère pas les dindes confinées avec leurs chats et leurs Billy garnies de livres à la con.

Au combat/à la guerre/aux pertes
à la réa/à la bataille/aux urgences

Sophia préfère sa sœur
Viva Sophia !

16/04

Réveillez-moi quand c’est fini les conneries

15/04

« enfoiré » n’est pas si mal, mais
dans vingt ans, on traduira peut-être

« Son of a bitch » par « fils de pute »
à moins qu’on ne lise plus Fitzgerald…

Ayant dépassé les 90 kilos, j’en étais à un point crucial :
allais-je me coller au régime pour redescendre à 80
ou alors, allais-je tenter les 3 chiffres ?
La liberté conditionnelle va, sans doute, régler le problème.

14/04

A ceux qui continuent de se réjouir que la « nature ait repris ses droits », puis-je faire remarquer que les virus n’ont jamais abandonné les leurs.

Prévenez-moi quand c’est fini les conneries !


13/04

Si j’avais un conseil à donner aux écrivains, ce serait de laisser leurs personnages tranquilles.
Fermer leur gueule serait pas mal non plus.

10/04

On se lave et on se marre !

09/04

Y a rien à faire, écrire,
c’est comme le vélo,
ça s’oublie pas.

La nature reprendrait ses droits, lesquels ?

Madison Avenue, Chicago

08/04

Enfin une parole sensée d’un éditeur (Benoît Virot, Le Nouvel Attila) à propos de l’édition : « A force de ne rien changer, je dirais même que nous méritons notre disparition ».

Putain ! John Prine est mort. Putain de bordel de merdeJohn Prine est MORT !

07/04

Henry est peut-être un écrivain surévalué,
mais Anaïs était très jolie

05/04

Vendredi, j’ai proposé un projet à une maison d’édition belge, samedi, elle me répondait.Ça se fera (je l’espère) ou ça ne se fera pas (dommage)… mais, le lendemain ! En ce moment, une douzaine de maisons d’édition française ont un texte de Frédéric Roux dans leur file d’attente, et depuis plusieurs mois, toujours pas de réponse, ce qui, d’ailleurs, veut dire « non », mais, plusieurs mois ! Pourquoi ? sinon pour confirmer que du bas de la pyramide (la stagiaire qui adôôôre lire) au sommet  de la hiérarchie (la haute bourgeoisie déguisée en vigie), ce sont des gougnafiers.Je n’ai plus ni le temps ni l’énergie, mais franchement, j’en aurais un peu plus (de temps et d’énergie), je déménagerais à Bruxelles et demanderais la nationalité belge.

04/04

Shabbat Shalom

Lettre à un jeune poète

Brossez-vous la langue
Brossez-vous les dents
Rincez-vous la bouche
Si vous voulez
  panser votre blessure narcissique
une clope, un verre de rosé
mais
N’en veuillez à personne
Retournez au taf’
Echouez davantage
Et mieux si possible

03/04

Je rappelais dernièrement à Marie L que j’avais un « œil à faire crever les poules » (l’air de rien, deux livres flingués pour le prix d’un, c’est pas rien), elle m’a confié que, lorsqu’elle avait été mon attachée de presse, elle m’avait longtemps cru parano jusqu’à ce que Le Monde se foute en grève le jour où je faisais la dernière page du Monde des livres…  ce que j’avais oublié ! Il n’empêche que, à côté de ceux qui ont mis trente ans à pondre 100 pages, qui ont avalé pour les voir publiées des hectomètres de couleuvres et dont le livre ne verra pas le jour, j’ai le cul bordé de médailles. Comme je suis bon zigue, loin d’éprouver un plaisir ineffable à les voir la dérive plantée dans la vase au Petit Piquey, j’autoriserai à ces malheureux l’expression d’une légère contrariété et même une certaine acrimonie, je leur souhaiterai évidemment de doper leur prochain ouvrage à la vitamine P comme paranoïa, ce qui ne les empêchera pas pour autant de s’étonner de mon manque d’humour, moi qui en ai davantage qu’ils ne rêvent d’en avoir.

Portrait de l’auteur
pour Le Monde (en grève)
par Marco Castro

Il est facile de me feinter : pour ceux du sport… c’est de la littérature ! pour ceux de la littérature… c’est du sport ! Petit pont… impasse au Roi… passez muscade ! L’important est de ne pas en parler et de, surtout, ne rien en dire.

« Et de nous deux, vous êtes lequel ? »
(Antoine Volodine)

02/04

Le confinement mène à tout, j’ai regardé la Grande librairie de bout en bout (enfin presque). J’avais déjà subi Macha Méril lors d’une émission de télévision (« Chez F.O.G. », enfin, en tous les cas avec F.O.G. et à propos de L’Hiver indien, donc en 2008) et j’avais eu beaucoup de mal à ne pas la traiter de ce qu’elle est. Je me souviens qu’à l’époque elle avait écrit un livre pour déplorer de ne pas être une vraie femme, puisqu’elle n’avait pas eu d’enfant ! On imagine que j’étais en tout point bien placé pour lui expliquer que cela n’avait rien à voir et, surtout, pour être compris de tous.
F.O.G bichait, Gérard Mordillat s’était prudemment tenu coi, mes arguments s’étaient perdus dans les borborygmes de l’indignation étranglée, la Princesse Gagarine était repartie fumasse en enfilant son (très beau) manteau à l’envers.
Après avoir gloussé en permanence durant la première partie de l’émission, interrompu perpétuellement Dany Laferrière et nous apprendre qu’elle avait été l’assistante de Richard Avedon lorsqu’elle fréquentait la Factory, Maria-Magdalena Vladimirovna Gagarina s’agrippe au manche quand vient son tour pour ne plus le lâcher, et d’entrée… Nagasaki ! « J’ai eu une trouvaille géniale, j’ai mélangé la fiction et les faits réels ! »
J’en étais de cul ! mais pourquoi n’avais-je pas eu cette idée ? mais quel con, je fais ! Lorsqu’il n’est plus question de son livre, la Princesse Gagarina recommence à glousser confondant folle slave et foldingue gersoise… la suite de l’émission est plus convenue : « Le lecteur continue le travail de l’écrivain » (c’est ça ! et sans foutre grand chose qui plus est), suit un assez long tunnel où dans la pénombre de l’intelligence tout le monde tombe d’accord pour constater que l’ennemi de la littérature, c’est la pensée. Vu l’hôte et les invités, on s’en doutait un brin.
Ça ronronnait, on s’emmerdait, on s’endormait, c’était sans compter sur Macha Méril, la Cosaque du Don (de soi)… Hiroshima ! Ses livres, on lui dicte… depuis là-haut, elle n’est qu’un passeur, elle est possédée, la vérité la transperce de part en part comme la Sainte Thérèse du Bernin… « Ce livre est une réponse à la mort ! »
Ça sort comme un cri :  » C’est pas moi qui l’ai écrit ! »
Le générique l’interrompt, on ne saura jamais qui l’a fait à sa place…

Découvrez le geste barrière pour freiner
les journaux de confinement

Premier avril

Je ne connaissais pas Jean-Luc Bitton.
Actuellement, sur Instagram, il photographie sa bibliothèque qui semble aussi bordélique que la mienne, mais dans laquelle j’ai eu le plaisir de repérer Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer entre Burroughs et Chomsky (pourquoi pas ?), mais, surtout, proche du Jérôme de Martinet, de Joe Brainard, de Sebald, Zorn et de l’Eloge du carburateur de Crawford.
Finalement, c’est pas mal classé, rien d’étonnant, les chiens ne font pas des chats, Jean-Luc Bitton a préfacé Mes amis d’Emmanuel Bove à l’Arbre vengeur.

Les proches et les amis

30/03

Cher Frédéric Roux,

Vous savez ce que je pense, il vous est impossible d’écrire un mauvais livre.
Votre journal de confinement n’échappe pas à la règle, il est amusant et plein d’alacrité, tout en usant de votre style inimitable, il rend un discret hommage à Perec et à Calaferte.
Ce serait avec le plus grand plaisir que je l’aurais inscrit à notre programme, seulement vous savez 
que le monde de l’édition n’est plus ce qu’il était, les terribles secousses qu’il vient de subir obligent chacun d’entre nous à réduire la voilure. D’ores et déjà, la maison ne verse plus d’à-valoir, les droits d’auteur ont été ramenés à 6%. Ce sont de bien piètres conditions pour un auteur de votre trempe ! 
Vous savez aussi que le genre s’est multiplié à l’envi, parfois jusqu’à la nausée, entraînant certaine lassitude du public déjà bien rare par les temps qui courent. Tout cela nous amène à faire des choix qui, hélas, ne sont pas toujours littéraires.
Vous éditer dans ces conditions vous nuirait bien plus que cela ne vous servirait, pire à mes yeux, ce serait une mauvaise action.
J’espère que vous ne serez pas trop déçu de ma décision, veuillez accepter mes excuses et croire à ma fidélité renouvelée.
N’oubliez pas de me prévenir lors de votre prochain séjour parisien, c’est avec le plus vif plaisir que je déjeunerai en votre compagnie.
Votre dévoué.

L’éditeur

28/03

J’entame aujourd’hui mon journal de confinement dont l’intérêt littéraire ne saurait être mis en doute.

Réveil : 6 heures 40, lever : 9 heures 15. Tension : 13.6/8.1. 64 pulsations/minute. 91, 7 kilos. 36°5. Selles matinales : fermes, peu abondantes. Petit déjeuner : pain, jambon, orange pressée, café noir. Brossage de dents. Douche, rasage. Déjeuner : araignée froide, gratin de macaronis, gaillac blanc 2018, une demi-pomme Belchard, café, une moitié de Rocher Suchard. Brossage de dents. Sommeillé quelques minutes aux environs de 15 heures. Lu quelques pages de Des anges mineurs d’Antoine Volodine (Le Seuil, 1999). Promenade. Une bouteille (25 cl) de bière San Miguel. Un épisode de House of Cards. Dîner : Porto rouge (Van Zellers, 10 ans d’âge), œufs mayonnaise, mesclun, pousses d’épinard, plateau de fromages (Roquefort, Saint Nectaire, Salers), gaillac rouge de chez Plageoles 2017. Brossage de dents. Un épisode de House of Cards. Café, Rocher Suchard. Brossage de dents. The Voice. Lecture du FigaroMagazine et du Figaro Madame. Quelques pages de Volodine et de Quelque chose noir de Jacques Roubaud (Nrf poésie, 2001). Extinction des feux à 23 heures 45.

27/03
Désormais, on se couche et on se narre.

Ce qui serait amusant, c’est que les confinés veuillent le rester.

Caramba ! Quatre ans, ça suffit !

Las aficionadas en ont marre d’attendre

« lmpossible d’y échapper au Mexique. Morts. Sang. Douleur. La torture est partout.
Dans les matchs de catch, temple aztèques, cilices à clous dans les vieux monastères,
épines sanglantes sur la tête du Christ dans toutes les églises »
Lucia Berlin

26/03

Hi Hans !

25/03

Encore Michon !

Les ayatollahs, j’ai rien contre, surtout quand ils n’ont pas le manche, ça change du potage instantané.
C’est, cette fois, Philippe Vilain qui s’y colle. L’exofiction, pas question ! Pourquoi pas ?
Sus à ceux qui la pratiquent ! Sus à ceux qui la vendent ! Sus à ceux qui l’achètent !
Taïaut ! Taïaut ! Taïaut !
En voiture, Simone…
On veut du style (lequel ?), du sérieux, du religieux, foin du commerce ! crève l’industrie !
A bas la masse !
Là où ça se gâte, comme d’habitude, c’est quand Vilain cite les vrais de vrai, les écrivains, les purs, les durs, ceux de sa paroisse :
« Annie Ernaux, Philippe Forest, Pierre Bergougnioux, Pierre Michon, Mathias Enard, Tanguy Viel, Laurent Mauvignier, Nicolas Mathieu ».
Le genre de fendards avec lesquels on rêve de passer ses vacances.
Pour savoir ce que je pense encore de la petite bande de modernes pour musée avec un M comme morgue, un extrait de
Avec moi mon fils n’apprendra qu’à pleurer
 (Grasset, 2005)

« Alors les joyeux poètes du schiste et des mousserons, Ecole de Brive, Bergougnioux, Trassard, Michon, Maréchal-nous-voilà ! et compagnie, même combat. Qu’on les décapite à la bêche ébréchée et que l’on jette leurs dépouilles aux mulards et aux sangsues.
L’idéalisme nous les branle menu et la langue qu’il affecte avec. Les lapins dans les « cabilles », le pain dans les « resses », on « renchausse » les patates, on « emblave » (Scrabble !) les jachères, on « accoue » les bêtes, on relève les « hèzes » (mot compte triple et le Z sur lettre compte triple ! On écrabouille le citadin effaré à qui l’on a refusé Pacs puis Sida au tour précédent… « Pas de sigles ! »).
Confitures au chaudron ! Comices littéraires ! Pétain pas loin ! »

C’est le métier qui rentre


24/03

Les cinq finalistes du Prix des libraires sont désormais connus. Pas de surprise, ils sont du même style que d’ordinaire…
Le prix sera ultérieurement attribué à Santiagoréal Amigorena pour un livre indisponible que l’on pourra acheter à des libraires masqués dans des librairies fermées.
Un homme, ça s’empêche, un écrivain, ça peut pas se retenir.

23/03

22/03

Au lieu de se réjouir de la « féminisation » de l’édition, on ferait mieux d’y voir la baisse de « puissance » de la littérature.
Sophie de Closets (PDG de Fayard) ne s’y trompe pas lorsqu’elle pointe le fait que
lorsqu’un secteur d’activité se féminise à outrance cela signifie qu’il est en déclin
et, bien entendu, que les salaires pratiqués dans la branche sont inférieurs à la moyenne.

21/03

Il est des rencontres dont l’issue est incertaine

L’obséquiosité, c’est une nature,
les réseaux, ça se travaille

Ceci est de la critique littéraire
ou je n’y connais que dalle !

Supprimez les noms propres et voyez ce qui reste…

20/03

A peu de choses près, c’est la mienne

Une chambre à soi

Pour une fois, je ne me plaindrai ni de la mise en place de mes livres ni de l’accueil en librairie.

Cogne, tu sais pas qui te cognera !

19/03

« Ce que j’ai lu de plus magnifique sur l’adolescence. »

François Busnel

Sofia Aouine (Rhapsodie des oubliés, Editions de La Martinière, Prix de Flore 2019), à mon avis, elle n’a pas tout oublié de ce qu’elle a lu, encore heureux, elle a la vie devant elle pour ça.

Vingt ans après

J’ai trouvé où la direction « artistique » de Grasset avait pêché la couv’ de
Tyson, un cauchemar américain… dans une pub Nintendo !

Pour mémoire, la photo proposée
(Albert Watson)

Résultat final
direct dans le bac des soldes !

18/03

C’est drôle, tous ces types qui, soi-disant, écrivent et qui se font chier au bout d’une journée de « confinement ». Je fais ça pendant des mois, c’est mon travail.

Joyce Carol Oates à Cornell

17/03

Quel dommage !

16/03

Le problème, c’est qu’ils se battent avec un bras attaché dans le dos

08/03

Ceci dit, je dois bien admettre qu’en bon tourangeau, j’ai toujours détesté Orléans.

Arnaud Viviant

Il suffit de quelques lignes d’Orléans pour se rendre compte qu’en plus d’être un écrivain épouvantable, Yann Moix déconne à pleins tubes. Comme disait ma grand-mère : « C’est triste pour les parents ! » Solidarité complète avec la mère de Moix pour qui la naissance du petit Yann était « synonyme d’angoisse et de désespoir » et qui, malheureusement a lutté avec succès contre l’idée de le noyer « dans l’eau mousseuse du bain » ou de l’étouffer « sous l’oreiller de son petit lit » et avec son père qui l’a abandonné dans la forêt avant, sans doute, d’aller l’y rechercher.

Page 36

« Géniteur »

07/03

L’ambition, il n’y a que ça de vrai !

Miss Grande Librairie

« Femmes intelligentes. Autrefois les femmes viriles étaient laides. Maintenant elles sont toutes belles.
Divisées contre elles-mêmes elles accentuent la division du monde et précipitent l’homme et tout vers le néant ».

Dominique de Roux (Immédiatement, Christian Bourgois, 1971)

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que les écrivain(e)s sont de plus en plus joli(e)s
(amélioration de l’alimentation, progrès de la condition féminine, exigences de la critique ?)
Chez les mecs, en revanche, à quelques exceptions près, ça stagne…

06/03

Betty Catroux ou Leïla Slimani, à vous de choisir

c’est le plus grand écart que je puisse faire

Quand je pense qu’un jour j’ai battu Julie Wolkenstein, fille de Bertrand Poirot-Delpech, petite-fille du PDG de Peugeot après-guerre, je ne suis pas peu fier, en revanche, j’ai perdu contre Justine Lévy, Joy Sorman et Véronique Ovaldé, ce dont je me vante moins.

05/03

TEEN-AGER

Félix Fénéon, anarchiste tiré à quatre épingles, se préoccupait tellement peu
de sa postérité qu’il a mis un point d’honneur à ce que l’on ne fête
l’anniversaire de sa mort (29 février 1944) qu’une fois tous les quatre ans

04/03

J’y vais pas, j’suis du Sud-Ouest

Lors de ce festival provençal, Denis Olivennes intervient
dans le cadre d’une table ronde intitulée “Dérives à la française”
Le premier titre envisagé était : “Auto-fiction, mythe ou réalité ?”

Black Block, dérives à la française

Bio ou bio ?

03/03

“Seuls les hommes pensent qu’un livre les engendre”, lorsque j’ai lu cette phrase de Maria Pourchet, je l’ai trouvée plutôt juste, en y réfléchissant, je me demande si elle l’est tellement ou si elle n’appartient pas plutôt à cette catégorie d’affirmation péremptoire déguisée en aphorisme, nécessairement délivrée avec aplomb, que l’on est enclin à prendre pour argent comptant alors que leur sens est pour le moins aventureux. En définitive, je ne sais pas si les femmes (sauf Maria Pourchet dont, entre parenthèses, j’ai appris qu’elle avait travaillé son premier livre avec l’une de mes amies) ne pensent pas la même chose et je ne le saurai jamais. En revanche, je recommande Toutes les femmes sauf une (Pauvert) à tout le monde.

02/03

Pas encore pris la mesure du génie de Roberto Bolaño, en revanche, une chose est sûre, les écrivains français (Enard, Lançon, Ovaldé, Despentes) qui le plébiscitent en sont dépourvus.

Un verre de Tariquet, un chat sur les genoux, un coucher de soleil et un livre de Jean Echenoz, voilà le bonheur !

Un bain moussant, une blonde en sus
et c’est l’Eden

01/03

Françoise Nyssen à propos de ses filles : “Elles sont en pleine responsabilité”… dans ces conditions…

Il ne faut pas confondre l’éventail et le vent : “Il était de ces écrivains dont la discrétion a trop nui à l’œuvre, doublé dans mon souvenir du plus charmant des hommes.” Twitter.

29/02

Plus que 30 jours sans littérature

28/02

Kind und Kind !
Kind Kinder !

Et si l’on parlait un peu de Michel Tournier ?
(le Michaël Jackson des lettres françaises)

27/02

Ceux qui ne devraient pas s’inquiéter

26/02

Ne jamais confondre l’ombre et le refle : “il est des auteurs dont on dit qu’ils sont des écrivains pour écrivains. Cela signifie d’abord qu’ils n’ont pas suffisamment su ou pu trouver leurs lecteurs et que leur audience est inversement proportionnelle à leur talent. Incontestablement, Frédéric Roux est de ceux-là, mais il se pourrait bien que par une ironie du sort posthume qu’il aurait sans doute goûtée, cette brume d’ignorance soit en train de se dissiper et que toute sa place d’auteur déjà culte soit en passe de lui être rendue.” Sud Ouest Dimanche

25/02

J’adore la prose de Jeran-Paul Gavard-Perret
J’adore déjà la prose de Georgina Tacou

24/02

J’ai récupéré Ingrid Caven (Jean-Jacques, Schuhl, Gallimard, 2000) dans une boîte à livres, j’ai mis cent pages à m’apercevoir que je l’avais déjà lu ! Je crois bien avoir été sévère avec ce livre, à la relecture, il y a quand même quelques beaux passages (celui sur Bette Davis est magnifique). Evidemment, quand il se mêle de foot (le 10 ailier droit courant le long de la touche…), on comprend bien que, même s’il est natif de Marseille, Schuhl n’est pas abonné au vélodrome pour autant. Plus étrange (ça mérite un carton rouge), il parle de “la ballade de Bobby McGee, que Janis Joplin avait créée” ! Et puis quoi encore ?
Quoi qu’il en soit et malgré les longs tunnels et le name dropping incessant, le prix Goncourt ne méritait pas ce livre.

Emprunté à la bibliothèque municipale, La séquence de l’énergumène de Gabriel Matzneff (éditions Léo Scheer). C’est un recueil de chroniques sur la télévision publiées par Combat, allant d’octobre 1963 à février 1966, le quatrième de couverture le vend comme “un bouquet de joyeux duels qui, en 2012, n’a rien perdu de son actualité politique, libertaire”. Tu parles, Charles ! ça sent la naphtaline, la tisane éventée et la Jouvence de l’abbé Soury… Joxe, c’est Louis, d’Ormesson, Wladimir, Frey, Roger, même les mises à jour semblent venir du siècle dernier (le XIXe). Ce qui peut saisir, c’est la différence entre un écrivain (Alexandre Vialatte et ses chroniques de La Montagne  assumant leur “désuétude” pour en faire de la littérature) et un tire-au-flan (sans c). 
Deux choses incompréhensibles : pourquoi avoir publié ça ? et pourquoi retirer ce livre de la vente alors qu’il semble écrit par un sacristain pensant comme un chanoine ?

Il semblerait donc que, malgré les références mystérieuses (Kathy Griffin ? Rachel Maddow ? Mary Harron ? Reed Hastings ? and so on)White de Bret Easton Ellis garde son intérêt pour ceux qui les ignorent. Bravo à lui !


22/02

The Best (- sellers)

Des fois, ça fait envie, la plupart du temps, non.

Elle est pas commode et son livre formidable (et drôle) : Maria PourchetToutes les femmes sauf une, Pauvert.

21/02

Physiquement Jean Daniel me faisait penser à Léonard Cohen.

20/02

Plus que 40 jours à être privé de littérature

19/02

Physiquement, Claire Brétecher me faisait penser à Blondie.

L’ambiance ne cesse de monter

18/02

Le fan-club de Frédéric Roux attend sagement

son retour en librairie (après-demain)

17/02

Des fois, ça commence bien : “J’ai rien contre les injustices.” (Nicolas Rey, Treize minutes, Editions Valat, 1998) et ça se gâte aussitôt : “Bien au contraire. ”La suite est un désastre.

Les membresses du Femina se demandent comment
elles vont pouvoir baiser la gueule aux gonzes du Renaudot

16/02

Charles Dantzig a fermé son compte
Twitter
mais il continue d’analyser la langue française sur
Instagram

14/02

Il y a des gens qui se cassent pas les couilles, on écrit leurs livres, ils dictent leurs tweets et ils prennent le blé.

Les gens qui écrivent “géniteur” ou “génitrice”, c’est un principe, je lis pas.

Pierre Guyotat

Ceux qui font des livres et ceux que les livres font

A son époque (1967), Tombeau pour 500 000 soldats  avait été pour moi le même choc que Le Voyage au bout de la nuit quelques années plus tôt.

Anecdotiquement, nous ne sommes plus que deux survivants du “Roman dans tous ses états”(Apostrophes, 1984) : Patrick Grainville et moi, mais dans quel état !

Patrick Grainville
né le 1er juin 1947
Prix Goncourt 1976
Grand prix de littérature Paul Morand 2012
membre du jury du prix Médicis
chevalier de la légion d’Honneur
officier de l’ordre national du Mérite
officier des Arts & Lettres
chevalier des Palmes académiques

Frédéric Roux
né le 25 avril 1947
Prix Ciné Roman 2008
Prix France Culture/Télérama 2013

13/02

“New York ? un trou”, Nicolas de Staël

Claire Brétecher était l’un des meilleurs écrivains français (et de loin) “peintre”, en revanche, faudrait – peut-être – y regarder à deux fois.

Tyson, toujours aussi furieux du quatrième de couverture de sa bio
(Un cauchemar américain, Grasset, 1999)
“Je suis né à Brookyn, putain ! pas dans le Bronx !”

12/02

David Vincent (L’Arbre vengeur) est d’accord avec moi, je ferai un excellent auteur posthume.
Mon problème est donc : comment être posthume de mon vivant ? Je vous le concède (bien qu’ayant une petite expérience du phénomène dans le domaine artistique), ce n’est pas de la tarte !

SUPER !

Certains croient faire “autre chose”

11/02

MOI
pour attraper les drôlesses

JE
me
meuble*
FLY

* meuh ! meuh !

09/02

Budd, Ernest et Norman piaffent d’impatience
à l’idée de savoir comment le Français s’en sort

08/02

SP 95

SP 98

Je vais faire le plein de super

07/02

Boulanger, faut savoir faire du pain et se lever de bonne heure, coiffeur, il faut savoir couper les cheveux, il faut un CAP ; pédicure, il faut savoir soigner un ongle incarné, il faut un diplôme… écrivain, il faut savoir faire quoi ?

06/02

Femmes à lunettes, femmes à braguette

Moi, je veux rien dire, mais j’ai été harcelé à de multiples reprises par de nombreuses éditrices

04/02

Ceux qui ont trouvé une phrase définitive sur un sujet particulier et en sont tellement satisfaits qu’ils en écrivent une autre qui la ruine.

Un écrivain, ça s’empêche

Je ne comprends pas (enfin… un peu quand même) le succès de White de Bret Easton Ellis (Laffont, 2019), 80% du texte, si ce n’est davantage, ne peut intéresser que des lecteurs ayant une connaissance approfondie de la culture “pop” américaine, ce qui n’est pas le cas de grand monde… reste 20%, la proportion sans doute d’intégralement américain qui est la nôtre.
Du genre : “La phrase clé [en l’occurrence écrite par Joan Didion] ici est “en particulier si nous sommes écrivains”, puisqu’il semblerait que tout le monde soit tombé sous l’emprise de cette idée que nous sommes tous à présent des écrivains et des auteurs dramatiques, que chacun de nous a une voix singulière et quelque chose de très important à dire, habituellement à propos d’un sentiment que nous éprouvons, et tout cela est exprimé plusieurs milliards de fois par jour dans la gueule noire des réseaux sociaux. En général, ce sentiment est celui de l’outrage, parce que l’outrage attire l’attention, l’outrage obtient des clics, l’outrage peut faire entendre votre voix au-dessus du vacarme assourdissant des voix braillant les unes par-dessus les autres dans cette nouvelle culture cauchemardesque – et l’outrage est souvent lié à une démence exigeant la perfection humaine, des citoyens impeccables, des camarades propres et aimables, et requérant des milliers d’exemples par jour. Prêchez pendant que vous créez votre propre drame et votre propre marque, c’est le jeu à présent. Et si vous ne suivez pas les nouveaux règlements de l’entreprise, vous serez banni, exilé, effacé de l’histoire.”, qui est plus intelligent qu’à peu près tout ce qui s’écrit – ici – à ce sujet.
Félicitations au traducteur, Pierre Guglielmina : cap = chapeau (la prochaine fois, essayez casquette).

A propos du “cas” Polanski : la seule personne pour laquelle j’ai de l’intérêt et qui a tout mon respect : Samantha Geimer, tous les autres, partisans ou procureurs sont, à mes yeux, des enculés (la liste est sans fin).

03/02

Les jeunes gens ne lisent pas, en revanche, ceux qui lisent ouvrent des librairies (qui ferment rapidement).

Est-il seulement possible aujourd’hui d’imaginer la liberté de Laurence Sterne ?

Si on ne lit pas les salopards on ne saura pas à quoi ressemblent les salopards, ce serait dommage de s’en priver.

02/02

Les livres encombrés de mots.

Les exemplaires d’auteur sont dans la valise

Ne pas oublier, désormais, de s’écouter écrire et de poster des photos de couvertures de livres et de chats sur Instagram.

29/01

Le problème, c’est que l’endroit où l’écrivain est le plus rare, c’est l’édition.

Modernes catacombes de Régis Debray (Gallimard, 2012)c’est curieux ce goût des académiciens pour faire des phrases !
Dans la foulée, j’ai trouvé dans une boîte à livres La neige brûle (Grasset, 1977), j’ouvre au hasard : “Ils s’aimèrent longuement cette nuit-là (alexandrin boîteux). C’est elle qui prit l’initiative (prit l’i…), elle voulait se rassurer en se raccrochant (ra-ra… encore raté !) aux sensations les plus élémentaires. En vain. Etrangement, le plaisir lui donna à toucher la tristesse du bonheur. Il fut extrême.” Quand on est doué, au pieu ou la plume à la main, y a pas à chier, ça se voit de suite.

28/01

En tous les cas, ça vient !

le 20 février pour être précis

27/01

Une critique nous confie :

Et oui, avant d’être publié, Frédéric Roux était pédicure (médical, ça va de soi)

26/01

Obamaton

La meuf a rapporté 39 millions de dollars
en écrivant : “Papa est sympa”
&
“Vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade.”
Papa est content.
On le serait à moins.

25/01

Laissons-les s’amuser entre eux

24/01

Au risque de nous enquiquiner, elles nous le disent
et elles risquent de nous le répéter :
« Plus qu’un mois avant de retrouver  Frédéric Roux en librairie »

Oublié… un passage inénarrable de Séraphin, c’est la fin ! le courrier adressé à Hélène Carrère d’Encausse pour se lamenter de ce que l’Académie française lui a refilé 3 000 € au lieu de son Grand Prix bien mieux doté.
Une aumône quGabriel Matzneff a dépensée, comme il se doit, en se payant deux nuits dans un palace.

Sur Amazon, La passion Francesca de Gabriel Matzneff (né en 1936) est 70e en littérature du XIXe siècle, on peut l’acquérir pour la modeste somme de 400 € !

23/01

Chi lo sa ?

22/01

Alice Pleasance Liddell
1852-1934

Comme la bibliothèque municipale de Pau n’a pas encore procédé à la désinfection de ses rayonnages*, j’ai pu emprunter un ouvrage de Gabriel Matzneff, en l’occurrence Séraphin, c’est la fin ! (La Table ronde, 2013). Je peux confirmer une première chose, ce livre est effectivement largement assez mauvais pour obtenir un “grand” prix littéraire d’automne, en l’occurrence le Renaudot essai.
Pour ce qui est du “sujet de société” lié (qui explique en grande partie son succès éditorial et mon intérêt… de quoi ce succès est-il le nom ?), on ne comprend pas très bien comment les membres du jury Renaudot (Frédéric Beigbeder, Patrick Besson, Dominique Bona, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jérôme Garcin, Louis Gardel, Frantz-Olivier Giesbert, Christian Giudicelli, J.M.G. Le Clézio et Jean-Noël Pancrazi) peuvent prétendre, sauf si l’on imagine qu’ils ne l’ont pas même feuilleté, ne pas avoir “fait attention” à son contenu, il n’est question que des mœurs de l’auteur sur plus de 250 pages.
Gabriel Matzneff va jusqu’à reproduire les positions exposées lors du colloque international “Viol, violence, corps et identité” qui s’est tenu à Bordeaux le 13 décembre 2007 à la librairie Mollat et le vendredi 14 à l’amphithéâtre de la Maison des étudiants de l’Université de Bordeaux 3 sous la direction du professeur Jean-Michel Devésa, ce qui ne manque pas de sel. Ce qui n’en manque pas non plus c’est le discours pathétique tenu tout au long par notre épilé sous déodorant, il se présente perpétuellement comme “ la victime des quakeresses de gauche et des psychiatres de droite”, des “pharisiens glabres d’outre-Atlantique et les excités barbus d’Arabie” (le livre n’étant qu’une compilation de textes déjà publiés aux quatre coins de Saint Germain du net, les formules nazes reviennent à de multiples reprises), c’est désormais chose faite. Ce qui devait arriver étant arrivé, il peut, désormais, camper  en victime du “nouvel ordre mondial” (formellement opposé, comme chacun le sait, à l’enculage mercenaire des gamins du tiers-monde)  ET en prophète. Ce dont il se plaignait alors qu’il n’en subissait nulle conséquence, il va pouvoir en éprouver la réalité.
Bonne chance à lui.
Et bonne chance à Vanessa Springora. qui ne pourra plus porter un chemisier échancré (“Vous allez pas me dire qu’elle cherche pas !”) et dont le livre rate l’objectif : que Gabriel Matzneff. le/la lise.

* comme, vu les “particularités de la situation”, la BANQ (Bibliothèque et Archives Nationales du Québec).

16/01

Mémé se pointe avec le dernier Pennac,

FEU !

14/01

Encore un truc dont je ne me souviens plus : D.A.F. de Sade, il a été embastillé pour avoir écrit les 120 journées de Sodome ou il a écrit les 120 journées de Sodome au donjon de Vincennes ?

Lerm et Musset (33840)

08/06/1975
Victoire aux points en 3 reprises sur le sergent Giquel
Invaincu à cette date, parachutiste au 6° RPIMA dans le civil

13/01

Si je comprends bien (c’est quand même confus), les éditeurs retirent de la vente, au nom de la liberté, des livres qu’ils publiaient par goût du vice… c’est ça ?

Lire Làszlò Krasznahorkai, c’est pas de la tarte, mais ça change des nigauds locaux.

12/01

Leurs yeux se dessilleront
la lune se transformera en ténèbres
les ténèbres en sang
et le rideau du Temple se déchirera en deux
dans le sens de la hauteur

Si je comprends bien, les prophètes du VIe arrondissement ont mis un demi-siècle à réaliser qu’un fervent orthodoxe subventionné enculait des gamin(e)s tout juste pubères (ce qui, je le rappelle, est formellement interdit) pour s’en vanter dans d’innombrables volumes dans un style suranné… le mundillo est lent (et lourd) !
Dans un registre moins pénal, la critique commence juste à se rendre compte que Jean Echenoz descend de vélo pour se regarder pédaler, c’est encourageant pour la suite.

10/01

Ah, bon ! la transgression n’est plus récompensée par l’institution ?

Laure Limongi, quatorze ans

09/01

Il était aigri par le succès.

Quand les fantasmes changent, la morale change (je ne suis pas sûr de l’ordre), il y en a qui ne s’en rendent pas compte. Ils vont morfler.

08/01

Une Plath et l’autre pas

Pour un premier avril,

ça m’a l’air drôlement bien

07/01

Isidore et les autres de Camille Bordas (Inculte), arrêté au bout de 30 pages, c’est peut-être bien, mais  je peux pas piffer les histoires racontées par des enfants, j’ai tout de suite envie de leur claquer le beignet (et à l’auteur aussi).

04/01

Nous cherchons la morale dans le crime.

“A Besançon, tout le monde ne s’est pas encore suicidé, c’est surprenant”, Mehdi Meklat.

En fait (cf le 26/12), j’avais proposé en janvier 2019 un projet voisin d’Anonymous Project (je me disais bien que ça me disait quelque chose) à une éditrice qui s’était montrée enthousiaste … depuis ? plus de nouvelles ! Dommage, même le titre était bon : Coup de cœur assuré.

La pêche est ouverte
(l’enculé nage entre deux eaux)

 Frédéric Beigbeder (Grasset) est dans le camp de Vanessa Springora (Grasset)

Prix Renaudot 2013, catégorie roman… Yann Moix ! (Grasset)

Est-il possible que des activités criminelles connues de la police et de la justice soient couvertes par autre chose qu’un milieu complice ou une idéologie permissive ?

03/01

Le voilà bien le malentendu

Liston vs Tyson
Black & Blue
Richard Dumas

Je dis ça… je dis rien !

02/01

pas exactement l’amour d’Arnaud Cathrine (Verticales, 2015)c’est exactement de la littérature.

Apprendre à être déjà mort, c’est désagréable, mais ce n’est pas difficile

01/01/2020

Poisson d’avril !

Franchement… il me tarde !

Il y a plus de dix ans, j’avais demandé la même chose
au même éditeur qui m’avait répondu que c’était impossible :
“Les droits ! Les droits ! Les droits !”
J’avais dû me contenter de publier la bande-son
à la fin de L’Hiver indien (2007)