ART

(Miscellanées)

Dérives & déconnades

2024 2024 2024 2024 2024 2024 2024 2024 2024 2024 2024

25/07

Gerhard Richter + Paul McCarthy

12/07

Signé Mathieu Pernot

Et toujours rien à la télé !

06/07

Ready to win

17/06

Initials D.B

comme Division Blindée

En supposant qu’un artiste considéré comme d’extrême-gauche mette 20 ans à organiser les défilés militaires d’une république social-démocrate, en combien d’années (à trois mois près) le marxisme fera-t-il son retour comme mode dominant du discours critique ?

WARNING

Passé deux heures, c’est retrait du permis

10/06

Ben, Serge Aboukrat, les soutiens se raréfient.

05/06

Annie & Ben EST mort

Devenu vieux, Willem de Kooning ne peignait plus, il coloriait.

FAUDRAIT SAVOIR !

Accordez vos violons !

31/05

A classer d’urgence IMH

Sainte-Foy-la-Grande

Marc Camille Chaimowicz est mort, je le regrette, c’était un artiste à mon goût.

Ça pourrait être de lui

Ça ne l’est pas

30/05

Sous les coups de boutoir de ses plus féroces ennemis

Die Groß Kapital chope la tremblante du mouton

29/05

Je n’ai pas pu m’empêcher de parcourir le catalogue publié à l’occasion des 50 ans du capc, UNE HISTOIRE D’EXPOSITIONS (éditions Dilecta). Mon « statut » de commissaire de l’exposition Less is less and more is more, that’s all folks ! est passé sous silence, peu importe, j’ai eu beaucoup de plaisir à le tenir aux côtés de Charlotte Laubard, c’est ce qui m’importe ; l’important, c’est pour le personnel ! En revanche, j’apparais (en loucedé, en catimini, incognito) au détour du texte branquignol-hip-hop-foldingue d’Eva Barois De Caevel : « Il faudrait imaginer l’Afrique comme autre chose qu’une savane, une brousse et du soleil. Il faudrait imaginer que l’art nègre, c’est maintenant autre chose que celui qui moisit dans les vitrines de nos musées. Il faudrait imaginer la réalité », Eva Barois de Caevel (métisse, je le précise) conclut : « […] j’aime beaucoup cette dernière phrase. J’aime beaucoup avoir le sentiment que P.P. (Présence Panchounette) a posé plein de questions au Capc, restées pour beaucoup, encore, sans réponses ». Et moi, j’aime beaucoup Eva Barois de Caevel.

06/05

Et l’air de rien,

c’est pas de la tarte !

20/04

18/04

Certains moins que d’autres

(qui en rêvent)

16/04

Claire Fontaine terrorise le grand Kapital

Le grand Kapital tremble

06/04

S’il fallait décerner un prix au plus casse-couilles des grands artistes, il faudrait classer Richard Serra hors-concours, partout où il passe (sauf, peut-être, dans le désert, mais il faudrait vérifier que les fennecs ne chopent pas la myxomatose à l’ombre de ses mégalithes) c’est le Bronx : Reine Sofia, Madrid, 28 tonnes qui disparaissent comme par enchantement (lire de Juan Tallòn, Chef d’œuvre, Le bruit du monde) ; Clara-Clara (Paris), 108 tonnes dont la ville ne sait pas quoi foutre ; Tilted Arc, Manhattan que les New-Yorkais ne veulent pas voir encombrer le paysage… chapeau l’artiste !

Georges Braque a déclaré : « J’aime l’émotion que corrige la règle », le contraire peut se défendre… les phrases, aussi, peuvent se réfléchir (avant de réfléchir).

Et dans un genre pour le moins « adjacent » à toutes les galeries des glaces de ces derniers jours, on remarquera Richard Serra relooké par Amish Kapoor.

05/04

Sinon, en spectaculaire – les foules adorent – ça marche à tous les coups, il y a l’effet Cousteau.

01/04

Ça peut encore servir

Présence Panchounette (1978)

J’avais déjà pointé du doigt la facilité de l’effet-miroir (le 26/09), chez Pinault, il n’y avait pas de raison de ne pas le rendre spec(ta)culaire à fond le pognon. Résultat des bourses : c’est la foire à Neu-Neu, la foire aux neus-neus. On peut, aussi, relire Le Miroir de Jurgis Baltrusaitis (que j’ai, récemment, donné à une jeune fille) et se souvenir de l’expo de Présence Panchounette à la Fondation Cartier (des milliers d’éclats de miroir collés sur les murs du bunker et une boule de bal au plafond).

La prochaine fois, le plafond !

Anselm Kiefer, lui, non content de vendre ses tapis au palais Strozzi multiplie les effets (au cas où l’on n’aurait pas compris) !

Bore is bore

30/03

Rien à la télé

Spritz per tutti

29/03

Comme Kamel Mennour « met en lumière six jeunes artistes émergents jusqu’au 30 mars à Paris », le Figaro Madame lui a confié son éditorial intitulé L’art de la transmission : « Heureusement, l’art n’a pas de formule magique, il n’a pas de langage fixe, il ne se plie à aucune règle rigide. Il incarne la liberté pure : celle de croire, d’entreprendre, d’agir, de rêver, voire de bousculer. A mon sens, les artistes sont nos guides dans cette quête de liberté. »

Corne gidouille, Mère Ubu, je crois bien que cet éditorial a été écrit par une intelligence automatique… à la trappe, le palotin !

Kamel transmet

27/03

Tous les Musées ont leur boutique

Perrotin… aussi !

Ses sculptures disparaissent et puis…

Que Serra Serra

Hammons on Serra

26/03

Si ça se trouve, avec son bon sens voyou, Rachida Dati fera une excellente ministre de la culture (Remember Bachelot ! sans parler de tous ceux dont on ne se rappelle même plus).

« Les effets sur les revenus des artistes ne sont pas connus », certes, mais les effets sur l’art le sont davantage

Il y a un an déjà, je publiais mon « opinion » à ce sujet. A moi tout seul, je faisais (les yeux fermés et au doigt mouillé) le boulot de la Cour des Comptes et… gratis ! J’aimerais bien, de temps en temps être consulté ET rémunéré.

Bien vu l’aveugle !

15/03

 » […] ceux qui portent les vêtements ou les chaussures propagent une image en mouvement à travers la ville », Claire Tabouret.

Ne parlons pas de ceux qui se garent en pente

07/03

Protocole fashion

« Ce qui m’intéresse, c’est comment, dans une forme de tragédie humaine qui est latente, d’un coup tu échappes à une condition sociale parce que tu la révèles par un protocole », Mohamed Bourouissa (Le Monde, 15/02/2024) ; et bien moi, c’est exactement pareil.

Mais, des fois,

j’ai besoin d’un assistant !

04/03

Il y en a… vraiment, on regrette de ne pas y avoir pensé !

(Ben Schumacher fecit)

02/03

A vendre (échange possible)

Circa 1995

Faire offre : freddomroux@orange.fr

01/03

La semaine,

j’installe John Armleder

le Dimanche,

Sylvie Fleury livre la suite

28/02

A SA demande, j’ai écrit ce texte POUR Hervé Di Rosa le 01/08/2001. On pourra juger de la différence (peut-être l’absence du mot : « politique », en revanche l’ajout de « bouillabaisse » est tout à fait judicieux) avec le discours qu’il tient aujourd’hui où il va exposer au Centre Pompidou. Ce qui me semble – encore – plus bizarre c’est que je sois vu comme je suis vu (un sale con) alors qu’il me semble être – plutôt – le contraire, en définitive… une bonne poire !


La légende sans légende

Pourquoi faire le tour du monde au lieu de rester au chaud dans son atelier ?

Depuis toujours mon travail s’est nourri  des images de ma mémoire et de celles de mon histoire : bandes dessinées bon marché, bien sûr, mais aussi images religieuses, graphismes commerciaux, « grande peinture », cinéma, télévision, magazines populaires, affiches publicitaires. En règle générale, tout l’invraisemblable capharnaüm qui bombarde d’informations visuelles contradictoires l’homme moderne dans la société occidentale. L’énumération de Rimbaud et l’inventaire de Prévert…

J’ai toujours conçu mon travail comme étant la synthèse de tout cela. Comme il existe des synthétiseurs de sons, je me suis voulu un synthétiseur d’images.

Lorsque j’ai pu voyager, j’ai tout de suite été sensible au fait qu’ailleurs il existait d’autres types d’images qui ne nous parvenaient peu, mais qui appartenaient à la famille des images que j’aimais ou qui m’étaient, tout de suite, familières alors qu’elles auraient dû m’être complètement étrangères, et j’ai tout de suite désiré les intégrer à mon travail. Mais, au lieu de m’en servir comme d’un réservoir d’images « exotiques » (et qui me seraient donc restées encore, malgré tout, plus ou moins étrangères), j’ai décidé de travailler non seulement avec elles, mais aussi avec ceux qui les fabriquent.

L’apprentissage de techniques soit traditionnelles, à moins que ce ne soit des techniques traditionnelles plus ou moins ajustées aux conditions « modernes » de production, m’a permis d’entrer en contact avec d’autres logiques picturales que la mienne (je devrais dire que les nôtres). Humainement, le partage d’un même but : construire une image ou un objet dont le sens et la forme soient pertinents, m’a fait constater que les barrières du langage et celles de l’hétérogénéité des cultures s’effritaient rapidement.

Inconsciemment ce projet tient, peut-être, de préoccupations plus « politiques » (au sens large du terme). Il veut montrer qu’il existe d’autres solutions, d’autres alternatives que celles que nous avons choisies ou qui nous ont été imposées.

Un peu partout dans le monde des peuples que l’on dit déshérités (comme s’ils n’avaient ni biens matériels ni culture à transmettre) continuent de créer un art autonome tout en lui agglomérant des pans entiers de la culture occidentale. Et cela sans que cela nuise à leur indépendance, sans que cela soit une forme de soumission à plus puissant qu’eux.

Je voulais être le témoin de cela (ces résistances locales têtues et forcément marginales), mais aussi, pour mon propre compte, détourner les instruments de la globalisation : l’avion, le fax, l’ordinateur à l’usage de la différence.

Influencé par la lecture des éternels voyageurs : Jules Verne, Lord Byron, Alvaro Mutis, Nicolas Bouvier, je veux que le monde soit mon atelier, que la peinture soit une aventure, un voyage sans fin où chaque étape produit une image où mon histoire se télescope avec d’autres histoires (celles que l’on ignore). Comme il existe un usage nomade du monde, je veux inventer un usage nomade de la peinture.

« Hervé DiRosa« 

Sète le 1.8.2001

Hervé,

Voilà le texte, il a seulement été réécrit – vite fait – pour revêtir la forme traditionnelle de la demande de subvention (qui est un genre littéraire en soi, assez grotesque d’ailleurs).

Dis-moi si cela te suffit ou si tu veux que j’y travaille davantage.

Dans l’après-midi, je suis à Nîmes, mais tu peux m’appeler ce soir.

Bien à toi.

Fred

En ces temps là, mes frères !

Patrick Bouchiain ne se prenait pas pour Alain Krivine

STAGES ASSEDIC

Les trois m’auraient intéressés malheureusement, j’ai jumping.

27/02

Le métier rentre, la nouvelle ministre de la culture écoute un con (le plus grand peintre français d’après Télérama, un courtisan veule d’après ma propre expérience) lui parler de « vitraux » sans même sourciller. Le type derrière Rachida Dati fait penser à un Erik Orsenna qui aurait grossi (la gamelle) !

Rachida Traquandi, Gérard Dati et la commande publique

24/02

En fait, le type du 15/07 dont j’aime le « projet » (photographier sans appareil comme il m’est arrivé d’essayer de le faire) est une fille, ce qui ne change absolument rien, c’est fameux ! comme l’anonymous project… faire de la photo en faisant autre chose que de la photo avec la photo, c’est le seul moyen, aujourd’hui, de faire de la photo.

Ci-dessous « Black Cat » (sans appareil et avec). La photo qui a le moins de style est celle qui en a le plus

PAN ! PAN ! PAN !

Ceci dit, il y a, encore, des photos « classiques » que je trouve formidables… plutôt, il est vrai dans la catégorie dite « vernaculaire »… exemple ci-dessous…

T’as vu l’avion ?

23/02

J’ai retrouvé récemment dans mon disque (boxon) dur, pas mal de textes sur pas mal de sujets, celui-ci m’avait été commandé pour une exposition dans les « châteaux du bordelais » (à l’époque, les années 90 du siècle dernier, c’était déjà drôlement original). Bien évidemment, il ne sera pas publié et, bien évidemment, comme l’expo s’appelait Histoire de voir, pour le pognon, j’ai été me faire voir.

L’art est soluble dans la culture

            L’art contemporain n’est plus vraiment à la mode. Il est, soi-disant, attaqué de toutes parts ; on le dénonce à droite comme à gauche ; la presse se fait l’écho de cette querelle comme elle se faisait, auparavant, l’écho de la moindre manifestation qui se plaçait sous son autorité.

            Il me semble qu’il est, tout simplement, en train de s’établir, une fois encore, un malentendu et que, qui plus est, il s’agit du même que celui qui avait placé l’art contemporain au centre de tous les intérêts et de toutes les sollicitudes durant la décennie précédente. Que, en gros, ce qui est attaqué ce n’est pas l’art mais ce que l’on a coutume, à tort, d’intituler : la “culture”. Que cette notion nébuleuse, mais qui bénéficie d’un ministère, d’une pléïade de fonctionnaires à son service et d’un budget régulièrement dénoncé comme “insuffisant”, n’a rien à voir avec l’art, qu’elle en est même l’ennemie mortelle.

            La chose est plus voyante en France où l’art dépend de façon plus étroite qu’ailleurs de l’Etat et de ses subsides, cela rend les contradictions plus apparentes, mais elles sont les mêmes ailleurs. Il s’agit, en définitive, de celles qui régissent les rapports entre l’art[1] et ce qui le rend visible à l’opinion.

            L’art c’est, essentiellement, ce que fabriquent les artistes, c’est fait avec de l’intelligence, de la technique, de l’imaginaire branchés sur la réalité de l’époque. Mais, une fois le travail achevé, le résultat n’existe pas pour autant. “Ce sont les regardeurs qui font les tableaux”, on n’a jamais pris cette phrase de Marcel Duchamp au pied de la lettre et, au pied de la lettre, cela veut dire qu’un tableau que l’on ne regarde pas n’existe pas, pas davantage qu’un livre qu’on ne lit pas.

            Que l’art apparaisse a toujours dépendu de ses commanditaires, dans les temps anciens c’étaient les princes et l’Eglise, dans nos démocraties ce sont l’Etat et le marché. Pour ce faire, s’intercalent entre l’art et les “regardeurs” tout un appareil où se côtoient dans un joyeux désordre et des proportions variables : les collectionneurs, les critiques spécialisés, les conservateurs, les “sponsors”, les paparazzi et les attachées de presse, tout le personnel qui valide ou non la production artistique qui lui est proposée. C’est une opération à proprement parler politique à laquelle les artistes sont assujettis sans en avoir l’absolue maîtrise ni même le contrôle, et qui ne peut être examinée que politiquement.

            Il se trouve que, pour des raisons politiques, l’art a été au centre (tout relatif) des préoccupations des années quatre-vingts ; il a, d’ailleurs, assez bien rempli le rôle de leurre qu’on lui avait assigné et peu d’artistes se sont, à l’époque, préoccupés de la dépendance[2] dans laquelle le pouvoir et le marché les tenaient, ils ont préféré se réjouir sans vergogne de l’aubaine qui leur était offerte sans réfléchir aux dangers qu’elle ferait, tôt ou tard, courir à leur œuvre et même à leur compte en banque. Il est un dicton de marchand dont ils auraient dû se souvenir : “Les arbres ne grimpent pas jusqu’au ciel[3]”. Dans l’euphorie de l’argent facile ce n’était pas une démarche  très aisée.

            L’art s’est donc mis au service de tout ce qui lui est le plus étranger : la publicité, la marchandise, l’idéologie avant de se contenter d’en faire, purement et simplement, l’apologie.

            Les municipalités ont vite adopté (décentralisation oblige) ce mode de communication aussi éloigné soit-il de leur histoire et de leurs traditions. Bordeaux a été l’une de celles qui l’ont réalisé de la manière la plus caricaturale. En effet, pour communiquer, encore faut-il avoir quelque chose à communiquer : sa prospérité commerciale, ses investissements industriels ou ses audaces technologiques ; lorsque l’on est dépourvu en ces domaines et que l’on ne communique que de la communication, cela ne fait en définitive pas grand-chose : l’image d’une image… d’aussi peu de réalité et de consistance qu’un hologramme. Le volontarisme est de peu d’effet en l’occurrence, un château de cartes finit toujours par s’effondrer, à plus forte raison lorsqu’il est échafaudé sur du sable…

            La querelle de l’art contemporain à Bordeaux s’est portée tout entière sur la personne de l’ex-directeur du C.A.P.C., institution qui remplissait dans le domaine culturel le rôle des Girondins de Bordeaux dans celui du sport. Comme si les personnes étaient en cause et non le système, il est vrai que certains pensent à la lueur de révélations récentes, qu’Elizabeth Tessier a gouverné la France un septennat entier.… Certes le système s’est avéré financièrement discutable[4], on en a changé, tant mieux pour les impôts locaux, mais peu importe, en réalité, à l’aune de l’art. Dans trente ans on se préoccupera seulement des artistes qui ont travaillé à Bordeaux, des structures et des personnes qui les ont aidés à le faire. Peu importe donc qu’un tel ait été pithiatique ou tel autre mégalomane ou même que beaucoup aient profité d’une gestion soumise à rapport (sévère) de la Cour des comptes, le problème n’est pas plus là que de savoir si Pollock était “sympa”. Il serait, à la rigueur, dans le fait qu’une politique culturelle[5] de cette ampleur n’ait produit aucun artiste d’envergure[6], que l’animation culturelle omnipotente n’ait engendré qu’un vide artistique sans fond, que l’euphorie simulée ait stérilisé la création et que l’on n’en tire ultérieurement aucun enseignement.

            S’il fallait vraiment être cruel avec Bordeaux, son art et sa culture[7], on comparerait ce qui s’y passe et ce qui se passe à Stuttgart. Ce sont deux villes d’importance semblable, mais à l’abri de Porsche et Mercedes, Stuttgart compte soixante-dix galeries d’art qui vivent de ce qu’elles vendent et non de subventions, un musée d’Art contemporain et une Kunsthalle qui font un travail sans commune mesure avec nos maisons de la culture municipales, que ce soit au niveau local ou au niveau international ; mieux, vivent à Stuttgart quantité d’artistes de qualité qui ne sont aucunement dépendants des animateurs culturels, seraient-ils parés des plumes du paon.

            On ne peut pas construire une vie culturelle sur du vent, on ne peut pas réaliser un projet artistique en le soumettant entièrement à une idéologie de communication. On s’expose, sinon, à ce qui ne manque pas d’arriver pour peu que financièrement on ne soit pas aussi transparent qu’on le devrait, que l’on gère comme l’on gère toujours dans ces cas-là : “légèrement”.

            En méprisant toutes les initiatives “artistiques” locales, pire en les décourageant, le système choisi par l’ex-municipalité a créé à Bordeaux un désert assez semblable d’aspect à celui des friches de la rive droite de la Garonne. Elle en était comptable électoralement envers ses administrés, il semblerait qu’ils n’en aient pas tenu compte. Il ne  s’agit que d’une “affaire” comme une autre… les autorités compétentes s’en chargeront. Souhaitons-leur bonne chance ! Comme à celles qui s’occupent des Girondins, des parkings et autres bagatelles…

            Plus important que toutes ces péripéties, il faut bien avoir conscience qu’il ne faut rien attendre de l’art, surtout pas qu’il serve. On s’expose, sinon, à écouter des propos de l’intérêt de ceux que tient Jacqueline Schnabel (épouse d’artiste) dans l’agenda de Vogue : “D’une façon générale je vis beaucoup à Soho. Ce quartier est extraordinaire car il change constamment. Le dimanche surtout est très agréable car tout est ouvert même les galeries […] L’autre soir, j’ai passé une heure assise sur le rebord de la baignoire. Eh bien, ce n’était pas ennuyeux du tout[8].”

            L’art n’a rien à voir ni avec l’aménagement du territoire ni avec les brochures du syndicat d’initiative local, il n’est pas fait pour donner une vision plus claire du monde ni pour plaire.

            Ce ne serait pas forcément mauvais signe qu’Histoire de voir fasse vendre trois caisses de vin supplémentaires à ceux qui abritent cette exposition cet été, ce ne serait pas, non plus, bon signe.

            Que l’on cesse d’instrumentaliser les œuvres[9]. Pour une fois qu’il existe un domaine où l’obligation de résultat n’est pas obligatoire, on pourrait s’en réjouir.

            Que les propriétaires soient indulgents et généreux envers les artistes, exigeants aussi, puisqu’ils ne seront pas forcément payés de retour. Sans aller jusqu’à admettre que ce sont eux qui sont au service des artistes[10], qu’ils s’imaginent (Le goût n’est pas une notion immédiate) la réaction de celui qui a toujours bu du Coca-Cola découvrant un bordeaux “difficile”.

            Et encore ! Du calendrier des Postes à Richard Fauguet la distance est encore plus sidérale.

            Encore heureux !

            Tant mieux pour lui !

            Tant mieux pour l’art !

            Tant pis pour les P.T.T. !


[1] Qui est plutôt en meilleure santé aujourd’hui qu’hier et bien plus intéressant.

[2] Ils voulaient être considéré comme de redoutables anarchistes et la Légion d’honneur en prime, il était facile de les satisfaire…

[3] Que l’on peut, aussi, énoncer de cette manière : “Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse”.

[4] Il s’agissait de promotion et non de conservation, le publicitaire a un inconvénient : il est coûteux et il n’est pas soumis, comme, d’ailleurs, le personnel politique à obligation de résultats.

[5] Lorsque l’on dit politique culturelle, il faut entendre politique plus que culture.

[6] S’il en existe ce sont, bien entendu, ceux qui n’ont pas travaillé, jusqu’à présent, avec l’Institution ou qui ont travaillé contre. Nous rappelons que Luc Lauras et Jean Sabrier, par exemple, vivent encore en ces murs et que s’ils avaient bénéficié pour l’ensemble de leur carriére du budget de promotion de l’exposition de Keith Haring aux Entrepôts Laîné, ils seraient considérés comme des artistes considérables.

[7] En dehors du fait que depuis Tourny rien n’ait été construit entre ses murs qui vaillle la peine de s’y attarder malgré l’intérêt que l’on fait semblant de porter à l’architecture.

[8] Comparé à la peinture de son époux, on ne peut que l’approuver.

[9] Il n’est pas dit que les “bonnes” se laissent faire sans opposer de résistance.

[10] Faut pas pousser !

20/02

PETER & SONNY S’IMPATIENTENT

Ce n’est pas pour faire le malin, mais depuis Alias Ali (Fayard, 2013), on attend une biographie orale française.

TO A VIOLENT GRAVE

AN ORAL BIOGRAPHY OF JACKSON POLLOCK

JEFFREY POTTER, PUTNAM’S (1985)

08/02

Jean-Louis reviens !

03/02

Les temps changent donc l’église change et les représentations produites avec (Nicos Hadjinicolaou parlait à ce propos d' »idéologie imagée », Histoire de l’art et lutte des classes, Maspero, 1973, disponible en version numérique), le Christ de Séville en fait actuellement les frais. Le fils de Dieu (il faut le rappeler) se présente – cool – sous les traits d’une espèce de tapette kitsch vue par Pierre et Gilles ou Mati Klarwein. Pourquoi pas ? l’esthétique des bimbos à boobs d’Abou Dabi triomphe sur l’ensemble du globe transformé en shopping-center, aucune raison qu’elle ne triomphe pas pendant la Semaine Sainte. C’est gay, c’est fun, c’est Instagram… je n’ai rien à y redire (sinon que je n’adhére pas) ! On peut juste remarquer (regretter ?) la disparition du tragique chrétien et l’impasse faite sur l’arche de sang sur laquelle le pacte est scellé, la plaie au flanc du Christ ? tout juste un suçon !

Saint Sulpice dans le Marais

On peut, d’ailleurs, remarquer (le mouvement est le même) que la jeunesse est totalement indifférente à l’Histoire et à la manière dont elle est représentée.

Traité de savoir-voir à l’usage des jeunes générations

31/01

En avance ou en retard,

c’est, en partie, le problème.

24/01

Plus con que Starck ?

Kreiter

Plus con que Starck et Kreiter ?

Ceux qui les achètent

Jeff s’est mis à la terracotta

14/01

Aujourd’hui, Marcel Duchamp n’aurait pas le prix Marcel Duchamp.

J’oubliais…

Y QUE VIVA RACHIDA !

13/01

NEVER COMPLAIN

08/01

Je me souviens qu’en 2007, le financement du documentaire de la rénovation par Andrée Putman de la villa d’Arielle Dombasle à Tanger réalisé par Benoit Jacquot avait suscité certaine(s) polémique(s).

2023 2023 2023 2023 2023 2023 2023 2023 2023 2023 2023

31/12

Et toujours rien à la télé

30/12

10/05/2012

Onze ans… que cela passe vite onze ans !

29/12

In memoriam

cf le 07/11/2022

28/12

En ces temps-là, mes frères !

Le Lavier rouillait

Hervé trinquait

et Sarah lavait le linge

24/12

« Le premier mouvement, les enfants y excellent, est de tourner l’objet à l’envers« , Joseph Delteil.

23/12

Je n’ai jamais trop bien compris ce que fabriquait Jean-Claude Ruggirello, mais j’aime bien cette pièce, un Lee U Fan drôlatique, et ses pâtes aux artichauts poivrade aussi.

20/12

Blanckart attaque !

19/12

C’est vrai que je ne suis pas à l’affût des dernières nouveautés, mais ça fa!t un moment que je n’ai pas entendu parler de Laurent Faulon et je le regrette, c’est un artiste que j’estime.

17/12

La dernière expo de Bertrand Lavier chez Kamel Mennour c’est du jus de couilles clair… très clair.

L’Aronde de nul

14/12

Je suis bien chez Laurette !

J’suis comme chez moi

12/12

Je n’ai pas connu Daniel Abadie, mais chaque fois que son nom était évoqué dans une conversation, ce n’était pas du tout ce que j’entends aujourd’hui qu’il est mort.

Il est indéniable que les étudiants des Beaux-arts sont ignorants (Bertrand Lavier remontant à la plus haute antiquité), mais on essaie de leur enseigner ce qu’ils maîtrisent parfaitement : le monde dans lequel nous vivons (celui où personne ne maîtrise rien).

28/11

Même « faux », c’est cher !

27/11

R.I.P

TO HAVE

OR NOT

Larry Fink est mort. Franchement, c’est dommage, c’était, depuis longtemps (la fin des années 70), l’un de mes photographes préférés aussi juste au sein de la jet-set (on reconnait Georges Plimpton à l’arrière-plan du cliché ci-dessous), même s’il lui fallait s’enfiler 3 ou 4 gin-tonic avant de s’y plonger, qu’au Blue Horizon de Philadelphie (plutôt bière).

14/11

Le coyote a cessé de japper

Michel Giroud est dans la grande prairie

11/11

Tout petit, Richard Long aimait les paysages

Un ami héroïnomane de vocation me le répétait souvent : « Le Ricard est une drogue dure ».

Ça se vérifie !

06/11

Fuck like an angel !

31/10

L’absence est la forme la plus pure de la présence

James Joyce

13/10

Ceux qui nettoient

Ceux qui salissent

A moins que ce ne soit l’inverse…

07/10

Retrouvé la trace de Jean-Louis Herrero, il habite Libourne – peinard – et Saatchi s’occupe de lui !

A la tienne Loulou !

Le gratuit, c’est ce qu’il y a de plus cher.

26/09

Le coup du reflet, ça marche à tous les coups

03/09

Il y a l’Art et puis il y a l’ART

24/08

Patrick Saytour est mort, nous avons fait partie de la même galerie, dans les années 80, il utilisait la même bimbeloterie Made in Barbès que Présence Panchounette, mais avec élégance et « distinction » (ce qui est un comble). Curieusement, sa disparition n’a pas eu beaucoup d’écho dans le milieu (alors qu’il semblait être le support/surface le plus proche de Claude Viallat), peut-être parce que sa production est très hétéroclite, peut-être parce que sa trajectoire a zigzagué, peut-être parce qu’il s’était replié sur Aubais et n’en bougeait guère, peut-être pour des raisons que j’ignore. Quoi qu’il en soit, c’est dommage.

03/08

Leonor Fini

fait la planche

à la plage

01/08

Au lieu de faire une connerie au Mobilier national

Brigitte et Bernard auraient mieux fait d’aller chez Mondial Moquette

29/07

Claude Rutault

Son œuvre africaine est mal connue,

ce qui n’empêche pas de la considérer.

28/07

Ce qui est dit est dit (par Ben), pour l’orthographe, c’est une autre paire de manches…

15/07

Je trouve ça (l’idée et sa réalisation) formidable ! (le type est éclectique), bien meilleur, en tous les cas, que des tas de bidules encombrant les galeries.

07/07

« Sa peau était d’une blancheur obsolète, avec de fins petits bracelets bleus à proximité des poignets, ainsi que des tétons. Elle ne portait jamais de soutien-gorge et montrait volontiers ses petits seins en public », Stéphanie Moisdon vue par Arnaud Viviant (La vie critique, Belfond, 2013). Ce n’est pas très bien écrit, mais c’est plutôt ressemblant, ce qui l’est moins, en revanche, c’est la page suivante (89) :

« Stéphanie avait été mise en examen pour pédopornographie, rien que ça dans le cadre d’une exposition organisée en 2000 à Castres (sic). Une association d’extrême-droite (tout au moins catholique) avait porté plainte, et le doyen des juges d’instruction, le juge Cauchon (Ah !), ça ne s’invente pas (peut-être un peu), proche de l’extrême-doite (Twist again au Vatican), ça ne s’invente pas non plus, avait ouvert une enquête. Il avait fait notamment (ç-à-d, « entre autres ») fait rechercher par Interpol (il est con ce Cauchon) un certain Robert Mapplethorpe, photographe de son état, mort du sida en 1989, pour une photo outrancière de son pénis dans une exposition que des enfants auraient pu voir (forcément, c’était le sujet même), même si le rectorat de Castres (sic-sic) avait dessiné pour l’exposition un parcours pédagogique (mon cul !) à l’intention des groupes scolaires. »

Il se trouve que j’ai vu l’exposition en question (en fiction ?) : Présumés innocents à Bordeaux en 2000 accompagné de ma petite-fille aînée (cinq ans à l’époque), je ne saurais présumer ce que voit un enfant (« Ils dansent », m’avait-elle fait remarquer à propos de deux personnages de Paul McCarthy qui, à mon avis, faisaient plus que danser, je ne saurais présager ce qui peut les choquer ou bien les traumatiser, mais j’ai trouvé qu’il était de ma responsabilité d’adulte de faire l’impasse sur les images d’Elke Krystufek (en accès libre). Que les partisans de la liberté endorment leurs bambins avec les vidéos de l’artiste autrichienne et qu’ils aillent se faire enculer ensuite… mais qu’ils ne se plaignent pas si leurs rejetons se roulent par terre, la bave aux lèvres pour un oui ou un non (surtout un non).

25/06

GIRLS ! GIRLS ! GIRLS !

Sfarr et ses élèves

22/06

Remember Cueco

21/06

FORMIDIABLE !

19/06

J’ai fini par retrouver (cf le 17/05) le compte-rendu (titré Giving backsides upfront billing dans le New York Times du 20 avril) de l’expo organisée par quatre « art dealers » chez LGDR,  East 64th St.

Something preposterous is turned the wrong way. It puts up front what belongs in the back. It repositions the posterior as anterior.

Cul par-dessus tête en quelque sorte

12/06

CATILLAC

Et toujours rien à la télé !

11/06

Artiste d’UNA œuvre

09/06

BABOU

08/06

Conférence sur le rire

Une heure et demie, c’était peut-être beaucoup !

07/06

IDRISS B

Quand y’en a pour UN
y’en a pour TOUS

06/06

J’aime bien les tampons de Carmela Gross

Et puis David Hammons, bien sûr, mais

il ne faut pas croire qu’accrocher, c’est facile.

05/06

De temps en temps, il faut rappeler aux admirateurs 
de Jeff Koons que ce qu’il fabrique n’est pas « joli ».

04/06

Dommage ! 
Hans Peter Feldmann est mort

Et toujours rien à la télé…

24/05

Arnaud Labelle-Rojoux
Galerie Loevenbruck
25/05 – 29/07

14/05

LES ARTISTES ACTUELS SONT LES ANIMATEURS CONTEMPORAINS 
FUN ! FUN ! FUN !
L’ART D’AUJOURD’HUI, C’EST LA VIE DE MAINTENANT
FUN ! FUN ! FUN !

Prochainement au Capc

Prochainement au Capc

Cette année au Capc, une Nuit européenne des musées exceptionnelle se déroule en deux temps forts. Une première partie de soirée à vivre en solo, entre amis ou en famille pour découvrir les expositions en cours, assister à une performance ou profiter des nombreuses propositions de visites et ateliers à destination de tous les visiteurs et toutes les visiteuses. Puis, dès 21h, le Capc se transforme en véritable salle de bal pour une soirée festive et déjantée en clôture de l’exposition Barbe à Papa : c’est le BARBABAL. Dress code : Freaks et Barbe à Papa. Venez costumés !

Programme : Drag shows, défilé sauvage, performances, concours de décoration de gâteaux, performance culinaire, acrobaties, piñata, concerts et DJ set.

Avec Elips, Prudence et Bergamote du collectif drag la Familips, De La Syphilis, De La Beuhchaire, De La Saboté·e, Axxe & Crabe du collectif drag Maison De La, DJ Donna, Kalika, Noam Sinseau, M3C, Leomi Sadler, Caique Tizzi.

Samedi 13 mai – Nuit européenne des musées, partie 1
18h – 23h : Visites, ateliers, jeux, performance

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Photo Katarzyna Perlak

Performance Casting ! 
par Harilay Rabenjamina

18h
Sur réservation en ligne : Cliquez ICI

Casting ! prend la forme d’un concours de talents tel qu’on peut en voir aujourd’hui dans des émissions comme « The Voice ». Harilay Rabenjamina propose de créer une fiction autour d’une compétition pour mettre en lumière la manipulation des corps et des histoires des candidats et candidates.
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Photo Amélie Hétier

Exposition Monstre-moi ces jouets
par les élèves commissaires de l’exposition

18h – 19h

Les élèves commissaires des classes de CM2 de l’école élémentaire Schweitzer et de 6e du collège Grand Parc de Bordeaux vous accueillent dans l’Atelier du regard pour vous présenter leur exposition Monstre-moi ces jouets conçue en écho à l’exposition Barbe à Papa.
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Photo Amélie Hétier

Atelier de sérigraphie
par L’Insoleuse et les lycéens médiateurs

19h – 21h

L’équipe de l’atelier de sérigraphie L’Insoleuse, qui a accompagné les élèves du lycée Philippe Cousteau dans la réalisation de Tshirts sérigraphiés pour la Nuit européenne des musées, propose un atelier d’initiation à cette technique d’impression sur papier au sein de l’espace ludique de l’exposition Amour Systémique.
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Illustration Thibault Mahieux

Visites à croquer
Duo parent-enfant, à partir de 4 ans

18h – 23h

Participez en famille à une visite parent-enfant couplée à un temps de pratique artistique au sein de l’exposition Jean Sabrier, Ce qu’on ne voit pas.
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Illustration Thibault Mahieux

Jeux de piste Musée du Futur
avec les ados de GPinten6T

19h – 20h

Suivez les ados de GPinten6T pour découvrir dans quel endroit insolite du musée seront enfouies les quatre capsules temporelles créées par Guillaume Segond dans le cadre des 50 ans du musée.
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Samedi 13 mai – Nuit européenne des musées, partie 2
21h – 1h30 – BARBABAL. 
Venez costumés !
Dress code : Freaks et Barbe à Papa

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Photo MC Monin

Maitresses de cérémonie : Elips, Prudence et Bergamote du collectif drag la Familips 

21h – 1h30

Emmenées par Elips, les drag-queens de la Familips seront les maitresses de cérémonie du BARBABAL. Elles orchestreront le défilé sauvage, le concours de décoration de gâteaux et performeront dans la nef toute la soirée.
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Photo Amélie Hétier

Atelier de maquillage pour le BARBABAL
par les étudiants de l’école Silvya Terrade

20h – 22h

Les étudiants de l’école Silvya Terrade vous attendent au 2e étage du Capc pour vous proposer le maquillage de votre choix avant de fouler le dancefloor du bal costumé. N’oubliez pas le thème de la soirée : Freaks et Barbe à Papa. 
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Photo Barbara Fecchio 

Concours de décoration de gâteaux
avec Leomi Sadler

21h30 
Sur inscription en ligne : Cliquez ICI

À l’occasion du BARBABAL, le Capc organise un concours de décoration de gâteaux participatif ouvert à toutes et tous ! Venez présenter votre chef-d‘œuvre pâtissier et célébrer en public vos talents culinaires lors de cette soirée exceptionnelle. Concours avec jury et prix à la clé !
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© DR – Portrait de Noam Sinseau

Défilé sauvage

22h15
Inscriptions sur place

Préparez-vous pour le défilé sauvage du BARBABAL ! Chacun et chacune est invitée à participer à ce défilé. Le jury récompensera les tenues les plus flamboyantes de cette soirée de bal costumé freaks.
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Expositions en cours

Jusqu’au 14.05.23

Jusqu’au 03.09.23

Jusqu’au 28.04.24

Jusqu’au 05.01.25

Jusqu’en 2024

Jusqu’au 17.09.23

Contact
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Partenaires : Les Amis du Capc, Cultura, Banque Palatine, CIC, Lacoste, Château Haut Selve, Château de Camensac, Unikalo, Hôtel de Normandie.
Partenaire institutionnel : Direction régionale des affaires culturelle de Nouvelle-Aquitaine

11/05

J’aime bien ce que fabrique ce type

08/05

Je ne me souviens plus de la date du collage, en revanche, il est à vendre (faire offre à Frédéric Roux 14, rue Alexander Taylor 64000 Pau).

Philippe Sollers, Portrait du joueur (Gallimard, 1987)

VENDU

07/05

Une importante exposition sur le monde « vu de derrière » se tient actuellement aux Etats-Unis et, comme un con, j’ai égaré le compte-rendu du New York Times !
Tant pis pour moi.

Ça me dit quelque chose…

05/05

MOI PAR BEN

04/05

Aller écouter Jay-Z (Le Monde) f(er)ait partie du job de ministre de la culture !

Sans commentaire

13/04

J’adore !

Et j’adore davantage encore quand les institutions balancent le pognon par les fenêtres.
 Mondes nouveaux : 10 millions d’euros par an sur trois ans…

23/03

Evidemment, je n’ai jamais pu exposer aux autorités mon projet sur l’enseignement aux Beaux-Arts dont le texte complet est disponible plus bas (17/02/2016), c’est, sans doute, la raison pour laquelle je n’ai jamais été recruté, ni comme directeur, ni comme professeur d’une quelconque école.

Villa Arson

sous la pression des élèves,
les méthodes ont radicalement changé,

les profs, quant à eux, sont dubitatifs…

21/03

Il m’a amusé de retrouver les quelques lignes ci-dessous, elles sont extraites d’un projet sur l’enseignement dans les écoles des Beaux-Arts… elles datent d’il y a plus de 30 (trente) ans !

« Les relations entre élèves et professeurs doivent radicalement se démarquer de la caricature grossière des rapports humains tels qu’ils se définissent dans une école. Il faut en terminer avec le tutoiement obligatoire, toute familiarité déplacée, toute sympathie feinte pouvant aller, dans le pire des cas, jusqu’au harcèlement sexuel et à l’abus de pouvoir pour en revenir au simple respect mutuel de l’élève et du maître. »

Evidemment, elles ne changeront en rien la manière dont je suis considéré : une sorte d’effroyable prédateur… qui n’a jamais rien essayé d’attraper !

12/03

28/02

Dans les années 90, j’ai été artiste-invité à la Villa Arson, à cette époque Ghada Amer y était étudiante. Dans un supplément des Inrockuptibles, Ingrid Luquet-Gad lui fait dire que la Villa était « une école de peintres, c’est à dire alors une école de garçons ». Je ne vois pas le rapport, d’autant plus qu’à l’époque, la peinture n’était pas très prisée par les autorités (Philippe Mayaux rangeait ses tableautins dans une armoire pour ne pas être trop moqué par les fans de l’installation). Une dizaine d’années plus tard, je l’ai revu à New York où elle s’était installée… « Je coche toutes cases moins une », m’avait-elle confié : « Je ne suis pas homosexuelle ». Elle serait depuis devenue, toujours d’après Ingrid Luquet-Gad, « une des grands voix du féminisme intersectionnel ».
Invitée à donner une conférence à la Villa Arson, les élèves l’on trouvée un peu molle du genou sur la question du « genre ». Pareil pour Jean-Luc Verna ! Il lui a fallu autant de courage pour déclarer « Je ne suis pas fier d’être homosexuel » qu’il lui en a fallu pour l’être envers et contre tous.

26/02

Pierre et Gilles, je veux bien,
mais James Bidgood tout de même…

22/02

Copyright/Copywrong

L’épiderme de l’Est

Valerie Solanas

18/02

Trompette sur un crâne

11/02

Je n’y manquerai pas

04/02

David Hockney is watching you

Chiqué !

Selon Giacomo Leopardi, le plus grand plaisir nous viendrait de l’illusion… quid de la désillusion ?

03/02

L’art contemporain tardif n’est pas différent des autres objets dans un monde où l’excès d’informations va de pair avec la disparition de l’Histoire, à peine né, il porte en lui les germes de l’obsolescence programmée.

31/01

Il n’y avait pas grand chose à voir, mais le repas de vernissage était sympa.

Le problème, c’était le retour… un cauchemar !

Je suis en train de lire les Ecrits sur l’art moderne d’Aragon (dernier virtuose de la langue française) et de (re)lire les Considérations sur l’état des beaux arts de Jean Clair (qui écrit comme Régis Debray). Les deux tournent autour de la ressemblance, c’est à dire du réalisme, comme les Indiens autour du convoi… vaste sujet ! et sans issue, le réel de l’œuvre étant bien autre chose que le réel-réel qui bouge comme le sujet (serait-il une nature morte, en anglais : Still Life), comme le modèle. Et, en l’occurrence, le portrait, officiel de préférence, est un sujet d’expérience plus convaincant que les raisins de Zeuxis (les oiseaux sont des cons !). De Velasquez (Philippe II) à Hucleux (François Mitterrand), l’éventail est large et les techniques variées, le problème supplémentaire étant que les modèles vivants sont susceptibles d’approuver (ou pas), de se reconnaître (ou pas). Sur cette question, j’avais encore présent à l’esprit Je reste roi de mes chagrins de Philippe Forest dont le sujet central est le portrait de Winston Churchill par Graham Sutherland, Madame Churchill a fini par brûler le tableau après que son mari ait déclaré que c’était un « exemple remarquable d’art moderne ». La reine Elisabeth a été plus courageuse en posant 19 mois pour Lucian Freud qui ne l’a pas ratée… la  couronne plantée a posteriori pour ne pas qu’on la confonde avec une septuagénaire ordinaire est grandiose !

J’ai été confronté à cette situation une seule fois, en tant qu’initiateur du projet Les Muses de Didier Paquignon, dans un premier temps, en tant que « victime » ensuite et je dois dire qu’à la vue de mes pectoraux flapis et mes abdos cavalés, il m’est arrivé de trouver que j’avais eu une idée à la con.

Il ne faut pas confondre renaissance et restauration.

Ceux qui savent encore (peindre – dessiner)/ceux qui croient encore savoir (peindre – dessiner)/ceux qui ne sauront jamais (peindre – dessiner).

Au Salon des ressemblants

Thomas Lévy Lasne compose son équipe

2022

19/01

L’utilité de l’art contemporain
n’est plus à prouver,

elle se vérifie en permanence,
tout comme celle de la mode.

18/01

Mona Chollet m’est très sympathique (j’aime bien les grandes bringues pas sexy dans son genre), je me suis donc procuré D’images et d’eau fraîche qu’elle vient de publier chez Flammarion. Comme son nom l’indique, il y est question d’images et Mona Chollet a la même passion que moi pour les images, elle les collectionne, au besoin, elle les vole (comme moi). Les reproductions sont assez nombreuses, pas mon genre (mais à chacun son sale goût) ; le choix d’en reproduire certaines sur une double page est, souvent, maladroit (il faudrait démonter le livre pour les voir entières), quant au texte, il se lit très facilement, mais ne casserait pas trois pattes à un canard. En réalité, on est en présence d’un livre sympa, mais parfaitement dispensable, le genre qu’un éditeur ne peut pas refuser à un auteur, surtout si celui-ci est une grande bringue sympathique ayant eu quelque succès. Mona Chollet n’est pas Annie Le Brun (nobody’s perfect), en revanche, D’images et d’eau fraîche est le cadeau idéal pour faire croire à une femme plus ou moins féministe, un peu bobo/un peu baba que vous êtes sympa et la niquer par surprise une fois qu’elle a un coup dans l’aile.

Méfi !

10/01

Richard Long s’énerve

09/01/2023

Le Prince a observé l’origine du monde

et puis, le Prince l’a peint

2022 2022 2022 2022 2022 2022 2022 2022 2022 2022 2022

26/12/2022

« La vulgarité, c’est ce que font les autres » (Oscar Wilde)


24/12

« Il faut prendre garde à qui est sot et travailleur, car il ne provoquera jamais que des désastres », Kurt von Hammerstein.

Il est où ce putain de sapin ?

23/12

Plus que quelques heures pour acheter un Présence Pa(s)chounette authentique

22/12

Signé Pinau(lt)chio

Faudrait quand même être couillon pour croire à de tels enfantillages
alors que tout est expliqué depuis le 07/08/2019,
rubrique Permanence Panchounette.
(cf ci-dessous)

07/08/2019

Bien évidemment, une « œuvre » de Présence Panchounette, ce n’est pas seulement deux objets kitsch posés sur une console dorée, n’importe qui peut le faire (et parfois mieux que ceux qui s’y appliquent), des nains en pagaille ou du papier peint collé à l’envers. Personnellement, je peux faire mille et une pièces de ce genre en une seule année.
Etrangement, tous ceux qui s’essaient à singer la singerie échouent régulièrement dans leurs tentatives. On peut, ainsi, déceler dans certaines pièces « inédites » ou « rarement montrées » des  défauts se rapprochant des figures maladroites produites par « les paresseux, les ignorants et les crédules » dont parle Paul Valéry.
Prenons pour exemple « L’abstraction mène à tout » (légèrement antidatée 1979 par mes soins), propriété du Frac Midi-Pyrénées. Elle se compose d’une toile sur laquelle j’avais tracé à la peinture noire ce qui est censé figurer un Franz Kline, comme je suis à peu près aussi doué en dessin que je le suis en musique, le Kline est vaseux. Sur cette toile est suspendue une applique (achetée, je m’en souviens, cours d’Alsace et Lorraine), le « combo » est censé mettre l’accent sur la contamination de l’art abstrait le plus radical par le décoratif, ce qui était pertinent dans les années 80, beaucoup moins aujourd’hui où la chose est admise sinon recommandée.
J’ai vu apparaître récemment, sur le site d’une galerie parisienne, une œuvre attribuée à Présence Panchounette que, personnellement, j’ignorais, elle se compose d’une toile et d’une applique (une œuvre électrifiée n’est pas forcément lumineuse) ; sur la toile sont scrupuleusement recopiés les mêmes coups de pinceau censés figurer le même Kline alors qu’il aurait été plus facile (je ne dis pas plus crédible) d’aller sur Internet et de s’appliquer (mieux que je ne l’avais fait le siècle dernier) à reproduire un Kline différent (il n’en manque pas).

Kline d’œil
Nous appellerons cette figure : la variation servile.
Nous étudierons prochainement la multiplication des nains.

L’abstraction mène à tout

Recopier ne sert (presque) à rien

21/12

Gilbert Lascault est mort, c’était un critique dans la lignée de Jurgis Baltrusaitis, il s’intéressait aux franges, aux marges, aux curiosa qu’il collectionnait ; ce qui ne l’a pas empêché d’écrire sur des artistes plus conventionnels allant d’Alechinky à Zadkine.
Je me souviens qu’en 1994, il avait dirigé la thèse sur la « représentation du crime dans l’art au 19° et a 20° siècle » de Jacques Soulillou.

Lascault dans sa grotte

19/12

J’aime bien cette œuvre d’Anne Deguelle, en vente 100 euros (encadrée) sur le site de la galerie Dix9 Hélène Lacharmoise.
Elle lui ressemble.
J’aime bien que le cadre vaille aussi cher que l’œuvre.
A Paris, nous avons été voisins plus de vingt ans, je crois bien que nous ne nous sommes jamais parlé, mais nous nous sommes souri quelquefois.

Je suis en r’tard !
Je suis en r’tard !
Je n’ai pas le temps d’vous dire au-revoir !

17/12

J’ai trouvé (en solde… 4 euros) Qu’est ce que l’art français ?  de Bernard Lamarche-Vadel, catalogue de l’exposition éponyme qui a eu lieu au Crac Midi-Pyrénées en 1986 et qui réunissait onze artistes : Martin Barré, Jean-Pierre Bertrand, Erik Dietman, Robert Filliou, Gérard Garouste, Gérard Gasiorowski, Jean-Olivier Hucleux, Pierre Klossowski, Roman Opalka, Jean-Michel Sanejouand et Jacques de la Villeglé. Les artistes sont tous morts (sauf Garouste), le Centre d’art a disparu (littéralement disparu !), Pierre-Jean Galdin, son directeur, est à la retraite et semble avoir quelques difficultés à trouver un nichoir “socialiste”.  Ne restent donc plus que mes souvenirs de l’expo, elle m’avait semblé assez étrange, et le catalogue itou. Bizarrement, Lamarche-Vadel est plus clair (et net) à l’oral* qu’à l’écrit et il m’a fallu attendre l’avant-dernière page du texte sur de la Villéglé pour dresser l’oreille : “Car au fond l’œuvre réelle de Villéglé consiste beaucoup plus dans la promenade, dans la part invisible d’un regard porté sur le monde, qui est l’objet d’une haute tradition depuis Rousseau en passant par Victor Hugo de Choses vues, jusqu’au Piéton de Paris de Léon-Paul Fargue.”
C’est juste, ce qui l’est encore davantage, c’est la fin de la “promenade” (en trottinette, on ne se promène pas) et la disparition d’une ville où il était possible de le faire… dans le même ordre d’idées, j’ai récemment relu Les Lumières du zinc de Robert Giraud (Le Dilettante) avec beaucoup de plaisir, mais aussi avec le même sentiment (une douce mélancolie) d’appartenir à un monde qui n’existe plus, celui où l’on pouvait vendre son appartement (cause départ) en collant une affichette sur une gouttière… rue Oberkampf, mais aussi, ailleurs.

* dès les premiers instants de cette intervention, Lamarche-Vadel qualifie de “honteuse” l’exposition Pour finir en beauté qui a définitivement assis sa réputation de prophète et lancé la carrière d’artistes effectivement “honteux”.

Gil Wolman

15/12

Pour fêter Noël

Kamel Mennour ouvre un nouveau lieu

Et toujours rien à la télé…

09/12

J’ai feuilleté Déjeunons sur l’herbe de Guillaume Durand, donné comme un essai sur Manet ; en réalité, une 
recueil (rime avec cercueil) d’articles sur quelques artistes contemporains qu’il a fréquentés ou bien collectionnés. C’est paresseux et superficiel (comme il a la réputation de l’être), à peu près du niveau de Beaux Arts Magazine (il dîne avec Bertrand Lavier et Gloria Friedmann en Bourgogne et ne retrouve pas son chemin dans le noir… Waouh !) ; encore une fois le jury du Renaudot s’est distingué par la nullité de son (entre-)choix ; ce qui reste, néanmoins, revigorant chez eux, c’est l’absence de vergogne dont ils font preuve : on vous emmerde… tranquilles, allez-donc vous faire foutre !
Si l’on veut apprendre quelque chose sur Manet, il faut lire l’essai que lui a consacré Georges Bataille, introuvable chez Skira où il a été publié en 1955, il est disponible à l’Atelier contemporain pour 7,50 €, on peut donc en acheter quatre pour le prix de la daube de Durand.

Déjà, le quatrième de couv’, assez incertain,
est rédigé dans une langue approximative.
Le reste est de la même étoffe…

03/12

Que la lumière soit
et la lumière fuit !

C’est du Roux, pillons !


Je ne comprends pas… un type que je ne fréquente pas et qui me trouve infréquentable !
Ça me rappelle Manuel Carcassonne affirmant qu’il était impossible de travailler avec moi alors qu’il n’avait jamais travaillé avec moi.

Ça, au moins, je peux comprendre

02/12

Aloha !

Suzanne Tarasieve a découvert un jeune artiste,
elle implore les divinités qu’il n’ait pas signé ailleurs

Va-Va-Vroom !

On n’arrête pas le progrès !

01/12

C’est fou le nombre de gens qui savent tout (à mon propos) et qui ne disent rien (à mon sujet).

Voir une pièce* que l’on a imaginée**, réalisée puis offerte à un ami
passer en vente publique*** est toujours un déchirement.

Lorsque, en prime, elle est authentifiée par un “collectif”
n’existant plus depuis trente-deux ans,
les larmes vous montent aux yeux.

* manque l’embouchure de la trompette
(on en trouve à moins de 10 euros sur Musicstore) !
Le crabe et la plaque n’étaient pas placés aussi “bêtement”,
mais bon, pour 10 000 €, on n’a plus rien de formidable.

** d’après les Incohérents

*** J’espère qu’il a mis un prix de réserve…
ou qu’Eric Fabre est au courant.

30/11

Et un dernier pour la route !

Belle pièce !

Je me remercie de l’avoir faite
(sans compter que je l’ai offerte*).

* pour une vente au bénéfice des “sinistrés” des quais de Seine.

29/11

Plus besoin de commentaires…

Rien que du bonheur !

24/11

Mille cons moins un, ça doit pouvoir se trouver

Et un Valloton pour le même prix

23/11

Enchères record

Pour 9 millions d’euros
u
n Georges De La Tour

attribué à l’Emir du Quatar

17/11

Frédéric Roux (1947 – ) : Claudion (1738 – 1814) sur Alessandro Mendini (1931 – 2019)

16/11

“Un art sans présence, c’est de la décoration. Je suis toujours allé dans ce sens” (Pierre Soulages). Oui, mais lequel ?

15/11

Avant même la page noire de Vie et opinions de Tristram Shandy gentilhomme (1759)…Utriusque Cosmi Maioris scilicet et Minoris Metaphysica, Physica, atque Technica Historia, Robert Fludd (1617).

BLACK IS BLACK

11/11

Je ne veux pas me la péter, mais je suis – aussi – un photographe considérable.

Qui plus est, sans même toucher l’appareil

10/11

En cherchant tout autre chose in Au jour le jour, je suis tombé là-dessus…

Et un dernier pour la route !

07/11

Gros succès sur les réseaux sociaux du canapé de Florence Knoll devant une toile de Soulages (Présence Panchounette, 1986) et puis pataquès !
Comme toujours avec Présence Panchounette, au départ, c’est simple, net et précis avant de tourner merdique complet !

Essayons d’y voir un peu clair (sic) : en 1986, Jean-Marc Ferrari, Conseiller régional artistique Midi-Pyrénées, souhaitait que Présence Panchounette “intervienne” sur la collection du Frac. J’ai l’idée de choisir une certain nombre d’œuvres, de les classer en trois catégories (chic/bobo/baba) et de les montrer dans un environnement “domestique”. L’exposition aura lieu au Centre Culturel de l’Albigeois plus ou moins maquillé en trois surfaces immobilières différentes ; elle sera accompagnée d’un catalogue, détournement d’une revue de décoration, aujourd’hui disparue, Décoration internationale. Les trois textes (Le Règne des lumièresLe Décor comme spectacle et Le Retour du banal) sont un montage de phrases toutes faites tirées de ces mêmes magazines, signées de pseudonymes (Dominique Castéran, Maryelle Lajaunie et Nadine Stemmer) ; j’ai également écrit un texte théorique : L’air du vide ou Le mode est à la mode, que j’ai faussement attribué à Jacques Soulillou (Christian Bernard me confiera qu’à son avis ce n’était pas son meilleur texte, pour ma part, je le trouve encore plus pertinent aujourd’hui qu’il ne l’était avant-hier) ; les photos sont de François Lagarde (RIP). Les meubles (y compris ma moto), les bibelots ont été récupérés à droite, à gauche ou bien loués à un excellent magasin de design toulousain, tenu à l’époque par Jean Galvani ; le tout est complété par quelques publicités, hélas à mes yeux, essentiellement “culturelles”.
Les artistes exposés ont été mécontents (sauf ceux qui n’ont pas su et ceux qui n’ont pas vu où pouvait bien se situer le problème), Bernard Dufour (RIP) – scandalisé – a écrit une lettre d’insultes à ce propos, je crois savoir (propos rapportés) que Soulages (RIP) n’avait pas été choqué, plutôt amusé. L’exposition, quant à elle, sera un succès avant de devenir “mythique”.

De gauche à droite :
l’auteur, Brigitte Rambaud et Jean-Marc Ferrari

Une autre version de ce qui était devenu la “pièce” (rappelons que c’est juste un canapé design devant une peinture abstraite, soit une configuration banale dans un appartement bourgeois) sera montrée par la Galerie de Paris, le “Soulages” n’est pas un Soulages (il a été peint par Luc Lauras), le canapé a été remplacé par la chaise longue de Le Corbusier, c’est cette version qui sera montrée Garage Cosmos à Bruxelles (avril – juin 2018), lors d’une exposition : Ceci n’est pas une exposition de Présence Panchounette à laquelle je n’ai pas participé (si ce n’est, en son temps, en étant l’auteur de 90% des pièces exposées).

Anecdote amusante (pour détendre l’atmosphère où l’on sent les récriminations poindre le bout de leurs narines), du 17 octobre 1998 au 21 février 1999 a eu lieu au Musée d’art moderne de Lille une exposition intitulée “L’envers du décor. Dimensions décoratives dans l’art du XXe siècle”. Joëlle Pijaudier-Cabot, la conservatrice du musée, commissaire de l’exposition, m’avait contacté pour me demander la permission de “remont(r)er” la fameuse pièce, je lui avais répondu que cela ne devait pas comporter beaucoup de difficultés, il suffisait d’accrocher un Soulages et de placer devant un canapé de Florence Knoll.
Surprise ! Invité à la présentation presse, j’avais pu constater que le canapé original avait été remplacé par un canapé style Habitat et que le Soulages avait été remplacé par un monochrome… blanc ! œuvre d’une artiste monochroïde locale. L’œuvre en perdait beaucoup de saveur, interrogé à ce sujet, j’avais déclaré qu’à mes yeux la dite œuvre était un faux (Présence Panchounette), mais qu’en revanche, je pouvais en réaliser une “vraie” sur-le-champ, il suffisait pour cela d’installer le canapé Habitat devant la toile de François Rouan accrochée dans la même salle (ce qui, évidemment, ne sera pas fait). Evidemment aussi, Joëlle Pijaudier-Cabot me qualifiera d’emmerdeur (ce qui pour un conservateur, censé conserver l’intégrité des œuvres, est un comble) et j’apprendrai qu’elle avait demandé à Soulages la permission de (re)produire la pièce ! Le maître de l’ultra-noir avait dû trouver que la plaisanterie était un peu longue (traîner en longueur, il en connaissait pourtant un bout, le bougre) et le lui avait interdit.
En tous les cas, il suivait, il connaissait et il avait compris l’idée.

Question : Je voudrais savoir, Monsieur Soulages, comment vous avez réagi à l’exposition de Présence Panchounette en 86 ?

Pierre Soulages : De qui ?

Question : De Présence Panchounette. On avait installé devant une de vos toiles, qui d’ailleurs, je pense, ressemblait énormément à celle-ci, un canapé en cuir noir, et cela créait une sorte de rivalité.

Pierre Soulages : C’était de l’ironie, je pense.

Question : Vous l’avez vue ?

Pierre Soulages : Oui. Oh, vous savez, on peut tout faire dans ce genre, et tout refaire, si c’est oublié. On peut mettre des moustaches à la Joconde, ça a été fait ; on peut mettre une barbe à la Vénus de Milo, ce qui avait été fait une trentaine d’années avant les moustaches à la Joconde, ce qui n’est pas le contraire, on peut toujours faire des choses comme ça. Toutes ne sont peut-être pas du même ordre. D’ailleurs Présence Panchounette fait des choses intéressantes, parfois intentionnellement reprises de choses très anciennes : « trompette sous un crâne », par exemple. On peut voir exactement la même chose dans le catalogue des « Incohérents » en 1890…

Pour accompagner l’exposition, BeauxArts magazine avait publié un supplément (meilleur marché que le catalogue et pouvant en faire office), je ne me souvenais pas avoir été convié à répondre à la question : « L’œuvre d’art contemporain peut-elle être décorative ? » avec une constellation de spécialistes (Jean-Yves Jouannais, Jeff Koons, Michel Onfray, Bertrand Lavier, Valérie Belin, Zoé Valdés, Pipilotti Rist et Harald Szeemann). Je m’y étais montré aussi décevant que d’ordinaire : “Un coup de lé jamais n’abolira le bazar ! Depuis que l’art est devenu l’emblème des démocraties totalitaires, toute la vie des sociétés dans lesquelles règnent les conditions modernes de représentation s’annonce comme un immense défilé de décors. Toute tentative pour lui éviter ce destin malheureux est vouée à l’échec. Lorsqu’ils ne sont pas ensembliers pour résidences secondaires, les artistes, aujourd’hui, sont décorateurs d’Etat. Ils se satisfont, d’ailleurs, de cette fonction comme si elle était inévitable. Plus qu’au sujet l’heure est aux objets qui sont, comme chacun sait, plus que le reste, porteurs d’humanité.”

Trente ans à radoter !

Pour clore ce dossier, la couverture du supplément de BeauxArts magazine était l’œuvre de Lilly van der Stokker qui continue (en 2022 !) d’associer jolies peintures/meubles sympas aux quatre coins de la planète arcontemporain. A la fin du siècle dernier, elle était soutenue par les Savonaroles bourguignons : Eric Troncy & Xavier Douroux (RIP) qui avaient trouvé le moyen de ne pas citer Présence Panchounette dans leur texte promotionnel pourtant tranché en deux par le photographie pleine page de l’œuvre dont il est question depuis un bon moment… Knoll/Soulages.

En me penchant sur le sujet plus que je n’aurais jamais pensé le faire (ce n’est plus vraiment un problème, ce qui est fait est fait et ce qui est bien fait l’est encore davantage) et pour le rendre plus confus, j’ai trouvé cette image, réalisée par un photographe toulousain (Rémy Gabalda) que je ne connais pas… je ne sais pas d’où cette image sort, je ne sais pas quel est son but ni son usage et je ne retrouve plus à quelle date elle a été produite (à mon âge, ça commence à faire, hein !), bien après Albi & Villeneuve d’Ascq, mais nettement avant la mort de Soulages.

Le canapé me semble de plus mauvaise qualité que l’original
Je ne saurais me prononcer sur l’authenticité du Soulages
(c’est pas très dur à faire… hormis le châssis)

Bon ! maintenant le Black Master est mort. Les hommages n’ont pas cessé de pleuvoir des plus hautes instances de l’état jusqu’aux pages Culture des quotidiens régionaux, sans parler de ceux “des maladroits, des ignorants et des crédules”  protégeant leurs œuvres qui n’en sont pas et n’en seront jamais par des ©.

Société Protectrice des Artistes

Et si je ne connais pas le sens de ©, je plagie ?

L’œuvre quant à elle est – vraiment – devenue une œuvre qui, entre parenthèses, doit beaucoup à la prise de vue de François Lagarde.

Ite missa est !

06/11

Fallait s’en douter !

03/11

Too late !

Un certain Ugo Rondinone aurait demandé
son adhésion à Présence Panchounette

Benoît Porchier l’aurait éconduit

01/11

Tout le monde fait tout un foin de ce Mondrian accroché à l’envers, mais la peinture, à l’endroit, à l’envers, par devant, par derrière, c’est de la peinture… enfin ! c’est l’avis de Georg Baselitz. Il s’y connaît le Teuton ou il patauge dans l’huile ?

31/10

La peinture, c’est mieux sans la voir
et, surtout, sans la regarder

Côté “désacralisation”, c’est bien barré,
côté “rénovation”, on n’est pas loin du bout !

28/10

An Oak tree (1973)
Michaël Craig-Martin

L’une de mes œuvres d’art préférées
(le texte est succulent)

27/10

Leçon d’accrochage

07/10

Si Anita Molinero ne respecte rien,
c’est parce qu’elle est née à Floirac

29/09

J’ai dit à la commissaire :
“Accrochez-moi ça contemporain !”

C’est ainsi que ce ne sont plus seulement les œuvres qui disparaissent,
ce sont des expositions entières que l’on peut regarder les yeux fermés.

26/09

ENCORE HEUREUX

LE MAUVAIS GOÛT VA AVEC TOUT

22/09

La petite-fille du créateur
des éditions du Pingouin
peint des pingouins

18/09

Les affaires reprennent,

mon assistante gère tout
depuis le camping de
Saint-Etienne-de-Baïgorry.

17/09

Je suis “arty” jusqu’au bout du slip

14/09

13/09

Deux pour le prix d’un

Jean-Luc Godard par William Klein

12/09

William Klein est mort, il avait 96 ans (je ne l’imaginais pas aussi âgé), il est l’une des rares “célébrités” que j’ai croisées, je me souviens* d’une fin de repas où je mettais en doute l’honnêteté de Bernard Tapie, il m’avait répondu que, pour sa part, il s’en souvenait comme d’un “beau jeune homme”. Comme photographe, il avait l’œil, pour le reste… c’est moins sûr.
Il a très bien filmé (de très près comme il conseillait à tous les photographes… “Si c’est pas bon, t’es trop loin !”) Ali (et Sonji Roi) à l’époque où Ali était encore Cassius Clay et Sonji Roi une jolie jeune fille, je ne suis pas certain que je reverrais Qui êtes vous Polly Magoo et Mister Freedom avec le même enthousiasme joyeux que j’ai eu, il y a… très longtemps (je ne m’imaginais pas si âgé).

*cf même rubrique, le 03/10/2020

10/09

Bobby Sands (1954 – 1981)

09/09

GOD SAVE THE PUNK(S) !

03/09

Encore un trésor qui fout le camp

02/09

GOLDENTOES

Sur ce coup, Louboutin est fort légitime,
il n’empêche que j’ai fait cette pièce
(avec des chaussons d’occase)
au milieu des années 80.

01/09

Valie Export ?
Tabatha Cash ?

24/08

Et toujours rien à la télé !

23/08

“Non, la peinture n’est pas faite pour décorer les appartements. C’est un instrument de guerre offensive et défensive contre l’ennemi”, Pablo Picasso.

Parle à mon cul, ma tête est malade !

16/08

“Toute œuvre est une prétention. L’art modeste n’existe pas”, Hervé DiRosa (Le Monde 14-15-16 août)… le type en a mis du temps à se rendre compte : “[…] même si l’on peut déplorer la vanité des artistes, l’art ne peut pas être modeste, on ne peut créer d’art sans s’en réclamer.” (Eloge du mauvais goût, Le Rocher, 2011)

A la tienne, Fred !
et à l’ANPE par la même occasion.

11/08

LAST BUT NOT LEAST

LAST BUT NOT LEAST

Beluga ! Beluga !

08/08

Je n’ai rien contre l’art engagé

28/07

LAST BUT NOT LEAST

“J’essaie de dire quelque chose de vrai”

“J’essaie toujours de voir l’intérieur (inside… le dedans ?)
de l’extérieur (outside… le dehors ?).”

Robert Frank

27/07

Entendu dire que Rosa Bonheur était un peintre “écologiste”

24/07

Ça fait toujours plaisir

14/07

Exposé au BAD (Bordeaux)
Faussement attribué à Présence Panchounette

03/07

Encore baisé, j’suis blanc !

Et toujours rien à la télé !

02/07

Après son hommage foiré à Johnny Hallyday, Bertrand Lavier réussit un formidable hommage à Roland Barthes et à ses Mythologies.

Pour peu que ça tourne… c’est un chef-d’œuvre !

30/06

Philippe Mayaux fait du design

Et toujours rien à la télé !

29/06

C’est Jeff Koons
qui va tirer la gueule !

28/06

Une pelle pour la paix !

Il n’y a que ça de vrai !

16/06

45 850 X 100 = 4 585 000

Ça soulage(s)…

Les petits seins de Michèle

Ne tirez pas sur le pianiste

Tirez sa copine

15/06

Le temps que la peinture sèche

on voit rien

et toujours rien à la télé !

14/06

L’assistant de Felice Varini a déconné

Tony Cragg fait ses courses

13/06

On s’indigne
(Richard Orlinski)

On se réjouit
(Xavier Veilhan)

12/06

En 1983, même endroit, le même artiste exposait,
suivi par « The Best » de Présence Panchounette.

11/06

Jeffrey Silverthorne est mort

Ses images étaient plus difficiles

que celles d’Andres Serrano

mais moins que celles de Rudolf Schäffer

07/06

Ceci n’est pas un Villeglé

C’est un Wolman (Gil)

29/05

René Magritte
Toujours imité
Jamais égalé

25/05

Il faut imaginer Saâdane heureux
(et les collectionneurs aux anges)

19/05

Ce matin, j’avais un truc dans mon café !

18/05

Tiepolo

Grand Prix de Pau

17/05

La boîte à meuh !

En son temps, j’avais raté ça !

Soulages vs Raynaud
(rue Leblanc)

15/05

Le régisseur s’est encore planté dans le montage du Jeff Koons

14/05

« Un simple trait de crayon peut suffire. Moins encore : un point. De lui, rien n’est indifférent. Qu’il m’envoie une feuille de papier blanc avec seulement sa signature, que je l’accroche à la plus belle place de mon mur ! », Robert Desnos à propos de Marcel Duchamp.

13/05

Trouvé une intéressante brochure : Le Corbusier à Bétharram (Témoignage d’un prêtre qui fut son ami) de Benjamin Bordachar, prêtre du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram.
Bétharram était le collège dont on me menaçait perpétuellement lorsque j’étais enfant (je n’étais pas le seul et, pour certains, la menace s’est réalisée), aujourd’hui encore, je ne suis pas rassuré lorsque je passe devant ses sinistres bâtiments.
J’ai écrit quelque part (il y a longtemps) que le totalitarisme et le fonctionnalisme avaient raté leurs noces. Il semblerait que ce ne soit pas faute d’avoir essayé.

Oui, il s’agit d’intégrer la grandiose équation de l’univers ;
il s’agit de dénouer la courbe Sauvage, de la redresser suivant une tangente,
suivant l’asymptote, suivant une droite.
Et ce, parce que la ligne de l’Etat Unique, c’est la droite.

Evgueni Zamiatine (Nous autres)

06/05

Me Too

04/05

Des fois, je me dis que c’est Gaspard Proust qui écrit les textes de la Fondation Pernod-Ricard, d’ordinaire, ils me font rire, mais aujourd’hui, j’ai été à Auchan, il y avait plein de gens qui ont bu/boivent ou boiront du jaune et, au retour, les « éco-systèmes hybrides », l’ « up-cycling éco-responsable », « l’état des féminismes », ne me faisaient plus rire. Plus du tout.

02/05

Je ne sais pas pourquoi, mais Michel Onfray me fait penser à ces types qui, à Pigalle, vous alpaguaient à la porte des boîtes de strip-tease.

And now Ladies & Gentlemen 
dans le cadre des petits ruisseaux faisant les grandes rivières
on demande…
BIG JEFF !

Si on fait la multiplication : 36 000 x 799 = 28 764 000 euros.
Not so bad my friend* !

* quel con ! je fais… 
j’aurais dû acheter le vase/puppy
lorsque j’en ai eu l’occasion 
et que j’en avais les moyens.

01/05

Camille Henrot ne sait pas trop où elle en est

30/04

Sophie Calle cherche l’inspiration

28/04

Orlan se pomponne

27/04

Des fois, on se dit que tout va bien…

qu’il y en a qui cochent toutes les cases (même celle du prénom)…

que l’avenir est assuré (c’est du présent non encore advenu)…

que quand y’en a plus, y’en a encore (c’est sans fond)…

Et l’on se rendort rasséréné.

24/04

Crève l’art et les artistes !

19/04

Il y a, quelquefois, comme ça, 
des coïncidences qui n’en sont pas,
comme les hasards « surréalistes »
qui ne sont pas objectifs.

16/04

Aujourd’hui dans Libération, quatre pleines pages signées Emmanuel Fansten et Guillaume Gendron (nice job !) sur « la malle qui fait trembler le monde de l’art », celle où Johann Naldi, marchand de son état, aurait découvert 17 (puis 19) œuvres des Incohérents, dont le premier monochrome et le premier ready-made (rien que ça !). Je suis au courant depuis plusieurs mois de cette découverte miracle au fond d’une malle… sans fond ! D’entrée, je me suis montré plutôt dubitatif… les Carnets d’Hitler, le Mondrian de Beaubourg, les Caravage de grenier, les Rembrandt de poulailler, les Vinci tunés de neuf, on a vu de bien belles baudruches se dégonfler avant de décoller ! Ce qui m’a, surtout, étonné, en l’occurrence, c’est le peu de doutes émis par ceux dont le métier est de douter, leur enthousiasme de convaincus alors que, pourtant, les bizarreries ne manquaient pas. 
Vrai ou faux, ce n’est pas, à mon avis, le plus intéressant, le plus intéressant, c’est le timing, cette découverte tombe à pic, elle donne à voir ce que l’on attendait. D’après ma propre expérience, en 1988 où, pour la Fiac, j’avais signé Présence Panchounette une exposition (L’avant-garde aura bientôt cent ans) « reprenant » une douzaine d’œuvres incohérentes (« La Vénus de mille eaux », « Dix manches gras », « Bas relief », « L’Affranchissement des esclaves », « l’Ile de six terres », « La vague », « Nocturne à deux voies », « Trompette sous un crabe », etc), c’était beaucoup trop tôt, personne ne s’intéressait à cette histoire sinon quelques universitaires et Catherine Charpin qui, à cette occasion, avait été ma complice. Sorties il y a dix ans, les pièces n’auraient pas valu grand-chose non plus, elles se seraient échangées pour quelques centaines d’euros à Serpette ou à Vernaison. Aujourd’hui, Naldi tente les huit chiffres… pourquoi pas ? plus c’est cher, plus ça fait vrai, même chez les brocs. Tous les voyants sont au vert, l’ensemble est, désormais, classé Trésor national (ce qui veut juste dire que l’exportation est gelée trente mois, la vente aux Institutions n’étant pas assurée pour autant) ; Johann Naldi bénéficie des circonstances favorables qui ont à voir avec la « droitisation » de la société, la réécriture de l’Histoire et, bien évidemment, celle de l’histoire de l’art, la discipline dont Michel Onfray semble devenu le spécialiste reconnu, celui qui donne aux pharisiens ce qu’il veulent, ce qu’ils veulent voir, ce qu’ils veulent entendre : « Tout ça, c’est des conneries ! » 
À Johann Naldi de jouer, je lui souhaite bonne chance.
Je suis sûr que la vie me réserve encore quelques belles surprises, qui sait ? dans quelques années, je lirai que l’on a découvert 17 (peut-être 19) œuvres inédites de Présence Panchounette dans une galerie parisienne et je serai surpris de ne les avoir jamais vues.

15/04

Schnabel, la dégringolade !

Sept pour un guéridon

A part ça, Jeff Koons va exposer des sculptures sur la lune et Daniel Templon ouvrir une galerie à New York… la routine.

Demain, les Incohérents dans Libé.

13/04

Lu Les anartistes (Albin Michel), la plaquette publicitaire de Michel Onfray à l’usage de l’opération Incohérents ! C’est du « remplissage » aurait dit mon prof de philo. « 4 pour l’encre et le papier » aurait-il rajouté, moi je mets – 4 pour les mêmes raisons.

Je vous y verrais, moi !

11/04

Nina du temps du tak-tak

Childress c’est flou !

10/04

C’était la première fois que je mettais les pieds au FRAC Aquitaine, et ce pour une raison bien précise : voir l’exposition de Nina Childress et rencontrer Nina Childress en duo avec Christian Bernard par la même occasion. Le hall du FRAC (on y accède par une gigantesque volée d’escaliers) ressemble à celui d’une compagnie d’assurances, d’un organisme public, il pourrait être celui du siège d’une banque ou d’un conseil régional : vide, démesuré, très haut de plafond, mais ce n’est pas (pour l’instant) le sujet.
Nina Childress a voulu que figure une pièce de Présence Panchounette, Adornos a été choisi, pourquoi pas ? Evidemment, la fameuse pelle qui ne sert à rien en fait, désormais, définitivement partie, mais ce n’est pas le sujet (pour l’instant). Lorsque j’ai fait cette pièce, les ampoules étaient à filament, aujourd’hui, elles sont « halogènes », elles dispensent donc la lumière artificielle à laquelle nous sommes maintenant habitués… l’air de rien, ça change ! Ça pète ! comme on dit, mais est-ce bien le propos ?
Tant que l’on en est à la « reconfiguration » de pièces anciennes, lors d’Art Paris, la galerie Loewenbruck a présenté La Joconde est dans l’escalier de Robert Filliou (1969). Hervé Loewenbruck explique : « la mise en scène était laissée à l’initiative de son propriétaire, je me suis dit que Filliou aurait préféré de l’usagé, j’ai donc emprunté la balai de la galerie ». C’est une initiative audacieuse. En revanche, le seau est flambant neuf, la serpillière n’a pas l’air d’avoir beaucoup servi tout comme le balai, d’ailleurs… la « concierge » est récente ! L’effet produit est le même que celui produit par la lumière halogène, les images numériques… ça pète ! comme on dit, mais est-ce bien le propos ?

01/04

On dira ce que l’on voudra, mais le gris, ça va avec tout,
surtout celui de Josef Albers et le Light Gray de Farrow & Ball

31/03

Bientôt (le 19 avril), les Incohérents refont l’Olympia 
et je m’en promets un plaisir ineffable

29/03

Ça crève les yeux…

C’est nouveau, ça vient de sortir : 
la gratuité c’est 2 euros (minimum)

20/03

BHL tagueur, Bansky a du mauvais sang à se faire.

LeWitt en vrai…

19/03

Ça fait tout de suite envie…

Et avec le texte, davantage encore :

Révélé au monde par Pretend You’re Actually Alive, une série dans laquelle il prend sa propre mère comme modèle photographique, Leigh Ledare travaille à la croisée de l’observation anthropologique, de l’art conceptuel et de l’autofiction. Ses travaux interrogent les notions d’intimité et de consentement, plaçant le spectateur dans une position de voyeur. Il utilise la photographie, le cinéma, l’archive, le langage et met en parallèle des constructions sociales avec des acceptions qui leur seraient associées.

18/03

L’assistant de Sol LeWitt
s’applique sur Pinterest

10/03

Entre le radical-chic 
et le chic radical

la lutte fait rage

07/03

Tradition – Transition

04/03

Artiste engagé en route pour l’Ukraine

02/03

Il y a les idiots utiles
&
les couillons qui ne servent à rien

23/02

Ça n’a rien à foutre là, c’était enfoui jusqu’à présent dans la rubrique Inédits, mais je ne résiste pas au plaisir de ressortir du placard ce texte écrit il y a vingt ans.

LES DESCHIENS SONT LACHES, IL FAUT LES BOIRE !

En tant que membre de la lumpen intelligentsia et donc à la lisière de la reconnaissance (artiste dilettante, auteur incertain, journaliste à temps perdu, anciennement licencié sans cause réelle ni sérieuse par un hebdomadaire de gauche et récemment licencié par un conseil d’administration socialiste), je ne peux qu’être tenté de joindre mon filet de voix au concert tonitruant donné par les vingt millions d’analystes politiques dont nous avons hérité au soir du 21 avril.
J’admets volontiers que ceux qui se sont le plus lourdement trompés hier sont qualifiés d’office pour être les plus écoutés aujourd’hui, et je n’ignore pas que la rengaine que l’on veut entendre est la plus mélodieuse ; j’essaierai donc, en toute modestie, de prendre le risque de la plus extrême modération et même celui du bon sens, ce qui sera, en cette période où l’intelligence critique est aussi troublée que ses repères, pris pour une grinçante cacophonie. 
La plus grande tentation de la démocratie est de ne pas l’être (démocratique) ; des effets fort peu démocratiques peuvent survenir d’une consultation démocratique ; sont-ce des raisons suffisantes pour vouloir dissoudre le peuple chaque fois que son vote déplaît aux élites qui le consultent ?
Culpabiliser tous ceux qui se sont abstenus, tous ceux qui ont voté Atchoum, Grincheux, Simplette, Dur de mèche ou Buste à pattes est coupable ; suivant le stupide principe démocratique  qu’il faut de tout pour faire un monde, que chacun a ses raisons que la raison ne connaît pas, et que tous les goûts sont dans la nature, il y aura toujours des nostalgiques de la schlague, de Staline (surtout les Trotskistes) et de l’encre violette, des fervents du Mandarom et des amateurs de boniments pour ne pas voter comme il faut. Il faut sinon revenir au candidat unique. 
Avoir honte de la France ne veut pas dire grand-chose (Qui c’est la France ?). 
S’imaginer que deux personnes que l’on croise sur dix ont voté Front national est stupide : deux dixièmes de chaque électeur ont voté Front national, exceptionnellement moins pour certains qui ont pourtant voté Front national et souvent davantage pour d’autres qui n’ont pas voté Front national. 
Se laver les mains dans l’ignominie supposée des autres pour oublier la sienne est ignoble ; l’emploi de vocables grandiloquents, grotesque, et la convocation de situations passées douloureuses, indécente.
Il n’y a pas très longtemps encore, il était d’usage de penser chez des gens fort instruits que Mitterrand était socialiste, Bernard Tapie plutôt honnête, que Chirac allait réduire la fracture sociale, Christian Blanc sauver l’emploi des cadres moyens et même que Jack Lang, secondé par Patrick Bouchain, allait apprendre à lire aux enfants en leur faisant construire des cabanes dans les cours de récréation, pourquoi donc reprocherait-on aux ignorants de voter pour un démagogue qui va faire augmenter le prix de la barrette et du pack de douze ?
Les gens qui ont voté Le Pen n’ont pas voté Le Pen pour ne pas voter Le Pen ; ils ont juste voté Le Pen.
Jean Marie Le Pen est le seul homme public qui parle politiquement de la réalité telle que le vulgaire peut l’appréhender vulgairement, mais aussi telle qu’elle existe réellement, et qui lui promette un avenir qui lui semble envisageable.
Jean Marie Le Pen n’a jamais été invité par Ardisson, Drucker et consorts pour communiquer au peuple son avis sur la fellation et la sodomie (on peut juste supposer qu’il est pour sa pratique en privé, mais qu’il s’y déclarerait opposé en public), il ne communique donc que du politique, contrairement à d’autres qui ne communiquent que de la communication. On peut comparer l’efficacité des deux méthodes.
Que ceux qui ne sont pas imposables voient comme une mesure positive la suppression de l’impôt sur le revenu en dit long sur la rationalité de leur vote, qu’on ne leur explique pas que cela les appauvrira automatiquement en dit long sur la confiance que l’on place en leur raison. 
Jean Marie Le Pen a fait une très bonne campagne au premier tour.
On peut perdre par KO, aux points, mais aussi par abandon, Jacques Chirac a donc perdu son débat contre Jean Marie Le Pen par abandon.
Les médias font monter la cote de Jean Marie Le Pen à proportion des efforts qu’ils déploient pour la faire baisser. 
Les médias font de gros efforts pour faire baisser la côte de Jean Marie Le Pen, jusqu’à diffuser des sondages qu’ils savent faux.
Bien que n’étant pas un candidat de second tour, Jean Marie Le Pen fera un bien meilleur score que ceux dont il est crédité par les sondages. Ça fera une «grosse surprise » pour le soir du second tour, et bicher tous ceux dont le phantasme est qu’il arrive en tête. 
Jane Birkin agrippée à une pancarte agace le métallo qui n’arrive pas non plus à croire que Mazarine Pingeot et Pierre Bergé veulent son bien. 
Il ne faudrait pas en déduire que le métallo est nécessairement limité intellectuellement.
Le mépris pour ceux qui ne maîtrisent pas la dernière version de Word, qui ne savent pas ce que veut dire « start-up », qui n’ont pas les mêmes goûts littéraires qu’Arnaud Viviant, ne se chaussent pas chez Prada et n’en ont pas l’intention même s’ils gagnent au Loto, dont les enfants ont les dents en mauvais état et de la cellulite à l’intérieur des cuisses, dont la voiture ne démarre pas le matin, qui ne comprennent pas pourquoi Guillaume Dustan porte sa perruque de traviole, qui ne savent pas à quoi ressemble agnès b., c’est la haine de classe.
Les pauvres, on les hait parce qu’ils sont laids.
Les racistes qui ont un Arabe comme voisin de palier sont moins racistes que les anti-racistes. 
Le prolétariat, rendu invisible aux pas très bien voyants par ceux qui avaient quelque intérêt à dissimuler sa présence, a refait son apparition… chez les contre-révolutionnaires ! Ça lui est déjà arrivé, et ça ne lui a pas porté bonheur, pas plus d’ailleurs que de pencher de l’autre bord, mais comme le prolétariat est joueur, il veut jouer encore. 
Pour tout cela, et parce que placer Chirac, qui n’en a pas l’envergure, en position gaullienne est un problème d’importance, que la classe politique n’a toujours rien compris, contrairement à ce que voudrait faire croire son hypocrite contrition publique, puisque les abonnés de la gamelle, qui préféreront toujours leur intérêt à leur honneur, se frottent déjà les menottes à l’idée des futures triangulaires, après m’être abstenu au premier tour, je voterai Christiane Taubira au second tour. 
Tous les citoyens responsables en feront autant.

22/02

Vernissage

21/02

Les assistants d’Anselm Kieffer 
ne se le tiennent pas pour dit

19/02

L’équipe éducative leur a montré une installation de Beuys, 
résultat : ces putains de gosses ont tout pété

16/02

Miam-Miam

Paul Rouphail, ça fait un peu penser à Wayne Thiebaud, 
décédé récemment (cf le 25/12), non ?

15/02

On est d’accord, on ne fait pas d’omelette 
sans casser des œufs

Encore faudrait-il libérer Rozen Le Herrer,
la nouvelle directrice de l’école des beaux-arts de Nantes, 
ligotée par des problèmes de budget

Je trouve l’œuvre originale de Lilli Reynaud Dewar sans grand intérêt (le djeun’ descendu de son socle), je préfère, et de loin, sa version « vandalisée » (sans doute par des djeun’s). Manque de pot, elle aurait été restaurée.

11/02

Les assistants d’Anselm Kiefer
changent de position

10/02

Les assistants d’Anselm Kiefer
contre-attaquent

07/02

Après un week-end de repos, 
les assistants d’Anselm Kiefer 
sont repartis au taf’

05/02

Les assistants d’Anselm Kiefer
prennent un peu de repos

04/02

Quimmy Shimmy

Quelque chose de
 Philippe Mayaux

Philippe Mayaux

Quelque chose de
 Lim Qi Xuan

03/02

En décembre 2021, Anselm Kiefer 
a mis en scène les manœuvres 
de l’armée russe à Rostov-sur-le-Don

Traité de savoir-faire à l’usage
des commissaires d’exposition

28/01

Il crie jouez la mort plus doucement
la mort est un maître d’Allemagne

Paul Celan

WAGNER
PANZER
KIEFER

Ce matin, je me demandais (avec un peintre) :
pourquoi les tableaux d’Anselm Kiefer sont-ils si grands ?
Evidemment, nous avions la réponse, mais on ne peut pas la dire.

27/01

Vanessa Beecroft* m’a toujours fait penser 
à Leni Riefenstahl et… par là même, je me demande…

* née un 25 avril

25/01

Pierre-Jean Galdin part à la retraite à la fin du mois (on lui a, peut-être, conseillé de ne pas trop jouer les prolongations), il laisse l’école des beaux-arts de Nantes-Saint-Nazaire, dont il était directeur depuis perpète, dans un état financier catastrophique (manque 38 millions d’euros… une paille !) ; un trou si profond que l’on pourrait y enfouir le Centre d’art dont il avait été l’initiateur à Labège et qui n’est même plus un souvenir tout comme la revue Axe-Sud qui n’aura que deux (ou trois) numéros ; la gestion de la Maison de la magie de Blois, quant à elle, aura droit aux honneurs du Canard enchaîné ; les classes à PAC ont été abandonnées ; il m’avait engagé comme directeur artistique du Musée international des arts modestes de Sète avant de m’en dégager (dix ans de chômage à suivre). 
Un grand serviteur de l’état nous quitte… le contribuable le regrettera !

Bye Bye Birdie

Chiez dur, chiez mou,
mais chiez dans le trou !

23/01

Acheter des œuvres d’art les yeux fermés, c’est pas plus con qu’autre chose.

Surtout si ça grimpe !

22/01

Blowin’ in the wind !

Un Lavier à l’envers
Un Buren grand-largue

18/01

AUJOURD’HUI PLUS QU’HIER
MAIS BIEN MOINS QUE DEMAIN

Steve Shapiro (87 ans) est mort.
Je le connaissais – surtout – pour son reportage
sur Cassius Clay, pas encore Muhammad Ali, à Louisville,
mais rien des années 60 & 70 ne lui a échappé.

Il est, désormais, partout.

17/01

White Marble & Black Tatoo

16/01

I Bateke
avec radio-réveil Sony
(en état de marche)
(1979)

32000 euros
10 000 euros

12 000 euros

S’adresser directement à Frédéric Roux
(freddomroux@gmail.com)
Un certificat d’authenticité pourra être demandé
à la Galerie Sémiose
(info@semiose.com)

14/01

La beauté sera convulsive ou elle ne sera pas

05/01

Dans le dernier numéro d’Art Press, un article de Laurent Goumarre sur Nina Childress que j’aime suffisamment pour regretter de n’avoir pu lui acheter qu’un seul tableau et un autre sur El Museo del Barrio, je leur avais emprunté La Cama de Pepòn Osorio pour Fait Maison (2000), l’exposition inaugurale du Miam, je regrette que mes successeurs n’aient jamais jugé utile d’entamer une collaboration régulière.

Pepon Osorio
La Cama
(au mur, le « papier-peint » commandé à Ghada Amer)

04/01

Apparemment, ce n’était pas une bonne idée de commencer l’année 2022 par une plaisanterie puisque beaucoup ne l’ont pas comprise ; j’ai écrit quelque part : « Les plaisanteries les meilleures, sont celles que l’on ne comprend pas », en l’occurrence, j’ai largement dépassé mes objectifs. On m’a gentiment rappelé qu’en 1985, les I Phone n’existaient pas (c’est pas vrai ?)… la plupart des livres composant le socle non plus (ah, bon !), on m’a proposé une ristourne… tout et n’importe quoi !
Quoi qu’il en soit, c’est mal barré pour la suite, mais enfin, plaisanterie ou pas, c’est 10 000 !

01/01/2022

SOLDES

I Bateke
(1985)

32000 euros
10 000 euros

S’adresser directement à Frédéric Roux
(freddomroux@gmail.com)
Un certificat d’authenticité pourra être demandé
à la Galerie Sémiose
(info@semiose.com)

2021 2021 2021 2021 2021 2021 2021 2021 2021 2021 2021

29/12

Par curiosité, j’ai parcouru Le grand livre du Musée International des Arts Modestes publié à l’occasion des 20 ans du Musée sétois.
En-dehors des « commissariats » que j’ai assuré, il est difficile de ne RIEN m’attribuer, les auteurs n’ont donc pas pu faire l’impasse complète sur ma contribution.
C’est Norbert Duffort qui s’y est collé comme il peut (c’est pas de la tarte !) : « Après une expérience initiale qui confiait la direction du musée à un artiste autre que son fondateur (laquelle ne pouvait qu’être vouée à l’échec) ». » C’est qui « l’artiste » (y’a forclusion du nom comme on disait à Vincennes) ? Qui était responsable de sa nomination ? Et pourquoi donc l’expérience ne pouvait « qu’être vouée à l’échec » ? C’est d’autant plus surprenant que, toujours d’après Norbert Duffort, les « expositions inaugurales contenaient en germe les intuitions du fondateur du MIAM et posaient les bases de ce que deviendraient les Arts modestes » et que « dans le cadre de chaque projet d’exposition […] un artiste sera sollicité ».
Ben, aux anges, trouvait le Musée, les expos formidables, il écrivait : « Le mélange incroyable : Frédéric Roux qui traite tout le monde de con, la ville de Sète et DiRosa a pris ».
Alors, Nestor ?
Restons simples : j’ai été viré (par de féroces ennemis du licenciement d’obédience socialiste) pour d’autres raisons toutes étrangères à l’art (modeste ou pas). Comme le licenciement était « sans causes réelles ni sérieuses », la négociation (menée par Michel Touzet ✝) leur a coûté une blinde… bien fait ! 

25/12

101

24/12

Ready Steady Go !

21/12

Le parcours social d’Hervé DiRosa, semi-punk sétois de petite taille, fils d’une femme de ménage et d’un employé à la SNCF, désormais marié à Victoire Bidegain (fille de José Bidegain), parvenu à la tête d’une des plus hautes instances professionnelles, est tout à fait admirable, s’il fallait en trouver un, c’est l’exemple même de la méritocratie républicaine.
De la part de quelqu’un qui me répondait « Mais qu’est ce que tu veux que ce soit d’autre ? » lorsque je lui faisais remarquer que sa seule conscience c’était son intérêt, ne m’étonne pas vraiment non plus.

Ki lu kru Lustukru ?

15/12

La déco c’est, aussi, un rapport de forces

14/12

Christmas Tate

13/09

Et cum spirito tuo

12/09

Dans son n°579, le Journal des Arts recense les « personnalités du monde de l’art décédées en 2021 dont Jean-Michel Sanejouand (le 18 mars), la rédaction précise à son sujet que « les Charges-Objets des années 60, des assemblages d’objets du quotidien, inspirèrent nombre d’artistes ».
On se demande bien lesquels…

John Armleder ?

Bertrand Lavier ?

Frédéric Roux ?

10/09

Je suis content

J’ai trouvé un trésor

09/12

Claire Tabouret n’a pas besoin de marche-pied

07/12

Laissons les morts enterrer les morts !

Où il est encore question
(anecdotiquement)
de Lawrence Wiener

Un Rancillac ne ressemblant pas à un Rancillac…

06/12

Retrouvé (Putain ! qu’est-ce qu’on retrouve quand on est vieux et bordélique !) au fond d’un carton…

Lawrence Weiner existe
Lawrence Weiner n’existe pas
Lawrence Weiner pourrait ne pas exister

Laquelle de ces propositions est juste ?
Laquelle est fausse ?
Laquelle est souhaitable

Je ne me souviens plus si cela a été publié à l’époque (1991) dans Arthèmes, une revue niçoise à laquelle Ben souhaitait que je participe. Pour le vérifier, il faudrait que j’ouvre d’autres cartons…
Pour cette livraison, j’avais – aussi – prévu les textes suivants :

LA VIEILLESSE EST UN NAUFRAGE
(Charles De Gaulle)

Après avoir célébré Valmy et l’Etat français et avant d’entrer à l’Institut, Daniel Buren décore les vitrines de Nina Ricci. Pauvre vieux ! (Nina Ricci, 33, avenue Montaigne 75008)
Pour donner du relief à une sexualité plate, Pierre Klossowski de Rola coule des bronzes. Pauvre vieux ! (Galerie Beaubourg, 23, rue du Renard 75004)
Après avoir célébré Valmy et l’Etat français et afin de vous imposer le respect, Sarkis vous recommande le silence. Pauvre vieux ! Galerie de Paris, 6, rue du Pont de Lodi 75006)

L’anus porte conseil, expliquez et commentez.

L’aphorisme du mois : Les jeunes filles n’aiment pas qu’on les encule, elles préfèrent qu’on les torture.

Information : Pour la troisième année consécutive, les collectionneurs d’André Cadere ont tenu leur congrès annuel à La Ferté-sous-Jouarre.

Je ne comprends toujours pas pourquoi je ne suis pas rédacteur-en-chef de Beaux-Arts Magazine.

2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020

03/12

Lawrence Weiner est mort
Les mathématiques sont en deuil

30/11

Trip & boyaux

Si le type vomit
(ce qui n’est pas exclu),
il pourra toujours dire qu’il a le mal de mer…

Avant l’heure, c’est pas l’heure
« Examinons les choses calmement… prenons un exemple… au hasard… ce qui arrive à Daniel Buren qui est le prototype de la « fausse conscience éclairée ». Cela illustre à ravir les avatars du stratège retourné. L’institution, au lieu d’être embarrassée par les soi-disant questions insolubles qu’il lui pose, répond toujours : « Oui ! oui ! Oh, oui ! Vous avez raison… encore ! refaites-le moi encore… » Que peut-il advenir à ce moment-là, sinon le ridicule du corridor en tissu de transat illustrant des phrases du genre : « Le droit n’est rien s’il n’est pas soutenu par la force » ? Allez les tanks ! Allez les tchadors ! »

Dixit Frédéric Roux (signé Présence Panchounette), Art Press 1990

2021

29/11

I sit and watch
As tears go by

Marianne Faithful

Mon grand-père était mutilé 100%
Mireille Porte bien davantage
ceci explique cela…

24/11

Dis-donc Blanckart !

23/11

Les aventures de la liberté

2013

Y’a des trucs (Le Père Noël est une ordureLes bronzés font du skiLes Visiteurs)
ça date, mais, franchement, on ne s’en lasse pas !
Ça fait toujours rire…

L’abstraction va avec tout

Louis-Gérard Richton-Vuitter

18/11

En 2008, pour l’expo Less is Less, More is More, That’s all, au Capc, j’avais exposé Jimmie Durham (que pas grand monde n’avait exposé jusque là).

RIP

C’est le bouquet !

Il est où le pistil ?
Elle est où l’étamine ?

17/11

Achtung !
Atchoum !

« Je vais écrire une contre-histoire de l’art
comme je l’ai fait avec la philosophie. »
Michel Onfray (Le Figaro-Magazine)

16/11

La France*

comme d’habitude !

* ses bureaucrates myopes, ses rebelles presbytes et le pognon en suppositoire.

https://www.culture.gouv.fr/Aides-demarches/Appels-a-projets/Tous-les-appels-a-projets-France-Relance/Mondes-nouveaux-appel-a-manifestation-d-interet-a-l-attention-des-artistes-et-createurs

14/11

09/11

Olivier Blanckart est en deuil

02/11

Il y a 40 (quarante) ans, sur un malentendu, j’ai fait partie du comité d’acquisition du Frac Aquitaine, j’avais prévu une « section » art & design, évidemment, personne n’avait rien compris, ils avaient tout refusé, sauf un Nam June Paik (c’était un meuble) et les chaises de Bécheau/Bourgeois (qui sont devenus des amis).
Peut-être qu’aujourd’hui, ils comprendraient mieux, sauf que je ne proposerai pas la même chose.

31/10

Sans indiscrétion, c’est payé combien ?

30/10

Je ne sais pas pourquoi, mais cette œuvre
me semble familière…

Bientôt au Capc, un anglais, assisté
du « commissaire en chef » local,
fait parler les poutres

29/10

Les artistes sont des grands-enfants,
ils aiment se déguiser à tout âge

28/10

Je n’arrive pas à décider qui est mon artiste préféré :
David Hammons ou John Armleder ?

16/10

J’y compte bien

09/10

« Le problème de l’art contemporain, ce n’est pas qu’il soit devenu « n’importe quoi », c’est qu’il est, au contraire, devenu quelque chose de parfaitement compréhensible, de parfaitement identifiable, dans ses tenants et ses aboutissants, sans plus aucun mystère », Grégoire Bouillier in Le dossier M (Livre 2). Pour ma part, j’ai écrit quelque part : « Le problème des artistes contemporains ce n’est pas qu’ils fassent n’importe quoi, c’est qu’ils ne puissent pas faire autrement »… comme quoi ! Grégoire Boullier s’y connaît un peu pour avoir été en couple avec Sophie Calle avant d’être le sujet de l’exposition de cette dernière à la Biennale de Venise et l’objet du catalogue qu’elle en a tiré, le tout reposant sur leur rupture ou, plutôt, sur le fax maladroit expédié par Bouillier pour ce faire qui se terminait par : « Prenez soin de vous ».
Entre nous, il aurait mieux fait de lui dire d’aller se faire enculer, elle et ses respounchous à la con !

Finalistes du prix Marcel Duchamp 2021
« parfaitement identifiables… sans plus aucun mystère. »

Et la langue qui va avec : Il… (mais ça pourrait être elle) relie par sa démarche la colonisation à la poésie, la politique à l’intime, la grande Histoire à la petite/ comme un geste d’offrande de tous ces maux dans la bouche d’un oracle qui hurle depuis des décennies sans qu’on l’entende/pas question, pour l’instant, pour autant, de donner une assignation claire à ses œuvres/d’infinies nuances, décalages, mises en abîme, télescopage… jusqu’au malaise avec ces phrases surgissant de manière isolée ou répétées comme une sentence.

03/10

Je me souviens d’une soirée chez des militants socialistes parisiens (des purs et durs, plus de dix ans après l’élection de Mitterrand, fallait encore y croire), j’avais émis quelques doutes sur l’honnêteté de Bernard Tapie, William Klein m’avait parlé de lui comme d’un « beau jeune homme ».

Beuys (Joseph)

Artiste allemand, célèbre pour ses performances politiquement concernées se terminant par la vente de leurs reliques dans le circuit commercial conventionnel. « Iphigénie teutonne », chaman fumeux, guru de vide-grenier, promoteur de la « sculpture sociale » et de théories abracadabrantesques à propos de tout et de son contraire où s’émulsionnent, dans un bric-à-brac poussiéreux, l’alchimie karmique, les aphorismes tibétains décaféinés, l’anthrophosophie de Rudolf Steiner et la nostalgie de la forêt primaire fantasmée par un ancien des Jeunesses hitlériennes, ex-pilote de la Lutwaffe, troll d’occase enduit de miel, de graisse et fagoté dans le feutre. 
Joseph Beuys a expliqué l’art à un lièvre trépassé, passé une semaine enfermé dans une cage avec un coyote capturé pour l’occasion et boxé contre un de ses élèves (Abraham David Christian) le 8 octobre 1972 pour la clôture de la Dokumenta 5. Le combat arbitré par Anatol Herzfeld, un ancien étudiant de Beuys, se terminera par la victoire du Meister, censé représenter la « démocratie directe » alors que son adversaire était censé symboliser la « démocratie représentative ».

La boxe mode d’emploi (à paraître… peut-être).

Anecdotiquement, c’est en le voyant « boxer » à Cassel que j’avais eu l’idée du « Championnat du monde de boxe des artistes-plasticiens.

01/10

Chapeau l’artiste !

Bien vu l’aveugle !

28/09

L’hommage complétement foiré de Bertrand Lavier à Johnny Hallyday risque de faire ré-examiner l’œuvre complète du phénix bourguignon, si cela a vraiment lieu (je ne le souhaite ni à lui ni à son marchand), on se rendra compte qu’elle se résume à pas grand chose : l’équivalent de Jean d’Ormesson en littérature, charmant, mais parfaitement dispensable.

27/09

L’art « contemporain » est devenu tellement poreux que l’on y incorpore des éléments qui lui sont complétement « étrangers » (les Magiciens de la terre, les autodidactes, les Incohérents, les « modestes », etc), à tel point que tout ce qui y « ressemble » formellement (plus ou moins), tout en n’ayant rien à voir avec, peut s’y retrouver annexé (voir ci-dessous).

20/09

Les assistantes, rien de tel pour stimuler un collagène ruiné

12/09

L’obscénité sans limite (sans la moindre trace de la moindre conscience… putain ! mais de quelle « consolation » peut-il être question ?) : « Que la sidération née du 11 septembre ait pu offrir l’une des plus belles chansons de ces vingt dernières années (Pâle septembre, Camille) est une forme de consolation », Olivier Mony.

Minoru Yamasaki (1912 – 1986)

02/09

Topor

Pareil !

31/08

Fin 1972, je me suis lancé dans un « projet » à visée artistique, il consistait à me photographier une fois par jour, a priori « toute la vie ». Au bout de quelque temps, je me suis rendu compte que nous étions des palanquées au travers du monde à faire plus ou moins la même chose et que, d’autre part, je n’étais pas assez psychotique pour aller jusqu’au bout. J’ai donc arrêté au bout d’un an (à Bordeaux, Laurent Septier a tenu plus longtemps en utilisant, il est vrai, le Polaroïd… si ça se trouve, il continue, mais à Marseille). Le résultat final a été montré deux fois dont la dernière au Mamco.

Jochen Gerz

Photomaton

29/08

Il y a quelques jours, j’étais assis en face d’un collaborateur (évidemment bénévole) de Mediapart, j’ai rien compris de ce qu’il me disait (je suis un peu sourdingue, le restaurant était bruyant et sa diction n’était pas parfaite), je lui ai donc répondu un peu au hasard… Au moment de rentrer chacun chez soi, il m’a serré la main en me disant : « J’ai été très heureux d’avoir rencontré une… LEGENDE VIVANTE ! »
Putain de moine ! je suis une putain de légende vivante (comme Enrico Macias) et je n’étais pas au courant.
Je vais me faire faire des cartes de visite : LEGENDE VIVANTE.

25/08

SophieHerszkowicz a écrit une Pétition à l’académie des Beaux-arts pour les étudiants que l’on empêche de dessiner chez Sulliver et Les arts incohérents aux Editions de la nuit, c’est d’un anti-modernisme moralisateur de bon aloi de coloration post-situationniste. Une fois passé au micro-ondes, ça va avec tout, mais ça ne fait pas avancer le schmilblick pour autant.
Sophie Herszkowicz (qui ne manque pas de citer Présence Panchounette dans son livre sur les Incohérents) s’indigne beaucoup de ce que les artistes contemporains répètent des gestes anciens, mais les artistes ont toujours fait ça (depuis toujours) et elle-même gagne sa vie en copiant l’ancien. Et alors ?

C’est cher !

C’est fou comme les gens peuvent être scandalisés du prix du kitsch contemporain (comme si ça les appauvrissait personnellement) alors qu’ils ne s’indignent pas qu’un être humain soit vendu 160 millions d’euros (premier prix) pour peu qu’il sache courir après un ballon.

     C’est pas donné le guéridon non plus…

23/08

La femme de Felice Varini n’arrête plus les contorsions

22/08

Il y a longtemps (cf le 20/05), j’avais écrit : « Tous les tyrans ont des goûts de fonctionnaire, tous les fonctionnaires ont des goûts de tyran, depuis, j’en ai un peu rabattu (l’histoire aussi), il serait donc plus juste d’écrire : tous les DRH ont des goûts d’employés, tous les employés ont des goûts de DRH.

Le goût des autres

Emmanuel Macron

Olivier Mony

20/08

Costa Nova (Portugal)

09/08

« Ce que je sais,

c’est qu’il ne faut pas s’encombrer de passions tristes »

François Pinault (Paris Match)

08/08

Entre deux chantiers,
Dany nous confie :

« Y’a pas que le travail dans la vie ! »

07/08

Tout ça, c’est bien joli
Tout ça, c’est même pas faux,
mais tout ça ne vaut pas

le sourire de Sonny
(qui ne souriait jamais aux enculés)

05/08

My name is JR

03/08

N’importe quoi

n’importe où/n’importe quand,
mais surtout : n’importe comment

23/07

Claude Rutault, officier des arts et lettres depuis 2013 est désormais chevalier de la légion d’honneur. Toutes mes félicitations.

Je ne sais plus où, j’avais qualifié Christian Boltanski de « Foujita de la Shoah », en survolant les hommages qui lui ont été rendus, je suis tombé sur plus terrible encore : « Pierre Cardin de la Shoah ». Ce n’est pas faux, ce qui est vrai, c’est qu’avant d’exploiter un filon doloriste impossible à « critiquer », Christian Boltanski a été un véritable artiste, un bon prof et qu’il est resté jusqu’au bout un type bien.

Techniquement, les bons peintres de Perpignan fédérés par Thomas Lévy-Lasne ne me semblent pas très éloignés des escadrilles de peintres moyens sortant des Beaux-Arts avant-guerre (la seconde)… pas de quoi pavoiser ni se vanter ! ça finit dans les salles à manger des notaires si ce n’est Place du Tertre.


12/07

Jamais déçu avec Bertrand « El Koukou » Lavier,
avant-hier, j’ai découvert ça :

pas très éloigné de monochromes
sur lesquels serait inscrit leur couleur, si ?

Ça me disait, évidemment, quelque chose ! Dans tout mon bordel, j’ai fini par trouver l’image de l’un d’entre eux, en bas à droite sur le stand de la Villa Arson lors d’une foire à Nice à la fin des années 80.

Je m’excuse de la mauvaise qualité de l’image

11/07

A Las Vegas, les frettes sont en néon…
ça consomme, mais ça jette !

y penser…

10/07

Vieille canaille,

Alors même que j’habite Pau, j’entends pis que pendre de ton projet « Johnny à Bercy ». C’est vrai qu’il n’est pas génial (tu t’es pas trop foulé la nénette, mon salaud !). Bien sûr, tu t’en fous… « prends l’oseille et tire-toi !’, t’as toujours été habile, mais fais gaffe ! la combine peut vite s’éventer (l’arroseur arrosé, l’ironiste moqué, Don Juan, le pénis en carafe, l’escroc démasqué, le favori déconfit, ça s’est vu), surtout après ta démonstration d’étalagiste pas vraiment convaincante dans l’appartement-témoin de Pinault ; j’en entends déjà qui se moquent et, je te le rappelle, j’habite Pau (64000).
Toujours est-il que tu aurais dû me consulter, tu connais mes tarifs, ils sont modiques, pour un pote comme toi, un type à qui je dois tant, j’aurais même fait un effort… un bon dîner chez Lameloise, deux ou trois jolis flacons, et on n’en parlait plus !
Maintenant, imagine : restons-en à la Harley si tu y tiens (même modèle si Kamel Mennour a des prix chez le concessionnaire), mais plaquée-or (ça tombe bien, le Solex de la Fondation Cartier a été volé pour décorer la pelouse d’une villa des Mille et Une nuits à Dubaï ou une cave dans le 9.3) ; plaçons l’engin hors de portée des vandales sur un socle tournant (discret rappel de Go-Go Dancing Platform, Felix Gonzales-Torres, 1991), tout en permettant aux street-artists de s’exprimer en loucedé ; des fumigènes jailliront du plancher à intervalles irréguliers (discret rappel de ta réflexion fort judicieuse sur le clignotement trop « horloger » de la tour Eiffel) ; idem pour les lasers (de nuit seulement), mobiles ou pas, ça dépend du budget et, à partir du moment ou il est interdit de faire du boucan (ne perdons pas de vue que Johnny était un rebelle), des haut-parleurs cracheront les basses (seulement les basses) d’Allumer le feu jusqu’à pas d’heure ! 
Ça demande quelques réglages… peut-être TROIS Harley chacune plaqués d’un or de couleur différente (demande à Kamel et à la Fondation Cartier) ou alors, on les remplace par des Mustang, Camaro, Barracuda, Viper, Torino, au choix ; on peut aussi imaginer d’enfouir le « dispositif » comme Richard Baquié s’y est aventuré à Marseille (avec une BMW)… enfin, tu vois !
Franchement, c’est pas pour dire, mais je crois que ça le fait mieux que ton manche à la con !
Bien à toi.

Fred

Bercy qui ?

09/07

Gérard Fromanger serait donc mort.
Comme toujours, l’artiste était formidable et le type fameux.
Entre nous… si on lui avait sucré le Liquitex sorti du tube et l’épiscope, il ne restait plus qu’un graphiste correct.
Pour ce qui est de la personne, j’ai le souvenir d’un bourgeois prototype plutôt puant.
Evidemment, là comme ailleurs, je suis le terrible enculé qui crache sur les tombes… attendez donc que je meure, vous changerez d’avis !

08/07

Tant que nous en sommes au Duchamp bourguignon, son geste de recouvrir tout ce qui lui tombe sous la main est l’inverse de celui de Robert Rauschenberg effaçant un dessin de Willem de Kooning, sauf si l’on considère que, ce faisant, il efface le geste de Présence Panchounette recouvrant le drapeau américain (The barber has never been paid, didn’t you Mister Johns, 1980).

« A ce petit jeu incessant de va-et-vient entre « style’ et style,
on s’expose aux malentendus perpétuels, on peut, dans le courant d’un trimestre,
passer pour les copieurs d’un pasticheur ou pour les pasticheurs d’un copieur,
ce n’est pas le moindre fondement de notre comique. Le rire naît d’un trébuchement », (1985)

Catalogue Présence Panchounette, capc Bordeaux, 2011, page 189

07/07

Bertrand Lavier est à Claes Oldenbourg ce que Johnny Halliday est à Elvis Presley. Le choix* de la Mairie de Paris est donc parfait.
Pour un hommage ultérieur à Hugues Aufray, voir avec le Mamco…

* peut-être aurait-il mieux valu consulter Sylvie Fleury, évidemment, elle n’est pas française,
Johnny, non plus, il était belge, mais bon ! un belge et une suissesse, ça pourrait le faire, non ?

Présence Panchounette
« Concrete Music »

La dernière fois que j’ai entendu parler de Fabrice Hyber, il « participait à l’élaboration d’un gin » (sic) ! Je m’excuse donc à l’avance, mais au lieu de suivre en direct son « installation », je regarderai l’ascension du Ventoux…

23/06

J’avais eu l’idée, d’autres l’ont réalisée, c’est parfait.

17/06

Fume, c’est du belge !

Ceci n’est pas une bite
(c’est un Magritte)

16/06

Stéphane Corréard s’étonne sur Twitter des ressemblances entre les travaux d’Anne Imhoff (visiblement, la coqueluche du moment) et ceux de Dominique Gonzalez-Foerster, Philippe Ramette, Philippe Perrin et Pascal Pinaud… OK ! Il y a toujours eu des artistes du genre coucou, d’habiles remixeurs, Lavier en est le prototype ancien mais, franchement, les « gestes » de l’art contemporain n’étant pas plus nombreux que les intrigues de polars, il est difficile de ne pas les réitérer, même sans faire exprès (à un certain niveau, c’est vrai, c’est rare), avec trois accords et deux variations, on retombe vite sur les mêmes rengaines, c’est pour cela que les œuvres d’ar(t)contemporain se ressemblent tellement presqu’autant que les expositions d’ar(t)contemporain.
Pour en rester aux sacs de frappe, par exemple, ils n’ont pas été utilisés que par Philippe Perrin, loin de là, mais aussi par : Basquiat et Warhol (The Last Supper, 1985), Alexandre Arrechea (Dust, 2006), Glen Ligon (Ice Cube’s Eyes, 1995), Antuan Rodriguez (Left or Right, 2004), Jeffrey Gibson (Homma, 2013), Yoan Sorin, j’en passe et des meilleurs (dont moi-même).

Back is Back
(Mamco, Genève, 2004)

Quelques noms à rajouter (c’est unwork in progress)
et j’étudie toute proposition financière

24/05

De nuit comme de jour, Daniel Buren
enchante Riyadh (Arabie saoudite).

23/05

Un pas de plus, Bernard et tu dérouilles !

22/05

Dis-donc, François…

ça te cloue, hein ?

20/05

La collection Pinault à la Bourse c’est Tempête dans le désert ! dix pages dans Le Point, douze dans M… c’est pas fini, j’ai pas tout vu.
Spectaculaire sidérant, on pisse dans un coin, c’est sublime/forcément sublime ! comme autrefois dans la nef du Capc, dans tous les lieux dont l’architecture est détournée de ses fonctions initiales, sauf celle d’impressionner le vulgum pecus.
Sauf que de tout ce ram-dam, on s’en fout ! On s’en branle même.
A quoi sert cette vaine débauche : à défiscaliser  (tu peux pas faire autrement ?), à exhiber sa bite (et elle bande ?).
On s’en fout !
On s’en branle !
Ce dont on se retrouve persuadé : on peut acheter des artistes (et les vendre), mais l’art est ailleurs là où Pinault n’ira jamais le chercher (ni ses employés).

Ailleurs…

Etrange tout de même comme une collection privée peut ressembler à une collection publique, fonctionnaires ou capitalistes, ils ont le même goût (dominant), ils aiment les mêmes choses… ça me rappelle cet aphorisme d’il y a déjà pas mal de temps : « Tous les tyrans ont des goûts de fonctionnaire, tous les fonctionnaires ont des goûts de tyran. »

Classique

Baroque

Bravo Hammons ! Dans le cul les blancs et la balayette qui va avec… j’adore !

Un $ la boule

Moi non plus !

Le patron, il a prévenu, les artistes, hein ! pour qu’ils m’aillent faut qu’ils maillent.
Les feignants (comme Duchamp, Marcel ; Mariën, Marcel et toute la bande des Marcels) on verra plus tard !

J’suis sympa, mais au cas où,
 j’ai le fouet !

et le manche du fouet, mes bijoux,
vous savez où vous allez le prendre ?

Je me souviens d’une conversation avec Bertrand Lavier, rue de Seine, on était dans sa bagnole garée devant la galerie Eric Fabre, il pleuvaiton rigolait ensemble (Lavier peut être très drôle), il se réjouissait d’avoir vendu à un collectionneur (hollandais, je crois) une œuvre sur-mesures, du genre de « celles qu’il faut faire avant qu’un autre ne le fasse à votre place », il se réjouissait de lui avoir baisé la gueule, sans se rendre compte qu’à terme, il se faisait doublement niquer : artistiquement et économiquement, mais d’une vision autre qu’immédiate, Lavier est incapable, il ne peut se déprendre des valeurs de la petite bourgeoisie dont il est issu, c’est un artisan (il reproduit), un petit-commerçant (il thésaurise), un fils de notaire.

19/05

Ci-dessous, Pierre Molinier sortant de chez l’épicier de Saint Pierre (le Kabyle roux qui vendait des cacahuètes grillées le dimanche en face du Grand Théâtre). L’artiste maudit de service nous cassait les couilles avec son godemiché rangé dans son cartable, on le trouvait pathétique. En ces temps-là, nous étions jeunes et larges d’épaules et n’avions pas besoin d’accessoires pour bander.
Il faudra un jour que je raconte le cambriolage de son grenier de la rue des Faussets qui a failli mal finir pour Gavroche que Pervers Pépère voulait révolvériser.

Memories

C’était il y a longtemps…
avant que tout soit « ravalé ».

Gavroche & mézigue…
tout ça nous faisait rire

18/05

Pascaline Cuvelier est morte,
c’est dommage.

14/05

Expliquez et commentez cette phrase de Ryszard Kapuscinski  : « La culture a toujours été le domaine de l’aristocratie. Dès qu’elle cesse d’obéir à cette règle, elle meurt ».

13/05

A l’école des beaux-arts de Biarritz

on a prévu l’art qui se fera demain
&
les « logiciels » nécessaires à le produire

Qui a dit « Société du décor » ?

03/05

J’ai appris que, non content de foutre la merde dans le monde de l’art, Marcel Duchamp a essayé de la foutre dans le monde des échecs, sa stratégie ne visait pas à gagner ni, évidemment à perdre, mais à obtenir la nullité, ce qui lorsque l’on y réfléchit à deux fois, voulait dire nier l’essence même du jeu. Bravo Marcel ! Joli coup.

Contre Eve Babitz, il a gagné,
mais elle ne savait pas jouer.

29/04

Zibeline

28/04

Man Pay

Si je calcule bien, cette reproduction (10 centimètres de haut !) de l’œuvre de Man Ray
pourrait générer (à la louche) : 2 000 € x 5 000 exemplaires = 10 000 000 € !!!

27/04

Tout finira dans sur la pizza
noyé dans la 8.6 !

21/04

La classe internationale
(frais de port en sus)

Et mon cul, c’est du poulet ?
(Felix Valloton)

14/04

10/04

Le marché comme j(a)uge de paix

Tous au Frac !

Y’a skate !

et apprêt… dicté

08/04

J’ai toujours aimé Fischli & Weiss
(Bâle, Fondation Beyeler)

C’est bizarre, mais la galerie Sémiose n’a rien dit de la mort de Jean Dupuy, Benoît Porchier a dû penser qu’il ne lui devait rien.

07/04

Le petit Rutault arrête pas de déconner

06/04

Anna Fourtina
1936 – 1967

Madame Chaval* avait l’air marrante,
la preuve, elle s’est suicidée avant lui.

* Eau (la Seine) & Gaz (de France) à tous les étages

05/04

1925 – 2021

03/04

Il y a quelque temps, Catherine Millet m’a demandé de signer une pétition, pour une fois, je me sentais faire partie d’une communauté, j’en étais presque ému. La pétition réclamait (assez maladroitement) que Claude Lévêque bénéficie de la présomption d’innocence accordée à tout un chacun.
Pas de pot : je ne signe jamais de pétition ; si j’avais fait une exception (le propos n’est pas irrecevable et son principe indiscutable quoique pas souvent appliqué par ceux qui s’en réclament), je me serais retrouvé signer aux côtés d’un type à qui je dois dix ans de chômage (franchement, ça m’aurait fait mal au sein), sans compter qu’en guise de présomption d’innocence j’éprouve plutôt à l’égard de Claude Lévêque une légère présomption de culpabilité.
Ce sera pour une autre fois (peut-être pour moi).

Ce n’est pas la première fois, mais il me semble que l’ancienne équipe d’ArtPress ne comprend plus grand chose au monde et à ce qui s’y passe et qu’au lieu de l’analyser (ce n’est pas banal, plus personne ne comprend l’importance qu’à pu avoir Supports/Surfaces !), les vieux de la vieille (lorsque l’on faisait le tour des signataires, on se rendait bien compte que l’envie n’y était pas, que ceux qui devaient y être n’y étaient pas et que ceux qui répondaient automatiquement « présent » s’étaient prudemment esquivés) restent campés sur leurs positions anciennes dénonçant la moraline, mais d’une position morale d’un autre âge… celle des parents (si ce n’est des grands-parents).
Leur monde n’existe plus, la réalité d’aujourd’hui ne coïncide plus en rien avec celle qu’ils croyaient réelle.
Evidemment, le monde des réseaux leur est tombé dessus à bras raccourcis et ils doivent se demander pourquoi. Ça doit faire une drôle d’impression de ne plus rien comprendre alors que l’on se vantait, il n’y a pas si longtemps, de TOUT comprendre.
Sincèrement, quelquefois, je trouve ça émouvant, sans avoir jamais été d’accord avec eux, j’ai le même âge et les mêmes références… ça crée des liens, des liens « familiaux » en quelque sorte, de la famille dont je suis, mais qui n’a jamais voulu de moi (fallait qu’ils soient peu nombreux pour me solliciter).

02/04

Four for Beaubourg

Les binômes se forment avant de sprinter

01/04

Putain ! quel talent !

J’avais oublié que j’étais – aussi – un photographe d’envergure

28/03

VERNISSAGE

L’artiste déprime

La critique tergiverse

Le personnel de la DAP se pomponne

12/03

Tout fout le camp ! sauf Bouchiain…

Un endroit où la parité règne, d’où Aupetitsallot a été viré, dirigé par une femme féministe,
présidé par une femme et dont les femmes harcelées prennent la fuite via des arrêts-maladie perpétuels…
seul, Patrick Bouchiain, l’architecte, sauve l’honneur de la gent masculine : le Magasin se casse la gueule

20/02

Edward Hopper in Paris

C’est du niveau du bon élève des Beaux-Arts d’avant
et pas davantage, si ?
Il y a de jolis morceaux, mais les rideaux sont ratés.

18/02

Aujourd’hui

l’art est réalisé

les panoplies bien alignées

&

les rêves suspendus

16/02

Les jours d’après…

Incontestablement impeccable

12/02

Le réalisme-socialiste a du plomb dans l’aile

Le capitalisme vertueux a de beaux jours devant lui

11/02

YES WE CANVAS

Ceci-dit

Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive

10/02

Tout est dans la punaise

Les « peintures » de Jef Geys
chez Air de Paris
sont très jolies

09/02

C’est pourtant pas compliqué !

Sur le miroir il est écrit :
A BAS LA SOCIETE SPECULAIRE MARCHANDE
mais au Mamco, ils ont beau parler de « détournement »,
ils ne savent pas lire.

08/02

Et si j’avais un conseil à donner à Laurent Faulon
(qui ne doit pas en manquer)
ce serait de balancer cet ours bleu

06/02

A la lumière des affaires récentes, beaucoup reprochent à ceux qui prétendent avoir su depuis des lustres de ne pas avoir dit ce qu’ils savaient, le problème étant que personne à l’époque (surtout pas ceux qui formulent ce genre de reproches) ne les aurait entendus, pas même écoutés. J’en ai fait l’expérience (de très loin) avec l’affaire Tyson/Washington, je ne souhaite à personne de se sentir impuissant, mais ceux qui ne veulent pas y croire ne vous écoutent pas. Point. Ça peut décourager, à plus forte raison si vous êtes la victime et ça peut expliquer, ce que je ne comprenais pas (et que, parfois, je ne comprend toujours pas), ces délais ahurissants ; ce temps si long, c’est celui de la honte, mais aussi celui de la recherche de l’oreille assez bienveillante pour écouter et assez fine pour entendre, mais ça les pharisiens ne le comprendront jamais.

Pour rappel

(février-mars 2010)

J’ai raconté (dans le désert) cette histoire mille et une fois, et je la raconterai jusqu’à ce qu’on l’écoute : lors d’un séjour à New York, alors que j’avais le vague projet d’écrire une biographie de Mike Tyson, j’avais posé quelques questions à quelques personnes sur l’accusation de viol portée par Desiree Washington à l’encontre de Mike Tyson. Martine Barrat, rescapée des années 60-70 (La Mamma, le féminisme…) m’avait répondu, sur un ton sans réplique : « Cette salope a brisé sa vie ! » ; Bert Randolph Sugar (rédacteur en chef de Boxing Illustrated et macho prototype) m’avait déclaré, pour sa part : « Bien sûr que cet enculé l’a violée ! » J’avais à cette occasion pu vérifier les frontières assez baroques décrites par les opinions des uns et des autres et découvert, surtout, qu’elles ne passaient pas vraiment à l’endroit où on pouvait supposer qu’elles le faisaient.
Quelques années plus tard, la bio de Tyson publiée (Un cauchemar américain, Grasset), j’avais rappelé, sans succès, aux médias (et aux universitaires distingués, pas bien meilleurs sur le coup), si attentifs d’ordinaire au sort des victimes et si bienveillants à leur égard, la manière injuste (pour ne pas dire ignoble) dont ils traitaient (sans rien connaître ni des faits ni de la justice américaine qui, pour être injuste, ne l’est pas davantage que la nôtre) Desiree Washington violée par Mike Tyson ; j’avoue être un peu las de devoir recommencer (dans le désert), et découragé à l’avance, ce d’autant plus que ma réputation étant celle d’un effroyable macho, je suis susceptible aux yeux de l’opinion de pouvoir commettre les pires exactions sur les jeunes filles sans défense qui me demanderaient quelques précisions sur ma position, bien davantage, évidemment, que ceux qui s’en rendent coupables.
Je continue, en tous les cas, à ne pas soutenir celle qui consisterait à dire : « Qu’elles aillent se faire foutre ! Et qu’elles ne se plaignent pas de l’être contre leur gré ! »…  je trouve que j’ai du mérite à le faire.
Aujourd’hui, Moix (La Meute) remplace Besson (Le viol de Mike Tyson)… ça n’est pas  vraiment un progrès !

Ce sera ma contribution à la Journée de la femme : pour la MEMO Encyclopédie (1993) publiée par les prestigieuses Editions Larousse, Mike Tyson a été emprisonné pour « tentative de viol » ! 
Why not ? Ask Desiree ! 
Voir également à ce sujet in « Correspondance choisie », le courrier adressé à Monsieur André Rauch le 11/08/1999. Courrier resté sans réponse.
Curieusement, ces nuances n’intéressent que moi et ces mises au point me font une réputation de terrible emmerdeur doublée de celle d’un macho conséquent. Cela tendrait à prouver que, au delà du fait que l’on ne se reconnaîtrait pas si l’on se voyait avec les yeux des autres (l’inquiétante étrangeté de sa voix lorsqu’on l’entend, pour la première fois, enregistrée), on n’écoute pas ce que vous dites, on ne lit pas ce que vous écrivez, on préfère le croire. Nous ne sommes jamais jugés sur les faits que l’on accomplit, mais sur ceux que l’on nous prête. Comme les bourreaux ne manquent pas, on ne s’étonnera pas davantage d’être condamné si aisément, et cela sans que les preuves soient examinées, à plus forte raison, crues.

Sinon

Tout va bien

02/02

« L’art contemporain est un fond d’investissement »

Et alors ?
T’as quelque chose contre ?

Combien de livres qu’on ne lit pas,
parce qu’ils veulent être des livres.

Eugène Delacroix

Il y a trois ou quatre ans, il y avait ceux-là
et puis tout un tas d’autres… avant… après…
Même Annie Le Brun s’y est essayé
et ce n’est pas ce qu’elle a fait de mieux.
Une grande partie de son discours face
à cette nouille d’Aude Lancelin peut se rabattre
sur celui d’une Aude de Kerros (la classe en plus).
Putain ! les yeux…

Pour rappel

(10/02/2010)

Dans la rubrique Débats – Opinions du Figaro de ce jour, un article de monsieur Jean-Louis Harouel (auteur de La Grande Falsification. L’art contemporain. Editions J.-C Godefroy, prix Renaissance 2010) : « Jusqu’où peut aller l’art contemporain ? », en réaction à l’exposition de Boltanski au Grand Palais.
Jean-Louis Harouel déroule, assez intelligemment d’ailleurs (on sent le type indigné, mais qui a appris le latin en ses jeunes années), le sempiternel couplet  « contre » l’art contemporain ; après avoir convoqué Kandinsky, Malevitch, Mondrian, Duchamp (évidemment !), Schwitters (« Tout ce que crache l’artiste est de l’art ») et Manzoni et sa merde d’artiste, il conclut que « la religion séculière presque sans rapport avec l’art appelée art contemporain exige de ses fidèles l’adoration du vide, du non-sens ou de l’abjection ».
Dans un premier temps l’argument le plus rationnel (et définitif) à lui opposer me semble être : « Et alors ? »
En quoi ce genre de reproches rend-t-il l’art contemporain illégitime ? C’est le même que celui que l’on peut faire à quantité d’activités humaines d’une tout autre importance dans notre vie quotidienne, l’économie par exemple (nous y reviendrons), à bon nombre d’idéologies constituées, si ce n’est à toutes. Cela ne me semble pas suffisant pour contester leur bien-fondé dans les colonnes du Figaro.
Pour rendre  les choses un peu moins claires, on pourrait lui signaler que le temps où le Figaro en son entier, rédaction et lecteurs réunis, était « contre » l’art contemporain est terminé depuis belle lurette, le quotidien consent juste à passer, de temps en temps, à l’usage de ses vieux abonnés (lorsqu’ils clabotent, on les retrouve pages précédentes dans le Carnet) une tribune de son style, alors qu’il s’extasie d’ordinaire, à longueur de colonnes, sur les manifestations les plus désintéressées de l’art contemporain (Koons à Versailles, etc…) et la dernière enchère record d’Andy Warhol.
Cette attitude bienveillante de la bourgeoisie ne signifie rien de bon, à mon sens, pour l’art, qu’il soit contemporain ou non, puisque l’art n’est l’objet d’un regard critique que des seuls porteurs de nœuds papillon atteints de cataracte… que, en réalité, quoi qu’il tente du côté « du vide, du non-sens et de l’abjection », il est passé dans les mœurs et ne récolte, au pire, qu’une indifférence amusée. Le reste du temps, le Figaro en fait l’éloge puisque – entre autres –les grands compradores de notre temps l’adorent. Si Jean-Louis Harouel a raison de faire remarquer le côté « magique » de l’art et le côté « chaman » de ceux qui le pratiquent (pas tous, Jean-Louis, pas tous !) et de rappeler ses racines sectaires,  ne faudrait-il pas, plutôt, qu’il s’en prenne aux religions et aux religieux qui ont laissé à Orlan, Sylvie Fleury, Sophie Calle, Gloria Friedmann et consœurs l’au-delà et ses mystères, notre ami Harouel oublie, involontairement sans doute, une des instances de légitimation de l’art contemporain et cette instance, c’est rien moins que le Dieu Moloch en personne : le Marché ! Adoré et craint sur toute la surface de la planète comme la chimère half Dieu half Satan.

Si l’art contemporain, c’est « n’importe quoi », c’est un n’importe quoi coûteux, un « n’importe quoi » spéculatif donc pas tout à fait « n’importe quoi ». Se souvenir tout de même de cette figure tutélaire… le Veau d’or ! Et de l’adoration que, dans le désert, on lui a porté.
Ce que des gens comme Harouel ne comprennent pas c’est que, en dehors de réflexions désabusées un tantinet dandy à ce sujet, si l’art contemporain est une escroquerie, il en est d’autant plus intéressant, il en tire même à mes yeux (qui en ont beaucoup vu et qui ne détestent pas la posture dandy) son SEUL intérêt.
L’art contemporain (en dehors des évidentes similitudes qu’il présente, effectivement, avec l’escroquerie… je dirais, plutôt, pour rester raisonnablement fidèle, avec le pari, assez peu pratiqué de nos jours, qu’autre chose est possible : utopie sociale ou transmutation alchimique) est aujourd’hui, à la fois une animation sociale à bon-marché, garante de la paix sociale (Nuit Blanche, Estuaire, Evento et Cie), et le seul domaine où l’irrationnel économique peut déployer une dépense sans limites. La police et la transgression accouplées sous la forme d’un étalagisme bien tempéré, instrument rêvé du Kontrol.
Tout cela (le synthétiseur et les airs programmés qu’il contient) n’est pas rien, mais c’est, surtout, très UTILE. Contrairement à ce que l’on a longtemps pensé ou fait croire à chacun d’entre nous : « l’art est du domaine de l’inutile et du gratuit », l’art a toujours été utile et payant, comme toute religion bien conçue à moins que ce ne soit comme toute idéologie achevée.
L’antithèse parfaite du texte d’Harouel (plutôt « juste » dans tous les sens du terme intellectuellement, mais faux lorsqu’on le confronte à la réalité d’aujourd’hui) pourrait être celui de Pierre-Jean Galdin (intellectuellement faux, mais forcément juste puisque en adéquation parfaite avec la réalité de demain dont il (re)produit servilement les tristes tropes) paru dans le numéro 4 de Place Publique. Pour que cela soit plus clair, alors même que ça ne l’est pas du tout, j’en recopie un bref extrait : « Pour aller vite, nos politiques publiques ont pensé l’art et la culture avec une vision binaire : arbitrage entre création et diffusion. En introduisant la recherche dans le débat nous instaurons une dynamique de mouvement entre trois termes : la recherche, les publics et les marchés, trois instances de validation, de débat, de contre-pouvoir. Donner un sens et des moyens à chacun des termes du champ transformera en profondeur l’action publique et les acteurs de l’art. Le laboratoire culturel nantais permet de poser avec pertinence ces questions et d’expérimenter à la bonne échelle cette refondation. Cette redistribution des rôles et des moyens est le socle du projet de l’Île : donner des moyens à la recherche pour créer des liens nouveaux avec les publics et avec les marchés. »
En dehors du fait que ces quelques lignes, écrites dans le pur style submersible  commun à tous les foutages de gueule politiques préludes aux dépenses inconsidérées, ne veulent pas dire grand-chose sans compter qu’elles frôlent, involontairement, la provocation (les marchés, instances de contre-pouvoir ?), elles délimitent rationnellement l’utilité politique de l’art contemporain sur le terrain.
Ce n’est pas l’un des moindres paradoxes de notre bel aujourd’hui qu’un apparatchik socialiste professionnel pratique avec davantage d’habileté les lois économiques qui régissent le marché (public, uniquement… bien sûr !) qu’un type de droite sans doute muni de bien plus solides connaissances en économie. Paradoxe apparent puisqu’en économie capitaliste, il ne suffit pas de savoir où est l’argent, encore faut-il avoir le peu de scrupules suffisant pour le détourner.
Pour l’utilité économique mondialisée (c’est à dire spéculative) de l’art contemporain, il suffira à monsieur Harouel de se rapporter aux déclarations enthousiastes de M.M. Arnault et Pinault à propos des fiançailles de l’avant-garde et de Louis Vuitton ou de toute autre marque à l’usage des lectrices de Closer ; il pourra ainsi s’apercevoir que, coincé entre les deux réalités qui gouvernent l’art contemporain, il risque de finir laminé, non sans s’être fait traiter de « vieux con » au passage.
C’est tout le malheur que je lui souhaite. Comme lorsqu’on essaie d’en savoir davantage à son sujet, on erre bien vite dans des toundras rances (Assas, Bloc Identitaire, Patrimoine, mon amour, Club de l’Horloge), on y rajoutera quelques adjectifs bien sentis…
Quoi qu’il en soit, et pour en revenir à nos brebis, Jean-Louis Harouel (et tous les quidams de son acabit) se trompe(nt) lorsqu’il(s) pense(nt) que la responsabilité de l’état actuel de l’art est due au pouvoir nominaliste (« Ceci est de l’art… plaques minéralogiques ou empreintes de pinceau n° 30, parce que je le déclare tel ! ») un brin hystérique de la conscience artistique individuelle débrayée de toute technique, cette (in)conscience ne peut acquérir son apparente toute puissance qu’en se soumettant aux instances lui permettant de sembler l’être (mon œil !) : l’Etat et le marché.

31/01

Hopper now… Nigel Van Wieck

Allez ! un dernier pour la route et on arrête les frais… si la carrière institutionnelle de Claude Lévêque a été si brillante, ne le devait-elle pas au soutien du lobby gay ? et si c’était le cas, ne pourrait-on pas parler d’omertata.

Pour changer de sujet, demandons à Maman Meyer si Daniel « Burne » est sympa dans la vie domestique et s’il partage les tâches ménagères.

Je te tiens
Tu me tiens

30/01

Richard Long a la flemme

28/01

2010

21/09

Pour tout renseignement s’adresser au Père Michel Brière : 06 31 68 66 93 (surtout ne pas hésiter, on ne le dérange pas)

LES BELLES HISTOIRES DE TONTON CLAUDE

Art Press n° 371
L’aumônerie catholique des Beaux-arts et des jeunes artistes
propose
DU SPIRITUEL DANS L’ART CONTEMPORAIN
Rencontre avec Claude Lévêque

Ils les feront toutes !
Faut fermer le bouclard, la baraque est en faillite.

26/01

La « masterclass » de Bertrand Lavier sur France Culture a été diffusée un premier avril.

Fabrice Hyber a été élu à l’Académie de Beaux Arts en 2018.

25/01

L’éthique est l’esthétique de l’avenir !

24/01

Le fan-club de Claude Lévêque n’est pas d’accord sur le statut de ses œuvres

Soyons clairs : Claude Lévêque est un bon artiste ET un salopard qui vaut cent fois les salopards qui lui crachent à la gueule après l’avoir porté aux nues. Les risques, il les a pris, oublié qu’il les prenait, il paye, c’est le tarif. Les autres n’ont pris aucun risque si ce n’est de voir les œuvres qu’ils collectionnaient ne plus rien valoir, sauf artistiquement, ce dont, visiblement, ils n’ont rien à foutre.

Et mon gros mandrin,

vous savez où ils vont le prendre ?

Soyons très clairs : tout en sachant qu’il n’était pas un héros de l’armée rouge, un Stakhanov pur et dur, le mandrin inébranlable et la morale irréprochable, j’étais presque toujours d’accord avec ce que Claude Lévêque énonçait artistiquement ET politiquement. Plus de trente ans après, je ne suis pas très fier de ne pas avoir dit à Laurent Faulon : « Tu ne devrais pas faire ça ! » après qu’au sous-sol de la Galerie de Paris, il ait couru à poil à quatre pattes en grognant comme un goret sous le regard satisfait du maître de la souille.

23/01

La femme de Varini a encore changé d’avis

17/01

Salo l’artiste !

Ainsi donc Claude Lévêque serait pédophile !

–  Les bras m’en tombent !
– On nous cache tout, on nous dit rien…
– Je n’en crois pas mes oreilles !
– Moi, je n’étais pas au courant… et toi ?
– Première nouvelle !
Les pharisiens se disputent les fauteuils de ring à coups de communiqués tonitruants ou de témoignages anonymes…
Vous rigolez les mecs ?

Autel des sacrifices

Soyons un peu sérieux. En ce qui me concerne, la première fois que j’ai vu une pièce de Lévêque (Grand Hôtel, 1984, celle dont il ne se défait pas et dont tout est venu), galerie de Paris, au mitan des années 80, je l’ai trouvée bonne et je n’ai eu aucun doute sur les mœurs de son auteur ; lorsqu’il m’est arrivé de le croiser quelque temps plus tard, j’ai tout de suite pensé qu’il était suffisamment cruel pour aller très loin et senti qu’il valait mieux que je ne lui confie pas mes enfants pour le week-end (à l’époque, les jumeaux avaient treize ans… le bel âge !).
Soyons sérieux. Découvrir la pédérastie de Lévêque aujourd’hui, c’est découvrir celle de Matzneff avant-hier, elle n’était un secret pour personne, elle est le sujet, clairement revendiqué, de son œuvre. Une grande partie de sa production (à mon sens, la meilleure) repose là-dessus : Mehdi el-Glaoui, les doudous, les lits à barreaux, les tentes, les écritures tremblées, les refrains niais, le mobilier scolaire. Seraient-elle plongées dans une pénombre louche, les références à l’iconographie gay (von Gloeden, James Bidgood) crèvent les yeux*. C’était ce qui fascinait, c’était ce qui plaisait, Lévêque ne s’en cachait pas, et même, comme c’est – aussi – un sacré pervers, il en jouissait… enculer salement  la bourgeoisie, c’est pas souvent qu’un fils de personne (Gilberte et André Lévêque), né à Nevers, élevé dans une cité périphérique, titulaire d’un CAP de menuiserie, en a l’occasion. Je comprends aisément, j’approuve même.
Lévêque (bien meilleur étalagiste** que Pierre & Gilles, mais tout de même étalagiste) a toujours joué sur une séduction crapule, y compris par le biais de son physique pas vraiment séduisant lorsqu’il était jeune, plutôt répugnant au fur et à mesure qu’il prenait de l’âge (et l’embonpoint des notables). Fréquenter Monsieur Claude, c’était le moyen pour les collectionneurs, les galeristes, les commissaires, les institutionnels, les amateurs, le moyen de frôler l’interdit sans se salir ni le cul ni les couilles, et de vivre la vie de ses fantasmes inavoués.

* que des spécialistes de l’image ne sachent pas les analyser, c’est incroyable, mais c’est crédible.
** on n’analysera jamais assez la proximité de l’étalagisme et de l’installation.

Il y en aura pour tout le monde !

des Bataille, des Pasolini, des Sex Pistols
mais derrière l’hygiaphone !

Mitan des années 90 : j’assiste à ce que je pense être la première « performance » de Laurent Faulon, galerie de Paris… Qu’est-ce que je fous là ? je n’en sais rien, j’ai lâché l’affaire depuis un bon moment et déjà refusé de courber la tête pour regarder l’installation de Claude Lévêque à base de matériel de porcherie en fer galvanisé… « Ça va mec ! Aux tapettes du Ministère, aux presque pas baisées de la DAP, d’accord, mais pas à moi ! »
Malaise.
Et malaise pas seulement parce que la performance induit le malaise (c’est son but), mais parce que Laurent Faulon en est l’auteur VIA Claude Lévêque… c’est qui l’artiste et qu’est-ce que cette affaire dit de l’un et de l’autre et des rapports entre l’un et l’autre ?
Qui encule qui ?
Du lâchage des soutiens soudain – soi-disant – dessillés, de tous ceux qui l’appelaient Claude comme ils tutoient leur patron, on ne s’étonnera pas, il s’agit de lâcheté ordinaire, la même que celle des éternels justiciers du surlendemain. Quant aux hystériques de la délation, aux balances du dernier rang, aux jaloux, aux envieux, aux petites bites, rien de surprenant à ce qu’ils vocifèrent les discours convenus réservés à leur usage, tout cela est écrit à l’avance et les rôles tenus par qui de droit ; les figurants se pressant sur Say Who pour sourire bêtement à l’idée de se voir si beaux et de se croire si importants.
MAIS…
Si rien ne justifie ni n’excuse (en fait, à l’aune du droit, tout condamne) ce que Laurent Faulon a subi, si Laurent Faulon est l’artiste (et pas des plus mauvais) qu’il est aujourd’hui, à qui le doit-il ? et à quelles souffrances infligées ? C’est très cher payé, sans nul doute… mais, pour rendre l’affaire un peu plus compliquée, versons au débat (inexistant) ce qui nous fera mal comprendre : la sexualité enfantine est une réalité (depuis peu), en d’autres temps, tout cela non seulement serait passé comme une lettre à la Poste, mais aurait même été encouragé (les Grecs ! les Grecs !). Personnellement, il me semble que la réaction juste à une drôlesse s’astiquant, en toute innocence, sur votre genou est de la (dé)poser par terre… « un homme, ça s’empêche », ce qui n’empêche pas le trouble… (« Lolita […] feu de mes reins […] Lo-li-ta »). Des notions aussi universelles que le tabou de l’inceste varient suivant l’époque et la géographie, il semblerait que ce dernier s’étende désormais à des cercles qui l’ignoraient auparavant, on peut s’en réjouir ou le déplorer timidement, l’important est de le respecter (c’est bien le moins) et de ne pas le dénoncer aux époques où il n’avait pas cours. Les victimes (Springora, Kouchner, Faulon) tiennent des discours plus nuancés que les lyncheurs, ils ne jouent pas à Ponce Pilate, ils savent qu’à un moment ou à un autre, ils ont été complices… l’emprise n’est pas que le titre d’un best-seller, c’est une pratique… quelquefois mutuelle, que les agresseurs parlent d’amour n’est (hélas !) pas qu’une défense à la con.

Lu dans le dernier numéro d’Arts Magazine les propos d’un enseignant à propos d’une intervention de Claude Lévêque dans une école de la Goutte-d’Or : « Le courant est parfaitement passé, il a un très bon contact avec les enfants ».
On admirera la lucidité aveuglante de l’enseignant mal-voyant, mais il aurait peut être été plus pertinent de faire intervenir Claude Lévêque dans une maison de retraite… il a un excellent contact avec les personnes âgées.

Au jour le jour, 10 mai 2012

A partir d’un certain niveau de reconnaissance, Claude Lévêque va mettre un bémol aux œuvres ayant un rapport immédiat à l’enfance pour devenir l’un des artistes d’état soutenu par les institutions au même titre que Georges Mathieu, Victor Vasarely ou Daniel Buren pour les générations plus anciennes. Copains comme cauchons, Claudy & Dany se retrouveront dans la même galerie après avoir dialogué dans le catalogue édité par Flammarion, le Cnap et Cultures France à l’occasion de l’expo de Lévêque à la Biennale de Venise. Catalogue en tout point remarquable où les soutiens de Lévêque jouent de la mandoline solo à son propos y compris Emmanuelle Lequeux qui mettra 10 ans à comprendre, qui aurait aimé « n’avoir jamais à écrire ça », mais finit par relayer les informations sur Lévêque dans Le Monde ; quant au fil des pages, j’apercevais la prose de Xavier Douroux, pasteur puritain du Consortium de Bourgogne (RIP), j’aimais bien le voir citer Xavier Forneret en tête de son texte (« Rien à voir »… circulez ?) : « Le malheur a un bord et un fond. On attend que nous soyons au fond pour nous demander comment nous sommes arrivés au bord ».
Artiste officiel, c’est l’impunité assurée, on apporte au renard le poulailler à domicile, il n’a plus qu’à se pourlécher les babines et encaisser les dividendes. Les méthodes utilisées par Lévêque pour alimenter son zoo humain sont des plus classiques, identiques à celles de tous les prédateurs de son genre : se balader en sifflotant là où le gibier est abondant, l’Education nationale et la stupidité de ses activités extra-scolaires sera son terrain de chasse privilégié ; choisir ses proies parmi les plus faibles et les plus perturbé(e)s, et pour égarer les soupçons, séduire la mère puisque c’est la mère qui finira par concéder l’agneau du sacrifice avant de lui servir de caution.… « Claude ? mais vous n’y pensez pas ! »
Quand on remue la merde, il est difficile de ne pas en éclabousser les voisins de palier ni d’en garder comme une odeur. Tous ceux qui voulaient la transgression sans risque, la magie sans ses trucs, le spectacle et la morale, l’épopée et la vertu, la reconnaissance sans en foutre une rame, la torture sous péridurale, la connivence sans contrepartie, le beurre et l’argent du beurre, être Pasolini sans jamais croiser Pino Pelosi trouvent que l’Air du temps charrie des effluves bizarres, un coup de Nina Ricci et il n’y paraîtra plus.

14/01

Chargée de communication
Lawless
(Catherine)


13/01

Claude Lévêque a refusé la Légion d’honneur, c’est tout à son honneur, mais qui avait donc eu l’idée saugrenue de proposer son nom ?

Ça dépend…

11/01

07/01

La polémique sur la fresque commémorant l’abolition de l’esclavage d’Hervé Di Rosa installée dans les couloirs de l’Assemblée nationale reprend (en sourdine). Mame Fatou Niang et Julien Suaudeau remettent ça, Olivier Blanckart s’énerve, principes contre principes, sourdingues vociférants contre durs d’oreille tonitruants, le résultat s’annonce incertain. On se doute bien que les déclarations des uns et des autres : « L’art a le droit et le devoir de choquer, à condition de choquer avec rigueur » (Mame Fatou Diang & Julien Suaudeau) et « L’Histoire c’est l’Histoire, une image c’est une image » (Hervé Di Rosa) bornent des positions définitivement irréconciliables. Chez les partisans des uns et des autres, les insultes ne sont jamais très loin… censeurs ! racistes ! j’en passe et des meilleures.
Si la question était : Hervé Di Rosa est-il raciste, la réponse serait : non ; elle serait également négative si la question était : « Ce tableau d’Hervé Di Rosa est-il la meilleure œuvre pour commémorer la première abolition de l’esclavage ? » Alors, peut-être, la question n’est pas là… mais où (et en quel pays) ?

Celle qui célébre le suffrage universel (moins celui des femmes)
n’est pas bien meilleure, peut-être même plus mauvaise encore.

Pour le reste, y’a pas photo…

Présence Panchounette
(1989)

« Le carré de la base de la liberté est égal à la somme des carrés de l’esclavage »

Herve Di Rosa
(1991)

03/01

L’œuvre d’art et son cartel
(l’orthographe en sus)

02/01

Urs Fischer  & Christoph Büchel

01/01/2021

Il y en a qui sont gâtés, ils font une non-exposition sur l’impermanence et tous leurs vœux se réalisent.

Mais que demande le peuple !

2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020 2020

23/12/2020

Grosse indignation dans le milieu : « C’est une honte ! », « C’est affreux ! » Les artistes se retrouvent du même avis que monsieur Prud’homme et madame Bovary. Franchement, les proportions ne sont pas excellentes, la composition pas très harmonieuse, les raies rouges pour éviter les fractures de la malléole assez malvenues, c’est mal positionné, mais l’idée est plutôt marrante : le chantier vu comme aménagement urbain, il fallait bien que quelqu’un ose. C’est fait.

Haro sur Hidalgo !

Aveuglé par l’idéologie, personne n’a remarqué
que ces machins permettent de s’étendre à ceux qui sont fatigués
alors qu’à peu près TOUT le mobilier urbain est conçu
pour l’empêcher de le faire.

22/12

L’art utile

D’un côté le life style de chez Balenciaga, de l’autre l’animation culturelle
(ici, en l’occurrence, à Lunel)
L’art peut toujours servir à quelque chose
et l’on peut toujours compter sur les artistes.

21/12

1989

Présence Panchounette
Yuppie Puppy
, 1989
Collection Mamco, Genève

2020

Que la lumière soit et la lumière fuit !

20/12

Miss France nous le confirme

la peinture est de retour !

Cependant,

il vaut mieux tout prévoir

12/12

A trop voyager, le minimalisme en a pris un coup

signé FredEx

N’empêche, fais-moi confiance, le livreur va m’entendre !

09/12

Preciado fait l’âne pour avoir du foin

Sans doute parce que tu ne leur a pas proposé d’œuvre où Marco Bizarri se fait enculer
(comme c’est étrange…)

04/12

Daniel(le), à droite a commencé sa transition
au 5, rue du Pont de Lodi

Je me souviens avoir bombé (en rouge)
sur cette façade, au 6, rue du Pont de Lodi
avec l’assentiment du tôlier : Eric Fabre

PAIX EN ALGERIE & PAIX AU VIETNAM

C’était du temps où (d’après Daniel Buren) tout était politique
et avant que Kamel Mennour n’ait acheté la rue

03/12

A comme Assia Sin

T-shirt AdAmAmAmA tuer
styliste Hermann Nitsch
by Stella Mc Cartney

My job is to make desirable, luxurious, beautiful clothing and accessories women want to buy.
My first decision is always based on, « Can I do this in a more sustainable way without sacrificing design ? »

If I can, then there is no reason not to.

(Stella « Bloody Vegan » McCartney)

01/12

Dans la plupart des cas, il faut bien le reconnaître,
c’est le cas.

28/11

Anaïs, qui a salopé le Ryman du salon ?

24/11

Dans la rubrique, je demande

une sculpture
un graffiti
j’ai tout ce qu’il me faut

Au stade, aussi, les anti-modernes relèvent la tête

La rétrospective Bertrand Lavier
avance lentement, mais sûrement

23/11

Il peut m’arriver d’être lourd, pourtant, la légèreté, je n’aime que ça

21/11

C’est, bien sûr, une évolution normale (inévitable ?) de l’histoire, mais ça s’ajuste lentement.
Quand les « artistes » font de la mode ce n’est pas très bon ni très créatif,
quand les modeux font de l’art, c’est pas terrible, cela sans compter leur complexe intellectuel :
dérivé simplet de Koons = readymade dadaîste, « Mouais ! », changez plutôt d’attachée de presse.

20/11

Toujours à la pointe

18/11

Le meilleur endroit pour accrocher un Peter Halley
c’est la galerie Retelet

15/11

L’assistante de Bertrand Lavier* a tombé la chemise.

* avant, elle travaillait pour Bernard Moninot

13/11

Ashram (Daniel), c’est la coqueluche

J’ADIORE

04/11

De l’art en institution, rien ne m’étonne vraiment

si ce n’est la vitesse de propagation de la sottise

03/11

Aurélie Slonina

Games (2006)

Sea Freshness (2009)

Hepatica fistulina (2010)

J’avais exposé sa maison en flammes au Capc (Less is less and more is more, that’s all folks*) en 2008 alors qu’elle n’avait jamais vraiment exposé auparavant, elle ne me mentionne pas** comme commissaire de l’expo, elle a préféré citer Charlotte Laubard (qui ne savait pas qui elle était) à ma place… c’est la vie !
Elle continue, des fois, elle se débrouille, des fois, ça merdouille… ça dépend !
Je ne la connais pas, elle fait partie de ces artistes qui existent sans être vraiment reconnus, pas plus mauvais que ceux qui sont meilleurs qu’eux, pas meilleurs que ceux qui sont plus mauvais.

* d’après ses propres dires, l’une des plus belles expos à laquelle elle ait participé.

** elle aurait rectifié le tir après que je lui en ai fait fait la remarque (douze ans plus tard).

02/11

Rodchenko se jette à l’eau !

Chez les Poirier, ça tourne vinaigre.

André Breton peut toujours s’accrocher

27/10

Il faudrait un jour revenir sur l’échec du Miam et sur ma part de responsabilité dans cet échec. Evidemment, pas grand monde ne parle d’échec à  propos du Musée, le fait même qu’il existe encore est une sorte de miracle, mais il existe seulement à la mesure de ses renoncements.
Pour qui sait déchiffrer une image, sa faillite est visible (comme le nez au milieu de la figure) dans la photo ci-dessous, non seulement parce que la façade est couverte de bannières crétines, mais par la symétrie adoptée : MIAM au milieu sagement encadré par les « logos » de la ville. De mon temps, le logo était décentré comme un bandeau lumineux en train de défiler. Mon souhait aurait été de regarder les choses de biais… les autorités et les institutions en ont décidé autrement ; « recentrer », c’est leur rôle, leur goût pour la symétrie en fait partie.

Logo

Plein fer

25/10

La santé nous rendant malade,

il est logique de préférer une ville morte à une ville souffrante.

Il y a des gens, quelquefois, on croit qu’ils n’ont pas d’humour avant de se rendre compte qu’ils en ont énormément, qu’il était si subtil que nous ne le comprenions pas.

EXEMPLE

Mireille Suzanne Francette Porte aime les blagues

22/10

Ce n’est sûrement pas un grand photographe, mais j’aime bien quelques unes de ses photographies.
En tous les cas, ce qui est sûr, c’est qu’il est mort.

20/10

Moi, j’aime bien ce grec qui fait n’importe quoi avec n’importe quoi,
ça me change de ceux qui font n’importe quoi avec n’importe quoi,
mais que je n’aime pas. C’est clair, non ?

14/10

CQFD

Philippe Geluck est à l’humour ce que Pierre Soulages est à la peinture

13/10

« Il faut être riche pour acheter bon marché »

Coco Chanel

Les tarbais sont dislexyques,
l’artiste, c’est Anselm Kiefer
pas Emmanuel Kieffer.

10/10

« Nous laverons nos mains dans le sang des bourreaux »
est un bel alexandrin dont je voulais me servir,
Lee Miller a fait mieux (live), elle s’est lavé le cul dans la baignoire d’Hitler

09/10

Life style for ever

C’est bien connu : « L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art »

06/10

A l’aise, Blaise !

« Le divertissement est une chose si nécessaire aux gens du monde qu’ils sont misérables sans cela. »

04/10

Amusant comme le commerce (Zadig & Voltaire, en l’occurrence) voulant instrumentaliser l’art exhibe les illusions à son propos (évidemment, l’art n’est pas la vérité) à moins qu’il ne lui prête des vertus qui ne sont pas celle de l’art, mais les siennes (évidement, le commerce est mensonge) ; d’où l’on peut déduire qu’il y aurait deux sortes de « mentir » : le vrai et le faux.
On est bien avancés…

La première fois que Bérénice vit Aurélien,
elle trouva qu’il avait les cheveux gras.

Thomas Lévy-Lasne me semble être le parfait équivalent (en peinture) de Claude Lévêque (en installation), le même genre de petit malin dont la « justesse » est la limite (ce qui n’est déjà pas si mal).

22/09

Encore une réussite de Présence Panchounette
(sans Présence Panchounette)

Non seulement c’est mal présenté  (putain, les canisses !), mais en plus, c’est de la camelote !

21/09

Non, riën de riën/
Non, je ne regrette riën

(Ma)rcel (Ma)riën au centre

08/09

Oléron

04/09

Dommage !

Bonne sculpture gâchée par son « cartel »

03/09

La vie est belle

La femme de Varini a remis ça

Josef Albers penche à gauche

et Jean-Louis Froment
vend des panneaux solaires

02/09

Claude Rutault ferme le bouclard

et part en vacances

01/09

Jean Sabrier est mort (c’est con) en février et je ne l’apprends que maintenant (c’est très con).

29/08

Je ne m’étais jamais vraiment intéressé au phénomène JR, je trouvais ses interventions pas beaucoup plus mauvaises que celles de ses collègues et m’étonnait de l’hostilité dont il était l’objet de la part de types guère meilleurs, je viens de l’entendre interviewé par Arnaud Laporte causer de « l’éphémérité de son travail »… Ouh, putain ! C’est du (très) lourd, du (très-très) lourdingue. Il faudrait, peut-être même, et pourtant je n’en suis guère partisan, envisager l’euthanasie du sujet, en tous les cas, au minimum, une interdiction totale d’exercer.

L’assistante de JR prépare son emploi du temps

11/08

Albers Hall

07/08

Ça c’est dit…

14/07

Alexandre Iolas, Athènes

13/07

Ça me fait penser à quelque chose, mais à quoi ?

Chef d’œuvre d’Aiguillon
(47190)
à inscrire à l’inventaire des Monuments historiques

(d’urgence)

Christian Babou est né à 34 kilomètres de là

11/07

Le bon sens populaire ne s’y trompe pas :
l’art n’est pas « essentiel » (utile ?), c’est sa fonction de ne pas l’être,
mais ce qui est intéressant de remarquer, c’est que les travaux utiles ont
comme caractéristique essentielle d’être moins bien payés que les autres.

10/07

Nelly Maurel

25/06

Le cours des choses a repris son cours…

non sans quelques difficultés
(cluster en « globish »)

19/06

Jean-Marie Massou est mort, le monde de l’art n’en a pas beaucoup parlé… trop bonou pas assez cher puisque pas à vendre?

11/06

Cent mètres du centre du monde, c’est pas loin
mais la sottise, c’est tout près…

Taux de mortalité 2020

10/06

Les salles de classe ont rouvert

Kamel Mennour 1

Kamel Mennour 2

16/05

Les cheminots ont foiré le Mosset

15/05

Covid Free

Dans une logique de protection solidaire éco-responsable
et bio-dégradable, j’applique les règles de distanciation
et les gestes-barrière
(les galeries)

14/05

Tombé sur le numéro 1 de A (sous titré Les Aventures de l’Art) daté de novembre 1990, une publication en quadrichromie de Prosper Assouline avec horoscope, mots croisés, publicités pour Yves Saint Laurent, Ebel, Bulgari, Cartier, Chanel, etc. En couverture : Sylvester Stallone ; rédactrice en chef : Elisabeth Lebovici ; collaborateurs : Serge BramlyMona ThomasGilles TordjmanOlivier Zahm.
Grandiose !

Jane Holzer, artiste d’époque à l’époque

12/05

Les ouvriers municipaux ont foiré le Toroni

10/05

Selon des rumeurs insistantes, Frédéric Roux aurait décidé d’effectuer un retour sur la scène de l’art

Selon des sources bien informées, des oppositions se feraient déjà jour au sein du dit milieu

09/05

L’assistante de Philippe Ramette s’entête

La souplesse étant de tout âge

Conseils aux artistes émergents

Quand c’est pas fini, dites que vous avez laissé l’œuvre ouverte
Quand c’est le bordel, dites que vous avez rendu compte du chaos
Quand l’imposture est voyante, dites que c’est une posture

Sinon, vous pouvez utiliser le texte ci-dessous en remplaçant le nom de Neil « Young » Beloufa par le vôtre.

Creux, c’est bien, submersible, c’est mieux,
mais amphibie, c’est parfait !

08/05

Le type va sans doute être obligé de licencier,
mais il faut quand même avouer que c’est un génie !

05/05

Ôte ton masque Abdelaziz, on t’a reconnu !

02/05

T.W.A

Premier mai

En francs, Soulages c’était abordable

30/04

Il serait intéressant que quelqu’un se penche attentivement sur la constellation En avant comme avant, groupe punk d’extrême-droite des années 80 où l’on peut voir se croiser Alain Soral, fils de résistant, Titus, futur historien, Hector Obalk… toute une galaxie baroque issue du trou des Halles, des beaux quartiers et de la France profonde, d’un intérêt socio-romanesque de première.

Titus et je ne sais plus lequel
en rase campagne

29/04

Cela n’avait que trop tardé,
le procès en béatification de Daniel Buren a commencé

Autrement, j’aime ça aussi.

26/04/2020

Depuis le temps que j’avais envie de le faire…

22/04

Je trie (l’une de mes activités favorites) les catalogues et les revues d’art que j’avais accumulé depuis les années 70 pour en faire don à l’école des Beaux-arts de Pau. Le plus amusant, ce sont les revues, surtout les plus marginales, les plus mal mal foutues, les plus mal imprimées lorsqu’elles ne sont pas carrément ronéotées avant d’être agrafées à l’arrache. Je me suis attardé sur les quelques numéros de l’Humidité encore en ma possession, le numéro 10, qui sert de catalogue à une exposition de Thierry Agullo, galerie aaa (38, rue de Seine), décembre 1972 et le numéro 23 édité par René Baudouin (10, rue Nesle) qui travaille encore « dans » le livre (Taschen).
Le comité de rédaction de l’Humidité était composé de Danièle Boone* (désormais journaliste et photographe  » écologiste », dernière publication : Je sauve les oiseaux, éditions Rustica) ; Thierry Agullo, artiste, galeriste, mort dans un accident de la route aux côtés d’un représentant en lingerie fine, collectionneur d’art étrange. J’aurais dû rédiger la nécrologie d’Agullo (avec qui je devais, les jours suivants, éditer un livre) pour Sud-Ouest-Dimanche mais le rédacteur en chef en étant à l’époque Pierre Veilletet, ce dernier préférera publier deux feuillets nuls signés Moïse Braitberg (qu’Elisabeth Samama publiera chez Fayard avant de m’éditer dix ans plus tard… vous suivez ?) Veilletet est mort (il ne m’aimait pas puisque j’avais publié avant lui et, accessoirement, parce qu’une jolie jeune femme qu’il voulait niquer me préférait à lui), la jolie jeune femme a disparu elle aussi (prématurément), j’ai égaré la nécrologie d’Agullo, ce qui est dommage parce qu’elle était bien meilleure que celle que Veilletet a publiée ; Georges Badin, artiste et poète, conservateur du Musée d’art moderne de Céret, fondateur du groupe Textruction (Gérard DuchêneGervais JassaudJean Mazeaufroid, Michel Vachey), espèce de collectif Sous/ Support/Surface provincial (après les avoir exposés, rue du Chai-des-farines, nous avons plus ou moins oublié de leur renvoyer leurs tentures et leurs draperies, ce dont je l’excuse un demi-siècle plus tard) ; Arthur Hubschmid, fondateur de l’Ecole des loisirs dont il est toujours le directeur éditorial ; Chantal Petithory, veuve d’un libraire spécialisé dans l’avant-garde et le lettrisme ; Gilles Plazy, journaliste, écrivain et artiste et Jean Claude Silbermann, peintre et écrivain.
Les photos ne sont pas très bonnes, les coquilles nombreuses, mais on ne voit pas d’équivalent aujourd’hui (où les photos seraient meilleures), aucune revue ne pourrait publier un entretien avec de Chirico et un autre avec Meret Oppenheim, des graphies de Roland Barthes, des jeunes poètes (on voit même apparaître Gilles Pudlowski au détour d’un entretien avec Jean-Luc Maxence), des théoriciens balbutiants (Jacques Soulillou), un éditeur (Gérard-Julien Salvy) en roue libre : « la spectaculaire bêtise de Gallimard » ; Grasset ? « ne publie que de la soupe » ; Le Chemin ? « une tasse de tisane froide » ; Tel Quel ? « en plus de quinze ans d’existence pas un seul écrivain imposé en dehors du groupe des premières années » ; les Editions des femmes ? « Cela ressemble à un dessin de Brétecher en grandeur nature » ; Le Sagittaire : « littérature de gare américaine et petits écrits du poujadisme le plus nauséeux » ; Christian Bourgois ? « peut-être pas un très grand éditeur […] affligeant homme d’affaires » ; les rendez-vous au Flore ? « idiot comme idée, on ne donne pas rendez-vous dans un lieu spécialement conçu pour draguer, c’est un contre-sens stratégique impardonnable ».

* Avant d’être verte, Danièle Boone était rouge, rouge, rouge, rouge sang :

J’ai une visite, les anglais débarquent, j’ai mes trucs, mes choses, mes machins quoi ! J’ai mes règles, je suis indisposée, j’ai mes ourses, j’ai mes moments, j’ai mes affaires, j’ai mes menstrues, j’ai mes périodes, c’est le débarquement, c’est rouge, rouge, rouge ces trucs.
Il paraît que l’animal humain est le seul mammifère à vivre après la ménopause.
Répété six fois, pourquoi six ? douze, j’aurai compris, six, je ne comprends pas.

Chantal Petithory
(Photo, Man Ray*)

* authentique

21/04

Photo : Russel Lee

L’art modeste ne date pas d’hier

17/04

Ce que « chic » veut dire

L’histoire ne dit pas s’il lui a acheté quelque chose
et, surtout, s’il l’a achetée au noir

16/04

Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime bien Zoe Leonard
(qui, pourtant, ne m’a pas l’air très hétérosexuelle*)

* Jodie Foster me fait le même effet

Jodie et sa frangine
sur le plateau de Taxi Driver

15/04

La parité, il n’y a que ça de vrai

Ne parlons pas de l’imagination

11/04

Donner, c’est donner,

repeindre, c’est voler

10/04

Les projets des uns

La réussite des autres

05/04

Au pays des aveugles, le borgne n’en fout pas une rame !

04/04

Man Ray était, peut-être, un bon photographe,
mais Lee Miller avait des seins du tonnerre

03/04

Valloton, c’est mieux que Hopper, non ?

1er avril

Reconnaissance ultime

Présence Panchounette expose galerie Thaddaeus Ropac

30/03

Jean de Loisir nous parle

Pas de problème, je vais même m’asseoir sur ce que tu dis

et carrément RIEN foutre

20/03

27/03

Depuis les années 70, j’aime John Stezaker

22/03

06/03

Jack Lang – Abdelaziz Bouteflika
même teinture – même combat !

05/03

Il est bo mon lavabeau !

Monsieur pas Propre vs Madame pas Claire

01/03

Revenir aux fondamentaux

29/02

Tote bag, sneakers,
trottinette & marmot

Portrait de la curatrice
en jeune femme d’aujourd’hui

27/02/2020

Le gauchisme de l’avenue Montaigne

Claire Fontaine, j’aDIORe

Lætitia aussi

26/02

Comme un faux-air

21/02

C’est ça…

20/02

Chauffe Marcel !

08/02

Et ça, c’est quoi ?

06/02

Anthony Quinn excepté, Kirk Douglas était l’un des pires
acteurs hollywoodiens, depuis hier, il est l’un des meilleurs

02/02

On Kawara Dream

27/01

J’ai un peu perdu le fil… c’est qui la ministre de la Culture : Aurélie Filipetti ? Fleur Pellerin ? Audrey Azoulay ? Françoise Nyssen ?

En tous les cas, j’en suis sûr, c’est une meuf !

24/01

Je pensais faire mon retour dans le milieu,
mais la concurrence a l’air féroce

23/01

Diou Vivian !

20/01

C’est con, je suis pas libre…

13/01

08/01

La presse titre : « Ruban rouge pour Convert »

Avant, on avait honte…

07/01

A une époque, j’hébergeais un membre de la Figuration libre dans le besoin

2019 2019 2019 2019 2019 2019 2010 2019 2019 2019 2019

31/12/2019

Les plans symétriques de « It must be heaven » font penser à James Lee Byars.

28/12

Que de ciel !

Les étudiants des Beaux-arts de Nantes en excursion au Texas
(le matériel a été saisi à la douane)

26/12

Faux Kosuth

Un suspect interrogé

L’art se démocratise

20/12

Quand Michel Pastoureau en sera à la couleur argent,
il lui faudra faire le rapprochement entre Apple & Mercedes

10/12

Faux Kosuth

La côte d’alerte est atteinte !

05/12

Milladiou !

Ça va pas barder, ça barde déjà !

04/12

Ça va barder, la fondation Ricard prend des risques, elle découvre l’écosophie et l’anthropocène.

Et pendant ce temps

On fait du yoga à Mouans-Sartoux

et Marina rend le mutisme au silence

22/11

Par curiosité (je craignais un peu l’enthousiasme des enthousiastes), j’ai été voir « Ne croyez surtout pas que je hurle » de Frank Beauvais. Le procédé m’intéresse toujours (forcément, c’est celui que j’utilise le plus fréquemment). Manque de pot, Il faut, à propos de ce film, ressortir la vieille remarque de Marx sur Hegel  : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. » C’est ce qui arrive à l’œuvre de ce pauvre Debord aux mains de Frank Beauvais, tout ce qui avait de tragique dans les films du « Pape du situationnisme » où la cavalerie filmée par John Ford galopait sus au vieux monde dégénère en un mash-up d’abonné aux Inrocks, quadragénaire de surcroît (en fait, ils le sont tous). Son copain l’a plaqué (« Tu m’étonnes, une compresse pareille ! »), le bled où il a trouvé refuge auprès de sa maman (« Elle est patiente, la vieille ! ») est peuplé d’infâmes alsaciens qui se tapent des cerfs marinés à la vinasse en braillant des trucs quasi nazis… mépris de classe garanti aussi fumant qu’une choucroute infernale. Va chouiner ailleurs, mec !

17/11

Se faire tatouer le calendrier des postes dans le dos,
faut quand même être motivée ou alors… possédée !

16/11

Récupération de l’image
Image de la récupération

Que tout finisse au musée et que l’on n’en parle plus !

15/11

Sans cartel, j’ai fait… en 2000 !

En revanche, jamais osé le dîner
à 1 200 euros

J’aurais dû faire le contraire… enfin, l’inverse !

01/11

La critique est aisée, mais l’art est difficile

26/10

Pourquoi cela dérange tellement certains que d’autres disent ce que tout le monde sait ?

22/10

Aujourd’hui, le monde,
demain Beaubourg !

Certains s’inquiètent que de grands groupes veuillent acheter des « galeries d’art »…
pourquoi ils s’emmerderaient ? ce sont eux qui les programment

21/10

Tout sur Andy Warhol par Patrick Thévenon à qui, en fait, je dois ma carrière littéraire.Inutile d’insister, mais difficile aujourd’hui (hier, c’était mieux) de publier un article aussi pertinent à propos de Jeff Koons dans un hebdomadaire polychrome.Difficile aussi de trouver, dans les méandres du Net, la trace de Patrick Thévenon (Estève Non) qui n’était, pourtant pas, à son époque, n’importe qui… désormais complétement oublié (à tort).

Iréne Kane

 Ses seins un peu décevants
ne pourront jamais me faire oublier
à quel point elle était  belle
dans Killer’s Kiss
de Stanley Kubrick (1955)

20/10

La découverte de la publication de L’art sans le capitalisme de François Hers et Xavier Douroux aux Presses du réel (2012) m’a fait presqu’autant sourire que l’expo du Consortium sur la pattern-painting… on ne doit pas être beaucoup dans ce cas.

Entendu (en altitude) Jeff Koons sur France Culture interrogé à propos de son cadeau à la ville de Paris… génial ! Après avoir déclaré qu’il « adore la métaphysique » et fait remarquer que le bouquet de tulipes n’est pas complet, il entame un discours terrifiant où il convoque biologie, membrane, valeurs humaines et physiologie, un chef d’œuvre absurde laissant ses interlocuteurs sur le flan[c].
Chapeau l’artiste !

05/10

04/10

Francis Bacon, c’est un peu l’équivalent de Bernard Buffet, non ?

Jeff Koons n’est pas le plus grand artiste du monde,
il est celui que tous les artistes voudraient être

29/09

If you pay peanuts you get monkeys

1043, 12 euros bruts = 813, 64 euros nets

13/09

L’auteur d’une des plus belles chansons du monde est mort ; de lui, il me reste quelques dessins… c’est peu.

So long pal…

18/08

10/08

Nancy est morte, c’est dommage !

30/07

Marions-les/Marions les/
Ils vont très bien ensemble

Philip Barlow

Nina Childress

Ana Gonzalez Sola

29/07

Quand on voit ce que les gens admirent
au point de se le faire tatouer,
on prend brusquement conscience de la détermination
des ennemis de l’arcontemporain

28/07

Comme toujours, il faut renverser les termes des communiqués de presse,
ce n’est pas l’objet technique qui se rapproche du naturel,
mais le vivant qui tend à se confondre avec la machine.

27/07

Que ce soit avec

Samuel Little

Andy Warhol

ou chez le coiffeur du coin

l’effet « série » marche à tous les coups

08/05

L’air de rien, question confort, nous sommes gâtés : les expositions sont « écrites », les œuvres nous « parlent », ce qui, l’air de rien, nous évite de (les) regarder.

26/04

On peut apercevoir sur les réseaux sociaux des centaines d’adultes approuver doctement, lorsqu’ils ne l’applaudissent pas, la déclaration non moins docte d’un enfant devant les vestiges de son petit-déjeuner équilibré : « Dieu ne peut pas avoir créé tout ça, surtout le soleil ! » ; les théologiens, aujourd’hui, portent encore des couches, leurs disciples se lamentent, ensuite, de l’incendie de Notre Dame de Paris. Ils ne voient pas le rapport peut-être… ni les flammes… ni les  cendres !

25/04

Hervé Di Rosa est petit, sétois et il peint comme un cochon, il n’a donc pas besoin d’être racisé grave pour être ostracisé à donf’, le traiter de « raciste » est largement exagéré ; en revanche, on pourrait faire revenir à feu-doux dans la marmite les commanditaires de son épouvantable fresque « Y a bon Banania ! » qui décore les sous-sols de l’Assemblée nationale.

Vendre 900 euros une paillasse pliable d’un confort tout relatif + un réveil (à l’heure du téléphone portable) et une lampe (alors que tout le monde a l’électricité) en appelant ça « Quand Jim monte à Paris » c’est un foutage de gueule d’envergure, signé Matali « Bangs » Crasset, pas très loin du niveau du « Juicy Salif » de Phillipe Starck, presse-agrumes qui presse que dalle (lire à son propos Combien de pépins dans votre thé ? de Didier Semin in « L’Atlantique à la rame, Humeurs et disgressions », mamco, 2008).
Dans ces conditions, il ne m’étonne pas que Jim ne monte plus à Paris (ça tombe bien, nous n’y habitons plus).

15/04

La rencontre se jouait
à pelle ou fesse et
en deux manches

02/04

La culture pop, ça va, ça vient !
Souvent pas très loin l’une de l’autre…

31/03

Comme s’il en pleuvait…

Brosse à luire

et à reluire…

30/03

D’après le type qui ne travaille (que) du chapeau, Thomas Schütte (qualifié par ses soins d’artiste « outsider ») serait un grand artiste. La raison en serait qu’il est collectionné par un grand collectionneur (François Pinault)… Ah !

Pinault cuit !
 Pinault cru !

C’est dans ce sens que ça se passe…

29/03

Comme s’il en pleuvait…

AR(T)MANET (Juliette)

SAAR(T)INEN (Erro)

22/03

Arno Sow, équivalent « black » d’Ousmane Brecker dans le fond comme dans la forme, avait rendu, il y a quelques années, la Passerelle des Arts impraticable en y semant ses sculptures kitsch. Le goût très sûr du public pour l’académisme pompier avait plébiscité cette opération touristique à tout va, la culture municipale vient de conforter la sottise de ses administrés en inaugurant une des œuvres du Rodin des noix sénégalais qui trône définitivement désormais dans une matière (le bronze) qu’il n’avait jamais employée de son vivant.

Arno, Yes !

06/03

Encore un monument historique qui va morfler !
(Frac Normandie)

27/02

Victor Vasarely, l’un de ceux que l’on n’a pas oubliés, mais qui ne nous manquent pas.

25/02

Pour ceux que ça intéresse encore, j’ai mis en ligne rubrique Permanence Panchounette, un texte écrit par Fabien Danesi publié dans Archives et documents situationnistes (il y a longtemps) et retrouvé le feuillet manquant de l’interview que j’avais donnée à Jérôme Sans (il y a très longtemps), il est en ligne à la fin de la rubrique Présence Panchounette (archives).

Que d’archives ! Que d’archives !

Ce qui me fait penser qu’avec Gaël Peltier, entre une demi-douzaine de projets foirés (dont celui de publier l’ensemble de nos projets foirés), nous avions voulu proposer à Charlotte Laubard pour la Nuit blanche dont elle était, cette année là, directrice artistique, d’éteindre tous les éclairages publics dans tout Paris. Et puis, j’ai eu la flemme… nul doute qu’un jour ou l’autre ce projet sera réalisé (en partie) pour économiser l’énergie.

14/02

Valentine’s Day

Anya Hindmarch

(depuis l’année dernière)

13/02

I get so lonely I could die

Vasconcelos (2019)

Vilmouth (2001)

12/02

Le bon goût*, y a pas à chier, c’est à chier !

* cf le 02/01/2017

04/02

J’aime beaucoup Sylvie Fleury.
(« J’ai réalisé mes premières œuvres dans les années 90 qui étaient à la fois le début et la fin de quelque chose »)
Elle a fait pleins d’œuvres que j’avais faites et plein d’œuvres que j’aurais voulu faire.
J’aime beaucoup Sylvie Fleury.
Je ne sais pas si je ne la préfère pas à John Armleder.
J’hésite…

02/02

Bien joué !

Bien vécu !

30/01

La femme de Felice Varini fait ce qu’elle peut,
mais parfois, elle se chope des entorses

19/01

Au secours !

Deux tweets*, deux perles !
Vite, la camisole !

* Fakes ? Evidemment…

12/01/2019

La « Non Maison » (micro centre d’art situé à Aix-en-Provence) a invité une artiste pour une résidence (« Déconstruire pour tout reconstruire ») où « aucune production n’est imposée »… espérons que ce chèque en blanc ne soit pas en bois.

AVANT AVANT AVANT AVANT AVANT AVANT AVANT

2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017 2017

19/03/2017

Théo Mercier = Bertrand Lavier (période Sanejouand) + Fischli & Weiss + Présence Panchounette (d’où son succès).

15/03

C’est avec un certain amusement que j’ai vu ressortir (du chapeau de l’actualité artistique et néanmoins régionale) le nom de Dominique Pasqualini ; l’ancien combattant du concept décaféiné vient d’être nommé directeur de l’école des Beaux-Arts de Bordeaux… sur un projet « écosophique », il est vrai ! Pour ceux qui ont vécu les heureuses années 80, Pasqualini était l’un des fondateurs d’Information Fiction Publicité que j’ai toujours considéré comme une plaisante escroquerie (l’équivalent pour l’intelligence de Bernard Tapie pour la politique de la ville). Comme il n’y a pas de raison que ça s’arrête, la nomination de Dominique Pasqualini a été fixée au 1er avril.

12/03

L’artiste « coup de cœur » de Ramesh Nair (directeur artistique de la maison Moynat, chargé de réveiller le célèbre malletier) est Agnès Martin : « Elle m’a permis de conceptualiser le minimalisme. Elle utilisait le blanc de la même façon que Pierre Soulages […] travaille le noir ».Comment dire mieux et mieux comprendre le blanc ET le noir.

Franchement… moi, le délit de faciès, de temps à autre, je n’ai rien contre (on me trouve bien une sale gueule) et lorsque je vois la coiffure d’Ernest Pignon Ernest, j’ai des doutes sur ses qualités de dessinateur pourtant reconnues par tous (surtout par ceux qui trouvent que j’ai une sale gueule).

14/02

VERNISSAGE

Robert n’était pas là pour plaisanter

12/02

Intituler une manifestation (soi-disant) toute entière dédiée à l’intelligence « La nuit des idées » me semble une idée aussi étrange que baptiser l’espace réservé à la jeune création au Centre Pompidou, la Galerie Zéro. 

10/02

Ce qui se montre dans les musées m’intéresse si peu que je ne vais pas le voir, ce qui ne m’empêche pas de visiter les bâtiments ; ma dernière tentative a eu lieu lors d’un récent passage à Paris, j’ai été prendre le thé (je suis au régime sec) au dernier étage de Beaubourg. J’ai attendu une demi-heure qu’un garçon vienne prendre ma commande, une demi-heure supplémentaire pour qu’il me serve un thé tiède (tu m’étonnes !), une demi-heure pour avoir l’addition (salée), je paye avec un billet de 20 €, ils n’ont pas la monnaie, une demi-heure pour la trouver ! Ma tasse était tachée de rouge à lèvres (ça part pas au lave-vaisselle), la table d’à côté, quatre personnes âgées de mon âge jouaient au bridge, la vue est belle, les étages au-dessous, la subversion suit son cours. Tranquille.
Dans l’espace marchand, n’en parlons pas, ça déborde !

LOVE EACH OTHER
CELEBRATE THE POWER OF LOVE WITH COMPLIMENTARY SCREEN-PRINTING BY CANADIAN ARTIST BLAIR CHIVERS
Launching today 7th FEBRUARY 5-8PM
Love Each Other by Blair Chivers
At Le Bon Marché Rive Gauche (1st floor)

Visitez le pop-up « LOVE EACH OTHER » de l’artiste Blair Chivers et Each x Other cette Saint-Valentin, vous pourrez y vivre l’expérience de ses messages d’amour à travers des sérigraphies offertes. Une sélection d’oeuvres et d’articles de mode y sera en vente en exclusivité entre le 7 et le 14 février, avec une performance interactive de sérigraphie avec Blair Chivers tous les jours de 16h30 à 19h30.
Blair Chivers est un artiste canadien dont le travail examine le pouvoir des émotions et des pensées positives tout en s’interrogeant sur les enjeux de la production artistique et la question de l’accessibilité. Pour le Bon Marché Rive Gauche, il a créé un pop-up store de diffusion d’amour.
Le monde de l’art traditionnel se propose d’offrir un art de grande qualité à un public restreint, ce qui en limite grandement l’impact culturel. En reconnaissant le pouvoir potentiel de l’art visuel, Blair Chivers a élaboré une nouvelle manière de penser l’art qui explore l’idée d’une plus grande accessibilité et donc d’un plus grand impact. Une sorte de « prêt-à-porter » pour le monde de l’art. La production se fait par saison, comme pour la mode, et avec un back catalogue, comme pour les livres ou la musique. C’est une forme de d’art auquel nous pouvons avoir accès dans des endroits où l’art traditionnel ne peut pas s’aventurer.
Dans son expo pop-up, l’artiste fera des performances de sérigraphie durant lesquelles chacun pourra participer directement au processus créatif. Chacune des pièces de Blair Chivers reflète l’importance qu’il accorde au pouvoir des émotions et de l’esprit. Ces œuvres sont « prêtes-à-emporter », ce qui signifie que les gens peuvent faire l’expérience du luxe de l’art et du plaisir de le collectionner.
Les visiteurs peuvent acheter les pièces de la collection ou apporter des pièces qu’ils souhaitent faire imprimer pendant les sessions artistiques interactives. L’impression est gratuite, le but du travail de Blair Chivers étant de diffuser les pensées positives à travers son art. Les sessions précédentes l’on vu imprimer toute une gamme d’objets, du sac Birkin jusqu’aux baskets, blouson en cuir, ou même à même la peau… Et maintenant ?

Valentines Pop-up Shop at Le Bon Marché Rive Gauche (1st floor) open from 7th – 14th February
24 Rue de Sèvres 75007 Paris

02/01

PINAUD CUIT
PINAUD CRU

Alors qu’elle est rigoureusement identique à
« Coquet,meublé, lumineux« 
(Présence Panchounette, Albi, 1986)
cette exposition veut dire, exactement, le contraire

2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016 2016

15/12

Ce n’est pas que je n’y comprenne plus rien,
c’est que ça ne m’intéresse plus beaucoup…

Patrick Saytour ?
Gérard Deschamps ?

Non…
Bernard Rancillac !

03/12

Ousmane Sow, c’est un peu Arno Brecker en nègre, non ?

24/11

Dada est à louer

Murakami est à vendre

27/09

Et celle-là, elle est bonne ?

Raphaël Sorin dont on n’avait pas eu de nouvelles depuis longtemps décrète que René Magritte n’est pas un « bon » peintre. Ce n’est pas vraiment le sujet (et ce n’était pas vraiment le but de l’intéressé non plus), Magritte, effectivement, n’est pas un « bon » peintre pas plus qu’Edward Hopper ou Andy Warhol, reste à savoir si c’est un bon artiste* et de cela Raphaël Sorin qui n’y connait pas grand chose ne peut pas discuter (la référence qu’il m’a toujours sortie lorsqu’il nous est arrivé de parler d’art : Wolf Vostell !).

* de la même manière, il ne faut pas être un  critique très doué pour établir que Michel Houellebecq
(par ailleurs, sans contestation possible, artiste catastrophique et poète foireux) n’est pas un « bon » écrivain ;
il écrit mal et ceci à dessein (il ne peut, peut-être, pas faire autrement non plus),
mais, appartenant à la pop-culture, il vaut – peut-être – mieux que ça.

et la morale n’a rien à y voir !

20/09

Ernst Neizvestny est mort récemment à Stony Brook (New York), il était âgé de 91 ans. Vladimir V. Poutine s’est fendu d’un télégramme pour déplorer la mort d’une des plus grands sculpteurs de notre temps. Neizvestny est resté célèbre pour s’être engueulé avec Khrushchev en 1962 lors d’une exposition célébrant le trentième anniversaire de l’Union des artistes soviétiques. Il sera tenu à l’écart de toute commande officielle jusqu’en 1966, mais en 1971, à la mort de Kruschhev, sa famille lui demandera une sculpture pour la tombe de M. K.
Comme quoi, là aussi, il suffit d’être patient (le mieux étant quand même d’émigrer, ce que Neivestny ne manquera pas de faire en 1976).

19/09

Quand Wikipedia fait du Bertrand Lavier avec de l’Yves Klein

01/09

RIEN QUE DU BON !

Après Houellebecq au Palais de Tokyo, Zagdanski chez Eric Dupont

19/08

Les deux sont cons, les deux sont drôles,
mais c’est pas le même prix…
pourquoi ?

13/08

CONNARD !

Il fallait bien que l’ignoble flotte sur l’ignominie,
que les productions migrantes soient récupérées,
que la bonne conscience s’admire en son miroir
(contemporain de préférence)

01/07

You’re not an artist
You’re not a leftist
You’re nobody

15/06

Intéressante initiative du  Metropolitan Museum of Art (« Art helps police officers learn to look », International New York Times, 29/04) : des « visites » organisées à destination des officiers de police de la ville dans le but de « perfectionner leur regard ».


02/06

Toujours à propos du scandale J.R. (à mon avis, le scandale, surtout, de ne pas avoir été choisi…) : tout ce qui peut faire disparaître la Pyramide du Louvre est le bienvenu. Le seul reproche que l’on peut donc adresser à J.R. c’est de ne pas l’avoir véritablement fait disparaître, mais, plutôt, de la faire apparaître davantage.
Il ne faut, désormais, plus compter, pour en être débarrassé, que sur les « éléments déchaînés » avec inondation du centre commercial qu’elle abrite en prime.
30/05

Tout le monde tombe sur le dos de ce pauvre J.R. à propos de son installation sur la pyramide du Louvre (c’est sûr, on est « sur »), Olivier Blanckart trépigne, crie au scandale (« abruti, démagogue, populiste »… c’est tout ?) et appelle les ayant-droits de Peï à la révolte. Franchement, l’intervention de ce J.R. (une espèce de Pignon-Ernest mâtiné de Felice Varini d’après ce que je vois) n’est pas plus nulle que celles des précédents ni que celle de Daniel Buren au Bois de Boulogne (cf ci-dessous). On pourrait, surtout, en profiter pour se poser des questions sur la pyramide elle-même qui est un monument de kitsch absolu, un gimmick architectural démagogue et populiste ou je ne m’y connais pas.

11/05

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que cet artiste
a regardé, un peu trop longtemps, peut-être,
les photographies d’Edouard Levé

« Un artiste est l’ennemi juré de l’industrie du divertissement »

Javier Cercas (L’Imposteur, Actes-Sud)

09/03

Bien mieux, vraiment beaucoup mieux que le « ready-made », cette artiste propose le « sur-mesure » !

http://www.i-do-it-studio.com/

17/02

Puisqu’il a récemment été question d’école des beaux-arts (le 05/01), il m’a semblé amusant de déterrer le texte ci-dessous (vieux de plus de vingt ans). Pas grand chose à rajouter sinon qu’il est encore d’actualité.

Orientations d’enseignement

    Ce texte qui fait office, dans ce dossier, de déclaration d’intention en ce qui concerne les orientations d’enseignement que je désirerais adopter si ma candidature était acceptée est la reprise d’un texte que j’avais préparé pour être lu lors d’une “performance” qui consistait à me présenter à la direction de l’école des beaux-arts de Bordeaux dont je connaissais par avance la lauréate. Etant donné le déroulement des épreuves je n’ai évidemment eu l’occasion ni de l’exposer ni de le défendre et les circonstances m’ont fait regretter d’avoir renoncé à l’autre performance envisagée qui consistait, costumé en pelotari, à boire le plus salement possible une gourde d’Irouléguy.
    Si l’on fait, toutefois, abstraction de sa forme parfois ironique, parfois provocante, ce texte définit aussi — réellement—des orientations paradoxalement (de ma part) pleines de bon sens et qui, j’en suis persuadé, se devront d’être adoptées un jour ou l’autre de gré ou de force (il vaudrait mieux de gré).

Projet pédagogique

    Je tiens à prendre une précaution préalable qui, je l’espère, se révèlera utile à l’exposé de mon projet pédagogique qui n’est pas — bien entendu — que l’exposé d’un projet pédagogique.
    Je ne crois pas que, de toutes les façons, nous concourrions sur un projet pédagogique, je ne crois pas même que nous soyions jugés sur sa plus ou moins grande pertinence. Nous serons jugés, si jugement il y a, sur un projet culturel et politique, classés suivant l’adéquation pour ne pas dire la soumission au projet culturel et politique qui est le vôtre, quitte à y désobéir plus tard.
    Je ne vois pas d’ailleurs d’autres moyens ni d’exposer ni de juger ce que vous appelez “projet pédagogique” dans la mesure où tout projet est à la fois culturel et politique.
    Ce préalable étant posé, je ne me priverai pas d’en poser un autre : il semblerait qu’actuellement tous les projets pédagogiques (démagogiques ?) se vaillent dans l’absolu et dans la réalité. Que l’on apprenne aux étudiants la pêche à l’alose ou qu’on les amène en pèlerinage à Lourdes l’effet sera le même et le discours qui donne ces activités comme nécessaires peut se défendre. Dans la réalité, quel que soit le projet pédagogique utilisé, serait-il la transformation de l’école des beaux-arts de Bordeaux en trinquet mur à gauche on assistera à la même faillite. Il sort un pourcentage à peu près égal d’artistes de structures psychiatriques d’accueil que des institutions hyper-technologisées… un pourcentage à peu près égal d’artistes médiocres. Si j’avais donc le projet miracle ce n’est pas à la direction d’une école régionale que je postulerais, mais à l’Inspection générale des Beaux-Arts où je serais reçu à bras ouverts.
    Le malaise est d’ailleurs devenu si général, sinon si réel, puisqu’après tout, bon an, mal an, il sort des écoles un nombre stable d’artistes, qu’il se tient désormais des colloques où les tenants du système s’interrogent doctement sur la réalité même de leur fonction : l’art est-il enseignable ?
    Comme ceux qui se posent cette question sont aussi ceux qui sont payés pour ne pas y apporter de réponse, on peut se douter que ces raouts donnent lieu à d’assez savoureuses contorsions dialectiques.
    La plus classique des réponses apportées est semblable au tour de passe-passe idéologique en vogue dans les Ecoles d’art, c’est celle de faire de la question une réponse ; on continue donc, dans ces cas-là, à soutenir l’utilité de non-lieux où un non-enseignement délivré par des non-professeurs continue à ne pas s’adresser à des non-élèves.
    Les autres aménagements apportés peuvent se diviser, en gros, en deux tendances :        
                    * La création d’un 3° cycle, c’est la tactique de la fuite en avant
                    * Le choix de la “communication”, c’est celle du rideau de fumée.
    Quelle que soit la solution adoptée, elle ne rompt pas, en définitive, avec la morosité du constat d’échec ou plutôt de son présupposé : l’Art n’est pas enseignable, pis… il est mort !
    Je ne suis, pour ma part, pas tout à fait d’accord avec ce constat d’échec dans la mesure où chacun peut se rendre compte qu’il est des écoles pire encore que d’autres, qu’il est des artistes plus mauvais que la moyenne et que la crise que décèlent certains n’est que l’écho d’autres crises : celles de l’Art, celle de l’enseignement, mais peut-être aussi, et il faudrait rompre là, celle de l’Etat. Car, après tout, si l’on veut des écoles aussi performantes que celles de nos voisins d’Outre-Rhin, des artistes aussi reconnus que ceux du Nouveau Monde, peut-être suffirait-il d’améliorer la fiabilité de nos produits automobiles et de redresser le déficit de notre commerce extérieur.
    Si l’on considère les deux cataplasmes sur des jambes de bois précédemment décrits, il suffit d’un peu d’attention pour s’apercevoir qu’ils dérivent d’une conception “moderniste” de l’art ; en le confondant volontairement ou non avec ce qu’il tend à devenir : un divertissement mondain qui tient de la décoration florale et de la musique de variétés, mais surtout pas l’expression d’une singularité. Comment enseigner à devenir singulier ? Voilà bien une tâche singulière… Et puis quoi encore !
    Lorsque l’on adhère plus ou moins à cette conception, cela facilite grandement l’élaboration d’un projet pédagogique puisque l’on sait ce qu’il faut qu’il advienne et que les solutions sont purement techniques.
    L’art qui se pratique sous couvert de complexité post-moderniste n’est, en réalité, que redoutablement simple puisqu’il n’est qu’un savoir-faire (qui peut ne pas être du fait de l’artiste) doublé d’un marketing astucieux (où sa présence n’est pas obligatoirement bienvenue).
    Ce sont les buts avoués des 3° cycles (ou comment réussir en une année supplémentaire ce que l’on a foiré en cinq ans) et nul doute qu’ils n’y réussissent puisque la réalité tend déjà à s’y conformer. On aura compris que cette solution est directement liée au marché. Celui-ci, bien que moins démoniaque qu’il n’est d’usage de le présenter (surtout lorsque l’on en est à l’abri), n’en est pas moins autre chose qu’un garant de qualité et, qui plus est, bien versatile ces derniers temps.
    L’autre solution, relativement proche par beaucoup des intérêts communs présentés met l’accent sur une relation privilégiée avec la médiatisation, l’information, la communication et, en définitive, l’auto célébration, non pas des individus et de leurs œuvres, mais de la structure dont ils sont censés être issus. Une “bonne” école des beaux-arts (celle qui se proclame telle… “C’est celui qui le dit, qui l’est !”) peut ainsi figurer avantageusement dans les pages publi-reportage de nos hebdomadaires en couleurs entre une troupe théâtrale, un restaurant trois étoiles et une entreprise performante d’informatique en faillite un an plus tard.
    On comprendra que, dans ces conditions, il y a intérêt pour que la Municipalité et ses édiles soit satisfaits à produire des produits et non pas à faciliter la naissance d’une œuvre.
    Il semblerait de ce qui précède que je ne sois pas un chaud partisan de l’ouverture des beaux-arts sur des instances qui lui sont étrangères, l’ouverture, dans ces cas-là, pouvant se matérialiser par un pur et simple asservissement à des instances idéologiques pouvant leur être nuisibles.
    On aura compris que je ne suis pas, non plus, un féroce partisan de ce que j’appelle la “combine avant-garde” qui peut, maintenant qu’elle est coupée de toutes les utopies qui la soutenaient jusqu’à un passé relativement proche, se résumer à une pratique académique dévolue à la célébration de l’air du temps, de la modernité et du libéralisme sauvage réunis.
    Si l’on tient à perpétuer ces errements on peut le faire à bien meilleur marché en transformant les écoles des beaux arts en Instituts Universitaires de Technologie (IUT). Avec un bon recrutement, un enseignement adéquat on peut aisément former en deux ans un technicien redoutablement efficace que l’on doublera d’un critique incollable et d’un manager agressif en rajoutant à son cursus un an de stratégie marketing et de pratique du Trivial-pursuit. On est à peu près sûr que ça ne voudra rien dire, mais si c’est bien positionné, ça peut se vendre.
    En termes de stratégie marketing pure, je me demande d’ailleurs si l’on ne commet pas une bévue en formant des générations complètes de post-modernes essoufflés risquant de se bousculer sur une scène déjà passablement encombrée. Car, désormais, la combine avant-garde craque de partout et il en est même en son sein chez qui se fait jour la mauvaise pensée suivante : Christian Boltanski est, sans conteste, un meilleur  sculpteur que Daniel Buren et Robert Combas un meilleur peintre que Bertrand Lavier. A moins qu’il ne s’agisse, dans le fond, de maintenir hors A.N.P.E. des individus destinés à y entrer plus tard.
    Si, entre parenthèses, on voit bien quel type d’écoles des beaux-arts sont susceptibles de nous former les Daniel Buren et les Bertrand Lavier de demain, on se demande de quelle espèce d’école auraient eu besoin Christian Boltanski et Robert Combas pour être meilleurs encore qu’ils ne le sont. On se rend compte que pas d’école aurait été une solution possible ou simplement, comme cela a été le cas, une école faisant preuve de bienveillance plutôt que de modernité.
    Après avoir enfoncé ces portes déjà entr’ouvertes par le bon sens de nos contemporains, il ne s’agit plus pour en finir avec la négativité que d’escalader le marronnier de la crise de l’école.
    L’école est donc en crise et comme une Nation ne vaut que par son système d’enseignement, on s’inquiète – un peu à contre temps –, mais mieux vaut tard que jamais ! L’école des beaux-arts étant encore plus en crise que les autres dans la mesure où l’objet même de son existence est soumis à caution par ceux-là mêmes qui ont pour fonction de la perpétuer. Il ne faut pas, en effet, perdre de vue l’horizon de notre modernité : l’Art est mort. Un peu comme s’il n’était plus possible d’étudier les mathématiques sous prétexte que leur application pratique n’est pas toujours vérifiée par le réel. Résumons : l’école n’enseigne plus puisque le savoir n’est plus désiré ; dans le cas des beaux-arts, elle n’enseigne plus parce qu’elle ne sait pas quoi enseigner.
    Toutes les raisons données à cette crise sont bonnes et doivent être prises en compte, une seule est excellente : l’enseignement est en crise parce que ceux qui le délivrent sont eux-mêmes en crise. En gros, en grossier – pourquoi pas ? – les enseignants n’enseignent pas parce qu’ils enseignent mal. La seule solution à ce problème étant qu’ils enseignent bien.
    Comment est-ce possible ? J’avoue dans ce cas être assez partisan de la méthode Bigeard : “Oublions nos états d’âme et fonçons dans le tas !”. Paradoxalement dans les écoles des beaux-arts les solutions semblent plus aisées qu’ailleurs : elles ne sont pas trop encombrées d’immigrés, ceux qui y sont inscrits désirent vraiment apprendre quelque chose, l’enseignement peut être “ludique”, les horaires ne sont pas surchargés ; toutes raisons que donnent, en général, les enseignants pour circonscrire les difficultés dont ils sont victimes. Les professeurs souffrent-ils d’un déficit de leur image, de leur ego, de leur narcissisme ? Il suffit de choisir ceux qui n’en souffrent pas.
    Je ne suis pas de ceux qui pensent qu‘il y a une division irréconciliable entre les artistes et les pédagogues. Je ne vois pas, pour ma part, quelqu’un qui puisse mieux apprendre quelque chose qu’un excellent praticien de ce quelque chose. Meilleurs seront donc les artistes qui enseigneront, meilleur sera leur enseignement et moins prégnants leurs états d’âme. Quant à ceux qui n’ont connu qu’un demi-succès, il sera suffisant qu’ils expliquent à leurs élèves les raisons de leur demi-échec.
    Je ne suis pas, non plus, contre le fait que l’Etat pensionne un certain nombre de ses artistes en leur fournissant un poste de professeur, c’est une tradition républicaine et nous sommes en République. Je suis, en revanche, contre le fait que le système s’affole et fasse de l’auto-allumage ; que l’étudiant diplômé, après deux bourses et trois expos subventionnées devienne lui même un professeur qui enseigne à ses élèves comment obtenir : un diplôme, deux bourses et un poste de professeur dans une école des Beaux-Arts.
    Il serait donc de bon ton de mettre fin à toute forme de pantouflage, à toute rente de situation et à toute morosité. On peut donc, dès à présent, réexaminer tous les contrats qui peuvent être réexaminés et se séparer de ceux qui n’ont rien à enseigner, qui pensent ne rien avoir à enseigner, que rien ne peut s’enseigner. On verra que toutes ces belles certitudes idéologiques ne sont d’aucun poids face à l’angoisse de devoir gagner sa vie comme artiste.
    En ce qui concerne les étudiants, une des conditions les plus essentielles de leur réussite me semble être leur recrutement (la seule ?). C’est sur ce point plus que tout autre que devront porter les soins et la clairvoyance de l’équipe enseignante. Plus peut-être que l’examen des diplômes, il faudra tenir compte des motivations et des connaissances déjà acquises ; j’entends par là, non une connaissance plus ou moins superficielle des reproductions de calendrier et de ce qui s’en dit dans les magazines d’art contemporain, mais la maîtrise de la lecture et de l’écriture.
    Mon premier contact avec l’illettrisme c’est dans une école des beaux arts que j’ai eu l’avantage d’en avoir la primeur. Ecole qui, pourtant, se faisait un point d’honneur à ne pas produire de “romantiques”, mais plutôt des “conceptuels”. Et ce en corrigeant quelques copies de deux feuillets où il n’était pas rare de relever plusieurs dizaines de fautes d’orthographe graves émaillant un discours de type “sémiologique tiède”. Lorsque ce minimum vital n’aura pas été acquis, il faudra que l’école s’en charge, même s’il faut créer pour cela un poste d’orthophoniste à la place du poste d’attachée de presse.
    Les relations entre élèves et professeurs doivent radicalement se démarquer de la caricature grossière des rapports humains tels qu’ils se définissent dans une école. Il faut en terminer avec le tutoiement obligatoire, toute familiarité déplacée, toute sympathie feinte pouvant aller, dans le pire des cas, jusqu’au harcèlement sexuel et à l’abus de pouvoir pour en revenir au simple respect mutuel de l’élève et du maître.
    Qu’est-ce qui s’enseigne donc et qu’est-ce qui doit s’enseigner ? Je tomberai d’accord là-dessus avec Joseph Mouton, actuellement chargé de l’organisation d’un 3° cycle à Nantes (comme quoi, je ne suis pas rancunier) : le jugement.
    L’art ne consiste pas en connaissances théoriques (ce serait une science), en savoir-faire (ce serait un artisanat), l’art tient sa légitimité du jugement, il fonde le savoir commun des artistes. Comme ils n’ont affaire qu’à du particulier, toutes les connaissances et les savoir-faire sont dominés par la figure du jugement. Toute l’expérience de l’art réside en ce savoir et il n’existe d’expérience que si elle se communique. Moyennant quoi, il faut ranger son kantisme au vestiaire, si pratique pour couvrir sa paresse des oripeaux de la philosophie, et se mettre au boulot.
    Il n’est plus question de se laisser aller à professer ce qui tient lieu de savoir : les opinions, et de s’exprimer dans leur langue : “C’est super !”, “C’est extra !”, “Un tel est sympa !”, “Un quel est pas cool !”, “T’as lu Handke ?”, “D’où poses-tu ce ça ?”, “Qu’est ce qui de cette représentation, pour toi, fait sens ?”.
    Contrairement aux projets pédagogiques du style prothèse qu’il est d’usage de présenter dans des cas comme celui-ci, on comprendra que mon projet manque complètement d’envergure. Oui, il y a un savoir. Oui, il peut être transmis sous les formes extrêmement modestes du bon sens, du jugement, de la communicabilité de l’expérience et de l’apprentissage de la réalité. Qu’il est aussi d’une grande simplicité : une école est un lieu réel et symbolique où l’on enseigne et l’on travaille.
    Il n’est besoin pour cela que de la volonté et l’énergie de ceux qui en font partie et pour ceux qui la subventionnent que d’offrir les conditions minima de son fonctionnement : la tranquillité, l’indépendance et la confiance.
    On voit aussi que ce projet définit ce que doit être la situation en aval et en amont. Qu’il doit exister une véritable politique culturelle, si politique culturelle veut dire quelque chose et si la culture est encore possible sous une autre forme que celle de “l’entertainment”. Ce n’est pas en guettant un hypothétique retour du sens effectué par ceux qui l’ont perdu et qui n’en ont que foutre, mais par certains frémissements de la pensée en quête d’autre chose que de sa dissolution que je parie sur sa revanche.

L’école des beaux-arts de Nantes vient d’acheter (par l’intermédiaire de huit mécènes) 7 hectares de désert à Marfa (Texas). Il y a déjà de quoi se boyauter, là où il y a de quoi s’étrangler c’est lorsque l’on a connaissance du montant de la transaction : 150 000 € ! C’est à dire : 20 000 € l’hectare de DESERT !!!
Si le Canard enchaîné ne s’occupait pas en ce moment du sort de deux dangereux gauchistes (Ines de la Fressange & Denis Olivennes), ce serait un sujet pour eux.
Il serait question que Patrick Couchain y reconstruise à l’identique le Centre d’art contemporain de Labège ; Jean Marc Ferrari et Chantal Creste faisant office de concierges.
Quant à l’agent immobilier texan qui a signé le protocole de vente, ayant manqué plusieurs fois de mourir… de RIRE, il a été hospitalisé d’urgence à l’hôpital d’Austin.

02/01

On me demande de signer une pétition pour m’opposer au licenciement d’Yves Aupetitallot (directeur du Magasin à Grenoble, site mis en eau par Patrick Bouchien, par ailleurs architecte de l’aquarium du Palais Royal).
Je ne la signerai pas.
L’affaire proprement dite a l’air un peu plus compliquée qu’on ne nous la présente. Par exemple : la très grande majorité du personnel réclame depuis longtemps le licenciement d’Aupetitallot, par ailleurs professeur à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, en arrêt maladie depuis octobre 2014 ; cela suffirait à ne pas s’engager trop à gauche (« A bas LE licenciement ! ») de crainte de se retrouver fort à droite (« Fuck LES salariés ! »)
Comme j’ai de la mémoire, je me souviens d’un courrier de ce brave homme demandant à Jacques Soulillou de ne pas évoquer le différend Présence Panchounette/Bertrand Lavier lors de l’exposition Vivons heureux, vivons cachés (dont il était l’organisateur) ce qui me fait douter de son honnêteté intellectuelle ; je me souviens aussi qu’il avait négligé Présence Panchounette dans une exposition sur les années 80 (et son catalogue), ce qui me fait me poser des questions sur sa pénétration dialectique.

J’en profite pour rappeler qu’aucun artiste ou professionnel de la culture ne s’est seulement préoccupé de savoir pourquoi j’avais été licencié du Miam par la clique « socialiste » de Pierre-Jean Galdin au profit de Chantal Creste… qui (a) fait quoi, d’ailleurs ?

01/01

Pour bien commencer la suivante

un écrivain de merde
par un dessinateur de merde

2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015 2015

31/12

Et en cadeau de fin d’année

un grand penseur : Alain Finkielkraut
par un grand peintre : Renaud Camus

20/12

Du coup (17/12)… Vilmouth est mort ! C’est quand même une réaction exagérée.

19/12

Parcouru un article de Judicaël Lavrador dans le dernier Beaux Arts Magazine sur les artistes et le papier-peint (et les papiers-peints d’artiste*), Présence Panchounette n’est pas citée une seule fois, ça aussi, c’est drôlement balèze !

* il semblerait que l’un d’entre eux (dont j’ai oublié le nom) produit du papier-peint… fausse pierre !

17/12

Présence Panchounette est à la 4741ème place du « classement mondial » des « artistes », c’est plutôt minable (on devrait être dans le Top Ten), mais si l’on considère que Jean-Luc Vilmouth est 4554ème, alors qu’il a continué à travailler (25 ans de plus), c’est drôlement balèze.

15/12

Ne gâche jamais ta carrière de perdant avec un succès de merde !

Jorge Oteiza (célèbre sculpteur basque de merde)

14/12

On m’a tellement piqué de trucs que j’ai l’impression d’être un supermarché.

Sam Peckinpah

Je ne sais plus où donner de la tête, avant la fin de l’année, il faut que je finisse les pièces de Labelle-Rojoux et celles de Taroop & Glabel, résultat : je n’ai plus une seule minute à moi.

09/12

SIGNER C’EST UN SIGNE

La Culture qui veut si bruyamment s’opposer à la poussée de l’extrême droite n’est objectivement plus un mouvement vital qui brusque les mœurs vers d’autres futurs, mais un champ d’activités professionnelles de fabrication des distractions de cette fin de siècle à destination d’une fraction de la société (celle qui dispose encore d’une capacité réelle – psychologique, sociale et économique – de se distraire de la sorte) qui est loin d’être majoritaire en France et en Europe et qui surtout s’est totalement repliée sur elle même.
On l’oublie trop vite : l’irruption en France d’un parti d’extrême droite sur le devant de la scène est d’abord et exclusivement un phénomène culturel. En cela, son succès est aussi et avant tout la marque d’une défaite culturelle. Il ne sert donc pas à grand chose de lui opposer le symbole d’une défaite qui est la condition première de son essor, sinon à le faire rire ; ce dont atrocement, il ne se prive pas.

Jean-Paul Curnier
La culture suicidée par ses spectres
 (1998)

02/12

N’oublions pas que dans « Dérives et déconnades », il y a « déconnades », et pas que les miennes.

Un après-midi du début de novembre, chez Stéphane Sautour.
Tout en me faisant visiter son « théâtre d’objets », Stéphane me dit : « Je veux montrer des états de matière. » Il me dit aussi : « Avec Alexandre, on a travaillé sur un capteur qui permet de visualiser sous forme d’ondes comment de l’argile crue ressent son environnement. » Il me dit encore : « Le capteur permet de donner un état du ressenti de la matière vis-à-vis de son milieu. » Alexandre Schubnel est géophysicien. Il travaille sur la micro-sismicité, sur les frictions rocheuses, sur l’élasticité de la matière. Alexandre et Stéphane se retrouvent sur une ligne de faille : celle que, physiquement autant que symboliquement, a ouverte la catastrophe japonaise de 2011. C’est cette ligne de faille qui constitue le point de départ de l’« exploration dans les formes » à laquelle se prête Stéphane. Des motifs apparaissent, figurines morcelées, têtes, bottes, torses, des mains – des avant-bras plutôt -, qui s’affichent pleins d’une matière qui « continue à faire des manières », ajoute-t-il. (…)

Sophie Houdart
CNRS – Laboratoire d’ethnologie et de sociologie comparative

29/11

U
n petit coussin Frank Stella pour Noël ! Ça changera des mugs Warhol…


09/11

C’est bizarre, Taroop & Glabel, ça me rappelle quelque chose, mais je n’arrive pas à me souvenir quoi !

« Les gens qui s’occupent d’art sont hantés par l’idée que leurs œuvres pourraient avoir une date de péremption. Non sans quelque raison, ils redoutent qu’on puisse les oublier. L’oubli comme l’érosion ne progresse pas de façon brutale mais par un processus insidieux. Beauoup prennent de leur vivant des précautions très poussées. Ils multiplient les codicilles, dispositions posthumes, dernières volontés, instructions successorales, rétrospectives et éditions intégrales. En fin de compte, la postérité fait ce que bon lui semble. D’ordinaire, elle n’a pas tort… »

Hans Magnus Enzensberger

Les opinions de  M. Zède

07/11

Communiqué de presse Air du Gers

Dans « Love is Never Enough » (L’amour n’est jamais assez) l’artiste collective Claire Fontaine présente une nouvelle sélection d’œuvres qui abordent la banqueroute émotionnelle de notre temps. Le titre de l’exposition suggère que notre besoin d’amour est presque illimité et qu’il ne peut pas être satisfait dans la configuration actuelle de la société, mais aussi que dans le monde d’aujourd’hui, plus que jamais, les bonnes intentions n’aboutissent à rien sans les moyens matériels qui leur permettent de devenir effectives. L’exposition s’attaque aux questions de l’exclusion et de l’inclusion, de la sécurité et de la peur à travers l’usage conceptuel de plusieurs médias.
A l’entrée de la galerie, Claire Fontaine présente l’anagramme de l’enseigne en néon « Open », un objet iconique de la culture commerciale américaine et un magnifique ready-made à cause de ses implications métaphysiques (l’ouverture peut être une position morale, une attitude qui simplement accueille les possibilités). Son enseigne est en tout et pour tout identique à l’objet originaire, il en a la même forme et les mêmes couleurs, mais les lettres qui composent le mot ont changé de place et l’ont transformé en une affirmation claire et nette (clarinette) : « peno ». « Peno » est une promotion pour l’autorité indiscutable et le refus générique de l’anarchie, c’est une variation de la célèbre phrase de Zidenine Zidane  » Un coup de boule jamais n’abolira le hasard ! « .

01/11

Olivier Blanckart s’étonne d’être du même avis qu’Aude de Kerros (artiste épouvantable, critique de la trempe (et de l’opinion) de Nicole Estérole))… franchement, je ne vois pas de quoi il s’étonne.

19/10/2015

Pas bien toute la matinée juste avant d’apprendre qu’Anne Tronche est morte (pas très loin de là où je vis désormais). Elle était très jolie depuis toujours, elle avait une voix magnifique avant de se faire opérer des cordes vocales (je crois) et elle était – vraiment – gentille (j’en suis sûr), généreuse, un peu naïve, mais pas trop. Elle avait été commissaire de l’une des expositions importantes de Présence Panchounette au Cnap en 1988 ; on se croisait de temps à autre et l’on se marrait en évoquant le repas qu’elle nous devait à D et à moi. Je suis – vraiment – triste et la mémoire de l’art perd l’une des seules personnes qui avait de la mémoire (Lavier post-Sanejouand l’irritait juste avant que son indulgence ne la reprenne, autant dire que son irritation ne durait pas très longtemps) et pour laquelle j’avais de l’estime.

09/10

Certains continuent de penser que c’est moi qui suis caché derrière Nicole Estérole (il est vrai que ce sont les mêmes qui n’ont toujours pas compris le jeu de mots). Pour être clair, ce n’est pas moi*, j’écris beaucoup mieux et sans les relents datés qui parfument souvent la prose e(stér)olienne. En revanche, je peux prendre à mon compte 99% des jugements qu’elle porte sur l’art « style contemporain », le problème (qui n’en est pas vraiment un) c’est que j’aime John Armleder et David Hammons alors qu’elle n’aime que la peinture la plus merdique qui soit (dont je ne vois d’ailleurs pas en quoi elle est différente des installations merdiques qu’elle honnit et dénonce (Nikhoel a aussi un petit côté délateur assorti aux relents cités plus hauts).

Si c’était moi, je le dirais pas…

01/10

Foire à Neu-Neu ou foire aux neus-neus

Turning the World Upside Down d’Amish Kapoor reflète le paysage à l’envers « selon un principe développé par l’artiste à plusieurs reprises », je crois, surtout, que ce principe a été développé il y a des siècles dans les Luna-Park et les foires aux plaisirs qu’Alfred Pacquement n’a jamais fréquenté (il n’a jamais non plus mangé de barbe-à-papa).
Je le plains.

10/07

Je vais donc rappeler par écrit à Jean-Marc Bustamante mes engagements à propos de son désormais appartement de fonction : le mettre à la disposition d’une famille de tchétchènes* (évidemment, étant donné la situation actuelle, il peut le mettre à la disposition d’une famille de réfugiés de la nationalité qu’il préfère). Ça ne devrait pas lui poser de problème.
Pour l’engagement de ne rien branler**, je lui fais confiance, il devrait y arriver.

cf le 17/07
** idem

07/09

Je me réjouissais (comme un con) de l’appartement de fonction de Bustamante (à l’eau)… 270 mètres carrés, quai de Conti, c’est pas rien, mais on vient de me rappeler qu’il en a un plus beau encore rue La Bruyère.
Décidément…

03/09

Finalement, je n’ai pas été nommé directeur de l’école des beaux-arts de Paris (il est vrai que je ne m’étais pas présenté au concours et que j’ai largement passé l’âge), c’est Jean-Marc Bustamante qui, à deux ans de la retraite, a été nommé à ma place par un jury dont faisait partie… Carole Benzaken ! A peine nommé, on a reproché à ce malheureux (pas très bon artiste, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande, ce n’est pas non plus ce pour quoi il a été nommé) certaines déclarations machistes (enfin, surtout, plutôt cons… quoiqu’il n’y a, souvent, pas grande différence), Joyce Carol Oates a fait à peu près les mêmes en écrivant que : « La femme est domestication » (ce qui n’est, souvent, pas faux).

24/08

Dans Numero (que personne ne lit) Eric Troncy (du Consortium) dit beaucoup de bien de Brian Calvin (un Alex Katz en plus simplet… si, si c’est possible) exposé au… Consortium.
Quand personne ne vous voit, faut pas se gêner.

Le dernier film (une lecture du Capital) d’Isaac Julien (artiste) est sponsorisé par Rolls Royce (fabricant d’automobiles et de moteurs d’aéroplanes).

31/07

Et si la solution au merdier ci-dessous était de nommer Gérard Holz à la tête de l’ENSBA et Nicolas Bourriaud à celle du Miam ?

17/07

Moi, directeur de l’ENSBA, je mettrai en place une gouvernance plus collaborative, à l’écoute des enseignants, de l’ensemble du personnel et des étudiants, qui font la qualité remarquable de l’école ;
Moi, directeur de l’ENSBA, j’imaginerai les dispositifs permettant d’assurer une plus grande diversité sociale des étudiants, notamment en travaillant en amont de l’admission et en aval de la sortie de l’École, afin de permettre à plus d’élèves issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville de bénéficier des enseignements de l’École ;
Moi, directeur de l’ENSBA, je maintiendrai et j’amplifierai le rayonnement international de l’établissement, non seulement par la mobilité des étudiants et des enseignants, mais aussi par l’insertion dans un réseau d’écoles internationales de premier  plan ;
Moi, directeur de l’ENSBA, j’intensifierai la collaboration de l’ENSBA avec les autres écoles d’art françaises (regroupées au sein de l’ANdEA) et tout particulièrement avec les écoles d’art du Grand Paris ;
Moi, directeur de l’ENSBA, je ménerai enfin une politique qui permettra de faire converger le patrimoine de l’École (collections avec plus de 400 000 œuvres, bâtiments classés) et la création contemporaine, en trouvant les solutions adéquates pour les enjeux immobiliers majeurs de l’École ;
Moi, directeur de l’ENSBA, je ferai tout ce que l’on voudra (rien) pourvu que l’on me verse mon salaire tous les mois et que je puisse sous-louer à une famille tchétchène l’appartement de fonction que je m’engage à ne pas occuper.

21/04

J’aime

J’adore !

05/04

Toutes nos félicitations à Dominique Gonzalez-Foerster (Prix Marcel Duchamp, 2002), chevalier de la Légion d’honneur (2015).

RED ASS

02/04

A Sète, Le Maître du noir s’est fait piquer son black (35 000 €).
Logique…

NOIR C’EST NOIR…

IL N’Y A PLUS D’ESPOIR !

Bon, alors maintenant que le Palais de Tokyo et Colette, c’est du pareil au même, on fait quoi ?

Le genre de geste « gratuit » qui marche toujours
(le désert/les monolithes)
En réalité : juste un truc inutile et très con signé Richard Serra

La CIA achetait (hier) le même genre de peintures
que le Bon Marché achète (aujourd’hui)

Soulages est à la peinture ce que Le Clézio est à la littérature, une terrible compresse.

Passé par hasard devant l’ancienne galerie de Paris, rue du Pont de Lodi. C’est devenu une annexe de la galerie Kamel Mennour. Allez bonhomme ! un p’tit tour, ça ne se refuse pas ! Surtout que c’est mon pote Dany qui expose… Je me souviens qu’il avait déjà exposé chez Eric Fabre vers la fin des années 80. Aucun des deux n’était le genre de l’autre, mais il fallait quand même qu’ils couchent ensemble, ils auraient eu, sinon, l’impression de ne pas avoir fait leur boulot. A l’époque, l’expo de Dani-ni s’appelait « Auparavant », elle n’était pas terrible, mais il faut reconnaître qu’il n’allait pas se casser le cul pour un coup comme ça… en passant. Celle-là pourrait s’appeler « Dorénavant ». J’ai eu du mal à retenir un fou-rire nerveux, la galerie est transformée en show room de cuisiniste pour émirs du pétrole, oligarques russes ou trafiquants colombiens.
Rarement vu moins vulgaire. Rarement vu plus kitsch.
Et dire qu’il y en a encore des gens faisant mine de penser qui se demandent ce que peuvent bien trafiquer ensemble artistes « contemporains » et capitalistes décomplexés. Ils baisent, crétins, ils baisent ! Et pourquoi baisent-ils ensemble ? Parce qu’ils se ressemblent, débiles, parce qu’ils se ressemblent.

J (F) K

« Le multiple, y a que ça de vrai ! »

Si j’avais été plus malin, je serais Jeff Koons qui ne l’est pas.

S’il (Jeff Koons) avait fait ses courses dans les discounts
et autres bazars de liquidation à deux euros, il n’aurait pas eu la même audience ;
probablement serait-il resté un artiste post-conceptuel cantonné aux cercles de initiés
comme les artistes français de Présence Panchounette.

Didier Vivien

esthétique d’un trader

(essai de critique fiction)
sens & tonka

Et pourtant
Le vrai classique du vide parfait 
(1989)
C’est du plaqué, certes, mais c’est de l’OR

Bizarrement
le problème, ce n’est pas le choix du Solex
pétrolette grêle un peu ridicule, c’est à dire :
« la même chose sous une forme décevante »
(Georges Bataille)

Que ce soit une Ferrari n’y change pas grand chose,
ça ne « marche » toujours pas.
Comme quoi… le choix est décisif !
Ce qui (entre parenthèses) contredit le soi-disant choix « sans goût » de Duchamp.
L’art sans art, c’est toujours de l’art
(c’est sa faiblesse).

Le Grand Palais transformé en patinoire, c’est une bien meilleure installation que toutes celles proposées par les Monumenta passées (et à venir).

Jean de Loisir
présente
« Abolir les frontières* »

« entre réflexion et consommation »

Ils sont venus, ils sont tous là…

Quand tout est dit, que dire de plus* ?

*et, surtout, de mieux…

JEFF CHEZ POMPIKOONS

Ce qui est extraordinaire chez Koons, c’est la bêtise
qui (comme chez Warhol) touche le sublime.
Il n’y a RIEN d’autre à voir que ce qui est montré.
Contrairement à ce que l’on pourrait croire,
ce n’est pas à la portée de tout le monde.
Evidemment, si on a la chance d’être complétement con, ça aide.

R.I.P

LA FORCE DE L’ART C’EST

SA MEDIA(TISA)TION

ILS

ont fait de l’art comme les autres

(avec un jeu-concours et un… « dispositif »)

Les commissaires trient
(ce qui peut l’être)

Il façonne des formes qui oscillent entre abstraction et figuration, il donne ainsi une place cruciale au spectateur qui introduit selon lui une forme d’imprévu dans son travail ; son œuvre flirte toujours avec le second degré, ce qui lui offre une grande liberté ; à partir des éléments banals qu’il manipule, il nous propose de renouveler notre expérience du quotidien ; il confronte des matières organiques à des produits industriels ; l’artiste nous propose ainsi d’expérimenter une forme spirituelle de rapport au monde ; c’est l’expression d’une mythologie personnelle qui apparaît et nous livre les tourmentes de l’existence de l’auteur ; le geste de l’artiste sait capter l’énergie des matériaux, l’exalter, engageant une circulation, un dialogue entre le corps et l’œuvre ; il porte une attention particulière aux petites choses du quotidien et de la vie pratique ;  il se refuse tout interdit qui pourrait cloisonner sa pratique, il pioche dans la réalité des éléments qu’il transforme, associe ou tourne en dérision ; il ne s’enferme dans aucun style, renouvelant sans cesse les formes et les principes de ses œuvres ; chez lui, cette activité naît d’un refus ; l’artiste compose ainsi une histoire parcellaire où la notion d’authenticité est évacuée ; il dresse le portrait d’instants anodins et d’espaces banals ; il n’hésite pas à agir directement sur les objets sur lesquels s’est porté son attention ;  il a su, au fil de multiples séries, capter l’humour de différents types de situations ; il a su capter de ses nombreux voyages au travers des images laissant surgir une sensation ; l’écriture et l’image n’ont de cesse, chez lui, de se croiser, de s’articuler, de s’enrichir l’une l’autre, de tisser entre réalité et fiction un espace privilégié, de constituer un dispositif ; il s’attache à perturber nos réflexes de perception et à introduire en art la notion d’énergie ; il trouble nos certitudes et nous plonge dans un monde de confusion ; il questionne les différents codes visuels et idéologiques qui formatent notre connaissance des choses ; il cherche à mettre en exergue les différentes structures et articulations internes de l’urbain ; il intégre la question de l’espace d’exposition dont il déforme la perception ; il place en situation critique la dimension fictionnelle de la représentation ; il refuse de hiérarchiser et de transcender son travail ; il met en forme des moments et des mouvements suspendus qui gardent en mémoire la présence d’un corps désormais disparu ; avec un humour mélancolique, il détourne les structures connues du sport en jouant sur leur fonction ou en leur donnant vie ; ses œuvres révèlent la brutalité du quotidien dans des mises en scène où se cotoient fascination et répulsion ; il crée des environnements en apparence froids qui révèlent progressivement leur fragilité et leur potentiel poétique ; il manipule des codes génériques reconnaissables par tous pour en révéler la violence contenue ; si le spectateur n’est pas toujours invité à prendre part, il est largement pris en compte dans ses dispositifs ; il pioche dans le quotidien, la publicité et l’économie, la culture populaire et scientifique, les objets et les images qui constituent son vocabulaire artistique ; il réalise des installations qui jouent sur la configuration des espaces où elles s’insérent ; il s’intéresse aux images immanentes, rémanentes, à tout ce qui rend compte de l’épaisseur de notre perception ; pour mettre en lumière son propos, il se tourne vers la typologie du monument qui a pour caractéristique d’avoir vocation à commémorer et à interpeller la société ; il développe une mythologie personnelle qui compose les différents degrés d’une généalogie inventée ; ses expositions ne paraissent pas abouties, car elles rendent compte d’un travail en cours qui accumule et réactive une série d’objets, de jeux de lumière, de films, qui lui permettent d’infiltrer et de se fondre progressivement dans un lieu ; il ne produit pas à proprement parler de formes, mais il utilise des objets qui ont déjà une identité, porteurs d’un sens assimilé par le plus grand nombre ; il se présente comme un artiste de la surface et de l’archéytype, qui efface les détails pour faire surgir la quintessence d’un sujet ; il plaque ainsi nos terreurs phantasmées sur notre existence quotidienne ; il crée des dispositifs à partir de documents collectés qui constituent une enquête critique du pouvoir, cherchant à mettre à jour les failles de l’histoire et du discours dominant ; il interroge ainsi l’utopie moderniste ; il tend à remettre en cause nos propres limites de préhension du monde ; il fait des jeux de mots avec des objets dans une surenchère exponentielle qui finit par créer sa propre logique ; pour l’artiste, l’œuvre ne peut jamais être maîtrisée totalement, ce qui tendrait à prouver que rien de ce qui est humain ne lui est étranger.

Ce texte, hommage à Walter Lewino et à L’éclat et la blancheur (Albin-Michel, 1967), est constitué du montage aléatoire de texticules choisis au hasard dans les Cahiers de la création contemporaine, organe du Centre national des arts plastiques.
Dans leur version intégrale, ces textes sont censés présenter le travail d’un certain nombre d’artistes de style contemporain choisis pour participer à une série d’expositions (de mars 2009 à Mars 2010) dans la région Centre, intitulée TILT (« onomatopée signifiant l’idée soudaine qui vient éclairer l’esprit »).
Cette prose doit « accompagner le visiteur à travers ses déambulations pour l’aider à appréhender des œuvres qui ne se révèlent pas toujours immédiatement ou par le seul regard ».
En dehors du fait qu’elle est écrite dans une langue  digne des bulletins d’information et de propagande dont la République Démocratique Roumaine gratifiait ses administrés, dans les années 50, cette émulsion indigente, revue par Bouvard, corrigée par Pécuchet, réussit l’inverse de ce qu’elle déclare désirer (mais le désire-t-elle vraiment ?) : « soutenir la création contemporaine dans toute sa diversité et sa vitalité ».
En réalité, elle (me) semble, surtout, décrire (et dévitaliser) le travail d’un SEUL artiste que l’on pourrait baptiser : « Various artists » et qui pourrait, à lui tout seul, signer la totalité des œuvres produites par l’ensemble des artistes de style contemporain passés et à venir, et empocher l’intégralité des subventions qui leur sont accordées.
Je suis, pour ce faire, à la disposition des autorités compétentes.
Dans l’attente…

Pour ceux qui voudraient essayer de retrouver à quels artistes ces banalités creuses se réfèrent et s’amuser à reconstituer le puzzle, ci-joint la liste :
Adel Abdessemed, Agam, Davide Balula, Vincent Barré, Gabriele Basilico, Michel Blazy, Sylvie Blocher, Petre Briggs, Pierre Buraglio, Samuel Buri, Jean-Marc Bustamante, Jean Clareboudt, Martin Creed, Henri Cueco, François Curlet, Mark Dion, Julien Discrit, Peter Downsborough, Sam Durant, Richard Fauguet, Konstantin Grcic, Nicolas Hérubel, Carsten Holler, Jacques Julien, Jacques Kaufmann, Bertrand Lavier, Claude Lévêque, Piere Malphettes, Man Ray, Mathieu Mercier, Mario Merz, Thierry Mouillé, Nicolas Moulin, Antoni Muntadas, Martin Parr, Bernard Plossu, Denis Roche, Takako Saito, Franck Scurti, Jésus Rafael Soto, JoëlleTuerlinckx, Patrick Van Caeckenbergh, Xavier Veilhan, Françoise Vergier, Fabien Verschaere, Chen Zhen.

Dernière remarque : si ce discours abaisse les bons artistes au niveau de l’effroyable moyenne académique, il en est de si mauvais qu’il les avantage.

L’odeur est une forme qui ne se voit pas

Il y a la ville. Plus loin que la ville, les banlieues. Après les banlieues, les paysages. Plus loin encore que les paysages, derrière le désert — un espace vide que l’on peut traverser en automobile pourvu qu’elle soit munie d’autocollants —, il y a l’Afrique. Le monde est comme un labyrinthe qui aurait la forme en spirale d’une coquille d’escargot.
    D’Afrique il est coutume de ramener : des parasites intestinaux, des espèces animales dont on cherche à se débarrasser et de menus objets dont on garnit les étagères de son fumoir. C’est un peu la faute de l’Afrique où les marigots, les savanes et les nègres ne se comptent pas.
    On vient à bout des parasites intestinaux par une longue patience et un traitement approprié, les animaux — s’ils ne sont pas crevés au cours du voyage (auquel cas on les empaille) — on les met au zoo et on leur jette des cacahuètes les jours fériés. Lorsque les menus objets sont encombrants, après les avoir prélablement traités au Xylophène, on les met au Musée.
    On peut considérer les musées comme des espèces de zoos pour objets. Dans le même ordre d’idée on peut considérer les mots dans les catalogues des musées comme les cacahuètes que l’on jette par dessus le cordon rouge.
    L’odeur des zoos de sculpture nègre peut incommoder Picasso, les formes des sculptures, elles, lui inspireront des chefs d’œuvre qui ne sentent rien. Je crains fort que ce qui manque aux sculptures africaines dans un musée (à l’inverse des éléphants au Jardin des plantes) ce ne soit pas tant l’espace dont elles manquent souvent singulièrement sur place, tassées les unes contre les autres devant la case, qu’une certaine dimension olfactive.
    Toutes ces précautions pour quoi dire Cassandre ? Cette vieille lune : le Musée conserve et depuis Nicolas Appert (1749-1841) conservation rime avec stérilisation ? Peut-être pas simplement. Ne pas réveiller, bien sûr, l’enfant qui rêvera devant ces santons bariolés de gorilles et d’Oubangui-Chari ; nous en avons tous fait autant devant la grosse tache rose que faisait l’A.O.F. aux cartes de géographie en échangeant des vignettes de chocolat à croquer, cela n’a pas fait de nous de trop féroces impérialistes. Mais, chuchoter aux admirateurs des formes, aux toujours prêts de l’appropriation qu’il n’y a rien à admirer ici, rien non plus à vendre, que tout est resté là bas entre quatre bassines en plastique et un manguier, parmi les cris de la marmaille et les signes mystérieux que tracent les doigts des nègres.
    Il faut faire des dégâts pour faire de la Culture et des relations culturelles… Allons-y ! Puisque l’on pourrait avoir l’impression que je n’ai pas encore parlé de ces fabuleux hybrides de la sculpture funéraire nigériane traditionnelle profanés par Fanta et Standard-Oil, alors que…
    “Le goût que j’ai pour eux et qui n’est pas petit” ne vient pas tant des ressemblances formelles qu’ils peuvent avoir avec, par exemple, les bustes que John Ahearn suspend aux murs du South Bronx, ce qui tendrait juste à prouver que l’alphabet des formes de la culture n’est pas plus infini que celui des formes de la nature, mais des affinités familières qu’ils entretiennent avec les statues en béton et polystyrène que l’on voit s’écailler au fond des jardins de nos banlieues. Celles que mes amis et moi découvrions, émerveillés, lors de nos promenades salariées et qui déformaient si sûrement notre goût qu’elles ont fait de nous des artistes.
    Last but not least, l’intérêt que l’on porte aujourd’hui à ces sculptures me semble être le prélude à l’irruption brutale sur la scène de l’art d’un tropicalisme dont la “Pattern-painting”, la “Figuration libre”, le bricolage bariolé et la prolifération des animaux empaillés n’étaient que les débiles (au sens étymologique) signes avant-coureurs.

Bordeaux-Barcelone, juin 1985


Ce texte prévu pour une exposition de 
Sculptures en ciment du Nigéria

organisée par Jacques Soulillou sera refusé par le directeur de l’AFAA de l’époque,
Yves Mabin (frère de, et grand poète par ailleurs) sous le prétexte qu’il ne répondait pas
aux « désirs du grand public d’être informé d’un art dont il ignore tout »,

il publiera à la place un texte particulièrement indigeste d’un sculpteur de ses amis,
Côme Mosta-Heirt (qui faisait partie de la  galerie Eric Fabre)

Toute la peinture que j’aime, elle vient de là, elle vient du kitsch…

“La manière dont il analyse les jeux d’essai des jeunes gens, sans jamais les décourager,
dont il décèle leurs ruses, dont il reconnaît et dévoile tout ce qui est imitation ou décoration pure,
dont il trouve dans un jeu solidement basé, mais encore incertain et mal composé, l’origine des erreurs,
dont il la présente comme une préparation anatomique parfaite est quelque chose d’absolument unique.”

Hermann Hesse

Selon ce qui se chuchote dans les oubliettes de la D.A.P. la peinture serait désormais un genre mineur. Philippe Mayaux est un peintre mineur, il est donc hors de question, s’il évite de découper une petite fille en morceaux et de se faire prendre, qu’il fasse un jour la couverture de Paris-Match. Celle de Beaux-Arts qui est une espèce de Paris-Match culturel suffirait amplement à ses ambitions, mais dans l’état actuel de la hiérarchie à l’intérieur des genres cela même semble improbable. Il ne lui reste donc plus, lorsqu’il ne prépare pas des lasagnes, qu’à continuer à peindre des tableautins sur la table de sa cuisine.
    Si l’on y regarde à deux fois, rien ne le distingue pourtant d’un quelconque “serial killer”. Dans le civil, on est toujours surpris par le fait que le monstre n’est pas si monstrueux que ça, très ordinaire en définitive : “Il était très poli”, “Rien n’aurait pu laisser supposer”, “Je n’arrive pas à le croire” bégayent les grandes gueules hébétées, le peignoir entr’ouvert, au micro des radios périphériques accourues. Et si l’on cherche bien on finira par trouver dans l’enfance de Philippe Mayaux des événements qui, bien que très insignifiants, ont pu le préparer sans coup férir à un signifié hors du commun. Le dimanche il pleurait au bord des terrains de rugby sur lesquels son père saignait comme un bœuf, sa mère a, un jour, jeté toutes ses maquettes sous le prétexte fallacieux que c’étaient des “nids à poussière’”. Il n’en faut pas plus pour traumatiser définitivement un enfant asthmatqiue et le propulser sur le chemin de la délinquance via Œdipe, changement Kronembourg, terminus les Assises.
    Par on ne sait quel miracle Philippe Mayaux n’a pas cédé à ces tentations apocalyptiques malgré un court intermédiaire “punk” qui l’a vu jouer à la pétanque sur le linoléum de sa studette au grand dam de son voisin de dessous, conducteur de trolleybus de son état, spasmophile de surcroît.
    J’ai, pour ma part, eu connaissance de son existence en 1988 lors d’un séjour dans une école des beaux-arts où je justifiais plus ou moins par ma présence le versement d’une bourse d’un montant considérable. J’ai dû, pour cela, faire preuve d’une certaine opiniâtreté. Philippe Mayaux, en effet, peignait en cachette des tableaux n’excédant pas le 8 Paysage qu’il rangeait soigneusement, en fin d’après-midi, dans une armoire métallique fermée à clé.
    Il faut savoir que, contrairement à une opinion désormais assez répandue que nous analyserons plus avant, une école des beaux-arts n’est pas n’importe quoi ni surtout ce que l’on peut imaginer lorsque l’on n’y a jamais mis les pieds. Certes, dans les premiers temps, on substituerait volontiers aux professeurs de couleur (“J’en ai pris une terrible hier-soir, j’ai une de ces casquettes !”), de volume (“Quelque part, d’où je parle, je veux dire…”), de culture générale, ( “Le dernier Céline est génial, on dirait du Sollers…”) quelques hussards noirs de la III° République (orthographe et grammaire, arithmétique, histoire et géographie, instruction civique) appuyés d’une équipe d’éducateurs très spécialisés. Ce serait une erreur.
    Il suffit de comparer le coût d’un médiocre étudiant des Beaux-Arts à celui d’un brillant psychotique pour comprendre que l’Etat, sous son apparent laxisme, fait, là encore, preuve d’une grande sagesse. À l’abri de quels murs pourrait se stabiliser cette constellation de troubles légers que l’on assimilait, jusqu’à il n’y a pas très longtemps, au mal de vivre concomitant à la crise d’adolescence et qui fait incliner les jeunes gens vers la pratique culturelle ? Et sous quelle autorité ?
    Les résultats tiennent parfois même du miracle et j’ai ainsi pu constater que des garçons qui se prenaient pour Vincent Van Gogh ou Sid Vicious avec tous les risques corollaires à des existences de ce genre pouvaient au bout de quelques années, grâce à un traitement approprié, se contenter de nourrir une véritable admiration pour Bertrand Lavier et donc ne pas tordre le nez devant un emploi de chauffeur-livreur à mi-temps chez Darty. Si ce n’est pas là de l’intégration, je veux bien être émasculé, puis pendu !
    Il faut savoir que l’école où nous nous sommes rencontrés avait choisi comme politique la pratique de l’avant-gardisme européen jointe à celle, plus assidue encore, du “Trivial-Pursuit”. Ainsi encadrés, des jeunes gens qui n’auraient pu, il y a peu, obtenir le Certificat d’Etudes Primaires étaient d’une érudition invraisemblable en ce qui concerne les accessoires de la modernité : la pointure et la couleur des chaussettes de Richard Long, la capacité respiratoire de John Armleder, le coefficient intellectuel de Claude Rutault, la date des dernières règles de Martine Aballea n’avaient pas de secret pour eux. C’est une méthode comme une autre et qui donne de bons résultats, je peux vous l’assurer.
    Le directeur de l’école était myope, collectionneur de catalogues et, selon ses propres dires, pas très fort en philosophie (donc en esthétique). Il faut faire semblant d’être juste pour ne pas être taxé d’injustice et reconnaître que le dit directeur possédait un tableau de Philippe Mayaux qu’il avait accroché, comme faire se doit, dans la chambre de sa progéniture en bas-âge. Cela valait, à son avis, tout de même mieux qu’un poster des Schtroumpfs ! Il sera d’ailleurs accessoirement intéressant, pour la connaissance des temps à venir, de suivre la dérive de ce tableau au sein de ce continent domestique surdéterminé par la modernité. Le Mayaux vu comme baromètre d’icelle, cela vaut mieux que le fox-terrier à poil dur qui change de couleur suivant le temps qu’il fait, on n’aura aucun mal à le reconnaître.
    Au sein de l’Institution le monochrome était porté au rouge et les térébrantes questions qu’il agite. Il y eut une Fronde, mais bientôt le sourd mécontentement qui régnait chez certains qui ne le pratiquaient pas devint muet. Un professeur en rébellion ouverte pourtant contre le pouvoir central, le même qui marmonnait depuis des mois : “Ce pédant doit partir de Nice ou je ne m’appelle plus Condom !” s’y était mis. Condom circonscrit son parti n’avait plus d’âme, ils se rendirent en masse et firent amende honorable. La modernité avait triomphé.
    Ce n’était plus alentour que des écarlates, des zinzolins, des ponceaux… L’une des meilleures élèves peignait des monochromes au minium, sa rivale malheureuse utilisait le merchurochrome. On peut en déduire que le climat n’inclinait pas à la franche rigolade et je fus assez longtemps considéré commme suspect pour avoir fait sécher mon maillot et ma serviette de bain sur la terrasse du studio que l’on m’allouait, et assisté au Carnaval et son corso fleuri. Le bronzage en ces contrées était rédhibitoire.
    A cette atmosphère d’où était proscrite toute figuration — Philippe Mayaux opposait une sorte de résistance hypocrite en pratiquant une peinture indéfendable légèrement codée. Sur des guéridons étaient posés des aquariums où s’ébattaient des voiles japonais, de jolies fleurs s’épanouissaient dans de jolis vases, près d’un kiosque à musique traînait un ballon de plage, mais tout cela prenait un air naïvement savant puisque le ballon était moucheté comme un Toroni, que les colonnes du kiosque rappelaient celles du Palais Royal, que le papier-peint reproduisait vaguement les “patterns” des Neo-Geo en Vogue (- Décoration) à cette époque. Tout ça n’était pas trop mal dessiné, les couleurs étaient séduisantes, la facture générale d’assez bonne tenue, suffisamment en tous les cas pour qu’il n’y ait rien à redire à la technique qui lorgnait aussi vers des styles aisément repérables sans que cela ne puisse pour autant être assimilé à un quelconque post-modernisme.
    Cela laissait l’équipe éducative plongée dans la plus épaisse perplexité, la question à laquelle nul ne voulait se risquer à apporter un semblant de réponse, sous peine de se voir désarçonné, était la suivante : “Est-il con ou fait-il semblant ?”.
    Philippe Mayaux avait réalisé un piège parfait pour spectateurs du 3° type, puisque ceux-ci étaient enfermés dans une figure classique que l’on a baptisé dans d’autres disciplines : le double-bind : “S‘il n ‘est pas con, c’est moi qui le suis, s’il est con, je ne le suis pas, mais s’il est con, je le suis aussi et s’il n’est pas con, moi non plus. Merde !” songeaient-ils. “Parce qu’il y a aussi quelque chose d’évident là dedans. Cette peinture qui ne respecte rien est respectable, cette peinture faite pour plaire y réussit, cette peinture idiote fait réfléchir, cette peinture sans mystère a un pouvoir d’étrangeté. Re-merde !” re-songeaient-ils.
    C’était, en définitive, manquer de simplicité. Sans remettre le couvert avec l’opposition à bon marché entre l’universalisme qui est nuisible et les particularismes dont je suis un féroce partisan, j’y voyais, pour ma part, non seulement la peinture que l’on se devait de faire dans cette station balnéaire où viennent agoniser les retraités des classes moyennnes et les anciens grands-ducs orthodoxes, mais la seule que l’on pouvait faire dans cette ville où de coquets retraités attendent la mort sous un ciel toujours bleu devant une mer insonorisée qui sent le mimosa. Une peinture assortie à Cannes et Juan-les-Pins et non pas à Dortmund ou à  Eindhoven.
    Réitérons nos précautions initiales qui, là plus qu’ailleurs, ne sont pas inutiles : ça n’est pas sous prétexte que l’on est bas-breton que l’on doit systématiquement peindre des menhirs, mais lorsque l’on habite sous les palmiers, à l’ombre d’hôtels rococo cela semble moins judicieux.
    Comme cette peinture était indéfendable (elle l’est toujours, c’est là sa seule justification), il me plut de la défendre puisqu’après tout il n’y a que l’idéologie qui le soit (indéfendable). Certes comme dit Adorno : “… la vérité devient extrêmement suspecte quand des sensations de plaisir se mêlent à une interrogation sur la “vérité”. La preuve pour le “plaisir” est une preuve en faveur du plaisir — rien de plus”. (I) On ne saurait mieux dire, mais le plaisir c’est toujours ça de pris quand on vous interdit la baignade, et que les autres soient malheureux ne vous rend pas obligatoirement plus heureux ; et d’autre part la peinture de Philippe Mayaux n’est pas une interrogation sur la vérité, mais plutôt sur le mensonge. Celui de la représentation et de la représentation peinte bien sûr, mais décliné avec le charme fourbe des fillettes de douze ans qui ont mis du rimmel, des enfants qui ont englouti le sac de bonbons et qui vous assurent les lèvres collantes qu’il n’en est rien, que “C’est pas moi, c’est l’autre !”. C’est le style qui compte et cette duplicité, pour qui sait l’apprécier, ne manque pas d’un certain érotisme.
    Comme je l’ai dit ailleurs : “Hormis certaine propension à se révéler chounettes à plus ou moins brève échéance, la beauté et la grandeur ont une fâcheuse tendance au fascisme. Alors qu’il y a une fantaisie, une légèreté civile dans le joli qui rendent impossible son apparition en masse, en rangs. Le joli n’est jamais sérieux, il est libertin”. (II)
    Philippe Mayaux, en dehors des chausse-trappes qu’il y sème — comme le Petit Poucet des pierres blanches — fait aussi, tout simplement, une jolie peinture qu’il est agréable de regarder. C’est une réussite plutôt qu’un échec, pourquoi ne pas s’en féliciter ? Ce n’est pas rien par les temps qui courent. Certains pissent froid comme d’autres bandent mou en objectant que c’est une “peinture pour concierge”. Et alors ? Cela en dit plus, en vérité, sur le mépris qu’il est d’usage de porter aux bignoles que sur la peinture qu’elles aiment. Laissons là travailler notre bile, nous nous sentirons encore détestés et cette position nous sied plus que nulle autre, mais va-t-il falloir encore longtemps pour s’apercevoir que Roman Opalka est aussi stupide que l’horloge parlante et que Lawrence Weiner n’est, depuis son plus jeune âge, qu’un baba gâteux ? On se passe, hélas ! dans l’art contemporain assez facilement des nains et des lutins, on ferait mieux de se lasser des têtes molles que l’on coule à tort et à travers dans le bronze d’une admiration sans examen.
    Ce goût déclaré pour la peinture de Philippe Mayaux et aussi pour celle de Luc Lauras qui en est fort éloignée fit qu’ils se retrouvèrent jouer ensemble (“Les derniers qu’on sert”) pour l’exposition de Présence Panchounette, “The last” en 1990 à la Galerie de Paris. Cela m’entraîne à risquer quelques mots sur le voisinage que d’aucuns ne manqueront pas d’observer entre certaines préoccupations déclarées de Philippe Mayaux (dérisoire, décoration, dénonciation et tout le toutim) et celles de Présence Panchounette. Il y en aura même qui verront dans ce texte une espèce de bénédiction qui se confirme ; qu’ils me laissent donc dire et jouer avec leurs fils et qu’ils aillent jouer avec les leurs.
    Il n’y a pas eu grand monde jusqu’à présent pour se risquer à une explication de l’arrêt de Présence Panchounette (hormis ceux qui ont eu l’avantage d’y participer), peut-être, en dehors de celles que des psychanalystes se feront un plaisir d’avancer, la meilleure est celle qui apparaît clairement trois ans plus tard : si Présence Panchounette avait objectivement raison de 1969 à 1990 contre tous les autres (on pourra s’en rendre compte en 2001), Présence Panchounette avait objectivement tort à partir de cette date et le seul moyen d’avoir toujours raison est d’avoir raison seulement le temps où l’on n’a pas tort, puique selon Isidore Isou : “Les vérités qui n’ont plus cours deviennent des mensonges”.
    C’est pour ne pas savoir ça et ne pas avoir examiné les réalités nouvelles que tous les fans et tous les clones de Présence Panchounette, tous ceux sur lesquels souffle non pas tant “l’air de Paris” que “l’air de la Galerie de Paris” ont objectivement tort et se fourvoient irrémédiablement puisque désormais : “Là où la dérision s’exerce elle n’a plus de raison d’être, là où elle ne s’exerce pas, elle est impuissante à le faire”. (III) En cessant son activité Présence Panchounette a laissé le champ libre à une myriade de succédanés, mais a, en réalité, clos définitivement la possibilité d’une attitude de ce type. Ça n’est d’ailleurs pas rien, le Marché s’en est effondré (!)…
    L’alternative que propose Philippe Mayaux à cet état de fait, pour être plus modeste, n’en est pas moins efficace et d’autant plus dangereuse qu’elle est perverse et recevable. Son efficacité vient à la fois de sa modestie (Comment s’ouvrir les veines avec un couteau sans manche auquel manque la lame ?) et de ce qu’elle est techniquement sans reproche. Le danger qu’elle court est tout entier contenu dans la tentation de se perdre dans les allusions appuyées, les coups d’œil entendus, travers dans lesquels elle ne manque pas, parfois, de se fourvoyer. La plus fine des plaisanteries il n’est personne pour la comprendre. Martial Raysse disait, il y a longtemps : “Moi, je fais encore un travail trop commercial. Si j’étais vraiment un type bien personne ne viendrait me parler ni m’interroger. On dirait : ‘Ce pauvre Martial, quel con…’ Il faudrait aller jusqu’au seuil de la compréhension”. (IV)
    S’il veut mon avis, qu’il en reste donc là, à cette peinture idiote maintenant débarassée même de ses clins d’œil à d’autres styles picturaux et qui sait fort bien provoquer ce léger sentiment d’étrangeté, cet étrange sentiment de légèreté à partir d’un alphabet hétéroclite où se bousculent : fiches-cuisine, souvenirs du surréalisme, publicités fin-de-siècle, comic-books, prospectus niais, vignettes imbéciles, décalcomanies, fonds de chefs d’œuvre, tatouages et cætera. De toutes ces illustrations montées à l’huile d’olive (de chez Alziari), comme l’aïoli, Philippe Mayaux fait de la peinture de plus en plus séduisante. Et qu’il cesse donc de lorgner vers la reconnaissance de ceux que l’on a tout intérêt à ne pas fréquenter même si on les connaît, il ne s’en portera que mieux.
    Rien n’est plus difficile à tenir que cette attitude qui fait se demander aux gens sérieux : “Est-ce du lard ou du cochon ?”, puisque le charcutier, lui, le sait, que l’auteur du canular brûle de le dévoiler, l’assassin d’avouer. C’est un plaisir solitaire mais fameux de passer pour un imbécile aux yeux de ceux qui le sont.
    La peinture de Philippe Mayaux, certes, ne va pas tordre les méridiens, mais si l’on y regarde à deux fois celle de Kiefer ne casse pas non plus trois pattes à un canard. Que l’on cesse donc de m’emmerder avec le majeur et le mineur, le poujadisme d’Esprit et celui de Télérama, il n’est que l’écho de celui des avant-gardes qui font chier le peuple depuis 107 ans. “Le peintre doit peindre le peuple et lui dire : tu es beau”. C’est de Rilke, pas de Polke.
    Au sein de la répugnante Restauration en cours il en est encore pour se donner le ridicule de distinguer dans la faillite ambiante un “bon avant-gardiste”, tout le mal, d’après eux, venant des mauvais, des néo, des extrémistes. Qui c’est les bons ? Victor Buren ? Daniel Vasarely ? Bernard Combas ? Robert Buffet ? Gérard Mathieu ? Georges Garouste ? Je défaille ! On ne va pas me la faire, non plus, avec le chaman qu’il soit d’origine ou de seconde main, les fakirs font moins les mariolles, mais ils sont plus fortiches, ni avec les installateurs qui sont nos petits-peintres-paysagistes et que crévent en prime le faire, le métier, les pompiers et tous ceux qui les encensent !
    Si vous avez suivi jusqu’au bout et j’aurais tant voulu que vous prissiez cette peine, en guise de conclusion je citerai Joseph Kosuth, l’homme qui croit que l’inventeur du Letraset s’appelait Wittgenstein : “À une époque où les postulats de la philosophie font que celle-ci est dénuée de réalité, l’existence de l’art dépendra non seulement du fait qu’il n’aura pas d’utilité, celle de la distraction, de l’expérience visuelle (ou autre) ou de la décoration, ce qui est plus facilement remplaçable par la culture kitsch et la technologie mais, plutôt, du fait qu’il n’assumera pas de position philosophique. C’est en ce sens que l’art présente des similarités avec la logique, les mathématiques aussi bien qu’avec la science […] La seule revendication de l’art est l’art. (V) L’art est la définition de l’art”. Ainsi que Supports/Surfaces, mouvement qui croyait que l’auteur des Manuscrits de 1844 s’appelait Daniel Templon : “À bas le capital des marchands d’art et exploiteurs. À bas l’état du Capital. Vive la lutte des classes des artistes et des intellectuels. Vive la lutte révolutionnaire du prolétariat”. (VI)
    Comment auriez-vous voulu que devant tel affaissement de la pensée Pol-Pot ne se soit pas dressé et Ronald Reagan ? Comme il n’y a pas de cesse dans cette profession, Vingt ans après Madame Bonacieux s’exclame : “J’ai été naïve mais je n’ai pas été la seule”… “Nous étions naïfs mais nous avions des excuses”. (VII)
    Lesquelles ?

Frédérick “Absolut” Roux

I. Theodor W. Adorno : Minima Moralia. Editions Payot, 1983
II. Frédérick Roux : Et pourtant, il tague. Inédit, 1991
III. Frédérick Roux : Expos 92. Ecole des Beaux Arts de Marseille, juin 1992
IV. Martial Raysse : Les socialistes n’aiment pas leur mère. VH 101, printemps 1970
V. Joseph Kosuth : Art after philosophy. Studio International, octobre 1969
VI. Supports/Surfaces : Tract. 16 Mai 1972
VII. Catherine Millet : Ce n’est qu’un début l’art continue. Art Press, Spécial 20 ans, 1992

Ce texte (le premier de cette importance à son propos) a été publié en 1993
à l’occasion de la première exposition personnelle
de Philippe Mayaux à la Galerie Météo.

Il a été repris dans l’Introduction de l’esthétique.
Il compte un nombre non négligeable de contrepéteries.

Songeries et singeries

Il y a deux sortes d’amateurs d’art. Les uns louent le bon parce que c’est bon, et blâment le mauvais parce que c’est mauvais.
Les autres blâment le bon parce que c’est bon, et louent le mauvais parce que c’est mauvais.
La distinction entre ces deux sortes est d’autant plus simple que la première ne se rencontre pas.
On pourrait donc aisément s’y reconnaître s’il ne s’y ajoutait pas une troisième catégorie.
Ce sont ceux qui louent le bon bien que ce soit bon, et qui blâment le mauvais encore que ce soit mauvais.
Cette espèce dangereuse a provoqué tout le désordre en matière artistique.
Leur instinct les assigne à toucher le faux, mais délibérément, ils touchent le vrai.
Ils ont des raisons qui sont situées en-dehors du sentiment artistique.
Sans le snobisme qui l’élève, l’artiste pourrait vivre.
Difficilement sans la bêtise qui le rabaisse.

Karl Kraus ( Dits et Contredits )

Il suffit d’un peu d’intimité avec les critiques qui promotionnent l’avant-garde la plus avancée ou ce qu’il en reste (qui patauge de nos jours dans le revival-grunge des années 70 et les régressions infantiles fun), pour qu’ils vous confient en réalité préférer Magritte ou Dali, quand ce n’est pas Pontormo ou Zurbaran, à tous ceux qui constituent leur actuel fond de commerce. Assez curieusement, alors qu’ils devraient se réjouir de son existence, Philippe Mayaux les effraye plus qu’il ne leur agrée. Ce qu’ils craignent, c’est, bien sûr, s’ils l’applaudissent trop bruyamment, de voir leurs véritables goûts exposés au su et au vu de leurs collègues, ce qui ne manquerait pas de leur valoir, de la part d’individus qui admirent en cachette Poussin et Philippe de Champaigne, une excommunication publique, un déshonneur définitif. Seul le libéralisme bienveillant, dont il est d’usage aujourd’hui d’oindre tout discours critique, les en préserve. Une adhésion du bout des lèvres suffit donc à préserver le statu-quo, si elle voisine avec un enthousiasme voyant pour d’autres éléments considérés, à plus ou moins juste titre, comme plus avancés.
    J’ai déjà noté, dans un texte plus ancien, que l’intérêt des tableaux de Philippe Mayaux venait en partie du fait qu’ils plaçaient ceux qui les regardaient dans une position ambiguë, du genre de celle que l’on appelle en psychologie expérimentale : « double-bind ». La situation ne s’est pas vraiment améliorée depuis, en réalité, elle s’est aggravée. Apprécier sa peinture, dont la direction s’est affirmée, peut vouloir désormais dire que l’on n’apprécie guère celle de ses contemporains, si ce n’est d’épigones (Dokoupil, Milan Kunc), que l’on a opté définitivement pour les charmes de la régression.
    S’il est un mouvement culturel qui est marqué du sceau de la régression, c’est bien le surréalisme. On utilise d’ailleurs uniquement le vocable : « surréalisant » et toujours dans un sens péjoratif, à propos des manifestations qui, soit s’en réclament, soit s’y apparentent. Et c’est bien davantage au surréalisme, qu’à des mouvements considérés comme moins désuets (abstraction radicale, minimalisme, conceptualisme, etc.), que la peinture de Philippe Mayaux s’apparente de façon de plus en plus voyante.
    Ses premières peintures déjà rappelaient plus ou moins les intérieurs de Giorgio de Chirico, un Chirico dont la métaphysique aurait abandonné les perspectives urbaines pour, modestement, se replier sur le continent domestique. Bien sûr, on y rencontrait aussi des citations picturales qui pouvaient les rabattre sur un post-modernisme de bon aloi en ces temps là, mais il n’en reste pas moins qu’un vertige similaire, bien que plus labile, pouvait nous étreindre lorsque l’on contemplait ces paysages décoratifs où les seuls vestiges d’une existence qui ne soit pas celle de choses étaient : presque des choses, des poissons rouges dans un bocal par exemple. La figure humaine en était, en tous les cas à ma connaissance, exclue même sous des apparences spectrales.
    Sa production récente s’apparente davantage à Magritte, un Magritte qui, au lieu de louvoyer entre l’influence des magazines du début du siècle (parapluies, chapeau-melon, fausse brique) et celle du Catalogue des Cycles et des Armes de Saint Etienne, réciterait l’alphabet graphique de notre temps : mangas, bandes dessinées, images vidéo, clips, échographies, tags… Hip-Hop ! Houba ! Houba !
    L’une des raisons du succès public du surréalisme, ainsi d’ailleurs que du pop art, vient de la familiarité de sa grammaire et de sa syntaxe ; il ne faut pas chercher plus avant les raisons de l’adhésion de tout un chacun, s’il n’est pas du mundillo arty, à l’imaginaire de Philippe Mayaux ; les figures qu’il décrit sont reconnaissables et populaires. Dès le Moyen-Age le bon peuple s’est réjoui des représentations fantastiques, il n’a pas changé depuis ; le quidam est éternel. S’il a toujours résisté – « Ça ne ressemble à rien ! » – à l’abstraction et à ses présupposés savants, il n’a jamais reculé devant une représentation irréelle du réel, telle qu’elle lui était proposé sur les chapiteaux romans, les estampes alchimiques, les enfers ecclésiastiques. Il a toujours fait ses délices des anamorphoses, des analogies obscènes, des anthropomorphies, des dessins animés, du cinéma de seconde zone… Meliés, Tod Browning, Mario Bava, David Lynch, Bela Lugosi, Lon Chaney, Boris Karloff,  de tout ce qui constitue l’attirail du merveilleux de bande et de quartier.
    Ce sont encore le fantastique et le merveilleux qui sont convoqués dans les images que peint Philippe Mayaux, revisitées par les phantasmes d’un jeune homme contemporain, nourri de Strange et de Marvel. Saynètes mentales aux couleurs stridentes des électrons en ballade… rêves de synthèse, visions de fanzines gore. On peut énoncer à leur propos tous les adjectifs usités lorsque l’on essaie de qualifier ce genre de productions aberrantes, sinon de les comprendre : hybrides, disparates, chaotiques, étranges, grotesques, obscènes, labyrinthiques, déroutantes, confuses, envoûtantes, vénéneuses ; lire avec profit Jurgis Baltrusaitis plutôt que Clément Greenberg et princes consorts. Le discours constitué à leur propos n’est pas aussi éloigné de la science et de la connaissance que l’on pourrait le craindre de prime abord. L’inconnu, le mystérieux sont aussi intéressants à explorer que le maintenant mainte fois rabâché et pas forcément synonymes d’obscurantisme et de bouffées délirantes. Inconscience sans science n’est que ruine de l’âme. Ce sont des chemins de traverse éloignés des autoroutes de la communication, ceux où notre imaginaire dérive, parfois, hors d’atteinte du commerce et de l’industrie informatiques.
    Ce qui affleure dans les rêves de Philippe Mayaux semble s’apparenter, pour l’heure, plus au cauchemar qu’à la bluette. C’est l’air du temps, les affres de la crise. La nature est obscène, les corps menaçants, sous les stéréotypes de la peinture les crânes affleurent, Jack the Ripper plus que Jackson the Dripper. Les vanités présentent tous les signes d’une santé chancelante, les sanitaires accouchent d’insanités vacillantes, d’aspics de homards en gelée surgissent de morbides ectoplasmes, les miroirs sont aveugles aux doigts kaléidoscopiques, les tibias entrecroisés des drapeaux pirates font les motifs d’un inquiétant papier-peint. Lorsqu’un visage maquillé de mousse à raser apparaît en gros plan ce n’est pas l’image du prolétaire dominical que l’on s’attend à  y voir paraître, mais celui du guillotiné, le sang de la coupure, la menace de l’hémorragie. Le Saint-Suaire d’Alfred « Laser » Hitchcock, starring Peter « Game-boy » Falk, musique : the Residents, scénario : Iron-Quark Talentino, effets spéciaux : Nintendo-Turbo-Pixel-Posse, guest-star : John « Ghetto-blaster » Gacy, « United Techni-Colors of Liquitex » à la pellicule.
    L’angoisse monte dans la kitchenette… le virus hante… le squelette rôde… le crime guette… Si elle pouvait, quelques années plus tôt, sourdre à l’évocation ressassée d’accessoires volontairement kitsch, elle est désormais la figure centrale de la peinture de Philippe Mayaux. Celle-ci y acquiert une dimension de malaise moins anecdotique qu’auparavant. Comme elle est techniquement plus élaborée encore qu’il y a quelque temps et qu’elle ne manque pas de convoquer : aberrations historiques (Période vache) et astuces hystériques (la peinture qui se désintègre), on comprendra qu’il est encore plus urgent de lui faire une place plus grande dans nos panthéons fantômes, quelque part entre Gautier d’Agoty, l’autre Fragonard et Jean-Jacques Lequeu.
    Les combats d’arrière-garde ne sont pas les moins dangereux… il y faut des reîtres d’expérience. Philippe Mayaux est l’un d’entre eux, un traître professionnel.

On pense alors aux jeux où les règles se trouvent inversées, où le gagnant est celui des joueurs qui réussit à perdre,
celui qui parvient, aux cartes, à ne ramasser aucun pli ; aux échecs, à forcer l’adversaire à lui donner le mat ; aux dames, à se faire prendre tous ses pions.
Il y faut des trésors d’ingéniosité : ainsi pour l’artiste essayant de créer une image qui, en aucun cas, ne puisse admettre un début d’explication.
Tel est le but véritable que s’assigne la peinture surréaliste, même si l’artiste ne s’en rend pas compte nettement.
Mais objectivement, c’est ce résultat précis qu’il cherche à obtenir,
si bien que le moindre semblant de cohérence qui subsiste dans ses toiles lui apparaît comme une négligence ou une faiblesse.
J’ai nommé infinies cette sorte d’images que j’aurais pu aussi bien appeler nulles, car au sens fort du mot elles ne veulent rien dire,
ou plutôt ne veulent rien dire, dans le temps même où elles laissent tout entendre.

Roger Caillois ( Au coeur du fantastique )

Publié dans un catalogue tiré à 800 exemplaires
pour une exposition personnelle ayant eu lieu du  7 janvier au 11 février 1995
 à la Maison des expositions de Génas

FREDERIC « ONLY THE LONELY » ROUX

Le baiser
(1995)

Musée de l’objet, Blois

Une œuvre remarquable (retrouvée par hasard sur Internet) : deux prothèses de hanche, un socle en plexi. La classe !

« On ne peut pas savoir ! »

C’était une soirée d’après vernissage (mais que vernissait-on ?) comme il y en aurait tant (trop) dans les années 80 : raout dans une boîte branchée/alcool et dope/fréquences basses dans la zone rouge/les potars dans le coin/halogènes design Les Halles /les artistes en deuil et les minettes la jupe au ras du bonbon. Les édiles culturels s’y baladaient encore, le gin-fizz fluo à la main, l’air épaté que l’art et la fête puissent faire bon ménage, que le pognon les arrose sans ménagement ; ils croyaient – du coup – jouer dans Dallas et s’imaginaient pouvoir devenir des sortes d’Ewing (la suite l’a prouvé, ils n’ont réussi à être que Cliff Barnes).   

Un jeune homme a plongé dans la piscine (il y avait même une piscine) et les conversations ont cessé parce qu’il venait de se passer quelque chose (il ne s’était rien passé avant et il ne se passerait rien ensuite). La conservatrice hollandaise avec qui j’étais en conversation m’a demandé en pidgin véhiculaire, lorsque le jeune homme est sorti nu de la piscine, s’il avait l’autorisation de le faire ou bien s’il s’agissait d’une performance (le punk batave doit aviser les autorités compétentes de son désir de changer la couleur de sa crête, la commission adéquate lui délivre d’ordinaire l’autorisation pourvu que la teinture utilisée soit sans additifs prohibés et qu’elle ne puisse pas nuire à la santé du rebelle).

    Le jeune homme s’appelait Philippe Hortala.
    Il voulait qu’il se passe quelque chose.
    Il a toujours voulu qu’il se passe quelque chose.
    Parfois brutalement.
    Parfois maladroitement.
    Il avait cette volonté-là.
    Brutale.
    Maladroite.
   
    Les peintres ressemblent quelquefois à ce qu’ils peignent : le monochrome a la tonsure franciscaine et l’ulcère, l’agité du bocal un blouson avec un singe sur le dos, quelquefois non. La peinture de Philippe Hortala n’était ni brutale ni maladroite.
   
    Comme dans la figuration libre il n’y avait plus un seul strapontin disponible, Philippe Hortala fut réduit à jouer le rôle du second couteau.
   
    Ce sont les seconds couteaux qui font la richesse d’un fonds. Carette, Dalio, Jules Berry pour le cinoche, Bove, Calet, Alexandre Vialatte pour la littérature.
   
    De temps à autre, on les redécouvre et l’on se demande ce qu’ils pouvaient bien avoir de moins que les autres ?
    En réalité ? Rien !
   
    Ils sont souvent meilleurs que les ténors et les grandes gueules autoproclamées gourous et leaders.
    Ils n’ont pas eu de chance, c’est tout !
    Ou bien, ils étaient trop discrets, trop timides, à moins que leur volonté et leur ambition ne se soient avérées en contradiction avec leurs exigences morales.
   
    Pas assez mégalos, pas assez narcissiques, trop attentifs aux autres ou à la vie qu’ils voulaient mener.
   
    Ça suffit à leur demi-succès, à leur demi-échec, cela suffit, aussi, à en faire des êtres dont l’humanité est d’une étoffe plus riche, dont les plis sont plus lourds que le nylon dont est tissée l’âme des hystériques qui occupent le devant de la scène avec leurs gestes brusques, leurs certitudes à cent balles et leurs hectares de Ripolin.
   
    Quelques années plus tard, Philippe nous avait servi d’assistant pour l’exposition « Meublé, Coquet, Lumineux » au Centre culturel d’Albi. Il était efficace et doux, il avait peint (puisque aucun d’entre nous ne savait peindre), pour nous faire plaisir, un kangourou volant sur une toile de bâche.
   
    Je me souviens, au restaurant, que lorsque l’on se posait des questions sur ce qui était et sur ce qui devait être, il répondait toujours : « On ne peut pas savoir ! »
   
    On ne peut pas savoir si les salauds mentent ou bien s’ils disent la vérité, si les enculés font exprès de l’être ni même si Dieu existe. Autant dire que ceux qui nous parlent de progrès sont des salauds et des enculés… En ce qui concerne Dieu, avant même de savoir ce qui est arrivé à Philippe, mon opinion était faite.
   
    Il avait l’énergie, l’obstination et le talent, mais il doutait. C’est pour cela qu’il manque. C’est pour cela que je l’aimais.

Ce texte a été écrit à Sète, le 27 juin 2000.
Il a été publié dans le catalogue de l’exposition de Philippe Hortala
(Les années punk 1980-1986) au Musée de l’Abbaye Sainte Croix aux Sables d’Olonnes.
Pour l’expo « Fait-maison » au Miam, j’avais montré l’un de ses papiers peints.
Quelques années plus tard, à Paris, j’ai croisé son ancienne copine du côté des Halles.
Elle téléphonait.
Lorsqu’elle m’a aperçu, elle a ouvert de grands yeux (c’est vrai que je n’avais rien à faire là),
elle a dit : « Fred ! »,
et elle a continué à téléphoner.

Jouer à la guerre/Jouer avec la guerre

Plus l’homme avance en âge, plus il s’enfonce dans l’Histoire et plus il aime les images ; de Lascaux avant-hier jusqu’au flux continu de pixels d’aujourd’hui et que, demain, peut-être, il (l’homme) en devienne une (image) lui-même.
    Les images sont censées représenter la réalité, elles auraient donc quelque chose à voir avec la connaissance et avec la science. Dans cette hypothèse, leur valeur est proportionnelle à leur ressemblance avec la réalité, et ce jusqu’à ce que des oiseaux (légèrement myopes) viennent picorer des raisins dont ils ne pourront se nourrir (Théorème de Zeuxis). À cette aune, une photo nette sera toujours considérée par les connaisseurs comme une meilleure image qu’une photo floue (remboursée par la Fnac).
    Tout cela n’est pas faux, mais un peu simplet. Pour en avoir été la victime plus ou moins consentante chacun sait que les images peuvent tromper, qu’elles peuvent être conçues pour cela, pire encore, qu’elles peuvent ne RIEN représenter ; et que, de toute façon, elles sont partie prenante de l’idéologie qui les fait apparaître (et qui fait apparaître l’idéologie).
    Il serait judicieux d’être plus modeste et d’envisager que les images permettent non pas de connaître le monde, mais plutôt de l’apprivoiser. Cahin-caha, elles nous familiarisent avec la réalité et nous la rendent accessible, elles intercèdent pour nous. Et, vaille que vaille, qu’on le veuille ou non, il faut se contenter de cette magie branlante.
    Les images de propagande (et les Images d’Epinal en font, évidemment, partie) sont celles qui nous semblent les plus clairement trompeuses, mais elles n’apparaissent trompeuses qu’une fois que leur tromperie a fonctionné comme la mode ne nous apparaît ringarde qu’une fois qu’elle est démodée.
    La Grande Guerre inaugure l’ère industrielle et le « bourrage de crâne » envahit à cette occasion la totalité de l’espace social depuis « l’obus de 75 en aluminium bagué cuivre, orné peinture patriotique, garni chocolats fourrés excellence » de la Marquise de Sévigné (11, boulevard de la Madeleine), prix franco 15 francs, jusqu’au « Poilu type » qui propose la silhouette du fantassin français : pantalon garance, vareuse bleu horizon, bandes molletières, flingot avec baïonnette en bandoulière à monter soi-même avec 11 trombines au choix à y adapter : Jean Marie, le Breton ; l’Ancien socialo ; Rigouillard, le joyeux ; le Parigot ; le Vieux-garçon-philosophe ; le Commis-voyageur ; Jean-Pierre ; l’ancien Vicaire ; le père de famille ; le petit Vicomte et le vétéran de 70 avec, en prime, la trogne du « Poilu des Poilus », le général Joffre. Le petit garçon apprivoisait la guerre avec cela, la petite-fille aussi en jouant à l’infirmière un peu en retrait. En ces temps-là, tout était fait pour rendre la guerre familière puisque la seule réalité de ces années-là était celle de la guerre.

9 MILLIONS DE MORTS.

    Et vingt ans après, preuve que l’on a tout compris, on remet ça…
    On se croit à l’abri de ces naïvetés depuis que la « propagande » a été abandonnée au profit de la « communication » et qu’il est d’usage de trouver le réalisme socialiste kitsch.
    On ne devrait pas.
    Je me souviens de l’Irak, quatrième puissance militaire mondiale ; des souterrains couvrant toute l’étendue de son territoire ; des armes chimiques et des bombes atomiques bricolées dans les toilettes de ses casernes qui devaient causer des millions de morts dans les rangs de nos populations civiles.
    Je me souviens des parachutistes français (filmés par une chaîne de télévision française) sauvant une demi-douzaine de négrillons au Rwanda alors que le politique et le diplomatique tricolores baignaient dans le sang des Hutus et des Tutsis jusqu’aux omoplates.
    Et des téléspectateurs que nous étions qui croyaient ces images puisque c’était celles que nous voulions croire réelles. Le pouvoir que l’on a de s’aveugler (et de s’assourdir par la même occasion) est sans commune mesure avec la raison, l’intelligence et l’acuité visuelle.
    Dorothée Selz, dont la spécialité est de bricoler dans l’éphémère (le sucre, les fêtes) et qui est célèbre pour ça, aime les images qui mentent franchement. Les images populaires, celles des magazines de science-fiction, des bandes dessinées bon marché, les aplats violents de couleur et les couleurs qui pètent, les abécédaires, les illustrés bas de gamme, les albums de coloriage, les fusées faites de trois enjoliveurs de scooter, les martiens qui ressemblent à des Auvergnats qui feraient de la plongée sous-marine, les Indiens qui pique-niquent dans la pampa et les cow-boys dont les Colt font « Pan ! Pan ! »
Petite, elle a apprivoisé le monde avec ces images (et les fabuleux jouets populaires que collectionnait son père) et elle continue à essayer de le comprendre ou bien à l’améliorer en travaillant avec elles et avec les couleurs les moins naturelles possible, les plus éloignées en tous les cas de celles que l’on utilise pour les tenues de camouflage. Dorothée Selz ne veut rien camoufler, elle veut tout rendre trop visible. Elle intervient modestement à la surface de ces images en les gribouillant comme une petite fille qui « dépasse » ou en les griffonnant de spirales de couleur comme un enfant qui ne veut plus y jouer. Elle insiste aussi sur des lignes de fuite, elle exagère des perspectives à l’aide d’un peu de ciment-colle comme une « artiste » qui a du métier.

Fluo.
Acid(e).
Gai.

    C’est le geste joyeux de la cuisine, de la pâtisserie pour rire lorsque l’on est enfant, où la douille de pâtissier fait de vous un Pollock à la manque. C’est l’époque où les pièces montées sont faites avec des pierres posées l’une sur l’autre, où les bulles de savon sont des planètes que l’on crève avec le doigt, et où un manche à balai peut faire un cheval sauvage qui jamais ne marchera au pas.
    Dorothée Selz fait des moustaches à la Joconde avec de la confiture.
    C’est un pied de nez, l’air de rien, à toutes ces images pour garçons qui encombrent le monde.
    Ces images, maintenant, sont des images de fille !

Jolies.
Inoffensives.

    C’était, l’air de ne pas y toucher, le résultat escompté. La cible est atteinte, la mission accomplie.

« Rétro-Rotor ! »

    Il ne reste plus qu’à retrouver le chemin du monde ordinaire.
    Ce ne devrait pas être trop difficile, la terre à l’horizon est bleu fluo comme une orange en plastoc.

Ce texte écrit en 2003 a été publié dans le catalogue « Sage comme les images »
publié par le Musée de l’image d’Epinal à l’occasion d’une exposition de Dorothée Selz.

Il a posé quelques problèmes (les Hutus et les Tutsis, je suppose) avant d’être publié intégralement.