MON AGENDA DE LA PLEIADE
(2021)

31/12

L’un de mes plaisirs du vendredi était de lire les Petits papiers de Jacques Drillon publiés dans la République des livres. Ensuite j’en discutais avec Didier P, de temps en temps, nous regrettions qu’ils soient teintés de ce que Terry Eagleton reproche au T.W Adorno de Minima Moralia : « un bizarre mélange d’intuitions profondes et de ronchonnements patriciens » (The Ideology of the Æsthetic), mais j’avais été déçu de leur arrêt. Aujourd’hui, je peux mieux comprendre sa décision :

. Chers tous,

. Pardonnez ma brutalité : j’ai une sale tumeur au cerveau. Autant vous dire que mon avenir, même proche, n’est pas brillant. Nous allons essayer de ne pas le rendre trop lamentable. Plus grand chose ne marche, et tout va s’arrêter prochainement. La pensée d’abord, puis la vie.

. Prenez de mes nouvelles auprès de ma femme.

. Je vous embrasse,

. Jacques

Jacques Drillon est mort le jour de Noël.
Nous correspondions de temps à autre, il aurait voulu me voler mes photos (volées pour la plupart), il admirait quelques lignes de ma main, on se donnait des nouvelles lorsqu’il nous tombait un œil. Nous avions débuté notre correspondance à propos de la mort des pères ; j’étais préoccupé d’atteindre l’âge où le mien était mort, il m’avait parlé du sien qui était mort jeune (64 ans), il n’a pas tenu beaucoup plus longtemps (3 ans)
Le Traité de la ponctuation est un des livres de chevet de D.
Je le regrette(rai).
Il me manque(ra).

Franchement…
je serais tanqué

comme Caroline de Mulder,

j’écrirais des livres

et les critiques seraient bonnes.

30/12

Faut croire que ses souvenirs ne sont pas secs, que les lettres sont des pinces à linge et que la prose essore… ça fait beaucoup, mais ça se tente.

29/12

Encore heureux, pour me consoler de mon sort, j’ai, quelquefois, connaissance de perles du genre ci-dessous. Lorsque l’on reçoit des missives de ce style, si l’on est sensible, on est en droit de se suicider, encore heureux, avec un peu de chance, on peut mourir avant de la recevoir.

Madame George Brun a été engagée
sur la recommandation de son graphologue

28/12

Consulté le dernier opus de notre écrivain national sur l’un des sites le proposant en accès libre, je dois avouer que je n’en reviens pas vraiment (mon étonnement est à son comble !), c’est, purement et simplement, illisible, à tel point que je me suis demandé s’il avait été correctement scanné ou si l’on n’avait pas substitué un autre texte à celui de Michel Houellebecq (anéantir, Flammarion, 2022).

Michel a forci,
il va cartonner

27/12

Bye-Bye Sting Ray

Si tous ceux qui la pleurent avaient acheté
UN SEUL
de ses livres, elle aurait été best-seller

Pas sûr que, si Eve Babitz* avait été plate comme une limande,
elle aurait tant plu aux critiques.

* Quaaludes, Percodan, Harrison Ford (neuf fois par nuit), LSD, Demerol, Annie Leibovitz,
champignons, Dexamyl, Warren Beatty (six fois par nuit), Mogadon, mescaline, Fioranol…

26/12

A mon sens,Olivier Gallmeister est l’une des pires calamités de l’édition contemporaine. Il y a quelques années, je l’avais croisé au Festival des Etonnants voyageurs de Saint Malo, il m’avait parlé avec une assurance proche de la suffisance du soin qu’il apportait à ses traductions (cf interview ci-dessous) alors que j’avais, déjà, remarqué qu’elles étaient lamentables (cf calendrier de l’Avent) et que je voulais lui en toucher deux mots. Je n’avais pas voulu lancer une quelconque polémique et j’avais donc fermé ma gueule, mais j’ai continué à m’intéresser aux barbarismes alignés par à peu près tous les traducteurs de chez Gallmeister.
En approfondissant un peu la chose, je me suis rendu compte que l’une des traductrices les plus catastrophiques (Sophie Aslanides) employée par Gallmeister avait débuté ses méfaits en s’occupant de traduction « automatique ». Ainsi donc, ce que l’on nous vante (vend) comme une traduction de qualité est en réalité bricolé par une machine et l’on on sait à quel point celles-ci sont peu suspectes de commettre un « crime de lèse-majesté », en revanche elles ne peuvent éviter les effets comiques involontaires forcément involontaires.
Evidemment, l’un des aspects les plus épouvantables de l’affaire est la contamination de la langue (la nôtre) par des manœuvres de ce style caractérisées par le déni perpétuel en usage dans le milieu de l’édition où le faux est érigé en principe de vérité.

« Il se frotta le front pour lutter contre la vieille douleur verte
qui se mettait à flamboyer et à caviter derrière ses yeux »

« Il avait  de la mort dans le visage. »

24/12

Calendrier de l’Avent

Le diable en personne, Peter Farris, traduction Anatole Pons
(Gallmeister, 2017)

Le clair de lune illuminait la topographie de son corps sous la couverture.

23/12

Calendrier de l’Avent

Exécutions à Victory, S. Craig Zahler, traduction Sophie Aslanides
(Gallmeister, 2015)

L’homme d’affaires fourra sa tête dans la corbeille à papier et le contenu mousseux de ses entrailles se déversa au fond du récipient. Son tube digestif était agité de convulsions similaires à des orgasmes.

22/12

Calendrier de l’Avent

Délivrance, James Dickey, traduction Jacques Mailhos
(Gallmeister, 2013)

En passant sous l’ombre d’un gros arbre, je sentis la bière remonter, pas dans ma gorge mais vers mes yeux. Le jour étincelait douloureusement, comme s’il s’agitait autour d’une sorte d’axe, et à travers cela une feuille chut, ses bords ourlés d’une teinte étrange.

21/12

Calendrier de l’Avent

Soleil rouge, Matthew Mc Bride, traduction Laurent Bury
(Gallmeister, 2017)

Il lança son mégot par la vitre et exhala, puis il ranima ce souffle épuisé avec une nouvelle dose de méth qui transperça sa réalité comme une balle à pointe creuse.

20/12

Calendrier de l’Avent

Le gang de la clef à molette, Edward Abbey, traduction Pierre Guillaumin
(Gallmeister, 2013)

Il médita un moment sur l’océanique unité des choses.

19/12

Calendrier de l’Avent

Le retour du gang de la clé à molette, Edward Abbey, traduction Jacques Mailhos
(Gallmeister, 2007)

Tous deux souffrent, comme on dit de nos jours, d’un excès pondéral rendant difficile, mais non impossible, la stabilisation d’une interface de connexion charnelle opératoire.

Calendrier de l’Avent

La femme qui avait perdu son âme, Bob Shacochis, traduction François Happe
(Gallmeister, 2016)

Eville leva la tête, les yeux rougis par la brûlure de la trahison.

17/12

Calendrier de l’Avent

L’Indien blanc, Craig Johnson, traduction Sophie Aslanides
(Gallmeister, 2013)

Il resta silencieux tandis qu’il me regardait patauger dans la culpabilité de mes émotions mal placées comme un animal blessé.

16/12

Calendrier de l’Avent

Meurtres sur la Madison, Keith McCafferty, traduction Janique Jouin-de-Laurens
(Gallmeister, 2018)

Elle détourna les yeux du lac sépulcral…

15/12

Calendrier de l’Avent

Ce qui gît dans ses entrailles, Jennifer Haigh, traduction Janique Jouin-de-Laurens
(Gallmeister, 2017)

Un été d’évènements extraordinaires, un complot rare de l’altitude et du temps ; d’apparitions totémiques.

14/12

Calendrier de l’Avent

L’ange gardien, Christa Faust, traduction Christophe Cuq.
Gallmeister, 2018

Le pauvre vieux pick-up appréciait peu notre choix d’itinéraire et le faisait savoir à coups de crachats de fumées et de toussotements, expectorant dans l’habitacle une odeur terminale de métal brûlé.

13/12

Calendrier de l’Avent

La femme qui avait perdu son âme, Bob Shacochis, traduction François Happe
Gallmeister (2016)

On part maintenant, dit-elle, regardant en arrière, vers son mari sans tête et tandis qu’elle poussait son fils sur le seuil de la porte, quittant une fois encore la ville où elle était née pour le péril d’un futur qui n’était inscrit que dans le passé.

12/12

EDITION SPECIALE

Dans Livres Hebdo du 3 décembre, Olivier Mony (Grasset) rend compte du livre de Manuel CarcassonneLe Retournement (Grasset), à paraître le 5 janvier 2022 ; pour changer, il en dit beaucoup de bien ainsi que de son auteur. Avant de prendre la tête de Stock, Manuel Carcassonne était « éditeur » chez Grasset. Il se trouve qu’il a été l’éditeur de trois de mes livres ; je crois que sa seule intervention sur un seul d’entre eux (Mike Tyson, un cauchemar américain, 1999) a été la rédaction du quatrième de couverture où il fait naître Iron Mike dans le Bronx (il est né à Brooklyn) ; en revanche, très tôt, il s’est répandu dans le tout-Paris littéraire pour l’informer que j’étais, certes, un « bon » écrivain (dans la mesure où j’étais protégé par son patron, Jean-Claude Fasquelle, il ne pouvait pas dire le contraire), mais qu’il était « impossible de travailler » avec moi. De la part de quelqu’un qui, pour ce qui me concerne, n’en a jamais foutu une rame*, c’était – évidemment – parfaitement crédible puisque parfaitement invérifiable, évidemment (bis), ça m’a beaucoup aidé pour la suite.
Ça continue…

* c’était Elsa Gribinski qui se tapait le taf, sans trop de difficulté, je crois.

Les huit mercenaires du sixième arrondissement

recevant un manuscrit de Frédéric Roux

Calendrier de l’Avent

Animaux solitaires, Bruce Holbert, traduction Jean-Paul Gratias
(Gallmeister, 2013)

Trois d’entre eux tentaient de s’appuyer sur une patte cassée, stupéfaits qu’une chose aussi indéniable qu’un os pût être aussi vite remise en cause. Plus tard, dans le clos d’équarrissage, on les achèverait pour que leur viande nourrisse les porcs.

11/12

Calendrier de l’Avent

Le camp des morts, Craig Johnson, traduction Sophie Aslanides
(Gallmeister, 2010)

Lucian, je n’ai pas particulièrement envie de remuer d’anciens couteaux dans les plaies.

10/12

Calendrier de l’Avent

Cry Father, Benjamin Whitmer, traduction Jacques Mailhos
(Gallmeister, 2015)

Un courant lugubre et mauvais coule sous sa chape d’épuisement, et il sait parfaitement que ce n’est pas en dormant qu’il pourra s’en défaire.

09/12

Calendrier de l’Avent

Le signal, Ron Carlson, traduction Sophie Aslanides
(Gallmeister, 2011)

Ce soir, il y avait les ténèbres granuleuses du temps des rêves.

08/12

Calendrier de l’Avent

Tous les démons sont ici, Craig Johnson, traduction Sophie Aslanides
(Gallmeister, 2011)

Je pris une bouchée de mon festin nomade.

07/12

Calendrier de l’Avent

L’heure de plomb, Bruce Holbert, traduction François Happe
(Gallmeister, 2016)

Elle vit l’horizon se tuméfier en une boursouflure violacée et palpiter comme du sang qui giclerait d’une veine sectionnée, imprégnant le ciel tout entier.

06/12

Calendrier de l’Avent

Little America, Henry Bromell, traduction Janique Jocin-de-Laurens
(Gallmeister, 2017)

Lui aussi alluma une cigarette, et durant la bouffée passagère de cette accalmie narcotique illusoire, examina la situation.

05/12

Calendrier de l’Avent

Seuls sont les indomptés, Edward Abbey, traduction Laure Derajinski & Jacques Mailhos
(Gallmeister, 2016)

Un souffle s’expulsa du sourire du cavalier.

04/12

Calendrier de l’Avent

Le diable en personne, Peter Farris, traduction Anatole Pons
(Gallmeister, 2017)

Il fumait deux paquets par jour et avait la déontologie d’un urinoir dans les toilettes de femmes.

03/12

Calendrier de l’Avent

Exécutions à Victory, S. Craig Zahler, traduction Sophie Aslanides
(Gallmeister, 2015)

A hauteur de son épaule gauche se tenait un Asiatique très mince dont le visage grêlé semblait ne pas être doté des muscles nécessaires à la production d’un sourire.

02/12

Calendrier de l’Avent

Délivrance, James Dickey, trad. Jacques Mailhos
(Gallmeister, 2013)

Son long visage lupin était rouge et il souriait.

01/12

Calendrier de l’Avent

Enfants de poussière, Craig Johnson, traduction, Sophie Aslanides
(Gallmeister, 2012)

Dans notre minuscule famille, les histoires se bâtissaient sur des choix créatifs, des négociations mêlant l’esthétique de la révélation et la dynamique de l’émotion…

30/11

Calendrier de l’Avent

Soleil rouge, Matthew McBride, traduction, Laurent Bury
(Gallmeister, 2017)

Le soleil descendait derrière le mobile home comme une explosion de jaune d’œuf qui giclait du ciel et consumait les arbres.

29/11

Calendrier de l’Avent

Le Gang de la clef à molette, Edward Abbey, traduction, Pierre Guillaumin
(Gallmeister, 2013)

Au-dehors, un coq infatigable, perché sur le toit d’un poulailler, lançait son chant éjaculatoire précoce à la lune déclinante.

28/11

Calendrier de l’Avent

Les Arpenteurs, Kim Zupan, traduction, Laura Derajinski
(Gallmeister, 2016)

Peut-être avait-elle scruté d’un air interdit les étoiles naissantes, leur lueur laiteuse en superposition sur l’ordre implacable au-dessus de sa tête baignant la carte qui semblait contenir sa vie dans ses lignes et ses courbes obtuses.

25/11

Dans Livres-Hebdo, Olivier Mony (Grasset) recommande le Journal de Pomary 1941-1943 de Kazimierz Sakwicz publié où ? je vous le donne en mille Emile… chez Grasset.

Quand y en a plus, y en a encore

23/11

Des fois, Instagram me fait rêver
avant de me laisser songeur

22/11

Le fan-club de Walter Benjamin négocie 
le montant des charges de l’EHPAD

Et la vie de « Naty » Revuelta, quel beau roman !
(que je n’écrirai pas)

21/11

Bientôt et en exclusivité sur ce site, les traducteurs des éditions Gallmeister vous offrent leur calendrier de l’Avent.

Dans Livres-Hebdo, Olivier Mony (Grasset) trouve que La société du peloton de Guillaume Martin (Grasset) est une « réflexion brillante sur les mécanismes ambigus de la vie en société ». Pourvu qu’il ne vienne jamais à l’idée de Guillaume Martin de s’intéresser aux mécanismes rudimentaires de la vie littéraire.

16/11

Demain, le prix Interallié sera décerné (au troisième tour) à Victor Hugo pour Choses vues (1838).

Je ne suis pas trop « autopromotion » (j’espère que mes lecteurs y sont sensibles), mais là… quand-même… un site chrétien renvoyant ad vitam æternamà des ouvrage de théologie en anglais… c’est, pour le moins… insolite !

Ite missa est

Deo gratias

14/11

« un chantier brasse des temporalités multiples, du présent, du passé, du futur »… comme la purée de pommes de terre (de chez Robuchon), la mayonnaise ou les blancs en neige ! « et il a immédiatement à voir avec la mémoire »… comme la purée de pommes de terre (de chez Robuchon), la mayonnaise ou les blancs en neige !

A votre service

Mousline de Kérangal

13/11

Tout est dit Arditi.

12/11

Yannick Bolloré (fils de, copain de Pierre Ménès) parle de « plateformisation du monde » à la Foire de Brive devant un public conquis d’avance ; je suis bien d’accord… qu’en des termes galants ces choses-là sont dites, mais je n’applaudis pas (c’est bien le moins).

11/11

« Cette façon de se mouvoir », c’est vrai, personne ne remue, personne ne bouge, tout le monde se meut.

Vous n’êtes pas sans savoir que je n’ignore pas que les fenêtres du véhicule sont les vitres de la bagnole.

La vie fantôme de Danièle Sallenave (P.O.L, 1986), c’est vrai plus personne ne lit ce genre de livres (on dirait du Delly morne), mais est-ce qu’il y avait des gens qui lisaient ce genre de livres du temps où ils étaient publiés ? On pourrait croire l’autrice tombée dans l’oubli comme Zénaïde Fleuriot, mais si l’on se renseigne un peu (pas trop)on se rend compte qu’elle est encore vivante alors qu’elle écrit comme une morte-vivante de la littérature morte, qu’elle a droit à tous les colifichets possibles et imaginables, qu’elle a un avis sur tout et n’importe quoi et qu’elle a même traduit Pasolini ! Chapeau Mamie !

Si c’était vrai, j’arrêterais de boire

10/11

Ben, mon Coulon !

D’abord, on se désespère 
et puis on regarde la gueule des désespérés, 
on ne veut pas en être non plus… 
Aigres, la tronche de traviole.
Murayne ! Matznèfles !
Alors en route ! 
les deux pieds dans le même sabot
prenons le nôtre au milieu 
des cratères éteints

des critères absents.
Porter la parole au cœur du défi à nul autre pareil,
se transporter là où Cécile proclame ses désirs,
MAIS
que rêver de mieux
à Clermont-Ferrand 
ex-capitale du pneu.

Madame Coulon
vérifie la pression

09/11

Ça ferait, sans doute, un plus beau livre que toutes les rengaines petites-bourgeoises dont on nous accable, mais comptez-pas sur moi pour l’écrire. Quant à celui qui l’écrira, sans nul doute, il la saccagera. Restons-en donc à l’histoire* de Sidi Kaba… si belle, si triste.

* surtout qu’elle n’est, sans doute, pas aussi simple qu’on la raconte…

Sidi Kaba

R.I.P.

08/11

Sauerkraut for ever !

Pas d’impatience, aucune inquiétude,
la rentrée de janvier est au saloir…
elle promet son lot de surprises
et son quota de chefs-d’œuvre.

07/11

« […] l’esprit plein d’un moment qu’il était inutile de faire durer tant il était saturé d’infini », Jean-Christophe Rufin (de l’Académie française), Les flammes de pierre (Gallimard).
Là où l’on atteint des sommets, on tutoie l’infini, mais, parfois, l’oxygène manque et l’œdème cérébral guette.

L’infini
(côté mer)

06/11

Ceux qui ne changent pas
Ceux qui s’acharnent

Ceux qui ne changent pas
Ceux qui s’acharnent
Ceux qui ne changent pas
Ceux qui s’acharnent
etc.
etc.
etc.

04/11

Des fois, on a un peu honte
d’avoir honte à leur place

Je sais, c’est con et je ne dois pas être le premier à la faire, mais ça me fait rire.

Ce soir, Sarr dîne en boîte

Avec le pognon du Renaudot,
Amélie est partie en safari avec son velu.

03/11

Et maintenant…
les affaires sérieuses peuvent commencer !

02/11

Jusqu’à présent, chez Drouant, tout roule !

01/11

Abel Quentin (Albéric de Gayardon), en lice pour le Renaudot, c’est – soi-disant – vachement bien, tout comme Anne Berest, la sœur de la copine d’Abel Quentin, Claire Berest  (compagne de Grégoire Chertok, banquier d’affaires, ex-mari d’Elisabeth de Castex, ancienne attachée de presse d’Edouard Balladur) en lice pour… le Renaudot.

D’autres, davantage… mais de naissance !

31/10

Dans le Béarn, comme dans le Montana, le catalogue de VPC finissait au fond du jardin, on pouvait s’astiquer peinard si les pages des gaines et des soutiens-gorge n’avaient pas disparu

« Les chiottes qui fermaient mal avec un crochet ou pas du tout
et le papier journal qui râpait et laissait le trou du cul merdeux. »

Le désir de guerre (L’Arbre vengeur, 2014)

29/10

Le 27 septembre, Olivier Mony (Grasset) trouvait que le livre de Katharina Wolkner (Grasset) était « explosif » ; le 15 octobre, il trouvait que Léonor de Récondo (publiée par « la grande maison Grasset ») était bien logée : « deux sublimes corps de bâtiment […] vaste terrasse qui s’étage au-dessus d’un coude de la Garonne » (quatre pleines pages in Le Mag, le supplément way of life de Sud-Ouest)

Dans le Sud des Etats-Unis, il y avait les nègres de maison, dans le Sud-Ouest de la France, on a les critiques de maison.

Reçu aujourd’hui de Gallimard le relevé de mes droits d’auteur pour Lève ton gauche ! (qui n’est plus à leur catalogue), je n’en avais reçu aucun auparavant. La comptabilité des éditeurs est mystérieuse.

Et puis, après (si on a le temps), on apprendra la table de multiplication

27/10

Exemple ci-dessous

Billy & The Blonde

Budd Schulberg a vu des centaines et des centaines de combats, mais quand on lui demandait quel était le plus beau auquel il avait assisté, il répondait : le premier combat entre Joe Louis et Billy Conn au Polo Grounds. Mike Tyson est du même avis que lui : le plus grand match de boxe de tous les temps ? celui qui a vu s’affronter Joe Louis et Billy Conn le 18 juin 1941, et l’on peut faire confiance à Iron Mike, à l’heure actuelle l’un des meilleurs connaisseurs de l’histoire de la boxe que l’on puisse consulter.
……..Pendant 12 rounds, Billy Conn domine Joe Louis qui pesait au moins dix kilos de plus que lui. Billy mène aux points et de loin. Pendant la minute de repos à la fin du 12e (qu’il a dominé de la tête et des épaules), son manager lui donne la marche à suivre : « C’est bon, t’as gagné ! Boxe de loin, accroche-toi ! » et Conn lui répond : « Non, je vais flanquer ce fils de pute en l’air ! » Au 13e, il fait comme il a dit, mais c’est Joe qui le fout en l’air (il faut toujours se méfier du frappeur en difficulté)… pour le compte ! De retour dans les vestiaires, Johnny Ray demande à Conn : « Mais putain ! Billy, je te l’avais dit… pourquoi t’as pas boxé de loin ? pourquoi tu t’es pas accroché ? » et Billy lui répond en clignant de l’œil : « À quoi ça sert d’être irlandais si on peut pas être con ? »
……..Johnny Ray (138 combats au compteur) en tirera la conclusion suivante : « S’il avait été juif, Conn aurait gagné, manque de pot, il était irlandais ! »
……..Dans les vestiaires toujours, mais un peu plus tard, Billy demande au « Brown Bomber », qui deviendra l’un de ses meilleurs amis : « Pourquoi tu m’as pas laissé être champion du monde six mois ? », ce à quoi Joe lui répond : « Tu l’as été douze rounds et t’as même pas été foutu de le rester ! »
……..Comme Gene Kelly, Billy Conn est né et a grandi à Pittsburgh à une époque où l’air y était si noir des fumées des aciéries que les employés de banque étaient obligés de changer de chemise après déjeuner. Tout le monde toussait, tout le monde éternuait, tout le monde mouchait de la suie et du sang et les ouvriers des fonderies buvaient comme des trous pour supporter… un whiskey et une bière…
……..– Un Iron et une Imp !
……..Le père de Billy travaillait chez Westinghouse, un jour il avait amené son fils à l’usine et en lui montrant le poste qu’il occuperait quarante ans, il lui avait dit : « C’est là que tu travailleras ! »
……..– Ça m’a flanqué la trouille ! » se souvient Billy Conn. Quand je lui ai dit que je voulais être boxeur, mon vieux m’a dit : « T’es dingue ! » Il avait raison, fallait être dingue pour vouloir boxer, mais fallait être encore plus dingue pour travailler à l’usine !
……..À Pittsburgh, se battre était une activité culturelle comme boire (au grand dam de sa femme, le vieux Conn brassait sa bière dans la baignoire de leur appartement) et danser, c’était aussi une manière de représenter son quartier et défendre le coin d’où l’on venait. Pour faire tourner ses usines, monsieur Carnegie engageait tous les immigrants possibles et imaginables (à l’époque, le Capitalisme n’était pas bégueule) : juifs, polonais, italiens et irlandais surtout ; les affrontements dans les bars se prolongeaient sur le ring et de nouveau dans les bars quand on commentait les combats entre Juifs, Polonais, Italiens et Irlandais que les promoteurs mettaient sur pied pour remplir les salles à craquer.
……..T’es pas d’ici ! Dagoe ! Ta sœur la pute ! Chink ! Tu pues ! Wop ! Ton père l’ivrogne ! Hunky ! Ta mère la pute ! Yid ! Tu pues ! Sheeny ! Rentre chez toi !
……..Comme tout bon Irlandais (« C’est pas qu’on soit bagarreur, mais on est bourré plus souvent et plus longtemps ! »), Billy Conn Sr adorait danser, boire et se battre. À près de 50 ans, il sera arrêté par la police quelques semaines avant que son fils dispute le championnat du monde. Jackie, le petit frère de Billy, était le meilleur bagarreur de tout Pittsburgh, sa réputation dépassait les frontières de la Pennsylvanie, à tel point que Jimmy Cannon avait écrit que, si les rencontres avaient lieu au fond d’une impasse, Jacky serait champion du monde.
……..Les bagarres duraient quatre ou cinq minutes, pas davantage… comme au cinoche !  Pas d’armes… pas beaucoup plus de coups interdits qu’au Madison Square Garden. Quand c’était fini, le vainqueur et le vaincu allaient s’en jeter un.
……..– Un Iron et une Imp !
……..– Et remettez-nous ça !
……..Le sang coulait sur le zinc, les deux types reniflaient (le sang par les narines) et finissaient par pleurer dans les bras l’un de l’autre… à moins que, pour une réflexion de travers, une tournée refusée, ils ne recommencent.
……..Sur le ring, Jacky était nul et Billy nul dans la rue, alors Jacky se bagarre et Billy boxe. Comme son manager, Johnny Ray (« Un sacré fils de pute de Juif ! »), trouve qu’une carrière amateur est une perte de temps, Billy passe pro directement. Il a seize ans, il est poids moyen avec une belle gueule d’Irlandais et les yeux bleus. Des fois, il gagne, des fois, il perd, assez souvent d’ailleurs, sur ses quatorze premiers combats, il compte six défaites, et puis il apprend, il perd de moins en moins, il bat Fritzie Civic, « Le type le plus vicieux que j’aie jamais rencontré ! » et Babe Risko. Dans les vestiaires du Dusquene Gardens de Pittsburgh, il s’excuse d’avoir perdu contre Oscar Rankins… sauf qu’il a gagné aux points après avoir passé huit rounds dans le brouillard.
……..– Quand Johnny me l’a dit, je l’ai pas cru, je l’ai cru le lendemain quand je l’ai vu écrit sur le journal !
……..Des années plus tard, lorsque Joe Louis apprendra que Conn a rencontré Rankins, il s’en étonnera : « Ton manager t’aime pas beaucoup, le mien a jamais voulu que je rencontre ce fils de pute ! »
……..Billy s’étoffe, il passe en mi-lourd, quelquefois il est déclaré gagnant alors qu’il n’a pas réellement gagné (contre Teddy Yarosz), mais il bat Erich Seelig aux points ; il rencontre deux fois Freddie Apostoli, il gagne les deux fois et les deux fois leur combat tourne au bain de sang. Sa photographie après le combat revanche fait le tour des rédactions avec comme légende : « Si c’est le vainqueur, alors à quoi peut bien ressembler le vaincu ? »
……..Sur le cliché, Billy ressemble à l’Homme invisible.
……..Ça le fait rire.
……..De retour d’un combat, son père se bagarre avec Johnny Ray. Nez cassé pour l’un, une dent en moins pour l’autre. Match nul !
……..Ça les fait rire.
……..Avant son combat contre Melio Bettina, Billy se bagarre avec son frère qui lui a « emprunté » sa Cadillac noire flambant neuve… ce qui les fait rire, c’est le sang dont ils sont recouverts.
……..Billy couvre sa famille de cadeaux, sa mère, Maggie, aime le champagne… champagne !
……..La belle vie !
……..Et puis Billy Conn est amoureux.
……..Billy Conn est amoureux de la plus jolie fille du monde.
……..Mary Louise Greenfield.
……..LA blonde.
……..La première fois qu’il la rencontre, elle a quinze ans. Deux heures après, il la demande en mariage, la jolie blonde lui répond qu’il est fou et elle tombe amoureuse de lui parce qu’il est fou. Greenfield Jimmy Smith, le père de Mary Louise, était une personnalité de Pittsburgh, ancien joueur des Giant’s, propriétaire du Bachelor’s Club, le speakeasy le mieux fréquenté de la ville, un Irlandais haut comme trois pommes bagarreur comme pas deux pour ne pas faire mentir la légende. Jimmy aime beaucoup Billy, mais il aime sa fille aînée encore davantage et il n’a aucunement envie qu’elle sorte avec un boxeur. Il inscrit Mary Louise dans un collège chic de Philadelphie et demande à la Mère supérieure de ne pas laisser les types du genre de Billy Conn approcher de Mary Louise.
……..Billy dépérit, la fille dont il est amoureux fréquente les types de la haute, le combat contre Joe Louis approche et sa mère est tombée malade.
……..Il apporte du champagne à Maggie, il la tient entre ses bras des après-midi entières, il lui offre un bracelet en diamants.
……..– La prochaine fois qu’on se voit, je serai champion du monde !
……..– La prochaine fois qu’on se verra, Billy, c’est au Paradis…
……..Et au paradis, au Polo Grounds, la nuit du 18 juin 1941, Billy Conn peut s’y croire.
……..– Ce soir, c’est un combat pour de bon, Joe !
……..– Je sais…
……..Jusqu’à ce qu’il veuille finir à l’irlandaise ce qu’il a si bien commencé douze rounds durant.
……..– Je le tiens Johnny, je finis ce fils de pute maintenant !
……..– Non, Billy, non… gauche et retrait… gauche et retrait…
……..Dans l’autre coin, on est d’accord sur la marche à suivre.
……..– Tu perds, Joe, faut que tu le files en l’air, Joe !
……..– Je sais…
……..Et deux minutes plus tard, Billy est couché sur le côté droit, son cerveau irlandais essayant de commander à ses jambes irlandaises… « Debout ! Debout, connard ! Debout ! », mais Billy reste couché.
……..La veille, il se poursuivait avec son frère dans le hall de l’hôtel… en caleçon !
……..Pour rigoler.
……..Quelques jours après le combat, Maggie est morte, le lendemain de son enterrement, Billy épouse Mary Louise à Philadelphie.
……..Contre l’avis de son père.
……..Elle a dix-huit ans.
……..– Le prêtre en avait rien à foutre du père de Mary Louise, il a juste vu deux jeunes gens amoureux. 
……..Cinquante ans après, la blonde et le boxeur étaient toujours amoureux.
……..Mary Louise tombe très vite enceinte, elle accouche de leur premier enfant, Timmy. Pour son baptême, tout le monde pense que c’est le moment d’enterrer la hache de guerre et de fumer le calumet de la paix, au lieu de cela… balade irlandaise… bagarre générale ! Billy se brise la main sur le crâne de son beau-père qui tente de l’étrangler, Milton Jaffe, le conseiller financier de Billy, se casse la cheville, Mary Louise est couverte de bleus. Quand la bagarre s’achève, Billy, presqu’un mètre 90, a le visage marqué comme au sortir d’un combat difficile, Greenfield Jimmy, pas beaucoup plus d’un mètre 60 ? pas une seule égratignure ! Chaque fois que Joe Louis croisera Billy Conn, et ils se croiseront souvent, Joe lui demandera si son beau-père lui colle toujours des roustes ! Peut-être pas, mais Joe se chargera de lui en coller une d’anthologie lors de leur combat retour le 19 juin 1945 au Yankee Stadium.
K.-O. au 8e…
Le flop de l’année d’après l’Associated Press.
……..Billy est fini !
……..Il disputera ses deux derniers combats contre des pas grand-chose : Jackie Swanson, un poids moyen et Bill Roberts, un poids lourd, il gagnera les deux avant la limite. Histoire de finir sur une note aussi gaie que Billy Conn, le type qui ne voulait pas seulement être celui qui avait battu Joe Louis, mais celui qui avait battu Joe Louis par K.-O.

A paraître,

mais c’est vrai que je me demande qui ça pourrait bien intéresser…

26/10

Christine Angot, prix Médicis. Comme dit mon copain Didier Paquignon : « Tout va bien, tout est normal ! » ; j’ajouterai : « Tout ce qui doit arriver arrive ». Sans compter que, face à Ecrire (Gallimard, 1993) de Marguerite Duras, côté déconographie à la vinasse cinq étoiles, Christine tient pas la berteille.

« Une boiterie indélébile », Eric Fottorino (Marina A, Gallimard), face à des stylistes de cette envergure, comment voulez-vous lutter ?

Ne jamais oublier que, pour un éditeur, l’écrivain, c’est du papier que l’on peut changer

24/10

Ah ! Olivier Mony (Grasset) apprécie Double aveugle d’Edward StAubyn (Grasset).

17/10

Tiens ! Olivier Mony (Grasset) fait une recension de La Grande aventure de Victor Pouchet (Grasset).Sébastien Lapaque, prix Jean Freustié (présidé par Anthony Palou), 25 000 euros dans le nourin ! Il s’en allait temps, depuis la rentrée, Lapaque dépérissait.

16/10

Depuis quelque temps, je me demandais ce qu’était devenue Jennifer Kouassi, à une époque la personnalité la plus importante du paysage littéraire français puisqu’elle décidait qui passerait à Nulle part ailleurs (souvenirs ! souvenirs !) sur Canal + (nostalgie ! nostalgie !), eh bien, après deux livres publiés chez Grasset, elle n’est rien devenue du tout… elle s’est, sans doute, mariée.

Si c’est Harry qui le dit

15/10

Independance de Richard Ford (L’Olivier, 1996), 576 pages d’incessants bavardages sans intérêt avant qu’un drame mineur n’advienne page 462, mais qu’est-ce qu’on peut s’en foutre !
« Et dès lors le reste est  allé de soi : l’inévitable, non sans protection sanitaire », ça veut dire qu’il a fini par (la) baiser (c’est pas trop tôt), mais avec capote ; c’est tout à fait ça, il écrit avec une capote, il faudrait que quelqu’un lui dise que, par écrit, il ne risque pas grand-chose.

07/10

Des fois, ça me tente

J’emmènerai mes copains avec moi

05/10

Je te tiens, tu me tiens par la barbichette

Françoise Nyssen a été ministre de la culture en 2017 et 2018, je n’avais jamais remarqué qu’Actes Sud avait remporté les Goncourt 2017 et 2018… sans doute une coïncidence.

Franchement, apprendre que Muhammad Ali
participait avec les « frères » à quelques gumbo-parties
(un peu de tous dans beaucoup de toutes à la sauce piquante),
c’est comme apprendre que Gabriel Matzneff était pédophile.

Une langue commençant par […] utilisée
par des petits c et des grands C

De ne pouvoir l’écouter,
j’en ferme pas l’œil de la nuit

30/09

Il viendra bien un moment où les agents littéraires seront l’équivalent en librairie des commissaires d’exposition au musée.

« Un entrelacement perpétuel de leitmotive » (Tolstoï sur Wagner)… peut s’appliquer à tous les écrivains n’ayant ni le sens du rythme ni celui de la mélodie (ils sont légion).

Gabriel Matzneff a remis ça

29/09

Tiens ! Olivier Mony (Grasset) fait une recension de Jewish cock  (Grasset).


Retrouvé ce mail envoyé à Magali Langlade (à l’époque, directrice de Folio) à propos des couvertures proposées pour La classe et les vertus, cf ci-dessous l’une d’entre elles (27/09/2021, mais aussi le 25/01/2017) particulièrement tartignolle et sur laquelle (entre parenthèses) on dirait que « Sugar » (1 mètre 78) mesure quinze centimètres de plus que « Marvelous » (1 mètre 75) !

J’avais essayé d’expliquer (en vain) les dangers de la littéralité aux différents employés de Folio en leur joignant l’image ci-dessous… Je croyais bêtement que même d’autoproclamés « spécialistes » de l’image pourraient comprendre (c’est pas difficile)… macache bono ! ce sont pour l’essentiel de terribles bourrins qui seraient collés au concours d’entrée aux Beaux-Arts de Saint-André-de-Cubzac, mais malheureusement nés avec Photoshop dans la totoche, ce qui les rend invraisemblablement suffisants et suffit à épater les boomers (« T’as vu ça… y’a pas à chier, ils sont agiles du pouce ! »).

Ils n’ont rien écouté (« Il se prend pour qui, ce con ? »), n’ont pas hésité à sucrer la photographie de Marcel Pigou qui ouvre le livre sans me prévenir (« Il nous fait  déjà chier avec ses deux abrutis, pas la peine d’en coller un troisième d’entrée ! »), envoyé le BAT la veille, peut-être même le lendemain (« On va pas s’emmerder non plus ! ») du départ à l’imprimerie (« Tu vas voir qu’il va se calmer le vioque ! »).
Je ne me suis pas calmé du tout, je me suis même énervé, ils ont préféré arrêter les frais, je ne le regrette toujours pas.

Folio continue d’aligner les couvertures les plus laides du paysage éditorial français (pourtant redoutablement remarquable).
Magali Langlade est, aujourd’hui, responsable de la fiction française aux éditions Belfond.
Marcel Pigou est mort.
A Saint-Germain (où je fous peu les pieds), je traîne la réputation d’un terrible emmerdeur (franchement, on se demande… un écrivain qui se soucie de ce qu’il écrit, et puis quoi aussi !).

Y a pas photo !

A gauche, Magali Langlade / A droite, Marcel Pigou

28/09

Bille en tête, Alexandre Jardin (Gallimard, 1986), Fanfan cul-cul !

27/09

Reçu d’un libraire breton !

A paraître, mon cul !
(Putain ! la couv’…)

Hermès – Serge Lutens – Diptyque
orthodontiste & détartrage récent

Une classe au sein d’un genre

Suffisait d’y penser…

aujourd’hui, les femmes écrivent pour tout le monde
puisqu’il n’y a que les femmes qui lisent

Adios las brujas !

Chez Mona (Chollet),
c’est cosy cool…

13/09

Chacun son tour

Tout l’un(e) ou tout l’autre

bis…

12/09

Marie Darrieusecq a des insomnies.

Gare de l’Est, 200 mètres de queue pour une soupe et un morceau de pain.

Rue Vaugelas (XVe arrondissement), on fait du camping à l’ombre.

11/09

Trouvé chez Delamain : Le chant des paroxysmes
de Marcel Moreau (Buchet/Chastel, 1967)

07/09

A propos du combat Hagler/Leonardil était du même avis que moi (ceux qui croient et ceux qui savent), mais ce n’est pas cela qui importe, ce qui importe c’est qu’il ait écrit cette lettre de sa main.

La classe et les vertus

La lettre de lecteur la plus émouvante que j’ai jamais reçue.

06/09

Son « sujet », c’est la traîtrise, il tourne autour depuis toujours, surtout la traîtrise des autres, celle dont il est victime et qui (le) rend héroïque, mais vous ne m’ôterez pas de l’idée qu’il a une tête de traître. Qui est-ce ?

Bien évidemment, ce n’est pas la raison principale du refus de La boxe mode d’emploi par les établissements Grasset, mais que les principaux protagonistes (et les plus attachants) soient des « laissés-pour-compte » (qui plus est, souvent noirs) n’y est pas pour rien…

Décidément

05/09

Jeannette Zacarias Zapata est morte, Marie Darrieusecq a des troubles du sommeil.

Une goutte d’amertume rend un océan de louanges imbuvable.

03/09

Pour.Copi.Conforme

02/09

Le père de Sorj (dont ce n’est pas le prénom) Chalandon qui mentait tout le temps me semble plus intéressant que son fils ; ce pauvre Georges (La G.P, Libé, 30 ans, formateur au CFJ et maintenant à presque 70 balais, Le Canardenchaîné pour compléter sa retraite) n’arrive pas à écrire un bon livre, mais ça ce n’est pas grave ! tant que les lecteurs le plébiscitent et que les libraires l’encouragent (« Coup de cœur ! »), aucune raison qu’il arrête (c’est ça le problème).

YES

01/09

Le Masque et la plume, spécial rentrée littéraire, tout est bien… bien ! Tout est bon… bon ! Et puis, Christine Angot qui est excellente. A son propos, les choses deviennent vite confuses, tout le monde en parle comme si elle avait été victime d’une hostilité unanime, d’une réprobation générale… faut pas déconner ! il me semble qu’elle a eu son lot de récompenses (Flore/Sade/France Culture/Décembre) et de reconnaissance (des pages entières de Madame Figaro dont une interview avec Johnny Hallyday quasiment aussi sidérale que celle de Platini par Marguerite Duras, une chronique régulière dans Libération, un passage sur le divan de Marc-Olivier Fogiel, un entretien croisé avec Youssoupha in Le Monde, etc) jusqu’à devenir une semi-star du PAF à l’égal de Yann Moix et dans le même rôle du méchant roquet (les chaussettes ! les mollets ! la rage ! le tétanos !). Le plus ennuyeux (à mon sens) est à suivre : elle serait devenue plus « lisible » depuis que Me Too/Vanessa Springora/Camille Kouchner sont passés par là, pire encore plus crédible. Nom d’une pipe ! pourquoi ? Et, surtout, que ce soit vrai, que ce soit faux, quelle importance (cf Marcel Proust, le 10/02 et Blaise Cendras et son transsibérien imaginaire, bien sûr) ?

Et, pendant ce temps, Jeannette Zacarias Zapata est dans le coma.

Aujourd’hui, sur les réseaux « sociaux »
« (presque) personne »,
ça n’existe pas ; dans la vie,
(presque) rien, si…

L’important étant de rester entre soi
et de se taper la cloche
aux frais de la princesse.

31/08

Pour Christophe Boltanski, cf Miscellanées 31/08, et puis s’intéresser à Christian B, ce qui serait la moindre des choses…

30/08

J’irai saloper vos tombes…

même mort, on n’est pas tranquille !

Evreux, ville où l’on est sûr de n’avoir aucun destin », Alexandre Jardin.

Au moins, c’est clair(o) !

29/08

En édition (comme partout, d’ailleurs, pourquoi ce secteur serait-il différent de l’agro-alimentaire dont il est de plus en plus proche ?), il y a les petites saletés d’arrière-cour et puis les arrangements feutrés du type : « Passe-moi l’infusion, je t’offrirai la tisane ». La période est fertile en coups de pied de l’âne (Low !) et renvois d’ascenseur (High !)… c’est la saison des prix qui veut ça, le rare moment où le pognon est sur la table et le public, soi-disant, aux aguets ; je ne sais d’ailleurs pas si le bas-populo ne va pas se lasser de se voir perpétuellement proposer (imposer ?) Le Père Noël est une ordure en alternance avec Rabbi Jacopour les fêtes de fin d’année, visiblement il n’y a cette année qu’Angot (Go !), Nothomb, Chalandon (qu’on lui colle le Goncourt et qu’il fasse plus chier !) et Amigorena (« Diop ! Diop ! Diop ! le voilà le shampoing Diop ! ») en magasin… c’est chiche !

Olivier Mony aurait quitté Instagram*, je le déplore, il est toujours actif sur Twitter où il retweete Sophie Avon qui publie Une femme remarquable** et qui, anecdotiquement, écrit dans Sud-Ouest Dimanche comme Olivier Mony qui écrit également dans Livres Hebdo où il donne une critique de Théories de théories (« Il fait avec cet ouvrage un retour fracassant dans le genre à la fois encyclopédique et musardant qui a valu à ses lecteurs quelques-uns de ses plus beaux livres ») de Charles Dantzig (« parmi les plus fins proustiens de ce temps »), éditeur (et auteur) chez Grasset où Olivier Mony a publié un livre en janvier dernier. Si Mony en reste là, ça fait cher l’article, mais Olivier Nora n’est pas regardant et les attachées de presse du VIe arrondissement espèrent bien qu’il y en aura d’autres.
Je me souviens de Nelly Kaprielian féroce d’ordinaire avec Grasset (souvent à juste titre) qui était devenue beaucoup plus indulgente (sinon plus) après avoir publié deux livres rue des Saints-Pères… c’est humain et le public est censé n’y voir que du feu (sauf qu’il a quand même des soupçons… il se doute qu’on ne lui dit pas tout).

* en fait, il m’a bloqué, pourtant j’avais le même goût que lui pour la grande peinture,
celle de Nathalie Imbert, par exemple… peut-être que je ne me suis pas montré suffisamment enthousiaste.

** Swoosh aurait pu s’appeler Une femme idéale… les grands esprits se rencontrent.

Il y a trois ans, Alexandre Fillon qui écrit dans… Sud-Ouest Dimanche avait été « impressionné par le tour de force » constitué par La petite famille de Sophie Avon (qui vit avec le rédacteur en chef de… Sud-Ouest Dimanche). Au cas où l’on n’aurait pas compris que c’était un chef-d’œuvre, Mony avait doublé dans… Sud-Ouest Dimanche !
J’imagine que Jérôme Garcin, pilier de L’Obs (dont la rédactrice en chef est la sœur d’Olivier Nora, PDG de… Grasset) aime aussi beaucoup les livres de Sophie Avon, publiée au Mercure de France (dont la directrice, administratrice de Gallimard et Flammarion est la sœur d’Antoine Gallimard), critique attitrée du Masque et la plume (section cinéma).

Dans la famille Gallimuche,
je réclame la fille (aînée),
celle d’Antoine

Beigbeder est dans le coup

Schneck est dans le coup !

Et c’est là que c’est emmerdant, si ça se trouve les livres de Sophie Avon sont excellents ou, tout simplement, pas trop mauvais, sauf qu’on peut ne pas avoir envie de le vérifier par crainte de se faire baiser la gueule ; je me souviens tout de même en avoir lu un qui était plutôt tarte (ce qui ne veut pas dire qu’ils le sont tous).

Je dis ça, hein ! je dis ça parce que j’habite chez les rois de la garbure, je serais natif du pays de la choucroute, ce serait les mêmes saucisses avec des noms différents.

Je lui trouve un faux air de Vanessa Springora,
je lui souhaite le même succès,
sans les menus inconvénients l’ayant occasionné.

28/08

Les éditions de Minuit, finalement, c’est économique, de la page 97 à la page 155 de Viviane Elisabeth Fauville, j’en ai eu pour deux siestes supplémentaires.

Parité ! Parité !

Rentrée 2021
Primo-romanciers posant
sur les marches de l’Opéra comique

(entrée avec billets)
Tout est dit

Pas d’argent – des garants… la bohême !

Brouillon des Frères Karamazov

On sent le type qui n’est pas passé par un atelier d’écriture
(mais qui aurait – peut-être – pu faire les Beaux-Arts)

23/08

Viviane Elisabeth Fauville de Julia Deck (Minuit, 2012), le fameux effet Minuit, n’a pas manqué de produire ses effets, je me suis endormi, page 96, le livre comptant 155 pages, je le reprendrai ce soir.

UN vagin, UNE verge*… allez expliquer ça !

* marche aussi avec bite.

A propos de Cécile Coulon : « […] l’écriture, tour à tour sèche comme une trique ou gorgée de sève », Le Monde des livres… on voit tout de suite de quoi il s’agit.

Ta race Booba !

22/08

Moi, j’étais pour
(cf le 07/06)

Osez, osez Joséphine !

Ça fait cher, mais ça s’amortit au premier livre publié
(cf Leïla Slimani chez Gallimuche)

21/08

Tous ensemble ! Tous ensemble !

Les concombres masqués
plébiscitent le livre-papier

Retrouvé dans un petit carnet retrouvé :

– Tout ça, c’est bien joli, mon vieux, mais votre Dame aux camélias… à la fin, elle meurt !
– Oui… et ?
– Ça c’est trop noir. Le public d’aujourd’hui va pas supporter le choc ! Faut me changer ça… vite fait ! on va sinon droit à la cata… la prod’ va sabrer le budget.
– C’est juste que Marguerite Gautier…
– Marguerite qui ?
– Gautier… Marguerite Gautier… la Dame aux camélias si vous préférez.
– Oui, ben quoi… la Dame aux camélias, j’ai compris.
– Ben… c’est juste qu’à la fin… Marguerite… je veux dire la Dame aux camélias… ben, elle meurt.
– Putain ! mais vous comprenez rien à rien… vous êtes neu-neu… bouché à l’émeri, je vous ai dit que c’est pas possible, elle peut pas mourir.
– Elle peut pas mourir ou elle doit pas mourir ?
– Les deux. Interdit. Mort pas bon ! Toi comprendre ?
– A mon avis, ça va pas être trop possible.
– Elle meurt pas, c’est tout. Vous allez pas me dire que vous en avez quelque chose à foutre ! Qu’elle meure ou pas, pour vous, c’est kif-kif bourricot, le chèque, c’est le même.
– C’est pas la question…
– Pas la question… vous en avez de bonnes… mettons que ce soit pas la question… revenons à nos moutons, qu’elle meure ou pas… c’est où la différence ? Quelle putain de différence ça peut bien faire ?
– Un petit peu quand même.
– Un petit peu quoi ?
– Si elle meurt pas, ça change tout.
– Ça change rien du tout.
– C’est quand même pas pareil. Voilà ! c’est pas pareil.
– Je sais bien que c’est pas pareil, je la vois bien la différence, me prenez pas pour un con non plus.
– Loin de moi…
– C’est même moi qui vous ai suggéré la différence, alors je sais bien qu’il y en a une.
– Alors, on fait comment ?
– Facile. Easy. Finger on the nose. Elle meurt pas. Point barre. Démerdez-vous.
– Elle est malade, je vous rappelle.
– Malade… malade… c’est pas grave au moins ?
– Elle tousse…
– Elle tousse… elle tousse, c’est pas bien grave de nos jours… elle a qu’à prendre du sirop.
– Je voudrais pas revenir au sujet, mais si elle tousse, c’est qu’elle est tuberculeuse.
– Et puis quoi aussi… pourquoi pas le Sida tant que vous y êtes ?
– C’est qu’à l’époque… le Sida…
– Quoi ? A l’époque ?
– C’est juste qu’à l’époque, le Sida, on en parlait pas trop…
– C’est un tort.
– Je voudrais pas être lourd, mais je crois même qu’il n’existait pas encore.
– Vous me prenez pour un con… c’est ça, vous me prenez pour un con ?
– Non, c’est pas ça… pas exactement, je vous réponds.
– Des conneries, vous me répondez des conneries…
– Ça va, hein ! Maintenant, ça suffit… ça va… vous me faites chier à la fin !
– Vous énervez pas.
– Marguerite, elle tousse parce qu’elle est tubarde et elle meurt parce que le BCG n’est pas inventé. Voilà ! l’histoire, c’est ça.
– Mais l’histoire, mon vieux… pas la peine de vous énerver… on s’en tamponne ! Je vous ai dit qu’elle meurt pas, point barre. je vous le dis, je vous le répète, elle meurt pas.
– OK, mettons ! mais elle est malade…
– Si vous voulez… je vous le concède, elle est malade, mais elle tousse pas.
– Elle tousse pas.
– Non. Tousser, c’est nul ! Le public supportera pas… avec ces histoires d’épidémie, il va croire que c’est contagieux… j’en sais rien, je les connais, ils sont craintifs… un rien les perturbe.
– Elle meurt pas. Elle tousse pas.
– Elle fume pas non plus.
– Ça va… j’ai compris… si elle fume, elle tousse… et comme elle ne tousse pas, c’est…
– Qu’elle fume pas. Exactement.
– Alors… qu’est-ce qu’elle peut bien avoir ?
– Qu’est-ce qu’elle a cette connasse ? J’en sais rien, mon vieux, c’est pas moi le scénariste.

Publié par Philippe Billé le 18 août sur son blog
Exemplaire des mésaventures d’un érudit honnête* victime des petites saletés de l’édition.

*excellent traducteur par ailleurs que j’ai plusieurs fois recommandé
auprès des éditeurs de ma connaissance… sans succès.

Auprintemps dernier j’ai eu l’occasion de prendre connaissance du savant ouvrage que Michaël Rabier a consacré à Nicolás Gómez Dávila, penseur de l’antimodernité, Vie, œuvre et philosophie. Ce livre issu d’une thèse et paru à L’Harmattan est le premier publié en français sur le penseur colombien. Bien qu’il soit agréablement écrit en langage normal et sans jargon, je dois avouer que la partie proprement philosophique m’est assez difficile d’accès, à la différence de celles portant sur la vie et l’œuvre. J’ai remarqué entre autres points d’intérêt que la question des épigraphes employées par Davila est traitée pages 65 sq (c’est un sujet d’article auquel j’avais songé, resté en plan, mais qui est là bien élucidé). L’auteur a l’amabilité de me citer quelques fois dans son livre et de rappeler le petit rôle que j’ai joué au début des années 2000 comme premier traducteur français de Gomez Davila. J’aimerais à ce propos apporter quelques précisions et évoquer la mésaventure de mes tentatives de faire publier cet écrivain en français. Les œuvres du Colombien ont d’abord été traduites en allemand, à commencer dès 1987 par une sélection de ses aphorismes, qu’il appelait des scolies, parus en 1975. Un lecteur enthousiaste, le dramaturge et essayiste Botho Strauss, en a cité une dizaine dans un texte de 1990, Der Aufstand gegen die sekundäre Welt, qui fut traduit en français en 1996 sous le titre Le soulèvement contre le monde secondaire, chez L’Arche Editeur. C’est dans cette retraduction à partir d’une version allemande, par Henri-Alexis Baatsch, qu’ont été publiés en français les quelques premiers aphorismes de Davila. Mon ami Baudouin, qui lisait le livre de Strauss en 99 ou en 2000, a attiré mon attention sur ce Gomez Davila, qui était singulièrement absent des bibliothèques et des bibliographies à ma disposition. En cherchant sur internet, j’ai découvert un gisement de ses pensées mis en ligne par je ne sais plus qui (Oscar Torres Duque, peut-être ?). Elles m’ont vivement intéressé, pour ne pas dire ébloui, et j’ai aussitôt voulu traduire celles que je préférais. J’en ai publié un petit choix de deux douzaines dans ma Lettre documentaire 332, en septembre 2000. La même année, mon ami colombien Juan Moreno, qui travaillait dans la même université que moi, m’a procuré peu à peu les quelques livres de Davila. J’ai alors traduit, en 2001, un choix plus important, une quarantaine de pages de ses Scolies, dont j’ai publié certaines dans le n° 20-21 de la revue La Polygraphe, de Chambéry, et la même année je me suis mis en quête d’un éditeur. A l’automne, ma proposition a d’abord été refusée par Pierre-Guillaume de Roux, qui travaillait alors aux éditions du Rocher, puis par Fata Morgana. Au printemps de 2002 je suis parvenu à éveiller l’intérêt des éditions de L’Arche, qui envisageaient sérieusement une publication en m’assurant que je serais leur traducteur. Hélas le projet a capoté quand il s’est avéré qu’une édition était déjà en préparation sous la direction de Samuel Brussel, lequel travaillait aux mêmes éditions du Rocher qui avaient pourtant refusé ma proposition l’année précédente. C’est ainsi qu’ont paru au Rocher, début 2003 et fin 2004, les deux premiers livres de Davila en français, une sélection des Escolios de 1975 (devenus Les horreurs de la démocratie) et une des Nuevos escolios de 1986 (Le réactionnaire authentique) traduits par Michel Bibard. Je fus bien déçu, d’abord de n’avoir pas été le traducteur de ces livres, comme on peut comprendre, mais aussi par la forme que l’on avait donnée à ces éditions françaises, notamment le choix discutable d’avoir doté les scolies d’une numérotation qui peut rendre service, mais qui ne correspond en rien à ce que serait la numérotation réelle d’une édition complète. Les traductions cependant étaient de bonne qualité, quoique pas exemptes de quelques faux-sens ou contresens, comme de traduire le verbe Creer par Créer au lieu de Croire (Horreurs, 785) ou de traduire Dependencia par son exact contraire Indépendance (Réac auth, 490). Mais passons, après tout je suis bien placé pour savoir qu’un traducteur n’est pas toujours infaillible. Entre ces deux dates, je me suis consolé en publiant à mes frais, à l’automne 2003, la livrette Studia daviliana, où je réunissais quelques documents, études et traductions. Elle a obtenu un bon succès. Mais il manquait encore à ma déconvenue le coup de pied de l’âne, qui arriva en 2009 quand les éditions de L’Arche, ayant oublié mon existence, confièrent à une danseuse de flamenco, qui d’ailleurs ne s’en est pas mal tirée, la traduction du troisième et dernier recueil de pensées de Davila (Carnets d’un vaincu). J’arrêterai ici la narration de cette drôle d’histoire, pour en revenir à mon propos initial en évoquant encore ce point. J’aurais pu m’en apercevoir plus tôt mais c’est en lisant les pages biographiques du bon ouvrage de M Rabier, que je réalise à quel point Davila avait longuement résidé en France dans sa jeunesse. Né en Colombie en 1913, il a vécu à Paris de 1919 à 1936, c’est à dire pas moins de dix-sept ans. Cela m’amène à songer qu’un autre de mes grands réacs préférés, Albert Caraco, né en Turquie en 1919, a de son côté habité Paris de 1929 à 1939. Pendant sept ans, de 1929 à 1936, ces deux esprits ont donc vécu non loin de l’autre, ont pu se croiser… Ils étaient encore bien jeunes et n’avaient pas commencé d’écrire, en tout cas de publier, mais l’idée de cette coexistence porte à la rêverie.

20/08

« Pas mal pour une femme… »
William Faulkner (Sudiste)

La Tresse de Lætitia Colombani  (Grasset, 2017), Dans le jardin de l’ogre de Leïla Slimani (Gallimard, 2014), Feux de Marguerite Yourcenar (Grasset, 1936), indéniablement tartes, mais difficiles à départager (peut-être un petit avantage à Slimani grâce au sujet : le sexe, toujours risqué à l’écrit… j’ai d’ailleurs beaucoup ri) ; Evelyn Scott, quant à elle, n’est pas traduite en français (et oubliée aux Etats-Unis)… on ne peut plus dire : « C’est le progrès ! » alors, on dit : « C’est la vie ! »

Ceux qui (dé)forment le goût : Michel Rolland pour le vin, François Busnel pour les livres et dont on n’imagine pas les dégâts produits chez les viticulteurs et les écrivains.

19/08

Pour l’édification des collégiens et des collégiennes, les éditions Hatier ont publié en 2012 : Le corps de mon père (extrait de « Le désir d’être volcan », Journal hédoniste, Tome 1″, Grasset, 1996) suivi d’Autobiographie de ma mère (extrait de « Les vertus de la foudre », Journal hédoniste, Tome 2, Grasset 1998) de Michel Onfray. Les deux textes sont épouvantables : « Le temps que les émotions fassent leur trajet (c’est long, elles respectent les limitations de vitesse), que sa peine infuse la mienne (et qu’on laisse refroidir le tout dans la théière) et que je retrouve l’usage de la parole (parle pas de malheur !) me parut long (tu m’étonnes John !), d’une insondable profondeur (inutile de le préciserla profondeur d’Onfray effraye). Le premier mot que j’ai retrouvé fut papa (Pas possible !), un papa viscéral (c’est drôlement chouette !), venu du ventre (viscéral en quelque sorte) et de plus loin que le ventre (c’est où ?pas très loin du trou du cul, je suppose). Un mot chargé du sang et du placenta de ma mère (Non ?là, Michou, tu déconnes !), un mot nourri de la parturition dont il fut le géniteur (Et à pleins tubes, encore !) »
Avant ? après? c’est le même potage, mais le plus abominable (hormis l’appareil critique et son moralisme imbécile) est l’idée même de faire étudier à des jeunes gens une semblable bouse.

11/08

No comment

Condition nécessaire (mais pas suffisante) du chef-d’œuvre : être chiant.

Ils ont voulu changer le monde, ils ont changé de montre et puis, ils n’en ont plus porté. Les montres sont oubliées au fond d’un tiroir, leurs aiguilles ne bougent plus, le monde continue de tourner à l’envers.

10/08

Tous ces penseurs qui empêchent de penser

et le lièvre pour les fuir

« Devant le mode de vie popularisé par l’industrie cinématographique, la France s’américanise, émerveillée comme une tribu affamée devant l’abondance. Quel est le passeur retors du modèle américain ? Qui répand le virus du shopping ? Quelle est la cellule hôte ? La femme » […] « S’il y a bien un mouvement que la séduisante gamine accompagne, c’est l’irruption dans la société marchande » […] « Au seuil d’une société aphrodisiaque, Brigitte Bardot est l’incarnation rêvée du stimulus déclencheur. » Marie-Dominique Lelièvre. Pas mal vu, non ?

Floride pour les blondes !

09/08

Certains mouvements d’humeur se font jour
au sein du fan-club de Frédéric Roux

08/08

La bonne étoile, Sophia Loren avec la collaboration de A.E. Hotchner (Le Seuil, 1979) ; Dans mes yeux, Johnny Hallyday & Amanda Sthers (Plon, 2013) ; Brigitte BardotPlein la vue, Marie-Dominique Lelièvre (Flammarion, 2012), autant les deux premiers sont effroyablement tartes (mention spéciale à Madame Sthers disant « Je » à la place de Jojo), autant Bardot vue par l’ex-portraitiste de Libération peut intéresser n’importe qui, fan ou pas.

Et, tu sais où tu peux te les foutre tes jugements, connard ?

07/08

Decoin (Henri)

Connu comme réalisateur (La vérité sur Bébé DongeRazzia sur la chnouf, La Chatte sort ses griffes), Henri Decoin a été un nageur et un joueur de water-polo de haut niveau (champion de France du 400 mètres nage libre, 1912) ; il a disputé trois ou quatre combats professionnels en 1914 avec des fortunes diverses. Après la Première Guerre mondiale qu’il finira chef d’escadrille (six fois cité, Légion d’honneur à titre militaire), il devient rédacteur-en-chef de La Boxe et les Boxeursavant de succéder à Théodore Vienne comme directeur du Wonderland et du Select Boxing Club.
……..Marié en troisième noces à Danielle Darrieux, Henri Decoin est le père de Didier Decoin, président de l’académie Goncourt.
……..Quatre ans avant de réaliser Battling Geo (1934) avec Georges Carpentier, l’histoire de la chute d’un boxeur (le film devait initialement s’appeler Toboggan), Henry a publié Quinze rounds, histoire d’un combat (Flammarion) dédié à une brochette de boxeurs d’époque : Albert Badoud, Raymond Vittent, Young Travet, Robert Diamant, Francis Charles, Paul Fritsch et André Routis, mais aussi à la mémoire de Fred Bretonnel et à « tous les pugilistes que le “Noble Art” a amoindris ». Ce livre aurait fait d’Henry Decoin le compagnon de route du dadaïsme, à la lecture, cette appellation est assez « surréaliste », il n’y a rien de Dada là-dedans, hormis, peut-être, quelques métaphores forcées dans les dernières pages. En revanche, le livre est tout entier construit comme un film tourné en caméra subjective. Le héros du livre raconte, à la première personne, souvent au présent, le combat l’opposant à Ralph Geiger, champion d’Allemagne. Un monologue intérieur de plus de 200 pages qui rebondit de l’euphorie des premières reprises au désespoir des suivantes. Tout ce qui est censé défiler dans la caboche de « Battling » résonne à la vitesse des coups donnés, des coups reçus et des retournements de situation. Tout le petit théâtre du boxeur, du manager et du public défile, allant de la raison au délire à la vitesse de 24 images par seconde. Les phrases épousent les trajectoires baroques des boxeurs enfermés entre 12 cordes jusqu’au twist final, un peu convenu, mais pas malvenu pour autant.
……..Quinze rounds, histoire d’un combat est certainement le meilleur livre jamais écrit (en français) sur le sujet. Personne ne le cite jamais.
……..Je suis fier d’être à l’origine de sa réédition à L’Arbre vengeur, comme je le serai de celle de That Summer in Paris, je ne sais où…

Frédéric Roux
La boxe mode d’emploi
(à paraître ?)

06/08

Crève boomer !

Thierry Ardisson (avec Philippe Kieffer), Confessions d’un baby-boomer (Flammarion, 2005), ça confirme ce qui devenu de notoriété publique : les baby-boomers sont des enculés ; c’est, aussi, plutôt intéressant, le plus intéressant étant que la forme de ce qui n’est tout de même qu’une bio grand-public est plus originale que la majorité des compositions françaises publiées aujourd’hui.

Trouvé sur le site de Philippe Billé : « Il est des écrivains que l’on connaissait mal, sur lesquels on se jette, et qui vous ensorcellent – et qui pendant un mois vous dispensent des autres. Ce sont ordinairement des écrivains de second ordre « , Sacha Guitry.

Rue de la Montagne Sainte-Geneviève
aujourd’hui (cf 29/07)

autant dire que le souvenir même
de la « dialectique » (y) a disparu.

05/08

« Tulle, la ville la plus laide et la plus sinistre de France »,
Léon-Marc Lévy.

« Dans la vie, il faut être boxeur et jouer de l’accordéon… on s’amuse et puis on se défend », propos de Louis-Ferdinand Céline rapportés par Lucette Almanzor (la classe absolue, entre nous).

Roman à suivre… best-seller assuré.
(je devrais être éditeur)

Je le suis déjà un peu.

04/08

Retrouvé ça

(Au jour le jour, deuxième trimestre 2013)

No comment

02/08

Sébastien Lapaque, Ce monde est tellement beau (Actes Sud, 2021), première partie : Houellebecq sans l’humour, ensuite, Bernanos sans les ombres, en définitive plus près de Gilbert Cesbron ou de Michel de Saint-Pierre qu’il ne le semble à ceux qui n’ont lu ni l’un ni l’autre.

Lorsque je travaillais à Sète de 1999 à 2001, il n’y avait aucun de mes livres à la Nouvelle librairie sétoise, aujourd’hui, si ; les propriétaires ont dû changer.

Des fois, j’oublie des évidences qui crèvent les yeux et les tympans : la littérature française est entièrement aux mains de la bourgeoisie, même pas la peine de la lire, il suffit d’aller sur Instagram et de voir ce qui s’y donne en spectacle, c’est Madame Figaro à fond la caisse : le lifestyle, le rosé piscine, brunch en biodynamie, ceviches twistées, bellota vintage ! vintage bellota ! « Ils sont du côté de la poésie, des orbes et des spirales, il ne leur advient donc que des choses poétiques et me trouveront, je le crains, sur ce terrain, bien trop lourd. Ils promènent autour d’eux la poésie, ses pompes et ses pampres, à tel point que le moindre de leurs actes, serait-il la plus ignoble lâcheté, en est comme transfiguré. Nimbé. Ce sont des auréoles montées sur des chaussures de bonne qualité, des âmes rares avec peu de muscles autour, juste ce qu’il faut pour aider à la locomotion prudente qu’obligent les semelles triple épaisseur, coutures norvégiennes. Le ciel au-dessus d’eux fait comme un dais de nuages pourpres, le sable sous leur pas, sculpte d’immobiles vaguelettes. », Mal de père (première édition, Flammarion, 1996 ; réédition L’Arbre vengeur, 2016).

J’ai l’air malin avec mes brutes nègres !

31/07

Edgar Morin, ça fait un bon moment qu’il nous emmerde, non ?

« Les encaisseurs s’assoient – seuls – devant leur café
dans l’attente que quelqu’un leur dise bonjour.
Ils sont plus humains que les autres. »
Freddy Brown

Je dois avouer que remiser 1 500 pages au fond de mon disque dur et, par la même occasion, m’asseoir sur cinq ans de travail, m’a – un certain temps – affecté. Des fois, je me sens un peu las, pas vraiment découragé, mais las de rencontrer toujours les mêmes obstacles imbéciles élevés par les mêmes médiocres quidams. Bien sûr, ça me rajeunit, tous mes livres ont été refusés un nombre invraisemblable de fois avant d’être publiés. Je pense avoir expérimenté à peu près toutes les figures auteur/éditeur : il m’est arrivé de publier contre mon éditeur (ce gros con de Patrick Raynal qui a enterré la réédition de Lève ton gauche ! chez Gallimard) ; de refuser de publier un livre (La classe et les vertus) inscrit au catalogue d’un éditeur (François Bourin) ; d’avoir été payé des clopinettes (L’Introduction de l’esthétique, L’Harmattan) ou bien une fortune (silence pudique). Le refus de La boxe mode d’emploi par les établissements Grasset est assez inédit dans la mesure où ils refusent in fine un texte qu’ils ont commandité et payé (cher)… faut-il qu’il soit mauvais (ce qu’il n’est pas, et je m’y connais), « admirable » même aux yeux d’Olivier Nora déguisé en éditeur (ça coûte pas cher et n’engage pas à grand-chose), mais malheureusement « agaçant » à sa myopie de manager. Je me retrouve donc à mon âge (respectable) envoyer (par la poste) un texte ne rentrant dans aucune case sur un sujet qui n’intéresse pas grand monde… du nanan !
Prochain objectif : être payé pour ne PAS écrire…

Il y a vingt ans, j’étais le seul (hommes et femmes confondus) à prendre le parti de Desiree Washington et celui de Samantha Gailey, aujourd’hui, tout le monde est « féministe » (surtout les mecs) et je suis trop nettement genré pour ne pas être considéré avec une certaine suspicion.

30/07

Moi, franchement, Michèle Benbunan, je lui fais confiance, je suis persuadé que, grâce à elle, la littérature vaincra !
Je mets mes couilles à couper qu’elle bouffera tous les mecs qui auront la mauvaise idée de se trouver sur sa route.
Quand les pieds-noirs aux implants blancs se pointent, les ashkénazes nazes ont du mauvais sang à se faire.

Surtout Michèle Benbunan

29/07

J’ai des doutes sur l’actualité d’une dialectique née sur ces hauteurs.

Rue de la Montagne Sainte-Geneviève et ailleurs…

« La nostalgie me casse les couilles ! Les nostalgiques avec. »

Frédéric RouxAssez ! (Sens & Tonka, 2000)

23/07

David Thomas, La patience des buffles sous la pluie (Livre de Poche, 2011) : franchement, est-ce bien nécessaire ?

Préface de Jean-Paul Dubois…

Une image, quelquefois, en dit plus qu’un long discours

Initials JR

Mon père qui se la pète en 300 SL
(cf le 03/01)

Revenons sur Ceux qui n’avaient pas trouvé place d’Olivier Mony (Grasset, 2011, sous la direction littéraire de Juliette Joste), soi-disant écrit en trois semaines : pour un livre sur la vitesse par un type voulant éditer depuis vingt ans, ça me semble largement suffisant.

Chloé Delaume a décidé de passer à la vitesse supérieure

21/07

Nemesis de Philip Roth (Gallimard, 2012), ne tirons pas sur les ambulances surtout quand le corbillard pointe son capot, mais il s’en allait temps que ça s’arrête.

Baiser ou faire des films de Chris Kraus (Belfond, 2021, titre original : « Femme d’été, femme d’hiver » !). En fait ce Kris Kraus-là n’est pas le Kris Kraus de I love Dick (cf 14/05), mais il est aussi foutraque et beaucoup plus drôle. Kris Kraus a, soi-disant, signé un chef d’œuvre sur les nazis et la Shoah (La Fabrique des salauds), celui-ci est trop léger pour rentrer dans la catégorie « chef-d’œuvre », mais il a suffi à mon bonheur. La vieille tante juive du narrateur (qui n’est pas sa tante) est inénarrable, « il a fait quelques âneries » dit-elle à propos du membre des Einsatzgruppen qui a eu quelques faiblesses pour elle pendant la guerre tout en exterminant des douzaines de ses proches ; sa copine allemande  est névrosée jusqu’au trognon ; sa copine américaine emprunte le cheval d’un flic dans Central Park ; Kraus disperse ce qui reste du milieu beat new-yorkais au bazooka, mais ne peut s’empêcher de céder au charme de Gena Rowlands.
« Epatant » comme dirait un chroniqueur littéraire de droite.  

20/07

Ça va être rock !

Vive la France !

Le désert croît

Pendant que l’on tend aux Français le miroir où ils se trouvent beaux (Alzheimer et le pâté de tête), pendant que les institutions de la principauté imaginent envahir les USA avec le genre d’écrivain(e)s dont une seule Université du fin fond du Wisconsin produit trois douzaines chaque semestre, Amazon devient la plus grande librairie mondiale (bientôt la seule). Quand la centrale de distribution référencera les seuls produits sur lesquels elle fera un bénéfice substantiel, les libraires iront tous à Lourdes embrasser le genou de la Vierge, comme les épiciers au début des années 60, priant qu’Edouard Leclerc périsse dans d’atroces souffrances. Si l’on pousse le bouchon un petit peu plus  loin, on peut imaginer qu’Amazon créera ses propres produits sans avoir recours aux intermédiaires (les éditeurs), les écrivains seront en stabulation, comme les vaches, quant aux lecteurs, ils n’y verront que du feu, ils se tapent du yaourt et du jambon blanc depuis belle lurette et ils en redemandent.

09/07

Dommage…

ça me fait trop cher !

« Les nuits sont longues, mais je trouve malgré tout que le temps passe vite. »
Frédéric Berthet via weekend poetry

08/07

Je suis en train de lire Postscript on Boxing de Brian Culkin (un Amerloque qui, à propos de boxe, cite Baudrillard, Coatalem, Deleuze, Malabou & Wacquant !), il est, peut-être, « impossible de travailler » avec moi (d’après Manuel Carcassonne avec lequel je n’ai jamais travaillé), mais je travaille* et même, dans ce cas, pour un livre qui a de fortes chances de ne jamais être publié. J’en profite pour constater que j’ai quasiment oublié mon anglais comme j’ai déjà oublié mon espagnol… ne me reste plus qu’à oublier mon français et je pourrai tirer l’échelle. J’en profite, aussi, pour faire la connaissance des frères Attardo de Lowell (Massachussetts), pour passer à la postérité, ils n’attendent plus que l’écrivain ou bien le cinéaste qui voudra s’en occuper.

* « Hélas ! rien n’annonce le génie, peut-être, l’opiniâtreté serait un signe », Stendhal, Vie de Henry Brulard.

07/07

Un homme un vrai de Tom Wolfe (Robert Laffont, 1999), ça ressemble aux derniers combats d’Ali, au bout de 300 pages, il ne s’est pas encore levé du tabouret, ça fait de la peine.

J’ai relu La femme à part de Vivian Gornick (Rivages, 2015), j’ai trouvé ça bien meilleur que la première fois, excellent même, et puis, une féministe qui taille une pipe à un type parce que c’est « le rêve de tout garçon du Bronx », on va pas faire le difficile non plus. 

06/07

Zelda Fitzgerald, c’était quand même un cageot, non ?

Peut-être que l’on reconnaît un mauvais écrivain à ce que les lecteurs sont toujours d’accord avec lui avant même de l’avoir lu. Attention, hein ! j’ai un exemple et il n’est pas à mon avantage : L’Insoumis de Judith Perrignon permettait au lecteur d’apprendre ce qu’il savait déjà du sujet, Alias Ali lui apprenait ce qu’il ne voulait pas savoir, d’où (c’est fastoche !), et il faut bien que je le reconnaisse, on peut aisément en déduire que L’Insoumis est bien meilleur qu’Alias Ali.

Si ma mère m’avait dit : « Au lieu de mentir, tu ferais mieux d’écrire des histoires », j’aurais gagné du temps. Seulement cette connasse n’y a pas pensé et moi, qui suis aussi con, non plus.

Virginie Despentes n’est pas chounarde : elle a appris le rock (discothèque) avec Philippe Manœuvre et la philo (bibliothèque) avec Paul B. Preciado.

21/06

Croire aux fauves de Nastassja Martin (Verticales, 2019) : l’auteur a embouti un ours qui lui a bouffé la tronche, depuis il y a de l’ours en elle et elle s’en réjouit ; j’espère qu’il n’y pas trop d’elle chez l’ours puisque, désormais, il semblerait qu’ils soient liés (encore heureux, c’était un ours et pas une Mobylette). Page 120, Nastassja Martin cite Pascal Quignard de Chardin : « Délivrer un peu le passé de sa répétition, voilà l’étrange tâche. Nous délivrer nous-mêmes – non de l’existence du passé – mais de son lien, voilà l’étrange et pauvre tâche. Dénouer un peu le lien de ce qui est passé, de ce qui s’est passé, de ce qui se passe, telle est la simple tâche. » Je vais y penser.

Chez Gallimard, les délais de réponse ont tendance à rallonger

20/06

Qui dira la poésie des tramways le dimanche, des gares désertes et des trottinettes abandonnées ?
Celle d’un temps où plus personne ne lisait et plus grand monde ne votait…
de celui où chacun d’entre nous avait le SMIC pour vivre et pour penser.

18/06

Le vieil homme et l’amer
(enfin… le Bassin)

Après que les établissements Grasset ont renoncé à publier
La boxe mode d’emploi (qu’ils avaient commandité),
Pépé (tel « Papa ») part à la pêche aux éditeurs
(pas sérieux s’abstenir)

17/06

Il y a quelques semaines, j’avais été plutôt étonné par une chronique de Frédéric Beigbeder sur Vertiges coquelicot (Herodios*) d’un dénommé Nicolas Espitalier dans le Figaro Magazine où le Basco-Béarnais natif de Neuilly-sur-Seine rend quelques menus services à ses différents employeurs. Comme il s’agit d’un recueil de « chroniques » (préfacé par Jean-Paul Dubois), Beigbeder évoque Alexandre Vialatte, on peut compter sur lui, il connaît les usages. Restait un mystère : qui pouvait être cet illustre inconnu publiant chez nos voisins helvètes ? J’ai poussé un soupir de soulagement en apprenant que Nicolas Espitalier est rédacteur en chef de Sud-Ouest le Mag où Frédéric Beigbeder tient une chronique régulière.

* l’éditeur suisse qui a publié l’année dernière, Ecrit la nuit (sous-titré Le livre interdit), un livre tout à fait formidable d’Ettore Sottsass.

Et c’est ainsi que les vaches sont bien gardées

16/06

Javier Cercas se ronge les ongles… et pas qu’un peu !

Une canaille et demie de Iain Levison (Liana Levi, 2006), c’est très sympa, mais ça ne tient pas debout.

Ainsi passe la gloire du monde de Robert Goolrick (Anne Carrière, 2019) et s’épuise une « trilogie » qui avait bien commencé.

La vérité du mensonge de Rupert Holmes (Rivages, 2008), franchement, c’est pas très bon, on s’étonne seulement de l’audace d’un livre qui prend pour objets aisément reconnaissables Jerry Lewis et Dean Martin pour les faire patauger 461 pages durant dans le glauque et faire naître ainsi à leur sujet de crapoteux soupçons… quant à la sexualité féminine décrite par un homme, c’est toujours aussi croquignolet (c’est fou ce qu’on arrive à faire ressentir aux créatures munies d’un vagin avec une simple bite) ! 

15/06

« Tout ce qui est bas et plat dans le genre bourgeois me rappelle Grenoble, tout ce qui me rappelle Grenoble me fait horreur, non, horreur est trop noble, mal au cœur« , Stendhal.

« Se suicider à Buffalo, c’est vraiment un pléonasme », Howard Arlen.

« Pittsburgh, bon endroit pour mourir, vous ne verrez même pas la différence », Mark Twain


08/06

Ceux qui rêvaient d’un autre avenir, mais qui vivent avec leur temps.

Chez Stock*, la parité n’est pas un vain mot

* aux éditions de l’Observatoire, 12 employés sur 14 sont des employées,
Buchet-Chastel publie 5 livres à la rentrée, tous écrits par des femmes.

La causette avance.

Saw it on the news, the TV news
in a black and white video
You know what blood looks like in a black and white video ?
Shadows, shadows
That what it looks like.

Lake Marie (John Prine)

07/06

Bang ! Bang !

Franchement, Joséphine au Panthéon, je suis pour.

L’Amérique derrière moi (Erwan Desplanques, L’Olivier, 2019), ils sont venus, ils sont tous là/il va mourir le Papa, j’ai déjà donné dans le genre alors je ne vais pas critiquer la banalité du sujet même si le balancement : mort du père/naissance du fils est un peu convenu*. Au début, ça va, mais au fur et à mesure, on a l’impression que ça ne va plus, c’est diffus et puis ça se précise, une expression maladroite, un mot pour un autre… jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que, même si le style n’est pas réellement incorrect, la prose d’Erwan Desplanques est lourde, empruntée, sans charme, disgracieuse ; au bout de quelques pages, ça finit par devenir carrément désagréable, comme écouter un chanteur ne faisant pas seulement un couac de temps en temps, mais chantant perpétuellement faux. Si l’éditeur avait fait son boulot, le livre – qui n’est pas bien épais (170 pages) – aurait dû n’en compter que 30, seulement il a fait son boulot : un livre de 30 pages, ça ne se publie pas.

* « Il ne m’échappait pas que ces deux horizons cohabitaient, se fondaient l’un dans l’autre,et qu’il me faudrait suivre deux croissances simultanées,celles d’une tumeur et d’un embryon qui aboutiraient aux résultats opposés,une mort et une naissance, deux réalités jumelles circonscrivant la totalité du spectre et qui,avec la célérité d’un tour de passe-passe, signeraient la disparition d’un père et l’apparition concomitante d’un fils. »

Tombeau d’Olivier (Alain Badiou, Fayard, 2020, Grand Prix SGDL de la non-fiction), c’est pas le père qui est trépassé, c’est le fils qui y est passé. Enfin, le fils, faut pas imaginer non plus l’affaire « classique » (Papa/Maman la bonne et moi, le pavillon et la plancha), c’est le fils adoptif (congolais, né d’une mère morte du Sida) de la compagne de l’auteur (atteinte d’un cancer). Le dénommé Lusamba Olivier Ntumba Winter Badiou (surnommé « Biggy « puis « Rudy » par ses potes de deal) ne sait pas trop comment il s’appelle, il cumule une pléiade de handicaps dont celui d’avoir des parents intellectuels blancs qui l’envoient en analyse chez un Lacanien pour s’en débarrasser (ce qui veut dire comprendre quelque chose qu’ils ne pigent pas) ne semble pas le moindre. Après avoir glandé jusqu’à presque trente ans, le jeune Congolais perdu finira gelé dans la nuit au milieu des Alpes. C’est triste, mais Alain Badiou, coincé du cul, empêtré dans sa culpabilité, ses analyses à la con, son discours convenu et ses références archaïques n’arrive même pas à rendre émouvant le tombeau de son fils. Horrible.

Quelques nouvelles de Jean-Christophe Rufin : « J’ai écrit des livres pour être heureux » ; « J’ai écrit Le collier rouge en quelques jours ; « Mon fils, Maurice, a dirigé l’Institut français de Bakou. »

06/06

Les sempiternels contes à dormir debout que l’on (se) raconte pour ne pas rêver.

05/06

Au fur et à mesure que se confirme le succès médiatique du livre d’Alice Pfeiffer (Le goût du moche, Flammarion), on ne cesse de me rappeler mon Eloge du mauvais goût* (Le Rocher, 2011) sur le mode de la déploration.

* Ce n’est pas pour dire, mais à moins de 2,48 euros, c’est une affaire.

Je crois que, franchement, il n’y a rien à regretter, Alice Pfeiffer est une bien meilleure cliente que je ne le suis, elle est jeune, tatouée, branchée mode, en gros et en détail inrockuptible, sans compter que son discours est beaucoup plus sommaire que le mien donc bien mieux adapté au succès possible (il faudra vérifier dans trois mois si le succès public a vraiment suivi celui qu’elle a emporté auprès de ses collègues).
Ce n’est pas la première fois que pareille mésaventure m’advient (en littérature comme en art), il en est tout un tas qu’à peu près tout le monde ignore ; exemple le plus récent : Laurent Chalumeau vient de publier Vice aux éditions Grasset, son livre comporte une « bande-son », lorsque j’avais proposé la même chose pour L’Hiver indien (il y a treize ans), je n’avais entendu que des glapissements tout au long des couloirs de la rue des Saints-Pères : « Les droits ! Les droits ! », leur niveau – soi-disant – difficilement supportable m’avait incité à ne pas insister. Visiblement, depuis, ils ont trouvé le pognon… à moins que miser sur Chalumeau soit moins risqué ou moins coûteux.
Je ne suis même pas certain que le vieux truc : « avant l’heure, c’est pas l’heure, après l’heure, c’est plus l’heure » puisse me servir d’excuse, je crois n’avoir jamais eu le sens du rythme et donc, j’ai une nette tendance à jouer à contretemps. C’est un défaut.

Pareil !

04/06

Pas mieux !

Je suis devenue poète notamment parce que je ne voulais pas raconter d’histoires. De mon point de vue, elles peuvent nous aider à vivre, mais elles nous piègent également et sont la source d’énormes souffrances. Dans leur hâte à donner un sens à des choses insensées, elles déforment, normalisent, accusent, agrandissent, minimisent, omettent, trahissent, mythifient et j’en passe. Et dès qu’un écrivain se met à parler de « besoin de récit » ou du « pouvoir archaïque de la narration », j’ai envie de me ruer hors l’auditoriumMaggie Nelson.
Si c’est elle qui le dit, peut-être comprendra-t-on mieux ce que je répète… je l’espère. En revanche, je doute que cela change, le moins du monde, les habitudes de lecture des fans du polar et du roman noir qui, justement, recherchent ce que Maggie Nelson dénonce : l’ignorance.

En fait, sa vie est bien plus simple
(beaucoup moins double)

qu’elle ne l’affirme…

Dans un article (« Chez Hachette Livre, on s’interroge », Le Monde du 9 avril), Manuel Carcassonne (directeur général de Stock) déclare : « Cela ne change pas notre travail au quotidien […] le patron d’Hachette était généralement un inconnu pour les auteurs, qui ne connaissent que leur éditeur ». C’est sûr ! Si les auteurs savaient que le principal actionnaire de l’entreprise dont ils sont les employés (qu’ils le veuillent ou non, qu’ils tutoient leur patron ou pas) est le Qatar, peut-être feraient-ils une brève grimace, avant d’aller déjeuner avec leur éditeur (souvent, une éditrice) et de se lamenter en chœur (au dessert) des intolérables discriminations dont sont victimes les « Asperger » non-genrés fluides tétraplégiques (séropositifs et mal-entendants).

Chez Hachette, tout est prêt pour la rentrée

03/06

C’est vrai, je le reconnais, Guillaume Musso (La vie secrète des écrivains, Calmann Levy, 2019), c’est pas très bon, c’est même franchement mauvais, peut-être même très mauvais (on peut aller jusqu’à « épouvantable », je ne protesterai pas), mais en suivant, j’ai lu La fascination du pire de Florian Zeller (Flammarion, 2004), eh bien, ce n’est pas bien meilleur, peut-être même un peu plus mauvais, s’il y avait compète, ça se tiendrait dans un mouchoir de poche… sauf que, Zeller, prix Interallié, Musso, best-seller ! Faut choisir son camp et compter ses alliés.

Le photographe est dans la cafetière

Le temps gagné de Raphaël Enthoven (L’Observatoire, 2020)… oui, bon, d’accord… et alors ? Avec toutes mes sympathies d’Olivia de Lamberterie (Stock, 2018), oui, bon, d’accord… et alors ? La littérature bourgeoise écrite par des bourgeois (a priori, ils sont bien placés pour le faire), d’accord, encore faut-il qu’ils soient un peu doués ; s’ils ne le sont pas, ça ne devrait pas sortir du cercle familial comme auparavant les journaux intimes des dépressives chroniques ne sortaient pas des tiroirs parfumés à la verveine et au laurier pascal de la commode Restauration (avec le chapelet noir et le Missel par dessus).

26/05

Grasset-Hat-Trick

Quand je pense qu’il n’y a pas si longtemps,
Judith Perrignon déclarait qu’en boxe elle n’y connaissait rien !

Elle a fait de drôles de progrès depuis…
jusqu’à devenir une spécialiste reconnue de la discipline.

C’est pas mariolle…

il suffit de faire pareil…

Bon ! on va se calmer…
respirer à fond
et aller faire un petit tour
en moyenne altitude

avec mes copines les vaches

et mon copain, le papillon.

Vole comme un papillon, rumine comme une vache !
(en quelque sorte).

23/05

Franchement… je ne sais plus où donner de la tête…

tout me fait envie… je ne sais pas par lequel commencer !

Je profite de l’occasion pour « pitcher » Quatrième de couv’, mon prochain livre publié par Gallimard à la rentrée prochaine : « Au milieu des égarés, Sabrina, une artiste contemporaine mais fragile, se frotte longuement sur Soizic, une bouquiniste sans perspectives. L’une et l’autre vont croiser, sur les quais de Seine, quatre personnes de retour de l’abbaye de Lérins, une escort, un colonel de cavalerie à la retraite, un étrange thérapeute à moitié chaman et un philosophe désabusé, avant d’aller ramasser les figues dans une grande maison au bord de la Méditerranée, mais lors de cet été secoué par la crise des gilets jaunes, la sensualité du décor attire Ibrahim, fiché S, un garçon hâbleur, drôle et violent dont la seule présence mettra au jour des blessures longtemps gardées secrètes, des secrets lancinants longtemps refoulés. Alors que tout semble les séparer, le jeune Belge d’origine marocaine, dans sa soif de désir et de beauté, entraînera les deux jeunes femmes à la course au lièvre au travers des champs. De retour à Paris, dans cette ville de cyniques et de projets artistiques un peu fumeux, lorsque le Covid l’emportera, leur couple se confrontera au passé qui s’est fait sans elles, avant de dessiner l’amour dans toutes ses dimensions et de partir à la recherche de leurs mères, l’une sur les quais, l’autre dans le Marais. »
En route pour les prix !

21/05

Tatiana de Rosnay s’explique à propos de la parution de Célestine du Bac (voir le 15/04)) inParis Match du 6 au 12 mai (Michel Sardou est en couverture) : pendant le confinement, elle aurait fait comme tout le monde… ranger ses merdes dans le but de les flanquer à la poubelle, et là, miracle ! elle découvre dans un carton un manuscrit portant la mention : « Ne pas publier si je meurs », le manuscrit aurait été refusé par son éditeur sous prétexte qu’il était « inclassable » (que Tatiana de Rosnay puisse être inclassable, j’avoue ne l’avoir jamais envisagé) ; on ne s’en rend pas réellement compte non plus en lisant les premières pages du chef-d’œuvre, mais les éditeurs sont réputés pour leur manque de vocabulaire.
Voilà donc un texte (inclassable) dont l’auteur(e) n’était pas particulièrement fière (c’est tout à son honneur, nous avons tous à la cave des textes dont nous ne sommes pas très fiers), qu’elle avait rangé (à la cave) et qui (miracle !) apparait en haut des classements. Les lecteurs le trouvent « poignant », la critique évoque La vie devant soi de Romain Gary.
Vaut mieux ricaner que se flanquer par la fenêtre.
En ce qui me concerne, je vais tout de même faire un tour à la cave… histoire de vérifier !

Il aurait aimé être moderne, mais se réjouissait in petto de ne l’être pas.

20/05

Bon, alors !

Lorsque l’on suit l’Instagram d’Eva Ionesco, on se rend compte qu’il y a là un roman contemporain bien plus intéressant que ce qui se publie d’ordinaire, édité de façon conventionnelle. On pourrait donc se poser la question (pas très rassurante pour l’édition traditionnelle) : les récits modernes ne s’écrivent-il pas ailleurs ? Dans un espace qui échappe à la « librairie » et à la lecture, excepté d’un cercle très étroit.

Il aurait été plus pertinent d’attribuer le Nobel à John Prine plutôt qu’à Bob Dylan.


19/05

Dans ces conditions…

Le grand « remplacement » (pas celui-là, l’autre) ne concerne pas que le milieu de l’édition (qui a choisi l’option  » Après-moi le déluge ! tant que Lipp et le Flore sont ouverts, rien à foutre, on s’empiffre gratos ! »), il concerne, aussi, le cinéma. Sans s’engager dans un débat sans queue ni tête où les silencieux péremptoires et les braillards tonitruants ne vont ni s’entendre ni même s’écouter, on peut juste constater que le public des salles vieillit inexorablement et que les « jeunes » qui ne vont en salle que quatre fois par an, trois fois pour voir un blockbuster (made in Disney qui les diffusera ultérieurement sur sa plateforme) et une autre fois pour voir « autre chose » (Les Tuche ?), ne suffiront pas à faire tourner la vieille machine. C’est le constat désabusé fait par Sylvie Pialat, bien sûr, on ne l’écoutera pas davantage que ceux qui constatent que les jeunes gens ne lisent pas ou plutôt qu’ils n’achètent pas de livres, ce qui n’est pas la même chose ; ce qui est la même chose, c’est le résultat : l’auteur (l’écrivain comme le scénariste ou le réalisateur) l’a dans le cul bien profond.

Tirs à trois points

Beaucoup de tentatives
Peu de réussites

18/05

Ecouté avec ravissement Alice Pfeiffer, invitée de la Grande Table de France Culture pour Le goût du moche (Flammarion), je ne me souviens pas avoir été invité pour Eloge du mauvais goût (Le Rocher) ni sur France Culture ni ailleurs, il est vrai que l’attachée de presse (stagiaire) qui m’avait été attribuée, quasi analphabète, fan de Gothic, était tatouée des pieds à la tête… à l’époque (2011), ça n’a pas dû aider !

En revanche, Alice Pfeiffer est tatouée
(piercée aussi).
¿ Que pasa ?

Vingt ans après

Dans un article ancien (29 octobre 2001) de Libération titré : « Un modèle social dépassé », sous-titré : « Notre vision de la société, basée sur une association d’individus construisant un avenir commun est étrangère aux jeunes des cités », Didier Gaulbert (alias Michaël Sebban), prof de philo dans le 9.3, écrivait : « Il faut des outils nouveaux pour penser un monde nouveau. Les intellectuels encore préoccupés par la vision politique du monde voudront à tout prix trouver des solutions. Ils font fausse route. Les défenseurs de l’ordre ancien peuvent bien être effrayés par la force obscure de la multitude. Cela ne résout rien. Il est nécessaire, avant toute chose, de s’interroger sur les significations de cette société agrégative qui est la nôtre. Il est capital d’analyser ce qu’elle est capable de produire. Des individus qui tirent des roquettes sur les commissariats ? Des antisémites d’un nouveau genre ? Des intellectuels d’un nouveau type ? Des croyants porteurs d’une nouvelle spiritualité ? Des artistes d’une nouvelle expression ? La jeunesse des banlieues est la France de demain. Elle porte en elle des valeurs originales et ce sont ces valeurs qu’il faut penser. Vraiment ».
Il semblerait qu’on ne l’ait pas écouté ou alors pas compris ce qu’il écrivait.

Et ma main sur la gueule, tu la comprends ?

17/05

Christian Thorel, directeur d’Ombres blanches (la « grande » librairie de Toulouse), affirme dans Bibliobs qu’en librairie « on vient trouver ce que l’on ne cherche pas », je crains fort que l’on vienne y chercher ce que l’on n’y trouve pas (en particulier, mes livres).

Amazon livre le dimanche !

D’après Céline Musseau (Sud-Ouest), Souleymane Diamanka est « un des plus passionnants poètes de ces vingt dernières années ». Il affirme pour sa part : « Globalement, je lis peu pour ne pas me laisser influencer »… un peu comme Stéphane Mallarmé qui ne lisait que Les Veillées des chaumières (dont D a renoncé à être la rédactrice-en-chef).

Je me souviens que Raphaël Sorin avait fait un malaise à Saint-Malo
et qu’avec D, nous avions été les seuls à nous en inquiéter.

Raphaël Sorin est mort.
Je m’étais douté qu’il était malade en voyant ses éditions rares en vente chez un libraire.
A la suite de cela, je lui avais écrit (qu’étymologiquement « sorin » veut dire… « roux »), sa femme m’avait appris qu’il était en soins palliatifs depuis un bon bout de temps.
Nous avons eu des rapports assez bizarres : il a toujours affirmé, lorsque j’ai eu certains succès, m’avoir « découvert » (ce qui n’est pas tout à fait exact, dans le gang Subjectif, ce serait, plutôt, Olivier Cohen qui pourrait s’en vanter… s’il y a de quoi !) ; il a toujours refusé les manuscrits que je lui ai proposés, il a même fait déprogrammer Assez ! dont le contrat avait été signé par François Bourin (éliminé par ses soins de la direction littéraire de Flammarion en trois coups de cuillère à pot) et l’à-valoir versé ; il m’a souvent invité à déjeuner, mais il a toujours trouvé des raisons de ne pas le faire ; formidable lecteur, feignant comme une couleuvre ; tacticien précautionneux, plus habile en manipulations mondaines que déterminé dans le travail des textes, il aurait prudemment évité de publier tous ceux dont il faisait l’éloge posthume (à leur place, il a publié une palanquée de médiocres*) ; en art, il ne jurait que par Wolf Vostell ; plus ou moins maoïste, il a fini chez Ring… en définitive : hormis son indéniable curiosité, un éditeur beaucoup plus conforme qu’il ne se le dit aujourd’hui (qu’il est mort).

* dont une dénommée Syrine (disparue depuis) pour : Quand la mer aura de ailes,
alors que je publiais Mal de père à la rentrée littéraire 1996 dans la même maison
(il avait donné comme instruction aux attachées de presse de « mettre le paquet »
sur Eric Holder qui publiaittoujours chez Flammarion, Mademoiselle Chambon).

Che fare ?

Le « machin » dont il ne savait que faire c’était

Le désir de guerre

Le type avait le nez fin.

16/05

http://fredericroux.fr/wp-content/uploads/2023/06/Repondeur-Verticales.avi

Ceux qui vous cherchent et regrettent de vous avoir trouvé.

15/05

Franchement, je me demande si Maria Soudaïeva ne vaut pas RupiKaur.
Franchement, je me demande si ce n’est pas mieux que Cécile Coulon …
Franchement.

Rainy Day King

14/05

De passage en moyenne altitude (1 200 mètres), j’ai lu I love Dick de Chris Kraus (Flammarion, 2016) en bas du « refuge » et Les vrais durs ne dansent pas de Norman Mailer (Robert Laffont, 1985) au dortoir. Franchement, le Mailer (très mal traduit par Jean-Pierre Carasso… soi-disant, par ailleurs, proche de Guy Debord) ne vaut pas tripette, une vingtaine de pages à sauver (celles, excellentes, où le père du héros apparaît pour la première fois). J’avais bien aimé la série tirée de I love Dick, le type qui l’a réalisée est fortiche, le bouquin est encore plus foutraque/arty si c’est possible ; plutôt bien traduit par Alice Zeniter. A part Sophie Calle, je doute que le lecteur moyen (re)connaisse la plupart des références artistiques (Hannah Wilke ! Miriam Schapiro !) balisant sa prose. La youpine (elle se présente comme telle) a la dent dure : « présentation pompeuse des Grandes Chattes de l’Histoire » à propos de The Dinner Party de Judy Chicago (c’est pas faux). L’auteur m’a l’air d’une insupportable féministe du genre névrosée casse-burnes, mais son livre est une sympathique prise de tête.

Il est où le macho de mes deux ?

Jean-Jacques Schuhl (Obsessions, Gallimard, 2014) : « On doit pouvoir écrire avec une paire de ciseaux et un tube de colle, et sans crayon même, juste avec ce qui a déjà été écrit par les autres »… sans blague !

Je ne sais pas pourquoi, mais il m’étonnerait beaucoup qu’une filiale d’Hachette publie un livre sur la coupe du monde de football au Qatar.

13/05

« La volonté d’écarter le voile de l’avenir est néanmoins à ce point vivace et enracinée que les gens s’abreuvent des mystérieuses phrases des pythies et des mages avec une anxiété, une opiniâtreté et une avidité qui ne se démentiront pas pendant des millénaires. »

Ryszard Kapuscinski, Mes voyages avec Hérodote

12/05

Louis-Ferdinand Cécile dite Guilbert (prix Médicis essai, prix Saint Simon, prix André Malraux) a récemment obtenu le prix de la critique décerné par l’Académie française pour Roue libre (Flammarion) ; il y a quelques jours elle a été cooptée pour être membre du prix Renaudot qualifié par ses soins de « rock’n’roll ».

Avec Christian Giudicelli aux claviers,
Jean-Noël Pancrazi à la batterie,
Georges-Olivier Chateaureynaud au sax
et les autres à la guitare,

ça va envoyer au Renaudot,
mais au Femina…

aussi !

« Depuis quand les mots appartiennent-ils à quelqu’un ? », Brion Gysin

Luce Irigaray pensait qu’il n’y a pas de « je » féminin dans le langage patriarcal, ce n’est, peut-être, pas faux, je ne peux pas en juger, mais ce dont je suis (presque) certain, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de place pour le « je » masculin dans le langage matriarcal.

Import/Export

On trimballe ce pauvre Mi-chèvre – Mi-chon
un peu partout autour du monde.
Ici, en Argentine, à la recherche de Joseph Mengele
avec Olivier Guez.
.

04/05

Quand on a lu un bon livre, on a du mal à reprendre le collier (pour ne pas être influencé), encore heureux, l’espoir renaît… « Zabou n’a pas le moral », imaginez la suite.

Citius – Altius – Fortius

03/05

Jane Fonda publie Que faire ? Patrick Buisson écrit in La Cause du peuple : « La République n’a plus rien à partager si ce n’est un vague règlement de co-propriété », Peter Sloterdijk constate que « l’Europe tient de l’association de consommateurs ». Qui a dit : « cacophonie des signes » ?

Je viens de me rendre compte (des fois, je retarde) que beaucoup de mes livres sont téléchargeables gratuitement en un clin d’œil, j’ai vraiment choisi un métier de merde.

Encore heureux, l’Interné offre des compensations formidables.

Oh, Gaby ! Gaby !
à quoi ça sert les frites si t’as pas les moules ?
à quoi ça sert le cochonnet si t’as pas les boules ?

Elvis Presley a rencontré Priscilla Beaulieu âgée de 14 ans,
à 15 ans, elle s’installait à Graceland
(avec la bénédiction de ses parents).

A 21 ans, elle se mariera avec le King.

01/05

Hello boomer !

J’avais cru repérer la possibilité de rabattre la langue de la production littéraire actuelle sur celle de l’horoscope avant d’apprendre que les horoscopes seraient, désormais, écrits automatiquement par des programmes informatiques (comme un con, j’imaginais de pauvres stagiaires Bac + 5 se torturant la banalité à longueur de journée… ce qui était le cas jusqu’il y a peu). Si le phénomène a le mérite de la clarté, il n’est pas particulièrement rassurant puisque les lecteurs (presque toujours des lectrices) ingurgitent, désormais, du X, du Y ou du Z comme du Bélier, de la Vierge ou du Cancer délivré par des éditeurs réduits à des algorithmes. Ce qui m’étonne c’est que des « écrivains » puissent encore se voir comme autre chose que des programmes.

30/04

Elle a déjà une drôle de gueule l’éditionde qualité, je vous dis pas celle qu’elle aura lorsque le Qatar en possédera plus de 20% (pour l’instant, ils en sont à 13).

« Il est néfaste pour celui qui veut écrire de penser à son sexe. »
(Virginia Woolf)

29/04

Il était là le livre que j’attendais depuis longtemps, celui qui allait me rincer la bouche au citron coupé à la mi-temps, me nettoyer les boyaux du scrotum au duodénum, me changer du tout au tout de l’imbuvable potage de la fiction contemporaine, qu’elle soit auto (fiction) ou automatique (et TOC), qui réconcilie avec l’édition, que j’aurais voulu avoir écrit, dont je peux être jaloux sans avoir honte ni m’en coller la rate au court-bouillon (j’aurais pu le faire, si je ne l’ai pas fait, c’est bien fait pour ma gueule et peut-être après tout que si je ne l’ai pas fait, c’est que je ne pouvais pas le faire et tant mieux si quelqu’un – qui n’est pas moi – s’en est chargé mieux que je n’aurais été – soi-disant – à mes propres yeux, capable de le faire) : Le dossier M de Grégoire Bouillier (Flammarion, 2017). Le paradoxe étant que ce livre a tout pour que je le déteste, j’ai bien failli, d’ailleurs, arrêter les frais après en avoir lu trente pages, ça commence lentement, ça se prive de ce que l’on demande d’ordinaire aux livres promis au succès : « d’entrée, captiver le lecteur, le mettre dans sa poche »… eh bien  non, le début est un peu contourné, un peu poussif… précautionneux et puis, petit à petit, l’oiseau fait son nid, un saxo qui couine, un trombone qui coulisse, les balais qui raclent la caisse claire et c’est parti l’impro… bout de ficelle/selle de ch’val ! free-jazz (j’aime pas trop le jazz ni, surtout, ceux aiment le jazz, ne parlons pas du free-jazz carrément brise-marteau et scie-l’enclume, mais j’aime bien la liberté (Freedom ! Aretha Franklin, Mister Freedom, William Klein). M m’a tout de suite fait penser à La M et la P et m’a mis dans le même état (une attention rêveuse, une rêverie attentive), s’il faut bien avouer (avantage au livre sur les images qui bougent) que c’est long (on peut sauter) et ennuyeux (on peut le poser avant de le reprendre), il faut bien reconnaître (que je reconnaisse) que c’est passionnant, enfin, moi, ça me passionne. C’est bavard à l’excès, pour l’intrigue, on peut se torcher, le suspens ? macache bono ! états d’âme sur états d’âme d’intellos à la con, radotages bobos de parisiens têtes de chien… et alors ? on s’en fout ! Depuis quand les personnages doivent être sympas… « Alexandre » Léaud, il est sympa ? pas plus que Hulk ou le Joker. Je ne suis pas sûr que Grégoire Bouillier soit sympathique lui-même, Mister G ne m’est même pas personnellement sympathique. J’ai participé à une émission de télé avec lui et Olivier Cadiot (je me souviens avoir passé une bonne partie de l’émission à indiquer au poète les bourdes commises par POL au sujet de l’art contemporain dont j’étais censé, évidemment, a priori ne rien connaître et ne rien comprendre), je ne me souviens pas s’il y avait un quatrième (en fait si, je m’en souvenais, mais je n’en étais pas sûr, c’était Régis Jauffret, Bouillier est resté copain avec lui assez longtemps, d’après ce qu’il rapporte, avec moi, l’idée ne lui en est pas venue, en revanche, au Bedford, il a souvent parlé avec un pote à moi… de rugby, un autre G, qui s’y connai(ssai)t mieux qu’il ne s’y connaîtrait jamais lui-même). J’avais bien aimé Rapport sur moi, enfin, plus exactement les soixante premières pages, après, je trouvais que le gonze patinait, tant qu’à faire, j’aimais autant Valérie Mréjen. Frédéric Ferney avait commencé par mézigue (j’étais censé être le plus expérimenté, Bouillier et Cadiot, la jeune classe, c’était leur première télé d’importance) et ce con de FF avait débuté en fanfare, me fixant au plus profond des yeux d’un air pénétré : « Frédéric Roux… tout de même… votre père… quel salaud ! » Je l’avais mal pris, qu’est-ce qu’il en savait ? il avait des preuves ? Et comment pouvait-on déduire semblable ineptie de la lecture de Fils de Sultan (Mille et une nuits, 2002), pour lequel j’avais été invité, alors que mon livre évite par principe tout jugement sur tous ceux qui y paraissent (berger allemand compris) ? À la fin de l’émission, Ferney m’avait traité de « paranoïaque », je l’avais traité en retour de service de « joueur de tennis » en lui caressant (énergiquement) les cheveux (en réalité, j’aurais voulu les mêmes, la mèche surtout). Et puis, faut pas pipeauter, depuis quand faudrait-il confondre les personnages avec des héros ? Droit au but de la littérature (captiver l’attention, épater le chaland-gogo, imposer l’émotion là où l’on a prévu de le faire, d’abord fixer et puis passer), Panenka ! crochet gauche, cadrage-débordement et Bim ! Bam ! Boum ! Bebel ! Cartouche ! L’homme de Rio ! Blanco ! Codorniou ! Cap sur les digressions, les biscouettes, les passes croisées, les chisteras, les chemins de traverse qui ne mènent nulle part ou à des culs-de sac, des impasses fertiles… analyses malines sur les années 80 à moins que ce ne soit les temps que nous vivons (avons toujours vécu ?) en se servant en guise d’hameçon de mots clés : « gérer », de semi-vedettes à demi-oubliés : JR, déduire la fin d’une civilisation de l’abandon du french flair, j’opine. Aller à l’essentiel avec un mot d’esprit plein fer ou capturer en spirale l’essence des filles moches et ramener dans ses rets les « jolies ».  On tourne les pages, mais pas comme celles de ces épouvantables page-turners (qu’aiment tant les jolies filles et les moches par la même occasion, elles se font toutes avoir – là-aussi – comme elles se font avoir par les bellâtres, par les types moins bien que vous ne l’êtes avant de s’en plaindre à longueur de livres à la con) dont on veut tant connaître la fin : il la baise ? elle le tue ? tous ces livres que l’on veut finir aussitôt qu’on les a commencés alors que les bons, on voudrait qu’ils ne finissent jamais et toujours y rester et toujours y revenir et toujours essayer de comprendre comment ils font et comment le type qui a fait ça a fait. On avance ici et là (plus vite dans les tunnels) juste par plaisir de voir comment G va faire, le reste, on le sait : Julien s’est pendu avec la ceinture de son pantalon, il aime M (I love Dick !) et va en prendre pour dix ans par sa faute… bien fait pour sa gueule ! il avait qu’à pas baiser Patricia une nuit entière ou alors, il aurait dû rester avec S, prendre soin d’elle comme elle prenait soin de lui.  Il est pas sympa d’ailleurs le dit G (DiJi ?) avec la dite S : il rompt avec elle à la manière lâche impec’ des mecs : c’est pas moi qui veux aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte et la chatte plus moite, c’est toi qui fais une affaire, c’est inattendu, c’est original ; sans oublier la flèche du Parthe : S, c’était pas vraiment une affaire au pieu, elle voulait même pas aller « voir ce qui se passait sous les draps ! » Pour aggraver mes soupçons (il est pas sympa Bouillier), je trouve qu’ils se ressemblent physiquement lui et S, j’aimerais pas trop découvrir qu’ils se ressemblent autrement… chacun dans son genre, chacun dans son domaine. S, c’est quand même une artiste pour ceux qui n’aiment pas l’art (et pour qui Paul Auster est le summum de l’auteur) et n’y connaissent que dalle, une grosse maline, son sourire talmudique cache quoi ? l’imposture, le plaisir de vous baiser la gueule comme Bouillier me baise (peut-être) la gueule avec son Rapport M comme on a baisé la gueule des explorateurs intra-vaginaux avec le fameux point G comme Grégoire. G le chouineur du Prix de Flore, le Calimero du boulevard Saint-Germain où je l’ai croisé un soir, il était pressé, il était attendu à la remise d’un Prix de Flore quelconque d’ailleurs (ni le sien qu’il avait gagné en 2002 ni le mien que j’avais foiré en 2005), et il avait l’air drôlement pressé (« J’suis en r’tard, j’suis en r’tard, j’ai pas le temps de vous dire bonsoir ! ») de rejoindre déguster les « pointes de respounchous sautées au gingembre » et les STARS qui s’en délectent dont il fait un portrait bien rêche en oubliant de se compter, lui qui fait si évidemment partie de la clique, sans déroger à ses principes glisse-t-il en douce… c’est ça, mon Loulou, s’il faut te croire, tu dois pas en avoir bézef de principes ! Les trucs t’arrivent comme ça, par l’opération du Saint-Esprit ? tu griffonnes un brin dans ton coin, Gérard Berreby passait justement par là et bingo ! te voilà édité, à peine édité, super-banco… le Flore, le genre réputé pour être l’inverse d’un Komintern d’enculés mondains, rien que des Savonaroles, des moines-soldats, des purs et durs, non ? S, passons, rencontrée devant la baraque à frites dans un camping de Palavas-les-Flots, une stagiaire se pointe… surprise, c’est Lady D… pourtant, avec la gent féminine, il a la scoumoune le natif de Tizi-Ouzou, il passe une nuit de rêve avec Patricia, deux jours plus tard, Julien se pend avec la ceinture de son pantalon, M lui dit, « Je vous aime », elle tombe dans les pommes (et même dans le COMA), mais socialement, il devrait jouer au LOTO, il a le cul bordé de médailles. Faut pas me la faire, les respounchous, les soucoupes de chips au fond des bars chics, il peut se les coller profond, mais j’en ai rien à faire ! Le type a écrit l’un des meilleurs livres de ces dernières années, l’un des plus ambitieux et des plus réussis, le reste, je m’en secoue le sushi-trottinette, je ne vais pas passer mes vacances avec l’auteur ni avec Cohen – ni avec Musil – ni avec Joyce. Je lis.

Don’t disturb

27/04

Balancé dans les cordes, Jérémie Guez (La Tengo Editions, 2012), encore et toujours l’enfilade de clichés sur la violence et la banlieue, la complaisance, la fascination fasciste de la violence ;  pas si loin que ça de ce qui était publié chez Sanguine ou au Poulpe et plus proche de SAS qu’on ne pourrait le penser (et encore, Gérard de Villiers avait plus d’humour). Assez bien écrit, à lire les yeux fermés.
Jérémie Guez était le scénariste de Sparring, un film sur la boxe, modeste, mais plutôt réussi.

Sparring

Sparring est un premier film français avec Matthieu Kassovitz dans le rôle principal, Olivia Merilhati, la chanteuse de The Do pour ses débuts à l’écran et Souleymane M’Baye en vedette américaine dans son rôle ou presque (l’ex-champion du monde s’appelle Tarek M’Bareck dans le film), autant dire qu’il y a de quoi s’inquiéter, sauf que c’est réussi. Évidemment tout repose sur une invraisemblance : jamais un champion préparant une rencontre importante ne s’embarrasserait d’un sparring pas très bon, donneur de leçons pour tout arranger ; on ne va pas chercher ses employés dans la salle d’à côté, mais on s’en fout ! pour une fois que l’on n’a pas droit à l’ascension ou à la chute du champion ou du has-been avec chemin de croix, rédemption, métaphores lourdingues, flous artistiques, ralentis et tout le tremblement sous l’autorité du vieil entraîneur bourru, de préférence borgne, soyons indulgents et ne boudons pas notre plaisir. Le héros n’est ni une star ni une épave, c’est un type ordinaire, sympa, pas très intelligent, mais pas con non plus, le genre faisant son métier. Consciencieusement. Comme Samuel Jouy, le réalisateur.
……..Sparring est un film simple et honnête comme le milieu qu’il décrit où l’on voudrait bien acheter un sèche-linge parce que c’est pratique et payer un piano à sa fille au cas où elle serait douée, on y rêve de Leroy-Merlin ET de la salle Pleyel. Les acteurs sont bons, Kassovitz plutôt crédible, Olivia Marilhati jolie comme un cœur et la petite fille bien plus touchante que la chipie cabotine de La Rage au ventre. Le réalisateur a dû voir Fat City plus d’une fois et réviser la filmographie complète de Ken Loach avant de se lancer.
……..Le problème du cinéma de genre français c’est l’effet télé-film, cinq minutes après que les lumières se sont éteintes, on se lamente déjà, les cloisons sont en Ciporex, les portes en Isorel et les tasses où les acteurs font semblant de boire sont vides. À se demander si les cinéastes français utilisent les mêmes focales que leurs collègues américains puisque ce sont les focales qui déterminent la distance et nul ne niera que le cinéma, comme la boxe,est une question de distance, si la distance n’est pas juste, c’est raté. Sparring est filmé à la bonne distance, optiquement et humainement.
……..La principale qualité du film, qui en frustrera plus d’un, est le parti pris de ne pas s’attarder sur les combats et de ne pas les chorégraphier, c’est le choix le plus audacieux du film qui semblera manquer de jus à ceux pour qui la bande-son de Rocky est proche de Wagner. Cela confirme en tous les cas ce que pas grand monde ne comprend : un (bon) film (de boxe) parle d’autre chose que de boxe, une œuvre d’art est hors-son-sujet.
……..Et c’est ainsi qu’Ali est grand !

La boxe mode d’emploi, page 1530
(à paraître ?)

26/04

Mais quand saurai-je donc écrire des lignes aussi évocatrices que celles-ci : « X décide alors d’aller fouiller dans l’intimité de son géniteur […] Il n’en faut pas plus à X pour lancer des lignes dans les profondeurs du temps » ? On voit quand même bien le spectacle, X ramenant à la surface de l’étang (de l’étant ?) la prostate (mozzarella) de son paternel (et par quelles voies et sans anesthésie… à pleines mains, à mains nues !) On s’y croirait !

Aujourd’hui, y a piscaille !

« Moi, j’ai été fouiller dans l’intimité de ma génitrice…
J’vous dis pas ce que j’ai remonté ! »

25/04

1947
    74

Configuration unique

24/04

Le Con(n)sentement

Quand Billy Conn (le boxeur) est tombé amoureux
de Marie Louise Smith (la blonde), elle avait 15 ans.
Ils sont restés mariés jusqu’à ce que la mort les sépare

Avant de fêter en fanfare mon 74e anniversaire (demain), j’aimerais bien comprendre comment Le Dossier M (Livre 1) de Grégoire Bouillier (Flammarion, 2017, 873 pages, 24 € 50) peut bien se retrouver en vente sur Amazon via Recyclivre (7, rue de la Boule Rouge, 75009) via la bibliothèque municipale de Soustons (40140) qui le promettait au pilon, tout cela pour la modeste somme de 1 € 66 ?
Question subsidiaire, je voudrais bien comprendre comment Recyclivre, entreprise éco-responsable, s’y prend pour « réduire au maximum ses émissions de CO2 alors que le livre en question (1042 grammes) a été livré à Pau, sous une enveloppe plastique, pour la modique somme de 2 € 83 après avoir transité au préalable de Soustons à Paris !

Renseignement pris, celui que j’avais pris hier pour un « stagiaire » serait le rédacteur-en-chef de l’édition locale du quotidien régional ! Je me suis donc en partie fait des illusions.

Une assignation contemporaine à l’imaginaire : l’écrivain devrait être « en empathie » avec ses personnages… drôle d’idée… littérature d’assistante sociale,  rêves confisqués par les aide-soignants, le merveilleux mis en demeure par les auxiliaires de vie !

Non remboursé par la sécurité sociale

23/04

Un journaliste local (sans doute stagiaire) a trouvé ma parfaite définition : « écrivain en partie renommé »… j’ai beaucoup ri (alors que, selon certains qui ne rigolent jamais, je suis acariâtre) et l’air de rien, ce n’est pas faux.

C’est sûr, la librairie a de l’avenir,

celui de la boucherie Pouyoune d’Assat (64067)

22/04

Smoking may be dangerous to your health

mais le (bon) goût français
s’en tamponne les coquilles Saint-Jacques
(au sabayon micro-bullé)

And now, Ladies & Gentlemen…
THE Queen !

Le Sillon de Valérie Manteau (Le Tripode, 2018), Prix Renaudot, m’a paru particulièrement ennuyeux (abandonné page 45), ce qui ne semble pas être l’avis de tous ceux qui l’ont acheté, soi-disant nombreux ; l’ont-il lu ? c’est une autre question, celle que l’on peut se poser à propos de tous les Grands Prix d’automne, cadeaux automatiques oubliés sur une étagère à peine déballés (« Mais quelle bonne idée, je voulais justement l’acheter ! »).

21/04

Mais où est donc passé Jean-Paul Sartre ?

Il n’y en a plus que pour Simone

20/04

Sept ans après sa publication, j’ai fini par obtenir un relevé des droits d’Alias Ali chez Folio, et bien bizarrement, hormis la somme faramineuse (25 000 euros !) pour laquelle il a été vendu à Gallimard qui me réjouit encore lorsque j’y repense, je suis très satisfait d’en avoir vendu presque 3 000 exemplaires alors que ce livre a toujours été introuvable.

Finalement, au lieu de déplorer que des bons livres se vendent peu, on ferait mieux de se réjouir que de mauvais livres se vendent beaucoup.

La sempiternelle rengaine du polar : flic à la dérive, ex-toxico devenue aide à domicile, mère incestueuse : « […] depuis des jours le crachin fait tout reluire d’éclats malsains, de lueurs embourbées », Hervé Le Corre. Pas la pluie, le « crachin » (de crachat), pas luire, hein ! « reluire » (comme la brosse), pas un toit, non, « tout » (« Nous ne sommes rien, soyons tout ») ; les lueurs sont « embourbées », les « éclats » sont « malsains », on voit pas bien ce que ça peut donner, mais on se doute bien qu’on est pas là pour rigoler et que même la lumière n’est pas très lumineuse (cf le 28/03 où elle « dégouline »). L’été, les éclats pourraient continuer à être malsains (ils le sont toujours), les lueurs, en revanche, seraient accablantes et l’air sorti tout droit de la gueule d’un four.

Les jolies choses (Grasset, 1998), c’est pas joli-joli ; en fait, s’il y a un écrivain auquel Virginie Despentes me fait penser, c’est à Jehan-Rictus.

19/04

C’est vraiment pas cher

et en anglais, s’il vous plaît !

Et dire que c’était Gemma Arterton
qui avait été pressentie pour jouer Frances…
Putain ! la poisse.

On aurait pu faire tenir son propre rôle
à une activiste écologiste folasse évidemment tatouée

18/04

J’ai tardivement découvert ce rapport de Frédéric Martel au CNL (datant de septembre 2015, il est – déjà – obsolète). Il m’a beaucoup intéressé, primo parce qu’il confirme un certain nombre de mes certitudes, en gros : la littérature, c’est foutu et l’auteur, il l’a dans le cul, mais pas seulement… ce qui m’a plutôt intéressé, c’est la nature du discours de ceux qui savent (réellement) mieux que les autres qui est – essentiellement – un discours de soumission, en premier lieu à une langue qui n’est pas la leur. Dans ces conditions, il n’est rien à en attendre (ça tombe bien, je n’attendais rien de Frédéric Martel qui me semble être le prototype du cyber-enfoiré).

Frédéric Martel

L’écrivain « social »
La condition de l’écrivain à l’heure du numérique

Smart curation – PCB/Internet Trends – devices – home entertainment – digital literacy – smartphone – smartphone – smartphones – National Endowment for the Arts – Reading at risk – devices – I believe television will change more in the next five year than in the last 50 – network – disruption – French Theory – Lyndon Johnson – Immigration and Nationality Act of 1965, Public Law – creatives – University of California vs Bakke – e-books – smartphone – best-sellers – thriller – serious nonfiction – mid-list-titles – long sellers – Book Business, Publishing Past, Present and future – audio-books – not-for-profit – e-books – retail stores – Enders Analysis – Great Digital Expectations – bookstores – device – retail – brick – mortar – customer-acquisition strategy – one-click shopping button – Same-Day Delivery – E-Book vs P.Book – Google and Barnes & Noble Unit to Take on Amazon – streaming – « cloud » – cloud – Smart – smartphones – e-books – Library in the Cloud – e-books – web-books – cash on delivery – business to business – The Everything Store – Cheap words, Amazon is good for customers. But is it good for books ? – Selling as Hard as he Can – One Clik Wonder – Techie Striving for the New Big Thing – With « Alpha House » Amazon Makes Bid for Living Room Screens and Beyond – social commerce – travel – -design – copyright – streaming – online video clib – play.com – tweets – shouts – reshouts – off-line – online – online – peer-to-peer – blogs – streaming – start-up – devices – scanner – web – peer-to-peer – The Media Piracy Report in Emerging Economies – e-books – devices – All You Can Eat – Bundle – Binge – All You Can Eat – Bundle – e-books – devices – e-books – e-books – copyright – copyright – Imagining a Swap Meet for E-Books and Music – Reselling E-Books and the One-Penny Problem – Secondary Market for digital Objects – All you can eat – Bundle – device – provider – Binge – All You Can eat – hard copy -native – – web – web – – Kindle Fire – Kindle unlimited – e-lending – e-books – e-readers – e-books – One Million Book Project – Google Books – Google Play – long 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accept employment with not option or sell literary material to, any person, firm or corporation who is not signatory to the applicate Minimum Basic Agreement – screen writers – creative writings – Mainstream – creative writings – The Program Era : Postwar Fiction and the Rise of Creative Writing – MFA vs NYC : The Two Cultures of American Fiction – The Queen of aggregation is, of course, Arianna Huffington, who has discovered that if you take a celebrity gossip, adorable kitten videos, post from unpaid bloggers and news report from other publications, array them on your Web site and add a left-wing soundtrack, millions of people will come – web – web – curation – fan – streaming – All You Can Eat – top-down – curation – « smart curation » – big data – smart curation – smart curation – cloud – blurbs – Highbrow/Lowbrow, The Emergence of Cultural Hierarchy in America – « The Best Family Film This Year » – « Holiday Classic » – « Wow ! » – « Absolutly Brilliant ! » – « Hilarious » – « Two 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mashup – after schools – outreach – digital literacy – Book clubs – Old-fashioned – book clubs

Cela (j’en ai oublié) en seulement une cinquantaine de pages (le type n’est pas mauvais pour tirer à la ligne, intégrer ce qu’il a déjà écrit ailleurs et réussir quelques bis discrets). La bibliographie est quasiment exclusivement en anglais (ce qui est logique).
Je laisse de côté les « solutions » proposées pour améliorer l’ordinaire de l’écrivain, ce sont les petits boulots (bullshit jobs en français) qui aident déjà les écrivains ordinaires à survivre dans un environnement fait de bibliothécaires pas très loin de la retraite, de pigistes quadragénaires, de profs pré-ménopausées, d’apparatchiks culturels municipaux, de stagiaires trentenaires et de critiques déjà-morts.
Plutôt crever (je vais pas me gêner) !

15/04

« Les exploits sportifs sont encore respectés,
on peut dire qu’ils restent les seuls à l’être.
Pratiquer l’écriture comme un sport. »
Imre Kertész
.

Ça fait vraiment envie

On aurait pu imaginer un tout autre livre si l’incipit avait été : « A dix-huit ans, Martin Dujeu aime son beagle et Zola » ou bien : « Dujeu (Martin), 18 ans, aime Zola (Emile) et son beagle (Germinal) ».

FINALLY !
ENFIN !

14/04

J’ai toujours pensé que le dépressif et sa copine la dépressive étaient des casse-couilles d’importance, Imre Kertész est encore plus sévère : « La dépression est non seulement un égoïsme, mais aussi une immoralité, une débauche, le contraire de toute élégance » (Journal de galère, Actes Sud, 2010). Tout à fait d’accord !

Moi, c’est la « poésie » qui me fait ça…
heureusement, depuis peu
et certainement, pas longtemps…

13/04

11/04

Le cœur du pélican (Viviane Hamy, 2015) : ça ne tient pas debout, c’est invraisemblable, incohérent, le genre ne sait pas sur quel pied danser, l’intrigue est boiteuse, le style est effroyable. Pire, l’inconscient de cette jeune femme qui semble très propre sur elle a des relents salingues : les odeurs sont infâmes, les dents jaunies, les cheveux infectés, les rampes d’escalier graisseuses, les asticots pullulent là où leur présence est improbable, les pupilles sont porcines, les filles pleines d’acné, le monde est une porcherie, les sourires pourris et les chasseurs, évidemment, des enculés de gros cons. Pire du pire, l’idéologie sous-tendant tout cela et qui reçoit l’approbation des foules (dont Coulon méprise le physique d’autant que ses héros arborent celui des statues d’Arno Breker) est nettement fascistoïde.

Aux innocents, les mains pleines

10/04

Je remercie sincèrement tous les éditeurs qui ont refusé mes textes, ils m’ont permis de les écrire mieux.

Actes Sud
Agullo
Albin-Michel
Allia
Anamosa
Les Arènes
L’Arbre vengeur
Au diable vauvert
André Balland
Pierre Belfond
Les Belles lettres
Bouclard
Christian Bourgois
BSN presse
Buchet-Chastel
Cactus inébranlable
Cambourakis
Carrère
Carrère-Michel Lafon
Denoël
La Différence
Le Dilettante
L’Echappée
Ecriture
Favre
Fayard
Finitude
Fixot-Barrault
Flammarion
Gallimard
Grasset
Hugo Sport
L’Iconoclaste
Inculte
Julliard
Robert Laffont
Jean-Claude Lattès
Joëlle Losfeld
Luneau-Ascot
La Manufacture des livres
Marchialy
Mazarine
Minuit
Monsieur Toussaint Louverture
Le Mot et le reste
Maurice Nadeau
NiL
L’Ogre
L’Olivier
Plon
P.O.L
Premier parallèle
Ramsay
Rivages
Le Rouergue
Le Sagittaire
Salto
Séguier
Le Seuil
Sonatine
Stock
La Table ronde
Claude Tchou
Le Temps qu’il fait
Monsieur Toussaint Louverture
Le Tout sur le tout
Le Tripode
Tristram
Tusitala
Verticales

Toutes mes excuses à ceux que j’ai oubliés.

Sweet Little Fourteen

A 14 ans, Marilyn Monroe était déjà trop vieille pour Gabriel Matzneff,
Chuck Berry (pédophile notoire) n’en aurait fait qu’une bouchée.

Extrait d’un échange de correspondance avec Antoine Faure à propos du livre de Barry Graham, Le Boxeur nu (Tusitala).

J’ai lu.
Vous me concéderez qu’il y a, tout de même, un « petit » problème de traduction.
Ce n’est jamais vraiment fautif (enfin, si, quelquefois, ça l’est vraiment), mais à force d’être imprécis, ça devient gênant.
Un exemple tout bête : traduire fighter par combattant, to fight par combattre, c’est couillon ; aucun boxeur ne dit : je vais « combattre », aucun entraîneur ne dit : mon « combattant ».
Et si j’ouvre au hasard, je lis :
« Mon abdomen endolori » ?
« éjecte-le du ring par K.-O. » ?
« trébuché sur la corde ? »
« on s’est matraqué de coups furieux ? »
« une coupure ensanglantée ? »

C’est très énervant parce que le livre est vraiment très sympathique et même plus.

09/04

Enfin !

S’ils pouvaient surseoir à la publication de leurs livres,
ce ne serait pas de refus non plus.

08/04

Ce qu’avance Annie Le Brun (Vagit Prop, 1985) à propos du réalisme féministe, on peut le reprendre mot pour mot au sujet des réalisations des p(o)étasses de circonstance dont l’édition afflige et y voir l’exemple le plus abouti d’un réalisme post-démocrate pour qui « l’exaltation du misérabilisme, le jésuitisme de l’argumentation et le pompiérisme de l’ensemble, n’ont rien à envier aux pires productions réalistes socialistes ».
Pour prendre la mesure de l’ampleur de la catastrophe, il est fortement recommandé d’ajouter à la liste l’effarante Rupi Kaur.
On a tous connu la fille qui écrivait des poèmes sur la couverture de son cahier de textes avec des ronds sur les i, aujourd’hui :

on la
cite
et
on la

plébiscite

lait et miel (Charleston, 2017)

rien qu’à la pensée de toi
j’ai mes jambes qui s’écartent

tel un chevalet avec une toile
qui supplie qu’on vienne la peindre

*
**

la déesse entre tes cuisses
en fait saliver plus d’un

*
**

il y a une différence entre
quelqu’un qui te dit
qu’il t’aime
et quelqu’un
qui t’aime vraiment

Ceci dit, dès le collège,
on voulait tous la sauter.

07/04

Si ça continue comme ça

15 rounds sera publié

avant La boxe mode d’emploi

et mes admiratrices seront déçues

06/04

Ce
qui

nous reste
choisir
ce
à
quoi

l’on se soumet

Bolloré va recycler la littérature comme l’Autolib

Dans l’attente, Fayard publie l’héritière de Marina Tsvetaïeva* et d’Anna Akhmatova**

*Mais la plus belle victoire
sur le temps et la pesanteur
c’est peut-être de passer
sans laisser de trace,
de passer sans laisser d’ombre

** J’ai appris aux femmes à parler.
Mais Seigneur, comment leur apprendre à se taire ?

05/04

Le roman ne va pas bien, mais alors, la « poésie« … son cas est désespéré.
(il est vrai qu’elle était morte depuis belle lurette)

03/04

Baise-moi, trois semaines ; Les chiennes savantes, moins d’un mois ; Rainbow pour Rimbaud, trois mois ; Le collier rouge, quelques jours ! On est doué ou on ne l’est pas, franchement, moi, je ne le suis pas, vraiment pas. Quelquefois, pour expliquer ma lenteur, je me dis que je dois faire autre chose que ces prodiges : ramer… tourner en rond… scier du bois… procrastiner… ou peut-être, écrire.

Et si j’appuie à droite, je sors…

Le casque et l’enclume.

Michel Houellebecq a déclaré (aux Inrockuptibles) qu’il était « souvent en désaccord avec la majorité », j’ai le même problème, sauf que je suis souvent en désaccord avec les minorités.

01/04

Le Secret Hemingway, Brigitte Kernel (Flammarion, 2020), c’était un beau sujet (le fils trans de « Papa », toubib, quatre femmes, huit gosses, mort en prison), mais le livre est aussi contrefait que Gregory en Gloria.

Edouard Louis écrit « contre », ce qui est con, c’est qu’à peu près tout le monde est contre ce contre quoi il est contre ; contre par contre = pour au carré.
Il déclare détester la littérature, qu’il se rassure, c’est réciproque.

Olivier Bourdeaut de plus en plus beau, on dirait un mono des Glénans, c’est le King du Cool ; il a pas voulu lire Petite sœur mon amour comme ces étudiants en première année des Beaux-Arts ne voulant pas ouvrir une revue d’art… pour ne pas être influencés ! C’est ballot, il aurait lu un bon livre plutôt que d’en écrire des mauvais. Sans compter qu’être influencé fait partie du métier et puis, ça peut décourager, ce qui n’est pas toujours inutile.

Elle est formidable, je l’adore (des fois, aussi, elle m’agace, d’autres fois, elle triche et elle efface ses tweets dépressifs) : Marie-Laure Dagoit.
 
31/03

A la vitesse de la lumière, Javier Cercas (Actes Sud, 2006), je l’ai déjà dit, le type est bon, mais encombré de son importance. C’est souvent lourd, tortueux et convenu, sans compter qu’il aura beau avancer les classiques épate-profs : « le livre dans le livre », le croisement entre fiction et auto-fiction, les réflexions convenues sur l’écriture et bla-bla-bla, il ne tient pas le fil, ne sait pas trop quoi faire de ses héros (il les tue lorsqu’il ne sait plus quoi en foutre) et la fin est carrément torchée.

Et, pendant qu’ils se goinfrent, les « écrivains » nous expliquent le monde à moins qu’ils ne nous le fassent comprendre.

Lu sur le Net : « C’est une série magnifique, on dirait qu’on est dans un livre » !

Et si l’on remettait les pendules à l’heure ?

30/03

Au Seuil, on s’essaie au chic strict

Le bourgeois-bohême couvait sous le bourgeois-bonniche, Lettres à Anne, 1962 – 1995, François Mitterrand (Gallimard, 2016, 1276 pages).

Par ici la sortie !

Chez Hachette, on anticipe…

29/03

« J’aime pas mourir » ou quand une seule phrase de Lucien Aimar (vainqueur du Tour de France, 1966) écrabouille l’entière production des (auto-) proclamés poètes. Au même niveau : « Mourir est un art comme toute chose », Sylvia Plath.

PATRIMOINE
(dit & écrit)

Franchement, ça manquait !

La première, manuscrite, prenait le temps d’expliquer le pourquoi du comment*
à un pédicure qui, à la fin des années 70, n’avait jamais publié quoi que ce soit,
l’attention était éminemment sympathique
Celle-là n’est pas moins juste… ma « démarche » est effectivement « trop éloignée »
des « préoccupations » et des « options » de P.O.L. », le contraire m’aurait étonné,
elle est juste administrative et, évidemment, anonyme.

* même si, à la fin, tout se rabattait sur une histoire de « goût ».

Les employés de Strand viennent de s’apercevoir que
leur patronne avait des actions chez Amazon !

28/03

BRAVE NEW WORLD*

Tout est mentionné sauf les horaires (élastiques) et la rémunération (inexistante)

* autrement dit : « INA, enculés ! »

Je retourne toujours (une fois) dans un restaurant où j’ai mal mangé, on ne sait jamais, le cuisinier était peut-être malade, le second mal luné, le congélateur en carafe, on ne sait jamais ! Pareil pour les bouquins, je me suis donc de nouveau attelé à Loulou Robert (Hope, Julliard, 2017), « Non, non, rien n’a changé ! » (Les Poppys), c’est vraiment épouvantable.

Des raisons de se plaindre, Jeffrey Eugenides (L’Olivier, 2018), aucune, si ce n’est la technique parfois trop voyante (le type doit venir d’une section professionnelle).

Dans un roman dit noir(âtre), la lumière dégouline obligatoirement (en règle générale, d’ampoules graisseuses ou bien recouvertes de chiures de mouche), or la lumière ne dégouline jamais, c’est juste un cliché pour souligner que l’on stationne dans un espace où rien n’est net, où rien n’a de contours précis, où ça bave. Le rouge n’est pas rouge, il est rougeâtre, le blanc est blanchâtre, le vert est verdâtre et l’auteur fini au plâtre (le lecteur itou).

Recrutement des attachées de presse

Chez Flammarion, on s’aligne sur l’Olivier.

Chez Gallimard, on mise sur la tradition.

27/03

Tuabla

Je me suis toujours soigneusement tenu à l’écart du discours « le niveau baisse »,  ne serait-ce que parce qu’il y a des matières (les mathématiques) où il me semble qu’il monte, mais j’ai dernièrement eu l’occasion de consulter le Cahier de poésies d’un jeune enfant et j’y ai trouvé ça :

J’entends des pas dans le couloir.
Je devrais peut-être aller voir…
J’ai un peu peur…
Est-ce un voleur ?
Un bandit ? un malappris ?

Un brigand ? un chenapan ?
Un filou ? un voyou ?
Un vaurien ? un martien ?
Non, ce n’est qu’un chat
Qui passait par là.

En dehors de la totale indigence de la forme, on peut remarquer un sous-texte assez pathétique… de quoi l’enfant pourrait-il avoir peur ? En gros et en détail de celui qui peut lui piquer sa Gameboy™ :

le blackle beur
le bougnoule
bamboula
le niakouè
le gitous
le ruskof
le rital
le youpin

la caillera

Cette infâme infamie est signée Corinne Albaut, au début, j’ai pensé que c’était le pseudo de l’instit’ qui avait bricolé le machin comme elle bricole les mounaques en papier crépon, les colliers de nouilles et les boîtes à camembert pour la Fête des mères… pas du tout ! Corinne Albaut est « auteur-compositeur-interprète », elle a publié des centaines d’ouvrages, si ça se trouve, avec son air con, sa vue basse et sa clientèle captive (l’E.N. en son ensemble), le montant de ses droits d’auteur pulvérise celui d’écrivains confirmés ; son pouvoir de nuisance, en tous les cas, est largement supérieur à celui du marquis de Sade et d’Anne Sylvestre réunis.
Dans ces conditions – formatage dès le plus jeune âge à l’inodore, à l’incolore et au sans saveur – comment s’étonner que le grenier médocain n’ait plus goût de merde (sous la pression des parigots-tête-de-veau accros au Lillet) et que Cécile Coulon soit considérée comme une poétesse (poil aux fesses !) ?

La poésie de circonstance (et en anglais), ça peut donner ça.

Poète

When day comes, we ask ourselves : where can we find light in this never-ending shade ?
The loss we carry, a sea we must wade.
We’ve braved the belly of the beast.
We’ve learned that quiet isn’t always peace,
And the norms and notions of what « just » is isn’t always justice.
And yet, the dawn is ours before we knew it.
Somehow we do it.
Somehow we’ve weathered and witnessed a nation that isn’t broken,
But simply unfinished.
We, the successors of a country and a time where a skinny Black girl descended from slaves and raised by a single mother can dream of becoming president, only to find herself reciting for one.


And yes, we are far from polished, far from pristine,
But that doesn’t mean we are striving to form a union that is perfect.
We are striving to forge our union with purpose.
To compose a country committed to all cultures, colors, characters, and conditions of man.
And so we lift our gazes not to what stands between us, but what stands before us.
We close the divide because we know, to put our future first, we must first put our differences aside.
We lay down our arms so we can reach out our arms to one another.
We seek harm to none and harmony for all.
Let the globe, if nothing else, say this is true :
That even as we grieved, we grew.
That even as we hurt, we hoped.
That even as we tired, we tried.
That we’ll forever be tied together, victorious.
Not because we will never again know defeat, but because we will never again sow division.


Scripture tells us to envision that everyone shall sit under their own vine and fig tree and no one shall make them afraid.
If we’re to live up to our own time, then victory won’t lie in the blade, but in all the bridges we’ve made.
That is the promise to glade, the hill we climb, if only we dare.
It’s because being American is more than a pride we inherit.
It’s the past we step into and how we repair it.
We’ve seen a force that would shatter our nation rather than share it,
Would destroy our country if it meant delaying democracy.
This effort very nearly succeeded.
But while democracy can be periodically delayed,
It can never be permanently defeated.
In this truth, in this faith, we trust,
For while we have our eyes on the future, history has its eyes on us.
This is the era of just redemption.
We feared it at its inception.
We did not feel prepared to be the heirs of such a terrifying hour,
But within it, we found the power to author a new chapter, to offer hope and laughter to ourselves.
So while once we asked : « How could we possibly prevail over catastrophe ? », now we assert : « How could catastrophe possibly prevail over us ? »


We will not march back to what was, but move to what shall be :
A country that is bruised but whole, benevolent but bold, fierce and free.
We will not be turned around or interrupted by intimidation because we know our inaction and inertia will be the inheritance of the next generation.
Our blunders become their burdens.
But one thing is certain :
If we merge mercy with might, and might with right, then love becomes our legacy and change, our children’s birthright.


So let us leave behind a country better than the one we were left.
With every breath from my bronze-pounded chest, we will raise this wounded world into a wondrous one.
We will rise from the golden hills of the west.
We will rise from the wind-swept north-east where our forefathers first realized revolution.
We will rise from the lake-rimmed cities of the midwestern states.
We will rise from the sun-baked south.
We will rebuild, reconcile, and recover.
In every known nook of our nation, in every corner called our country,
Our people, diverse and beautiful, will emerge, battered and beautiful.
When day comes, we step out of the shade, aflame and unafraid.
The new dawn blooms as we free it.
For there is always light,
If only we’re brave enough to see it,
If only we’re brave enough to be it.

Traductrice,
mais aussi « égérie »
(Louis Vuitton)

Si l’on a le temps, on peut comparer avec Howl d’Allen Ginsberg.
On peut, aussi, ne pas lire de poésie et lui préférer le polar.

26/03

Le Roi n’a pas sommeil de Cécile Coulon (Viviane Hamy, 2012), épouvantable !

Morceaux choisis

« Des hommes au teint sale, aux yeux noirs, à la bouche fendue telle la queue d’un rat qui file à travers champs » ;
« Leurs robes de mousseline étaient parcourues d’un frisson juvénile » ;
« Ses joues avaient rosi plus vite qu’une peau de poulet pendue en plein soleil » ;
« Sous son uniforme, une petite bedaine retombait sur sa braguette telles les babines d’un bouledogue à la retraite » ;
« Son âme ressemblait à un miaulement sorti d’un bunker »…

Il y a mieux, mais c’est plus cher.

Aux dernières nouvelles, Cécile Coulon serait « poétesse* », d’où, sans doute, son goût pour la métaphore, encore heureux, ça se voit pas.

* « Si un poète ne fait plus peur, mieux vaut qu’il abandonne le monde. »
Pier Paolo Pasolini

25/03

« Avant d’écrire, il était imprudemment devenu tout – les hommes, les femmes, les arbres, les lacs, le paysage qui l’absorbait, les chiens, les chevreuils, les chats, les bruits qu’il entendait, le ciel nocturne », (Jim Harrison, L’été où il faillit mourir). Plus modestement (je n’ai pas beaucoup d’imagination) du 22 septembre 2008 au 11 novembre 2009, j’étais devenu Marvin Hagler.

BLACK I$ THE NEW GREEN

Avec un chèque à 7 chiffres en guise d’avance,
il va falloir se lever de bonne heure pour en dire du mal.

24/03

D’ordinaire, lorsque je reviens de zones « hors-zone », ce sont des emmerdes qui m’attendent, des factures souvent et, quelquefois, des amendes pour excès de vitesse (8 cylindres, 243 chevaux), cette fois, c’était des avis de décès… deux, le même jour, et d’importance : Jean-Claude Fasquelle et Marvin Hagler.

Au meilleur crochet de Brockton, j’ai consacré (à lui et un peu à Leonard) presque tout un livre (La classe et les vertus, Fayard, 2013) et je lui en avais dédié un autre (Hyperman, sous-titré Pour une morale génétiquement modifiée, bourin éditeur, 2006) en ces termes : « A tous les perdants qui savent quelque chose que les vainqueurs ne savent pas et à Marvin « Marvelous » Hagler qui n’a jamais rien voulu savoir ».

Sans la protection silencieuse du capo di tutti capi de la rue des Saint-Pères (qui m’avait fait entrer chez Grasset il y a plus de vingt ans pour Mike Tyson, un cauchemar américain, et qui savait lire), ma situation, déjà pas très simple, va se compliquer davantage… sans compter que je vais être privé d’échanges de haute volée comme celui reproduit ci-dessous (de fait, depuis qu’il avait quitté son bureau, je l’étais déjà).

Il rêvait d’être boxeur.
Il l’a été une fois…
sous un autre nom,
c’est toujours ça.

Lui

Et

voi…                                                        …là

on

est



assis

tous

les

deux

comme

deux

vieux

copains

Moi

Vous déconnez pas un peu, Fasquelle ?

13/03

Bientôt chez vos libraires…

Comment voulez-vous lutter ?

Allez ! une dernière giclée sur Jean-Paul Dubois (dont on fait les poutres apparentes) et on passe à autre chose (bien qu’autre chose, dans l’édition, ce soit toujours un peu pareil). J’ai toujours trouvé que Dubois était un bon journaliste dans la lignée de Jean-Francis Held (qui ça ?), mais un écrivain plutôt moyen, qu’il était à John Fante ce que Francis Cabrel est à Bob Dylan. Il est le symptôme presque parfait de notre soumission à la littérature américaine dans ce qu’elle a de plus rétrograde : une « bonne histoire », des rebondissements quand il faut que ça rebondisse, de la métaphysique Clint Eastwood, de l’humour Woody Allen, les paysages que tout le monde connaît… Times Square ou Death Valley en fond d’écran et du jazz en B.O. De la série, du scénario… Balzac ! Zola ! Maupassant ! puisque tout ce que l’on a créé il y a belle lurette nous revient dans la gueule… mais plus cher et sans même un remerciement.

En réalité, ce n’est pas très difficile à faire (je l’ai fait), mais les gens qui s’y essaient ne travaillent pas assez ou alors, ils n’ont pas d’oreille, tous les premiers livres de Dubois publiés à l’Olivier sont des décalques fades de ceux qu’il admire, les personnages ont des noms à la con (Samuel Polaris & so on), ils se déplacent dans un espace qui n’existe pas (l’AlaBalma…), mais la langue, hormis quelques tics pour faire l’Américain, est correcte. Elle est issue de l’amerloque, mais de l’amerloque correctement traduit. S’il fallait concéder quelque chose à ces livres, on pourrait dire qu’ils sont bien adaptés (dans tous les sens du terme), ils n’ont, à mes yeux, strictement aucun intérêt, mais ça me regarde, je ne demande à personne d’avoir le même avis que le mien… à Dieu ne plaise !
Quoi qu’il en soit, je me suis dernièrement procuré le Goncourt de l’année d’avant à la médiathèque André Labarrère et je dois avouer que « ça » évolue, mais que « ça » n’évolue pas bien… les clichés décaféinés s’accumulent… allez, tiens ! un Hell’s Angel qui chie peinard (le héros, enfermé dans la même cellule de… Bordeaux, lui, ne chie pas), un vrai dur, tatoué de partout, mais bon cœur au fond, pourquoi pas ? mais pourquoi ? le reste est à l’avenant… Dubois tire sur la corde à nœuds à fond la caisse, mais ne parvient qu’à tresser un scoubidou de traviole et – surtout – si la langue est toujours traduite, elle est aussi mal traduite qu’un livre publié par Gallmeister. C’est le fond de la cuve, les miettes du petit LU, du chewing-gum déjà mâché, du Coca sans bulles, de la viande hachée tiède ; je me réjouis sincèrement que ce livre ait eu le Goncourt et beaucoup de succès, peut-être que Dubois pourra, désormais, s’abstenir d’écrire 28 jours pas an et se consacrer une fois pour toutes aux tondeuses à gazon, aux anglaises capricieuses et, pourquoi pas, se payer une Chevrolet El Camino.

L’indifférance américaine m’épatera toujours

I LIKE TO BE IN AMERICASS

12/03

Mieux vaut tard que jamais ! j’ai reçu hier le premier – et sans doute dernier – relevé de compte de mon Eloge du mauvais goût (paru en 2011 au Rocher).
Vu le montant de mon à-valoir (10 000 euros*), je ne m’en étais pas trop soucié. Franchement, pour un livre pas vraiment mis en place, pas vraiment soutenu par la critique ni par les libraires, ce n’est pas si mal : 1 838 exemplaires vendus. Vu les 1 202 retournés, il n’en reste plus que 14 en stock. Avis aux collectionneurs et aux fans absolus, dans 20 ans, ça vaudra une fortune.

* tous mes remerciements à François Cérésa

© Sarah R

P.-S : c’est plutôt un bon livre et, sur Amazon, il doit bien y en avoir quelques-uns à vendre d’occase à des prix défiant toute concurrence.

Beaucoup aimé Mon catalogue de Claude Closky (Frac Limousin, 1999), c’est un livre indispensable à ne pas mettre entre toutes les mains. Moi, ça me passionne et ça me fait rire (« Tristam Shandy, ça me fait rire », Olivier Cadiot), mais je doute qu’un lecteur de James Ellroy familier du sang, du sperme, de la pisse et des fèces puisse résister longtemps à l’ennui qui le gagnera dès les premières entrées… « Putain ! mec, pas une seule giclée de vomi en 200 pages et le flic, il a même pas les cheveux gras… j’en reviens pas, d’où il vient le mec ? de Fumel-Montsempron-Libos ou quoi ? »

S’il y a un truc plus con que le peintre dans son atelier,
c’est l’écrivain devant sa bibliothèque

11/03

Une ligne éditoriale, effectivement…

et la réalité qui s’en tamponne

10/03

The White Darkness* (quel beau titre intraduisible), David Grann (éditions du sous-sol, 2020), pas de quoi casser deux pattes à un pingouin. En tous les cas, loin d’être un exploit, contrairement à ceux qu’il raconte.

* « Je vois de la lumière noire », Victor Hugo

RT-MP & fantaisies

On est prévenus, pendant trois ou six mois,
on sera lus par une ou un stagiaire

09/03

Fracking de François Roux (Albin-Michel, 2018) : complètement foiré… ça peut arriver ! Ce qui est amusant, c’est que j’avais signé un roman sur le même sujet chez Fayard (Gaz), il aurait sûrement été publié à peu près à la même date, heureusement (pour l’un et pour l’autre) j’ai renoncé à mon projet après le licenciement de mon éditrice Elisabeth Samama.

Le consentement de Vanessa Springora (Grasset, 2019), si on lit ça « cool », on est un peu étonné du tapage que ce livre a occasionné, des hurlements indignés et des appels au lynch. C’est une harlequinade niaise : une très (légalement trop) jeune fille qui tombe amoureuse d’un écrivain (largement) plus âgé qu’elle. Comme elle a très mauvais goût (comme souvent à son âge) et pas de pot, elle tombe sur un écrivain désastreux doublé d’un sale type, il la trompe avec des filles, avec des garçons, elle est jalouse, elle rompt, le barbon rasé/rasoir qui baise monotone la poursuit. Bon, d’accord, elle est très jeune, mais elle n’a pas vraiment l’air d’être contre ce qui lui arrive non plus, on aurait été à la place du gonze, pas sûr que l’on aurait résisté (elle avait l’air canon) ; évidemment, c’est un familier du truc, pas très loin du vieux dégoûtant en imperméable planté à la sortie des lycées, mais je connais au moins un couple de ce type qui s’est formé dans des azimuts semblables et qui comptabilise soixante ans de mariage (et chante en altitude des hymnes au seigneur avant d’aller faire la sieste). Vanessa Springora est plutôt honnête dans son exposé des faits (beaucoup plus que ceux qui sont montés sur leurs grands chevaux à ce propos), mais – tout bien considéré – elle n’est plus d’accord sur ce qui s’est passé et la manière dont ça s’est passé, elle a l’impression de s’être fait baiser la gueule (je suis d’accord) et elle rejoue le match trente ans plus tard (je n’ai rien contre).
Ce qui me gêne, hors le style Doux Nœuds de la dame, c’est la notion donnant son nom au livre : le consentement et la condamnation dont elle est l’objet. Vanessa Springora finit plus ou moins par affirmer que le sien n’était pas « éclairé » (je te l’ai dit, je m’en dédis… j’étais d’accord, je le suis plus), peut-être, je veux bien le croire, mais quelqu’un d’amoureux (et quel que soit son âge) est-il vraiment éclairé ? ne dit-on pas : l’amour est aveugle ? la séduction ne repose-t-elle pas sur une inégalité fondamentale ? les efforts du séducteur ne sont-ils pas dédiés à créer ce déséquilibre, celle ou celui qui cède n’est-il pas, à un moment donné, en situation d’infériorité… voulue ? jouée ? difficile de le savoir… il y a pour s’y retrouver des stères de papier imprimé depuis toujours dans toutes les langues qui ne rendent pas les choses plus claires.
Si chacun/chacune se met à rejouer le procès de chacune/chacun qui l’a mal baisé/pas baisé, fait du mal croyant bien faire, on n’a pas fini d’encombrer les tribunaux, ne parlons pas des cabinets d’analystes et des étagères des libraires. S’il s’agit de mettre une borne numérique aux comportements déviants, je ne vois aucun inconvénient à ce que la Loi le fasse, reste à fixer un âge qui satisfasse les précoces et les amateurs de chair fraîche, reste à le transgresser (ou pas) et à juger équitablement les débordements qui ne le sont pas… bon courage ! Et ce d’autant plus que l’on considère comme recevable aujourd’hui la parole d’un petit garçon de huit ans voulant se faire couper la zigounette… dans cette mesure, pourquoi refuser le désir de sodomie d’une gamine de quatorze ans sans que l’Etat, la morale, sa famille puissent s’y opposer ?
De tous ces paradoxes et de toutes ces contradictions vient, peut-être, le côté déhanché du livre (c’est quoi ? un témoignage ? un récit ?) ; lorsque la parole de l’auteur est censée être celle d’un enfant, elle est adulte, lorsqu’elle est adulte, elle est puérile.
Finissons sur une note purement technique, comme Vanessa Springora est « éditrice » (chez Julliard), son livre n’a pas été « édité » (chez Grasset), ce qui est un comble… peu importe ! serait-on tenté de dire, puisque c’est, sans doute, dans cette mesure que Le Consentement a été un succès d’édition.

08/03

Un type (agrégé et tout le toutim) a imaginé un tournoi censé déterminer le « meilleur » écrivain vivant de langue française (c’est sympa, c’est marrant et ça me fait penser à l’idée que j’avais eue d’organiser un championnat du monde de boxe réservé aux « artistes » sans le versant critique), le choix des concurrents est inénarrable (le « goût prof + libraire » dans toute son insuffisante splendeur), les résultats, n’en parlons pas… la finale oppose Annie Ernaux à Milan Kundera. Au fait, il écrit en quoi Kundera ?

La connerie ne supporte pas la médiocrité

21/02

Et bien, voilà… on y est !

19/02

Sept semaines* pour écrire un livre,
un an pour trouver un éditeur,
un an pour le retravailler,
mais Florence, si je mettais aussi longtemps,
j’arrêterais les frais de suite…

* presque deux mois

Et rester vivant, Jean-Philippe Blondel (Buchet-Chastel, 2011), vraiment très couillon.
Bouche creusée, Valérie Cibot (Inculte, 2017) ???

18/02

A l’Olivier, on ne plaisante plus
avec le recrutement des attachées de presse

Olivier Cadiot récupère doucement des critiques
élogieuses qui lui ont été adressées.

17/02

On dirait un nom de groupe, Larry Fondation, mais c’est le nom d’un écrivain… sacrément bon (et pourtant, il est éducateur, muni, qui plus est, d’une gueule d’éducateur pas possible).

Vestiaire de l’enfance, Patrick Modiano (Gallimard, 1989), j’ai trouvé le goût, c’est du surimi (et son truc des noms propres, face à l’annuaire, franchement, c’est faible).

16/02

« L’expérience de l’écriture est extatique. Il faut s’y jeter à corps perdu, pleurer et rire intensément, physiquement, entrer dans un état second. », Pierre Michon.

Michon s’entraîne

12/02

Les carottes sont cuites

11/02

Dedans

Dehors

Marie-Hélène Lafon, Les derniers Indiens (Buchet Chastel, 2008), malgré toutes mes préventions, je dois bien reconnaître que c’est un bon livre et que les dernières lignes vous clouent au plancher. 

Mais, le roman aujourd’hui

https://www.wattpad.com/871377196-l%27%C3%A9t%C3%A9-de-ta-vie-chapitre-1-pr%C3%A9sentation

c’est ça !

Et ça, c’est les lectrices

10/02

Un peu de Proust (Marcel) pour éclaircir l’obscur : « Un livre est le produit d’un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. » Si l’on y réfléchit à deux fois, c’est une banalité (de base), mais il semble qu’aujourd’hui son évidence ne soit pas de mise.

Confondre un tombé de phrase impeccable et un « style », c’est confondre la couturière du quartier et Balenciaga.

09/02

« Mais tous, même les morts, ont fui jusqu’au dernier », Sully Prudhomme (Stances & poèmes) cité par Jean-Claude Carrière (et Guy Bechtel) dans l’un de mes ouvrages de référence, le Dictionnaire de la bêtise (Bouquins, Laffont) où l’on peut, aussi, lire : « Rien n’est irréparable, même la mort », René Pujol (Le Mystère de la flèche d’argent).
Il semblerait, hélas ! que Jean-Claude Carrière n’ait pu fuir la sienne et qu’elle soit irréparable.

Les Virtuoses

Joan Didion

06/02

Au poil !

Loulou Robert, Sujet inconnu (Julliard, 2018), sa mère boit un verre de Tariquet page 29 et finit la bouteille, page 32, comme la prose à Loulou sent l’ado bouchonnée (un comble !)… j’arrête la dégustation. D’autant plus que, même si Loulou Robert n’a pas beaucoup plus de vingt ans, ce qu’elle écrit est tellement pathétique que le devoir d’un éditeur* aurait été de ne pas la publier (même si elle est  » fille de », très jolie et visiblement très perturbée) et celui du lecteur de ne pas la lire.

* Vanessa Springora, je suppose… que Loulou Robert
ait été « un peu » violée a, peut-être, joué « en sa faveur ».

05/02

Actes-Sud, pour moi, a toujours été le pire ramassis de faux culs (pharisiens prototypes) imaginable, pire encore que Le Seuil, et Françoise Nyssen me semble être le portrait-robot de la fausse gentille, vraie toxique.

Cécile Coulon sur France Culture : « Le mot écrit passe par les entrailles ». Pas très loin de la sortie.


02/02

La Nostalgie de l’Ange, Alice Sebold (NiL éditions, 2003), une enfant de quatorze ans, assassinée et violée au même âge, parle depuis le Paradis. Atroce.

L’immobilier, Hélèna Villovitch (Verticales, 2013). Variations à propos des péripéties (im)mobilières des quadragénaires encore locataires dans des arrondissements périphériques. Sympatoche.

Le jeu et la chandelle, Denis Tillinac (Robert Laffont, 1994), page 48 : « les Trarieux font de piètres géniteurs » ! Conformément à ma décision d’arrêter les frais au premier « géniteur » (ou « génitrice ») venu, j’arrête les frais. Les 40 pages précédentes se lisant sans déplaisir (formules brillantes automatiques, clichés creux, chutes attendues… menu sans surprise : entrée avec traces de Sechuan sur le bord de l’assiette, saumon gravelax, salade ou magret pommes sarladaises, crème brûlée, une demie de madiran, café, pousse-café), je me disais que Tillinac (plus rillettes que Veilletet) n’était sûrement pas le plus mauvais des écrivains régionaux qui ont, pendant trente ans, cassé les couilles des natifs du sud-ouest avec leurs rêves écornés et qui continuent à nous les casser avec leur taux de cholestérol au-dessus des normales saisonnières.

Le « spectacle » du Masque et la plume ayant baissé d’intérêt et peut-être aussi l’audience (c’est plus grave), Jérôme Garcin a repris Jean-Louis Ezine. La caractéristique essentielle d’Ezine est de ne pas lire les livres dont il fait la critique. Nous en sommes là, mais ce n’est pas grave, Ezine est marrant.

Pile-poil !

28/01

Des fois, je suis con, je vais chercher midi à quatorze heures… ChantalThomas vient d’être élue au siège de… Jean d’Ormesson, la cathode de son anode.

Aussi charmants l’un que l’autre
écrivains du même genre (tiède)

Sanction de Ferdinand Von Schirach (Gallimard, 2018) : toujours sur le crime ou, plutôt, sur le Droit, impeccable comme un costume Hugo Boss (et comme le sont Crimes et Coupables). La première et la dernière nouvelles du recueil ne sont pas loin d’être parfaites.

27/01

Qui dit saine lecture dit joli chemisier

25/01

Marie Nimier, La nouvelle pornographie (Gallimard, 2000), pour avoir dansé, sinon avec elle, du moins pas très loin, Marie Nimier (qui est très grande) m’est sympathique, son livre aussi, il est branquignole, quelquefois marrant avec de longs tunnels d’ennui. Le plus original est la manière dont elle parle de sexe… bizarrement, un peu comme un mec.

Adam Biles, Défense de nourrir les vieux (Grasset, 2016), le sujet n’est pas mauvais, un Ehpad en folie, mais les fantaisies typographiques hors de propos, les interventions bizarres, les récits dans le récit rendent l’ensemble pénible avant de décourager le lecteur une fois pour toutes.

24/01

Philippe Claudel, La petite fille de Monsieur Linh (Stock, 2005), irrémédiablement médiocre.
Amélie Nothomb, Soif (Albin Michel, 2019), feignasse !

Comparer ce que produisent les écrivains français en villégiature Villa Médicis et Rome, regards de Rolf Dieter Brinkmann (Quidam, 2008). Pleurer.

23/01

Quelquefois, les algorithmes ont du bon

22/01

La petite dernière (Notabilia, 2020), Fatima Daas. Elle a un son (comme les Johannin et David Lopez), elle, c’est celui des récitations, des prières, des litanies. C’est la voix du muezzin, mais chuchotée.
En rap monotone, en ritournelles monocordes, la petite muezzine est excellente, un peu moins quand il est question de sexualité (la sienne la gêne encore, nul doute qu’elle nous barbe avec), mais elle est largement au-dessus du niveau de la prose contemporaine. Le seul bémol pourrait être la bandeau où Virginie Despentes nous informe que Fatima Daas update Barthes et Mauriac pour Clichy-sous-Bois ! Ça veut dire quoi ? Barthes et Mauriac ! pourquoi pas Derrida et Daniel Rops ? Et qu’est-ce qu’ils en ont à branler les Clichois et les Clichoises qu’on leur « update » des fantômes sortis de la penderie à Mémé ?

20/01

« Un seul souhait : que l’on nous épargne une production romanesque et essayiste
trop obsessionnellement centrée sur le coronavirus », Olivier Nora, Paris Match le 7 avril 2020

19/01

On ne prête qu’aux riches

Patricia H nous informe qu’Olivier M est membre d’un seul jury
(celui du Prix Jean Freustié, 25 000 euros)
en revanche, il a collaboré au Figaro Magazine et au Festin
et, à une époque, il a été membre du Jury du Prix Hennessy du journalisme littéraire
et de celui du prix Gironde-nouvelle écriture (disparu)

16/01

Patrick Besson (prix Renaudot, prix de l’Académie française, prix Antoine Blondin, membre du jury du prix de la Petite Maison, éditorialiste au Point, médaille du drapeau serbe), toujours serviable (de serviteur) vante les bienfaits de la vodka de Frédéric Beigbeder, cave devenu caviste, dans Le Point dont Franz Olivier Giesbert (Prix Aujourd’hui, prix Profession politique, Grand prix du roman de l’Académie française, prix Interallié, prix Jean d’Heurs du roman historique, prix Prince Pierre de Monaco, membre du Siècle, de l’Association universelle des cultures, juré du prix P.J Redouté, du prix Aujourd’hui, de la fondation Mumm, de la Fondation Alexandre Varenne) est éditorialiste. Inutile de préciser que les uns et les autres sont jurés du Prix Renaudot.

Il ne faut pas…

Tournier autour du pot

14/01

Cave canem

Comme la vengeance est un plat qui se mange froid, assis au bord de l’oued, j’attendais de voir passer le cadavre de mon ennemi, me réjouissant (je sais, c’est mesquin, mais de temps en temps, ça fait du bien de l’être) d’écrire la critique de Ceux qui n’avaient pas trouvé place (le titre est plus long que le texte) d’Olivier Mony (Grasset), j’avais trouvé le support, aiguisé mes arguments, prié que le livre ne soit pas très bon et puis… l’enfant paraît et les bras m’en tombent, c’est rien et il n’y a rien à en dire… ça n’existe pas.
La seule question intéressante serait : pourquoi publier ce livre ? Olivier Mony est loin d’être un relais indispensable ; certes, il est critique pour Livres Hebdo et pour Sud Ouest Dimanche, membre de deux jurys dont le Jean Freustié, mais il n’est pas incontournable, loin de là et puis, si l’on en croit les récentes déclarations d’Olivier Nora, Grasset est entré dans un cercle vertueux. Alors quoi ?

Oh Lord, Won’t You Buy Me a

Ford Mustang !

10/01

Souvenirs de la marée basse, Chantal Thomas (Le Seuil, 2017) : j’ai rien contre, mais je n’ai rien pour non plus… c’est long et plat comme la plage d’Arès à marée basse, translucide comme une méduse échouée sur celle du Petit Piquey, tiède comme une baïne où les enfants ont pissé, languide comme l’air du sanatorium de Lège-Cap Ferret. Bizarrement, alors que ça se passe presque toujours à Arcachon et qu’elle a l’air de s’y connaître en pantalons rouges, en Graves sec et en crépinettes, Chantal Thomas fait état de trois cabanes tchanquées, alors qu’il ne me semble qu’il n’y en a que deux, mais j’avoue m’en foutre un peu, comme du reste. C’est écrit en français académique, ça suffit, peut-être, à justifier l’admiration dont elle jouit auprès de certains, si ça se trouve, elle est sympa, à moins qu’elle ne soit « utile ».

La marge molle, Johann Trümmel (Balland, 2008), Houellebecq de troisième zone édité par Bardolle & Naulleau. Contrairement, je crois m’en souvenir, à notre écrivain national, Trümmel se sent obligé de surligner la médiocrité de ses personnages en les affublant d’un physique désavantageux (calvitie précoce, acné tardif, etc). Le thème est celui rabâché depuis La dentellière de Pascal Laîné jusqu’à Pas son genre de Philippe Vilain, celui du lumpen-intello et de la « coiffeuse » (en l’occurrence, vendeuse) ; Trümmel n’aime pas ses personnages, ce qui est rapidement désagréable, mais la manière dont il traite cette dernière est particulièrement répugnante.

En regardant le sang des bêtes, Muriel Pic (Trente-trois morceaux, 2017), le plus intéressant est le texte qui suit : Notes sur le montage documentaire qui recoupe quantité de mes préoccupations. En regardant le sang de bêtes est fidèle au principe analysé, le problème étant que le texte est trop haché pour pouvoir se priver de citer ses sources, ce que Muriel Pic fait en l’alourdissant d’une « Table de montage » à laquelle il n’est pas très pratique de se référer ; je ne sais pas si des notes de bas de page n’auraient pas rendu la lecture plus fluide à moins que, étant donné la brutalité du sujet, Muriel Pic ait choisi l’option inverse et préféré redoubler la violence du texte en brisant sa continuité.

07/01

Moi pour Louis

Je lis de la poésie et ça me plaît
Quand ça veut dire quelque chose
Mais trop souvent, ça ne veut rien dire.

Louis Zukofsky« A » – 6

06/01

« Laure Adler a commencé à faire la paix avec le fait de vieillir »
(les journaux)

05/01

Mala noche

Amazon à propos de Sabate, guerilla urbaine en Espagne
d’Antonio Teliez Sola

Leila Slimani a un p’tit coup de moins bien

Celui qui a fait faire d’incroyables progrès à Anne Sophie Stefanini (cf le 30/12) s’appelle Christian Giudicelli, éditeur chez Gallimard et membre du jury du prix Renaudot. Cricri, aujourd’hui célèbre pour ses liens avec Gaby, avait proposé que la jeune Stefanini obtienne le Renaudot pour son livre précédent (Nos années rouges), Patrick Besson, membre du jury et, par ailleurs, mari d’Anne Sophie, n’y voyait aucun inconvénient, bien au contraire. C’est sûr, il ne faut jamais désespérer.

04/01

La faute de goût de Caroline Lunoir (Actes Sud, 2011) page 14 : « géniteur », on arrête donc les frais, sans trop de regrets, en cinq pages, on a déjà droit à « la gare de Lyon bondée et transpirante », aux « kilomètres de champs de blé avalé au travers des vitres », aux rires qui « se congratulent », à Tante Brigitte qui « démarre dans un grand courant d’air », à la maison qui est « tout sourire » et qui embrasse la narratrice « de ses trois ailes de pierres chaudes ».

Régis Debray, L’intellectuel face aux tribus (CNRS éditions, 2008, Documents pour la Méditerranée, conseiller éditorial… Régis Debray !), rien à faire, lorsque je lis Régis Debray, je me retrouve cancre à foutre le bordel au fond de la classe. C’est plus fort que moi.

Alexandre Jardin, Juste une fois (Grasset, 2014)… pas même pour essayer. 

03/01

En fait, c’est très con, mais mon complexe de supériorité à l’égard de Jean-Paul Dubois vient de l’une de nos premières « discussions » sur les bagnoles (dont il est fan), il rêvait d’acheter une Mercedes 190 SL, moi, à 16 ans, j’avais failli planter la 300 SL dont s’occupait mon père.
Depuis ce temps là, je suis persuadé que Jean-Paul Dubois manque d’une certaine dimension… le fameux syndrome Cabrel dont il souffre (et son œuvre avec) vient de là.

190 SL (côte : environ 100 000 euros) 300 SL (côte : environ 1 000 000 euros)

Et, en plus, aujourd’hui, avec le pognon du Goncourt, il pourrait s’en payer une (et le fox-terrier qui va avec).

02/01

Pic & Pic & Colégram !

Je ne sais pas pourquoi, mais ça me dit quelque chose…

01/01/2021

La poésie sera sauvée par la bonneterie

L’année commence bien : Jacques Drillon me cite.
La précédente avait bien fini : j’ai obtenu mon troisième prix littéraire, celui du mouton à cinq pattes décerné par Antoine Faure.
La reconnaissance (de mes pairs) s’amorce.

Mes copines attendaient ça depuis longtemps

et pour fêter l’événement, Sophia a fait sa toilette