LAGARDE ET MICHARD
SOMMAIRE
Mes agendas de la Pléiade
(work in progress)
Biographie
Bibliographie
Echantillons gratuits
Critiques
30/12
Il ne faut jamais désespérer : Vers la mer, le premier roman d’Anne Sophie Stefanini (Jean-Claude Lattès, 2011) était épouvantable alors que Cette inconnue (Gallimard, 2020) est tout à fait potable. A croire qu’elle a trouvé chez Gallimard un collègue (elle est éditrice chez Jean-Claude Lattès) capable de lui faire accomplir d’incroyables progrès.
29/12
B.S. Johnson (Albert Angelo, Christie Malryrègle ses comptes), ce n’est pas aussi formidable que je me l’étais imaginé. Il me reste Les Malchanceux (jamais deux sans trois), après j’arrête. Les Menteurs (Grasset, 2004) de Marc Lambron (prix des Deux Magots, prix Colette, prix Fémina, prix Maurice Genevoix, prix Paris-Lyon, membre de l’Académie française, chevalier de la légion d’Honneur, commandeur des arts & Lettres), indéniablement Marc Lambron écrit mieux que Philippe Djian (qui croit qu’il écrit mieux que Marc Lambron), sauf que… à quoi bon sculpter des livres dans de la galantine de dinde (bio) au foie gras (de chez Lidl) avec un manche de brosse à dents ?

Ce livre ne parle pas d’émigration,
mais d’immigration.
22/12
Ses « compagnons de route » (Beigbeder, Bellanger, Kapriélian, etc) se demandent si Michel Houellebecq est devenu d’extrême droite ; la question que chacun d’eux devrait plutôt se poser est : comment a-t-il réussi à me baiser la gueule sans que je m’en rende compte ?
21/12
Regardé hier soir, Sans mobile apparent de Philippe Labro, un épouvantable navet, filmé comme un porno, les acteurs errent tous l’air égaré, tout est terriblement faux comme tout ce qu’écrit Labro. Ce qui reste inimaginable, c’est comment ce type d’une médiocrité tonitruante, capable d’enlaidir Dominique Sanda, ait pu être pris au sérieux trente secondes par un producteur (le casting est tout de même coûteux : Trintignant, Marielle, Laura Antonelli, Carla Gravina ; Lanzmann à l’adaptation, Morricone à la bande son… rien que ça !). Comme il ne doute de rien (c’est à ça qu’on les reconnaît) Labro se réclame de… Jean-Pierre Melville ! et fait une brève apparition (à la Hitchcock). Une seule chose à sauver les seins de Stéphane Audran que j’imaginais plus modestes

La scène dure des plombes, la clope reste à la même longueur tout du long,
mais la tenue de Stéphane Audran vaut le voyage, ses faux-cils, son décolleté itou
et dans le genre bourgeoise d’époque, elle est aussi sexy que Françoise Brion
19/12
Les stylos Montegrappa, c’est bon, c’est beau, c’est cher, mais au bout d’un certain temps, ça pisse l’encre par tous les joints comme les belles italiennes (Alfa, Ferrari, Osca, Maserati) et les vieilles anglaises (Norton, Velocette, Triumph, Vincent) pissaient l’huile.
Rollie Free, 13 septembre 1948, Bonneville Salt Lake (Utah)

242 km/h sur Vincent Black Shadow
La défaillance des pudeurs (Le Seuil, 2006) de Christophe Girard : les parents, la province, beaucoup de pipi (jusqu’à onze ans), un peu de caca aussi, des débuts dans l’hétérosexualité dont on sent bien qu’ils ne vont pas être couronnés de succès ni se prolonger au-delà du raisonnable. Il est facile de s’en moquer (déjà le titre !) : c’est con, c’est naze, c’est mal écrit ; tout cela est exact, mais je ne hurlerai pas avec les mous puisque c’est peut-être… sincère, ce qui n’excuse rien (c’est vraiment très con, très naze et très mal écrit), mais incite à l’indulgence et au silence. En fait, tout ce que ce livre aurait mérité, c’est de ne pas être publié.
« Encore un volume fascinant, baroque, comico-tragique et parfaitement immoral » dans lequel « Matzneff reprend son marathon du foutre avec des jeunes filles, de préférence mineures », Romaric Sangars à propos de Les demoiselles du Taranne (Gallimard) où il est question de la rupture de l’auteur avec « Vanessa », Chronic’art, mai 2007.
18/12
Avis aux amateurs, Fatiguer la réponse, reposer la question de Nelly Maurel (chez l’auteur) se situe à l’exact croisement d’Eric Mélois et de Clémentine Chevillard. »Si l’intérêt premier de l’écrivain est de raconter des histoires… alors le meilleur lieu pour le faire à l’heure actuelle est la télévision, qui est techniquement supérieure et peut toucher plus de personnes que le roman », B.S. Johnson. Comme disait ma grand-mère, « les grands esprits se rencontrent » (cf le 10/12).
Et pour bien finir l’année,
le dernier Foenkinos

et le calendrier des postes dans le dos
16/12
Grossir le ciel de Franck Bouysse (La Manufacture de livres, 2017). Deuxième page, je lève un sourcil : « C’était en décembre que ce pays l’avait pris et que sa mère l’avait craché sur des draps durs et épais comme des planches de châtaigner, sans qu’il se sente l’obligation de crier, comme pour marquer son empreinte désastreuse dans un corps ancestral, une manière de se cogner à la solitude, déjà, dans ce moment qui le faisait devenir quelqu’un par la simple entrée d’une coulée d’air dans sa bouche tordue », nous avons, sans nul doute, affaire à un styliste d’envergure. Je poursuis donc. Page 16 : « Et les veaux finissaient toujours par se diriger vers les pis engorgés, arrimés (les veaux ou les pis ?) aux doigts noueux de Gus par deux mètres de corde de chanvre, cavalcadant tels de petits diablotins, avant d’aller (se ?) fracasser le (leur ?) mufle sur l’outre veinée, puis gober une tétine turgescente avec toute l’ingratitude des fils » et là, je me dis, c’est trop beau, la suite ne pourra jamais me faire planer à de telles altitudes sans que je risque l’overdose. J’arrête.
Rock’n’roll is here to stay

Guy aux maracasses, Raoul au djembébé !
Ainsi vient de paraître Le jeu de la guerre de Guy Debord (sous-titré L’émancipation comme projet) d’Emmanuel Guy aux éditions B42. Qu’Emmanuel Guy soit préhistorien de formation (avant d’avoir trouvé une sinécure à la BNF) est si comique que j’en reste sans voix. Sans compter qu’autant ne pas tripoter les vestiges si l’on ne veut pas risquer de se faire engueuler par les inspecteurs des Monuments historiques.
A défaut de continuer à jouer avec ses soldats de plomb, Tristan Bernard avait inventé le jeu des petits chevaux, ça vous a, tout de même, une autre gueule.

Ceux qui donnent le La
15/12
Constellation d’Alain Lacroix (Quidam, 2008 ) c’est pas mieux que Constellation d’Adrien Bosc (Stock, 2014) qui a obtenu le grand prix du roman de l’Académie française (7 500 euros), le prix littéraire de la vocation (8 000 euros), le prix Gironde-nouvelles écritures (7 500 euros) et le prix Paris Diderot – Esprits libres ? J’en sais rien, mais en tous les cas, ça rapporte moins.
Je suis, désormais, depuis peu, plus vieux que mon père ne l’a jamais été, ce qui m’oblige à hanter désormais des abîmes sans fond ; exemple : quand je serai mort, on lira mes livres et on les trouvera bons ou alors, on ne me lira plus du tout et ce sera foutu ?
Sans parler des choix déchirants qu’il me faut faire

les petons de Patricia d’Arenberg

ou mes pompes…
13/12
La symétrie en décoration
(dite césure à l’hémistiche en poésie),
¡ que maravilla !

La fiancée d’Enthoven (Jean-Paul) est prête à toute éventualité,
donner le ton, par exemple.
12/12
Rentrée d’hiver

L’équilibre est dur à trouver
11/12
Ernaux-limit

Il existe un « délit de sale gueule » tout ce qu’il y a de répréhensible,
sur le même principe, je propose de créer un « délit de déco naze ».
10/12
Si roman = scénario, on ne s’étonnera pas que les gens préfèrent le cinéma surtout le cinéma français qui est un cinéma de scénaristes (on ne s’étonnera pas que les gens préfèrent la télé), faute au paysage français où il y a toujours une église qui traîne (d’où gros plan, d’où bla-bla-bla).

Ici, y’a les poteaux télégraphiques !
Encore une opération délicate actuellement en cours, absoudre Paul Morand, enculé hors-classe, pour n’en garder que l’extraordinaire styliste adoubé par Céline (« Il a fait jazzer la langue »), les hussards (réacs) et les néo-hussards (néo-réacs). Plus jeune, j’admirais beaucoup Morand (son côté cravache et Cuir de Russie), pour raisons professionnelles (L’Arlésienne, Grasset, à paraître), j’ai relu Champions du monde… j’en suis ressorti dubitatif ! Je crains que son phrasé art-déco en ait pris un coup dans le tiroir pitchpin. Ça démarre à la manivelle, ça ratatouille, ça pétarade, c’est pas bolide, c’est cacugne… et pourtant, côté bagnole, Popol touchait sa bille.
Injections helvètes

Nabokov, c’était les papillons
Morand, les portes-papillon
Champions du Monde (Grasset, 1930) raconte les destins croisés de quatre jeunes gens, étudiants à l’Université de Columbia, « nés aux quatre coins des États-Unis, à quatre étages différents de la société, issus d’ancêtres venus du bout de monde » ; ils forment une société secrète dont le but avoué est que chacun d’entre eux devienne « maître de l’Amérique ». Le plus athlétique, Jack W. Ram* (« On l’appelait le Bison, à cause de son front large, de son poitrail, de sa toison couleur de rouille. Des membres renflés ou évidés, suivant le dessin de ses muscles si saillants qu’ils ombraient le torse, les reins, le ventre. Ses pieds, ses mains ressemblaient à des outils préhistoriques »), deviendra boxeur. Dix ans plus tard : « Son nez s’était aplati, ses oreilles, bossuées comme une aile de vieille Ford, ressortaient en bourrelets à l’extérieur ; on voyait sa peau ampoulée par les coups ; sa bouche, volontiers ouverte, il la tenait toujours fermée maintenant, la langue roulée à l’intérieur, de peur qu’un uppercut ne vînt la trancher. »
De ces quelques extraits, on peut déduire que Paul « Speedy » Morand ne s’est pas trop foulé la nénette. La suite le confirme… quelques années plus tard, Jack Ram est devenu « un hybride mélangé de professionnel, de gentleman et de gymnasiarque » flanqué d’une « 1000 carat girl » que seuls les objets intéressent… « un nez de musée […] d’énormes cils plantés comme des sabres […] enduite d’une beauté trop fraîchement peinte ». Pour cent mille dollars, le Bison accepte de rencontrer Fritz (« résistant comme un nègre ») Unger à Madison Square Gardens (sic !) en quinze rounds de trois minutes.
« Nus, sous la pluie électrique précipitée des abat-jour. Chairs roses, caleçons blancs, gants noirs […] ils sautaient sur place, piétinaient leurs ombres pâles. » La « saucisse » a vite fait de ressembler à du pâté de foie… le Boche est « en confiture », dès les premières reprises il ressemble à « un étalage de boucher que rien n’arrivait à nettoyer ». Les « choucroutes » finissent par abandonner, non sans porter réclamation, ce qui déclenche la fureur de la foule. Émeute… lampes brisées… charges de police… « Un des plus grands scandales dans l’histoire de la boxe […] dix mille dollars de dégâts à Madison Square Gardens (re-sic ) ». Fin mot de l’histoire : il s’avère (pourquoi ? rien ne justifie la manœuvre) que Müller, le manager de Ram, avait, à l’insu de son boxeur (comment ? l’histoire ne le dit pas), glissé à l’intérieur de son gant droit « une plaque d’acier légère et très dure ».
Jackie Ram, pourtant innocent, se fait sauter la cervelle dans un taxi et Paul Morand se retrouve page 131 débarrassé de l’un de ses héros (poids lourd entretemps devenu mi-lourd), celui dont il ne savait, à vrai dire, pas trop quoi faire.
L’intrigue de ce qui ressemble à peine à un roman est faiblarde, le style désuet, au ras du ridicule parfois, malgré quelques passages joliment enlevés, pourtant Champions du monde se retrouve toujours cité comme un exemple de littérature sportive… sans doute par des paresseux ne l’ayant pas (re)lu.
* Comme l’emblème de Dodge.

Cassandre, en revanche, ça le fait encore.
07/12

« Un seul souhait : que l’on nous épargne une production romanesque et essayiste
trop obsessionnellement centrée sur le coronavirus », Olivier Nora, Paris Match le 7 avril 2020
“J’aurais pas voulu être son éditeur”, Patricia Martin (titulaire d’une maîtrise de lettres, chevalière de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, prix Roland Dorgelès, récompensant le rayonnement de la langue française) à propos de Charles Baudelaire renvoyant 23 fois une page à son imprimeur. Encore heureux, Martin (Patricia) ne se pose pas la question de savoir si Baudelaire (Charles) en aurait voulu comme éditrice. A rapprocher de : « Baudelaire aurait pu admettre ce qu’il était, cela l’aurait détendu, il y aurait gagné de l’intelligence au lieu de n’en avoir que dans ce qui le blesse », Charles Dantzig (A propos de chefs d’œuvre, Grasset). Tout le malheur de Baudelaire vient donc de ne pas avoir été édité par Patricia Martin et conseillé par Charles Dantzig (prix Paul Verlaine de l’Académie française, prix Roger Nimier, prix Jean Freustié, prix Décembre, prix de l’essai de l’Académie française, prix Duménil, grand prix Jean Giono pour l’ensemble de son œuvre, grand prix littéraire Paul Morand de l’Académie française).
06/12
Anne-Sophie Stefanini, fille de Patrick Stefanini (ex-préfet de la Gironde, ex-directeur de campagne de François Fillon, lui-même ex-candidat à la présidentielle), femme de Patrick Be$$on (prix Renaudot, prix de l’Académie française, prix Antoine Blondin, membre du jury du Renaudot et du prix de la Petite Maison, éditorialiste au Point, médaille du drapeau serbe), éditrice chez Jean Claude Lattès, prix Jean Freustié 2020 (25 000 euros), membre du jury du prix de la Petite Maison (7 000 euros décernés cette année à Frédéric Beigbeder, prix Interallié, prix Rive-gauche, prix Renaudot, membre du jury du Renaudot après l’avoir été à Dominique Bona, prix Interallié, 1992, prix Renaudot 1998, dont elle intègre le jury l’année suivante, prix Prince Pierre de Monaco 2010, élue à l’Académie française en 2003, officière de la légion d’honneur, du mérite et des arts et lettres, à Philippe Sollers, prix Fénéon, prix Médicis, Grand prix de littérature de la ville de Bordeaux, Grand prix du roman de la ville de Paris, Grand prix de littérature Paul Morand, prix Montaigne de Bordeaux, prix Prince Pierre de Monaco, prix Saint-Simon, prix de la BnF, prix Duménil, commandeur des arts et lettres, chevalier de la légion d’honneur et à Eric Neuhoff, prix Prince Pierre de Monaco, prix des Deux-Magots, prix Interallié, Grand prix du roman de l’Académie française, prix Cazes, prix Roger Nimier, prix Renaudot – essai, chevalier de la Légion d’honneur, juré du prix Interallié et du prix Jean Freustié), a publié cette année, Cette inconnue chez Gallimard.
Franchement, malgré tous les vieux boulets qu’elle se traîne, c’est pas mal et même mieux.

J’ai la Cad’, mais je me la pète pas !
Ça se passe au Cameroun, bien que passionnée par l’Afrique depuis son adolescence, Anne-Sophie Stefanini a sans doute profité des lumières de son époux,puisque, quoique semi-serbe, Patrick Be$$on est un fin connaisseur de l’âme noire et de la femelle de même nuance : « La Noire n’a qu’une supériorité sur la Blanche : la levrette. La femme noire se met naturellement à quatre pattes » et qu’il se pose « depuis son premier voyage au Congo en 1987 » quelques questions d’ordre métaphysique : « Pourquoi la Noire suce-t-elle si mal ? »

Kiss my ass, pussy !
04/12

A gauche, gauche, Eric à la Fondation Cartier !
Inénarrable entretien des deux lauréats (ex-æquo) du prix littéraire des Inrockuptibles, Eric Reinhardt (chevalier des Arts et Lettres) et Constance Debré (fille de) : “deux façons de bousculer les conventions, de refuser les académismes, de démolir les faux-semblants et les mensonges qu’on se fait ou qu’on nous fait”… c’est-à-dire rigoureusement le contraire (le faux est un moment du vrai, c’est bien connu). Pour les “mensonges” : à propos d’Eric Reinhardt qui n’aurait “jamais étrangement, injustement, reçu de prix”, Nelly Kapriélian fait l’impasse sur le Renaudot des lycéens, celui des étudiants France Culture/Télérama, le prix du roman France Télévision sans compter le Grand Prix du livre des dirigeants (pour Cendrillon) que Reinhardt a été récupérer dans la poubelle où je l’avais jeté (pour L’hiver indien) ; à propos de Constance Debré qui serait “entrée en littérature en 2018 avec le très remarqué Play Boy”, mais dont le premier livre, Un peu là beaucoup ailleurs (Le Rocher) a été publié quatorze ans plus tôt et n’avait été remarqué que par Bernard Quiriny dans Chronic’Art qui s’avouait découragé par tant de narcissisme, il aurait suffi d’avoir un peu de mémoire, mais les lecteurs des Inrockuptibles n’en ayant aucune, pas besoin de se gêner non plus.
Pour ce qui est des déclarations de nos deux zozos la suffisance hors-sol le dispute au narcissisme amphibie. Un feu d’artifice !
Eblouissant !

Eric : Mes livres sont comme des cris de ralliement.
Constance : Peut-être que j’écris pour dire qu’on est pas fou à se sentir fou.
Alors ces jurés du Renaudot seraient une bande d’enculés, je m’en doutais un peu, mais il semblerait qu’il y en aurait parmi eux qui le seraient plus que d’autres et même que certains séviraient ailleurs… mais que fait la Police ?

Christian Giudicelli (« écrivain sensible »)
vu par Claude Verdier (“qui n’a jamais cessé d’interroger la nature”)
Christian Giudicelli (Prix Renaudot 1986, mais aussi prix Paul Flat, prix Roberge, deux fois prix Max Barthou, prix Jean Freustié, prix Cazes, Grand Prix de littérature Henri Gal pour Les Passants, 40 000 euros à l’époque), membre du jury du Renaudot depuis 1993, édité par Gallimard, veuf de Claude Verdier, peintre encensé par la critique (et Patrick Be$$on, prix Renaudot, 1995, membre du jury cinq ans plus tard), est aussi membre du jury du prix ValéryLarbaud dont il a été lauréat en 1982. Evidemment, tout ça fait un peu tuyau de poêle, mais prenons un membre aussi éloigné de la nomenklatura (et de la corruption censée y régner) comme, par exemple, Olivier Mony (prix Hennessy du journalisme littéraire) qui, bien qu’il n’ait pas publié grand-chose, fait partie du jury du prix Jean Freustié (25 000 euros, une paille !) remis cette année à Anne-Sophie Stefanini, mariée à Patrick Be$$on (qui avait précédemment proposé qu’on lui refile le Renaudot), on ne voit trop grand-chose à lui reprocher sinon ses mauvaises fréquentations qui finiront bien par déteindre.
Si l’on tire un fil, tout va venir, le zig et le zag, c’est pour ça, Clémentine, qu’il ne faut rien toucher.
03/12
Marie-Hélène Lafon ferme sa gueule.
Carnets secrets de Jean-Luc Delarue (l’Archipel, 2012), c’est tellement mauvais qu’il est possible qu’il l’ait écrit lui-même. Amusant name-dropping à propos de la réception qu’il a donnée en l’honneur de l’élection de François Weyergans à l’Académie française : Jean-Claude Fasquelle, Olivier Nora (deux Doliprane d’entrée), Antoine Gallimard, Patrick Rambaud, Jean Echenoz (“étincelant”), Jean-Jacques Schuhl (“charismatique”), Sophie Calle, Claude Lévêque, Kamel Mennour, Emmanuel Perrotin, les époux Laporte (“adorables”), Pierre Vavasseur du Parisien libéré sans compter… Valéry Giscard d’Estaing !
Next level de Thomté Ryam (Au diable vauvert, 2019), l’auteur a failli être footballeur professionnel, le problème étant qu’il semblerait qu’il se soit reconverti dans l’écriture et qu’il ait même été engagé par un éditeur, il aurait, peut-être, mieux valu qu’il cire le banc d’une équipe de division infime plutôt que…
Dérider le désert de Daniel Denevert (La Grange Batelière, 2018) avec une postface d’un certain “Julien” du plateau des Millevaches. J’avais perdu Daniel Denevert de vue depuis un demi-siècle ; le monde a changé, pas lui, l’inverse aurait été préférable.
01/12

D&S Ausstellung
L’année dernière, le lauréat du Goncourt était Jean Paul Dubois, je l’ai croisé à plusieurs reprises, on ne peut pas dire que nous ayons énormément sympathisé (il y a, quelquefois, des antipathies immédiates et mutuelles qui font gagner du temps à ceux qui les éprouvent), il n’empêche que (en dehors de ne pas avoir craché sur quelque dîners de vernissage) il a tenu le piano électrique pour jouer Sag Warum enregistré sur disque souple pour le catalogue d’une exposition de Présence Panchounette à Hambourg (1989).
Goncourt (prononcé à l’allemande… “Concourt !”) pour Hambourg en quelque sorte.

Cette année, c’est Hervé Le Tellier qui a décroché la queue du Mickey, eh bien, j’ai passé une journée entière avec lui ! Aller Paris-Blois/séjour à Blois/retour Blois-Paris, tout cela parce que j’avais eu l’idée (des fois, je ferais mieux de n’en avoir aucune ou de fermer ma gueule) de faire intervenir l’Oulipo “autour” du Musée de l’objet. Au lieu d’un catalogue banal à propos de la collection d’Eric Fabre abritée à l’époque par le Musée, il y aurait cette “intervention” à laquelle je n’avais fixé aucun cadre précis ni aucune limite. Ce n’était pas si mal vu (j’estime…).
L’Oulipo m’avait détaché Hervé Le Tellier pour évaluer la possibilité de la chose. Quelques jours plus tard, j’ai reçu la cuenta… les joyeux contraints demandaient 500 000 balles (cinquante patates) ! à peu de chose près, 250 000 euros d’aujourd’hui…
Evidemment, l’affaire ne s’est pas faite et pourtant, on ne peut pas dire que le maire de l’époque était près des sous ne lui appartenant pas. En prime, le comptable du musée m’a demandé si le “grand cornichon” n’avait pas été “bercé trop près du mur”, et j’ai eu l’air d’un con.

A l’époque, Hervé Le Tellier (un peu déçu du résultat) nous avait déclaré :
“Je croyais que les conservateurs bougeaient moins vite que les éditeurs.”
29/11
Je me demande si tous ces gens qui déclarent détester le milieu littéraire alors qu’ils ne fréquentent que lui sont très crédibles.
Patrick Besson déclare (en exclusivité) :

Moi, ma meuf, cette année, elle a eu le Prix Jean Freustié (25 000 euros)
et ceux qui veulent avoir le Renaudot, ont intérêt à fermer leur gueule !
“La lecture est apaisante”, dixit un “grand libraire”.
Comme, par exemple, la jolie peinture

de Jim Warren
Riën de riën, je regrette Mariën (du tout) : “Prix de l’ennui : Debord, l’écrivain le plus soporifique du siècle” ; “Labisse, le fantastique du troisième âge” ; “Il n’est rien de plus consternant que les écrits de Breton dès qu’ils prétendent aborder la peinture” ; “Brel, le Brassens des classes moyennes” ; “Marie Bonaparte ou le vagin édenté” (La Boîte noire, Les Marées de la nuit, 1996).
Ce n’est pas toujours très juste, injuste le plus souvent, mais ça fait plaisir à entendre.
L’un de ses aphorismes, déformé par mes soins, est devenu : Les taureaux trouvent que Leiris n’y connaît que dalle… qui me réjouit (presque) autant que la version d’origine : “Les taureaux d’une manière générale trouvent que Michel Leiris déconne” qui est, pourtant, meilleure.
26/11
Moins j’écris, mieux je dors.
Récit d’un branleur, Samuel Benchetrit (Julliard, 2000), je crois qu’il croit qu’il s’appelle Charles Bukowski… chut !
Grandeur du petit peuple, Michel Onfray (Albin Michel, 2020)… je sais pas à quoi carbure le gonze, mais j’en veux (un peu dilué).
Little America, Rob Swigart (Cambourakis, 2015), foutraque, inégal (ça va avec), les scènes de cul (nombreuses) sont réjouissantes, l’auteur semble y prendre beaucoup de plaisir, ça suffit au nôtre.
25/11
Isidore Ducasse a passé deux ans au Lycée impérial (aujourd’hui, Louis Barthou) de Pau où il existe une impasse du Lautréamont pas très loin d’un centre commercial.

Beau comme la rencontre fortuite
sur un lit médicalisé (CHU) d’une plancha (Jardiland)et d’un lecteur Blue Ray (Auchan)

Reçu ça… le questionnaire est en anglais !
24/11
La chaîne du livre finit chez Zara & Voltaire

Les libraires, ils (elles) sont contre Amazon,
mais ils (elles) ne sont pas contre vendre leurs SP sur Amazon
via des librair(i)es d’occasion.

23/11
Chantiers de Marie-Hélène Lafon (éditions des busclats, 2015), placé sous le haut patronage des cépages magiques (Claude “Syrah” Simon, Pierre “Merlot” Bergounioux, Richard “Malbec” Millet, Pierre “Gamay” Michon) avec du Marguerite Duras à la levure. J’avais lu deux livres de Marie-Hélène Lafon, Les Pays et Joseph et dans le genre rural-bio-mais-pas-trop, je les avais trouvés supportables ; ne reste plus dans celui-là que les maniérismes insupportables, les répétitions à la con : “Il faut élaguer, couper, sabrer, raboter, choisir, extraire, filtrer, tamiser, tailler dans la masse, prélever un détail qui fait image, un motif/ S’immiscer. Fouiller. Fouailler”… c’est ça ! fermer sa gueule n’est pas mal non plus.
Avant Marie Hélène Lafon ressemblait physiquement à ce qu’elle était (une transfuge de classe méritante) et à ce qu’elle écrivait (où la grammaire précautionneuse était précautionneusement mise en avant), depuis quelque temps, elle arbore des dents queen size toutes neuves en porcelaine de lavabo, elles ne lui vont pas, peu importe, désormais, ce sont les siennes, il faut qu’elle s’y fasse et qu’elle écrive maintenant autre chose que la prose du Cézallier où, d’ailleurs, la 5 G se pointe.

Et pourtant, il y a là-bas de la place pour caser
du 95 bonnet D
Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka (Phébus, 2012), pas très loin de l’exploit, écrit à la première personne du pluriel, un peu chiant tout de même bien que très court, mais en définitive formidable.
Cette brume insensée d’Enrique Vila-Matas (Actes Sud, 2020), très vite, on se dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas, ensuite, on se dit que le type se la pète et puis on se rend compte que les mots ne sont presque jamais à leur place, la langue (du lecteur) se retrouve collée au palais, pourquoi ? la langue (de l’auteur) a le goût du mouton tiède, résultat : du Borges pâteux. Illisible.
Enfance de Nathalie Sarraute (Gallimard 2013), je suppose que c’est le genre de livres dont on impose l’étude aux adolescents d’aujourd’hui que ça doit emmerder au possible. Techniquement drôlement fortiche. Chapeau !
20/11

La photo n’est pas seulement désopilante (Olivier “Che” Nora en pleine désobéissance civique),
le plus intéressant, c’est qu’elle a été prise par Alexandre “Fidel” Jardin
qui n’a pas oublié de s’en réserver les droits… petit malin, va !

L’idée de me faire guider tout en restant libre,
de m’écouter et de m’entendre me tente beaucoup ;
quant à celle d’être amené à la singularité, n’en parlons pas.

L’arrière-petit-fils de Géronimo est mort.
Je l’avais croisé à Saint-Malo où il faisait la promotion de son livre.
Le public était fasciné par sa montre (il avait oublié ses plumes).
19/11
Dans l’or du temps de Claudie Gallay (éditions du Rouergue, 2008) : !!!

Franchement, le prochain (et sans doute le dernier),
j’en suis là… très désagréable.
Dommage certes,

mais la France de Google Earth et de ses faits divers
se passera (aisément) de mes services.
18/11
Basile de Bure vient d’obtenir le Prix Sport Scriptum, il est le fils d’Olivia de Lamberterie (Prix Renaudot de l’essai, Prix Montyon de l’Académie française, Prix Hennessy du journalisme littéraire), critique littéraire à ELLE, Télématin et au Masque et la plume. Toutes mes félicitations.

On n’attend plus que des lecteurs qui ne soient pas du Red Star
17/11
AcriMony
(rez-de-chaussée)
Dans l’article dont il est question ci-dessous (celui du sous-sol), Olivier Mony écrivait : “Nul en France ne connaît aussi bien que Roux la boxe et l’Amérique des motels, des franges, des réprouvés.” La communication ne doit pas être au top à Sud-Ouest-Dimanche puisque c’est un autre que moi qui s’en charge (et tant mieux pour lui).

Ceci est le mobil-home d’Arnie Hunter à Neah Bay (Washington)
En ce qui concerne les “prix”, un détail piquant, l’actualité nous apprend qu’Eric Reinhardt (prix Renaudot des lycéens, prix des étudiants France Culture-Télérama, prix du roman France Télévision) vient d’obtenir le prix des Inrockuptibles (après deux couvertures, quelle surprise !). Il s’en vante peu, mais Eric Reinhardt a reçu le Grand prix du livre des dirigeants en 2008 pour Cendrillon ; ce que l’on ne sait pas, c’est que je l’avais, au préalable, refusé (L’Hiver indien était le premier choix du jury). Ce refus ne m’a pas demandé de faire preuve d’un héroïsme exceptionnel, le prix n’était doté que d’un trophée en cristal de style aéronautique qu’Eric Reinhardt a accepté avec le grand sourire de l’ennemi du système à qui on ne la fait pas.
En réalité, je me contrebranle des Inrockuptibles, de Nelly Kaprielian, d’Eric Reinhardt, d’Yves Harté (qui trouvait que, vu le montant de mes à valoir, ce n’était pas la peine de parler de moi dans les colonnes du journal dont il était rédacteur en chef… Sud-Ouest-Dimanche), d’Olivier Mony et de leur cuisine réchauffée à la margarine rance, je n’ai aucunement l’intention de partir en vacances ni même de boire un coup en terrasse avec eux, un seul petit problème à mes yeux : le pognon ! Désolé de stagner dans le vulgaire, mais tout ce qu’oublie ce mundillo c’est que je ne suis ni héritier, ni salarié (d’un journal, par exemple ou bien de l’édition), que je gagne ma vie en produisant ce que je produis et que, chaque fois qu’ils ignorent ou qu’ils font semblant de le faire ce que je parviens à faire paraître (passons les difficultés du bouzin, on me trouverait, pour le coup, héroïque), c’est un loyer qui saute (ou une vidange de la XJ 8).

Ça va ?

Ça peut aller.
16/11

Je le(s) sens bien aller où il ne faut pas mettre les pieds…


AcriMony
(sous-sol)
Trouvé un numéro de Sud-Ouest-Dimanche dans une poubelle, manque de pot, c’est celui du premier week-end de novembre… intéressant malgré tout. En dernière page du cahier Sport, deux articles m’ont passionné : l’un sur Battling Nelson d’Elie Robert Nicoud (Grand prix du roman noir au festival du film policier de Cognac), chroniqueur régulier de ces pages (“né à Paris, il a grandi à Pigalle, il écrit surtout sur la boxe et aussi, sous le pseudonyme de Louis Sanders, des romans noirs qui se passent en Dordogne où il vit”), et un autre d’Olivier Mony (Prix Hennessy du journalisme littéraire, membre du jury du prix Gironde – Nouvelles écritures, membre du jury du prix Jean Freustié) à propos du livre de Yann Queffelec (Prix Goncourt) sur Florence Arthaud (La mer et au-delà, Calmann-Lévy). Je ne sais pas pourquoi la proximité des deux textes a réveillé ma paranoïa galopante endormie depuis plusieurs années et m’a fait me souvenir de l’article d’Olivier Mony sur La Classe et les vertus (Fayard, 2013) paru dans le même journal. Il élevait quelques objections étranges à propos de ce livre qu’il trouvait, par ailleurs, “parfait” : “Regrettons toutefois une préface embarrassante d’acrimonie où cet écrivain (dont les deux derniers romans ont reçu des prix littéraires d’importance) pose encore une fois au rejeté du système”. Du coup, j’ai relu la préface en question, objectivement, aujourd’hui comme hier, je n’y vois strictement aucune trace d’acrimonie ; pour ce qui est du système et de ses marges, à titre de comparaison, Olivier Mony a récemment qualifié Cécile Guilbert (prix Médicis essai, jurée Prix Décembre, Prix Saint Simon, Prix de la critique, Prix André Malraux) d’outsider des lettres et de la société, d’irrégulière du monde des lettres depuis 25 ans et presque autant de romans, d’essais, de recueils critiques et qui vient d’obtenir le Prix de la critique décerné par l’Académie française pour Roue libre (Flammarion), je ne vois pas grand-chose de très cohérent là-dedans… Il sait lire, Mony qui se qualifie de “lecteur”, il a un glaucome, il débloque ou il joue à pigeon-vole ? A moins qu’il ne m’aime pas (je le comprends, j’écris mieux qu’il ne peut rêver le faire) et qu’après avoir frôlé la correctionnelle pour m’avoir qualifié de “parfait abruti”, il ne m’ait décoché le coup de pied de l’âne !
15/11
Los tontos unidos jamás serán vencidos

Les mauvais écrivains sauvent la librairie,
les bons la ruinent
En France, vingt auteurs = 80% des livres vendus.
C’est encore trop, dix suffiraient amplement.
Ça vient.
Est-ce un hasard ? mais on peut remarquer la parfaite homothétie avec le capitalisme mondialisé.
Alors, les zozos vont payer l’amende des librairies qui ouvrent.
D’accord.
La première, c’est 135 euros, même moi, je peux le faire.
Ils vont payer la suivante ?
Moi, j’arrête.
Et l’autre après ?
Pour mémoire : 3 750 euros + six mois de prison.
Et pour la fermeture administrative, ils vont faire quoi les comiques ?
14/11

Vous vous battez pour la survie du commerce,
seul le virus est du côté de la métaphysique :
“Vous mourrez tous à la fin !”
Passez devant, je suis derrière

De grâce, ta gueule !
11/11
Au fait…

“Maurice Genevoix, écrivain pour mulots”, Dominique de Roux (Immédiatement, Christian Bourgois, 1972).
06H41, Jean Philippe Blondel (Buchet-Chastel, 2013), parfait pour un voyage en train (pas trop long).
Nouvelles sous ecstasy, Frédéric Beigbeder (Gallimard, 1999). Le livre est dédié à Delphine Valette (“Pour Delphine/Nom de famille Vallette/Qui vit rue Mazarine/Au numéro trente-sept”), on retrouve la jeune femme (dont il a été question le 17/10) à Patong, possiblement enceinte après que le dénommé Frédéric l’eut baisée, masquée.
L’ensemble est très faible.
10/11
Comparaison n’est pas raison


Billé sur Mélois


Lavier
(milieu des années 80)
SUR
Sanejouand
(début des années 60)
L’original (Billé) est trois fois moins cher, mais plus (trop ?) radical, c’est vous qui vous racontez l’histoire (un peu d’imagination ne nuit guère ni un peu de jeu)…Clémentine Mélois, en ce qui la concerne, a procédé au geste vulgaire de Bertrand Lavier consistant à rendre l’original (Sanejouand) accessible, ce qui n’est pas forcément maladroit (ça marche) ni désagréable au goût (c’est sucré). A vous de voir.

A boire et à manger en quelque sorte
Je hante les boîtes à livres et…

de la merde… rien que de la merde !
09/11
De la difficulté de se faire entendre
comprendre à la télévision

Pour Ring (Grasset, 2004), j’avais été invité par Michel Field à l’émission qu’il présentait à l’époque (“Ça balance à Paris”, je crois). Les différents chroniqueurs s’étaient, soi-disant, engueulés comme jamais à propos de ce livre, ce qui est plutôt bon signe et promet de formidables empoignades bonnes pour le commerce. L’opposant le plus féroce à ce texte était Jean-François Kervéan – comme de bien entendu celui qui l’avait lu le moins attentivement (en réalité, il ne l’avait certainement pas lu du tout comme il lui arrivait souvent, surtout pour les livres publiés par Grasset où il avait dû être refusé sans trop de ménagement).
Le biographe de Loana brandissait mon livre en postillonnant en guise d’imprécation : “Tous les chapitres commencent par enculé ou connasse… j’en ai marre de ces livres et de leur vulgarité !” J’ai eu beau faire mon possible pour m’inscrire en faux, pour ceux qui “écoutaient” l’émission, les chapitres commencent comme Kervéan l’affirme et ce d’autant plus que Constance Chaillet m’avait définitivement crucifié en décrétant que ce livre était homophobe (le plus beau personnage de Ring est gay).
Ci-dessous, pour se faire une idée, les vingt-deux premières phrases des vingt-deux chapitres de Ring.
I
La soirée avait mal commencé, le seul type qui en voulait n’en avait pas.
*
**
II
Quelquefois, les rêves puent de la gueule et ce matin François avait mauvaise haleine.
*
**
III
– Jamais compris, putain ! Jamais compris pourquoi c’est toi qui fais de la boxe et pas ton frère !
*
**
IV
L’assistante de Charles-Henri s’est excusée de son retard.
*
**
V
Salif mesurait un mètre quatre-vingt-douze et pesait cent-vingt kilos.
*
**
VI
Les fellaghas étaient de retour dans le village.
*
**
VII
C’est en massacrant des moutons dans le djebel que François et Philippe s’étaient liés d’amitié.
*
**
VIII
Akim et Karim n’avaient jamais compris comment les flics avaient fait pour les retrouver, mais ils les avaient retrouvés.
*
**
IX
Toute son enfance, Charles-Henri avait vu des femmes nues.
*
**
X
Lorsque, la première fois qu’ils s’étaient vus, il lui avait dit qu’à son avis Marlène faisait plus vulgaire que Malika, elle lui avait jeté un regard qui lui avait fait comprendre que, pour cette fois, ça passait, mais que, la prochaine fois, elle lui arracherait les yeux avec ses ongles qu’elle portait court.
*
**
XI
Ils avaient laissé leur mère qui dormait*, lorsqu’ils sont revenus, elle était morte.
*
**
XII
François n’avais guère d’illusions sur le monde et ceux qui en étaient les maîtres, mais il avait encore des illusions sur le monde de l’art qu’il croyait meilleur que l’autre.
*
**
XIII
Les types qui saignent sont très demandés.
*
**
XIV
Il regardait son corps étendu contre le sien et il tremblait.
*
**
XV
En France, le années 80 on duré huit ans, elle ont commencé le 10 mai 1981, place de la Bastille, et elles se sont terminées le 16 juin 1989 à la Fondation Cartier.
*
**
XVI
Le centre d’art contemporain était plongé dans le brouillard l’hiver et dans la brume le restant de l’année.
*
**
XVII
Ça n’était rien.
*
**
XVIII
Quelques mois auparavant, lorsque Charles-Henri avait ressenti les premiers symptômes de ce qui allait, à coup sûr, le faire mourir, il avait voulu penser qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise grippe, alors que cela ne pouvait, bien sûr, être qu’un virus bien plus grave que celui d’une grippe, aussi mauvaise soit-elle.
*
**
XIX
Perdre un sein l’avait fait réfléchir.
*
**
XX
“Et puis tu fermes la porte à clé… fais gaffe ! Ici, c’est le Bronx”, lui a dit le vieux en allumant la lumière du couloir.
*
**
XXI
Depuis qu’il était jeune, il aimait se regarder dans les glaces, s’apercevoir dans le reflet des vitrines, de la lame des couteaux moins pour s’admirer que pour vérifier qu’il était encore là, qu’il n’était pas devenu un autre.
*
**
XXII
Elle était blonde, elle était jolie, elle s’appelait Marie ; lorsque dans le courant d’une conversation elle laissait entendre qu’elle était arabe, personne ne voulait le croire, tout le monde pensait qu’elle plaisantait.
*
**
XXIII
* Franchement, “leur mère endormie” n’aurait pas été plus mal.
J’avais juste eu le temps de faire remarquer que, cette fois, il ne s’agissait pas de boxe (ou très peu), que le titre était une référence à La Ronde d’Arthur Schnitzler (Reigen), qu’il était bâti sur le même principe et que le virus qui passait de l’un à l’autre n’était pas celui de la syphilis, mais son équivalent contemporain. Personne ne m’écoutait sans compter que le seul à me défendre était Philippe Nassif, aussi déterminé qu’un labrador sous Xanax.
08/11
La querelle des anciens et des modernes

Frédéric Beigbeder/Lena Mahfouf
06/11
La phrase de Vauvenargues : “Nous aimons quelquefois jusqu’aux louanges que nous ne croyons pas sincères”, s’applique parfaitement aux flagorneries d’Instagram, si ce n’est que leurs destinataires n’ont pas l’air de douter de leur sincérité.
05/11
Ruse d’Eric Naulleau, première sortie prévue : 1er avril, remise ; deuxième sortie : 2 novembre… on peut pas dire qu’il soit chounard, le type !

Clémentine Mélédois se déchaîne
03/11

Arrêtez de chouiner parce que les papeteries sont fermées

Allez-vous faire sucer la bite !

“J’oscille entre des positions contradictoires,
entre l’optimisme et le désespoir.”
Charlotte Casiraghi (Madame Figaro)
02/11

Pars jamais à la guerre avec celui qui veut voir les flèches !
Avant la proclamation des résultats

Les membresses du prix Femina se sont bien pomponnées
“J’ai conçu le livre de manière à ce que l’on puisse le lire comme une succession de nouvelles qui se tressent autour du même thème”, Hervé Le Tellier in Le Monde des livres, à propos de L’anomalie (Gallimard, 2020). Ring (Grasset, 2004) est basé sur le même principe, personne ne s’en est rendu compte (et je ne m’en suis pas vanté… j’aurais, peut-être, dû ou alors, je n’en ai pas eu l’occasion).

Moi aussi, je suis de permaNNence
“Emma, restauratrice d’œuvres d’art, rencontre Augustin. Sous le charme, ils se revoient, mais leur élan est interrompu par le confinement. Lui est en Bretagne, elle est restée à Paris. Ils ne pourront plus s’étreindre […] Sensible et lumineux.” L’Etreinte de Flavie Flament (Jean-Claude Lattès).
31/10

cf le 07/03
Invitez-moi Benoît

Remettre une lettre ouverte “masqués” et en respectant les “gestes barrière”,
c’est bien la moindre des choses lorsque l’on veut ouvrir les portes des librairies
Le commerce merde, la littérature se démerde, on n’a jamais aussi bien compris qu’il s’agissait de deux choses différentes.
30/10

En français
ORDRE NOUVEAU
Expliquez et commentez l’expression : “Fermé jusqu’à nouvel ordre”. Vous insisterez sur la signification du mot “ordre” et préciserez ce qu’il faut entendre par “nouveau”.
La correction des copies sera assurée par un jury prestigieux : Adèle Enthoven, Raphaël Van Reeth, André Onfray et Michel Comte-Sponville, présidé par Charlotte Casiraghi.
Les résultats seront proclamés sur les réseaux sociaux dans les semaines à venir.

Débouchez une quille
(“Sauvé de la citerne”, Mas Coutelou, Vin de France, 2019)
et allumez une clope
29/10

Respectons les gestes-barrière

Pile poil !
28/10
Je ne l’interdis à personne (de quel droit ?), mais je m’ouvrirais les veines plutôt que d’utiliser un emoji.
27/10
Myrtho

ne parlons pas de la fiction.
Mangez-moi d’Agnès Desarthe (L’Olivier, 2006), c’est l’ouverture du resto d’Amélie Poulain (“nos tapas sont ravissantes”), épouse Oui-Oui (“la salade géante est vraiment géante”) racontée par Katherine Pancol. D’ordinaire, Agnès Desarthe est “auteur-jeunesse”, je suis donc, peut-être, un peu âgé pour apprécier sa production serait-elle, soi-disant, destinée aux adultes… je la garde pour l’EHPAD.
Aldo Naouri déplore de voir le patriarcat annihilé par l’installation d’un matriarcat dégoulinant d’amour, je déplore pour ma part la littérature dégoulinante de sa fille.
26/10
“Je ne sais trop quoi te raconter sinon qu’on s’emmerde bien le dimanche à Angoulême”, Boris Vian.

Demander à un journaliste de lire le livre dont il dev(r)ait être question lors d’une interview
peut entraîner des réactions étranges, mais très compréhensibles… c’est vrai, pourquoi ?
pourquoi un journaliste lirait-il UN livre ? et pourquoi, d’ailleurs, un écrivain l’écrirait-il ?
Bizarre… vous avez dit bizarre ?

STRAND a perdu 70% de son chiffre d’affaires,
mais en France la librairie serait en plein BOUM
25/10
FOREVER YOUNG

Laure Adler dit qu’elle s’est remise à la boxe,
le mois prochain, “Tante Sophie est en ville”.
24/10
A la suite d’un échange avec Jacques Drillon, je me suis rendu compte qu’en plus de mes pseudonymes connus (cf le 04/08, rubrique Permanence Panchounette), j’avais également utilisé ceux-là.
Ernest Borde
Louis Dardères
Amélie Foraubert
Nathanaël Labrador
François Maltête
Marianne O’Dor
Maxime Sigaud
Les libraires qui aiment les livres qu’ils n’ont pas lus.
Vieux, vous allez moins vite, mais vous réagissez plus rapidement, les plans pourris, par exemple, vous les reniflez à vingt lieues… ça vous fait gagner le temps que vous n’avez plus.
WITZ

“Vite, c’est bien, juste, c’est mieux”, Wyatt Earp
18/10
Première rencontre avec un éditeur : “Le titre… franchement, vous y tenez ?”
Ciao !

Pourtant, je lui ai demandé poliment !
“Nous sommes à Paris, à la fin des années cinquante. Saffie, l’énigmatique et belle Allemande aux yeux vert d’eau, devient l’épouse du grand flûtiste Raphaël Lepage, profondément épris dès le premier regard”, rarement un quatrième de couverture aura fait le tour du contenu d’un livre avec un tel brio (Nancy Huston, L’empreinte de l’ange, Actes Sud, 1998), 328 pages que l’on peut donc sauter.

Il y en a, au moins, ils ont la vue
17/10
Les femmes préfèrent les monstres de Delphine Vallette (Melville/Editions Léo Scheer, 2008). C’est frais, c’est léger, c’est primesautier, ça se passe entre le Select et le rayon lingerie du Bon Marché (string léopard & soutif’ fuschia), les personnages (des bonniches et des connards) sont attachants au possible, l’intrigue est palpitante (sucè-je ? ou ne sucè-je pas ?), le dilemme haletant (ces nichons, je me les fais gonfler… oui ou merde ?), avec le gynécologue, on se régale, les dialogues sont vifs et enjoués.
Je ne lui ai dit que bien plus tard qu’on ne prenait jamais une femme par derrière la première fois.
– Je n’ai pas fait ça.
– A peine allongée sur le lit, tu m’as demandé de me retourner.
– C’est différent, je ne t’ai pas prise tout de suite par le…
– Heureusement ! Ça ne se fait pas !
– Pourquoi ?
– On ne demande pas à une fille de se retourner…
– Je ne t’ai rien demandé.
– C’est pire.
– Tu m’en veux ?
– Non, j’ai adoré.
– Je voulais voir ton cul.
– Honteux.
– J’adore ton cul.
– Tu ne le trouves pas gros ?
– Je croyais qu’on n’en parlait plus ?
– Je suis tellement contente que tu aimes mon cul.

Delphine, deux qui la tiennent, trois qui l’…
Renseignement pris, Delphine Valette a été la compagne de Frédéric Beigbeder dont elle a eu un enfant. Je me disais aussi…
14/10
Palmiers solitaires de Ramòn Eder chez Cactus inébranlable éditions est un excellent recueil d’aphorismes (dont beaucoup sur l’aphorisme, cf ci-dessous), excellemment traduit par Philippe Billé (comme d’habitude).
Le bon a est celui qui en dit plus qu’il n’y paraît, pas celui qui paraît dire plus qu’il ne dit.
Un recueil d’a est une sorte de journal, non de ce que l’on fait, mais de ce que l’on pense.
Celui qui veut définir l’a échoue toujours, telle est la force de l’a.
L’a à la guimauve est mollet, sucré, et manque de substance, c’est-à-dire que ce n’est pas un a.
Si on ne me demande pas ce qu’est un a, je le sais, si on me le demande, je ne le sais pas.
L’a est une arme chargée d’intelligence.
L’a doit comporter au moins deux mots, et il est bon qu’il n’en comporte pas beaucoup plus.
Un a est une cage d’où s’échappe un oiseau.
L’a a toujours quelque chose d’un graffiti.
Un a écrit à la main ne dit pas la même chose que le même a en caractères d’imprimerie.
Toutes les bonnes phrases ne sont pas des a, l’a doit avoir quelque chose d’autonome et de déconcertant.
Les auteurs d’a qui ne se contredisent pas sont comme des disques rayés.
L’éthique de l’a consiste à ne pas dire d’idioties.
De certains auteurs, on cite beaucoup certains a, mais pour les contredire, ce qui est une sorte de succès.
Le meilleur a peut finir imprimé sur le sachet de sucre qu’on te donne pour le café dans un bar au bord de la route.
Pas mieux.
J’ajouterai pour ma part : La supériorité de l’a sur le roman et le récit : pas d’intrigue
13/10
A bisto de nas

le Goncourt approche
Je me demande pourquoi les propos d’Alice Coffin indignent tant… elle fait comme tout le monde, elle lit ce qui se publie ! Pour pimenter un peu la sauce, qui en manque un tantinet, je rappellerai les propos de Dorothy Parker cités en ouverture de Ring (Grasset, 2004), “le meilleur roman jamais écrit sur les années 80”, dédié “Aux Modern Lovers, aux femâles et à Stéphanie de Monaco” : “S’il te plaît, Dieu, ne me laisse pas écrire comme une femme”. Pour atténuer l’effet désastreux de l’épice, je précise à l’usage des indigné(e)s équipé(e)s de tendres œsophages, d’une trachée-artère délicate et d’Alice Coffin par la même occasion, que la phrase de Dorothy Parker ne signifie pas qu’elle veut écrire comme un homme.
Le sceptique n’a aucun doute sur ce qu’il croit savoir.
Jacques Derrida s’appelait Jackie Derrida.
Ça change pas tout, mais presque tout… c’est la différance
Tous aux abris

Yann Moix revient !

PAN !
12/10

Clarice Lispector/Cécile Guilbert
Il y a quelque chose, non ?
11/10
Trouvé ça en relisant “Au jour le jour” (troisième trimestre 2010 de mon site). Ce faisant, je me suis rendu compte qu’une bonne partie des enrichissements de ces rubriques avait sauté (dommage ! mais c’est la loi du genre) ; si un jour je m’emmerde, je restaurerai ce dont je me souviens (sûrement pas tout).
Pour le Goncourt,
c’est toujours la même rengaine,

y en a un qui part trop tôt
On remarquera l’actualité du propos ; à croire que l’actualité n’est jamais, vraiment, d’actualité.
Il y a encore là-dedans des trucs qui me font toujours (sou)rire, les propos du 30 janvier 2010 de Jacques Attali sur la pandémie de l’époque par exemple et d’autres plus sérieuses (l’affaire Polanski entre autres) qui me paraissent avoir été dits trop tôt.
10/10
D’ores et déjà

Les auteurs de la “petite” rentrée sont aux ordres du starter
09/10
J’avais cru découvrir un Raymond Guérin palois : Celou Arasco, je me suis procuré La Côte des malfaisants (Julliard, 1948), Prix Félix Fénéon, 1950 ; manque de pot, c’est illisible.
Plus question de panthéoniser Verlaine et Rimbaud, on parle désormais de Gisèle Halimi dont Grasset vient d’éditer une suite d’entretiens avec Annick Cojean (Une farouche liberté) qui caracole en tête des ventes.
Demain, pour changer, on parlera d’Annie Cordy et de Luis Mariano.
08/10

07/10
Les boomers du sexe faible font leur réapparition sur le devant de la scène qu’elles ne veulent pas quitter : Laure Adler fait l’éloge de la vieillesse (La Voyageuse de nuit, Grasset) ; Michèle Delaunay signe Le fabuleux destin des baby-boomers (Plon), “la génération au cœur de la révolution de la longévité”. Ça fait penser à la tournée Age tendre et tête de bois, au retour de Julie Pietri (qui n’est jamais partie), à des trucs un peu piteux, un peu tristes.
Va falloir les abattre par surprise !

PAN !
“Je fais donc partie, bien qu’un brin singulier, de la génération qui n’a connu que des succès alors qu’en réalité elle a tout foiré.
La génération qui sait tout, la génération qui parle tout le temps, la génération qui a toujours raison,
la génération qui ne lâchera pas le manche, la génération sans frontières, la génération qui a libéré le Capital de tous ses complexes,
la génération qui encombre les étals des libraires avec ses soucis de prostate
et dont la disparition sera une bénédiction pour la terre qui l’a vue naître et les temps à venir.”
Pièces jointes (Grasset… je ne sais quand, peut-être à la Saint Glinglin)

Au Cap-Ferret, on ne plaisantait pas non plus

A se demander s’il ne faut pas se demander…
Yoga, Pilates & Djian,
on est gâtés chez les chouches biarrots…


La qualité, y a que ça de vrai !
A Pau, Carreau des Halles, le festival du polar bat son plein

Le décor est planté

La foule se presse

Le Goncourt (2019) est débordé
En plus, il pleuvait, j’espère qu’ils ont baisé…
03/10
Lorsque le cerf a consenti à la fermer, j’ai lu Les naufragés de Patrick Declerck (Terre humaine), un livre bien étrange et, de temps à autre, pour me reposer les méninges, La jambe gauche de Joe Strummer de Caryl Ferey (Série noire, Gallimard), un authentique festival ! Pas d’intrigue, invraisemblances sur invraisemblances, clins d’œil à l’usage du public se croyant cultivé (Gilles Deleuze ! Yves Pagès !), démagogie crétine (le con ressemble à Michel Sardou), mais, pour l’essentiel, alignement impeccable des phantasmes ordinaires de l’éducation spécialisée, sans compter les figures de style de haute volée dont une assez originale : le rejet en fin de phrase d’un adjectif égaré : « Le sang affluait contre ses tempes, il crachait de la buée par kilos, fourbu ».
Tout est sordide, gluant, la bruine pue, les cochons hurlent de terreur, les portes sont vermoulues, le gaz est nauséabond, ça saigne à flots, ça vomit de même, la métisse a une idée derrière la tête, les flocons voltigent comme des ballons de fête foraine, la morphine a sale goût, ça tue, ça massacre, ça ventile, ça disperse façon puzzle, ça borborygme, le raisiné bouillonne, les éclats d’os rebondissent du sol au plafond comme la neige dans les boules-souvenir, mais à la fin, la drôlesse (une Zazie pénétrée) murmure : « Je t’aime Papa ! » et le héros, Mc Cash (bonobo ?) qui louche de son œil mort (il est borgne) lui répond : « Moi aussi ! »…
Tout ça pour ça !
Parution de J’irais nager dans plus de rivières de Philippe Labro (Gallimard)… franchement, s’il pouvait se noyer dans la première, je n’y verrai(s) pas d’inconvénient.
Qui plus est*,

je ne sais pas pourquoi,
mais quelque chose me gêne…
sans doute l’ambiguïté irrésolue
du futur et du conditionnel.

* Il est vrai que, question titre foireux,
Labro n’en est pas à son coup d’essai.
02/10
« On entre dans les morts comme dans un moulin. »
Jean-Paul Sartre
L’affaire « Arthur et Paul au Panthéon » a semblé agiter l’inintelligentsia des alentours du Flore une quinzaine de jours, la mayonnaise a pris brusquement avant que le soufflé ne s’essouffle ; hormis les excellents arguments des uns et des autres (« pédés ! », « connards ! »), un aspect a, semble-t-il, été ignoré, le plus bête : le commerce. Prévoir le présent n’est pas toujours à la portée des voyants ni, d’ailleurs, de leurs Visiteurs-Représentants-Placiers, une pythie prognathe descendue des régions où l’écoute du brame tient éveillé est plus à même de l’envisager calmement.
Curieusement, la pétition pro-Panthéon n’a pas été initiée par Jean-Luc Barré et Frédéric Martel, mais par l’attachée de presse des éditions Robert Laffont (Marie-Laure Defretin… que j’embrasse par la même occasion), il ne faut sûrement y voir qu’une curieuse coïncidence, mais les éditions Bouquins, dirigées par Jean-Luc Barré, ont publié récemment la biographie d’Arthur Rimbaud par Jean-Jacques Lefèvre préfacée par… Frédéric Martel. Quoi de plus judicieux pour doper des ventes, que l’on devine considérables, qu’une bonne petite polémique… c’est tordu, mais Jean-Luc Barré n’est-il pas l’auteur de Pervers (Grasset) ?
Panthéonade

Touche pas à mon lobby !
23/09
Au Panthéon, je verrais plutôt Jean Genet, ça coûterait deux fois moins cher, ça servirait la même « cause » et ce serait plus drôle.

Entre ici Jean Genet !

Et Luis Mariano, bordel !
Et Luis Mariano ?
Le 27 mars 2020, le visionnaire myope a proféré, face à son fan-club extasié, d’effroyables malédictions qui semblent se réaliser.
Désormais, on se couche ou on se narre.
Ce qui serait amusant, c’est que les confinés veuillent le rester.
Il faudra, tout de même, qu’un jour, quelqu’un (de préférence, pas moi) debout sur un tabouret de cuisine s’applique à expliquer aux foules accourues en nombre, que le roman noir (les lasagnes du réel), c’est de la merde et que leurs auteurs (dont la caravane perpétuelle va bientôt stationner en Béarn) nous cassent les couilles !
Et les dépressifs chroniques pour profs constipé(e)s, alors ? Aux chiottes avec !
Surgie – soudain – des méandres du net

Plateau d’Apostrophes*, 1984
*apparemment, je sentais bien que ça allait merder
ou alors, j’avais pas très bien dormi la veille.

En tous les cas, il fait ce qu’il peut…
22/09
« Feu sur les ours savants de la social-démocratie ! »

Pan !
« Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement des sens. »

Rimbaud et Verlaine au Panthéon, c’est OK pourvu qu’ils se pacsent
[…] cette créature nous est infiniment supérieure, Sophie Fontanel à propos du cerf !
Sans compter…

qu’il brame mieux que la bibiche.
Je te tiens, je te tiens…

je te tiens par la bibichette
21/09
Prix littéraires

Les pronostics vont bon train
20.09

Finalement, ce ne sera pas :
un peu de sushi/un peu de Shoah,
mais : un peu de mytho/un peu de MeToo

Zola Lafon passe à la question
19/09
Henry Bauchau, Journal d’Antigone (1989-1997), Actes Sud (1999), 525 pages, 25 euros.
Morceaux choisis : « La crise du Golfe se poursuit, je pense aux malheureux soldats dans le sable et la chaleur » ;
« Ce soir, j’apprends que Rodolphe a obtenu son bac avec mention. Joie très vive. »
Indispensable.
Genre genre

A force de déconner, voilà le résultat !
18/09
Le 27 juin 2014, le Prophète diesel est monté sur la colline et il a dit au peuple qui ne l’écoutait pas :
La rentrée littéraire, c’est torché ! Domaine français : Emmanuel Carrère « A un moment de ma vie, j’ai été chrétien. Cela a duré trois ans, c’est passé »…
Emmanuel Carrère a donc été chrétien plus longtemps qu’il n’a été écrivain) ; domaine étranger : James Salter (Putain, un jour, j’aimerais bien voir l’attachée press de l’Olivier ! Ce doit être un sacré canon).
Les autres peuvent aller se coucher.

ma prof de français, elle dis que s’était pas vrai mdr…
Grand moment de télévision, François Busnel demande à Emmanuel Carrère (qui ressemble de plus en plus à une sculpture de Messerschmidt) : « C’est vous la chèvre ? »Même émission : Pascal « Chaussée aux moines » Quignard imperturbable dans son rôle de quignon de Nobel enfilant banalités sur truismes avec l’air pénétré de Grand Corps Malade et Barbara Cassin dont le charme indéniable (quel dentiste ! mais quel orthodontiste formidable !) explique qu’une recalée à de multiples reprises à l’agrégation de philosophie ait pu réussir une carrière institutionnelle aussi accomplie.Suite à un article sur Cesare Battisti (toujours soutenu par les Quadruppani, Quintane, Raynal, Vargas & Cie), j’ai posté sur le site de Bibliobs : « Après les idiots utiles, les couillons qui ne le sont pas ». Bizarrement le « modérateur (c’est qui ?) ne l’a pas posté alors qu’il a laissé passer des textes beaucoup plus agressifs… c’est bizarre.
16/09

Marilyn réfléchit avant de foutre le feu à la meule
(moi aussi)
15/09
Bouche cousue de Mazarine Pingeot (Julliard, 2005) n’a pas grand intérêt, mais il m’a amusé de lire page 136 de l’édition de poche : « Je me souviens de ce jour de juillet, dans l’amphithéâtre de la Sorbonne. Nous écoutions les résultats de l’agrégation. Maman était là, Agnès, ma tante, Ali, Matthieu, mes amis qui avaient aussi passé le concours, Anne et Sophie. Quand au dix-huitième nommé, j’ai entendu mon prénom, j’ai fermé les yeux de soulagement, de bonheur et de détresse. » J’y étais aussi, le rang derrière, mais je n’ai pas entendu le prénom de mon fils Charles. Je me souviens en revanche avoir demandé : « Ça vous étonne ? » à l’un des normaliens qui se réjouissait qu’ils soient TOUS reçu, et ne pas avoir écouté sa réponse. Bi-admissible, mon fils n’est même plus prof.
Quelques années plus tard, j’ai revu Mazarine Pingeot pour la remise du Prix de Flore (à une autre que moi) et lors d’une émission télévisée (Ça balance un peu à Paris, je crois me souvenir), elle avait beaucoup aimé Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer, pas très adroitement, peut-être, elle a déclaré que ma prose « sentait la bouse ». Guère surprenant que le succès ait été au rendez-vous.

Epuisé
14/09

« Un seul souhait : que l’on nous épargne une production romanesque et essayistetrop obsessionnellement centrée sur le coronavirus », Olivier Nora, Paris Match le 7 avril 2020
Léa Garabœuf, élève en section ES au lycée Jean-Monnet de Cognac, a obtenu la moyenne remarquable de 20,06 sur 20 au baccalauréat.
Elle lit « beaucoup trop selon ses parents », ils disent qu’elle « les ruine en livres ».
« Son dernier coup de cœur ? Michel Bussi. »
Et bien voilà !

Au début, c’est le Bronx, à la fin, un peu l’aïoli,
mais au milieu, les plus belles pages que j’aie lues sur la mort de la mère
13/09

Regardé La Grande Librairie du début à la fin (c’est la première fois) pour soutenir Eric Laurrent qui a corrigé mes livres chez Fayard. Seul avec son imparfait du subjonctif et sa Nana Nicole Smith face à trois femmes plus ou moins violentées, menées par Zola Lafon, que voulez-vous qu’il lui arrivât ? Qu’il perdît.

12/09
Festival free style de Mathieu Lindon à propos de Distance d’Ivan Vladislavic in Libération (29-30/08). D’entrée, lorsqu’il évoque Ali, on sent le type à l’aise dans son short : il évoque tout d’abord le « Match dans la jungle au Zaïre contre le britannique Joe Bugner » (il veut sans doute parler de The Rumble in the Jungle contre George Foreman) ; sa parfaite maîtrise de l’épingle l’autorise ensuite à accélérer dans la ligne droite : « […] on lui montre les gants sur une table : des gants rouges s’exclame Ali. Mais on ne verra pas le sang. Les gants devraient être blancs. »
Bien qu’étant un spécialiste des dires d’Ali bien moins avisé que Judith Perrignon ne l’est (d’après Sandrine Treiner, elle même érudite en la matière), je suppose que le fils de Jérôme Lindon (abonné de son vivant aux fauteuils de ring de la salle Wagram) fait allusion à une « brève de ring » rapportée in Comptés debout (L’arbre vengeur, page 73) :
Pour son deuxième affrontement avec Joe Bugner, le 1er juillet à Kuala Lumpur (victoire aux points en 15 rounds), Muhammad Ali a patiemment écouté un officiel énoncer la longue liste des règles encadrant le combat, mais lorsque le délégué a précisé que les gants seraient consignés dans une prison jusqu’au jour de la rencontre, Ali lui a coupé la parole.- Attendez ! attendez ! vous mettez mes gants en prison, mais c’est affreux, ce n’est pas juste… ils n’ont encore rien fait !
En dehors de ça, le cousin germain de Vincent Lindon ne dit pas grand-chose de Distance ni surtout de son épouvantable traduction, ce quime semble plus gênant que sa parfaite ignorance du noble art, somme toute habituelle dans nos contrées.
11/09
Pascal Quignard… L’homme aux trois lettres. Je veux bien le croire, mais lesquelles ?
On s’est tapé les parents, on va se taper la marmaille. Comme le résume à la perfection Juliette Adam (fille de) : » Je ne réalise pas vraiment […] Tout se mélange dans ma tête ! », on la comprend ; encore heureux, Marius Jauffret (fils de), alcoolique précoce, confie : « Je suis dans un état d’esprit très positif ». Moi qui, pourtant, suis alcoolique de type sénile, pareil !
Gaffe les croulants !

On va vous faire danser la lambada !
Pour Isabelle Giordano, un consensus allant de La Croix à l’Humanité est garant de la valeur d’un livre et du talent de son auteur… pas con !
03/09
Emmanuel Carrère/Pascal Quignard/les nouilles sont (trop) cuites.

02/09
La règle du Je

Il faut éviter l’entre-soi, mais il faut bien reconnaître
que c’est là qu’on est le mieux
Marc Lambron (auteur Grasset) au sujet de Ce qui plaisait à Blanche (Grasset) de Jean Paul Enthoven (éditeur chez Grasset jusqu’il y a peu) : « un très beau livre estampé comme une dague blanche sur un taffetas sanglant » in Le Point (où Jean-Paul Enthoven écrivait régulièrement jusqu’il y a peu). Cette image fulgurante éblouit par sa clarté, tout le monde comprend à quoi peut ressembler un livre « estampé comme une dague blanche sur un taffetas sanglant », sans perdre de vue qu’elle est un peu l’équivalent du vélo électrique offert par ses collègues de bureau comme cadeau de départ au néo-retraité.
Pour le reste : Enthoven/Bruni/Lévy/Sarkozy/Enthoven & Compagnie, cf Voici.
01/09

Même esthétique, même urgence, même sincérité
Il y eut « Les peintres témoins de leur temps », il semblerait qu’aujourd’hui nous ayons droit aux écrivains témoins de leur temps !
Une expo (une rentrée) annuelle, un thème annuel : les sushis, la Shoah, les gilets jaunes, Saint-Germain-des-Prés, le Sida, la France périphérique, le Coronavirus…
Reste à distinguer aujourd’hui l’équivalent des Carzou, Brayer, Fougeron, Lorjou, Fontanarosa d’hier

On commence par Fougeron
(un indice, ça se passe en Lorraine)
N’empêche, je suis une sorte de prophète (de faible envergure)… voir l’image ci-dessous postée le 05/10/2019.
2020 est dans les tuyaux

Les « représ » font la connaissance de
la révélation de l’année prochaine
31/08

Ça m’a l’air drôlement bien !
Pour illustrer le propos :

une installation parisienne à la fois
brillante et « possiblement » générationnelle
29/08
Pourquoi les critiques littéraires ne parlent jamais de Marie-Claire Dewarrat ? Réponse : parce que ce sont des gougnafiers.
La vie sexuelle des sœurs siamoises d’Irvine Welsh (Au diable vauvert, 2017) est l’exemple même du bon livre massacré par l’éditeur, le nombre de fautes est tellement invraisemblable qu’à la fin cela en devient gênant… on ne s’intéresse plus au texte, mais à ce qui le pollue. A part ça, j’ai, surtout, été frappé par la ressemblance de l’héroïne de Welsh avec celle de Swoosh de Lloyd Hefner (TohuBohu).

Bibliothèque d’altitude
Mon éditrice m’a laissé un message téléphonique, elle s’excuse de ne pas s’être manifestée plus tôt à propos d’un texte (datant de 2018) qu’elle trouve « beau » ; après 16 (seize) mois de silence, je trouve qu’elle fait preuve d’une certaine délicatesse, étant moi-même d’une politesse exquise, je lui répondrai dans seize (16 mois).
28/08
Le règne du vivant d’Alice Ferney (Actes Sud, 2016), ode grotesque au « Capitaine » Watson (Sea Sheperd) ; pour avoir une idée du personnage, lire ce qu’en dit Charles d’Ambrosio in Orphelins (Albin-Michel). En profiter pour lire TOUT d’Ambrosio.Je me souviens de Ghada Amer me disant (l’inverse – évidemment – de ce qu’elle déclarait en public) : « Ici (à New York), j’ai presque tout bon, je suis une femme, je suis arabe et je suis étrangère, me manque juste d’être homosexuelle » ; Fatima Daas (comme Ddas) coche toutes les cases (sauf la moins importante, celle de la nationalité), je lui souhaite le même succès que clui que connaît Ghada (cela sans compter qu’elle a trouvé une forme).Entendu sur France Inter : « un livre réussi est un livre qui ne vous appartient plus », si, en prime, vous ne l’avez pas écrit, c’est un chef-d’œuvre.Olivier Mony dans Livres-Hebdo, toujours aussi pénétrant ! D’après lui, Cécile Guilbert (Juré du Prix Décembre, du Prix Saint-Simon, du Prix de la Critique, du Prix André Malraux, Prix Médicis essai (entre parenthèses pour Warhol Spirit, l’un des meilleurs livres parus en France sur Andy Warhol)) serait une « outsider des lettres et de la société », une « irrégulière du monde littéraire depuis 25 ans »… une « réfractaire » ! L’indépendance d’esprit, y a pas à chier, c’est quasiment inné. Nous y sommes si peu habitués que, lorsque nous en sommes l’objet, on n’arrive pas à croire ce qu’elle énonce.
11/08

On m’a rien demandé, mais ça tombe bien,
de la critique, j’en attends rien.
Je sais bien qu’aujourd’hui le rocambolesque devient une mesure de santé préventive, mais, côte littérature, le seul où je me permets, dorénavant, d’avancer une prudente opinion, Les garçons de l’été de Rebecca Lighieri (POL, 2017) franchissent le mur du son ! Abel & Caïn + chick litt’ + Biarritz + Stephen King + François Deguelt (« Il y a le ciel, le soleil et la mer ») + Carrie + le suspens en Lego + L’exorciste + Ronald McDonald + le surf + j’écris comme un cochon, mais je me prends pas pour une merde + (et surtout) la première page de Google en guise de doc’ = plus ou moins chef-d’œuvre… là, je dois avouer, je ne comprends pas bien, comme je ne comprends pas le reste non plus, je vais la fermer quelque temps et me réfugier en altitude.
Le Pain d’étoiles d’Alfred Camprozet (La Thébaïde) : « un récit qui sent la pierre sèche, la sarriette, la lavande, le feu de brandes, la poussière de blé et l’été déconfiné », Jérôme Garcin, mais aussi, pour être plus précis : le suint, l’after-shave, l’œil de perdrix, le fromage de bite, la bique, le bouc et la cage d’ascenseur. Commentaire bizarrement non validé sur le site de Bibliobs. J’aurais, peut-être, pas dû aller jusqu’au fromage de bite.
09/08

Bonne nouvelle !
Si j’avais lu Champion de Maria Pourchet (Gallimard) en premier, je n’aurais pas lu Toutes les femmes sauf une (Pauvert) et ça aurait été dommage. Encore une fois, un ado qui raconte… on rit de temps en temps, mais à des trouvailles d’adulte ; c’est là le hic, on choisit d’écrire comme un adulte (ça marche pas…) ou comme un enfant (ça gonfle !).
Distance (Ivan Vladislavic, Zoe), c’est sûrement bien, mais entièrement massacré par une traduction épouvantable de Georges Lory, c’est imbitable.
07/08
Tout le monde tourne autour du pot. On peut descendre le niveau jusqu’à l’illettrisme, privilégier la littérature jeunesse la plus crétine, faire appel à des jurys adolescents encadrés par des gens pas encore sortis des affres de la puberté, faire confiance à des prix décernés par des lycéens téléguidés par leurs organisateurs, s’extasier sur des mots d’enfants fleurant bon la couche fraîche « édités » par leurs parents, cela n’y changera rien, les jeunes gens ne lisent pas. Point barre.
05/08
Joie de Clara Magnani (Sabine Wespieser, 2017), tout à fait charmant. On s’en fout complètement !
De tous ces romans actuels, on pourrait dire qu’ils appartiennent au réalisme « tardif ».
« […] une prose souple et ondulée comme un ressac, qui évolue entre chien et loup », on voit bien, non ? (Grégoire Leménager, Bibliobs à propos de Mathieu Larnaudie, Blockhaus, Inculte), Leménager précise tout de même : « une prose à la Jean Rolin »… tout s’éclaire !
04/08
Il y en a qui confondent Anne Sinclair et Primo Lévi, moi je confonds bien Guillaume Musso et Jean-Christophe Rufin, Virginie Rinaldi et Karine Tuil… alors quoi !
Instagram me passionne autant que la lecture des lettres anonymes, on peut y deviner les histoires d’amour, les ruptures, les rapports de force, les renvois d’ascenseur, les jalousies, les services rendus, les flagorneries, les stratégies de séduction. C’est du roman en puissance, mais ce n’est pas moi qui l’écrirai.
Qu’as-tu fait de tes frères de Claude Arnaud (Le Livre de Poche) : on y aperçoit Titus d’En avant comme avant pointer son museau de musaraigne, manque de pot, le livre n’est pas toujours très bon, quelquefois même franchement mauvais.
03/08

Bavard et Ricochet
CosmoZ de Claro (Actes Sud), page 21 : « géniteur », même page : « génitrice ». Eliminé !
Et dire que je tiens le fil Twitter de Claro et son Clavier cannibale en grande estime ; j’essaierai encore (une troisième fois), sans pouvoir m’empêcher de nourrir une arrière-pensée sinistre : peut-être que, comme Philippe Muray, hier, Roland Barthes ou Susan Sontag, avant-hier, Claro n’est pas un écrivain, un critique, un diariste, oui, mais pas un écrivain, surtout pas du niveau de son ambition.
Ils ont tout et ça ne donne rien, c’est comme une malédiction.
J’entends comme une rumeur : « Et toi, vieux con ? »
– Peut-être, les amis du chœur… mais pas sûr !
De tout temps à jamais, l’écrivain français a chéri la « résidence secondaire » (François-Marie Banier en a même fait le titre de l’un de ses livres, Grasset, 1969), François Nourissier, Françoise Sagan ont illustré avec quelques succès la réussite petite-bourgeoise des années Pompidou passant par ces week-ends en Normandie et ces vacances du côté de Lacoste (Lubéron). Ce « savoir-vivre » à la française (décapotables/piscine/golden-retrievers/adultères feutrés/Craven A) s’est transformé, depuis que la plancha de la lumpen-petite-bourgeoisie voisine, toute en bermudas et tatouages, enfume l’atmosphère de la délicate odeur du merguez carbonisé, en bonnicherie illustrée de Spritz via Instagram.
A ce sujet, pour se moquer du voisin plouc/forcément plouc (plus proche de soi qu’on ne le pense, on croit se distinguer, on se confond), lire : Comment massacrer efficacement une maison de campagne en dix-huit leçons de… Renaud Camus (Privat, 2006), amusant, mais condescendant, condescendant, mais amusant.
Plieux

Savoir-vivre au dessus de ses moyens
ou
« Pour le prix d’un studio dans le Marais, je me suis payé un château dans le Gers. »
ou
« Avant, je me faisais pénétrer par des Arabes, maintenant, je crains qu’ils m’envahissent. »
Au revoir là-haut de Pierre Lemaître (Albin-Michel), Pierre Lemaître est très sympathique, je l’ai entendu longuement interviewé, il est loin d’être stupide… dans le genre prof sympa, Pennac sans le melon, en revanche, j’ai trouvé Au revoir là-haut illisible (abandonné aux alentours de la page 70). Entendons-nous bien sur ce que j’entends par « illisible » : le Goncourt 2013 est parfaitement lisible, il l’est même trop… de ce genre de textes, on a l’habitude de dire que c’est du « beau travail », certes, oui, c’est de l’artisanat made in Faubourg-Saint-Antoine, mais pas de l’art… ça « reproduit », on a lu ça cent fois en un peu moins bien, en un peu meilleur. Au revoir là-haut est absolument prévisible (y compris lorsqu’il ménage ses effets imprévisibles) comme ces films dont on connaît le plan d’après lorsque l’on n’a pas encore oublié le plan d’avant, comme les réponses automatiques des jeunes femmes d’un 0 800 (« Vous m’écoutez Monsieur, je vous explique »). Aucun enjeu, aucun intérêt, lire ça ou la même chose, à quoi bon ? pour tuer le temps ? on n’y arrivera pas.
02/08

Je finirai poète

Teresa Cremisi et Karina Hocine
échangent des trucs sur
« comment nettoyer un catalogue »
(sans se choper un truc)
01/08
« Tout le réel n’est pour moi qu’une fiction »… Alfred de Musset !
Le Seuil est à l’édition ce que la CFDT est au syndicalisme.
Assez surpris (mais pas tant que ça) de constater que les 6 cahiers manuscrits de L’hiver indien comportent très peu de ratures (presque aucune), alors que celui de La classe etles vertus est quasiment illisible tellement il en est surchargé.

Les Chloé, elles sont terribles !
Elles sont « post »…

Après le moment « Chloé », on n’ose pas imaginer le monde post-Chloé,
je crains que même des romanciers ne puissent en explorer les enjeux
ni saisir leurs ambivalences inflammables
30/07
Bardadrac (Le Seuil) de Gérard Genette et tous ceux qui ont suivi (Codicille, Apostille, Epilogue), c’est délicieux. Epilogue, un peu moins et même, quelquefois, barbant.
Quand j’écoute les écrivains présenter leurs livres, je me demande… je me demande…
J’ai appris qu’Hélène Grémillon était la femme de Julien Clerc. Ce n’est pas une excuse non plus.
29/07


Kathy Acker ou Constance Debré ?
A vous de choisir…
28/07
sublimatorium = entreprise de pompes funèbres.
J.M.G Le Clézio, profond comme une sole.
« Il marcha encore un peu dans le labyrinthe des rues empuanties, respirant avec bonheur, l’odeur de la mer qui montait de partout », Laurent Gaudé (Eldorado, Actes Sud). Qu’on le flanque à la baille !
Petit pays de Gaël Faye (Grasset) : le génocide raconté par un enfant, ça pourrait décupler l’horreur, ça la divise par mille. Encore une fois, c’est de la littérature jeunesse et les parents battent des menottes sur le canapé Ikea, comme les bambins à Guignol… la guerre, c’est pas bien, les génocides non plus, mais les mangues, les couchers de soleil, la splendeur de l’Afrique, tout de même ! Le mauvais goût dans la zone rouge (le calendrier des Postes), la bonne conscience à son acmé (l’Armée du salut).
J’ai relu Génie la folle d’Inès Cagnati, c’est là encore un enfant qui raconte, mais c’est une autre paire de Sergent-Major, mon capitaine !
Avec une vache noyée dans le puisard, elle écrabouille les millions de tutsis massacrés ; la littérature, c’est pas au poids de pathos.
Elle n’avait pas l’air commode Cagnati, elle n’avait pas l’air non plus de carburer qu’à la Contrex, un écrivain, c’est pas toujours loquace.
J’avais lu Génie la folle à la fin des années 70 (à l’époque, il pouvait m’arriver de lire des livres « racontés » par des enfants sans être agité de spasmes préalables) et trouvé ça formidable, je l’ai relu et, malgré quelques passages lyriques superflus, je n’ai pas été déçu. Un demi-siècle ou presque plus tard, c’est rare.
Quatre vers et l’éternité…

Ni les attraits des plus aimables Argentines
Ni les courses à cheval dans la pampa,
N’ont le pouvoir de distraire de son spleen
Le Consul général de France à la Plata !
Henry J.-H Levet
25/07
[…] qu’eussè-je autrement retenu d’une ville telle qu’Albi ? peut-être uniquement qu’elle est assez bourgeoisement médiocre » (Louis Calaferte).
Philip Roth est unanimement considéré comme un génie… peut-être, il n’empêche que j’ai lu Pastorale américaine, multi-récompensé, Pulitzer et Compagnie, et que c’est loin d’être un livre génial. L’intro est tellement longue et scolaire qu’elle doit en décourager plus d’un. Le pensum passé, ça accélère et ça devient plutôt intéressant (comme un feuilleton peut l’être) sauf quand ça s’embourbe dans les redites, les « morceaux de bravoure » convenus, la scène de cul obligatoire (pas mauvaise sinon très bandante) et les fréquents passages (sur la fabrication des gants comme sur le « jaïnisme ») dont on dirait qu’ils ont été écrit par un stagiaire étudiant chargé de la doc’ (pas très fiable d’ailleurs le gonze). Sur la fin, l’ennui repart avec les clous enfoncés dans le cercueil de l’Amérique d’avant, du temps où les Américains y croyaient, à grand coups de marteau-pilon. Connaissance du monde (je tire à la ligne) + c’était mieux avant (je radote) = roman moyen épate bac + 3.
Retenu tout de même une phrase à propos de la drôlesse qui fout la merde (elle n’est ni juive, ni chrétienne, alors, elle bégaye… ça c’est du Fre(u)d ou je n’ai pas lu Lestriomphesde la Psychanalyse de Pierre Daco chez Marabout dans les années 60 !)) dont la mise en pratique me semble plus que jamais d’actualité : « Au fond, l’erreur avait peut-être été de s’acharner à prendre au sérieux ce qui ne l’était nullement, peut-être qu’au lieu d’écouter si attentivement, si respectueusement, ses imprécations d’ignorante, il aurait dû se pencher sur la table et lui en mettre une bonne qui lui aurait cloué le bec. »
Ne pas oublier : bidonville = habitat informel. En parler à Patrick Bouchien.
24/07
Le Confident d’Hélène Grémillon : épouvantable !

« Quand je dis « je », c’est par modestie », Sainte-Beuve ;
« Il faut savoir apprécier ce que l’on n’aime pas », Gabriel Fauré à Camille Saint-Saëns ;
« Je ne vous demande pas d’aimer ce que j’écris, je vous demande de me lire », Frédéric Roux himself.
Toutes les structures où l’on se tutoie d’emblée se révèlent, à plus ou moins brève échéance, être de type fasciste.
17/07
Pierre Lafargue, né en 1967 à Bordeaux : « Au royaume des lettres, on dirait volontiers que Pierre Lafargue est le secret le mieux gardé de ces dernières années », Nils C. Ahl (Le Monde des livres).Frédéric Roux, né en 1947 à Bordeaux : « Aux yeux de ces aficionados, Frédéric Roux est l’écrivain le plus sous-estimé de sa génération », David Vincent (L’Arbre vengeur).Je ne vois à cette étrange conjonction, hormis la discrétion et la modestie des intéressés, que le souci qu’ont les instances régionales de les protéger de la meute et du succès.Que leur infinie délicatesse soit bénie.
15/07

Chez Folio, y a pas à chier
y a des balèzes !
14/07
Depuis quelque temps, la guérite en béton qui abrite les interminables colloques du troisième âge sur la place d’Azet (1172 mètres d’altitude, 148 habitants) sert, également, de boîte à livres. J’y ai récemment trouvé L’Excuse de Judith Wolkenstein (P.O.L), ce qui m’a surpris (un rien m’étonne). J’avais depuis quelques jours commencé Comme des hommes de Louis Sanders (Rivages) et, hormis la médiocrité des deux livres, j’ai été surpris par leur similitude. Dans deux registres très différents, l’un « populaire », l’autre « savant », au lieu de montrer, il s’agit, pour l’essentiel, de démontrer ; ce dont le lecteur se fout puisqu’il devine l’intention des auteurs dès les premiers indices posés. Le polar est, bien sûr, plus sympathique, il est sans prétention (je n’ai tout de même pas réussi à le finir, ce qui, pour un polar, est rédhibitoire), l’autre l’est suffisamment pour que, je le suppose, on ait parlé à son sujet de construction labyrinthique (tu les as vues mes « correspondances » et mon « récit dans le récit », tu l’as vu, hein, tu l’as vu ?), mais l’un comme l’autre, indigence de la langue mise à part, souffrent d’une construction (je commence par la fin et je remonte) qui se croit adroite alors qu’elle est cousue de fil blanc et le fil gros comme un câble.

Faites comme Hemingway, les mecs : mettez les gaz !

Mais faites comme les filles : montrez pas tout !
13/07
La ligne de courtoisie de Nicolas Fargues (P.O.L) est écrit d’un seul ton, celui d’un humour tongue on the cheek, le problème c’est que la drôlerie qui veut – perpétuellement – être drôle ne l’est jamais.
12/07

Pas moi…
11/07

Judith Perrignon enquête
10/07

La marge est mon foyer
Arnaud Labelle-Rojoux m’a fait parvenir ce texte à mon propos qui doit être publié in « Le Culte des bannis », à paraître (peut-être).
Copié/Collé de Frédéric Roux publié en 2005 par le mamco (Musée d’art moderne et contemporain de Genève), comme Ariane Aragon de Thévenon est un « roman-collage » néo pop. Il a été composé en 1978, avec pour titre Trompe l’œil, et refusé par un nombre impressionnant d’éditeurs, dont Roux communique avec un masochisme teinté d’ironie leur réponse en fin de volume. Parmi les lettres, en figure une plus longue que les autres, signée par Patrick Thévenon (dont Frédéric Roux assure qu’il ne connaissait pas Ariane Aragon en 1978). Elle ne manque pas de sel : « Trompe l’œil est tout a fait publiable. Vous êtes évidemment victime de la réputation d’“invendabilité” qui s’attache aux ouvrages de ce style et dont je porte, partiellement, la responsabilité puisque j’en ai, hélas, commis d’autres. »
François et Sylvie, les héros du livre, sont évidemment à peu près les mêmes que Jérôme et Sylvie des Choses (1965, sous-titrées une histoire des années soixante) de Pérec, dans un monde ressemblant encore davantage à son spectacle étalé dans les pages richement illustrées des magazines.
Roux situe son histoire juste à la fin de l’été 1968. La sociologie a entretemps fait tache d’huile. Certains critiques n’ont d’ailleurs voulu voir que cette dimension sociologique chez Pérec, comme s’il n’était pas d’abord question de littérature. Les références ici et là à Flaubert allaient pourtant dans ce sens, tout en visant, comme lui, à « faire de l’art impersonnel » ; comme lui à « s’absenter » de ses personnages. Le recours, dans un roman, ou dans toute forme d’art d’ailleurs, à des matériaux sociologiques, ne signifient pas, dieu merci, qu’il s’agit de sociologie, mais tout au plus d’une recherche de neutralité, ou d’objectivité. Illusoire ? Sans doute. Feinte ? Peut-être. L’auteur est forcément présent partout, même visible nulle part. Mais de fait, l’ascension médiatique de Pierre Bourdieu confirmera à la fin des années 1970 l’omniprésence de la sociologie pour penser l’époque avec quelques effets secondaires sur la création contemporaine. Roux en avait conscience qui envoya à Bourdieu son manuscrit Trompe l’œil, convaincu de la « proximité » de son propos avec La Distinction. Ce dernier ne lui répondit pas. Mépris ? Nul ne connait Frédéric Roux en 1978, que ce soit dans l’édition et dans les sphères intellectuelles proches de l’université. Qui est-il ? Un artiste, oui, un artiste assurément, mais paraissant masqué dans le « collectif » Présence Panchounette, lequel a déjà dix ans d’existence. Le manifeste du groupe rue dans les brancards : « Il y a entre vous et nous la différence qu’il y a entre le pétrole lampant et la queue du tigre qui se balance aux rétroviseurs. Pensez, nous bafouillerons. Écrivez, nous irons nous laver le cul. Parlez, nous bégaillerons. Peignez, nous lâcherons les chiens. » Sur ce ton, qui rappelait Dada, Présence Panchounette a développé dans l’art contemporain en pleine effusion mercantile, une sorte de terrorisme esthétique dont le Landerneau critique interloqué par la frénésie joyeuse avec laquelle était mis à mal le goût « cultivé » et par la confusion perturbante entretenue avec le kitsch annexé dans ses expressions les plus indigestes, n’a pu que reconnaître une force dialectique désarmante. Investissant tous les champs du décoratif (papier peint, mobilier, bibelots, moquette, poutres apparentes en polystyrène), Présence Panchounette s’attaquait aux soubassements idéologiques du goût (pas seulement bourgeois)
C’est, si j’ose dire, dans cette optique qu’il fallait lire Trompe l’œil (titre plus persifleur que Copié/Collé) ; comme une plongée, sans psychologisme superfétatoire, dans ce qui constitue le décor de la vie ordinaire de François et Sylvie ; tout, autour d’eux , étant devenu décor. Y compris la pensée.
Il n’est pas surprenant que le geste de Frédéric Roux (composer un livre, comme on fait une photo, ou on bricole une installation) n’ait pas été reçu par le monde des « lettres ». Car on peut bien proclamer naïvement avec Roger Caillois que le roman « n’a pas de loi », que « tout lui est permis », d’autres lois, à l’évidence supérieures, sont là pour rabattre durement le caquet des néo-romanciers : celles, en l’occurrence, de l’édition. Elles conjuguent quelques hautes et basses réalités que l’artiste, surtout s’il est d’un tempérament rebelle, ignore ou feint d’ignorer dans sa pratique : le public (ici le lecteur qui n’est jamais seul, toujours en nombre), le commerce, l’approbation de règles préétablies. Les éditeurs peuvent se croire omniscients, les lois cependant, on le sait, ne sont pas infaillibles. Les ratés existent. Les incompréhensions aussi (Beckett). Quant aux têtes de gondoles, fêtées à grands renforts de prix, leur gloire n’est pas assurée au-delà d’une saison.
Montrer patte blanche une fois ne suffit pas à la reconnaissance durable.
Le bannissement ? il peut n’être que provisoire.
En effet Frédéric Roux n’a pas adbiqué. Il est, désormais, un écrivain à part entière, après le sabordage de Présence Panchounette en 1990 (« L’histoire se rendra compte que nous étions, de loin, les meilleurs artistes de l’époque, les seuls qui avaient quelque chose à dire à son propos »). Ses livres sont remplis de lui-même, et de la boxe qu’il pratiqua. La blessure narcissique provoquée par l’échec de Trompe-l’œil est cautérisée, mais le succès d’Alias Ali, la biographie-portrait à facettes de Muhammad Ali qu’il signe en 2013 a certainement pour lui le goût d’une vengeance à froid. Car Alias Ali est une manière de « roman-collage », non plus élaboré à l’aide de ciseaux et de colle (les techniques ont évoluées), mais néanmoins copié/collé/monté à partir d’une collecte de témoignages sans indication de sources.
« Roman-collage » ?
Et pourquoi pas roman ? Fécondé de faits vrais, foisonnant de personnages poussés comme un troupeau d’oies selon un certain ordre narratif, nous suivons le héros recouvert par sa légende.
Doit-on parler de Cut-up ?
Pas le moins du monde. Il n’y a pas là de hasard ; l’ensemble est commandé par la logique d’un récit, contrôlé, les choix sont précis.
De détournements ?
Aucunement : comme dans toute enquête ce sont des éléments, des preuves, des indices, qui s’accumulent au fil des 640 pages.
D’appropriations alors ?
Certes. Il faut bien à l’artiste un matériau !
Et pendant ce temps-là à Saint Germain,

on attend la deuxième vague… tranquille !
09/07
« Après tout, demain est un autre jour » est la dernière phrase d’Autant en emporte le vent ; il semblerait que ce jour-là soit arrivé.
« J’ai écrit des livres pour être heureux », Jean-Christophe Rufin… Hippocrate, il s’en torche le toubib.
Le secret d’un succès garanti : un peu de sushi/un peu de Shoah.
26/06
Il y a ceux qui réclament, à fort bon escient, qu’Amazon paie ses impôts et ceux qui ignorent les revendications des pigistes de Technikart (Schnock a le même daron) réclamant, depuis des années, qu’on leur règle leurs piges. Ce sont, parfois, les mêmes, en général, ils lisent Technikart et Schnock.

A la relecture, ne veut strictement rien dire

Je dois avouer, en spécialiste de père mort, ne pas très bien voir l’angle queer de l’affaire…
En revanche, un petit prix du Livre Inter n’aurait pas été de refus.
Quoi que puisse en penser Philippe Lançon, en incipit*, Anne Pauly peut s’accrocher.
* A peine était-il mort que mon père a continué à nous emmerder.

25/06
Donc, si j’ai bien compris, la « crise » de l’édition et par là de la librairie proviendrait de la sur-production : il y a trop de livres de merde s’ajoutant aux livres de « littérature » ; la solution est pourtant simple : ne publier que des livres de merde.
24/06
Tous ces livres alignés sur leurs étagères comme des poules sur un perchoir.
19/06
Rien que pour ça,


ça vaut le coup !
18/06
Voici !
« Un éditeur vous exploite, mais il n’a pas le droit de vous apprécier. », Gustave Flaubert.
Voilà !
« En fait aucune précaution ne peut atténuer l’antagonisme naturel qui oppose le créateur et celui que Flaubert considère, à tort ou à raison, comme son exploiteur légitime et son juge incompétent. », Gérard Genette.

Rien à lire, on lit n’importe quoi ! A la montagne, chez les ours, je me suis donc tapé Rue des boutiques obscures (à Rome, le PCI avait son siège Via delle Botteghe oscure) de Patrick Moudiano, Goncourt 1978 contre La vie mode d’emploi de Georges Perec.
Je suis sincèrement désolé ou définitivement réfractaire aux charmes du Nobel, mais, sans affectation aucune, je trouve ça vraiment mauvais, vraiment très mauvais comparé à Simenon. C’est écrit comme un roman policier bas-de-gamme des années 50, la construction dramatique est faiblarde : l’enquête ou ce qui en tient lieu (le narrateur à la recherche de son identité qui travaillait dans un cabinet de détectives est… amnésique !) avance à saute-mouton, chaque « témoin » fait rebondir l’intrigue en remettant un nouvel indice au narrateur (souvent une boîte à biscuits à la Boltanski contenant des photos jaunies forcément jaunies, une coupure de journal cassante forcément cassante) ; les transitions sont maladroites ; les échos dissimulés (un parfum poivré, une chanson) disséminés à intervalles réguliers comme les cailloux du petit Poucet ou, plutôt, les bornes Michelin Nationale 7 ; les signes accumulés pour faire « époque » (les numéros de téléphone, le nom des rues, les apéritifs, le château Petrus accompagnant une galantine, Porfirio Rubirosa appelé à la rescousse) tiennent du vide-grenier ou de vieux numéros (jaunis et cassants) de Point de vue et images du monde. Tout cela sans compter la beauté kitsch des passés simples : « nous le contournâmes et nous nous y assîmes, « nous descendîmes quelques marches, nous nous baissâmes », « nous arrivâmes devant les anciennes écuries », « nous débouchâmes sur un hall dallé », « nous longeâmes un couloir », »il fallait que je m’habituasse à ce changement ». Moi je ne m’y habitue pas.

11/06
L’un des plaisirs du retour dans la plaine (exceptées les douches trop chaudes) : la lecture de plusieurs billets de Jacques Drillon à la suite.
En français, Kenzaburo Oe est traduit de l’anglais, traduit du japonais, je le suppose.C’est le téléphone arabeou alors Gallimard n’avait pas de traducteur du japonais sous la main.
Angers : « Ville sans mystère, sous le plus niais des ciels », Louis Guilloux
Amiens : « Cité scolaire au bord des champs de betteraves », Gérard Genette
Charleville : « Supérieurement idiote entre les petites villes de province ». Arthur Rimbaud
10/06
Article 1 de la loi dite El-Khomri : « Les droits et libertés des salariés sont subordonnés au bon fonctionnement de l’entreprise. »
Expliquez et commentez « subordonnés ».

Et sans auteurs, pas de libraires…

mais, au Divan, les affaires reprennent

chez Mollat aussi
09/06
« Toutes choses reprirent leur cours peu désirable, redevenant ce qu’elles étaient auparavant. »
Daniel Defoë (Journal de l’année de la peste)
« On est pas des pédés ! »

Les auteurs relèvent la tête



C’est curieux ce goût de l’oubli chez les fanatiques de la mémoire
Je n’aime pas du tout les livres que les gens croient que j’écris.
17/05
Démerdez-vous sans moi

Comme, visiblement, je ne suis pas un maillon essentiel
de la chaîne du livre, je (re)pars jouer à la cabane.
Cioran c’est le perpétuel déprimé donc le casse-couilles permanent, le suicidaire chronique qui ne se suicide jamais. Impressionne les quadragénaires dubitatifs de la prostate. Supportable à doses homéopathiques si l’on ne croit pas aux vertus de l’homéopathie.
16/05

Et c’est qui le pendu ?

Celui qui est pendu…
15/05
Covid free

L’écrivaine masquée attend son tour
14/05

Comme il est de gauche (c’est écrit)
il a offert un texte aux lecteurs … gratuitement !

Puisque les libraires sont les acteurs les plus fragiles, on les aide.
Les auteurs roulent en Jaguar (voir plus bas).
13/05
Pour me rendre sympathique, j’ai écrit hier à Sandrine Treiner (cf Correspondance).

12/05

L’émotion me submerge aussi
11/05
L’animation a repris
(c’est capital !)

Il y a la pensée unique, le prix unique et l’Unique et sa propriété de Max Stirner
Aucun libraire ne le vend puisque personne l’achèterait
(on peut le télécharger sur le site de l’Université du Québec)
10/05

Rien ne sera plus jamais comme avant !
En tous les cas, pour la première charrette, c’est bon, on a les noms.
09/05

La petite Amélie écrit à son Papa
08/05


Et malgré tout, il faut imaginer des écrivains
voulant me ressembler (enfin… « ayant voulu »).
07/05
Dans de semblables circonstances, mon père avait coutume de dire : « Quand on est con, c’est pour la vie. » Il n’avait pas tort.
06/05
Je ne regarde pas la télévision, je n’écoute plus la radio depuis le 16 mars et pourtant, je n’arrête pas d’entendre la complainte des « pauvres éditeurs » et celle des « pauvres libraires » (en gros, les « pauvres commerçants« ). De temps en temps, il y a bien un auteur qui grommelle, mais pas trop fort non plus (l’auteur est craintif, il sait que les collègues se bousculent au portillon et lui marcheront sur la gueule s’il fait bouchon). Ce seront pourtant les premiers à morfler : baisse des à-valoirs (leur suppression pure et simple finira bien par devenir la règle… « C’est plus clair comme ça, non ? on avance les frais, on prend le pognon des offices et on vous paiera ce qu’on vous doit deux ans après la publication »), baisse du pourcentage sur les ventes (d’ores et déjà, il est à peu près rentré dans les mœurs qu’ils débutent à 8% HT alors que 10% était l’usage). Tout ça, bien sûr, au nom de la résistance des Lumières à la barbarie…
– Nous sommes une maison prestigieuse, vous devriez vous réjouir à l’idée même d’être au catalogue !
– On fait comment nous pour s’empiffrer au déjeuner et pour payer les traites de la maison de campagne !
Les éditeurs trouveront toujours des veaux à publier, les libraires des limandes à fourguer (« Coup de cœur !)… les écrivains, ils sont profs, journalistes ou retraités, ils vont pas nous emmerder avec leur treizième mois non plus ! sans compter qu’ils animent des ateliers d’écriture pour se faire un peu de gratte.

Il se fait pas chier non plus le geignard !
05/05
Il ne faut pas confondre ni se réjouir : ce n’est pas la vie qui reprend, ce sont les commerces qui rouvrent.
Je serai soulagé lorsque le dernier « grand reporter » sera suspendu aux boyaux du dernier « éditorialiste ».
A ce que je subodore, c’est pas demain la veille !

04/05
Tous ces gens vautrés dans la compassion ignoble, le pathétique grotesque, la lâcheté, la sottise et les cacophonies de balcon, et puis, enfin, Houellebecq vint pour sauver ce qui reste à sauver de l’humanité.
Sucer, c’est bien

avaler, c’est mieux
02/05

« Un seul souhait : que l’on nous épargne une production romanesque et essayiste
trop obsessionnellement centrée sur le coronavirus », Olivier Nora, Paris Match le 7 avril 2020
29/04
Pour raison « professionnelle », j’ai relu Immédiatement de Dominique de Roux. Sa prose m’épatait lorsque j’avais un peu plus de 20 ans, un demi-siècle plus tard, elle ne m’épate plus beaucoup, je la trouve plus « épate-nigaud » que réellement épatante, mais je comprends mon admiration… l’arrogance de la jeunesse ! Celle de la vieillesse pourrait bien (me) faire écrire : « Dominique de Roux ? mais c’est de la littérature jeunesse ! »
Eric Naulleau devait sortir son premier roman (Ruse, Albin-Michel) le 1er avril. Décidément !
28/04

La sortie de crise s’amorce
27/04
19/12/2011
On a fait, en son temps, tout un pataquès très pétasse de Jacques Séguela: « Quine s’est pas offert une Rolex à cinquante ans a raté sa vie! » ; pas grand monde n’a relevé celle de Gérard Miller au mariage de Fabienne Servan-Schreiber (productrice) avec Henri Weber (fondateur de la LCR, sénateur socialiste) : « Qui n’est pas invité ce soir n’existe pas socialement ».
Des psychanalystes ou des publicistes, il faut choisir ceux que l’ont pend(ra) les premiers.

Pour l’enterrement, pareil ?
J’aime bien ces livres-là.
Gibert est fermé

Résultat : ça bouchonne chez le critique !
« Effectivement », la page 187/188 de Immédiatement (Dominique de Roux, Christian Bourgois, 1972) manque, elle aurait été arrachée à la demande de Roland Barthes.

Michel Onfray se demande par où il va attaquer le problème
26/04

Si j’ai bien compris les instructions, ce sont des algorithmes qui détermineront mes trajets et ma présence au monde.

Reste la poésie
25/04

C’est mon anniversaire… vivement les cadeaux !
Elle est sexy, Polony, mais elle parle beaucoup, non ?

La vraie littérature a tout son temps

Devait sortir le
1er avril 2020
Devrait sortir le
31 décembre 2099
(c’est vrai que le titre est prémonitoire)
22/04
Comme j’ai un peu de temps entre deux bouchées de boudin et deux gorgées de bière, je me replonge dans mes vieux dossiers, en ce moment, tout ce que j’ai pu écrire fin 60, début 70. C’est épouvantable ! Comme tous les jeunes gens, je me suis même essayé à la poésie… pas deux phrases à sauver si ce n’est « Dans chien, il y a niche, dans homme, HLM » qui, vingt ans plus tard, servira de titre à une pièce de Présence Panchounette. Je ne sais pas pourquoi je garde ça (j’en ai quand même foutu pas mal à la poubelle), sinon pour y jeter un coup d’œil de temps en temps et me demander pourquoi j’ai bien pu insister sinon par vanité (mal placée peut-être).
Dans le même mouvement (Profitons-en !) et comme je fais don de ma bibliothèque « art » à l’école des Beaux-arts de Pau, je trie les catalogues et les revues accumulés au cours des années 70 – 80 – 90. Ce faisant, je suis tombé sur de vieux numéros de l’Humidité (mais qui peut bien se souvenir de l’Humidité ?) dont le comité de rédaction était composé de Danièle Boone, Thierry Agullo, Georges Badin, Arthur Hubschmidt, Chantal Petithory, Gilles Plazy et Jean Claude Silbermann (on ne peut imaginer plus hétéroclite ni plus cohérent). Dans le numéro 23 (automne 1976), Jeanne Folly (ex Libération, Matin de Paris, Tribunal des flagrants délires, Charlie Hebdo, Siné mensuel, etc) fait le compte-rendu d’une exposition d’Irina Ionesco (galerie Lop Lop) : « Si Lolita et Ada ont enchanté les imaginations, Eva au sexe renflé comme celui de la poupée de Bellmer, Eva au regard somptueusement pervers de la Judith de Klimt, Eva l’innocente (de l’innocence que l’on prête aux petites filles), Eva telle qu’en sa « nymphéscence », sa maman, Irina Ionesco l’a photographiée, réveillera les désirs les plus inavouables… Au milieu des femmes semblables à des fruits tropicaux, parées pour on ne sait quel rite funèbre, et que l’on imagine parfumées des senteurs de la tubéreuse, Eva-Lolita est le plus troublante et la plus inaccessible des « femmes » ». A l’époque, Eva Ionesco avait onze ans, autres temps…
Pour plus de détails, cf Miscellanées (Art).

Leïla Slimani a un petit coup de mou
21/04

Dans l’attente de la réouverture des librairies,
Antoine Gallimard prend ses précautions.
19/04

On rigole, mais si ça se trouve,
c’est un bon prof’
18/04

La fille de Justine Lévy est poilante
et en plus, elle est sexy…

encore heureux,
Gaby le maudit
n’est plus dangereux

les BLANCS* !
* et les BLANCHES, allez vous faire enculer !
L’auteur des quatre plus beaux vers de la poésie française :
Je me suis assis
Auprès de son âme
Mais la belle dame
S’était enfuie
s’est enfui
rejoindre l’âme
de la disparue
Paix à la sienne
(âme)
Et à la tienne
Etienne !
17/04
Michel Confray est chaud.
Il a vu le créneau.
Leïla Slimanif’ joue le coin du bois.

L’avis d’une technicienne redoutable
doublée d’une styliste hors-pair
est toujours utile au débutant
La guerre d’Irak, c’était plus gai (sans compter que l’on ne risquait rien), il y avait les fusées la nuit et le journaliste américain sous la table qui disait qu’il ne voyait rien. Ce qui ne change pas en revanche, c’est la jouissance obscène de ceux qui sont « envoyés sur le terrain » qui ont troqué le casque lourd pour la charlotte, le gilet pare-balles pour la blouse (peu importe le déguisement pourvu qu’ils se déguisent). Leur goût d’être embedded « là où ça se passe » est toujours aussi répugnant à suivre qui peut priver les victimes de leur dignité. Je ne sais pas si, tout compte fait, je ne préfère pas les dindes confinées avec leurs chats et leurs Billy garnies de livres à la con.
Au combat/à la guerre/aux pertes
à la réa/à la bataille/aux urgences

Sophia préfère sa sœur
Viva Sophia !
16/04

Réveillez-moi quand c’est fini les conneries
15/04

« enfoiré » n’est pas si mal, mais
dans vingt ans, on traduira peut-être
« Son of a bitch » par « fils de pute »
à moins qu’on ne lise plus Fitzgerald…

Ayant dépassé les 90 kilos, j’en étais à un point crucial :
allais-je me coller au régime pour redescendre à 80
ou alors, allais-je tenter les 3 chiffres ?
La liberté conditionnelle va, sans doute, régler le problème.
14/04
A ceux qui continuent de se réjouir que la « nature ait repris ses droits », puis-je faire remarquer que les virus n’ont jamais abandonné les leurs.

Prévenez-moi quand c’est fini les conneries !
13/04
Si j’avais un conseil à donner aux écrivains, ce serait de laisser leurs personnages tranquilles.
Fermer leur gueule serait pas mal non plus.
10/04

On se lave et on se marre !
09/04

Y a rien à faire, écrire,
c’est comme le vélo,
ça s’oublie pas.
La nature reprendrait ses droits, lesquels ?

Madison Avenue, Chicago
08/04
Enfin une parole sensée d’un éditeur (Benoît Virot, Le Nouvel Attila) à propos de l’édition : « A force de ne rien changer, je dirais même que nous méritons notre disparition ».
Putain ! John Prine est mort. Putain de bordel de merde, John Prine est MORT !
07/04

Henry est peut-être un écrivain surévalué,
mais Anaïs était très jolie
05/04
Vendredi, j’ai proposé un projet à une maison d’édition belge, samedi, elle me répondait.Ça se fera (je l’espère) ou ça ne se fera pas (dommage)… mais, le lendemain ! En ce moment, une douzaine de maisons d’édition française ont un texte de Frédéric Roux dans leur file d’attente, et depuis plusieurs mois, toujours pas de réponse, ce qui, d’ailleurs, veut dire « non », mais, plusieurs mois ! Pourquoi ? sinon pour confirmer que du bas de la pyramide (la stagiaire qui adôôôre lire) au sommet de la hiérarchie (la haute bourgeoisie déguisée en vigie), ce sont des gougnafiers.Je n’ai plus ni le temps ni l’énergie, mais franchement, j’en aurais un peu plus (de temps et d’énergie), je déménagerais à Bruxelles et demanderais la nationalité belge.
04/04
Shabbat Shalom


Lettre à un jeune poète
Brossez-vous la langue
Brossez-vous les dents
Rincez-vous la bouche
Si vous voulez
panser votre blessure narcissique
une clope, un verre de rosé
mais
N’en veuillez à personne
Retournez au taf’
Echouez davantage
Et mieux si possible
03/04
Je rappelais dernièrement à Marie L que j’avais un « œil à faire crever les poules » (l’air de rien, deux livres flingués pour le prix d’un, c’est pas rien), elle m’a confié que, lorsqu’elle avait été mon attachée de presse, elle m’avait longtemps cru parano jusqu’à ce que Le Monde se foute en grève le jour où je faisais la dernière page du Monde des livres… ce que j’avais oublié ! Il n’empêche que, à côté de ceux qui ont mis trente ans à pondre 100 pages, qui ont avalé pour les voir publiées des hectomètres de couleuvres et dont le livre ne verra pas le jour, j’ai le cul bordé de médailles. Comme je suis bon zigue, loin d’éprouver un plaisir ineffable à les voir la dérive plantée dans la vase au Petit Piquey, j’autoriserai à ces malheureux l’expression d’une légère contrariété et même une certaine acrimonie, je leur souhaiterai évidemment de doper leur prochain ouvrage à la vitamine P comme paranoïa, ce qui ne les empêchera pas pour autant de s’étonner de mon manque d’humour, moi qui en ai davantage qu’ils ne rêvent d’en avoir.

Portrait de l’auteur
pour Le Monde (en grève)
par Marco Castro
Il est facile de me feinter : pour ceux du sport… c’est de la littérature ! pour ceux de la littérature… c’est du sport ! Petit pont… impasse au Roi… passez muscade ! L’important est de ne pas en parler et de, surtout, ne rien en dire.

« Et de nous deux, vous êtes lequel ? »
(Antoine Volodine)
02/04
Le confinement mène à tout, j’ai regardé la Grande librairie de bout en bout (enfin presque).J’avais déjà subi Macha Méril lors d’une émission de télévision (« Chez F.O.G. », enfin, en tous les cas avec F.O.G. et à propos de L’Hiver indien, donc en 2008) et j’avais eu beaucoup de mal à ne pas la traiter de ce qu’elle est. Je me souviens qu’à l’époque elle avait écrit un livre pour déplorer de ne pas être une vraie femme, puisqu’elle n’avait pas eu d’enfant ! On imagine que j’étais en tout point bien placé pour lui expliquer que cela n’avait rien à voir et, surtout, pour être comprisde tous.
F.O.G bichait, Gérard Mordillat s’était prudemment tenu coi, mes arguments s’étaient perdus dans les borborygmes de l’indignation étranglée, la Princesse Gagarine était repartie fumasse en enfilant son (très beau) manteau à l’envers.
Après avoir gloussé en permanence durant la première partie de l’émission, interrompu perpétuellement Dany Laferrière et nous apprendre qu’elle avait été l’assistante de Richard Avedon lorsqu’elle fréquentait la Factory, Maria-Magdalena Vladimirovna Gagarina s’agrippe au manche quand vient son tour pour ne plus le lâcher, et d’entrée… Nagasaki ! « J’ai eu une trouvaille géniale, j’ai mélangé la fiction et les faits réels ! »
J’en étais de cul ! mais pourquoi n’avais-je pas eu cette idée ? mais quel con, je fais !Lorsqu’il n’est plus question de son livre, la Princesse Gagarina recommence à glousser confondant folle slave et foldingue gersoise… la suite de l’émission est plus convenue : « Le lecteur continue le travail de l’écrivain » (c’est ça ! et sans foutre grand chose qui plus est), suit un assez long tunnel où dans la pénombre de l’intelligence tout le monde tombe d’accord pour constater que l’ennemi de la littérature, c’est la pensée. Vu l’hôte et les invités, on s’en doutait un brin.
Ça ronronnait, on s’emmerdait, on s’endormait, c’était sans compter sur Macha Méril, la Cosaque du Don (de soi)… Hiroshima ! Ses livres, on lui dicte… depuis là-haut, elle n’est qu’un passeur, elle est possédée, la vérité la transperce de part en part comme la Sainte Thérèse du Bernin… « Ce livre est une réponse à la mort ! »
Ça sort comme un cri : » C’est pas moi qui l’ai écrit ! »
Le générique l’interrompt, on ne saura jamais qui l’a fait à sa place…

Découvrez le geste barrière pour freiner
les journaux de confinement
Premier avril
Je ne connaissais pas Jean-Luc Bitton.
Actuellement, sur Instagram, il photographie sa bibliothèque qui semble aussi bordélique que la mienne, mais dans laquelle j’ai eu le plaisir de repérer Et mon fils avec moi n’apprendra qu’à pleurer entre Burroughs et Chomsky (pourquoi pas ?), mais, surtout, proche du Jérôme de Martinet, de Joe Brainard, de Sebald, Zorn et de l’Eloge du carburateur de Crawford.
Finalement, c’est pas mal classé, rien d’étonnant, les chiens ne font pas des chats, Jean-Luc Bitton a préfacé Mes amis d’Emmanuel Bove à l’Arbre vengeur.

Les proches et les amis
30/03
Cher Frédéric Roux,
Vous savez ce que je pense, il vous est impossible d’écrire un mauvais livre.
Votre journal de confinement n’échappe pas à la règle, il est amusant et plein d’alacrité, tout en usant de votre style inimitable, il rend un discret hommage à Perec et à Calaferte.
Ce serait avec le plus grand plaisir que je l’aurais inscrit à notre programme, seulement vous savez
que le monde de l’édition n’est plus ce qu’il était, les terribles secousses qu’il vient de subir obligent chacun d’entre nous à réduire la voilure. D’ores et déjà, la maison ne verse plus d’à-valoir, les droits d’auteur ont été ramenés à 6%. Ce sont de bien piètres conditions pour un auteur de votre trempe !
Vous savez aussi que le genre s’est multiplié à l’envi, parfois jusqu’à la nausée, entraînant certaine lassitude du public déjà bien rare par les temps qui courent. Tout cela nous amène à faire des choix qui, hélas, ne sont pas toujours littéraires.
Vous éditer dans ces conditions vous nuirait bien plus que cela ne vous servirait, pire à mes yeux, ce
serait une mauvaise action.
J’espère que vous ne serez pas trop déçu de ma décision, veuillez accepter mes excuses et croire à ma fidélité renouvelée.
N’oubliez pas de me prévenir lors de votre prochain séjour parisien, c’est avec le plus vif plaisir que je déjeunerai en votre compagnie.
Votre dévoué.
L’éditeur
28/03
J’entame aujourd’hui mon journal de confinement dont l’intérêt littéraire ne saurait être mis en doute.
Réveil : 6 heures 40, lever : 9 heures 15. Tension : 13.6/8.1. 64 pulsations/minute. 91, 7 kilos. 36°5. Selles matinales : fermes, peu abondantes. Petit déjeuner : pain, jambon, orange pressée, café noir. Brossage de dents. Douche, rasage. Déjeuner : araignée froide, gratin de macaronis, gaillac blanc 2018, une demi-pomme Belchard, café, une moitié de Rocher Suchard. Brossage de dents. Sommeillé quelques minutes aux environs de 15 heures. Lu quelques pages de Des anges mineurs d’Antoine Volodine (Le Seuil, 1999). Promenade. Une bouteille (25 cl) de bière San Miguel. Un épisode de House of Cards. Dîner : Porto rouge (Van Zellers, 10 ans d’âge), œufs mayonnaise, mesclun, pousses d’épinard, plateau de fromages (Roquefort, Saint Nectaire, Salers), gaillac rouge de chez Plageoles 2017. Brossage de dents. Un épisode de House of Cards. Café, Rocher Suchard. Brossage de dents. The Voice. Lecture du FigaroMagazine et du Figaro Madame. Quelques pages de Volodine et de Quelque chose noir de Jacques Roubaud (Nrf poésie, 2001). Extinction des feux à 23 heures 45.
27/03
Désormais, on se couche et on se narre.
Ce qui serait amusant, c’est que les confinés veuillent le rester.
Caramba ! Quatre ans, ça suffit !

Las aficionadas en ont marre d’attendre
« lmpossible d’y échapper au Mexique. Morts. Sang. Douleur. La torture est partout.
Dans les matchs de catch, temple aztèques, cilices à clous dans les vieux monastères,
épines sanglantes sur la tête du Christ dans toutes les églises »
Lucia Berlin
26/03

Hi Hans !
25/03
Encore Michon !

Les ayatollahs, j’ai rien contre, surtout quand ils n’ont pas le manche, ça change du potage instantané.
C’est, cette fois, Philippe Vilain qui s’y colle. L’exofiction, pas question ! Pourquoi pas ?
Sus à ceux qui la pratiquent ! Sus à ceux qui la vendent ! Sus à ceux qui l’achètent !
Taïaut ! Taïaut ! Taïaut !
En voiture, Simone…
On veut du style (lequel ?), du sérieux, du religieux, foin du commerce ! crève l’industrie !
A bas la masse !
Là où ça se gâte, comme d’habitude, c’est quand Vilain cite les vrais de vrai, les écrivains, les purs, les durs, ceux de sa paroisse :
« Annie Ernaux, Philippe Forest, Pierre Bergougnioux, Pierre Michon, Mathias Enard, Tanguy Viel, Laurent Mauvignier, Nicolas Mathieu ».
Le genre de fendards avec lesquels on rêve de passer ses vacances.
Pour savoir ce que je pense encore de la petite bande de modernes pour musée avec un M comme morgue, un extrait de
Avec moi mon fils n’apprendra qu’à pleurer (Grasset, 2005)
« Alors les joyeux poètes du schiste et des mousserons, Ecole de Brive, Bergougnioux, Trassard, Michon, Maréchal-nous-voilà ! et compagnie, même combat. Qu’on les décapite à la bêche ébréchée et que l’on jette leurs dépouilles aux mulards et aux sangsues.
L’idéalisme nous les branle menu et la langue qu’il affecte avec. Les lapins dans les « cabilles », le pain dans les « resses », on « renchausse » les patates, on « emblave » (Scrabble !) les jachères, on « accoue » les bêtes, on relève les « hèzes » (mot compte triple et le Z sur lettre compte triple ! On écrabouille le citadin effaré à qui l’on a refusé Pacs puis Sida au tour précédent… « Pas de sigles ! »).
Confitures au chaudron ! Comices littéraires ! Pétain pas loin ! »

C’est le métier qui rentre
24/03
Les cinq finalistes du Prix des libraires sont désormais connus. Pas de surprise, ils sont du même style que d’ordinaire…
Le prix sera ultérieurement attribué à Santiagoréal Amigorena pour un livre indisponible que l’on pourra acheter à des libraires masqués dans des librairies fermées.
Un homme, ça s’empêche, un écrivain, ça peut pas se retenir.
23/03

22/03

Au lieu de se réjouir de la « féminisation » de l’édition, on ferait mieux d’y voir la baisse de « puissance » de la littérature.
Sophie de Closets (PDG de Fayard) ne s’y trompe pas lorsqu’elle pointe le fait que
lorsqu’un secteur d’activité se féminise à outrance cela signifie qu’il est en déclin
et, bien entendu, que les salaires pratiqués dans la branche sont inférieurs à la moyenne.
21/03


Il est des rencontres dont l’issue est incertaine

L’obséquiosité, c’est une nature,
les réseaux, ça se travaille
Ceci est de la critique littéraire
ou je n’y connais que dalle !

Supprimez les noms propres et voyez ce qui reste…
20/03

A peu de choses près, c’est la mienne

Une chambre à soi
Pour une fois, je ne me plaindrai ni de la mise en place de mes livres ni de l’accueil en librairie.

Cogne, tu sais pas qui te cognera !
19/03
« Ce que j’ai lu de plus magnifique sur l’adolescence. »
François Busnel
Sofia Aouine (Rhapsodie des oubliés, Editions de La Martinière, Prix de Flore 2019), à mon avis, elle n’a pas tout oublié de ce qu’elle a lu, encore heureux, elle a la vie devant elle pour ça.
Vingt ans après

J’ai trouvé où la direction « artistique » de Grasset avait pêché la couv’ de
Tyson, un cauchemar américain… dans une pub Nintendo !

Pour mémoire, la photo proposée
(Albert Watson)

Résultat final
direct dans le bac des soldes !
18/03
C’est drôle, tous ces types qui, soi-disant, écrivent et qui se font chier au bout d’une journée de « confinement ». Je fais ça pendant des mois, c’est mon travail.

Joyce Carol Oates à Cornell
17/03

Quel dommage !
16/03


Le problème, c’est qu’ils se battent avec un bras attaché dans le dos
08/03
Ceci dit, je dois bien admettre qu’en bon tourangeau, j’ai toujours détesté Orléans.
Arnaud Viviant
Il suffit de quelques lignes d’Orléans pour se rendre compte qu’en plus d’être un écrivain épouvantable, Yann Moix déconne à pleins tubes. Comme disait ma grand-mère : « C’est triste pour les parents ! » Solidarité complète avec la mère de Moix pour qui la naissance du petit Yann était « synonyme d’angoisse et de désespoir » et qui, malheureusement a lutté avec succès contre l’idée de le noyer « dans l’eau mousseuse du bain » ou de l’étouffer « sous l’oreiller de son petit lit » et avec son père qui l’a abandonné dans la forêt avant, sans doute, d’aller l’y rechercher.
Page 36

« Géniteur »
07/03

L’ambition, il n’y a que ça de vrai !
Miss Grande Librairie
« Femmes intelligentes. Autrefois les femmes viriles étaient laides. Maintenant elles sont toutes belles.
Divisées contre elles-mêmes elles accentuent la division du monde et précipitent l’homme et tout vers le néant ».
Dominique de Roux (Immédiatement, Christian Bourgois, 1971)


































































































































































Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression que les écrivain(e)s sont de plus en plus joli(e)s
(amélioration de l’alimentation, progrès de la condition féminine, exigences de la critique ?)
Chez les mecs, en revanche, à quelques exceptions près, ça stagne…
06/03
Betty Catroux ou Leïla Slimani, à vous de choisir

c’est le plus grand écart que je puisse faire
Quand je pense qu’un jour j’ai battu Julie Wolkenstein, fille de Bertrand Poirot-Delpech, petite-fille du PDG de Peugeot après-guerre, je ne suis pas peu fier, en revanche, j’ai perdu contre Justine Lévy, Joy Sorman et Véronique Ovaldé, ce dont je me vante moins.
05/03
TEEN-AGER

Félix Fénéon, anarchiste tiré à quatre épingles, se préoccupait tellement peu
de sa postérité qu’il a mis un point d’honneur à ce que l’on ne fête
l’anniversaire de sa mort (29 février 1944) qu’une fois tous les quatre ans
04/03
J’y vais pas, j’suis du Sud-Ouest

Lors de ce festival provençal, Denis Olivennes intervient
dans le cadre d’une table ronde intitulée “Dérives à la française”
Le premier titre envisagé était : “Auto-fiction, mythe ou réalité ?”
Black Block, dérives à la française

Bio ou bio ?
03/03

“Seuls les hommes pensent qu’un livre les engendre”, lorsque j’ai lu cette phrase de Maria Pourchet, je l’ai trouvée plutôt juste, en y réfléchissant, je me demande si elle l’est tellement ou si elle n’appartient pas plutôt à cette catégorie d’affirmation péremptoire déguisée en aphorisme, nécessairement délivrée avec aplomb, que l’on est enclin à prendre pour argent comptant alors que leur sens est pour le moins aventureux. En définitive, je ne sais pas si les femmes (sauf Maria Pourchet dont, entre parenthèses, j’ai appris qu’elle avait travaillé son premier livre avec l’une de mes amies) ne pensent pas la même chose et je ne le saurai jamais. En revanche, je recommande Toutes les femmes sauf une (Pauvert) à tout le monde.
02/03
Pas encore pris la mesure du génie de Roberto Bolaño, en revanche, une chose est sûre, les écrivains français (Enard, Lançon, Ovaldé, Despentes) qui le plébiscitent en sont dépourvus.
Un verre de Tariquet, un chat sur les genoux, un coucher de soleil et un livre de Jean Echenoz, voilà le bonheur !

Un bain moussant, une blonde en sus
et c’est l’Eden
01/03
Françoise Nyssen à propos de ses filles : “Elles sont en pleine responsabilité”… dans ces conditions…
Il ne faut pas confondre l’éventail et le vent : “Il était de ces écrivains dont la discrétion a trop nui à l’œuvre, doublé dans mon souvenir du plus charmant des hommes.” Twitter.
29/02

Plus que 30 jours sans littérature
28/02
Kind und Kind !
Kind Kinder !

Et si l’on parlait un peu de Michel Tournier ?
(le Michaël Jackson des lettres françaises)
27/02

Ceux qui ne devraient pas s’inquiéter
26/02
Ne jamais confondre l’ombre et le refle : “il est des auteurs dont on dit qu’ils sont des écrivains pour écrivains. Cela signifie d’abord qu’ils n’ont pas suffisamment su ou pu trouver leurs lecteurs et que leur audience est inversement proportionnelle à leur talent. Incontestablement, Frédéric Roux est de ceux-là, mais il se pourrait bien que par une ironie du sort posthume qu’il aurait sans doute goûtée, cette brume d’ignorance soit en train de se dissiper et que toute sa place d’auteur déjà culte soit en passe de lui être rendue.” Sud Ouest Dimanche
25/02


J’adore la prose de Jeran-Paul Gavard-Perret
J’adore déjà la prose de Georgina Tacou
24/02
J’ai récupéré Ingrid Caven (Jean-Jacques, Schuhl, Gallimard, 2000) dans une boîte à livres, j’ai mis cent pages à m’apercevoir que je l’avais déjà lu ! Je crois bien avoir été sévère avec ce livre, à la relecture, il y a quand même quelques beaux passages (celui sur Bette Davis est magnifique). Evidemment, quand il se mêle de foot (le 10 ailier droit courant le long de la touche…), on comprend bien que, même s’il est natif de Marseille, Schuhl n’est pas abonné au vélodrome pour autant. Plus étrange (ça mérite un carton rouge), il parle de “la ballade de Bobby McGee, que Janis Joplin avait créée” ! Et puis quoi encore ?
Quoi qu’il en soit et malgré les longs tunnels et le name dropping incessant, le prix Goncourt ne méritait pas ce livre.
Emprunté à la bibliothèque municipale, La séquence de l’énergumène de Gabriel Matzneff (éditions Léo Scheer). C’est un recueil de chroniques sur la télévision publiées par Combat, allant d’octobre 1963 à février 1966, le quatrième de couverture le vend comme “un bouquet de joyeux duels qui, en 2012, n’a rien perdu de son actualité politique, libertaire”. Tu parles, Charles ! ça sent la naphtaline, la tisane éventée et la Jouvence de l’abbé Soury… Joxe, c’est Louis, d’Ormesson, Wladimir, Frey, Roger, même les mises à jour semblent venir du siècle dernier (le XIXe). Ce qui peut saisir, c’est la différence entre un écrivain (Alexandre Vialatte et ses chroniques de La Montagne assumant leur “désuétude” pour en faire de la littérature) et un tire-au-flan (sans c).
Deux choses incompréhensibles : pourquoi avoir publié ça ? et pourquoi retirer ce livre de la vente alors qu’il semble écrit par un sacristain pensant comme un chanoine ?
Il semblerait donc que, malgré les références mystérieuses (Kathy Griffin ? Rachel Maddow ? Mary Harron ? Reed Hastings ? and so on), White de Bret Easton Ellis garde son intérêt pour ceux qui les ignorent. Bravo à lui !
22/02
The Best (- sellers)

Des fois, ça fait envie, la plupart du temps, non.
Elle est pas commode et son livre formidable (et drôle) : Maria Pourchet, Toutes les femmes sauf une, Pauvert.
21/02
Physiquement Jean Daniel me faisait penser à Léonard Cohen.


20/02

Plus que 40 jours à être privé de littérature
19/02
Physiquement, Claire Brétecher me faisait penser à Blondie.

L’ambiance ne cesse de monter
18/02
Le fan-club de Frédéric Roux attend sagement

son retour en librairie (après-demain)
17/02
Des fois, ça commence bien : “J’ai rien contre les injustices.” (Nicolas Rey, Treize minutes, Editions Valat, 1998) et ça se gâte aussitôt : “Bien au contraire. ”La suite est un désastre.

Les membresses du Femina se demandent comment
elles vont pouvoir baiser la gueule aux gonzes du Renaudot
16/02

Charles Dantzig a fermé son compte
Twitter
mais il continue d’analyser la langue française sur
Instagram
14/02
Il y a des gens qui se cassent pas les couilles, on écrit leurs livres, ils dictent leurs tweets et ils prennent le blé.
Les gens qui écrivent “géniteur” ou “génitrice”, c’est un principe, je lis pas.
Pierre Guyotat

Ceux qui font des livres et ceux que les livres font
A son époque (1967), Tombeau pour 500 000 soldats avait été pour moi le même choc que Le Voyage au bout de la nuit quelques années plus tôt.
Anecdotiquement, nous ne sommes plus que deux survivants du “Roman dans tous ses états”(Apostrophes, 1984) : Patrick Grainville et moi, mais dans quel état !

Patrick Grainville
né le 1er juin 1947
Prix Goncourt 1976
Grand prix de littérature Paul Morand 2012
membre du jury du prix Médicis
chevalier de la légion d’Honneur
officier de l’ordre national du Mérite
officier des Arts & Lettres
chevalier des Palmes académiques

Frédéric Roux
né le 25 avril 1947
Prix Ciné Roman 2008
Prix France Culture/Télérama 2013
13/02
“New York ? un trou”, Nicolas de Staël
Claire Brétecher était l’un des meilleurs écrivains français (et de loin)… “peintre”, en revanche, faudrait – peut-être – y regarder à deux fois.

Tyson, toujours aussi furieux du quatrième de couverture de sa bio
(Un cauchemar américain, Grasset, 1999)
“Je suis né à Brookyn, putain ! pas dans le Bronx !”
12/02
David Vincent (L’Arbre vengeur) est d’accord avec moi, je ferai un excellent auteur posthume.
Mon problème est donc : comment être posthume de mon vivant ? Je vous le concède (bien qu’ayant une petite expérience du phénomène dans le domaine artistique), ce n’est pas de la tarte !
SUPER !

Certains croient faire “autre chose”
11/02
MOI
pour attraper les drôlesses

JE
me
meuble*
FLY
* meuh ! meuh !
09/02

Budd, Ernest et Norman piaffent d’impatience
à l’idée de savoir comment le Français s’en sort
08/02
SP 95

SP 98

Je vais faire le plein de super
07/02
Boulanger, faut savoir faire du pain et se lever de bonne heure, coiffeur, il faut savoir couper les cheveux, il faut un CAP ; pédicure, il faut savoir soigner un ongle incarné, il faut un diplôme… écrivain, il faut savoir faire quoi ?
06/02
Femmes à lunettes, femmes à braguette
Moi, je veux rien dire, mais j’ai été harcelé à de multiples reprises par de nombreuses éditrices
04/02
Ceux qui ont trouvé une phrase définitive sur un sujet particulier et en sont tellement satisfaits qu’ils en écrivent une autre qui la ruine.

Un écrivain, ça s’empêche
Je ne comprends pas (enfin… un peu quand même) le succès de White de Bret Easton Ellis (Laffont, 2019), 80% du texte, si ce n’est davantage, ne peut intéresser que des lecteurs ayant une connaissance approfondie de la culture “pop” américaine, ce qui n’est pas le cas de grand monde… reste 20%, la proportion sans doute d’intégralement américain qui est la nôtre.
Du genre : “La phrase clé [en l’occurrence écrite par Joan Didion] ici est “en particulier si nous sommes écrivains”, puisqu’il semblerait que tout le monde soit tombé sous l’emprise de cette idée que nous sommes tous à présent des écrivains et des auteurs dramatiques, que chacun de nous a une voix singulière et quelque chose de très important à dire, habituellement à propos d’un sentiment que nous éprouvons, et tout cela est exprimé plusieurs milliards de fois par jour dans la gueule noire des réseaux sociaux. En général, ce sentiment est celui de l’outrage, parce que l’outrage attire l’attention, l’outrage obtient des clics, l’outrage peut faire entendre votre voix au-dessus du vacarme assourdissant des voix braillant les unes par-dessus les autres dans cette nouvelle culture cauchemardesque – et l’outrage est souvent lié à une démence exigeant la perfection humaine, des citoyens impeccables, des camarades propres et aimables, et requérant des milliers d’exemples par jour. Prêchez pendant que vous créez votre propre drame et votre propre marque, c’est le jeu à présent. Et si vous ne suivez pas les nouveaux règlements de l’entreprise, vous serez banni, exilé, effacé de l’histoire.”, qui est plus intelligent qu’à peu près tout ce qui s’écrit – ici – à ce sujet.
Félicitations au traducteur, Pierre Guglielmina : cap = chapeau (la prochaine fois, essayez casquette).
A propos du “cas” Polanski : la seule personne pour laquelle j’ai de l’intérêt et qui a tout mon respect : Samantha Geimer, tous les autres, partisans ou procureurs sont, à mes yeux, des enculés (la liste est sans fin).
03/02
Les jeunes gens ne lisent pas, en revanche, ceux qui lisent ouvrent des librairies (qui ferment rapidement).
Est-il seulement possible aujourd’hui d’imaginer la liberté de Laurence Sterne ?
Si on ne lit pas les salopards on ne saura pas à quoi ressemblent les salopards, ce serait dommage de s’en priver.
02/02
Les livres encombrés de mots.

Les exemplaires d’auteur sont dans la valise
Ne pas oublier désormais de : s’écouter écrire ;
poster des photos de couvertures de livres et de chats sur Instagram
29/01
Le problème, c’est que l’endroit où l’écrivain est le plus rare, c’est l’édition.
Modernes catacombes de Régis Debray (Gallimard, 2012), c’est curieux ce goût des académiciens pour faire des phrases !
Dans la foulée, j’ai trouvé dans une boîte à livres La neige brûle (Grasset, 1977), j’ouvre au hasard : “Ils s’aimèrent longuement cette nuit-là (alexandrin boîteux). C’est elle qui prit l’initiative (prit l’i…), elle voulait se rassurer en se raccrochant (ra-ra… encore raté !) aux sensations les plus élémentaires. En vain. Etrangement, le plaisir lui donna à toucher la tristesse du bonheur. Il fut extrême.” Quand on est doué, au pieu ou la plume à la main, y a pas à chier, ça se voit de suite.
28/01
En tous les cas, ça vient !

le 20 février pour être précis
27/01
Une critique nous confie :

Et oui, avant d’être publié, Frédéric Roux était pédicure (médical, ça va de soi)
26/01
Obamaton

La meuf a rapporté 39 millions de dollars
en écrivant : “Papa est sympa”
&
“Vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade.”
Papa est content.
On le serait à moins.
25/01

Laissons-les s’amuser entre eux
24/01

Au risque de nous enquiquiner, elles nous le disent
et elles risquent de nous le répéter :
« Plus qu’un mois avant de retrouver Frédéric Roux en librairie »
Oublié… un passage inénarrable de Séraphin, c’est la fin ! le courrier adressé à Hélène Carrère d’Encausse pour se lamenter de ce que l’Académie française lui a refilé 3 000 € au lieu de son Grand Prix bien mieux doté.
Une aumône que Gabriel Matzneff a dépensée, comme il se doit, en se payant deux nuits dans un palace.
Sur Amazon, La passion Francesca de Gabriel Matzneff (né en 1936) est 70e en littérature du XIXe siècle, on peut l’acquérir pour la modeste somme de 400 € !
23/01

Chi lo sa ?
22/01

Alice Pleasance Liddell
1852-1934
Comme la bibliothèque municipale de Pau n’a pas encore procédé à la désinfection de ses rayonnages*, j’ai pu emprunter un ouvrage de Gabriel Matzneff, en l’occurrence Séraphin, c’est la fin ! (La Table ronde, 2013). Je peux confirmer une première chose, ce livre est effectivement largement assez mauvais pour obtenir un “grand” prix littéraire d’automne, en l’occurrence le Renaudot essai.
Pour ce qui est du “sujet de société” lié (qui explique en grande partie son succès éditorial et mon intérêt… de quoi ce succès est-il le nom ?), on ne comprend pas très bien comment les membres du jury Renaudot (Frédéric Beigbeder, Patrick Besson, Dominique Bona, Georges-Olivier Châteaureynaud, Jérôme Garcin, Louis Gardel, Frantz-Olivier Giesbert, Christian Giudicelli, J.M.G. Le Clézio et Jean-Noël Pancrazi) peuvent prétendre, sauf si l’on imagine qu’ils ne l’ont pas même feuilleté, ne pas avoir “fait attention” à son contenu, il n’est question que des mœurs de l’auteur sur plus de 250 pages.
Gabriel Matzneff. va jusqu’à reproduire les positions exposées lors du colloque international “Viol, violence, corps et identité” qui s’est tenu à Bordeaux le 13 décembre 2007 à la librairie Mollat et le vendredi 14 à l’amphithéâtre de la Maison des étudiants de l’Université de Bordeaux 3 sous la direction du professeur Jean-Michel Devésa, ce qui ne manque pas de sel. Ce qui n’en manque pas non plus c’est le discours pathétique tenu tout au long par notre épilé sous déodorant, il se présente perpétuellement comme“ la victime des quakeresses de gauche et des psychiatres de droite”, des “pharisiens glabres d’outre-Atlantique et les excités barbus d’Arabie” (le livre n’étant qu’une compilation de textes déjà publiés aux quatre coins de Saint Germain du net, les formules nazes reviennent à de multiples reprises), c’est désormais chose faite. Ce qui devait arriver étant arrivé, il peut, désormais, camper en victime du “nouvel ordre mondial” (formellement opposé, comme chacun le sait, à l’enculage mercenaire des gamins du tiers-monde) ET en prophète. Ce dont il se plaignait alors qu’il n’en subissait nulle conséquence, il va pouvoir en éprouver la réalité.
Bonne chance à lui.
Et bonne chance à Vanessa Springora. qui ne pourra plus porter un chemisier échancré (“Vous allez pas me dire qu’elle cherche pas !”) et dont le livre rate l’objectif : que Gabriel Matzneff. le/la lise.
* comme, vu les “particularités de la situation”, la BANQ (Bibliothèque et Archives Nationales du Québec).
16/01
Mémé se pointe avec le dernier Pennac,

FEU !
14/01
Encore un truc dont je ne me souviens plus : D.A.F. de Sade, il a été embastillé pour avoir écrit les 120 journées de Sodome ou il a écrit les 120 journées de Sodome au donjon de Vincennes ?
Lerm et Musset (33840)

08/06/1975
Victoire aux points en 3 reprises sur le sergent Giquel
Invaincu à cette date, parachutiste au 6° RPIMA dans le civil
13/01
Si je comprends bien (c’est quand même confus), les éditeurs retirent de la vente, au nom de la liberté, des livres qu’ils publiaient par goût du vice… c’est ça ?

Lire Làszlò Krasznahorkai, c’est pas de la tarte, mais ça change des nigauds locaux.
12/01

Leurs yeux se dessilleront
la lune se transformera en ténèbres
les ténèbres en sang
et le rideau du Temple se déchirera en deux
dans le sens de la hauteur
Si je comprends bien, les prophètes du VIe arrondissement ont mis un demi-siècle à réaliser qu’un fervent orthodoxe subventionné enculait des gamin(e)s tout juste pubères (ce qui, je le rappelle, est formellement interdit) pour s’en vanter dans d’innombrables volumes dans un style suranné… le mundillo est lent (et lourd) !
Dans un registre moins pénal, la critique commence juste à se rendre compte que Jean Echenoz descend de vélo pour se regarder pédaler, c’est encourageant pour la suite.
10/01
Ah, bon ! la transgression n’est plus récompensée par l’institution ?

09/01
Il était aigri par le succès.
Quand les fantasmes changent, la morale change (je ne suis pas sûr de l’ordre), il y en a qui ne s’en rendent pas compte. Ils vont morfler.
08/01


Une Plath et l’autre pas
Pour un premier avril,

ça m’a l’air drôlement bien
07/01
Isidore et les autres de Camille Bordas (Inculte), arrêté au bout de 30 pages, c’est peut-être bien, mais je peux pas piffer les histoires racontées par des enfants, j’ai tout de suite envie de leur claquer le beignet (et à l’auteur aussi).
04/01
Nous cherchons la morale dans le crime.
“A Besançon, tout le monde ne s’est pas encore suicidé, c’est surprenant”, Mehdi Meklat.
En fait (cf le 26/12), j’avais proposé en janvier 2019 un projet voisin d’Anonymous Project (je me disais bien que ça me disait quelque chose) à une éditrice qui s’était montrée enthousiaste … depuis ? plus de nouvelles ! Dommage, même le titre était bon : Coup de cœur assuré.

La pêche est ouverte
(l’enculé nage entre deux eaux)

Frédéric Beigbeder (Grasset) est dans le camp de Vanessa Springora (Grasset)
Prix Renaudot 2013, catégorie roman… Yann Moix ! (Grasset)
Est-il possible que des activités criminelles connues de la police et de la justice soient couvertes par autre chose qu’un milieu complice ou une idéologie permissive ?
03/01

Le voilà bien le malentendu
Liston vs Tyson
Black & Blue
Richard Dumas

Je dis ça… je dis rien !
02/01
pas exactement l’amour d’Arnaud Cathrine (Verticales, 2015), c’est exactement de la littérature.



Apprendre à être déjà mort, c’est désagréable, mais ce n’est pas difficile
01/01/2020

Franchement… il me tarde !

Il y a plus de dix ans, j’avais demandé la même chose
au même éditeur qui m’avait répondu que c’était impossible :
“Les droits ! Les droits ! Les droits !”
J’avais dû me contenter de publier la bande-son
à la fin de L’Hiver indien (2007)
MON AGENDA DE LA PLEIADE
(2019)
31/12

Les peintres sont sexy, pas les poètes

Les Johannin dans Les Inrocks,
c’est pas des pits, c’est des caniches…
29/12
“Marc Lambrand notre Paul Morond”, Jérôme Garcin

Le succès du livre de Vanessa Springora (Le consentement, Grasset), c’est l’immonde potage où trempent le désir sadique de voir couper les couilles de l’archimandrite chauve en place publique (ça change des femmes tondues) et la curiosité malsaine de le voir, au préalable, saccager l’anus de la gamine.
Le moment ou jamais de ressortir l’alexandrin qui devait servir de titre à un livre dont je ne me rappelle pas le sujet : “Nous laverons nos mains dans le sang des bourreaux”.
28/12

Le grand écrivain de ces affaires-là, c’est Tony Duvert, non ?

Lolita est morte
27/12
Je crois que Frédéric Beigbeder a été TRES mal élevé, ce n’est pas sa faute, mais je pense que Frédéric Beigbeder est TRES mal élevé, ce qui est moins excusable.
Et ce pauvre Pivot qui se fait ramasser aujourd’hui pour son attitude envers Gabriel Matzneff avant-hier ! Bizarre ce réveil tardif de l’opinion qui, il est vrai, n’a pas les yeux en face des trous… mais Nanar c’est le tonton égrillard qui pelote ce qui traîne à portée de ses mains au dessert de la première communion de la petite dernière. Comme il a un pet dans l’aile (le beaujolpif !), on fait preuve d’indulgence, mais si l’on a un peu de mémoire, on fera gaffe pour le mariage de l’ainée.
Je me souviens de son attitude face à Catherine Millet, il avait été – là encore – d’une inélégance rare… la version franchouillarde du « libertin » (Bernard Blier dans les Tontons flingueurs)… « Mousses et pampres ! »
Pourquoi les éditeurs qui sont si malins n’écrivent pas les livres de leurs auteurs ?

Incident sur la colline 192 de Daniel Lang (Allia), les journalistes français devraient le lire (pour apprendre à mesurer l’écart).
Un jeune homme chic d’Alain Pacadis (Héros-Limite), Saint Simon est très loin, on le regrette.
Mes cendriers de Florence Delay (Gallimard), Marie Antoinette fume, on s’en fout !
26/12
Je suis déçu lorsque Marie-Laure Dagoit ferme son compte Twitter et bêtement ravi lorsque je peux y accéder.
Once upon a time
The Anonymous Project

Quand je pense que, il y a déjà longtemps,
à peu près sûr de leurs réactions
(“Ça n’intéressera personne”…),
j’ai eu la flemme d’en parler aux éditeurs,
et que c’est un éditeur qui en a eu l’idée !
Même sur un sujet imposé, même sur un créneau minuscule (The Anonymous Project), la différence entre celui qui est un écrivain et celle qui ne l’est pas crève les yeux.
21/12

Journaliste d’investigation se demandant
ce qu’elle a bien pu foutre de son exemplaire d’Alias Ali
20/12
Quand Mamelon vient nous servir à boire

La rentrée de janvier s’annonce bien
(on prend les mêmes et on recommence)
19/12

Copains d’avant

Par classe, il y en a toujours un,
celui qui prend des tartes à la récré
18/12
Maintenant, il faudrait sauver les librairies parce qu’elles animent les villes… comme les marchés de Noël ? les mimes ? les casse-couilles de la Cordillère des Andes ? les oies en bas de chez moi ?

Parce qu’ils le valent bien

les éditions P.O.L ont décidé
de cryogéniser leurs auteurs

Jean Echenoz fait un burn-out
17/12


16/12
“Voilà la ville (Brest) qu’on dit avec quelques autres la plus affreuse de France”, Tanguy Viel (Paris-Brest, Les éditions de Minuit, 2009)
En ce moment, je lis Conduire sa barque d’Ursula K. Le Guin sous-titré “L’écriture, ses écueils, ses hauts-fonds : un guide de navigation littéraire à l’usage des auteurs du XXIe siècle”, publié chez Antigone 14.
Passionnant, on dirait un article du Selection du Reader’s Digest !
14/12
Que le livre ne se vende pas pourrait être un enchantement : puisque ça ne se vend pas, autant se faire plaisir, c’est le contraire qui advient : puisque ça ne se vend pas, insistons !

En 2004, Arnaud Viviant avait persuadé le jury du Prix de Flore de ne pas voter
pour Ring en objectant que ce serait remettre le prix à un “vieux”
Quinze ans plus tard, je n’ai pas rajeuni, mais eux ont mangé cher.
12/12

Epuisé par la tournée des librairies
Jean-Paul Dubois se repose quelques instants

Leonora Miano ne croit plus trop
ce que lui raconte son attachée de presse
08/12
La Terre (de France) ne ment pas,

elle couronne l’élégance française :
le brushing, le sous-pull et les mocassins
07/12
Rentrée de Janvier

D’abord attendre que tombent les premiers papiers
06/12
« Si les éditeurs aiment tant Pivot […] c’est justement à cause de la base sacrificielle de son émission. Le fond “sadique” sur lequel elle repose. Ils veulent, bien sûr, les éditeurs, qu’on vende les livres de leurs auteurs. Mais plus encore, irrésistiblement, ce qu’ils désirent c’est qu’on les ravale, ces auteurs, à leur rang d’ilotes, trous-du-cul de cirque, gladiateurs de merde, serfs fouettés, nègres “marrons” des plantations punis après une tentative d’évasion.»
Philippe Muray cité par Jacques Drillon

1984
En fait, je pense que Bernard Pivot est méchant comme la gale (évidemment, tout le monde est persuadé du contraire). Il déteste les écrivains (sauf Jean d’Ormesson et Henri Vincenot qui n’en sont pas), il se venge sur eux de ne pas en avoir été un. Il a bien tenté le coup (L’amour en vogue, Calmann Lévy, 1975) avant de prudemment renoncer. Je me souviens de sa dernière question lors de l’Apostrophes où j’avais été malencontreusement invité pour Lève ton gauche ! et où j’avais donc expérimenté, pour la première fois, l’humiliation de se faire le Visiteur Représentant Placier de son œuvre : “Et vous allez continuer ?”… sous-entendu : “Vous en êtes bien incapable, grand con prétentieux !”
05/12
Fabuleux, les éditeurs qui supplient la télé (que plus grand monde ne regarde) d’accorder plus d’importance au livre (que plus personne n’achète) !Bernard Pivot, le type “sympa” qui a inauguré l’ère de la “littérature spectaculaire”, s’esquivant du système des prix donnant des signes de fatigue (proportionnelle à leur multiplication).La librairie qui décline inexorablement, les lecteurs qui sont des lectrices, les jeunes qui ont autre chose à branler…Tous les voyants sont au rouge.

Ne reste plus que la cavalerie
(et ramper à plat-ventre) !
04/12
Tous ces gens qui ne lisent pas et qui achètent des livres à leurs enfants pour ensuite leur reprocher de ne pas lire.
Tous ces gens qui lisent des livres parlant de tondeuse à gazon.

Tous ceux pour lesquels on ne peut plus rien
Et tous ces gens qui lisent des livres de David Foenkinos.
Quelque part, Brecht parle de livres digestifs, il faudrait parler aujourd’hui de livres anxiolytiques.
L’humour sempiternel des auteurs Minuit.
L’écriture blanche en réalité transparente de ceux de POL.
Il m’arrive de confondre Philippe Sollers et Fabrice Lucchini
25/11

C’est Bécassine aux maniques !
Et ce pauvre Plimpton qui trinque…
George Plimpton avait un gros défaut, il était doué pour tout, sauf qu’il n’a jamais eu les couilles d’aller à fond dans le domaine où il excellait : l’écriture. S’il fallait à tout prix lui trouver un équivalent français, on serait obligé d’aller le chercher du côté de Frédéric Beigbeder si Lafesse était Walter Mitty et Macron, JFK.
Né dans l’Upper-Upper-Westside avec une cuillère d’argent dans la bouche, sa famille remontait aux passagers du Mayflower, son père sera ambassadeur auprès des Nations Unies, mais George Plimpton, au lieu de siroter des Martinis sur le pont en teck d’un yacht classe J, n’aura de cesse d’essayer d’être ce qu’il rêvait d’être, s’il avait pu abandonner ses privilèges de classe : un joueur de golf, de base-ball*, un trapéziste, un musicien, un tennisman… un boxeur !
Handicap 18, il sera battu à plates coutures par Jack Nicklaus et Arnold Palmer, ne gagnera pas un point face à Pancho Gonzalez, s’esquintera une main en gardant les buts des Boston Bruins.
Entre 12 cordes, il est célèbre pour avoir fait quelques rounds avec Archie Moore et pour avoir arrêté les frais aussitôt que son nez (pointu) a commencé à saigner. Il n’empêche que, dans ce domaine au moins, il a été plus loin qu’Ernest Hemingway qui gonflera tout le monde avec ses talents de boxeur sans jamais boxer pour de bon**… « La Vieille Mangouste » aurait pu tuer ce rejeton de l’Upper-Upper Class, éduqué à Cambridge et Harvard, elle a préféré le faire pleurer (le nez, ça se rode). Ce « reportage en immersion » ne sera pas la seule fantaisie réalisée par Plimpton, après s’être montré lamentable en quarterback des Detroit Lions, il sera applaudi par Leonard Bernstein pour une intervention au gong particulièrement énergique lors de l’exécution d’un concerto de Tchaïkovsky par le New York Philarmonic, se cassera la gueule du trapèze lors d’une représentation du cirque Clyde Beatty – Cole Brothers et se présentera bravement au crochet de l’Apollo de Harlem où il improvisera au piano alors qu’il ne savait quasiment pas jouer.
George Plimpton n’était pas que le dandy dont il aimait donner l’image, l’aristocrate qui adorait tirer des feux d’artifice, il a été (avec Peter Matthiessen et Harold L. Humes) l’éditeur de The Paris Review qui a publié, entre autres, des textes de David Barthelme, V.S. Naipaul, Philip Roth, George Steiner et David Foster Wallace et des interviews de Joan Didion, Ernest Hemingway, Isaac Bashevis Singer et Gore Vidal. Familier de la famille Kennedy, il sera témoin de l’assassinat de Robert par Sirhan Sirhan et fera quelques apparitions dans Laurence d’Arabie et Rio Lobo.
J’ai un certain faible pour lui, son charme et sa sophistication, sa fantaisie gaie, son dilettantisme cool, son invraisemblable accent snob, et ce d’autant plus qu’il a « plus ou moins » créé un genre de biographie (dite « orale ») en éditant celle d’Edie Sedgwick et en écrivant celle, tout à fait formidable, de Truman Capote*** sur le même principe que celui que j’ai adopté, sans en avoir connaissance, longtemps après lui, pour Alias Ali.
* pour Sports Illustrated, il inventera Sidd Finch, un pitcher bouddhiste
** Il aurait, soi-disant, passé un sale quart d’heure
en s’entraînant avec Gene Tunney, mais il n’en parlait jamais
*** Truman Capote : In Which Various Friends, Ennemies, Acquaintances and Detractors
Recall His Turbulent Career
(Anchor, 1998)
22/11

Les éditeurs, il a toujours fallu tout leur expliquer
18/11
“En littérature, je suis contre l’idée d’un bon goût”, Karine Tuil. Seulement l’idée, Karine ?
16/11
L’opinion publique est en train de se rendre compte que James Ellroy est un gros con muni d’un melon d’une considérable circonférence, encore un effort et l’on se rendra compte que c’est un écrivain dont la valeur est inversement proportionnelle au diamètre du dit melon au carré.

L’Ellroy est à moitié découvert…
14/11
Devinette d’automne : qui peut avoir aussi mauvais goût que 12 vieux cons démagogues ? 2 000 lycéens niais.

Et moi alors, on m’oublie ?
13/11
Comme il ne faut jamais jurer de rien (et que tout ça, c’est des conneries), un jury 100% testostérone (celui de l’Interallié) a distingué l’un des plus mauvais livres de la rentrée… malencontreusement écrit par une femme.

Jelly, quoi ?
Jé li nik, ouais !
10/11
Au pays des merveilles et de Sibylle

le cerf est tendance

08/11
La littérature qui tourne à 2 500 tours/minute.
Un silence remarquable

Un confort exceptionnel
07/11

Ah, quand même !

Finalement, elles sont plus nombreuses que prévu
et c’est tant mieux.
06/11
J’allais, peinard, acheter ma brandade (fabriquée à Agen où la morue pullule) chez Leclerc, par la même occasion, je décide de jeter un coup d’œil à l’exposition Raymond Depardon en face. La salle est noire de monde, d’ordinaire elle est très vide, plongée dans la pénombre, un type gesticule sur l’estrade. Je me demande qui c’est ce clown, renseignement pris, c’est Francis Huster (qui, bien évidemment, a écrit un livre).
Je ne m’adresse pas au(x) lecteur(s), mon interlocuteur, c’est mon texte.
Je trouve étonnant que les “féministes” n’aient pas fait remarquer que tous les prix littéraires attribués jusque à présent ont été remis à des hommes alors même que 80% des lecteurs sont des lectrices.
Putain ! Elfride Jelinek, ça envoie !
4 sur 20

Chez Coiffard, en revanche,
les libraires sont presque tou(te)s des libraires
05/11
Ite missa est

Le jour même

Le lendemain
Amen !
04/11
Je connais (enfin !) un prix Goncourt. Il ne m’aime pas, moi non plus, ce qui est de peu d’importance.
Ce qui compte c’est qu’il soit à John Fante ce que Francis Cabrel est à Kris Kristofferson.
Ils seront des centaines de milliers de lecteurs à ne pas entendre la différence ni même à l’écouter (ce qui est dommage).
Je ne saurais trop vous recommander mon conseil du 18/09.

ELLES SONT VRAIMENT CONTENTES



Et que l’orthodontiste soit béni !
03/11
Elle ne dit pas “(Re)viens”, elle dit : “Viens !”, c’est drôlement bandant (on voudrait y être) et, comme toujours, ce qui est dit (moraliste, Ô combien) est le contraire de ce qui est dit.
Franchement (j’en vois qui ne suivent pas), elle vous dit “Viens !”… qu’est-ce que vous faites ?
Ce qu’elle dit, c’est “Jouis !” et personne ne l’écoute, y compris le premier intéressé (quel con !).
02/11
En littérature, j’ai une idole absolue :
Owen Farrell face au haka kiwi


Dans de semblables circonstances, ma mère avait l’habitude de dire :
“Parle à mon cul, ma tête est malade !”
01/11


Il y en a, peut-être, qui sont pas contents,
mais il y en a quelques-unes à qui ça fait drôlement plaisir




31/10
Couvertures Didier Paquignon

Z’avez vu l’astuce ?
30/10

Les petits boulots
28/10
“C’est un des livres les plus fins de la rentrée” (On ne peut pas tenir la mer entre ses mains, Laure Limongi, Grasset), Elise Lépine
“C’est le roman le plus ambitieux de la rentrée” (Solenoïde, Mircea Cartarescu, éditions Noir sur Blanc), Oriane Jeancourt Galignani
Bataille !
26/10
Convention d’amateurs de jazz

les hommes achètent des disques
les femmes achètent des livres

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai l’impression
d’être le seul à trouver ça effroyable…
et j’en ai marre !
23/10
La réalité du terrain c’est le terrain de la réalité
(et inversement)

Et si l’on arrêtait de prendre les gens pour des cons
en confondant exemplaires vendus et exemplaires sortis ?
22/10

Nick est chez Papa Noël
Many thanks to Marie-Laure Dagoit
21/10
Mais où vont-ils chercher des idées pareilles ?

“Ce qui devait arriver est arrivé” (Sonny Liston)

Nick “Hellfire” Tosches est mort
Tosches (Nick)
[…] on ne l’aurait jamais attrapé à écrire sur Bruce Springsteen,
ni à devenir son manager.
Philippe Garnier
Entre autres caractéristiques pour le moins singulières, Nick Tosches pense qu’Elvis Presley a tué le rock and roll, il n’aime pas les Beatles (« Ils ont beau avoir des couilles, ce sont des filles »), il préfère Jerry Lee Lewis dont il a écrit une superbe biographie (Hellfire, Allia, 2001) et pas trop Cassius Clay (« Il n’était ni très drôle ni très original. Ses pitreries inoffensives collaient parfaitement aux media de l’époque »), il préfère Sonny Liston dont il a écrit une « biographie », Night Train (Rivages, 2002 ).
Bien qu’il soit la version un peu trop «bodybuildée” de son excellent article, «The Outlaw Champ» paru en février 1998 dans Vanity Fair, si Tosches tire un peu trop à la ligne, Night Train a l’intérêt de ne pas reproduire les propos rebattus dans les nombreuses hagiographies d’Ali, mais plutôt d’avancer des hypothèses moins sulpiciennes et plus marxistes : « Si la Nation de l’Islam était impliquée, c’était, selon toute vraisemblance, via un marchandage financier ».
Ça se tient.
Mille et une reprises (à paraître ?)
“Les prestiges me font hausser les épaules”, Patrick Lefebvre dit Charles Dantzig, candidat malheureux à l’Académie française.
“Des mots d’africain”, Nelly Kaprielian (à propos de Leonora Miano)… si l’Africain est une langue, il n’y a aucune raison à ce que musulman ne soit pas une race.
20/10
Enfin lu, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, c’est un bon bouquin pour ado, l’équivalent de La case de l’Oncle Tom, pas de quoi casser trois pattes à un canard.
A force d’obéir aux fans d’Echenoz qui me disent toujours (lorsque je leur fais part de mes préventions à son sujet) : tu devrais lire celui que tu n’as pas lu, je vais finir par m’être tapé les œuvres complètes du prodige. Le dernier en date… Ravel. J’avais été sensible à l’argument de je ne sais plus qui me disant : “Si Courir est si mal écrit c’est par fidélité à Zatopek qui courait tellement mal”, Ravel n’est peut-être pas un musicien formidable, mais enfin il avait quelques notions d’harmonie, Echenoz aucune. Ce n’est jamais franchement incorrect (le carreau ne dérape pas, il est “dérapant”), c’est bancal (les parois de la baignoire sont “élevées”) lorsque ce n’est pas affreusement convenu : “le jardin qui est un espace à trois côtés, herbu, pentu, bombé comme un triangle de fille”, c’est ça, mec ! démarre la tondeuse.
19/10
Croisé à Bordeaux un juré du Prix du réel, constaté qu’il se teignait les cheveux… bizarre ! mais, en même temps, n’oublions pas Lacan : le réel n’est pas le vrai.
Roman Photo (Le Pré aux Clercs) de Frédéric Fajardie, encore une fois liaison texte/image foirée… dommage !
Trouvé la première phrase d’un livre que je n’écrirai pas : “C’était un homme qui avait beaucoup servi.”
18/10
Charles Dantzig se vante, son Dictionnaire égoïste de la littérature mondiale n’est pas le plus gros livre (tu l’as vu mon pavé ?) publié par Grasset, Monstre de Doubrovsky fait 446 pages de plus (1696 à 1250), une paille !
06/10

Avant de s’engager, les lecteurs attendent la proclamation des prix
Vérification faite, François Bayrou a sorti la même salade à tous les auteurs du Salon du polar de Pau.
05/10
Mais, quel (gros) con !

En fait, ce type est pitoyable (un enfant et ses régouins),
on doit donc en avoir pitié ou lui foutre sa main sur la gueule.
Au choix.
Croisé Richard Morgiève au salon du polar de Pau… nous n’avons pas rajeuni, après s’être reconnus, on s’embrasse (il est très affectueux) avant que François Bayrou ne se pointe et récite un discours bête (puisque politique) : il n’aime que les polars se terminant bien et regrette que ce ne soit plus le cas aujourd’hui, ce en quoi il se trompe, tous les polars se terminent bien puisqu’ils tiennent un discours de réconciliation à leurs lecteurs : ce qu’ils croient être le vrai survient toujours, ce qu’ils pensent être le réel se vérifie constamment.
Quand je pense que personne n’a lu Mon beau Jacky, Le garçon, Sex Vox Dominam, ça me cloue !
Marie-Caroline Aubert (co-boss de la Série Noire) m’a appris qu’Olivier Bétourné (qui voulait me faire entrer au Seuil “par la grande porte” pourvu que je baisse le montant de mes à-valoir) ne me comprenait pas… au nom de quoi un éditeur devrait « comprendre” un écrivain pour le publier ? J’avais bien compris, moi (et un clin d’œil), que je ne pouvais pas faire confiance à un type portant des pantalons tricotés.
2020 est dans les tuyaux

Les “représ” font la connaissance de
la révélation de l’année prochaine

il est prévu, ensuite, un “buffet déjeunatoire”
04/10
Jacques Drillon, c’est pas toujours bon, mais souvent quand même.
“Libraire”, ça commence bien (“je lis, tu lis, il lit…”), mais ça finit par “braire”, non ?
Cette année Cécile Coulon et Jonathan Coe étaient en tête du Palmarès des libraires, l’année dernière Maylis de Kérangal et Zadie Smith avaient été distinguées.
Le spécialiste des formations dédiées aux métiers de la librairie

vous attend aux Rencontres Nationales de la Librairie

On comprend mieux en images…
Son of the Beach

Miki Dora, “rebelle flamboyant” d’après Frédéric Beigbeder,
un peu nazi sur les bords si l’on se renseigne mieux
03/10

La rentrée de janvier se prépare
Les personnages du dernier roman de Patrick Modiano : Roger Béavioure, Georges Brainos, Gérard Mourade… que dire de plus ?
Le triangle d’hiver de Julia Deck (Minuit), le fond de la cuve de la secte.
Extrait : “L’Inspecteur pique dans une noix de Saint-Jacques, la maintient à hauteur de ses lèvres pendant quelques secondes, observant cette matière molle et dépourvue de prise”, c’est exactement ça.

Le prochain…
02/10

Ça c’était avant…
28/09
La tresse, c’est la spécialité de la maison,
mais le bon moment, c’est le (bon) moment

avant l’heure, c’est pas l’heure

après l’heure, c’est plus l’heure

Chirac, c’était, soi-disant, dix minutes, douche comprise,
nous n’en sommes plus là, les chacals vont plus vite.
21/09

Compte là-dessus et bois de l’eau !
J’ai trouvé la bio de James Brown, Mets le feu et tire-toi de James McBride (Gallmeister) plutôt passionnante et plutôt bien traduite (pour une fois chez le spécialiste des barbarismes !) par François Happe. L’auteur est un peu trop bienveillant envers le Révérend Sharpton pour être honnête et assez bizarrement une séquence est répétée à trois ou quatre reprises comme si on n’avait pas compris la première, mais on s’en fout ! Enfin… moi, je m’en fous. Sur le même sujet, pour plus de détails et si l’on aime les images, on peut se procurer James Brown, L’Amérique noire, la Soul & le Funk de Florence Mazzoleni (Hors Collection éditions, 2005), à peu près 20 euros sur Amazon, sans doute moins chez un bouquiniste ou dans un vide-grenier.

James in Paris
“Olivier Rolin est une forte tête, avec des traits de caractère granitiques, à l’image de la pierre de Paimpol où il possède une maison”, J-R Van der Plaesten (Le Figaro Magazine). Extérieur monde (Gallimard), 11 231 sur Amazon.
On a “retrouvé” un inédit de Françoise Sagan, d’une forme confuse”, “raturé”, “inachevé”, “d’une faiblesse évidente” d’après Denis Westhof qui s’occupe des intérêts de sa mère et de la publication de ce texte dont il reconnaît avoir “rempli les trous, enlevé des paragraphes qui n’étaient pas à leur place”, effectué un “travail de lissage”, le tout avec l’aval de Plon.
C’est à n’y rien comprendre s’il y avait quelque chose à comprendre, Les quatre coins du cœur tiré à 70 ou 80 000 exemplaires est en 46e position sur Amazon !
19/09
Trop loin…

https://www.fnac.com/Salon-Fnac-Livres-edition-2019-c-est-reparti/cp34709/w-4
18/09
Sophie Fontanel (dont j’avais beaucoup aimé le premier livre : Sacré Paul, NiL, prix du premier roman, 1995 et qui a autant de cheveux que Santiago Amigorena) s’inquiète (elle a bien raison), son livre (Nobelle, Robert Laffont) est au fond des classements (9 148e) alors qu’elle est chroniqueuse mode à l’Obs et qu’elle a 190 000 abonnés sur Instagram ; elle a une solution, je ne crois pas qu’elle soit excellente (la crise est plus profonde). En revanche, plaisanterie mise à part, elle a tout à fait raison de s’inquiéter, le statut de l’auteur, serait-il prestigieux, ne lui épargne plus le bide, la critique dithyrambique, idem, que ce soit ceux dont on a entendu parler ou ceux dont on entend parler : même topo, à la trappe !Nathacha Appanah, 3 892ème, il y a deux jours sur Amazon, aujourd’hui après avoir fait la première partie de la Grande Table (France Culture) : 10 920e !
Jonathan Coe, Médicis 1998 : 563
Aurélien Bellanger, Prix de Flore 2014 : 3 901
Laura Miano, Goncourt des lycéens, 2006, Femina 2013 : 3 747
Olivier Rolin, Femina 1994, France Culture 2003 : 48 399
Santiago Amigorena, ex-mari de Julie Gayet, ex-compagnon de Juliette Binoche, couverture des Inrockuptibles, Renaudot prévu : 1 731
Monica Sabolo, Flore 2005 : 4 952
Cécile Coulon, prix des Libraires, 2017, prix littéraire du Monde, 2019 : 770
Jean Paul Dubois, Femina 2004, favori du Goncourt : 457
Yann Moix, Renaudot 2013 : 359
Lionel Duroy, Renaudot des lycéens, 2012 : 1 312
Marie Darrieusecq, Médicis 2013, Prix des prix : 1 402
Luc Lang, Goncourt des lycéens 1998 : 10 822
Laurent Binet, Goncourt du premier roman 2010 : 1 078
Sorj Chalandon, Grand prix du roman de l’Académie française 2011, etc : 690
Jean-Philippe Toussaint, Médicis 2005, Décembre, 2009 : 806
Valentine Goby, Grand prix des libraires 2014 : 12 346
Kaouther Adimi, Renaudot des lycéens : 11 476
Olivier Adam, Prix des libraires 2015 : 3 133
Régis Debray, Grand prix littéraire de l’Académie française 2019 : 1 601
Michel Deville, Femina, Prix des prix 2012 : 20 087
Jean-Noël Orengo, Flore 2015 : 11 724
Emmanuelle Pireyre, Médicis 2012 : 129 644
Bérangère Cournut, Prix Fnac 2019 : 3 399
C’est drôle comme Guignol, sauf qu’en fait, c’est pas drôle et pour aucun des “acteurs” ; que d’ex-“stars” se retrouvent au fond du classement veut dire qu’elles n’ont été stars que parce que le système des prix les a gonflées comme des baudruches ; que l’on ne suit pas un écrivain, on est fidèle à une marque ; ça veut dire que le marché a tellement été ruiné par les uns et par les autres qu’il n’est plus qu’un champ de ruines, que le public s’est évaporé, que la vapeur se dépose dans des recoins bizarres après avoir décrit des volutes aléatoires, que la survie des éditeurs ne tient qu’à un fil (un vague succès et l’année est sauvée), que personne n’est plus capable de maîtriser quoi que ce soit, que les auteurs en sont à courir les petits boulots et à s’empiffrer aux buffets des sous-préfectures pour tenir la semaine, que la critique se branle à sec, que tout repose sur une bulle qui ne demande qu’à exploser (si ce n’est déjà fait), l’industrie du livre qu’à péricliter (c’est fait), la littérature à disparaître (ça vient).
Evidemment, le classement Amazon n’est qu’un “indicateur”, il n’a pas de valeur exacte, mais si l’on consulte les sites de vente “à la caisse”, c’est la même limonade, d’après Edistat, sur les 200 meilleures ventes de la semaine du 2 au 8 septembre, on relève dix titres de la rentrée (dont Mas, Moix* et Nothomb), c’est peu, si l’on compare aux 190 autres, c’est carrément catastrophique.
* 12 000 ventes sur 42 000 mis en place… bonjour les retours ! dont on ne parle jamais et qui ruinent l’éditeur plus que les à-valoir dont ils se plaignent tant.

Ne lisez pas le Goncourt,
tapez-vous la bibliothécaire
16/09
“Rentrée littéraire 2019 Nos 15 coups de cœur”, Le Figaro Magazine, 30-31 août
Deux semaines plus tard, faisons suivre, ceux qui ont tout de même été plus ou moins distingués par la critique, de leur classement actuel sur le baromètre des ventes Amazon
François Armanet, Les minets (Stock), 24 442
Patrick Deville, Amazonia (Seuil), 13 770
Claudie Hunzinger, Les grands Cerfs (Grasset), 4 631
Jean Le Gall, L’île introuvable (Robert Laffont), 20 514
Karine Tuil, Les choses humaines (Gallimard), 206
Cécile Coulon, Une bête au paradis (L’Iconoclaste), 601
Jean-Paul Dubois, Tous les homme n’habitent pas le monde de la même façon (L’Olivier), 369
Jean-Luc Coatalem, La part du fils, (Stock), 4 576
Astrid Eliard, La dernière fois que j’ai vu Adèle (Mercure de France), 66 688
Sylvain Coher, Vaincre à Rome (Actes Sud), 8 998
Stéphane Fière, La campagne n’est pas un jardin (Phébus), 21 795
Laurent Maréchaux, L’Appel (Pierre-Guillaume de Roux), 163 334
Nathacha Appanah, Le ciel par-dessus le toit (Gallimard) 3 892
Interrogés à ce sujet,
les éditeurs nous déclarent :
“C’est pas moi, c’est l’autre !”

Les écrivains ferment leur gueule,
et les critiques sont passés à autre chose.
Moi, tout ce que je dis, c’est qu’il faudrait, peut-être, se sortir les doigts du cul !
15/09
Je ne me souviens plus si j’ai mis en ligne ce texte publié le vendredi 3 Août, 2001 dans l’Humanité, je le remets donc… au cas où.
Mon éditeur est sympa !
Qu’est-ce que j’ai donc fait au Bon Dieu pour finir en prophète éditorial (“La voûte plantaire de Loana va-t-elle résister à la pression médiatique ?” “Dans un pays où les dealers et les brocs ont du cash plein les fouilles, si le président et les ministres en ont aussi, cela nuit-il, et à qui ? ”) en quatrième de couv’ de l’Huma ? Douze métiers, treize misères. Huit livres, neuf éditeurs*.
Je n’ai jamais su ce qui m’épatait davantage de leur part : l’obstination aveugle à refuser ce que je leur soumets ou l’acharnement mis à publier des ouvrages qui, selon leurs propres dires, et une fois les comptes faits, les laissent exsangues.
J’ai tout d’abord fait leur connaissance au travers de la correspondance qu’ils m’adressaient : trois kilogrammes de circulaires de refus, avant de voir publier mon premier livre. Curieusement, lorsqu’ils refuseront le second, ce sera pour regretter de ne pas avoir publié le premier. Et ainsi de suite. Un bon livre pour un éditeur est toujours celui qu’il aurait publié volontiers si vous ne l’aviez pas publié chez un confrère ; le suivant, qu’ils ne publieront pas, devant être édité, de préférence, chez un collègue.
Lorsque l’on rencontre l’intéressé, deux cas de figure se présentent : soit il vous paraît sympathique, soit non. La dernière occurrence est à privilégier puisque, n’ayant ni les mêmes exigences ni les mêmes intérêts, un auteur ne peut jamais être l’ami de son éditeur (l’éditeur le sait bien qui n’a de liens qu’avec la phynance). Le fait qu’il soit antipathique (ne pas s’inquiéter outre mesure, ils le sont à peu près tous) facilite donc grandement la suite des opérations.
Les premiers rapports que l’on entretient avec son éditeur rappellent l’état de grâce qui précède la première copulation commise avec une hystérique. Ainsi, l’éditeur vous confiera très vite que ses auteurs sont tous des minables, et vous-même un phénix. Bien évidemment, il procède de la même façon avec le vaniteux qui poireaute dans l’antichambre. L’hystérique est souvent nymphomane.
Vient ensuite le temps où l’on se penche ensemble sur l’objet du délit, ce qui rapproche (physiquement) et éloigne (intellectuellement). Comme l’éditeur est, aussi, un écrivain considérable du genre qui n’écrira jamais, on se doit de perpétuellement l’approuver si l’on ne veut pas risquer de voir les choses se gâter et son avance revue à la baisse ; à moins que l’on ne choisisse de lui soumettre un manuscrit volontairement truffé de barbarismes dont il se fera gloire de débusquer un bon tiers.
On peut déduire de ce qui précède la règle d’or à ne jamais transgresser : l’éditeur a toujours raison. La preuve : il se trompe régulièrement, ce qui lui donne la légitimité incontestable que confère toute autorité exercée autoritairement.
Pour clore les débats et couronner le tout, deux ans plus tard, l’écrivain reçoit le relevé de ses droits. Il est alors temps pour lui de se mettre à la recherche de la perle rare : un éditeur encore moins sympa que le précédent.
J’en suis là. Bien décidé à mordre la main qui me nourrit.
* Désormais dix-neuf (livres), quinze (éditeurs)
14/09
Ceux qui écrivent en ligne droite, mais qui sont infoutus de négocier un virage.
La meilleure part des hommes de Tristan Garcia refusé cinq fois alors que ce sont les suivants qui auraient dû l’être.

Laisse tomber, c’est la rentrée !
“[…] pour un Américain blanc, c’est très difficile d’avoir le Nobel,
Je suis Juif, j’ai peut-être une chance.”
Philip Roth
Et si l’on confondait Léonora Miano et Toni Morrison, à défaut d’un Nobel, ça pourrait faire un Goncourt, non ?
13/09
Milladiou…

ça va saigner !
Ce qui m’étonne beaucoup, c’est le silence qui règne rue des Saints-Pères, repaire connu des grandes gueules, des punks à chien et des gauchistes extrêmes…

Une absence remarquée…
http://auteurs.lelivresurlaplace.fr/?recherche=Roux+Fr%C3%A9d%C3%A9ric
encore une autre (au hasard)…
https://docs.wixstatic.com/ugd/54d3fc_cf46e98737494f72bacb175ba643ebab.pdf
02/09
Si Charles Juliet n’avait écrit que la première partie de Lambeaux (P.O.L, 1995), il aurait écrit un chef-d’œuvre ; s’il avait publié la deuxième partie séparément, il aurait écrit un bon livre ; en publiant les deux ensemble, il a écrit un très bon livre.

On risque rien d’essayer, juste être déçu,
les ennemis de vos ennemis ne sont pas forcément vos amis
J’ai pensé que, si le navet de Desplechin (Roubaix, une lumière) était si mauvais, c’est que le scénario avait été écrit par Karine Tuil, renseignement pris, pas du tout. Toujours est-il que, même si Tuil échoue encore au Goncourt (il y a quelques années, elle a quitté Grasset pour Gallimard dans l’optique de le gagner), je ne crois pas que Roschdy Zem et Sara Forestier échapperont aux Césars.
01/09
Je tiens tout de même à rappeler à mes différents éditeurs que, moix aussi, je suis un enculé.

31/08
Moix, c’est comme Nabe, mais râblé.
Véronique Olmi ressemble à Fairouz.
Prochaine rentrée littéraire (2020) : deux ou trois romans sur les incendies en Amazonie et un truc étrange (un OLNI !!!) sur le classement des ronds points au patrimoine mondial de l’humanité, le clonage de lapins bio et une mère porteuse inuit transgenre travaillant pour Deliveroo.
Retrouvé un “projet” (Ça suffit !) daté du 13 mars 2003 adressé à Sandrine Palussière.
Les dix têtes de chapitre (constituant les dix commandements de la modernité telle que je la concevais) devaient s’intituler
Croire que Dieu est humaniste
Vivre d’images et de vin de garage
Admirer les surhommes
Suivre les conseils des bons libraires
Aimer l’art
Embrasser son patron avant qu’il ne vous licencie
Hanter les centres commerciaux
Apprendre en jouant
Obéir aux spécialistes dans l’espoir d’en devenir un soi-même
Reste jeune, confondre les genres et refuser la douleur.
C’était pas mal vu, je ne sais pas pourquoi ça ne s’est pas fait… une histoire de fric, je suppose.
16/08

“La peste qui occupait Bordeaux en 1585 a changé de nom et
s’appelle l’ennui – l’ennui que la fureur n’a jamais guéri.”
Raymond Guérin
15/08
Mary d’Emily Barnett (Rivages, 2015) est intéressant à plus d’un titre, il l’est, surtout, comme symptôme, celui de la contamination de la langue (française) par la (mauvaise) traduction. Des phrases comme : “L’immersion de son corps dans l’eau de la baignoire lui fit du bien. Ses chairs s’amollissaient, renouant avec leur condition primitive, un liquide premier, amniotique, d’où s’échappaient des fumets de miel et de lavande*” semblent tout droit sorties d’un “book’in” des éditions Gallmeister. Elles sonnent presque toutes faux, à un moment donné, j’ai même cru à une volonté de l’auteur de procéder de la sorte. Il semblerait que ce ne soit pas le cas.
Il faudra, un jour, s’inquiéter non plus de l’envahissement de la librairie par la traduction, mais de celle de la langue indigène contaminée par le globish-boulgash anglo-saxon. Evidemment, pour se débarrasser du problème (ne rien entendre/ne rien dire), on peut replier cette inquiétude sur la paranoïa ou même sur des notions encore plus réactionnaires comme le “grand remplacement” ; je crois que l’on aurait tort de sous-estimer les effets de cette tendance et tout à fait raison de se méfier de ses développements possibles.
* traduction : “Se baigner lui a fait du bien.”
14/08
En 1993, Emmanuèle Bernheim remportait le Prix Médicis avec Sa femme (Gallimard), un court texte dont l’incipit est “On lui avait volé son sac”.
Trente feuillets, quelquefois, c’est encore trop ! Les nombreux chapitres (qui n’en sont que plus brefs) s’achèvent par des phrases poétiques et définitives à la fois, comme : “Elle s’apprêta à accueillir la malade suivante, une otite” (elle est médecin) ; “L’automne et l’hiver étaient ses saisons préférées” (l’été, c’est la canicule, le printemps lui colle des boutons) ; “Ils mangèrent les dernières côtes de porc, et se quittèrent tôt” (c’est la fête !) ; “Les frites étaient si bonnes qu’elle en commanda une seconde portion” (l’orgie) ; “Il buvait sa salive” (pas mal) ; “A côté du lavabo, il y avait de la place pour une machine à laver” (au poil !) ; “Dorénavant, elle fermerait à double tour le premier tiroir de son bureau” (deux précautions valent mieux qu’une) ; “Dès qu’elle lui ouvrait la porte, ils s’enlaçaient” (salope !).
La der des der c’est : “Et elle sourit”. Moi aussi.
09/08
Toni Morrison, suite et fin : Rumaan Alam (noir pâle et gay) avance l’hypothèse qui me semble la plus juste à propos de Toni Morrison, elle serait, et dans le même mouvement, surestimée (l’Oracle ! la Grande Dâââme des lettres, le giron tapissé de récompenses comme un maréchal soviétique ! la Sainte patronne ! la vache sacrée ! l’infirmière en chef ! la pythie de Princeton ! la Maîtresse de la métaphore ! celle dont on imprime les truismes sur les tote-bags) et sous-estimée (l’écrivain afro-américain qui a tenté une voie pas facile entre le Noir reprenant les codes blancs jusqu’à devenir transparent et celui qui noircit tellement sa prose qu’aucun Blanc n’y pige pouic). Son image devenue tellement forte qu’elle fait disparaître son travail littéraire (difficile forcément difficile).

Tout cela, sans compter que, bien évidemment,
s’il faut en croire les Muriel Pénicaud et consorts,
le Noir a le rythme dans la peau, Toni a besoin d’un bon soutif ;
le New York Times faisant, sans nul doute, preuve d’un double racisme
en publiant ce cliché du premier prix Nobel afro-américain de l’histoire
assignant l’écrivain à son corps de femme noire
D’après Jonathan Coe, “quand vous parlez à des écrivains, vous devez toujours vous rappeler que ce ne sont pas des gens normaux”… ça va pas la tête ! ils sont plus normaux que normal, vous pouvez être surpris par n’importe qui, jamais par un écrivain. C’est bien le problème.
08/08
Séismes dans le monde des lettres : la libraire émue aux larmes par Sorj Chalandon a perdu son chat, Josyane Savigneau aussi (à Oléron).
Alina Gurdiel est un peu en avance


Franck Riester, un peu en retard
Affaire Pénicaud/Morrison, suite, Alain Mabanckou s’est montré plus modéré que les hystériques de réseau en déclarant gentiment qu’il pardonnait à la Ministre puisqu’elle avait l’excuse de l’ignorance.
Ce faisant, il ne se préoccupe pas du sort du stagiaire responsable qui va repartir étudier la langue de bois vernis polyester dans une sous-préfecture éloignée. Dans quelques années, on le verra (ré)apparaître lors d’une rentrée littéraire quelconque où il sera qualifié d’ancienne “plume de Muriel Pénicaud”.
A ce sujet, on peut s’étonner qu’une ministre efface l’un de ses écrits sous la pression de l’opinion et de l’efficacité de cette méthode qui rend l’erreur plus voyante encore.
07/08
Je suis tout à fait d’accord pour soutenir les employés d’Amazon dont je suis persuadé qu’ils sont, effectivement, exploités et sous-payés, mais ils sont payés, à l’inverse de tous les stagiaires de la librairie indépendante censée symboliser la vertu et dont les bien-pensants se soucient peu du sort.
Muriel Pénicaud vient de se faire incendier par la twittosphère pour un mail maladroit (sans doute écrit par son stagiaire ENA ou par un robot compilant les truismes en usage sur Twitter) à propos de la mort de Toni Morrison. Ce qu’elle y avançait c’est ce qui a été écrit par 99% des médias français recopiant les banalités de base (stupides, forcément stupides) la concernant : Toni Morrison aurait fait entrer les “Noirs par la grande porte dans la littérature”. C’est du niveau du Lagarde et Michard, con et colonial, mais personne n’est obligé de bien connaître la littérature afro-américaine. Pas de quoi provoquer un scandale surtout lorsque l’hommage est emballé dans un glaçage dégoulinant de bons sentiments : “très grande dame… bla ! bla ! bla !”
A peu près tout le monde a écrit qu’elle était “descendante d’esclaves”… comme à peu près tous les Afro-Américains, je le suppose ; en revanche, c’est moins pittoresque, elle était issue de la classe ouvrière.
Toni Morrison était une personne fort respectable garée du bon côté de l’avenue du Bien, elle a écrit quelques bons livres et d’autres beaucoup plus faibles (ses “quotes” pourraient illustrer des assiettes décoratives) ; en tant qu’éditrice, elle s’est faite enfumer par les Black Muslims pour la biographie de Muhammad Ali ; si elle avait été plus claire de peau, elle aurait attendu quelques années supplémentaires pour obtenir le Nobel ; lui conférer le statut de “trésor national” comme l’a avancé Barack Obama est, peut-être, légèrement exagéré, quant à lui consacrer colonnes sur colonnes dans la presse française, on verra la place prise par Marie N’Diaye (ou Annie Ernaux) dans celles du New York Times.
Philippe Jaccotet ressemble à Pascal Bruckner. Physiquement.
Comme dit une future lectrice de Sorj Chalandon, “Je sens que je vais être bouleversée” :
“J’ai imaginé renoncer. La voiture était à l’arrêt. Brigitte au volant, Melody à sa droite. Assia et moi assises sur la banquette arrière. Je les aurais implorées. S’il vous plaît. On arrête là. On enlève nos lunettes ridicules, nos cheveux synthétiques. Toi, Assia, tu te libères de ton voile. On range nos armes de farces et attrapes. On rentre à la maison. Tout aurait été simple, tranquille. Quatre femmes dans un véhicule mal garé, qui reprendrait sa route après une halte sur le trottoir.
Je n’ai rien dit. C’était trop tard. Et puis je voulais être là.”
Sorj Chalandon, Une joie féroce, Grasset, 2019
J’ai pensé, ça suffit ! La voiture à cheval sur le trottoir, Brigitte au volant, Melody à la place du mort, Assia et moi sur la banquette arrière. Si j’avais dit : on arrête les frais, on enlève les lunettes noires, les perruques, on range les flingues en plastique, vire ton voile, Assia ! on rentre chez nous, tout aurait été plus simple… quatre femmes dans une voiture qui redémarre, mais je voulais être là, alors je n’ai rien dit.
Traduction, Frédéric Roux
Autrement, j’ai ça en stock : “J’ai projeté de me dessaisir. Le véhicule automobile était immobile. A l’avant, Dame Brigitte était située dans la position du conducteur, Mademoiselle Melody, pour sa part, était positionnée à sa dextre. Assises également comme le duo antérieur, moi-même et Assia partagions la banquette postérieure. Je songeais à les invoquer : par pitié, cessons ! Fi de ces lorgnons grotesques, de ces chevelures de substitution en matériaux de synthèse. Et toi, Assia défais-toi de cette mantille ! Litons ces instruments de combat factices, effectuons un retour en nos lares ! Tout en aurait été plus équanime et partant plus bonhomme, rien d’autre qu’un quatuor de filles d’Eve installées dans un équipage fautivement stationné reprenant son chemin après avoir effectué une pause sur la plateforme piétonne de l’artère.”
“Une génération va, une génération vient, seule la terre subsiste à jamais” (Ecclésiaste, chapitre 1, verset 4)… même pas sûr !
06/08
Les petits boulots

“s’écrire” (sic), “exprimer” (une parole de soi !), “structurer, travailler”…
Rien que des trucs qui font rêver !

Listes
Le public adore ce genre d’exercice en forme d’inventaire ; ça le rassure : « Les 100 romans du Monde » (d’Angot, Christine à Zorn, Fritz), « Les 50 Français les plus influents du monde » d’après Vanity Fair (victoire au sprint de Christine and the Queens devant JR, Emmanuelle Haïm, chef d’orchestre, lanterne rouge derrière Sabrina Bedrani, maquilleuse) ; « Les 45 mecs qui font bouger le monde et bousculent nos idées » d’après Grazia, pêle-mêle : Xavier Veilhan, Mathieu Pigasse, Edouard Louis et La Femme) ; « Les 50 types les plus élégants des 50 dernières années » d’après GQ (Marcello Mastroianni, mais aussi Björn Borg, Hubert de Givenchy, mais aussi Kurt Cobain, Brian Ferry, mais aussi André 3000, Sean Connery, mais aussi Bob Dylan, Gianni Agnelli, mais aussi Michael Jordan, Warren Beatty, mais aussi François Truffaut, Jean-Claude Killy, mais aussi George Best, Muhammad Ali, mais aussi Johnny Depp ) ; « Les 100 meilleurs livres de sport » selon Desports (sur la boîte : Le combat du siècle, Rouge ou mortet Le Football, ombre et lumière). Comme au marché aux puces, le badaud peut se réjouir : « Je l’ai (lu, écouté, vu, acheté) ! » ou se dire qu’il a encore du pain sur la planche, qu’il va falloir qu’il s’abonne à Netflix, qu’il continue de dériver sur Amazon, que le labyrinthe de la marchandise est sans issue… qu’on se fout de sa gueule !
La boxe se prête particulièrement bien à ce genre d’exercices, lorsque RingMagazine a publié la liste des 100 plus grands puncheurs de tous les temps allant de Joe Louis à Charley White, les fans se sont rués sur elle pour s’écharper à son propos. Evidemment, comme toutes les listes de ce genre, le résultat est hautement discutable : les poids lourds y sont sur-représentés (Buddy Baer, le frère de Max, n’a pas rencontré grand monde si ce n’est Joe Louis qui, à cette époque, rencontrait une cloche tous les mois) ; on peut se poser des questions sur la présence de Leotis Martin ou même sur celle de Jim Jeffries qui n’a pas disputé vingt combats durant toute sa carrière) ; on se demande ce que certains font là : Tommy Ryan, Bob Satterfield, Ike Williams ou Paul Berlenbach par exemple.
La liste fait la part belle d’un côté à des boxeurs « mythiques » et d’un autre à des boxeurs en activité lorsque la liste a été publiée, qui n’y figureraient plus si l’on répétait l’exercice aujourd’hui (Prince Naseem Hamed, David Tua ou même Evander Holyfield…) et seraient remplacés par d’autres tout aussi discutables. Elle n’évite pas le « politiquement correct », tout en faisant l’impasse sur les boxeurs d’Europe continentale, exception faite d’Ingemar Johansson (dont la droite avait été surnommée « Le Marteau de Thor ») distingué, sans doute, pour avoir anesthésié Floyd Patterson qui ne demandait que ça. C’est la preuve s’il en est que la boxe est un sport américain (surtout aux yeux des Américains).
On peut regretter l’absence de certains, contester le classement, cela peut être l’objet de conversations sans fin, de querelles byzantines et l’occasion pour ceux qui aiment ça d’étaler leur science. Cela peut donner lieu, aussi, à des échanges fleuris et, pour peu que les arguments manquent, à de jolies parties de mandoline.
— Si ma tante en avait ce serait mon oncle !
— Ma tante, elle t’encule, et sans gode !
Mousses et pampres !
Corso fleuri !
Cul sec !
L’un des intérêts de cette liste c’est qu’elle permet de se souvenir de légendes oubliées : Jimmy Wilde (mort aveugle et dans la misère), jamais champion puisque noir à une époque où les boxeurs blancs n’acceptaient pas volontiers de rencontrer leurs collègues de couleur ; Kid McCoy (« The Real McCoy ») qui s’était couché devant Jim Corbett pour empocher les paris, emprisonné pour meurtre et qui se suicidera pour ne pas assister à la Seconde Guerre mondiale.
Pour finir, elle vérifie la « fragilité » des vrais puncheurs : Bob Foster (46 victoires par K.-O. en 56 combats), six fois K.-O. pour huit défaites ; Danny Lopez (39 victoires par K.-O. sur 42), cinq K.-O. pour six défaites ; Edwin Rosario (41 victoires par K.-O. sur 47), idem ; Wilfredo Gomez (44 victoires dont 42 par K.-O.) a été battu trois fois dans sa carrière et toujours par K.O. ; Julian Jackson (49 K.O. pour 55 victoires), six défaites, toutes par K.-O. ; idem pour Battling Torres (46 victoires par K.-O. sur 56 combats), neuf défaites, toutes par K.-O.
En 2002, Ring Magazine a publié une autre liste : les 80 meilleurs boxeurs des 80 dernières années qui allait de Ray Sugar Robinson à Harold Johnson, elle souffre des mêmes défauts que la première.
Un seul boxeur européen y figure : Marcel Cerdan.
En 1999, le même magazine (pas de raison de se gêner, c’est le genre de marronnier qui fait vendre du papier… dans le genre des « Spécial immobilier » de nos hebdomadaires polychromes L’Express ! Le Point ! L’Obs !) publiait la liste des 20 meilleurs boxeurs du XXe siècle (on prend les mêmes et on mélange) qui allait de Muhammad Ali à Kid Gavilan. Deux ans plus tard, « La Bible de la boxe » publiait la liste des 12 rounds les plus excitants de l’histoire : vainqueur, le premier round de Benny Leonard/Richie Mitchell II (14 janvier 1921), lanterne rouge : le dixième round Riddick Bowe/Evander Holyfield I (13 novembre 1992)
Pour compléter cette liste de listes, Andrew Eisele publiera sur le site About Sports la liste des 50 boxeurs les plus « excitants » des cinquante dernières années, premier : Mike Tyson devant Manny Paquiao, dernier : Johnny Tapia derrière Félix Trinidad. Cette liste a l’avantage sur les autres d’être toute entière subjective. Preuve que même la subjectivité (surtout celle des autres) se discute, je trouve bizarre d’y voir figurer Carlos Monzon à la vingt-quatrième place alors qu’il m’a toujours semblé être un boxeur mortellement ennuyeux.
Comme il fallait bien que quelqu’un se charge de collationner tous ces dossiers, équivalents de ceux qui font régulièrement la couverture des hebdomadaires polychromes (« Les meilleurs placements », « Les lycées les plus performants », « Les meilleurs hôpitaux », etc), Bert Randolph Sugar et Teddy Atlas le feront en publiant The Ultimate Book of Boxing Lists (Running Press, 2010) qui tient du manuel d’histoire, de l’annuaire, de l’encyclopédie et des miscellanées. Ils se feront seconder, pour venir à bout de cette compilation, par une pléiade de connaisseurs et d’éminents spécialistes : Muhammad Ali (« Les 10 meilleurs champions du monde poids lourd », « Les plus grands championnats du monde poids-lourd ») ; Don Stradley (« Les combats les plus “sales” ») ; Ray Sugar Leonard (« Mes dix plus durs combats ») ; Tommy Hearns (« Les cinq raisons pour lesquelles j’ai gagné le combat-revanche contre Ray Sugar Leonard ») ; Earnie Shavers (« Les 10 coups les plus violents que j’ai envoyés ») ; George Chuvalo (« Les coups les plus violents que j’ai encaissés ») ; Lou Eisen (« Les meilleurs boxeurs canadiens ») ; Ruben Olivares et Gene Aguilera (« Les meilleurs boxeurs latinos ») ; Gareth Davies (« Les meilleurs boxeurs britanniques ») ; Steve Farhood (« Les meilleurs frères boxeurs ») ; George Randazzo (« Les meilleurs boxeurs italo-américains ») ; Bill Gallo (« Les boxeurs que je préfère dessiner ») ; Chuck Wepner (« Les autres vedettes de cinéma que j’aurais voulu inspirer ») ; Angelo Dundee (« Les meilleurs entraîneurs ») ; Bob Cannabio (« Les puncheurs les plus valeureux ») ; Mike Silver (« Les meilleurs boxeurs juifs ») ; Ed Schuyler Jr (« Les meilleures histoires des 50 dernières années ») ; Iran Barkley (« Mes boxeurs favoris de tous les temps ») ; Michaël Rosenthal (« Les familles de boxeurs les plus formidables ») ; Mario Rivera Martino (« Les meilleurs boxeurs portoricains ») ; Bill Farrell (« Les meilleurs vainqueurs des Golden Gloves ») ; Ernie Terrell, le frère ainé de Jean Terrell, soliste des Supremes, cousin de Tami Terrel dont la mort brisera le cœur de Marvin Gaye (« Mes chanteurs favoris ») ; Harold Lederman (« Les décisions les plus controversées ») ; Royce Feour (« Les meilleurs combats ayant eu lieu à Las Vegas »).
Bert Randolph Sugar et Teddy Atlas se réserveront des entrées aussi différentes que « Les meilleurs surnoms » (vainqueur : « The Greatest », Muhammad Ali) ; « Les personnalités les plus pittoresques » (vainqueur : Max Baer) ; « Les plus intelligents » (vainqueur : Benny Leonard) ; « Les meilleurs gauchers » (vainqueur : Marvin Marvelous Hagler) ; « Les plus rapides de bras » (vainqueur : Ray Sugar Leonard) ; « Le meilleur jab » (vainqueur : Tommy Loughran et non pas Larry Holmes ni Sonny Liston dont le gauche avait à peu près la puissance d’un fusil à saccager les éléphants) ; « Les meilleurs encaisseurs » (vainqueur : George Chuvalo) ; « Le meilleur jeu de jambes » (vainqueur : Willie Pep) ; « Celui qui frappe le plus » (vainqueur : Archie Moore et non Earnie Shavers) ; « Les plus fragiles » (vainqueur : Sylvester Wilder et non Floyd Patterson) ; « Les meilleurs films de boxe » (vainqueur sans surprise : Raging Bull) ; « Ceux qui frappent le moins » (vainqueur : Maxie Rosenbloom) ; « Les plus sous-estimés » (vainqueur : Charley Burley, une mention pour Marcel Cerdan qui échoue au pied du podium) ; « Les meilleurs défenseurs » (vainqueur : Willie Pep) ; « Les plus grosses surprises » (vainqueur : Buster Douglas) ; « Les meilleures chansons sur la boxe » (vainqueur : Gonna Fly Now ) ; « Les come-backs les plus réussis (vainqueur : George Foreman) ; « Le meilleur crochet du gauche » (vainqueur : Jack Dempsey et non Joe Frazier ou Ray Sugar Robinson) ; « Les meilleurs techniciens » (vainqueur : Ray Sugar Robinson) et, il fallait bien finir par ça : « Le meilleur des meilleurs » (vainqueur : Ray Sugar Robinson).
Difficile de ne pas être « à peu près » d’accord avec les auteurs (un bémol tout de même pour Sam Langford classé seulement huitième des boxeurs les plus sous-estimés), on peut évidemment, pour faire le malin à moins que l’on ne veuille prolonger la soirée, être plus snob ou byzantin et s’étonner de l’absence de Lloyd Hefner.
« Rien au monde n’est assez unique pour ne pas pouvoir entrer dans une liste », Georges Perec ; « Nous avons causé métier, évoqué les gros puncheurs et les cogneurs sans jugeote, comparé nos listes respectives des dix meilleurs poids coq et poids léger mexicains », James Ellroy.
Entrée“ Listes” in Mille et une reprises, à paraître en 2020 aux éditions Grasset (?)
03/08
“Mais mon cher ami, je suis très malade, j’ai besoin de certitudes et de repos. Si Monsieur Grasset édite le livre à ses frais, il va le lire, me faire attendre, me proposer des changements, de faire des petits volumes, etc. Et aura raison au point de vue du succès. Mais je recherche plutôt la claire présentation de mon livre”, Marcel Proust (lettre à René Blum).
“Car votre main s’est posée sur moi comme celle du bandit sur sa victime ou comme celle de la loi sur le bandit,
et depuis lors je souffre, ignorant, ignorant de ma fatalité, ignorant si je suis jugé ou complice,
de ne pas savoir ce dont je souffre, je souffre de ne pas savoir quelle blessure vous me faites et par où s’écoule mon sang.”
Dans la solitude des champs de coton (Bernard-Marie Koltès, Minuit, 1986), la prétention macaronique et la suffisance ampoulée impossible à départager à la photo-finish. Ça peut faire penser à du Victor Hugo gonflé au gaz hilarant, à une caricature de Jean Genêt (qui n’a pas besoin de ça). Peut-être potable au théâtre, mais je n’aime pas le théâtre et encore moins les acteurs… (“la différence avec les putes ? ils embrassent”, sans compter qu’ils gueulent).
02/08
J’aime beaucoup les tweets de Claro, j’avais beaucoup aimé sa descente en flammes des prétentions “stylistiques” de Philippe Djian in Le Monde, je soutiens son soutien à la littérature difficile/différente, le problème étant que je n’ai pas pu finir un seul de ses livres et que j’ai toujours trouvé imbitables ceux qu’il recommande.
“C’était moi maintenant qu’on adorait et qu’on copiait, et j’ai trouvé ça d’abord ennuyeux, puis gênant et enfin ridicule.”
L’accroche publicitaire du quatrième de couverture de Une Mercedes blanche avec des ailerons (James Hawes, L’Olivier, 1999) : “une parodie de Reservoir Dogs et de Pulp Fiction par les Monty Python” n’est pas mensongère. C’est aussi amusant, mais moins drôle que la série des Wilt (Tom Sharpe). Comme personne n’est parfait, l’éditeur a orthographié Patsy Cline avec un k.
30/07

Gena
“Elle était facilement blessée, et un peu trop rapide à se repentir.”
Elle est tordue, il vaut pas mieux, leur histoire sera tordue. Sauver la vie de quelqu’un n’est pas toujours très malin (il vaut mieux pas), la paranoïa est contagieuse, Une jolie fille comme ça (Alfred Hayes, Gallimard 2015) est un bon roman (tordu), bien traduit par Agnès Desarthe.

Gene
29/07

J’ai toujours été un peu en retard (et souvent en avance), ça se confirme : hier j’ai trouvé dans une boîte à livres “HOW TO WRITE A DAMN GOOD NOVEL” (St Martin’s Press, 1987) d’un certain James N. Frey, professeur de “créative writing” à Berkeley. Imaginez ma joie, j’allais – enfin – apprendre à écrire un “putain de bon livre”, américain en plus, c’est-à-dire la crème du top de ce qui se fait de mieux en littérature française. Et puis mon côté soupçonneux a commencé à se réveiller : pourquoi James N. Frey révélerait-il les secrets de fabrication d’un “putain de bon livre” plutôt que d’en écrire un lui-même ? Claude Mesplède et Jean-Jacques Schleret se montraient plus dubitatifs encore en écrivant que Du plomb dans la tête (Série noire, 1989), l’un des seuls livres de Frey traduit en français était “sans intérêt”. L’avertissement a fini de me décourager, l’auteur nous prévient honnêtement : il va nous apprendre à écrire des romans “dramatiques”, mais pas des livres du genre Miss Dalloway ou bien Ulysse. C’était mal barré ! J’ai feuilleté la suite, c’est à peu près tout ce qu’appliquent les écrivains défonçant les portes ouvertes à grands coups d’épaule pour lesquels je n’ai aucun estime qui écrivent, de fait, l’équivalent des scénarii pour Plus belle la vie ou bien des “polars” ordinaires.
Encore raté !
En revanche, la conclusion : “Que faire quand on a fini le boulot ?” m’a beaucoup plu : “trouver un agent” ; s’il ne s’appesantit pas trop sur la méthode pour en trouver un, le conseil demeure précieux ; l’avant-dernière phrase m’a carrément fait rêver : “Une fois que vous avez un agent, laissez-le vendre votre manuscrit, négocier le contrat et s’occuper de vos droits”.
28/07
La crème de la crème

manque juste Olivier Mony
27/07
Pour ceux qui ont raté
ces “masterclass”

et ce stage

se précipiter… à bout de souffle sur le suivant :

“Qu’est-ce que ça veut dire dégueulasse ?”
26/07
Pour progresser,

il y a les ateliers (workshops)…
et puis, surtout, la lecture assidue des grands stylistes (inimitables forcément inimitables) : “Il s’agissait de se désenvoûter de son identité, de dételer du familistère des générations et de chevaucher sans cavalier dans la grande nuit, le regard dardé vers l’origine, la poitrine purgée d’un grand rire astral” (Pierre Cendors, Silens Moon) ; “Une voiture vide s’arrêta devant les Bains-Douches, François Fillon en sortit, mais personne n’y prêta attention” (Joseph Macé-Scarron, Ticket d’entrée) ; “Il (“le génie vaseux*”) abolit les angles et nous sculpte en creux un corps de caresses” (Chantal Thomas, Souvenirs de la marée basse).
On comprend bien que “Déambuler dans cette absence de clarté vous poigne d’un mélange d’angoisse et de jubilation” (Chantal Thomas, toujours) et que, quelquefois, à ces altitudes, le souffle peut manquer ; dans ces conditions, rien de tel qu’imiter Laure Limongi “sirotant son café en dégustant une cigarette” dans l’attente d’un prix littéraire plutôt que Rachel Cusk (Contrecoup) “qui s’empiffre de provisions énergiques affublées de bandes lumineuses”.
* note du traducteur
Lorsque l’on regarde moisir chez les bouquinistes les livres des écrivains successfull, on se dit que les manuscrits au fond de nos tiroirs ont juste pris un peu d’avance.
A l’usage des animateurs artistiques pour enfants et adultes aux besoins spéciaux
désirant devenir médiateurs lecture et poser ultérieurement devant leur bibliothèque

ces quelques “gammes” feront gagner un temps précieux
07/05
La vulgarité des écrivains posant devant leur bibliothèque (“Tu l’as vu mon gros savoir”) me surprendra toujours.

“J’accepte que l’écriture soit un état de transe légère”
29/04
“Le bus s’ébroue” (Laurence Tardieu), c’est joli, non ?

Et les tacos sont en carafe !
28/04
Il y a la musique d’ascenseur, la musique d’ambiance (en général, du jazz middle of the road), ne parlons pas des dégâts commis sur les esprits faibles. Je ne connaissais pas la version écrite de l’affaire (je soupçonnais un peu Echenoz d’avoir importé le concept, mais il écrit tellement faux que le rapport avec la musique ne peut que rester assez lointain), jusqu’à ce que je découvre Christian Gailly (Un soir au club, Minuit, 2002) dans une boîte à livres (galerie marchande de Leclerc). Le styliste préféré de Philippe Djian (un connaisseur où je ne m’y connais pas), c’est, au mieux,de la littérature d’ambiance, à mon sens plutôt de la littérature d’ascenseur. C’est pas chiant (manquerait plus que ça), mais c’est inodore, incolore et sans saveur, les “impros” se pointent à intervalles réguliers… surprise ! changements de rythme téléphonés…surprise ! les balais font tchak ! tchak ! sur la caisse claire, c’est de la sole (surgelée), plutôt de la limande, du poncif qui tourne en rond… Minuit !

27/04
Aujourd’hui, fête de la librairie indépendante, j’ai acheté deux livres introuvables sur Amazon.
Capucine & Simon Johannin, Nino dans la nuit, Allia (2019) : Belek ! Belek ! les quinquados… J 3 in town ! Pour vouzigues, les punks déka, les hardos anémiques, c’est direct l’Ehpad fin-fond des Vosges avec Coop-Phane sur liste d’attente… pliez le pyjama et le gant de toilette dans la petite valoche en fibranne, fissa l’hospice ! Les Johannin ont le blanc de l’œil bleu, la gencive rose vif, les muqueuses qui giclent l’hormone et dans les yeux écrit : “Allez mourir les morts !” Ils vont vous piquer tout le brouzouf, vous sectionner les implants net, vous abandonner sur une aire d’autoroute à faire des phrases pour CSP +. Sont plus malins que vous, plus doués, cognent en rythme, chopé le truc, ils geignent pas, ils n’ont STRICTEMENT aucun scrupule, ils vont vous tordre ! Et moi, qui commençais à trouver le temps long depuis Extension du domaine de la lutte, je rigole.

C’est pas de la Valda, c’est du Rohypnol !
26/04

Luxe, calme et volupté
Coup de cœur assuré
25/04
Il est toujours très pénible d’être déçu et j’ai été déçu par Kanaky (Actes Sud, 2018) de Joseph Andras. J’avais trouvé De nos frères blessés (Actes Sud, 2016) tout à fait formidable, sans parler, à l’époque, de l’attitude de l’auteur envers le monde de l’édition (refus du Goncourt du premier roman et les polémiques qui ont suivi). Joseph Andras explique bien ce qui a été son projet dans un court préambule : “Le journaliste examine, l’historien élucide, le militant élabore, le poète empoigne ; reste à l’écrivain de cheminer entre ces quatre frères : il n’a pas la réserve du premier, le recul du second, la force de persuasion du troisième ni l’élan du dernier. Il a seulement les coudées franches et parle à même la peau, allant et venant, quitte à boiter, entre les certitudes et les cancans, les cris du ventre et les verdicts, les larmes aux yeux et l’ombre des arbres.” On ne peut pas mieux dire, on ne peut pas avoir d’ambition plus haute ni plus juste, sauf que le résultat n’est pas à la hauteur, le découpage est si scolaire qu’il en devient maladroit, le lyrisme tombe à plat, les arguments piétinent ; c’est le poète qui élabore, le journaliste qui élucide, l’historien qui radote, le militant qui squatte les premiers plans et l’écrivain qui ramasse plein-pif tous les poteaux du slalom ; Kanaky est merdique comme les événements qu’il couvre : la prise d’otages d’Ouvéa.
24/04
Peut-être que mon genre littéraire préféré, c’est l’interview (il est vrai que j’en ai écrit un certain nombre). Dernièrement j’ai beaucoup aimé celle de Béatrice Dalle dans Sofilm, celle de Bret Easton Ellis dans America et aujourd’hui celle de Jean-Louis Murat dans les Inrockuptibles. Evidemment, dans mon cas, c’est très narcissique, je n’ai aucune difficulté à imaginer que c’est moi qui parle alors que, bien évidemment, je sais que ce n’est pas le cas. Pas très envie de faire de la littérature en ce moment, mais je me demande si je ne pourrais pas écrire un recueil d’entretiens où je m’entretiendrais à mon sujet, surtout au sujet de ce que j’aurais pu devenir si ma vie avait pris un autre pli. J’ai eu un projet semblable il y a très longtemps, j’avais même trouvé le titre (pas très bon) : “La création des mois”, puis un autre qui ne s’est pas réalisé.
On pourrait intituler ça : “Et mois et mois et mois” et on le publierait à ma mort.
J’ai beaucoup d’estime pour Robert M. Pirsig (Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes) et une énorme admiration pour son record, une fois pour toutes, hors de la portée de quiconque : cent vingt-et-une (121) lettres de refus pour ce texte désormais “culte”. Bien sûr, j’y arrive, mais il me faut au moins quatre titres pour approcher le même score.

La 100e édition du Petit Larousse confiée à Christian Lacroix en 2005 est non seulement une somme d’interventions aussi vulgaires les unes que les autres, mais également une vraie merde dont le destin est de finir en mille morceaux (puis à la poubelle).
17/04
Pour Pablo de Luis Miguel Dominguin (Verdier, 1994), la préface de Jacques Durand est meilleure que le texte (qui n’est pas très bon).

Le type avait autre chose à foutre.
Les jolis jeunes gens feraient mieux de lire L’éloge du carburateur (cf le 14/04) que L’Insurrection qui vient, ils seraient moins déçus après avoir renoncé à Parcours sup’, seraient mieux payés après l’avoir franchi (le néo-prolétariat à-venir c’est les Bac + 5)… et les artistes seraient bien obligés d’en prendre de la graine !
En revanche, ceux qui l’apprécient parce qu’il serait le chantre nostalgique du travail manuel, l’équivalent pittoresque du charpentier hipster la barbe ornée de copeaux de pin Douglas, se collent le doigt dans l’œil, Crawford insiste toujours pour ne pas distinguer ni, a fortiori, hiérarchiser, les intelligences ; à ce propos, il cite à plusieurs reprises Anaxagore (cité par Aristote) : “C’est parce qu’il a des mains que l’homme est le plus intelligent des animaux”.

Motochrome
16/04

Il courait tout seul sur des avenues désolées
en chantant aux plis de son drapeau délavé
Si tu veux être heureux,
nom de Dieu !
Pends ton propriétaire !
Coupe les curés en deux !
Fous les églises par terre !
mais tout le monde avait oublié les paroles
et les autres ne les trouvaient pas drôles
15/04
Ecrire plus fort… pour les sourds.
14/04
Je vais avoir 72 ans, mon père est mort à 73, je n’ai, peut-être pas de temps à perdre ; j’ai donc décidé de ne pas m’infliger, comme je m’y étais engagé,la lecture des trois tomes de Vernon Subutex.Je suis tant bien que mal venu à bout du deuxième, j’ai cru à un moment donné que Virginie Despentes parlait d’elle-même : « Son texte était mauvais […] Son mec était un auteur médiocre. Il alignait des clichés en croyant inventer l’eau chaude, son intrigue était faible, bâclée, le tout mal dialogué, les personnages sans consistance…” mais non, il s’agirait de Xavier Fardin (“Scénariste sans succès depuis une vingtaine d’années, époux de Marie-Ange, il a une fille, il aime les chiens et a rejoint le groupe autour de Vernon”).
J’ai jeté un coup d’œil aux dernières pages du dernier tome… c’est le bouquet !
Le mystère reste entier, le plus mystérieux étant que Virginie Despentes continue à m’apparaître comme le prototype de la bonne copine sympathique alors qu’en tant qu’admirateur d’Annie Le Brun, je ne peux pas non plus prendre King-Kong théorie au sérieux cinq minutes.
Il y a des gens comme ça qui rencontrent le succès dans un secteur pour lequel ils ne sont pas doués… un peu comme si, à force de m’entêter à chanter faux, je gagnais The Voice.
En fait, je les admire.
Bret Easton Ellis impérial dans le numéro 9 d’América, il est vrai que ce n’est pas François Busnel qui va le mettre en difficulté ; face à Isaac Chotiner dans le New Yorker, c’est une autre paire de manches.
Je me promets beaucoup de plaisir d’Eloge du carburateur (Essai sur le sens et la valeur du travail) de Matthew B. Crawford (La Découverte) que je n’ai fait que feuilleter : “Soulevez le capot de certaines voitures (surtout si elles sont de marque allemande et, en lieu et place du moteur, vous verrez apparaître quelque chose qui ressemble à l’espèce d’obélisque lisse et rutilant qui fascine tellement les anthropoïdes au début du film de Stanley Kubrick 2001 : L’Odyssée de l’espace. Bref, ce que vous découvrez, c’est un autre capot sous le capot.”
C’est Basile de Cortez le plus snob des marginaux agricoles qui me l’a offert, qu’il en soit remercié.
Les anglaises, c’est kif-kif…

mais où sont passées les bougies ?
10/04
Tout Didier Daeninckx pour une fable de La Fontaine, tout James Ellroy pour un vers de Racine.
09/04
Déniché sur la Toile : » Le style de Frédéric Roux oscille tantôt entre le KO technique d’un poids lourd et l’esquive toute en finesse qui fait mouche. »

Et, croyez-moi, tout le monde peut pas en dire autant !

Comme elle peut se mettre dans des positions invraisemblables
et qu’elle a des goûts littéraires étranges
notre petite-fille est repartie de Pau avec
Attachement féroce, Vivian Gornick (Rivages)
Autoportrait, Edouard Levé (POL)
L’enfant éternel, Philippe Forest (Folio)
Féerie générale, Emmanuelle Pireyre (L’Olivier)
Mon beau Jacky, Richard Morgiève (Calmann-Lévy)
Et comme en musique, elle adore les trucs un brin chiants, elle a téléchargé : Daniel Darc (Crèvecœur), Richard Hawley (Hollow Meadows & True Love’s Gutter), Lee Hazelwood (For Every Solution There’s a Problem), Mike Newsbury (An American Trilogy) et le Colossal Youth des Young Marble Giants.
07/04
Je donne tout « Vernon Subutex » pour une page de Joan Didion, quatre lignes d’Anna Akhmatova et même pour une seule photo de Slim Keith.

Le réséda sent l’eau
L’amour sent la pomme
Mais nous savons pour toujours
Que le sang ne sent que le sang
Anna Akhmatova
04/04
Bientôt, se retirant dans un hideux royaume,
La femme aura Gomorrhe et l’homme aura Sodome,
Et, se jetant, de loin, un regard irrité,
Les deux sexes mourront chacun de leur côté.
Alfred de Vigny
03/04
Une république devenue principauté dirigée par un DRH (reconnaissable à ses costumes cintrés,son gros nœud de cravate et ses chaussures pointues) et pas un seul chroniqueur pour en rendre compte (Louis Vuitton ne l’autorise pas).

« Dans tous les domaines et dans tous les siècles,
la classe la plus rampante fut toujours celle des poètes »
(L’abbé Grégoire)
02/04
A raison d’un ou deux chapitres avant de m’endormir, j’ai réussi à venir à bout de « Vernon Subutex 1 » en trois semaines. Comme je ne comprenais toujours pas, j’ai attaqué le tome 2 où il ne se passe strictement rien en cent pages, si ce n’est la disparition du sac de Vernon qui semble être le fil rouge de l’intrigue.
Bien qu’il me semble que Virginie Despentes ait fait beaucoup de progrès en français depuis « Baise-moi », j’avoue quelquefois buter sur des passages de ce style : « La Hyène appartient à une certaine catégorie de durs – ceux que la sensiblerie rattrape, sur le tard, comme si l’armure devenait épiderme et qui se retrouvent, stupéfaits d’être mis en connexion directe avec le monde, et guère habitués à souffrir, notamment du doute. Bien des comportements, adoptés à l’adolescence, entrent en déconfiture à l’âge mûr, et elle (qui ?) attrape des états d’âme comme d’autres souffrent de rhumatismes »… c’est du Proust tuné à l’arrache, une macaronée me faisant penser à : « Elsa m’avait paru amère, atteinte dans cette géographie intime que je connaissais pour y avoir déjà mesuré ma jalousie, ce point de rupture où l’orgueil ébranlé vous aveugle et l’emporte sur le discernement et l’objectivité », cuisinée par Joseph Incardona in « Remington » (Fayard noir, 2008).
Incardona fait pourtant très attention à éviter l’inutile et à traquer l’adjectif, ce qui ne l’empêche pas d’en sortir au moins une bonne genre yankee laconique : « C’est souvent après coup qu’on mesure ce qu’on a laissé derrière soi ». Quoi qu’il en soit, « Remington » est plutôt réussi dans le genre que les critiques ont l’habitude de qualifier « à l’os » ; le problème, comme souvent dans le polar, étant l’obligation de l’intrigue et, franchement, sur la fin, celle de « Remington » n’est pas trop crédible, quant à celle de « Vernon Subutex », elle est absente, je n’y vois qu’une succession de portraits-robots pour Cosmo.
La poésie de Jim Harrison (« Une heure de jour en moins », Flammarion, 2012) qui n’a de poésie que le nom ne vaut pas un pet de lapin de garenne.
J’ai eu l’idée d’un conte fantastique King Style : un quidam lambda se réveille un matin, il se regarde dans le miroir de sa salle de bains… qui lui renvoie l’image d’Erik Orsenna !
Tout seul avec un livre pour rencontrer les autres…
30/03
La dernière apparition de Lance Fasquelle sur France Culture remontait au 19 novembre 2011 où, dans « Secret professionnel », il avait été interviewé par Charles Dantzig (éditeur chez Grasset), il a fait son come-back cette semaine dans « A voix nue », toujours sur France Culture, interviewé – comme un coureur cycliste – par Virginie Despentes (auteur Grasset) et par Elodie Deglaire (attachée de presse des éditions Grasset).
Toutes proportions gardées, c’est un peu comme si Jean-Claude Amstrong avait été interrogé sur le dopage par Lance Contador et le médecin de l’US Postal… le Parrain ne s’est donc pas gêné.
Il aurait eu tort de le faire.

Positif aux triglycérides,
Jean-Claude arrête les dîners en ville
Thomas Pikety a écrit un brûlot sur la forme moderne du capitalisme, la bande promotionnelle de son ouvrage fait état des millions d’exemplaires vendus dans le monde. J’ignore si cela rend ses arguments plus pertinents, cela les rend, en tous les cas, plus accessibles aux ennemis déterminés du système.
28/03
« Et tout ce goût pour la violence, ce désir de voir la mort à l’œuvre (sinon celui de la donner), c’est l’ignominie qui nous fait ralentir pour apercevoir sur le périph’ le corps du motard vautré sous la glissière, le goût des éducateurs spécialisés pour le polar français écrit par des staliniens qui font semblant d’être repentis, la déception des militants antifascistes lorsque les tortionnaires exercent sous péridurale. Dégueulasse. »
Extrait de « Nous sommes tous des suisses allemands »,
préface écrite par mes soins à Bruxelles en janvier 1999
pour « Le Glaive et le fourreau » de Gustav Regler (Babel).
Sans compter que je suis toujours du même avis, je trouve ce texte* plus que jamais d’actualité.
* disponible plus bas dans son intégralité.

27/03
« La poésie, c’est comme un orgasme ininterrompu » (France Inter).
La preuve ci-dessous :

J’en fous partout,
mais je m’en fous !
Je pisse debout.
« Proposer dans ses pages un texte de Marie Darrieussecq est, en général, gage de qualité », Amélie Quentel, pigiste des Inrockuptibles (ex-stagiaire à Libération), à propos de Zadig, numéro 1.
Dans ces conditions, malgré mon goût pour les numéros 1, je vais réfléchir.
Quand je disais que Cesare Battisti était un écrivain de merde, tout le monde (couilles molles fascinées par ses couilles transalpines qui ne l’étaient pas) me traitait de réac’ et de petite bite.

Fred découvre la Dolobite
26/03
Donc… tout le monde est au courant, sauf les éditeurs. Faudrait quand même que quelqu’un les prévienne (doucement).
http://www.slate.fr/story/74720/trop-de-livres-tue-le-livre
« Le désir d’un livre ressemble au désir d’un homme, les mêmes vagues au fond de soi, le même mouvement qui n’en finit pas, allant et venant sans cesse, ample, secret, obsédant, magnifique. » Laurence Tardieu (« Rêve d’amour », Livre de poche)… dans ces conditions comment voulez-vous que j’y arrive !

Pour toi mon ange, Pschitt orange !
Pour moi garçon, Pschitt citron !
« La flèche jaune » de Victor Pelevine (Mille et une nuits, 1999), parfaitement dispensable alors que « La mitrailleuse d’argile » (Le Seuil, 1996) est obligatoire.
« Rugby en péril », Jean-Yves Violler (Contredit, 2019)… mouais ! mou du genou.
« Tumulte » de Hans-Magnus Enzensberger (Gallimard, 2018), et l’on retrouve enfin le plaisir de lire un bon livre d’un bon écrivain.
22/03
A partir d’un certain âge, gigoter sur Nirvana est pathétique, on croit faire jeune, on ne fait que souligner son âge (sans compter que l’on risque la rupture des ligaments externes) ; c’est un peu l’impression que me font les jurés cacochymes du Goncourt attribuant la bourriche à Nicolas Mathieu. J’ai parcouru les cent premières pages du livre lauréat (abandonné ensuite), je trouve ça terriblement faux (d’où la prolifération de détails censés être justes) ; dans la même catégorie, je préfère largement David Lopez, plus doué à mon sens et plus sincère ou bien plus malin.
Dans le même genre (à peu près), et pour comprendre ce qui est censé se passer (qui ne passe pas), j’avance laborieusement dans « Vernon Subutex 1″… pour l’instant, je ne comprends pas. Cette jeune femme est indéniablement sympathique, mais ce qu’elle écrit l’est tellement que cela devient embarrassant, on dirait du Katherine Pancol noyé dans la Valstar, je me demande si dans vingt ans, ce ne sera pas encore plus démodé que Pierre Benoît ou même quasiment illisible… ça fait penser aux Wampas, aux Bérurier noirs et à Licence IV que l’on écoute pour rigoler lorsque l’on est bien entamé. Ça finira kif-kif.
J’ai apprécié que Blandine Rinkel abandonne ses prétentions pour écrire son premier roman : « L’abandon des prétentions » (Fayard, 2017), livre charmant, classique portrait de maman, difficile à réussir dans la mesure où la maman en question, sans beaucoup d’aspérités, est fort sympatoche.
15/03
Dominique Noguez qui n’a fait qu’écrire et qui vient de mourir voulait voir gravé sur sa tombe : « N’écrivez jamais », il ne voulait pas dire par là qu’il n’y avait que lui qui avait le droit de le faire, mais qu’il savait les emmerdes que ça occasionne. C’était un conseil, pas un ordre.

Idem !
14/03
Entendu à La Dispute enregistrée au Salon du livre un débat sans queue ni tête sur la littérature et l’image, un des intervenants se montre particulièrement confus et finit par déclarer d’une voix de baryton Martin : « Je suis nul(le) en grammaire », renseignement pris, il s’agissait de Sabrina Calvo, né(e) David… dans ces conditions, on comprend mieux.
Je me souviens de « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté ! » qu’il n’était pas très fin de scander en chœur à une époque où les ennemis de la liberté ne la ramenaient pas trop et puis — les lucioles sont mortes, la nuit tombe, les Lumières vacillent, — il y eut Annie Ernaux et Décathlon la main dans la main.

Freedom GT
Calamiteux numéro du « Libé des écrivains », pas grand-chose à sauver… hélas !

Tous ensemble ! Tous ensemble !
Puis-je rappeler à ceux pour qui Trump (rengaine sans risque entonnée par Robert Littell, pages 28 & 29 du Libé des écrivains dont lui-même sent bien l’absurde vanité : « Ecrire sur la star de la téléréalité qui joue au président des Etats-Unis est un combat perdu d’avance ») représente le Mal absolu que J.F. Kennedy était plus proche de la Mafia que ne l’est son successeur actuel, par certains côtés – certes – moins distingué.

Blond on Blonde
Je conseille à ceux qui pensent que Michel Houellebecq a « prophétisé » la colère des gilets jaunes la lecture de « Dérider le désert » de Daniel Denevert (La Grange Batelière, 2018) qui a analysé il y a plus de dix ans ce qui l’a provoqué.

13/03
On peut dire des écrivains qui n’ont qu’une corde à leur arc (rosseries mondaines ou lamentations gynécologiques) que ce sont des écrivains monocordes.
12/03
Il y a des écrivain(e)s qui, à peine leur livre sur les étals, ont plus de « J’aime » sur Instagram que je n’ai jamais vendu de livres !

Sans compter les débats houleux en bibliothèque
10/03
« Obsessions » (2014) de Jean-Jacques Schuhl (Gallimard), soi-disant « nouvelles », plutôt chroniques. De temps en temps, c’est vraiment pas très bon et puis de temps en temps, on voit étinceler de beaux restes, ceux du temps de « Rose poussière » (1972).
« L’Invention de la liberté » (Skira, 1964) de Jean Starobinski m’avait beaucoup marqué aux environs de 68, bien davantage que les auteurs de polardont on pourrait me penser proche alors que j’en suis terriblement éloigné. Le livre coûtait les yeux de la tête (je me le suis d’ailleurs fait piquer assez vite).

S’ils n’ont pas de scooter qu’ils achètent un break !
S’ils n’ont pas de Vespa qu’ils achètent une Dacia !
« Détails » de Marcel Cohen (Gallimard, 2017) c’est passionnant, un peu ennuyeux aussi, mais j’aime beaucoup l’ennui lorsqu’il est passionnant. Il y a du Ponge, du Drillon chez Cohen, de la myopie et de la haute-culture ; un texte absolument inénarrable sur un séjour à l’hôpital et le rappel de choses oubliées, les bretelles de soutien-gorge transparentes par exemple… personne n’en porte plus. Je trouvais ça assez sexy, ça voulait passer inaperçu, on ne voyait que ça et l’on imaginait le reste.
Après avoir lu « Détails » je me suis souvenu avoir, debout dans une librairie, noté une phrase de Marcel Cohen : «Le secret de l’écrivain n’a rien à voir avec l’inspiration, mais au contraire avec une forme de stupidité et de ténacité, c’est ce que dit très bien le proverbe turc « creuser un puits avec une aiguille »» qui m’avait semblé juste à l’excès.
« […] une ville banalement laide […] », (Tarbes), Charles Dantzig.
06/03
Pour l’une des mille et une entrées de 1001 reprises (à paraître chez Grasset… je ne sais pas quand), je me suis procuré « Mon témoignage sur l’affaire Pierre Conty Le tueur fou de l’Ardèche » d’Henri Klinz (Marteuil Editions, 2017). Henri Klinz est le survivant de la première fusillade du 24 août 1977 au cours de laquelle Pierre Conty, « chef » de la communauté de Rochebesse, monté au hold-up, abattra le gendarme Dany Luczac avant de tuer de sang froid deux autres personnes lors de sa fuite. Trente-cinq ans plus tard Henri Klinz est encore traumatisé (on le comprend)… Le livre n’est pas inintéressant dans la mesure où Henri Klinz ne comprend toujours rien (il finit même sur une note complotiste), en tous les cas, pas davantage que ceux n’ayant pas été des témoins directs, mais il nourrit des sentiments très étranges envers celui qui l’a épargné, Stéphane Viaux-Peccate qui, quelques mois plus tôt, était assis à mes côtés dans les vestiaires du championnat de France universitaire de boxe qu’il remportera (catégorie super-léger). Le livre est publié n’importe comment, écrit d’une manière épouvantable, mais ce qui m’a le plus surpris c’est de voir Henri Klinz affirmer que Stéphane Viaux-Peccate était blond ! alors qu’il a les cheveux noirs, plus surprenant encore le livre comporte quelques photos où l’on peut vérifier que, effectivement, le complice de Pierre Conty est tout ce qu’il y a de plus brun. Dans le rôle du témoin, on peut trouver mieux.
Toujours sur le même sujet, j’ai lu « Une version des faits » de Noëlle Sarrola (Editions Publibook, 2017), c’est le témoignage de l’auteur qui aidera Pierre Conty à quitter la France. Même si elle se donne le beau rôle et si le huis clos entre les deux protagonistes tourne à l’échange idéologique tout à son avantage, le texte aurait fort bien pu être publié dans une maison d’édition « normale ». Il faut croire que le sujet n’intéresse plus grand monde puisque cela n’a pas été le cas.

Garanti Bio
On me demande de signer une pétition contre « l’analphabétisme sexuel », mais pour un « enseignement du clitoris dans tous les manuels de SVT », pétition initiée par une association dénommée « It’s not a bretzel » (au goût, je m’en doutais un peu) adressée à Marlène Schiappa. Je suis bien d’accord, plus tôt elles sauront qu’elles en ont un, plus tôt elles s’en serviront, mais si je la signe (elles/ils sont déjà plus de 11 000 à l’avoir fait), je crains d’être soupçonné de me reconvertir en pédophile démagogue et, à l’heure actuelle, je ne peux pas me le permettre.

« Sinatra Confidential Showbiz, Casinos & Mafia » de Shawn Levy (RivagesRouge, 2015) c’est tout à fait épatant… ce qui est sûr, en revanche, c’est que The Voice s’emmerdait pas avec des histoires de bretzels !
04/03
Feuilleté le « Dictionnaire amoureux de Bordeaux » d’Alain Juppé, on cherche Jean Forton, on tombe sur Jean-Paul Kauffmann ; au lieu de Raymond Guérin, on a droit à Pierre Veilletet ; on échappe de peu à Yves Harté (Jean-Marie Planes fait tout de même une apparition).
Le reste semble être une suite de mémos creux se félicitant de la transformation d’une ville en terrasse géante où des badauds tètent des Spritz.

26/02

Son personnel s’est rendu compte que :
« Je n’écris pas sur quelque chose, j’écris quelque chose »
(Jonathan Littel)
Ils ont donc, comme il se doit, évité de mettre en vitrine :
Lève ton gauche, Tyson, un cauchemar américain, Alias Ali et La classe et les vertus.
Je n’ai pas vérifié, mais je pense qu’ils sont en vente à l’intérieur
comme tous mes autres titres disponibles.
25/02

Une de mes petites filles fait du yoga,
elle aime bien Pascal Quignard,
elle le trouve… « perché ! »
Je l’aime beaucoup, mais j’avoue avoir,
de temps en temps,
du mal à la suivre.
Ce qui est étrange à mes yeux c’est que les critiques qualifieront toujours d’œuvre originale un livre où l’auteur aligne des phrases toutes faites avec un vocabulaire sorti tout droit de la méthode Assimil pour construire une intrigue rebattue ; qu’ils parleront du style d’un écrivain traduit alors qu’ils admettent difficilement les méthodes que j’emploie qui me sont, d’ailleurs, de plus en plus interdites (« Les droits ! », « Les droits ! ») à tel point que je pense sérieusement à passer à autre chose.
Une fois encore la littérature est à la traîne des autres arts, elle en crève et ses acteurs ont pris un tel retard qu’il ne leur vient pas à l’idée que c’est de cela qu’ils crèvent.

Pour mieux (me) faire comprendre, quelques extraits (pris au hasard, je le jure !)d’un « livre » publié dans une « grande » maison d’édition : « J’ai dévalé les marches quatre à quatre pour me retrouver sous une pluie fine que j’ai ignorée » (t’as bien fait, fils !) ; « F lavait les assiettes dans l’évier. C est entrée dans la cuisine inondée de soleil et lui a demandé ce qu’il faisait » (je suppose qu’il lui a répondu qu’il faisait la vaisselle) ; « Je suis resté interdit, sans plus savoir ni ce que je voulais, ni même où j’étais » (T’es à Paris en train d’écrire une sacrée bouse, mec !) ; « Elle m’a regardé avec de grand yeux tristes, sans doute peinée par ma colère » (Salaud !) ; « J’étais pourtant émerveillé pas ce concentré d’informations, le chant de mes origines, les réponses aux éternelles questions dont j’avais appris, avec le temps, qu’il ne servait à rien de les formuler. » (C’est sûr que si tu fermais ta gueule, ça nous ferait des vacances).
Désespérant.
23/02
A propos de livres qui ne ressemblent pas à des livres, Les frères Lehman de Stefano Massini (Globe) : un peu plus de 800 pages en « vers libres ». Pendant deux ou trois cents pages, on trouve ça formidable et puis la lassitude gagne, on finit par ne plus en avoir rien à branler avant de carrément s’emmerder et d’arrêter les frais. Le problème des livres « à système », c’est qu’au bout d’un moment, on ne voit (n’entend) plus que le système.
L’air de rien, Alias Ali évite cet écueil grâce aux quatre monologues qui entrecoupent le courant du texte.

Les amygdales, ça va… le son, faut voir !
En ce moment, je lis beaucoup de livres où le Zippo sert d’accessoire et accessoirement d’objet témoin de l’époque. Comme tout bon snob-gobe-lune-des-années-60, je me souviens des Zippo et des loopings qu’on leur faisait faire, du bruit formidable du couvercle lorsqu’on le refermait (le Dupont en faisait un aussi satisfaisant, mais c’était un plaisir plus coûteux). J’en ai donc acheté un avant de laisser tomber quand l’odeur d’essence qu’il donnait aux premières bouffées a commencé à me gêner… snob ou tox, fallait choisir.
22/02

« La laideur accablante de Paimpol »
Julien Gracq (Lettrines, 1967)
14/02
Lorsque l’académicien Erik Orsenna déclare : « Je ne suis rien sans les livres », on a envie de lui donner un conseil : ne te diminue pas trop, tu n’es déjà pas si grand.
13/02

Encore un truc où mon absence a été remarquée
« Je me suis déjà fait chier à écrire mes chansons, je vais pas m’emmerder à les expliquer », Jean-Louis Murat.
11/02
Je me souviens d’un dîner passé aux côtés de Karina Hocine (elle était à ma gauche, j’étais à sa droite), elle m’avait vanté la bienveillance des entreprises employant des stagiaires non-rémunérés à qui elles apportaient tant, je lui avais demandé si elle voyait une différence entre travailler sans être payé et l’esclavage, elle n’en voyait pas, mais elle ne voyait pas de raison non plus de continuer à parler avec un con. Je la comprends et ne peux pas lui donner tort.
Karina Hocine a récemment quitté les éditions JC Lattès dont elle était Directrice générale adjointe, je me suis inquiété à son sujet comme tous les bienveillants du milieu et Dieu sait s’ils sont nombreux : qu’allait-elle bien pouvoir devenir… stagiaire ? Quelques jours plus tard, je suis rassuré, elle a été embauchée par Gallimard au poste de secrétaire générale de l’éditeur.
A vos CV !

Encore raté !
03/02
A propos de livres qui ne ressemblent pas à des livres, je considère « Vallée d’Ossau » (2002) de René Arripe publié en deux tomes (Le Canton d’Arudy, presque 800 pages et le Canton de Laruns, pas tout à fait 700) comme un chef-d’œuvre. René Arripe a photographié ou fait photographier TOUS les habitants de ces deux cantons (8 630 + 7 083 = 15713).
C’est FORMIDABLE… Depardon + Bourdieu enfoncés !
En revanche, je ne sais pas si c’est toujours disponible (René Arripe, Promenade Arriussec 64440 Laruns).

02/02
« Quand je viendrai te demander ce que je suis censé faire, tu sauras que t’es assez grand pour me le dire », « Aucune créature ne peut rien apprendre que son cœur ne soit prêt à recevoir », « Les cicatrices ont l’étrange pouvoir de nous rappeler que notre passé est réel ». C’est le genre de phrases que l’on pourrait attribuer à Marc Lévy ou à Guillaume Musso pour s’en moquer, elles sont de Cormack McCarthy (De si jolis chevaux, page 15, 128 et 154) et on les admire.
Joseph Macé-Scarron peut faire aussi bien : « Son bras entourait le mien avec la rapacité constrictive d’un anaconda affamé », « Ses arcades sourcilières formaient une voûte gothique » (Ticket d’entrée) et moi, encore mieux en me prenant pour ce que je ne suis pas : « La vieillesse est la banlieue de la mort » (et des phrases de ce genre le centre de l’imbécillité).
On ne se méfie jamais assez, pourtant, on devrait.

31/01
François Bégaudeau est muni d’un même genre d’intelligence péremptoire que Michel Onfray ou Régis Debray. L’air de rien, c’est un sacré handicap.
30/01
Comme tous les livres qui ne ressemblent pas à un livre ordinaire, « I am not your negro » (James Baldwin & Raoul Peck, 10/18) m’a attiré, mais comme à peu près tous les livres qui ne ressemblent pas à un livre ordinaire, il m’a déçu. Le film dont sont tirées ces 150 pages est mieux, ce qui pourrait vouloir dire que la littérature ne peut rien face aux images, mais signifie en réalité que la vie est dure pour ceux qui veulent se battre.
29/01

Vous pouvez me dire ce que vous voulez, moi, j’y crois pas !
L’avantage de n’en avoir rien à branler c’est que l’on peut être d’une parfaite mauvaise foi (et parfaitement lucide)… les binocles, le tatouage entr’aperçu, le ruban-passe au poignet, le menu à rallonge, la sauce à la nage avec les conneries qui flottent, l’instit plan-plan en arrière-plan et au premier plan, le premier de la classe propre sur lui (Brigitte & Manu) en pulls sages… merde (fuck en français) !
28/01
Le revers de Richard Gasquet de Jean Palliano (bien édité chez anamosa). Beau titre, revers gagnant, passionnant alors même que le tennis ne m’intéresse pas vraiment et que je n’ai jamais vu Gasquet jouer : « Je me suis demandé […] si ce qualificatif précis de « talent », cette expression qu’on emploie souvent, « avoir du talent », n’étaient en réalité pas réservés et donnés alors à ceux qui n’ont précisément que cette qualité ou cet attribut pour nous contenter et nous plaire, et qui, pour le reste, souffrent peut-être d’assez grandes faiblesses. »
Dépasse largement la ligne de fond de court, mais comme les bons matchs de tennis, un peu long tout de même aux environs du cinquième set.
Fils du feu de Guy Boley, 159 pages en édition de poche, on enlève les conjonctions de coordination (mais où est donc Ornicar ?), les adjectifs qualificatifs et les répétitions, il en reste trente.
On croit que je suis fan de James Ellroy (prototype du gros con à mes yeux), j’aime Louis Scutenaire.

Et moi, Marcel Mariën !
27/01

Yann Moix garé chez Flunch
(Moules marinières à volonté 8 € 95)
A la rentrée 1996, je publiais Mal de père chez Flammarion, la vedette-maison, c’était Eric Holder qui y publiait Mademoiselle Chambon. Raphaël Sorin avait demandé aux attachées de presse de tout miser sur Holder qui était bien meilleur client que moi, ce en quoi on ne pouvait pas lui donner tort.
Dans la foulée, on s’est retrouvés signer ensemble dans une librairie Flammarion du XIII° arrondissement, Holder s’est montré assez doucereusement condescendant à mon égard, il s’en est excusé quelques jours plus tard, allant jusqu’à me comparer à Louis Guilloux, je crois. Son admiration comme sa maladresse ne m’avaient fait ni chaud ni froid. L’avis des écrivains m’était déjà indifférent (comme dirait Jungla : « De deux choses l’une, soit ils mentent, soit ils disent la vérité ») et je me méfiais de l’admiration et des admirateurs, vingt ans après, je n’ai pas beaucoup changé. Si je veux me prendre pour un génie, je n’ai qu’à feuilleter mon dossier de presse.
Quelques années plus tard, Holder est allé s’installer dans le Médoc, il y est mort mardi dernier, un peu oublié. Pour joindre les deux bouts, il vendait les livres des autres dans son bled et, tous les vendredis, place de la Victoire à Bordeaux.
Son amie Delphine Montalant était morte en novembre l’année dernière, il n’a pas tenu longtemps sans elle.

Les fans sont au taquet !
26/01
« Je vais m’y mettre » de Florent Oiseau (Allary Editions) : première partie, soixante-dix pages très amusantes (les aventures du trickster parigot, amateur de Côtes du Rhône qui n’a jamais rien foutu, pas bon à grand-chose sinon à glander, squatter, chouraver les surgelés chez Monop’ et toucher les alloc’s), mais le livre compte trois parties et 220 pages. Ça patine avant de tomber en carafe.
« Nos richesses » de Kaouther Adimi (Le Seuil) : c’est peut-être bien, mais ça ne m’intéresse pas.

Yo Labo !
Et bientôt (c’est pas triste) : on essaie de comprendre les relevés de compte des éditions Gallimard !
25/01
Retrouvé (en cherchant autre chose que je n’ai pas trouvé) : « Morgiève et Roux : double uppercut au plexus » de Patrice Delbourg (L’Evénement du Jeudi ?). Sous ce titre, nous avions été particulièrement soignés : « Pour emmerder la mort et décrocher la tombale, deux pugilistes du libelle tracent à perte de vie des histoires insoutenables. Le lecteur, sonné par ces séries de crochets au plexus, reste groggy longtemps après les livres refermés. » Il est vrai que, d’après Delbourg, nous étions tous les deux « des puncheurs, façon Cerdan ».
Ça finissait en fanfare : « Deux textes* en fusion d’une force physique hors du commun, viscéraux, obscènes, sardoniques, jubilatoires, d’un érotisme implosé, corps crucifiés qui swinguent de manière primitive au milieu de ces braves cohortes automnales de récits ordonnés comme les alignements de Carnac. Deux trop-pleins de douleur frappés par la grâce. »
On comprend que les lecteurs n’aient pas trop eu envie de se prendre une branlée.
* Mon beau Jacky (Calmann-Lévy), Mal de père (Flammarion)
Allez, une dernière couche et puis on parle d’autre chose.

Exemples ci-dessous

A droite et à gauche : mes deux propositions Made in Warhol.
Au centre : le choix de Folio décalqué de la photo de l’édition originale chez Fayard

A gauche : la couverture de l’édition originale chez Fayard
A droite : le choix de Folio après que je leur eus demandé : SURTOUT pas de photo de boxe

Il est vrai que « le poche, c’est le lieu du fonds » !
Lequel ? Le fond de la cuve, peut-être…
24/01

Quelquefois, on se dit que c’est un peu trop beau pour être vrai : Anne Assous*, ci-devant directrice de Folio, après des études au lycée Henri IV et une prépa HEC (personne n’est parfait) a intégré l’ESSEC (Business School) ; son diplôme en poche, elle a été engagée comme « product manager » chez ArjoWiggins Canson où pendant 6 ans, elle a vendu… du papier !
Pour boucler la boucle, elle finira chez Paprec.
* qui n’a pas encore répondu à mon courrier du 19 novembre, mais ça ne devrait pas tarder (cf le 21/01).

« Mettre la planète en récit, c’est mon travail. »
(Marie Darrieusecq)

« L’écriture m’est indispensable, j’écris tout le temps. »
(Marc Dugain)
23/01

« L’écriture est du côté* de la révolte ! »
(Marie Darrieussecq)
* elle veut sans doute dire, à côté.
21/01
« Je rêvais de changer le monde » (Marek Halter)… et puis j’ai préféré me teindre la barbe.
Ce qui a l’air de ne déranger personne : que les tirailleurs sénégalais ne soient quasiment jamais montés en première ligne (Michel Diop), que les quotas laitiers n’existent plus (Daniel Houellebecq), que la littérature « réaliste » soit considérée comme la seule qui vaille.
« La sage et bienveillante organisation de l’Etat a déjà veillé à ce que l’artiste reste à jamais l’esclave de ces misérables épiciers ». Franz Schubert (1797 – 1828)
14-18

Courrier adressé à Madame Anne Assous le 19 novembre 2018
(resté jusqu’à ce jour sans réponse)
15/01

Voilà ! C’est tout… tout est dit
Richard Morgiève est l’un des seuls écrivains qui vaille à mes yeux.
A une époque, nous avons été considérés comme assez proches et chroniqués plusieurs fois ensemble, le tirage de nos livres respectifs a occasionné à deux reprises successives le renvoi de celui qui était notre éditeur, Paul Fournel. Un petit homme de dos (chez Ramsay) et Tiens-toi droit (chez Seghers) avaient dû péniblement atteindre les 300 (trois cents) exemplaires. Le livre de Morgiève, une fois réédité chez Joëlle Losfeld, a fait son petit bonhomme de chemin et c’est tant mieux, c’est un livre merveilleux ; le mien réédité par Mille et une nuits sous le titre Fils de Sultan a souffert du même accueil maussade que lors de sa première publication.
A l’époque de Sex vox dominam, Mon beau Jacky et Legarçon (chefs d’œuvres !), Richard Morgiève m’a invité à dîner chez lui, d’une manière qui a dû lui sembler peu courtoise, je ne lui ai pas rendu son invitation. J’avais jugé, peut-être à tort, que nous ne gagnerions rien à nous fréquenter, que nous nous fâcherions assez vite et que je préférais continuer (in)tranquillement à le lire. Ce que je fais. Je ne sais pas si c’est son cas.
13/01
La bande dessinée se vend bien, pas le roman ; la littérature jeunesse se vend bien, pas la fiction ; le Goncourt des jeunes est plus prescripteur que l’autre ; le Prix France Culture Télérama s’est senti obligé d’intégrer des étudiants pour récupérer les lecteurs qu’Alias Ali lui a fait perdre. C’est la victoire du Babybel sur le saint-nectaire, du Kiri sur le salers, du Boursin sur le roquefort, du petit-pot sur le pot-au-feu, de l’IceTea sur le morgon de chez Lapierre… du mou, du sucré, de l’épilé. A bientôt les coloriages.
Abandonné en cours de route Les Idéaux d’Aurélie Filippetti. Putain ! Bordel de Dieu ! pourquoi éditer des compositions françaises de ce niveau ? Extrait : « Après leur première poignée d’yeux ». De mon temps, un machin pareil, c’était 2 sur 20 pour l’encre et le papier… « Largement payé ! » rajoutait le prof, et dans le fond, on était d’accord avec lui, on savait bien que l’on n’avait rien branlé.
12/01
Crans-Montana de Monica Sabolo c’est Modiano à la neige, un name-dropping à fond les remonte-pentes, on peut être sensible au charme Made in Virgin Suicides ashkénaze de l’affaire ou n’avoir rien à secouer de ces histoires de pauvres-petites-filles-riches-des-années-80-qui-s’ennuient-en-fuseaux-lycra, c’est selon sa maîtrise du stemm et de quel Rossignol on s’est levé. Désintégration d’Emmanuelle Richard, c’est encore autre chose : une Annie Ernaux qui chouinerait moins, mais aurait la rage subventionnée, une enfant des classes moyennes qui enrage de ne pas pouvoir se payer un manteau Max Mara, une transfuge de classe en rogne pour qui épater Olivier Cohen est le seul moyen d’accéder à ce qu’elle vomit… Olivier Cohen ! Pas mal de talent (« Un petit talent est la pire malédiction de Dieu » écrivait Carson McCullers), beaucoup de chiqué. Je crains qu’elle ne soit, avec des gens comme David Lopez, l’avenir de la littérature française écrivant une néo-langue un peu bancale issue des ateliers d’écriture, pas dépourvue d’intérêt pour autant (l’énergie du rap de seconde main !) sans être ma thasse de té davantage que Zadig et Voltaire en bonneterie.
Des écrivants font scandale en déclarant que Niort, c’est « nul » ou qu’ils n’aiment pas « les femmes de 50 ans ». Ce sont des opinions assez banales, esthétiquement proches du Calendrier des Postes, j’aimerais savoir s’ils déclencheraient un tel tollé s’ils affirmaient qu’ils trouvent Fumel, fun ou que leur « kif », c’est sucer des chattes sèches à l’EHPAD de Montsempron-Libos, toutes choses qui auraient au moins le mérite d’être originales.
Le roman des années à venir : la saga d’un type se croyant parti pour être Kennedy et qui finira comme Thiers.
05/01
Il y a très peu de différence entre un bon et un mauvais texte, il suffit pour les distinguer de faire appel au lecteur et à la sûreté de son mauvais goût.
Il y a rien à chiquer, je resterai toujours du côté des cancres et proche de leur attitude narquoise face aux bons élèves.
04/01
J’ai fini Mille et une reprises (presque 3 millions de signes), à paraître cette année chez Grasset (c’est plus ou moins sûr) ou l’année prochaine chez Bouquins (peut-être), je m’emmerde donc suffisamment pour reprendre mon site là où je l’avais laissé (il y a longtemps).
A relire ce qui précède, je ne vois vraiment pas pourquoi… je n’ai sûrement pas tout dit, mais rien n’a vraiment changé.
Aujourd’hui le dernier Michel Houellebecq (préfacier de Beigbeder) est en librairie (sur Amazon, il était numéro 1 depuis plus d’une semaine) et tout le monde s’engouffre dans le plan média croyant qu’il s’agit de littérature ou faisant semblant de le croire alors qu’il s’agit d’autre chose, en deça ou au-delà, un peu comme c’est le cas d’Andy Warhol dans un autre domaine (l’art) et une autre dimension (planétaire). Le problème n’est pas de savoir si Warhol était un bon artiste (Hector Obalk a publié en 1990 un livre totalement hors-sujet à ce sujet : Andy Warhol n’est pas un grand artiste, Aubier), mais, à la rigueur, de comprendre pourquoi ses images (qui ne lui appartiennent pas) sont reproduites sur des mugs, des coussins et des serviettes de toilette plutôt que celles de Jasper Johns ou de James Rosenquist. Pourquoi tel ou tel artiste devient un élément de la Kultur de son temps ? Ce serait le rôle des critiques de l’étudier au risque de se tromper, de le (faire) comprendre, sauf qu’ils sont occupés à jouer le rôle de courroie de transmission qui leur est alloué, ce serait l’honneur des sociologues, mais ils sont trop occupés à réparer leur photocopieuse.
Houellebecq ne s’y trompe d’ailleurs pas, son ambition, désormais, c’est le Nobel, c’est-à-dire la reconnaissance ultime, le couronnement absolu de la médiocrité pour ce qui est des auteurs français récompensés récemment.
Il y a quelques jours, j’ai aperçu un article dans lequel Frédéric Beigbeder (témoin du mariage de Houellebecq) se demandait « comment il était devenu réactionnaire », je me trompe sans doute, mais je ne savais pas qu’il avait été autre chose.
MON AGENDA DE LA PLEIADE
(2016)
14/04
« Voyage c’est se déshabituer. C’est aussi aller à la recherche d’une partie perdue de nous-même, tellement perdue qu’on ne saurait dire en quoi elle consiste… » (Olivier Rolin, Baïkal-Amour, Paulsen).
Avec un peu de pot et si elle ne tient pas trop l’alcool (prévoir une douzaine d’huîtres de chez Dupuch et un Graves blanc pas trop cher… n’allez pas faire des frais non plus, si ça se trouve, elle ne suce pas), c’est le genre de phrase qui peut vous permettre de baiser une journaliste un peu mûre au bord du Bassin d’Arcachon.
Si vous n’avez pas de critique sous la main et si vous la relisez, ce sera pour vous rendre compte qu’elle veut à peu près rien dire, c’est pour cela qu’Elisabeth Barillé du Figaro Madame l’a retenue.
Ecrire, c’est aller à la recherche d’une partie oubliée de vous-même, tellement oubliée que vous ne vous en souvenez plus… ainsi de suite !
12/04
Le grand Busnel a fondé une revue… America, ça s’appelle ! Evidemment, tous ceux et toutes celles qui veulent être invités par le grand Busnel en disent beaucoup de bien… elle est à l’image du grand Busnel (ou du petit Macron), intégralement creuse avec un petit goût de tapioca attaché au fond de la casserole. Toni Morrison y a donné un « grand entretien » de style pneumatique, il doit exister un syndrôme Nobel (pourvu qu’il ne touche pas Svetlana Alexevitch), cette brave dame dont je me souviens avoir lu de bons livres n’en écrit plus que des médiocres et pour le reste déroule un discours aussi tenu qu’un Marshmalllow. Elle prévient d’entrée qu’elle ne va pas « racialiser » son discours pour le « racialiser » immédiatement et tout au long de son entretien avec le grand Busnel qui relance chaque fois à des années lumière l’Oreo oublié dans le placard : « Avez-vous été surprise par le résultat de cette élection ? », « Dans quelle famille avez-vous grandi ? », « Quels sont les livres qui vous ont marquée ? », « Quelle difficultés avez-vous rencontrées ? », « Pourquoi écrivez-vous ? », « Qui est à vos yeux le plus grand des écrivains ? », « L’écrivain a-t-il une responsabilité ? », « Que peut la littérature ? », « Et maintenant, qu’est ce qu’on fait ? » A mon avis, vous devriez aller vous coucher ! A un moment donné, la pythie déclare qu’elle trouve le drapeau américain du plus mauvais goût (Paul Morand avait plus justement noté qu’il était particulièrement « décoratif »)… « Trop de rayures ! Trop d’étoiles ! », qu’on le lui remplace par le drapeau de l’Union d’un bien meilleur goût (moins d’étoiles, moins de rayures) et qu’elle nous foute la paix !
Pour compléter le ratapouf, on a droit à un dithyrambe de Ta-Nehisi Coates… « My President Was Black », à la rengaine ordinaire sur les Indiens (Dakota ! Nakota ! Lakota !) de Louise Eldrich… Bourre et bourre et ratatam ! Avec des analystes critiques de cette envergure, le Donald peut dormir sur ses deux oreilles.
Cadeau Bonux : une nouvelle de Francis Scott Fitzgerald qui aurait bien fait de rester inédite.
Tout le tintouin fait à propos de ce recueil de nouvelles inédites qui sentent la naphtaline, le boa qui perd ses plumes et le gin éventé (Je me tuerais pour vous, Fayard-Grasset) m’a permis de me rendre compte que Scott avait le même profil que Gene Tunney. C’est toujours ça de pris sur l’ennemi.
Pour faire le pendant à ce premier numéro d’une revue comme on aimerait en lire plus souvent, le dernier numéro d’un « magazine de sport à lire avec un marque-pages » : Desports.
Je ne vais pas m’éterniser, mais j’ai particulièrement apprécié « Pour une bibliothèque idéale, les 100 livres sportifs indispensables » d’après Benoît Heimermann soutenu en la circonstance par « les lumières d’Adrien Bosc, Bernard Chambaz et Luc Follet ».
Dans les auteurs francophones, on relève : Jean Echenoz (Courir), Antoine Blondin (Tours de France : Chroniques de « L’Equipe », 1954 – 1982) ; Yves Gibeau (La ligne droite) ; Bernard Moitessier ( La longue route : seul entre mers et ciels) ; Jean Prévost (Plaisirs des sports : Essais sur le corps) ; Georges Haldas (La légende du football) ; Albert Londres (Les forçats de la route) ; Philippe Bordas (Forcenés) ; Philippe Delerm (La tranchée d’Arenberg et autres voluptés sportives) ; Henry de Montherlant (Les Olympiques) ; Paul Fournel (Anquetil tout seul : récit) ; Laurent Mauvignier (Dans la foule) ; Paul Morand (Ouvert la nuit) ; Eduardo Arroyo (Panama Al Brown) ; Dominique Braga (5 000) ; Vincent Duluc (Le Cinquième Beatles) ; Vladimir Dimitriejevic (La vie est un ballon rond) ; Denis Lalanne (Le temps des Boni) ; Philippe Brunel (Vie et mort de Marco Pantani) ; Serge Daney (L’amateur de tennis : Critiques 1980 – 1990) ; Rachid Boujedra (Le vainqueur de coupe) ; Louis Nucera (Le Roi René) ; Philippe Guillard (Petits bruits de couloir) ; Bernard Morlino (Manchester Memories) ; David Fauquenberg (Mal Tiempo) ; Roger Vailland (325 000 francs) ; Olivier de Kersauzon et Jean Noli (Fortune de mer) ; Jean Louis Crimon (Verlaine avant-centre) ; Denis Grozdanovitch (De l’art de prendre la balle au bond : Précis de mécanique gestuelle et spirituelle) ; Tristan Bernard (Nicolas Bergère) ; François Thébaud (Pelé : une vie, le football et le monde) ; Raymond Pointu (42, 195 km) ; Lola Lafon (La petite communiste qui ne souriait jamais) ; Jacques Perret (Articles de sport) ; Georges Magnane (Les hommes forts) ; Tristan Garcia (En l’absence de classement final) : Pierre-Louis Basse (Séville 82 France – Allemagne : le match du siècle) ; Claude Meunier (Ring noir : quand Apollinaire, Cendrars et Picabia déouvraient les boxeurs nègres) Denis Tillinac (Rugby Blues) ; Olivier Guez (Eloge de l’esquive) ; Jean-Philippe Domecq (Ce que nous dit la vitesse) ; Daniel de Roulet (Esthétique de la course à pied) ; Pierre Bourgeade (Le football c’est la guerre poursuivie par d’autres moyens) ; Jean Lacouture (Le rugby, c’est un monde : chroniques) ; René Fallet (Le vélo) ; Bernard Chambaz (A tombeau ouvert).
Je ne sais pas pourquoi, cela m’a fait penser qu’il y a longtemps (le 11.08.1999), j’avais écrit à Benoît Heimermann, à l’époque employé de l’Equipe-Magazine.
Benoît Heimermann,
Je vous remercie du compte-rendu de mon « Mike Tyson, un cauchemar américain » que vous avez publié dans l’Equipe-Magazine.
Comme il me semble que ce compte-rendu mérite que l’on y revienne, je me permettrai de vous faire quelques remarques (trop longues) à son sujet.
Le reproche principal que vous faites à ce livre est celui de « plaider » une cause « indéfendable ». Il me semble, justement, qu’en l’occurrence je ne plaide aucune cause, que je tente, seulement, de donner à mon lecteur tous les éléments ; à lui, s’il le désire, de juger que Mike Tyson est une victime ou un parfait salopard. Pensez-vous, vraiment, que je « vole au secours du coupable », que j’ « excuse ses errements », que je « plaide ses inconséquences » alors qu’au contraire j’expose clairement ces errements et ces inconséquences, davantage même que mes confrères ne l’ont fait jusqu’à présent ?
Il me semble que : soit mon livre est totalement raté (ce que, modestement, je ne pense pas), soit il peut, en la circonstance, donner lieu au même genre d’aveuglement que celui auquel je me suis trouvé confronté lorsque j’ai essayé (en vain) de faire publier les circonstances exactes de : « l’affaire Washington » dans tous les journaux qui, à l’époque, dénonçaient pêle-mêle cette petite salope et la justice américaine (forcément raciste… la nôtre ne l’étant pas, cela se vérifie tous les jours !) et faisaient de Tyson une victime et un martyr. Cette version des faits est encore colportée, lorsque notre collègue de Libération résumera la carrière de Tyson avant son combat contre Botha, il écrira que Desiree avait rejoint Mike dans sa chambre à quatre heures du matin en petite tenue. Ce qui, non seulement, est faux, mais parfaitement dégueulasse. Ne me dites pas que les circonstances exactes de cette affaire n’étaient pas connues, je les connaissais depuis plusieurs années et je ne suis pas le spécialiste « Boxe » d’un prestigieux quotidien dont le métier devrait être d’enquêter un tant soit peu et de ne pas affirmer n’importe quoi. C’est toujours cette version que, hier encore, avançait Monsieur André Rauch, universitaire prestigieux après la lecture de mon livre, preuve qu’il ne l’a pas lu (ou mal) ou qu’il est plus important pour lui de continuer à croire que les femmes sont, forcément, des salopes.
On pourrait, pour le coup, s’offrir un peu de morale à bon compte !
Tous ceux qui écrivent pour mystifier l’opinion ont besoin que les sportifs soient des héros ou des enfoirés (cf les jugements moralisateurs d’aujourd’hui sur « les dopés »). Je ne partage pas cette opinion et je ne pratique pas ce genre d’écriture où la morale (celle de l’auteur, mais surtout celle des puissants qui les emploient) badigeonne la réalité d’un enduit ignoble. Si j’avais été juré au procès de Mike Tyson, j’aurai voté « coupable » sans hésitation (je suis donc loin d’absoudre Tyson de ses fautes), en tant qu’écrivain je n’ai pas à le faire et je ne l’ai pas fait. En revanche, je me suis appliqué, lorsque c’était nécessaire et dans la mesure de ce que je sais de lui, à expliquer le pourquoi de son comportement ; attaché aussi à ne pas le retrancher de la communauté des vivants (comme Mailer l’a fait de Gary Gilmore dans « Le chant du bourreau » ou Truman Capote de Dick et Perry dans « De sang-froid » qui étaient des causes autrement indéfendables que celle de Tyson. Je ne cite pas ces deux auteurs au hasard, ils ont été mes modèles dans mon entreprise) et à insister sur sa dimension tragique : il ne s’est jamais appartenu comme tous les véritables héros de tragédie.
Ce sont ceux qui l’ont adoré sans condition qui lui crachent à la gueule maintenant que cela est devenu possible et même recommandé. Si Tyson est un enfoiré, ceux qui l’ont construit, vendu, manipulé, idolâtré et ceux qui ont complaisamment relayé cette image, c’est quoi ?
D’après votre objection il ressort que la littérature ne devrait s’intéresser qu’à rendre attachants des personnages qui le sont ou peuvent l’être (c’est qui d’ailleurs : le Père Goriot, cet avare, Emma Bovary, cette salope, Didier Deschamps, Guy Forget ?). C’est tout le contraire de la littérature. Tout au moins de celle que j’essaie de pratiquer. Lorsque l’on a choisi de le faire on a, hélas ! plus souvent les mains dans la merde que le nez dans les roses de l’hagiographie, mais c’est le métier qui veut ça..
Bien à vous
Frédéric Roux
P.-S. : « Le combat du siècle » est le récit d’Ali/Foreman et non pas celui d’Ali/Frazier.
Ce qui est amusant (plus que le reste), c’est que, vingt ans plus tard ou presque, Benoit Heimermann, par ailleurs auteur d’un remarquable Les combats de Muhammad Ali au Castor astral (dont on se demande bien pourquoi il ne figure pas dans cette liste remarquable) et d’un non moins remarquable article : « Bernard Moitessier à la cantine de l’Equipe », classe Le combat du siècle sur la plus haute marche du podium. Si ça se trouve, il l’a lu depuis.
07/04
Les écrivains ne m’intéressent pas (je ne les intéresse pas davantage), ne parlons pas des lecteurs (ils me le rendent bien) ; je ne fais partie d’aucune clique ; je n’ai pas l’occasion de refuser de participer à des débats à la con (on ne me le demande pas) ; on ne peut pas dire que j’encombre le devant de la scène (ni les coulisses) ; lorsque je me considère, je suis plutôt modeste (mais, vu le niveau, personne ne me fait peur pour autant) ; je suis à peu près persuadé que la « littérature » est une aventure terminée, pourtant, c’est bizarre, si écrire m’est toujours aussi pénible, ce que j’écris m’intéresse davantage qu’auparavant, je me demande même si je ne vais pas avoir, bientôt, le courage d’écrire une très bon livre sans me préoccuper d’autre chose que d’écrire un très bon livre. Ça va faire chier un paquet de cons !
05/04
A quel sens, la littérature s’adresse ?
L’auteur jeûne, le critique déjeune
L’auteur travaille, le critique graille
L’auteur est maigre, le critique est aigre
17/03
J’adiore !
http://www.grazia.fr/article/ecrire-sur-la-mode-tout-un-art-847042
13/03
Amélie D, sans doute pour me faire plaisir (et je l’en remercie), m’a fait parvenir Gabacho d’Aura Xilonen (Liana Levi). C’est totalement illisible, j’ai mis trois semaines à le finir. Ce n’est pas grave, la jeune fille est très jeune (et plutôt jolie), si ça se trouve, un jour, elle écrira un meilleur livre. Le problème (si ce n’est, comme presque toujours, celui des adjectifs et de la traduction), c’est la réception critique : Didier Jacob parle tout de même d’un livre qui, aurait empêché Céline d’écrire s’il l’avait lu avant de commencer le Voyage au bout de la nuit !
Comment désormais faire confiance à Didier Jacob.

En réponse aux propos odieux tenus hier sur ce site
12/03
En bagnole, la femme est la moitié de l’homme

300 SL

XK 150
En fait, je crois que c’est une 140,
ce qui voudrait dire que la femme est un peu moins de la moitié de l’homme
A ma connaissance, La Mécanique des femmes de Louis Calaferte est seul livre qui parle de sexe sans être cul-cul (la praline).
En travaillant sur l’entrée Randall « Tex » Cobb de Mille et une reprises, je me suis rendu compte qu’il était l’ami qui avait sauvé la vie de Pete Dexter et je me suis souvenu que Spooner était un livre très recommandable et Pete Dexter assez sous-estimé.
Tex Cobb, lui, est formidable.
Ceux qui font rarement ce qu’ils font tout le temps.
Celles qui ne sont vraiment pas douées, mais qui s’acharnent (et finissent par le faire oublier pour peu qu’elles soient jolies… les moches, c’est duraille ! vaut mieux qu’elles soient bonnes).

Je crois que c’est un exemple de ce qui précède
(enfin, je n’en suis pas sûr),
mais je ne me souviens plus de comment elle s’appelle
11/03
NO FUTURE !

Masterclass Jean Rolin
Il y a des gens, il ne vous parlent plus une fois qu’ils ont lu ce que vous écriviez, on se demande bien pourquoi ils le faisaient avant.

Les bons écrivains s’y connaissent en bagnoles
09/03
« Je m’inquiétais surtout pour Yasmine qui est si gentille ». Lorsque je saurai écrire des phrases aussi parfaites, je serai sauvé.
13/02

10/02

Je m’inscris et à soixante-dix ans,
je saurai, enfin, ce que je fabrique
(et si je suis doué pour ça)
Feuilleté Les Républicains de Cécile Guilbert (Grasset), j’ai vaillamment supporté : « Je me retournai pour envisager le regard clair/me rétractant dans une coque de silence/grand pro des provocations stipendiés (Thierry Ardisson) qu’il ne pouvait s’empêcher de rafaler/l’égérie cathomophobe (Frigide Barjot)/l’hidalgo vindicatif dont chaque discours menton levé délivrait un déluge de béton (Manuel Valls, je suppose) ».
Comme il y a des limites à mon indulgence pour les diplômé(e)s de Sciences-Po, j’ai craqué à la quatrième ou cinquième page lorsque l’héroïne dit un truc tout « en pénétrant dans le véhicule ».
Faut quand même pas déconner ! Elle aurait pu s’introduire, comme il se doit, dans l’habitacle du véhicule. Tout ce que je regrette c’est qu’elle ne soit pas plus moderne et qu’elle n’ait pas pris l’aéroplane, elle aurait ainsi pu s’introduire dans sa carlingue.
Après que les Déménageurs bretons aient massacré tout ce qu’ils pouvaient, je retourne à mes brutes nègres.

Bon, et bien…
« Le secret le mieux gardé de la littérature américaine »
va rester secret
13/01
Ce qui est formidable c’est quand les écrivaines sont aussi folasses que leurs éditrices, situation de plus en plus courante, il est vrai. On est sûr ainsi qu’elles auront de la presse, en règle générale, ceux qui « donnent » les premiers dans le panneau sont les journalistes du sexe opposé qui voudraient bien les niquer, mais qui n’y arriveront pas… ils sont trop vieux, trop gros ou elles les trouvent un peu cons à moins qu’elles n’aiment pas leur odeur (elles trouvent qu’ils puent).
Des fois, j’ai l’impression de tomber comme une côte de bœuf dans un banquet vegan.


Des fois, on se dit que la littérature est une « industrie culturelle »
encadrée par des professionnels dont l’efficience ne peut être mise en doute

Ensuite, on consulte la liste des 10 livres les plus empruntés
à la bibliothèque de Lectoure et l’on se dit que… Dieu merci !
labourage et pâturage ont encore de beaux jours devant eux.
08/01
Fnac Paris

Entre le Christ et les pachydermes

Une couverture qui m’en rappelle un autre

Ceci est un combat (Muhammad Ali/RockyMarciano) qui n’a jamais eu lieu.
Son compte-rendu figurera dans la rubrique « Virtuel »
de Mille et une reprises, Editions Grasset, parution 2018
06/01
Lorsque l’on s’appelle Daniel Pennac, on a un seul devoir : ne PAS écrire.

Et de deux
05/01

La première réaction est tombée
« Je sens bien que le style est en disgrâce, ça fait académique, composition française », Régis Debray interviewé par Richard Millet dans le numéro de novembre de La revue littéraire (Léo Scheer). Dites-moi les brocs, de quel style s’agit-il : Henri III ? Louis Philippe ?
Charles Dantzig est l’invité permanent de la revue Transfuge dont la rédactrice en chef littérature est Oriane Jeancourt Galignani, et bien, bizarrement, Oriane Jeancourt Galignani publie un livre dans la collection (le courage) dirigée par Charles Dantzig chez Grasset.
Et moi, pendant ce temps, je fais la connaissance de Billy Conn, un styliste irlandais follement sympa, par ailleurs assez courageux, que l’on peut voir ci-dessous après son combat victorieux contre Fred Apostoli (un copain de Joe DiMaggio)… on voit que je suis loin de ces préoccupations préoccupantes sans m’en désintéresser tout à fait.

Si vous voyiez l’autre…
un dénommé Fred…
même sa mère l’a pas reconnu !
01/01/2017
On y vient

Pour ceux qui ont la flemme de descendre jusqu’au 06/01/2014 (et qui sont myopes)

31/12
Terminus coloriage
Le ministère des affaires étrangères a refusé de m’accorder la bourse Stendhal que je lui avais demandée (sans grand espoir). En ayant déjà été bénéficiaire en 2008 (pour Alias Ali), je ne trouve pas ça vraiment injuste, plutôt normal, même et je me démerderai autrement. En revanche, j’ai trouvé la liste des heureux récipiendaires très instructive. Evidemment, on y repère vite ceux et celles qui ont la carte (Villa Médicis, Prix de la vocation, bourse Prince Pierre de Monaco, directeur d’Alliance française, et patin et couffin), mais pas seulement, on y trouve aussi beaucoup de gens qui n’ont pas vraiment publié de livres au sens strict du terme, ils sont un peu dessinateurs, plutôt traducteurs, vaguement illustrateurs, auteurs pour la jeunesse & so on. C’est la fameuse transversalité… Dylan, prix Nobel, les lecteurs qui sont les véritables auteurs, les libraires qui sont critiques (« Coup de cœur ! »), les bibliothécaires qui créent du lien, la mise en espace de l’écriture (« comme un parcours ») et tout ce genre de conneries post-up-to-date, mais j’y vois pire : la victoire à-venir (déjà accomplie au sein des « prix ») de la littérature jeunesse sur la littérature tout court et de l’opinion adolescente sur le jugement adulte. J’ai quelques doutes sur le bien-fondé de cette idéologie neu-neu ; je ne vois pas quel auteur sérieux pourrait s’en satisfaire (autrement qu’économiquement si ça lui décarre sur le coin du beignet, ce que je souhaite à chacun) ni même apparaître aux yeux de ses pratiquants.

Kebab pour tout le monde !
et Pennac à volonté !
26/12
Et si l’on « rejouait les étapes », mais à l’envers ?

Cette librairie sera reprise prochainement (février 2017),
mais comme pour Un regard moderne, on aura tendance
à penser que : ce ne sera pas (tout à fait) pareil
et l’on aura raison de le penser…
18/12

Afin de pouvoir présenter des projets,

je vais m’inscrire à un stage
14/12
PETITE RENTREE

Tout le monde est sur les rangs

même moi avec ma traduction du
« secret le mieux caché de la littérature américaine »
10/12
Bon… maintenant, si les écrivaines font péter les nichons (même un peu mous pour leur âge), moi, j’y joue plus !

Blandine, deux qui la tiennent
trois qui la…
30/11

Mais oui, mon chou, je peux t’aider…
il suffit que ta copine me suce gratis
23/11
Que crève la littérature !
Après l’âge (canonique) le 25/09
le sexe (féminin) aujourd’hui

Je veux pas casser l’ambiance, mais quand même,
elles ont toutes des tronches de première de la classe
et les premières de la classe, c’est pas les bonnes…
quoique… femmes à lunettes/femmes à quéquettes !
05/11
Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Grand Prix du Roman de l’Académie Française (G.P.R.A.F) déclare sur Europe 1 : « Je pensais que je n’étais pas capable d’écrire »… c’est pas un scoop !
10/10
Et si l’on donnait les six prix littéraires sur les listes desquels il figure à ce jeune garçon (qui m’a l’air gentil comme tout) ? Cela pourrait nous éviter de nous interroger sur le rôle de la France au Rwanda… ce serait donc tout bénéfice.
Français, encore un effort !

07/10
Gaël Faye, c’est Stromaë, non ?
28/09

Toujours rien lu de Clarice Lispector
(l’une des plus belles femmes du monde)
trop peur d’être déçu
25/09
FOREVER YOUNG !

La réalité de la littérature
(serait-elle honorable)
c’est l’âge de son public
(et sa provenance)
Je crois (quelque part je ne sais quand) ne pas avoir dit beaucoup de bien de Canada de Richard Ford, preuve que je ne suis pas rancunier, j’ai lu En toute franchise du même auteur et j’ai trouvé ça pas mal du tout.
24/09

Et le cadavre de Dubois, j’en fais quoi ?
21/09
A force de déconner, je ne sais plus si c’est moi qui ai écrit cette phrase : « Je n’avais, pas davantage que la plupart de ces gens, de véritable raison de me tuer. Je ne pense pas (c’est pas mon genre et qui sont ces « gens » ?), mais ce qui m’étonne c’est que j’ai oublié son attribution… si quelqu’un a une idée.
Confidence pour confidence…/

Amazon a le compas dans l’œil
(mais Ring parle des années 80 plus que de boxe)
Dans son blog, Pierre Jourde écrit (à propos de Boxe de Jacques Henric où je suis cité plus d’une fois) : « Les grands romanciers américains écrivent volontiers sur la boxe : Jack London, James Ellroy (depuis quand ?), Norman Mailer, Joyce Carol Oates… En France, il y a Philippe Aronson, Alexis Philonenko, Aya Sissoko (avec le concours de… Marie Desplechin !), Alban Lefranc, Daniel Rondeau, par exemple, mais ça reste confidentiel ».
Je me suis senti obligé de rectifier… je l’ai regretté aussitôt après.

Aujourd’hui, Jeanne G travaille du chapeau
auparavant, elle « travaillait » dans l’édition
Je ne veux décourager personne, mais en prix littéraires, le Rwandais (serait-il natif du Burundi) est imbattable.
Les afro-américain(e)s débarquent en force dans l’édition, mais, jusqu’à présent, il vaut mieux qu’elles soient jeunes et jolies (dernier exemple : Imbolo Mbue), pour la littérature, on verra plus tard.
Bourdeaut a des vraies, Jauffret des fausses

Mes Lobb ont vingt ans et commencent à donner des signes de fatigue
Vu mon âge, je me demande si je m’en achète une nouvelle paire
20/09

Karine Tuil vient de lire L’Express
19/09
Lorsqu’il y a vingt ans, j’ai publié Mal de père chez Flammarion, on n’en trouvait pas un seul exemplaire à La Machine à lire, aujourd’hui, j’y suis « Coup de cœur ». Il suffit donc d’être patient (j’ai plus beaucoup de temps pour l’être, mais j’y suis bien obligé).
Lorsque Jérôme Garcin parle d’une prose « à hauteur d’homme », on est sûr qu’elle ne vole pas très haut.
29/08
Beaucoup de critiques littéraires sont des larbins à la moutarde.
28/08
« Le dernier livre de Marc Lambron (L’œil du silence, Flammarion) n’est pas loin de l’inoubliable Education sentimentale« , Pierre Bergé in Globe Hebdo, septembre 1993. Une chose est sûre, vingt ans plus tard, Marc Lambron a largement fait oublier Gustave Flaubert ; une chose est certaine, Pierre Bergé n’a jamais été très loin de Sainte-Beuve.
26/08
Jean-Paul Dubois ressemble à Stéphane Thébaut, le présentateur de La Maison France 5.
Je dois dire qu’à la lecture de toutes les « bonnes pages » (plutôt mauvaises d’ailleurs) de la rentrée, l’écrivain le plus doué me semble être… Amélie Nothomb ! C’est la seule qui ait UN style, les autres écrivent tous pareil.

« Les lecteurs d’Internet sont, je crois, spécialement aptes à me lire. »
18/08
La nouvelle la plus spectaculaire de la (future) rentrée littéraire, c’est Karine Tuil devenue excellente depuis qu’elle court sous les couleurs de l’écurie Gallimard (casaque sable, toque écarlate) alors qu’elle était considérée comme plutôt médiocre lorsqu’elle était publiée chez Grasset (casaque tilleul, toque vert anglais).
27/07
Des fois, je lis des trucs et je ne peux pas me retenir, j’ai comme un spasme (bref)… dernier exemple : « Laure Limongi enseigne la création littéraire », je ne sais pas pourquoi, avant de rire un bon coup, je n’ai pas pu m’empêcher d’avoir un spasme (bref)…
Avec quelques jours de retard, ce dont je m’excuse, je tiens à féliciter Maylis de Kérangal, promue chevalière de la Légion d’honneur.
Il faudrait, pour compenser, que je trouve une vacherie sur un mec, mais j’ai la flemme.
03/07
Dans un article sur Renaud Camus (in BibliObs) un dénommé David Le Bailly écrit : “Camus a eu dans sa vie deux obsessions : le cul et « l’invasion arabo-musulmane » » et, à ce propos, se pose la question suivante : « Et s’il existait un lien entre les deux ? »… il est con ou il faut lui faire un dessin ?
Pour ceux qui ont un tant soit peu d’oreille, il y a une ressemblance flagrante entre les déconnades de Gérard Depardieu et celles de Philippe Sollers (l’alcool, la tchatche, le malheur joints à leur narcissisme benêt sans doute). Ce qui est navrant, c’est que le second puisse avoir droit à des fanatiques éplorés qui trouvent merveilleuse la phrase suivante (monument de bêtise kitsch et de comique involontaire) : Une femme n’est rien d’autre qu’une vibration qui attend son pinceau ». Vas-y mon coco, montre-le nous ton joli pinceau !
02/07
Les pires ennemis de la littérature ? Ceux qui lui veulent du bien (ils hâtent sa mort), les bienveillants. Et tout de suite, deux noms viennent à l’esprit : Bernard Pivot (le protoype du « gentil », méchant comme la gale) et l’effroyable Daniel Pennac, mais il y en a d’autres, François Busnel par exemple qui est le croisement des deux.
28/06
Pris au hasard (et je suis plutôt bien tombé, il y a bien pire) dans Great Jones Street de Don DeLillo (Actes Sud) : « Dans la zone des quais, je tombai sur les maisons d’emballage, cherchant à examiner des perspectives pures comme des théorèmes, la maîtrise autonome de ces structures de béton, invulnérables à la mélancolie ». Moi, je veux bien que la traductrice (Marianne Véron) soit archi-nulle, mais l’auteur doit tout de même être en partie responsable de cet effroyable charabia. Pour le fun, un autre (je jure que je ne triche pas) : « C’étaient des pas mesurés, légers mais suivant clairement des parcours, suggérant une méditation prédatrice, comme des Pygmées répétant une mise à mort rituelle ». DeLillo, il déconne tant qu’il veut, mais l’éditeur n’est pas obligé de balancer son fric par les fenêtres ni la critique obligée d’encenser une semblable bouse…
Mes excuses à tous ceux qui ne peuvent pas voir les images, j’essaie de résoudre le problème, mais il faut pour cela que j’attende l’intervention de types beaucoup plus doués que je ne le suis.
15/06
Effectivement, Joseph Andras, traîne (c’est net dans cette interview) comme un fumet Made in Tarnac, suffisamment en tous les cas pour que Pierre Assouline le remarque, personnellement j’aime autant cet arrière-goût que celui du surimi que l’on nous sert en permanence.
Lorsque Jonathan Franzen pose, ce n’est pas devant un mur de livres, mais dans son garage parmi les cartons, les raquettes et les balles de tennis… ça nous change des clichés (Franzen les réserve pour ses livres) des écrivains indigènes.
14/06
LE ROI EST MORT
VIVE SONJI ROI

Il faisait souvent le même rêve, un petit bonhomme posait une couronne sur sa tête.
Tu es sacré roi, alors ? je lui demandais. Roi de quoi ? Et il me répondait,
« Roi du monde, Bird ! Du monde entier. »
Odessa Clay
13/06
02/06

Et pour finir, ma préférée
(jusqu’à présent)
30/05
Les Tifs (titre original, The Wig) de Charles Stevenson Wright (Le Tripode), c’est parfaitement dispensable, d’ailleurs, je crois que je vais me dispenser de le lire en entier.

Lorsque T.S. Eliot refusait La ferme des animaux de George Orwell,
il faisait une connerie, mais il expliquait pourquoi il la faisait, ce qui, en réalité,
ne change rien à l’affaire… une connerie c’est une connerie !
Qui c’est ? Salinger (d’après Beigbeder).
C’est quoi ? Zimmer d’Olivier Benyahya.
29/05
Le refus de Joseph Andras de se voir attribuer le Goncourt du premier roman et les réactions pleines d’aigreur de Pierre Assouline et de Bernard Pivot en réponse montrent bien que le refus tranquille de « jouer le jeu » est l’arme la plus efficace que l’on puisse concevoir ; ne pas s’opposer à la force, s’en servir, ne pas affronter le pouvoir, l’ignorer.
« On dirait du Woody Allen défoncé à l’acide, et lâché dans les rues armé d’une Kalachnikov ».
C’est quoi ?
28/05
La période pendant laquelle un écrivain se défend contre l’écriture est la plus importante. Dès qu’il s’y rend, on peut avoir des doutes.
J’ai vraiment un œil à faire crever les poules, il suffit qu’un libraire estime ce que j’écris pour qu’il fasse faillite.
Je suis persuadé que, si j’avais du succès (on ne sait jamais !), ceux qui disent pis que pendre à mon sujet ou qui cherchent à me nuire (en douce) se vanteraient de me connaître, peut être même laisseraient-ils soupçonner qu’ils sont vaguement parents avec moi, serait-ce par alliance.
J’ai été un peu vite dans le jugement porté (cf le 12/05) sur Entre les rounds de Rodolphe Barry (Finitude), en réalité si le premier texte, qui donne son titre au recueil, est plutôt bien imité, tous les autres le sont remarquablement mal.
« C’est Rambo et Cioran à la fois, c’est Gracq sans les visites annuelles des journalistes au grand écrivain de Saint Florent-le-Vieil, mais avec la fortune de Marc Lévy.
Qui suis je ?
15/05
Week-end à Toulouse, passage à Ombres blanches, je fais remarquer au « jeune libraire qui adore mes livres » que la situation ne s’est pas améliorée depuis le 01/10 : aucun de mes livres n’est disponible dans son bouclar… « Même pas à côté ? » me demande-t-il, l’air un peu gêné. « A côté », c’est le local réservé au sport (et au jardinage) ; vérification faite, effectivement, un exemplaire d’Alias Ali (Folio) se bat en duel avec la daube d’Alban Lefranc, Le ring invisible (y a pas que lui), dans l’attente de celui qui aura le bon goût de le débusquer au rayon Boxe.

Je finirai chez Jardiland.
13/05

Charles Dantzig vient de racheter les éditions Grasset, ses fans se ruent l’écouter sur YouTube
avant de dévorer SES auteurs.

12/05
Il y a des gens, ils perdent leur femme, ça leur permet de réaliser leur rêve : écrire un livre. Le public les admire, ce sont des enculés !
Je ne dis jamais : « Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça », peut-être que je devrais m’y mettre.
Notes de Lect(o)ure : Entre les rounds de Rodolphe Barry (Finitude) : parfaitement bien imité, à tel point que l’on se demande si ceux qu’il imite parfaitement méritent son admiration ; Les boîtes en carton de Tom Lanoye (La Différence) : un peu ennuyé de subodorer que Phlippe Besson aurait pu l’écrire aussi bien, peut-être que Lanoye n’a écrit qu’un seul bon livre (La langue de ma mère)… c’est déjà pas mal ; L’Imposteur De Javier Cercas (Actes Sud), ça commence bien, indéniablement, le type est bon, et puis au bout d’un moment on en a marre de le voir descendre de vélo pour se regarder pédaler et guigner le Nobel du coin de l’œil ; Purity de Jonathan Franzen (L’Olivier) : pâteux au possible, tapissé du genre d’humour convenu qui colle comme un Malabar sur un plancher flottant ; Les gens heureux n’ont pas d’histoire d’Eloïse Lièvre, acheté pour le procédé qui, surtout en ce moment, m’intéresse, le procédé m’intéresse toujours, mais franchement ! il (me) serait si facile de citer les phrases ineptes que je ne le ferai pas ; Ultima Necat de Philippe Muray (Les Belles Lettres) : souffrir autant, que ce soit de son talent ou de son absence de talent, ce devait être parfaitement insupportable.
05/05

Revenant juste d’une « excursion » dans ce coin,
il l’a semblé logique de publier celle-ci.
Elle peut sembler tout ce qu’il y a de plus encourageante
alors qu’elle est parfaitement désespérante.
04/05
Je serais curieux de connaître le taux de retour du Goncourt imbitable de Mathias Enard, mais ce dont je suis sûr c’est que si l’on bombardait la Syrie avec les invendus, certains parleraient de génocide.
28/04

Je ne sais pas pourquoi (en fait, si), mais je n’ai jamais senti les gens du Seuil.
Visiblement, cela ne m’a pas empêché de leur soumettre un texte.
Leur réponse (prudemment non signée) vérifie mes préventions à la perfection
(« presque insupportable », « sordide »… mais allez donc vous faire enculer bande de connards !)
La suite (récente) ne m’a pas davantage convaincu…
un PDG avec des pantalons tricotés main par maman
– franchement –
on est snob
(je le suis)
ou on ne l’est pas
(tant pis pour vous),
mais c’est au-dessus de mes forces.
25/04
« Si robuste que l’on soit, il y a des jours, n’est-ce pas, où l’on se sent broyé par la sottise universelle » (Gustave Flaubert)
Ça c’était hier…

puisque, aujourd’hui, j’ai 69 ans.
24/04
9.3 en force !

Tout ça (les Jeannes, les Paulines et même les Quitteries), c’est des conneries !
Quand Aymedane, Rachdyne et Zelmire vont débarquer, elles vont leur niquer la race.
(il me tarde)
23/04

Un peu de douceur dans ce monde de brutes
22/04

Et quand les Quitteries vont se pointer, les Paulines vont aller se faire mettre ailleurs que dans le VI° arrondissement
Entre ça et ça, je peux plier les gaules et faire la malle… je vais pas être le seul, nous serons même plusieurs…
20/04
LES AVENTURES DE DEUX HOMMES HORS DU COMMUN
PASCAL BRUCMERDE et ALAIN FAISTESCROTTES
Octobre 1917
Première secousse annonçant leur naissance
18 juin 1940
Pressant appel du général de Gaulle. Ils hésitent encore.
1949
Extraordinaire, inouï : ils prennent le risque de la vie.
27 déc. 1953
Alain est atteint de la rougeole ; Pascal a la varicelle.
Miracle : ils s’en sortent.
1967
Dix-huit ans après leur naissance, ils fêtent leur dix-huitième anniversaire.
Mai 1968
Ils passent ensemble leurs premières vacances en Sologne.
Longues parties de badmington.
Découverte de Paul Géraldy.
Août 1970
En dépit du conseil de leurs mamans, trois jours de camping sauvage dans les Ardennes.
Ils prennent contact avec un passeur belge qui fait la contrebande de pommes de terre.
Fouillés à la frontière, ils sont saisis avec 300 kilos de frites dans leurs poches.
Libérés sous caution.
1972
Comme toujours ils défient le risque.
Lors d’une manifestation, ils lançent une boulette de pain sur un représentant de forces de l’ordre.
Ce dernier leur tire les oreilles.
Outrés par cette brutalité, ils s’inscrivent à la G.P. (Génération perdue).
1973
Engagement politique farouche.
Refus total des valeurs du vieux monde : ils achètent leurs premiers jeans, et vont chaque semaine au restaurant chinois.
1974
André Malraux passe en mobylette devant un café où ils sont assis.
Le ministre se gratte l’oreille et jette dans leur direction un mégot qu’ils se précipitent pour ramasser.
Ils font expertiser la précieuse relique qu’ils donnent ensuite à un empailleur.
Le sort en est jeté : ils seront aventuriers.
Ils vont prendre la route eux aussi : depuis trois ans ils préparent une immense expédition :
la traversée de la Suisse à main nue, sans guide (au moins jusqu’à Genéve).
1978
Ils sont les premiers hommes nouveaux hommes de l’après-féminisme. Ils ont leurs premières règles.
Ils ne connaissent pas la date de leur mort ; mais ce qui donne à leurs actions cette fébrilité pathétique, c’est la certitude où ils sont de mourir dès la fin de leur vie.
Pascal Bruckner/Alain Finkielkraut, Au coin de la rue, l’aventure Le Seuil, Collection Fiction & Cie (1979).
De ce texte censé être amusant, et qui ne l’est pas tellement, on ne retiendra que la « fébrilité pathétique » qui ne les a pas quittés depuis.
19/04
On n’en a pas beaucoup entendu parler, mais nos deux valeureuses représentantes ont quitté la liste du Man Booker Price (cf le 10/03). Contrairement à ce que l’on pourrait croire, je ne m’en réjouis pas outre-mesure, si ça se trouve il sera attribué à pire.

C’est ce qui s’appelle faire une fleur
18/04
J’écris encore parce que j’ai déjà écrit.
14/04
Différences et répétitions


Aujourd’hui moins qu’hier mais pas plus que demain
08/04
L’originalité de la construction de Vacher l’éventreur de Régis Descott, Grasset) ne saurait échapper à nos critiques les plus (af)futés. En ce qui me concerne, c’est une méthode dont la virtuosité me dépasse tellement que je n’aurais jamais osé l’employer.
Dormez braves gens

les critiques sont à l’affût
Il faut espérer qu’un jour, les fils nourriront la haine que leurs pères ont abandonnée.
Mais qu’est donc devenue Bénédicte Peccia ?

J’ai toujours eu l’impression que la dénommée Bénédicte Peccia
avait le talent pour ne rien dire des rédactrices d’horoscope.
Elle réussit à ce que le destinataire – vaguement flatté –
de son courrier puisse garder un espoir… serait-il déçu.
Sa facilité à écrire des phrases amphibies
en faisait la préposée idéale à ce genre de corvée.
En y réfléchissant à deux fois,
je me demande si Benedicte Peccia existait vraiment.
07/04
Ce soir, c’est la fête sur la 5, le Grand… reçoit le Vieux…
Encore une blessure narcissique qui semblera inexplicable aux yeux des abrutis de la pire espèce (les abrutis sont toujours de la pire espèce comme les salutations sont distinguées), il est question des manuscrits refusés dans le Figaro littéraire d’aujourd’hui et il n’est jamais fait état de ma fabuleuse collection de lettres de refus.
A travers ciel de Jean-Luc Cattacin (Phébus), c’est tout à fait formidable. Je pensais écrire une chronique à son propos, mais elle était construite (en moins bien) comme le dernier texte du livre intitulé : « Je regarde le ciel par un accroc ouvert » (son titre m’a fait penser à There’s a Hole In Heaven Where Some Sin Slips Through, un excellent Cd, hommage à Townes Van Zandt). Je me dispenserai donc.
Et si Katherine Pancol c’était aussi bien écrit que… mettons ! Jean-Paul Dubois ; aussi talentueux que… mettons ! Erik Orsenna ; aussi respectable que… mettons ! Jean-Christophe Rufin. Ça changerait quoi ?
05/04

« Donald Trump restera comme l’emblème flamboyant des années 80 et des valeurs qui étaient professées à cette époque : fortune rapidement faite ; spéculation effrénée ; condominiums-miroirs ; casinos ; centre commerciaux. Il était marié avec une immigrée tchèque, Ivana, ancienne sélectionnée olympique de ski qui lui coûtait 1,5 million de dollars par an rien qu’en vêtements et qui lui coûtera bien plus cher encore lorsqu’il en divorcera pour épouser son clone parfait surmonté du même chignon blond. Le couple vivait dans un appartement au dernier étage de la tour qui porte son nom sur la 5ème Avenue : cinquante pièces, une cascade dans le hall, colonnes en marbre, plafonds à la feuille d’or, baignoires en onyx. Pour compléter la panoplie, Trump possédait : une maison de campagne de cent dix-huit pièces à Palm Beach avec parcours de golf et plage privés ; le yacht racheté à Adnan Kashoggi ; un Boeing 727 ; un hélicoptère. Tout ce qui était considéré comme l’Eden ces années-là où l’on prenait les yuppies et les brokers pour les anges du Paradis. Ses mémoires s’ouvrent par ces phrases inoubliables : « Je ne fais pas ça pour l’argent. J’en ai suffisamment, bien plus que je ne pourrai jamais en dépenser. Je fais des affaires pour le plaisir. C’est mon art à moi. Certains peignent merveilleusement ou écrivent de magnifiques poèmes. Moi, je préfère les affaires et surtout les très grosses affaires. C’est ainsi que je prends mon plaisir. » On comprend que cet humaniste distingué, cet érudit et cet esthète ait pu faire, à cette époque, l’admiration conjuguée des foules, de Wall Street, ainsi que de Ruth Roper et de sa fille. »
Mike Tyson, un cauchemar américain (Grasset, 1999)
04/04
Le cocktail, c’est Jérôme Leroy.
Le chaînon, Don Carpenter.
Pour débuter la semaine en fanfare

Gonflé de « retirer » un texte qui n’est pas écrit,
impatient d’avoir des nouvelles d’un autre terminé,
le gonze a tous les défauts.
Je vais pas « épiloguer trois plombes » non plus, il semblerait toutefois que les éditeurs préfèrent de plus en plus les braves types aux bons livres ; je ne saurais leur donner tout à fait tort, c’est souvent la clé du succès.
Ce qui est nouveau, c’est qu’ils puissent considérer que deux mois est un délai « décent » pour ne PAS lire un manuscrit. En ce domaine, comme en d’autres d’ailleurs, Finitude est loin du podium ; cela va faire huit mois que mon manuscrit est en souffrance chez Rivages, six mois chez Sonatine et chez Stock, dirigé par mon soi-disant-ex-éditeur chez Grasset : Manuel Carcassonne.
02/04
Les énigmes du week-end
« Un zeste de Nimier, une giclée de Chardonne, une pincée de Déon, deux traces de Blondin, trois gouttes de Morand, le tout saupoudré de Dumas, de Retz et de La Rochefoucauld »
Qui suis-je ?
« Le chaînon manquant entre John Fante et Richard Price »
Qui suis-je ?
01/04

Montana
(04/10/2008)
« Avant de m’endormir, la veille, j’avais lu quelques pages de Jim Harrison et je m’étais demandé comment il faisait. Si jamais je saurais faire ce que ce gros borgne réussissait : « Voler comme un papillon, piquer comme une abeille ! »‘ On se sent toujours lourd après avoir mangé au restaurant et quelquefois léger lorsque l’on a lu une bonne histoire. C’est la vie ! Dieu qui vous hante… je ne sais quoi. »
Mal de père
Flammarion, 1996
« La veille, avant de m’endormir, j’avais lu quelques pages de Jim Harrison et je m’étais demandé comment il faisait. Si jamais je saurais faire ce que ce gros borgne réussissait : « Voler comme un papillon, piquer comme une abeille ! »‘ On se sent toujours lourd après avoir mangé au restaurant et quelquefois léger lorsque l’on a lu une bonne histoire. C’est la vie ! Dieu qui vous hante… je ne sais quoi. »
Mal de père
L’arbre vengeur, 2016
Vingt ans après, on appréciera la différence.
31/03
Le gâteau est issu du langage, comme le gâteau sort du four : il y a une recette, on l’exécute, on a le gâteau.
Si on accomplit le texte, on a l’objet. Il y a quelque chose de performatif. J’ai trouvé ça merveilleux.
La toujours délicieuse Maylis de Kérangal à propos de son dernier cup-cake
Pour ceux que ça intéresse, on peut lire la totalité de cet entretien de haute volée en cliquant sur le lien ci-dessous.
30/03

Des fois, on sait pas ce qui vous prend…
Il y a des types qui écrivent des livres parce que leur fille est morte et puis ils prennent le TGV pour aller en parler à des centaines de kilomètres ; le train arrive avec une heure de retard, le bar est fermé… ils sont pas contents.
C’est humain.
25/03

Et puis, après les Jeannes,
les Paulines vont rappliquer
24/03

Lettre de refus pas si différente que ça

Paul Morand, Montherlant & Frédéric Roux*
ont gagné le coquetier
* Ce dernier venant de perdre aujourd’hui, son jumeau astral,
Johan Cruijff (25/04/1947) ne se réjouit pas outre-mesure
22/03

Les 3 Jeannes mixent Nina Simone…
au cas où ça voudrait bien venir.
21/03
L’édition, c’est la teuf !

Les 2 Jeannes en CDI
Garcin (Grasset), Lambron (Fayard)
s’éclatent un max
la troisième (Ferney) suit le mouvement…

Paul Morand, Montherlant & Frédéric Roux
visent la postérité
DEMAIN

C’est la fête à Cohn-Bendit
20/03
J’ignore si en 2004, date de sa sortie, on a beaucoup parlé de Project X (Liana Levi) de Jim Shepard (parfaitement traduit par Françoise Bouillot), en tous les cas, ce serait dommage que ce n’ait pas été le cas, puisque c’est drôlement bien (en français fuckin’ good).

19/03
Two is a couple
Three is a trouble

Paul Morand, Henry de Montherlant & Frédéric Roux
ont du mal à se départager
Un peu d’auto-fiction pour changer : aujourd’hui, ma belle-mère fête ses 90 ans et mon père aurait eu 101 ans.
18/03
L’oiseau de Minerve ne prend son vol qu’à la tombée de la nuit

Rien à reprocher au volatile, c’est sobre et prudemment non signé.
17/03
Cette semaine en couverture des Inrockuptibles : « pourquoi la boxe fascine les écrivains » ! Je me rue sur l’article (tu parles !)… Quatre pages ! Wouaouh ! Merde ! double-page photo, ça fait plus que deux pages de texte (moins le droit de réponse d’un certain Daniel Bouton et une photo d’Ali/Foreman)… finalement, ça fait plus bésef. Ça s’intitule « des poings à la ligne », c’est écrit par un dénommé « Ray Sugar » Léonard Bio(t) à l’occasion de la sortie de trois livres venant de paraître « sur » la boxe : Un trou dans le ciel de Philippe Aronson (Inculte) ; KO à la 8° reprise de Bill Cardoso (Allia) et Boxing-Club de Daniel Rondeau (Grasset). Difficile de décider lequel est le plus ridicule, mais je m’en fous ! il est question de MOI dans ce fascinant article, je suis désormais INCONTOURNABLE… bientôt IMMORTEL.
Je cite : « […] la douce science des coups comme l’appelait le Britannique Pierce Egan, reste un objet de fascination infini pour les écrivains, Norman Mailer, Hemingway, Jack London, F.X. Toole mais aussi Nick Tosches, Joyce Carol Oates et les Français Paul Morand, Montherlant et Frédéric Roux ».
Pile-poil, la famille Made in France garantie bi(ll)ot que je me serais choisie !
HEIR ! HEIR ! HEIR !

Paul Morand, Montherlant & Frédéric Roux
ont rendez-vous chez le notaire
En couverture du Point, il est question de « la nouvelle charge de Michel Onfray ».
Effectivement, il est chargé.
Aujourd’hui Libé des écrivains… rédac’ chef Christine Angot.
Que dire que Paul Morand, Montherlant et moi-même n’ayons déjà dit ?
16/03
On se gave
On se goinfre
On s’en fout plein la lampe

Littérature non comprise
Emilie « A Dangerous Woman » Frèche ne fait pas que se taper la cloche au Sofitel, elle signe en collaboration avec Sandrine Bonnaire et Clotilde Courau le scénario de « Le ciel attendra » à propos des jeunes françaises « rêvant de tuer pour Allah ». Sur ces sujets sensibles, il faut toujours s’adresser aux spécialistes les plus pointues.
15/03
C’était quoi ? La boxe (d’après Daniel Rondeau, Boxing Club, Grasset).
Bien sûr, ce pourrait être à peu près n’importe quoi… le jazz… le base-ball… l’héroïne…
C’était qui ? Isabelle Spaak (Une allure folle, Editions des Equateurs).
On imagine difficilement qui pourrait bien être Françoise Sagan réécrite par Marguerite Yourcenar, mais tout est possible.
Depuis peu, j’utilise de plus en plus fréquemment la formule, « c’est un peu joste« .
Construit sur le mode du « blouge » de la publicité Volkswagen, ça marche drôlement bien et avec presque tout.
Sur Le clavier cannibale, et à propos de Frère des astres (Grasset) de Julien Delmaire, l’homme qui comprend la poésie tibétaine sans parler tibétain (cf le 08/03), Claro parle d’un style qui flirterait « avec l’emphatique pour mieux lui inoculer le trivial » (¡ claro que si!). Il en donne même des exemples : « La faim revient fouiller son bide » ; « son visage est chaviré d’une joie précaire » ; « la pluie s’impatiente » ; « le crépuscule réconcilie les couleurs » ; « le pélerin se saoule au goulot du vent ». Cela ferait « de chaque image une évidence réinventée »… Putain de moine ! rien que ça ?
Bon, moi, je veux bien, je suis sympa, mais c’est à peu près le même genre d’images à la con, de métaphores à la mords-moi-le-nœud et d’adjectifs foireux que Claro cite (à juste titre) pour déconsidérer Yann Moix.
14/03
Entre Gilles Leroy, Olivier Bourdeaut et maintenant Zoe Saldana, cette pauvre Nina n’est vraiment pas gâtée.
Ils dansent sur la poussière des morts…

et moi, j’essuie !
C’est quoi ?
« Un mélange de sauvagerie et de noblesse qui façonne son mystère » […] « un passé, une culture, des codes, un langage, des histoires, des personnages. »
C’est qui ?
« Ce serait Marguerite Yourcenar réécrite par Françoise Sagan. »
10/03

Pour l’édification des masses, je publie jusqu’en juin prochain (cf le 04/03), une lettre de refus de Mal de père par semaine.
Je commence par Jean-Marc Roberts (RIP) chez Fayard dont je n’étais visiblement pas la thasse de té (je me le suis d’ailleurs, ultérieurement, tenu pour dit).

Roberts fait allusion à un refus précédent, il ne peut donc s’agir que de Lève ton gauche ; de mon côté, je me souviens effectivement d’une autre lettre de Roberts refusant l’un de mes textes, étrangement, elle faisait état de ma personne (qu’il ne connaissait pas) qui lui semblait plus estimable que mon texte. J’avais trouvé un peu bizarre cette irruption de la morale dans le jugement ; comme je suis aussi vaniteux que n’importe qui et que je me contente de peu, je crois me souvenir que j’avais été bêtement satisfait de ce compliment qui n’en était pas un (loin de là, en réalité, c’était une insulte), alors que j’aurais dû être furieux d’être moins pervers que mon interlocuteur (qui ne l’était pas qu’un peu, ce qui explique les regrets dont il est l’objet dans le milieu).
Sans peur et sans reproche(s)

Jeanne Garcin (de face) & Jeanne Lambron (de profil)
attendent impatiemment l’ouverture du Salon du livre
De dos, Jeanne Ferney
les envie un tantinet
09/03
L’enfer est pavé de bonnes intentions.
Un mouchard (c’est sa nature) finit toujours donneuse (c’est sa fonction).
Sa volonté n’est pas en cause, il n’y peut rien… la Police le sait.
08/03
Julien Delmaire (il a récemment publié Frère des astres chez Grasset) pilote des ateliers d’écriture auprès de migrants avec Emmaüs… pourquoi pas, ça où peigner la girafe.
Le matin, sa première élève n’écrit pas le français, ça fait rien, ils finissent en larmes.
L’après-midi, c’est un tibétain qui prend le relais, il parle anglais et écrit en tibétain (c’est logique) ; quand il lit son poème, Delmaire sait qu’il est réussi… « sans en comprendre un seul mot ».
C’était vraiment une bonne journée pour la poésie, le Tibet, les migrants et Frère désastre.
06/03
De l’affaire qui « oppose »* Richard Millet à Maylis de Kérangal, on pourrait tirer l’enseignement suivant : ici et maintenant, le mal auto-proclamé n’a aucune chance de vaincre le bien plébiscité.
* en réalité, ils sont plus acolytes qu’adversaires,
l’un jouit de son exclusion,
l’autre de son intégration.
Le monde est bien fait… encore heureux !
04/03
De plus en plus difficile de garder son sérieux en regardant la Grande librairie, hier Paule Constant (Prix Goncourt avant Michel Houellebecq) déclarait sans que personne ne moufte, ni qu’un infirmier surgisse : « Je suis une voyante […] Je n’écris pas une ligne qui ne soit pas inspirée ! »
J’ignore les autres, mais pour ma part, j’ai l’impression de regarder l’émission sur les timbres de Jacqueline Caurat du temps où la télévision était en noir et blanc ; à force de déconner (et tout le monde y a joué), la littérature est aujourd’hui un sujet de la même importance que la philatélie dans les années 60.
Et pendant ce temps-là, on oubliait de lire ce qu’il aurait fallu lire (surtout les deux dernières phrases) : « J’ai aussi l’intention de continuer à faire des affaires, de très grosses affaires ! Et ça, vingt-quatre heures sur vingt-quatre… »
Donald Trump, Le plaisir des affaires, Ergo Press (1988).
Vingt ans après…

je rejoue
(en juin)
02/03
« L’intelligence est une catastrophe pour la littérature », Nancy Huston (El Pais). Les connes aussi.
C’est qui cette Nancy Houston ?

Je l’attends !
Tout le monde dans les salles d’attente feuillette les revues à l’envers, tout le monde est habitué à lire sur écran donc à ne lire que de façon discontinue, à passer d’un séisme au Mexique au fion de Beyonce. La vie discontinue nous est restituée hachée menu, notre réalité est pixellisée, mais, pourtant, la Marquise sort toujours à cinq heures pour se faire baiser jusqu’à sept par son amant masseur-kinésithérapeute, elle rentre ensuite suivre le journal de vingt heures avant de s’endormir terrassée par le dernier opus des éditions de Minuit… ça plaît à François Busnel.
KO à la huitième reprise (Allia) c’est peut être du « gonzo » pur porc, mais c’est surtout écrit comme un cochon par un dénommé Bill Cardoso qui, soi-disant, aurait inventé le terme « gonzo journalism ».
29/02
« Piteux provincial ! Cabotin ! Pédicure ! » […] « Cuistre ! Pédicure ! »
Jules Laforgue (Moralités légendaires)
Lu Fatale de Jean-Patrick Manchette, il y a assez longtemps, j’avais plutôt aimé ses « polars » maniérés (de « maniérisme »), ils me semblaient plus achevés que les néo-polars à la française à destination des éducateurs spécialisés ; là, franchement, il n’y a pas grand-chose à sauver si ce n’est les trois premières pages et quelques pastiches de Flaubert assez réussis. J’ai donc un peu peur de relire Nada et tous les autres et de me rendre compte que j’ai aimé des trucs pas terribles, politiquement puérils qui plus est ; ce n’est pas vraiment grave (ancien para-situ c’est toujours plus honorable qu’ex-mao (mais guère)), cela me fait, surtout, m’inquiéter de mon jugement actuel (tout cela sans compter l’admiration que lui porte Jean Echenoz qui ne me rassure pas outre mesure).
J’ai lu aussi Vie et mort de la jeune fille blonde de Philippe Jaenada dont je ne cesse de vanter la vis comica, ce livre-là n’est pas terrible-terrible (peut-être (j’espère) les impôts à payer)) ou alors, j’étais mal luné.
De tout ce qui précède, on déduit aisément que ce que j’ai préféré ce week-end, c’est Jules Laforgue et ses prophéties à mon propos.
Le 17 mars, vous pouvez participer à un atelier d’écriture dans les bureaux de My little Paris sous la direction d’Anne Berest. Je ne sais pas si l’on pourra y rencontrer « des critiques, des éditeurs et des attachés de presse » (cf le 20/02), mais l’on est sûr de ne pas y croiser Jean-François Kervéan (cf le 07/02) et l’on pourra toujours regarder l’Anne
Mes rêves ont toujours été d’une banalité affligeante, même quand j’essaie de faire le malin… j’ai rêvé cette nuit que Philippe Sollers publiait un livre dont le titre était Mon nombril est votre monde. Franchement, c’est con !
22/02
C’était Adam Thirlwell.
C’était Candide et lubrique (L’Olivier).
En lisant ce livre on comprendrait « la cocasserie de la condition masculine et les paradoxes insurmontables de notre monde soi-disant libre » qui ont l’air de préoccuper Frédéric Beigbeder… j’ai rien contre.
Si l’on excepte le pognon, les « petits » éditeurs » ne sont pas très différents des « gros », les uns comme les autres appartiennent à cette catégorie aujourd’hui fort répandue, celle des rigolos.
A force de laisser les rênes du pouvoir aux stagiaires, on hérite du monde rêvé des stagiaires, celui où le travail est gratuit puisqu’il n’a aucune valeur.
20/02
Olivia Rosenthal est à l’origine du « master de création littéraire » de Paris VIII Saint-Denis, franchement, ce serait pas si loin, je m’inscrirai… surtout que l’on y apprend ce qu’est un « réseau littéraire », que l’on y rencontre « des critiques, des éditeurs, des attachés de presse », toutes choses qui me seraient, j’en suis persuadé, fort utile.
L’énigme du Beigbeder
« Imaginez un mélange d’Echenoz (pour la liberté et les digressions) et de Houellebecq (pour la tristesse et l’humour) […] ou un film d’Hitchcock sous kétamine ».
C’est qui ?
C’est quoi ?
Réponse lundi…
19/02

Lorsqu’il a fini d’écrire Eric Fottorino est toujours déçu par ce qu’il a écrit, manque de pot, ça ne dure pas…
15/02
Lorsque je lis sous la plume de Nelly Kaprielian : « Virgine Despentes se fiche de bien écrire, de mal écrire, parce qu’elle écrit une langue qui n’appartient qu’à elle », je souris d’abord, ensuite, je me demande de quelle langue il peut bien s’agir : celle de Baise-moi ou celle de Vernon Subutex ? Elles me semblent tellement différentes que je me demande si, en définitive, Virginie Despentes n’est pas polyglotte.
14/02
La littérature française continue à se colleter avec le réel : une certaine Murielle Magellan (Les Indociles, Julliard) a ainsi imaginé une stagiaire dans une galerie d’art… gitane (la stagiaire, pas la galerie) !
C’est Manitas de Plata qui va être content que sa petite nièce ait trouvé du taf.
11/02
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LYON/BORDEAUX
€€€€€€€€€€€€€€€
BORDEAUX/LYON
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Verdier/Verticales/Vertueux… c’est fou ce que les caricatures s’appliquent à ressembler à des caricatures : Guy Walter, directeur de la Villa Gillet à Lyon, touche un salaire mensuel de 10 600 € nets + 5 600 € de frais. La Cour des comptes trouve qu’il attige un peu, genre Jean-Louis Froment à la belle époque du Capc. Je peux, d’ores et déjà prévoir la pétition de soutien et l’identité de ses signataires.
07/02
Jean-François Kervéan (crotte venimeuse) a été pris en flagrant délit de descente en flammes d’un livre qu’il n’avait pas lu, en l’occurrence celui d’Anne Berest, j’avais eu droit au même traitement pour Ring, dans la même émission, « Ça balance à Paris »… en 2004 ! J’ai une seule chose en commun avec Anne Berest (Putain, elle est drôlement jolie !) : Grasset ! Je pense qu’il ne faudrait pas creuser longtemps pour découvrir la raison de l’hostilité de Jean-François Kervéan (colique aigre).
03/02
Nelly Kaprielian à propos d’Adrien Bosc dans les Inrockuptibles « : […] son premier opus sera remarqué puisqu’il s’agit de Sinatra a un rhume, un texte phare du nouveau journalisme écrit par le grand Gay Talese, jamais encore traduit chez nous. » On peut légitimement se poser la question de savoir à quoi se rapporte : « jamais encore traduit chez nous », s’il s’agit de Sinatra a un rhume (Esquire… 1966 !), c’est vrai ; s’il s’agit de Gay Talese, ça ne l’est pas : Robert Laffont a publié Ton père honoreras en 1972 et Julliard, La femme du voisin en 1981.

02/02
Et rien d’autre, James Salter (Points), à mon avis, toujours largement surcôté (peut-être pas mauvais dans le sexe) ; Troisièmes noces, Tom Lanoye (La différence), un peu décevant comparé à La langue de ma mère, mais pas mauvais quand même ; Les quais de Chicago, Stuart Dybek (Finitude), pas mauvais du tout, j’ai commencé City on Fire de Garth Risk Hallberg (Plon) : j’ai arrêté les frais au bout de cinquante pages, on voit tellement le travail (dont une grande partie consiste à dissimuler le travail) que ça m’a fatigué à l’avance… je verrai plus tard.
En fait, on ne s’en est pas rendu compte, mais en guise de littérature pour adultes, on nous refile de plus en plus de la littérature jeunesse.
La critique nous promet une « analyse », on lit une description… forcément, on est déçu.
25/01
Anna Gavalda Olivier Bourdeaut
––––––––––– = ––––––––––––––
Dilettante Finitude
Deux individus avec lesquels on est à peu près assuré de ne pas choper de MST.
Deux éditeurs qui ont touché le gros lot, et c’est tant mieux pour eux.
Solutions devinettes : Le Dickens augmenté c’est Mordecai Richler ; le prétentieux : Edouard Louis
23/01
Viens avec moi de Castle Freeman Jr. traduit par Fabrice Pointeau (Sonatine), c’est tout à fait formidable (surtout au niveau des dialogues).
Les devinettes du week-end
Prenez Dickens, rajoutez-y Philip Roth, mais aussi John Irving, une pincée de Saul Bellow […] vous obtenez ?
C’est Roger Peyrefitte qui se prend pour Ken Loach ?
21/01
Une lettre haletante qui m’a tenu en haleine

L’admiration, il n’y a rien de plus difficile à vivre !
07/01
On n’est jamais mieux servi que…

(je ne me souviens plus de la suite)
06/01
Carthage de Joyce Carol Oates, c’est 100 pages formidables et ensuite le logiciel prend le pouvoir et, franchement, c’est un peu n’importe quoi. Je suis de plus en plus persuadé que J.C.O. n’écrit pas l’intégralité de ses livres, elle a des assistants comme les maîtres anciens (ou Alexandre Dumas).
Certains en sont encore à débattre de « l’objet livre » alors que la lecture n’existe plus et que les lecteurs ont disparu !
Les intéressants de Meg Wolitzer (rue fromentin) ne le sont pas.
Virginie Despentes, académicienne Goncourt… Youp La Boum ! J’espère être encore vivant pour assister au duel Angot/Bouraoui pour l’Académie française.
No future !

Lemmy Boulez
idole de Virginie Vicious
vient de passer l’arme à gauche
la musique contemporaine est en deuil
03/01
Le 28/03/2014, j’écrivais ceci à propos du premier livre d’Emile Louis (Pour en finir avec Eddy Bellegueule) :
Pour ce qui est de la sensation de la rentrée de janvier (Emile Louis), je ne saurais déterminer (pas le temps – non plus – d’y passer des heures) ce qui a « construit » son succès exemplaire (pour l’analyser sérieusement sans risquer l’excommunication, on regrette Pasolini) : la bonne/mauvaise conscience de l’opinion publique à l’égard de la « communauté » homosexuelle (« Ce sont quand même des gens comme les autres ! ») ; la sensiblerie du commun (« Le pauvre ! ») ; la proximité du débat sans queue ni tête sur le mariage gay (« Et pourquoi pas, après tout, ce sont des gens comme les autres ! ») ; l’appétence inégalée du vulgaire pour le sordide (« Et ils s’enculent ? ») ; l’ignoble complaisance à la Closer de la cagole (« Et ils se sucent la bite aussi ? ») ; l’abandon (sans combat) du peuple et du populaire à ceux qui construisent leurs succès politiques sur ses bas instincts caressés dans le sens du poil (« Salauds de pauvres ! ») ?
Quelqu’un s’est-il sérieusement posé la question de savoir si le dénommé Eddy Salegueule avait (ou pas) une tronche sur laquelle n’importe qui avait envie de cogner (et de cracher) sans que ses orientations sexuelles y soient pour grand-chose ?
Quelqu’un s’est-il demandé si, en plus d’attirer la beigne, il n’aimait pas s’en prendre et ne mettait pas quelque complaisance à s’en plaindre (à moucharder) avant de se taper les mollards adjacents avec délice ?
S’il n’en jouissait pas ?
Quelqu’un s’est-il sérieusement intéressé (peut-être Bégaudeau dans Transfuge… c’est un comble !) sur l’effarante nullité de ce texte, équivalent tapette de ceux, hétérosexuels Ô combien ! de Delphine De Vigan et pourtant « mêmement » ignobles puisque cherchant à plaire et « mêmement » mal écrits.
En prophète conséquent, je ne rajouterai rien à propos de son deuxième livre, Une histoire de la violence. Cette fois, Milou se fait tabasser et violer par Reda avec qui il vient de tirer un coup (un Kabyle qui, entretemps, lui a piqué son IPhone) ; ensuite, il va nettoyer ses draps (« le sac de linge trop encombrant, trop lourd, les jambes [qui] fléchissaient sous son poids ») et frotter le plancher (« la serpillière arrachait par lambeaux minces et rectangulaires ma peau ramollie »).
Il aurait désormais pris une stature de génie !
Moi, je veux bien, je crois surtout que ce garçon offre à la critique ce que l’inconscient des critiques désire, qui est tellement sale que ce n’est pas avec une serpillière que l’on va en venir à bout, serait-on assez costaud pour ne pas tituber sous le poids d’une paire de draps souillés.

MON AGENDA DE LA PLEIADE
(2015)
31/12
Et pour finir l’année en beauté,
un peu de José Maria de Heredia.

La poésie, il n’y a que ça de vrai.
30/12
33 jours de Léon Werth (Viviane Hamy), c’est 20 sur 20.
L’air de rien…

le Goncourt, c’est du bulot !
29/12
BIENTÔT LA « PETITE » RENTREE

Les libraires sont surmenés

Les auteures piaffent d’impatience
27/12
Et dire qu’il va falloir écouter deux mois durant l’éloge d’Echenoz, le constipé le plus surévalué de l’écurie des constipés de Minuit (« pince épilatoire » en guise de pince à épiler in Envoyée spéciale… tout est dit).
Les jeunes ambitieux ont le cul bordé de médailles, après les ateliers d’écriture de Philippe Djian (16/07), Katherine Pancol dirige en janvier une « masterclass » (gratuite) !
J’ai entamé De la beauté de Zadie Smith avec les préjugés les plus favorables (02/12), hélas, il m’a vite fallu déchanter. C’est mal traduit par Philippe Aronson, mais cela ne suffit pas à tout expliquer. Je comprends bien que les minorités pour s’intégrer (ou plutôt se désintégrer) doivent en passer par le conformisme le plus absolu aux valeurs dominantes, mais je ne vois pas l’utilité d’un « roman universitaire » banal écrit par une jeune fille de couleur pas plus que je ne verrai l’intérêt aujourd’hui d’un « bluesman » blanc de vingt ans imitant parfaitement Blind « Lemon » Jefferson.
100 pages, à la rigueur, ce serait supportable, 600 (ce genre de bouquins doit faire 600 pages), c’est 500 de trop. Aucun des rebondissements convenus (on dirait du théâtre de boulevard) ne nous est épargné.
C’est con ! Encore heureux, je viens de découvrir un écrivain formidable : Tom Lanoye qui a écrit un livre formidable : La langue de ma mère (Editions de la Différence).
19/12
Les écrivains libres et les boxeurs ont cela de commun
qu’ils prennent des coups de poing sur la gueule pour enrichir leurs managers.
Seule différence, et de taille, les écrivains deviennent plus forts en vieillissant.
Roger Rudigoz

Si pour les coups de poing dans la gueule, je suis plutôt d’accord, je ne suis pas certain que Rudigoz ait raison sur toute la ligne, il fait une différence entre le déclin de la force physique et les progrès de la force mentale alors que l’une et l’autre s’évanouissent (à un rythme différent, certes) avec le temps.
15/12
Franchement, je ne vois pas trop comment on pourrait faire confiance à la critique littéraire lorsque l’on voit la critique cinématographique encenser un film aussi épouvantable que Les Cowboys de Thomas Bidegain, je ne vois surtout pas comment le public pourrait s’imposer des exigences et pratiquer des vertus que conchient les critiques. Il est vrai que, désormais, les prisons ont été rebaptisées : « lieux de privation de libertés ».
14/12
En ce moment, aux toilettes, je lis les deux volumes (Saute le temps & A tout prix) de Roger Rudigoz parus chez Finitude, c’est très bien, on dirait de l’André Blanchard en moins cultureux, du Philippe Billé en plus progressiste. Je me sens cousin, les préoccupations des écrivains de (notre) genre (grognon) sont toujours les mêmes, je crains à ce propos l’effet Vaché qui rit* : dans cinquante ans les héritiers de Finitude rééditeront mes récriminations éditoriales et mon équivalent de basse Lozère en pensera du bien… ad infinitum ! Ce qui est ennuyeux, dans le fond, c’est que cela ne fait avancer l’affaire ni des uns ni des autres (même pas des éditeurs qui se chargent de résurrections de ce genre).
* « Si vous continuez pendant quelques années, on finira par se servir de votre nom pour étiqueter les nouveaux venus. »
Roger Rudigoz
A tout prix
Delphine DeVigan, Nathalie Azoulai, Agnès Desarthe et Hadrien Laroche (écrivains fameux) étaient dans la même classe (qui veut dire : étaient de la même classe), on nous présente ça comme un conte de fées, alors que c’est l’horrible vérification des thèses les plus rudimentaires de Bourdieu (Pierre). Dans le même mouvement de confusion ordinaire, dans M, le magazine du Monde, Yann Moix déclare à propos de Fleur Pellerin (pourquoi Yann Moix est-il l’ami de Fleur Pellerin et que je ne le suis pas ?) : « Elle n’est absolument pas dogmatique, elle a zéro a priori. Je suis plutôt de droite, elle est plutôt de gauche, mais on est d’accord sur 99% des sujets ». On a compris que tout repose sur « plutôt ».
C’est plutôt inquiétant.
10/12
MADAME Svetlana Alexievich.
09/12

Je viens d’apprendre (avec quelques jours de retard), la mort de Pierre Drachline. Au Cherche-Midi, il avait été l’éditeur du Désir de guerre* (qu’il considérait comme un « grand livre »**), l’année dernière, je lui avais apporté, dans le cendrier encombré qu’il occupait au fond d’un couloir, sa réédition à L’arbre vengeur.
Il avait l’habitude de dire que : « La vraie littérature s’adresse à une poignée de fanatiques », ceux dont il faisait indéniablement partie.
* Il avait, quelques années auparavant, refusé Assez ! en ces termes :
« […] vous seriez meilleur polémiste si vous renonciez à l’invective gratuite au profit de l’humour, fût-il noir ».
** il exagérait peut-être un brin.
La femme de Raphaël Sorin m’appelle pour me demander mes nouvelles coordonnées, je les lui donne ; elle me passe son époux, au cours de la conversation, je lui demande s’il a reçu le texte que je lui ai adressé il y a quelque temps, il me dit qu’il ne peut « rien en faire » puisqu’il ne s’occupe plus que de polars et de docs météorologiques, je lui dis que je comprends, je ne lui dis pas que le texte pour lequel il ne peut rien faire EST un polar. Ma délicatesse est infinie (cf le 24/03).
Le texte de Taiye Selasi est, lui aussi, assez bon (encore une négresse ! et foutrement canon pour couronner le tout) sans l’effrayante mélasse politically correct qui dégouline de la majorité des textes de New York pour le meilleur et pour le pire.
02/12
Dans New York pour le meilleur et pour le pire (Actes Sud), une anthologie de textes très inégaux (c’est le moins que l’on puisse dire, la plupart sont nuls), celui que j’ai préféré est signé Zadie Smith dont je viens de me rendre compte que c’était une fille un peu noire ; comme macho raciste, je me pose un peu là ! Je vais me procurer De la beauté (Folio) pour lui niquer sa race !
01/12
Et le prix Goncourt des mongoliens, il est attribué à qui ?

27/11
Ça y est, je connais tous ses secrets, je connais tous ses envoûtements, la méthode Chalandon n’a plus de secrets pour moi ; en fait, c’est pas si compliqué : l’auteur doit « prendre les mots à l’os » (comment faire, c’est une autre paire de tournevis, mais L’anatomie pour les nuls devrait suffire), après, il faut « aller au sang des mots » (au sang de l’os, quoi). Ce sont des opérations qui ne sont pas sans risque, la preuve : il faut que Sorj fasse attention car il pourrait aller « vers un dépouillement absolu » (franchement, moi, j’ai rien contre).
En fait (peut-être) son secret, c’est d’être couillon.
Ce à quoi sert l’Histoire & la Géographie
Soldats, Vous partez pour la Syrie, et la France salue avec bonheur une expédition qui n’a qu’un but : celui de faire triompher les droits de la justice et de l’humanité. Vous n’allez pas en effet, faire la guerre à une puissance quelconque, mais vous allez aider le sultan à faire rentrer dans l’obéissance des sujets aveuglés par un fanatisme d’un autre siècle.
Napoléon III
Allocution au camp de Châlons
lors du départ du corps expéditionnaire pour la Syrie
7 août 1860

26/11
Aperçu l’équipe des éditions Stock attablée au salon du livre de Nancy, Simon Liberati en face de Jean Pierre Coffe (Arthur Rimbaud versus Patrick Sébastien)… la vie de rebelle n’est pas de tout repos.
« Liberati ? mais c’est de la merde ! »

Tournez, tournez les serviettes !
25/11
Je viens de passer quelques jours à Bordeaux pour assister à une démonstration d’aïkido en fauteuil roulant (formidable !) sous le toit en tôle ondulée d’une halle polyvalente, j’ai donc (avec ravissement) acheté Sud-Ouest Dimanche (il y a chez moi une perversité certaine qui me fait, par exemple, lorsque l’occasion se présente, me régaler de mortadelle). Bonne pioche : un article d’Olivier Mony (le chevalier Bayard de la critique) sur mon écrivain préféré (Maylis de Kérangal), un autre d’Yves Harté (le Géant des Landes) sur mon « ami » Jean Paul Mari (le Capitaine Karim). Rien que des éloges… de l’angélisme (anode/femelle) et de la complaisance (mâle/cathode), de l’ignominie en définitive. Celle dont on crève et dont ils se gavent (les uns et les autres)… qu’ils en crèvent !
A propos de ce que j’écris, j’entends de plus en plus l’appréciation suivante (je grossis le trait) : « C’est trop bon pour nous, mais on sera ravi de vous lire (sous-entendu : ailleurs, mais pas chez nous) », évidemment, il faut à l’écoute de ces propos faire la part de la flatterie : « Ça n’engage à rien et le mâle est toujours ravi d’entendre que des bites comme la sienne, on n’en a jamais vu d’aussi ravissantes », mais il y a néanmoins une vérité tapie au sein de cette flagornerie éditoriale : l’espace de la littérature est de plus en plus réduit au sein de la littérature ; d’en être exclu ne me réjouit pas (l’appréciation flatteuse ne me flatte pas davantage), je le déplore… pour les autres (après tout, j’ai fait mon tour et, peut-être, à ce que j’ai publié, je n’ai pas lerche à rajouter).
Dans les années 60 (celles où mon sexe avait des exigences perpétuelles qui se sont espacées), il était très difficile de tirer son coup (la formule élégante que nous utilisions à ce propos), nous admirions d’autant plus ceux qui parvenaient à leur fin, l’un d’entre nous entre tous qui semblait n’avoir aucun souci… on ne comprenait pas pourquoi : il était con, il était moche et pourtant, il y arrivait ! Cet enfoiré baisait des gonzesses, et même des pour lesquelles nous nous serions damnés. On a fini par comprendre sa tactique : il pleurnichait, et ces connes qui n’avaient aucun mal à nous refuser ce que l’on ne leur demandait pas (on aurait bien été infoutus de le faire) lui accordaient (non sans s’être, tout de même, fait abondamment prier) ce que nous désirions au-delà du raisonnable. Ce type, c’est Sorj Chalandon ! C’est pas des gonzesses (quoique !) qu’il veut baiser, ce sont des jurys. Il vient d’obtenir le Prix du style (pour ceux qui ne suivraient pas, c’est un peu comme si Saddam Hussein et George. W. Bush avaient obtenu conjointement le Prix Nobel de la paix)…
« Le style, c’est ce qui protège mes romans » aurait déclaré l’impétrant dans le hall de B.M.W. où lui a été remis un vélo électrique.
Si ça se trouve, il se fout de notre gueule.
17/11
Michel Onfray arrive sans effort apparent à être LOURD tout en étant le représentant emblématique de la light philosophie. Il est à la philosophie ce que Bernard Tapie est à l’analyse politique.
16/11
« Chaque civilisation produit la forme imaginaire et technologique de guerre qu’elle mérite. […] C’est pour cela que la guerre qui nous conviendrait le mieux, aujourd’hui que nous sommes menacés de dépression et d’implosion plus que d’autre chose, serait celle qui revêtirait l’apparence d’une perpétuelle menace de guerre, d’une guerre qui n’adviendrait jamais et qui produirait, néanmoins, les effets d’une vraie guerre. »
le cherche midi éditeur (1999)
réédité à L’arbre vengeur (2014)
12/11
Désireux de participer au « débat citoyen », j’avais adressé à Pierre Jourde cette recommandation : « Ne perdez pas votre temps, Jean-Loup Amselle est un con ». J’ai reçu de l’équipe de modération du Nouvel Observateur le message suivant :
Bonjour Frédéric Roux Après lecture et analyse attentive de votre article du 12.11.15 20h56 par notre équipe de modération, celui-ci a dû être retiré de la publication en raison de sa non-conformité vis-à-vis de la charte d’utilisation du NouvelObservateur. Nous tenons à vous assurer que nous faisons tout notre possible pour accepter le plus grand nombre de messages et que tous nos modérateurs sont tenus à une stricte obligation d’impartialité. La neutralité de leur analyse est d’ailleurs régulièrement vérifiée par un superviseur. Toutes les opinions sont acceptées dans la limite des règles définies dans la charte éditoriale et sous réserve de les exprimer de manière courtoise, argumentée, et sans agressivité. Le motif de retrait de votre participation est : Propos insultants Les propos insultants ou haineux envers un utilisateur, une personne, une communauté, une entreprise ou une organisation, ne sont pas autorisés par la charte du site. Sont considérés comme injurieux les propos haineux, grossiers ou dégradants, utilisés pour qualifier autrui dans le but prémédité de l’offenser. Cordialement, L’équipe de modération Ps : pour rappel, le texte de votre article était: ————————————— Ne perdons pas de temps : Jean-Loup Amselle est un con. —————————————
Dans l’infini espace de liberté qu’est « La Toile », on ne peut donc montrer un nichon ni traiter Jean-Loup Amselle de « con ». C’est con ! Si l’amour est l’infini « mis à la portée des caniches », la liberté des caniches n’est pas infinie pour autant.Je ne sais pas si cela a un quelconque rapport, mais depuis quelques jours, les connexions à mon site depuis la Russie se multiplient : Nizhniy Novgorod, Blagoveshchensk, Moscow, Yekaterinburg, Tambov, Cherepovets, Kyiv, Samara, Koroliov, Novosibirsk, Cheliabinsk, Lobnya, Saint Petersburg, Essentuki, Kazan, Oryol, Belovo, Bursa, Kolomna, Kirov, Kemorovo, Novorossiysk, Rostov-on-Don, Osnu, Krasnovar, Komosomolsk-on-Amur, Penza, Ishevsk…
Et si revient le temps des samizdat, s’il faut dactylographier… on dactylographiera.
11/11
« Je suis sûrement pas un penseur », Marc Weitzmann (France Culture) ; moi, je suis vraiment déçu de l’apprendre.
Au cours d’une analyse assez juste (in Transfuge de novembre) de Vernon Subutex, François Bégaudeau croit pouvoir affirmer que Virginie Despentes est « une essayiste de gauche et une romancière de droite ». Et si elle n’était tout simplement qu’une écrivaine rudimentaire, cela (dé)montrerait qu’avec de faibles moyens, il est aujourd’hui plus facile de faire illusion dans la théorie que dans la fiction.
08/11
1 / Je suis Olivier Maulin
2 / Je suis Olivier Py
3 / Je suis Jean-Loup Chiflet
07/11
1 / Un Marcel Aymé de notre temps, un Houellebecq mâtiné de Frédéric Dard. Qui suis-je ?
2 / Cocteau rewrité par Guyotat avec l’imprimatur de Genêt. Qui suis-je ?
3 / Petit-fils spirituel (c’est le cas de le dire) de Vialatte et d’Allais. Qui suis-je ?
La phrase du jour : « Ma compétence, c’est la philosophie », André Conte-Sponville.
Refusé aujourd’hui par les éditions Verticales (circulaire non signée) ; la dernière fois (pour La classe et les vertus), mon répondeur téléphonique avait eu droit à vingt minutes d’explications embarrassées d’Yves Pagès. J’y croyais pas vraiment, mais ça se vérifie chaque jour davantage : je rajeunis… à moins que je ne régresse (évidemment, c’est envisageable) !
06/11
En fait, je me suis gourré, Maylis de Kérangal ne ressemble pas à Laure Manaudou, elle ressemble à Jeane Manson !
Putain, il patine le Mathias Enard !
05/11
Je suis Henri Calet. Ne me secouez pas, je suis plein de révélateur !
Finalement, les éditions Folio ne publie(ro)nt pas La classe et les vertus. Il faudra que je raconte un jour le pourquoi et le comment de la chose (franchement, c’est désespérant) ; en tous les cas, je ne suis pas mécontent du résultat, cela fera un livre mal édité avec une couverture moche de moins.
On devrait m’être reconnaissant de ne pas encombrer.

04/11
Un Doisneau qui fait du Cartier-Bresson. Qui suis-je ?
03/11
Il m’étonne que – vu la concentration – personne encore n’ait parlé de livres étouffe-chrétiens !
Théophraste Renaudot a eu le Prix Delphine DeVigan.
Comme aurait dit ma grand-mère : « Toutes mes ficelles de caleçon ! »
Je m’excuse (j’ai fait une croix sur le Wepler et même sur les lecteurs du XVIIIe arrondissement), mais cette Marie Rose (« La mort parfumée des roux ») Guarnieri m’a l’air totalement folasse !La petite femelle de Jaenada c’est épatant (dit avec la voix de Brigitte Bardot, c’est encore mieux). Le dénommé Philippe Jaenada est l’un des seuls écrivains français (avec Olivier Maulin, mais en moins idéologue) à posséder la vis comica (je crois l’avoir déjà dit… mais comme le comique de répétition est une figure répertoriée du genre : je le répète).Je ne vois pas pourquoi on parle de livre augmenté à propos du livre d’Isabelle Monnin (Les gens dans l’enveloppe) et pas de livres diminués à propos des autres.
Je suis James Salter, mais je pourrais être n’importe qui… Colson Whitehead* par exemple, dont je viens de terminer l’excellent Colosse de New York sous-titré Une ville en treize parties (Gallimard) et dont je ne crois pas que quelqu’un ait parlé en son temps (2008)… On aurait pu dire à son propos qu’il était : « Un Hemingway épris de poésie basco-béarnaise, un Fitzgerald qui aurait lu Sebald, un Nabokov pété au Jägermeister, l’égal d’Yves Harté, le disciple de Mony »… ou quelque chose d’approchant.
*évidemment, avec un nom pareil, il est noir !
01/11
« Un Hemingway qui se serait épris de poésie chinoise, un Fitzgerald qui aurait lu Nabokov ». Qui suis-je ?

12/10
Un dénommé Fabrice Guénier a passé une petite annonce dans Libération : « Auteur Gallimard cherche journaliste curieux ». Pour ma part, je voulais passer une annonce dans Livres-Hebdo : « Auteur confirmé cherche éditeur (pas sérieux s’abstenir) » et puis j’ai eu la flemme.
10/10
J’entends un type à la radio parler d’économie politique, je trouve qu’il est plein de (gros) bon sens (et même qu’il enfonce, parfois, des portes ouvertes à grands coups d’épaule), ses observations me semblent judicieuses (même si chacun peut les faire et ne s’en prive pas). Renseignement pris, c’est David Graeber (« un anthropologue et militant anarchiste américain, « […] l’un des intellectuels les plus influents du monde anglo-saxon selon le New York Times » », Wikipédia) et son livre s’appelle Bureaucratie (Les liens qui libérent).
Anarchiste ? Ben, merde alors !
09/10
Un malheur n’arrivant jamais seul « Homéo » Patti Smith va publier un second tome de ses « Mémoires » ; après Bécassine chez les punks, Le retour de Bécassine.

Help !
« En France, […] le modèle de l’écrivain reste l’oranger de serre », Guy Hocquenghem (La beauté du métis. Réflexion d’un francophobe, éditions Serge Safran), je dirais plutôt l’orchidée clonée qui crève quinze jours après que l’on vous en a fait cadeau (souvent en novembre).
08/10
Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature, ça vous a quand même une autre gueule que le grand mou de l’an dernier.
02/10
Suite à un dégât des eaux, je range mes archives (encore !), putain, qu’est-ce que j’ai pris comme râteaux ! Si l’on excepte les livres de commande (et encore… Assez ! commandé par Flammarion puis refusé par une vingtaine d’éditeurs est le contre exemple type) et une parenthèse tranquille chez Grasset sous la protection du Parrain (Jean-Claude Fasquelle), je n’ai même quasiment pris que des râteaux et il s’en trouve (qui n’ont rien écrit) pour se demander de quoi je me plains, je ne me plains de rien (je ne suis pas plaintif) sinon d’une certaine impression de « déjà-vu » encore accentuée par ma situation actuelle : de retour en province, j’envoie mes manuscrits par la poste (avec autant de succès qu’il y a trente ans).
Lu Effondrement d’Alain Fleischer (au Cherche-Midi), hormis le fait que ce n’est pas un très bon livre (mal construit, mal écrit et plutôt crétin), il est intéressant de constater que ceux qui ont soutenu de soi-disant avant-gardes vomissent désormais dans la soupe qu’ils ne sont plus invités à déguster (à la grande époque, ils s’en goinfraient et la trouvaient succulente).
Le sujet du dernier livre de Martin Amis c’est AuSwift.
Jean Christophe Grangé ressemble à Yves Lecoq ; Charles Dantzig est le croisement de Ry Cooder et d’Alain Afflelou ; Joël Dicker le portrait robot du ravi de la crèche.
J’ai bien aimé Downtown Diaries de Jim Carroll (Inculte) ; Six jours de Ryan Gattis (Fayard), ça se lit, mais c’est un peu bidon sur les bords.
Essayé (en vain) d’expliquer au personnel de Folio que La classe et les vertus n’était pas vraiment le récit du combat Hagler/Léonard ; que ce livre ne parlait peut-être pas vraiment de boxe… incompréhension totale. Hormis le fait que la perte de la transcendance (ils sont athées dans un monde (le leur) d’où Dieu a disparu y compris comme hypothèse)) traumatise les nouvelles générations, elle leur rend ce genre de raisonnement inaccessible ; en revanche, elles croient dur comme fer à des conneries sans fond (c’est le regardeur qui fait le tableau, le lecteur qui écrit le livre, etc.) qui font disparaître l’auteur là où il ne doit, surtout, pas le faire.
01/10
Fait un petit tour chez Ombres blanches à Toulouse (excellente librairie par ailleurs)… pas un seul de mes livres en rayon, j’en demande la raison à un jeune libraire, quand je lui dis qui je suis, il saute de joie et me dit qu’il a adoré l’un de mes livres (dont il ne se rappelle plus le titre, mais qu’il lui a été recommandé par Alain Dugrand) ; je suppose que des palettes de mes ouvrages auraient encombré les couloirs s’il l’avait détesté.
We are the world
We are the chickens !
En revanche, ce jeune homme m’a donné une explication (pas bête du tout et à laquelle je n’avais jamais pensé), le succès de Maylis de Kérangal vient du fait qu’elle « crée du lien » comme on dit aujourd’hui, elle ravaude le tissu social, elle construit des ponts, elle répare les vivants, elle enduit de graisse ce qui grince, c’est Vaseline de Kérangal !

20/09
Cinq romancières, incarnations de ce « je-ne-sais-quoi » dont nous sommes si fières, prennent la pose dans leur tenue fétiche.
La classe et la plume.
Emilie Frèche (Stock) : « Le chic, pour moi, est toujours dans le détail » ; Emilie de Turkheim (Héloïse d’Ormesson) : « Je ne sais pas pourquoi mais j’associe le chic à un corps et à une façon de porter un vêtement plutôt qu’à un vêtement en tant que tel » ; Karine Tuil (Grasset) : « Quand je m’habille en homme, je suis dans le domaine de la représentation, du jeu, du travestissement » ; Titiou Lecoq (Au diable vauvert) : « Ce chic à la française, ce n’est pas une tentative de paraître quelque chose, c’est un art de s’en foutre » ; Camille de Peretti (Stock) : « Je reste persuadée que l’élégance française est avant tout une question de détail ».
16/09
Cinquante nuances de Grey, c’est vraiment casse-couilles.
Jean Douassot (La Gana) est mort… d’autres se disputent.
Les Inrockuptibles signalent les « facéties du Goncourt » : l’an dernier la présence de Grégoire Delacourt (« auteur de best-sellers misérabilistes » à ne pas confondre avec Olivier Adam), cette année celle de Denis Tillinac qu’ils qualifient de « super-réac » (il est chiraquien). Quelqu’un se risquera t-il un jour à leur dire que Michel Houellebecq n’est pas de gauche?
Stock met la pression : Liberati ? André Breton ! Gérard de Nerval ! Aragon ! Jean-Jacques Schuhl !
Ma grand-mère aurait dit : « N’en jetez plus, la cour est pleine ! »
15/09
Tristan Garcia déclare à Technikart : « Je ne suis pas un écrivain français »… « Je ne me conçois même pas comme un écrivain ». Je me disais aussi.
Sorj Chalandon sur la liste des sélectionnés du Prix du style (jurés : Patrice Carmouze, Macha Méril, Irène Frain, Viktor Lazlo and so on).
Ma grand-mère aurait dit : « On a les cuisses propres ! »
14/09
Je continue mon exploration de « Si ça se vend beaucoup, ça ne peut pas être intégralement mauvais non plus » (en définitive, il semblerait que si)… j’essaie de comprendre. La maison ne reculant devant aucun sacrifice, j’ai donc acheté au Carrefour de Fleurance Où es-tu ? de Marc Levy (6,90 €) et Cinquante nuances de Grey de El James (à peu près pareil).
Eh bien, j’ai trouvé le Levy très supérieur au Musso, ce qui tendrait à prouver qu’il y a – toujours – des différences, mais j’ai, surtout, cru remarquer une chose : les livres de ce genre (best seller de supermarché) emploient fréquemment des figures (toutes droit sorties de Joyce, Dos Passos, Perec et consorts : correspondance, reproduction de courriers électroniques, modes d’emploi, notices, etc) que la littérature se prenant pour de la littérature évite systématiquement. En tous les cas, chaque fois que j’ai voulu y avoir recours, ça a été la croix et la bannière pour que mes éditeurs y consentent. J’en déduis à leur usage que les « lecteurs » (c’est qui ?), y compris ceux de Musso, Levy et Compagnie sont beaucoup plus décontractés du gland qu’ils ne le sont eux-mêmes et beaucoup plus up-to-date qu’ils ne les imaginent.
Evidemment, tout ça n’est pas terrible, souvent même franchement mauvais, presque toujours épouvantable (les dialogues ! les dialogues !), mais il y a quantité de soi-disants écrivains encensés par la critique qui ne sont pas très au-dessus de ce niveau (et qui, en plus, vendent que dalle).
Twitter me passionne, surtout les twitts des écrivains qui retwittent les twitts des écrivains (qui avaient, précédemment, dit du bien de leurs livres sur Twitter) qui disent du bien de leurs livres.
10/09
Même sans le faire exprès, j’ai eu droit à la « rentrée littéraire »… difficile d’y échapper, j’ai donc négligemment feuilleté, lu en diagonale… peut-être suis-je las, peut-être suis-je, doucement, en train de me désintéresser de l’affaire, mais j’ai eu l’impression que TOUS ces livres n’en étaient, en réalité qu’UN seul, une espèce de ratapouf inodore, incolore et sans saveur passé dans le même autoclave. Les sujets ont beau être aussi gore que le buzz l’impose, c’est le même yaourt, le même mastic… une langue dont je refuse encore (mais pour combien de temps) de croire qu’il s’agit de la mienne.
On s’emmerde ferme en Principauté.
03/09
Après « la rentrée littéraire », « les foires aux vins », j’aime autant.
02/09
Lu Sauve-moi de Guillaume Musso… pour comprendre. Eh bien, je comprends pas davantage son succès que celui de Maylis de Kérangal.
Je ne sais pas pourquoi, mais je n’arrive pas à envier Sorj Chalandon.

29/08
L’une de mes belle-filles m’a offert Suivez mon regard d’Anjelica Huston (l’Olivier), j’ai noté le passage le plus intéressant (les virgules sont d’origine) : « La Dordogne est une merveille. Le paysage est dégagé, en une harmonieuse succession de collines, luxuriantes et verdoyantes, et la pierre locale utilisée en maçonnerie brille d’une couleur abricot dans la lumière rose du soleil couchant. Le long du large fleuve, des grottes préhistoriques creusées dans la gorge, et une vallée si fertile qu’il n’est guère difficile d’imaginer l’homme de la préhistoire vaquer sereinement, se nourrissant de bison et de baies, et fuyant de temps en temps un tigre à dents de sabre. Sarlat, la petite ville où nous logions, est aussi la patrie du foie gras. Dans les boutiques, presque tout se rapporte à l’oie ou au canard – boîtes de confit, graisse de canard, bocaux de pâté, dessins d’oies, céramiques. »
Le reste (qui concerne, essentiellement, le milieu du cinéma) est légèrement plus chiant (mais à peine).
Il m’a semblé que, de son temps, ce non-livre a été copieusement chroniqué, il serait intéressant de savoir combien il a été acheté à Scribner et combien d’exemplaires ont été vendus, on connaîtrait ainsi (approximativement) notre degré de soumission à l’Empire.
13/08
Un peu dans le même genre (mais avec du monde au balcon), Eve Babitz* (Jours tranquilles, brèves rencontres), bien meilleur que Renata Adler ; pour un livre édité par Gallmeister, c’est plutôt bien traduit ; je doute cependant que les Américains achètent le livre d’un écrivain français de cet ordre.
* surtout con(nue) comme la partenaire aux échecs de Marcel Duchamp sur une photographie célèbre.
06/08
Trouvé encore plus pète-couilles que Maylis de Kérangal : Marisha Pessl.

30/07
Lu Un bonheur parfait de James Salter, il y a des passages techniquement assez fortiches, mais dans l’ensemble, c’est du Eric Neuhoff amélioré.
En revanche, j’ai beaucoup aimé Spooner de Pete Dexter, presque aussi bon à mon sens que Le monde selon Garp.
29/07
« Vernon Subutex de Despentes (Grasset) est un autre Voyage au bout de la nuit« , Edgar Morin sur Twitter.
Mais oui Edgagar, et toi tu es le nouveau Denis Diderot.
16/07
Une bonne nouvelle sur la couverture du dernier numéro des Inrockuptibles : « Philippe Djian apprend à écrire ». C’est pas trop tôt, me direz-vous, mais mieux vaut tard que jamais.Malheureusement, il s’avère que Philippe Djian apprend à écrire… aux autres ! Et là, les bras vous en tombent.
03/07
« Son livre (Les désertés, Marco Mancassola), c’est un solo douloureux de Chet Baker ou Zabriskie Point d’Antonioni qui aurait été filmé par Cassavetes », Olivier Mony.
Je vois tout à fait… j’entends à merveille… mais je vais quand même consulter les spécialistes concernés.

15/05
Je déteste m’acharner, je déteste donner l’impression de m’acharner, mais lors de mes dernières périgrinations, je suis tombé sur Corniche Kennedy de Mélisse de Carambar… c’est absolument abominable, surtout si, sur un sujet approchant, on a lu Les Mauvestis (POL, 2005) de Frédéric Valabrègue.

21/04
Bizarrement le plaisir que je m’étais promis en parcourant une pile de vieux Figaro Littéraire n’était pas au rendez-vous. Quelques primo-romanciers disparus : Alain Magrou, Françoise-Emmanuel Sauron (pourtant petite cousine d’une membre du Prix Femina, elle-même cousine de Teilhard de Chardin) ; Bernard Pivot effrayé par l’inflation « due, comme on sait, aux grands prix de fin d’année » (90 romans français en 1965, 104 en 1966 et 118 en 1967 !) ; Claude Mauriac extatique devant Vivre pour vivre de Claude Lelouch ; une interview croquignolette d’Albert Speer qui à la question : « Etiez-vous au courant de ce qui se passait dans les camps de concentration ? » répond – peinard : « Je n’en avais qu’une idée très vague ! »
Celle qui m’a le plus amusé : Johanne Klein (Une histoire de Baudruche, Denoël) que l’on vendait comme une « Saganette » et qui s’appliquait à parler avec la désinvolture d’une héroïne de Godard à moins que, peut-être, à l’époque, Jean Luc Godard ait fait parler ses héroÏnes comme les jeunes filles de l’époque… Quoi qu’il en soit, ce qu’elle écrivait (« Manquer d’égoïsme à ce point, c’est du laisser-aller » ; « Il est facile de quitter un homme bien élevé » ; « J’aime les fruits de mer et les endroits hors du temps ») aurait pu plaire à Eric Neuhoff s’il avait été critique littéraire en 1967. La suite s’est avérée un peu décevante pour Johanne Klein comme elle le sera, peut-être, pour Frederika Amalia Finkelstein, Laure Protat et Irina Teodorescu, « coups de cœurs de la rentrée littéraire 2014 » qui a compté 75 premiers romans.

Après une saison difficile, Emmanuel avait besoin de se changer les idées
(gratos)
« Je ne dis pas qu’un livre peut changer le monde, mais il peut changer la vie de certaines personnes », Véronique Ovaldé (LIRE) »Je ne dis pas que tout ce que j’écris est bon », Amélie Nothomb (Le Nouvel Observateur)
Pour ma part, je me contenterai de ne rien dire.
07/04
Retrouvé dans un vieux Play Boy une « nouvelle très noire de Gérard Guégan », en fait un roman-photo où figurent : Arielle Dombasle, Pascale Rocard, Raphaël Sorin, Frédéric Mitterrand et Pascal Greggory … à l’époque, on savait s’amuser entre soi et soi !

26/03
Il me semble que Michel Onfray est à la philosophie ce que le motoculteur est à la mécanique.
24/03
J’ai l’impression que la critique littéraire fait des progrès chaque jour : « Il faut que je me mette au sport » confie Michel Houellebecq à Frédéric Beigbeder dans GQ. Il approfondit sa pensée, en précisant : « mais ça me fait chier ».
20/03
Je déménage, alors, je range… je colle à la poubelle à peu près tous les suppléments littéraires de ces dernières années, un coup d’œil – en passant – au marronnier du « premier roman » réjouit toujours.
Qui se souvient de : Sybille de la Bollardière (Ramsay), Aude Bellin du Coteau (Le Seuil), Frédéric Cathala (Albin-Michel), Patrick Piet (Jean Claude Lattès), Sollenn Colleter (Albin Michel), Bertrand Guillot (Le Dilettante), Isabelle Girard (de Fallois), Guillaume Sire (La Table Ronde) , Aurélie Zarka (Farrago), Pascal Benjamin (Gallimard) Jean Marc Bennedetti (Grasset), Mathieu Garrigou-Lagrange (Albin-Michel), Yvan Améry (La Volte), Raphaëlle Vidaling (Grasset), Ludovic Roudanbi (Le Dilettante), Didier Romagny (Flammarion), Eric Pelsy (Arlea), Robert Pelz (Climats), Zagghloul Morcy (La Différence), Martine Martal (Flammarion), Renaud Meyer (Jean-Jacques Pauvert), Kuin Duan (Plon), Syrine* (Flammarion), Didier Henry (Climats), Estelle Lemaire (Sabine Wespieser), Lucas Bernard (Le Seuil), Sophie Lasserre (Gallimard), Philippe Poudrous (Jean-Jacques Pauvert), Cédric Potiron (Albin-Michel) et de Jean-François Dauven (Ramsay) ?
J’attaque ce week-end une pile de Figaro littéraire de la fin des années 60… ça va faire mal !
* édité par Raphaël Sorin
Ce qui est fait n’est plus à faire

Hier, vernissage du Salon du livre
J’accompagne toutes les fins (celles de l’Utopie, de l’art et maintenant de la littérature), l’air de rien ça m’aide à supporter la mienne.
18/03
« L’écriture a poursuivi mon désir de m’arracher à ce que je suis, une démarche similaire à celle de mon amie Maylis de Kérangal. Me lever à trois heures du mat’ pour aller à Rungis manger des tripes entourée de carcasses, j’adore ! » Joy Sorman
Putain de moine !

23/02
Erri de Luca Pull en cachemire Hermès, Chemise en coton Dolce & Gabbana, pantalon en laine Kenzo, bonnet de laine Maison Martin Margiela.
Je suppose qu’en hommage aux talents d’écrivain de Roger Hanin, Grasset va publier son œuvre complète en Cahiers rouges.
23/01
On me propose ça… c’est pas mal ! En tous les cas, ça (me) change.
La classe et les vertus
Le 6 avril 1987 au Caesars Palace de Las Vegas, Marvin Marvelous Hagler, champion du
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J’aime bien ça aussi…


Ça me rappelle Claude Pélieu.
11/01
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Eric Reinhardt : Pull en cachemire Hermès. Mise en beauté Dior
S’il y a une chose à laquelle les éditeurs m’ont habitué, c’est au refus de publier ce que je leur proposais. Lève ton gauche !, Mal de père, Le désir de guerre, Assez !, Copié/Collé, La classe et les vertus ont chacun été refusés par des dizaines d’éditeurs.
Je ne leur en ai jamais réellement voulu, petit un : parce que c’est leur boulot ; petit deux : parce qu’ils publient de bien plus mauvais livres que les miens.
Depuis que je suis un auteur « établi », les refus ont changé de forme (pas tous), on me téléphone pendant des heures pour m’expliquer que je suis tout à fait formidable et ce que j’écris encore davantage, mais pas cette fois ; j’écoute de charmantes jeunes femmes m’expliquer que je suis tout à fait formidable et ce que j’écris encore davantage, mais que, cette fois, elles ne sauront pas me défendre et même que publier ce que je leur propose va me nuire.
Je les écoute patiemment, je leur demande des nouvelles de leur santé, je leur souris, il m’arrive de leur dire que je les comprends et même d’abonder dans leur sens.
OUPS !

Et puis, il y en a toujours un qui m’amuse davantage que les autres
Mon préféré de longue date était celui des Editions Maurice Nadeau (en 1977, je crois)
qui comptait une dizaine de fautes d’orthographe et autant de pataquès
J’avoue que celui d’Aurélien Masson (Série Noire Gallimard) n’est pas mal non plus
Sur le fond, j’suis d’accord avec lui, j’ai jamais pu lire Le rouge et le noir… j’peux pas piffer Besançon !
« Peut-être avait-elle scruté d’un air interdit les étoiles naissantes, leur lueur laiteuse en superposition sur l’ordre implacable au-dessus de sa tête baignant la carte qui semblait contenir sa vie dans ses lignes et ses courbes obtuses. » Kim Zupan. Les Arpenteurs (Gallmeister), traduction Laura Derajinski.
J’ai beaucoup aimé Féerie générale d’Emmanuelle Pireyre (L’Olivier).

MON AGENDA DE LA PLEIADE
(2014)
12/12/2014
Les filles de la rentrée littéraire
(2012)
Marie Simon : Robe Muse of Love, bracelet Marc Deloche ; Anne Berest : veste Tara Jarmon, combinaison Women’Secret, collier et bague Alex Monroe ; Aurelia Bonnal : Robe Tara Jarmon, bracelets Scooter, pochette My Suelly ; Marie-Hélène Lafon : Chemise Brigitte Bardot, nœud papillon Burberry London, bracelets Marc Deloche ; Gwenaëlle Aubry : Robe April May, collier Marie Laure Chamorel, manchette Anne Thomas ; Céline Curiol : Robe Orla Kiely, boucles d’oreille et manchette Anne Thomas ; Carole Fives : Perfecto Maje, robe Masscob ; Max Monnehay : Caban Burberry Brit, blouse Tara Jarmon
08/12
Je viens de rêver que l’on proposait à Régis Debray un contrat assez avantageux pour un livre où il lui faudrait dire du bien de la house-music. Je me suis réveillé avant de connaître sa réponse.Patrick Moudiano : « Oui, le lecteur en sait plus long sur un livre que son auteur lui-même ». Parle pour toi, patate !
29/08
Taiye Selasi c’est Cécile Guilbert en négresse, sa beauté la préserve de toute critique.
15/08
Tenté de lire Baise-moi… pas réussi. J’adore pourtant les mauvais livres, mais il y a des limites à tout, y compris à ma perversité en ce domaine.Interview de James Salter dans Le Point.
A propos du Chardonneret de Donna Tartt : « C’est juste la répétition d’une forme populaire, juste de la routine… j’en ai lu cinq pages et je suis allé me coucher ».
Pareil.
A propos de Philip Roth, il déclare que « si on regarde ses derniers livres, il a bien fait de prendre sa retraite ».
Pareil.
Sauf que, si c’est moi qui le dis, au milieu du concert de louanges habituels concernant le roman et les romanciers américains, ce sera considéré comme un outrage, peut-être même de la jalousie, sûrement de l’impuissance.Sur les 7 primo-romanciers de la rentrée, j’en connais plus ou moins deux. Le métier rentre (mais c’est un peu tard).
30/07
Lu J’irai cracher sur vos tombes, c’est vraiment très mauvais et je crains que tout Vian ne soit de la même eau.

« Baise-moi ce soir, elle a chuchoté
Demain, tu cracheras sur ma tombe… »
13/07
Le meilleur moyen d’apprécier la littérature française c’est, sans doute, de la lire à l’étranger.
04/07
Blaise Cendrars avait une Alfa Romeo.

A l’aise, Blaise !
02/07
Richard Millet déteste Jean Echenoz. Je n’aime ni l’un ni l’autre.
A la radio, je suis tombé sur une lecture de Michel Houellebecq, j’ai longtemps pensé que c’était du Pierre Desproges.
01/07
« Je n’en pouvais plus de moi », Olivier Adam. On est bien d’accord.
27/06
La rentrée littéraire, c’est torché ! Domaine français : Emmanuel Carrère (« A un moment dans ma vie, j’ai été chrétien. Cela a duré trois ans, c’est passé »… Emmanuel Carrère a donc été chrétien plus longtemps qu’il n’a été écrivain) ; domaine étranger : James Salter (Putain, un jour, j’aimerais bien voir l’attachée de presse de l’Olivier ! Ce doit être un sacré canon).Les autres peuvent aller se coucher.
26/06
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL
PRIX DE LITTERATURE HENRI GAL*
POUR L’ENSEMBLE DE SON ŒUVRE**
* DECERNE PAR l’ACADEMIE FRANÇAISE
** ET 15 000 € DANS LE NOURIN AVANT DE GAGNER L’EURO-MILLIONS
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL QUALIFIEE
POUR LES HUITIEMES DE FINALE
24/06
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL
PREMIO GREGOR VON REZZORI
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL
PRIX DES LECTEURS
L’EXPRESS-BFM TV
La légende familiale se poursuit (« Là où y a du gène, y a du plaisir ! »). Mon plus jeune fils a surnommé devinez qui : « Mets l’dico dans l’placard ».
20/06
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL
PRIX PARIS-DIDEROT
ESPRITS LIBRES
*Décerné par un jury de dix détenus : cinq femmes et cinq hommes.
Personnellement, je propose de les garder au gnouf jusqu’à ce qu’ils sachent lire.

POWER TO THE DUNCE !
18/06
MODIANO REMETTRAIT ÇA

en octobre
BIENTÔT DE RETOUR SUR VOS ECRANS

en novembre
12/06
Evidemment, comparée à Sorj Chalandon, un autre chouchou de la maîtresse (qui, dans la typologie scolaire, appartiendrait plutôt au sous-genre lècheur), Maylis de Kérangal, c’est Madame de La Fayette multipliée par Marguerite Duras.
11/06
Maylis de Kérangal est une charmante jeune femme, elle m’a toujours fait penser à Laure Manaudou en moins grande, moins massive et avec l’air un peu plus éveillé ; physiquement, c’est une personne qui attire indéniablement la sympathie. Intellectuellement, elle attire la bienveillance, tout ce qu’elle dit est frappé au coin du bon sens tout en n’ayant aucun intérêt ; sa joliesse et son assurance font passer comme une lettre à la poste la platitude pénétrée de ses propos. A Saint-Malo, j’ai participé avec elle à un débat sur le sport, et bien, l’air de ne pas y toucher, elle avait remarqué que les joueuses de basket étaient plus grandes que la moyenne, ce qui n’est pas à la portée de Marcela Iacub.
En tous les cas, j’ai suffisamment déconné avec sa réception « critique » pour me pencher de plus près sur l’incroyable succès de son dernier livre, je me suis donc procuré, pour ce faire, Réparer les vivants et je l’ai lu (deux fois).
J’en suis resté comme deux ronds de flan, mais j’ai cru saisir ce qui fait son succès : Maylis de Kérangal est le parfait prototype de la (trop ?) bonne élève. Le genre chouchou de la maîtresse avec toutes les qualités et les défauts de ce (trop rare ?) standard de l’éducation nationale : elle lève le doigt avant les autres ou toute seule, quelquefois même avant que le professeur ait demandé qui savait, elle connaît les réponses, ses cahiers sont impeccablement bien tenus, elle apprend ses leçons par cœur, elle fait « Chut ! » à ceux qui l’empêchent d’écouter. Au conseil de classe, c’est la Ola en permanence ! Encouragements. Félicitations. Rien n’est trop beau pour El Chouchou.
Littérairement, c’est plus vaseux. A l’école, on écrit « pour plaire », on sort les mots rares ou précieux dont on est assuré qu’ils feront les délices de Bernard Pivot comme ils auraient fait ceux de feu Maître Capelo, on multiplie les métaphores que les stagiaires trouveront « poétiques » (« Mais où va-t-elle chercher tout ça ? »… Dans Albert Samain, crétin !). Alors, les trottoirs « s’absentent », la fourrure de l’ours est « rubigineuse », les filles « toupillent » sur elles-mêmes, on a le front « ventousé » à la vitre, les banlieues sont « filandreuses », on lève les yeux pour « creuser la nuit au fond du bourg » (faut croire qu’on a vraiment rien d’autre à branler), les grains de beauté sont « sporulant(s) », la lumière du jour est « albugineuse », on passe outre le « sismique » des mâchoires, les visages sont « torchonnés » de souffrance, les halls ont des dimensions « océaniques » (ils sont grands, quoi !), les narines sont douloureuses à force de « tuyauter l’iode et le froid » (mon royaume pour un cache-nez !), les cernes sont des « cuillers de bronze » (et mon cul, c’est du poulet ?), les cils se durcissent « comme des fils de vinyle », les cristallins (adroitement placés derrière les pupilles alors que les durillons ne sont jamais placés entre les orteils comme notre heptathlonienne de la culture l’avance, n’oubliez pas que c’est un pédicure D.E. qui vous parle !) se givrent comme s’ils avaient été oubliés « dans le fond d’un freezer » (le devant de l’engin est moins froid), on ne commande pas un gin, on l' »appelle » (on peut imaginer que Tonic lui « répond », mais ce n’est pas précisé).
Dans son élan, elle emprunte même « mêmement » qui est si élégant à Marie N’Diaye, chouchou de la classe au-dessus, appartenant qui plus est à une minorité visible, boursière de surcroît.
Assez vite, on s’agace… on se sent redevenir cancre, on s’agite sur les bancs du fond, on chuchote, on se pousse du coude, on ricane en cachette.
— Elle se prend pour qui la gamine ?
— Elle peut pas causer comme tout le monde ?
— Elle commence à nous les briser menu !
— Elle a pas bientôt fini de se la péter ?
Mélisse de Carambar ne cache d’ailleurs pas vraiment son jeu, elle a compris à qui elle s’adresse : aux libraires et aux bibliothécaires, elle a abandonné ses copains et ses copines les minus habens depuis belle lurette. D’entrée, elle vous colle les intérimaires de l’intelligence sur le cul avec un incipit d’une page et demie. Tu vas voir ce que tu vas voir ! C’est la triple boucle piquée d’entrée… l’adversaire titube, il sent qu’il va passer un mauvais quart d’heure. La foule applaudit le phénomène à tout rompre.
Fièrement verticale, elle toise la concurrence étendue à l’horizontale.
— Alors, qu’est-ce que t’en dis, minable ? T’es pas cap’ d’en faire autant, hein ?
Justement, si, et si, en filière pro, nous sommes un bon paquet à ne pas le faire, c’est que ça n’a aucun intérêt. C’est du même niveau décoratif que les petites marguerites à la place des points sur les i.
— On espère que ça te passera avant que ça nous reprenne.
Pour alléger la béchamel, chacun des personnages est affublé d’un patronyme à la con : Cordélia Owl, Thomas Rémige, Emmanuel Harfand, Marthe Carrare (et pourquoi pas thon à l’huile ou boîte à coucou ?). Lorsque l’un d’entre eux téléphone, que ça ne répond pas et qu’il laisse un message à son correspondant, on se tape trois pages où l’on suit les ondes rebondissant d’un téléphone à l’autre… c’est long, très long.
Qu’on lui achète un GPS et qu’on en finisse !
Pour bien montrer qu’elle est « forte en tout », Babyliss de Carnaval (je sais, c’est bas !) parsème l’intrigue de son livre d’apartés philosophiques aussi filandreux que les banlieues mentionnées plus haut ; sur la forme du temps par exemple : est-il linéaire ou bien prend-il la forme des figures décrites par le hula-hoop, est-il en boucle ou bien en tube ? Je te le demande, Armande (Lozère) ! Pour rallonger la sauce (si on vire les métaphores à la con et les phrases qui se regardent, épatées de ne pas avoir oublié une virgule en route, il ne reste pas grand-chose), lorsque l’occasion se présente, sur le principe de bout d’ficelle/selle de ch’val, elle ne se prive pas de mini-exposés sur : le surf, les champignons hallucinogènes, la Nouvelle Zélande, le coma dépassé, les chardonnerets au Maghreb, la sexualité du personnel soignant (les quotas sont soigneusement respectés), l’inflammation du myocarde (quand même), les ours, la Leçon d’anatomie de Rembrandt, j’en passe et des meilleures.
Je crains fort que Malice pète plus haut que son cul. Ce n’est pas grave, ce qui est gênant c’est que tout le monde trouve que ça sent bon.
09/06
Nous avions laissé Alain Nadaud tout à sa détresse… D’écrire, j’arrête (Tarabuste, 2010), le pauvre avait perdu tout goût à écrire. On le comprend, c’est pas de la tarte, surtout si on ne gagne pas le prix Goncourt que l’on vous a promis. Quatre ans plus tard, il publie chez Serge Safran, Dieu est une fiction. Essai sur les origines littéraires de la croyance (288 pages) et, toujours chez Tarabuste, Journal du non-écrire (80 pages). Je crois qu’il ne faut pas prendre ce que dit Alain Nadaud très au sérieux.
04/06
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL
ECRABOUILLE
FREDERIC ROUX

03/06
Demain, chez les libraires, ça aurait dû être la couverture de gauche, ce sera la couverture de droite.


02/06
« Baudelaire aurait pu admettre ce qu’il était, cela l’aurait détendu, il y aurait gagné de l’intelligence au lieu de n’en avoir que dans ce qui le blesse. » (Charles Dantzig). Ça me rappelle quelque chose… Et si l’on m’avait adressé le même genre de reproche, je n’aurais pas pu mieux répondre que Romaric Sangars : « Dantzig aussi devrait admettre ce qu’il est, cela lui éviterait peut-être le ridicule de tirer ainsi l’oreille de Baudelaire ou de frapper sur l’épaule de Dante comme s’il pouvait se le permettre en rédigeant de tels livres, si faussement désinvoltes, si comiquement pompeux, pour étaler son instruite vacuité. »

La critique vue comme un ascenseur pour la gloire
et les à-valoirs considérables
30/05
Tristan Garcia : chemise en coton, avec revers passepoilés d’inspiration western, Marc Jacobs, tee-shirt à encolure V en coton, Dior Homme.
29/05

Nelly Kaprièlian ne veut pas danser avec Jean-Paul Enthoven
28/05
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL
PRIX ORANGE
22/05


Ce n’est pas pour lui porter la poisse,
mais elle va s’en prendre plein la gueule*
* la photo ne va pas arranger ses affaires non plus
20/05
Pour une biographie de sportif (George Best) écrite par un journaliste de L’Equipe (Vincent Duluc), Le cinquième Beatles (Stock) est tout à fait lisible, comparée à celle de Vince Taylor, elle semble même hautement recommandable.
19/05
RENTREE LITTERAIRE
2014

Olivier Nora apprend à danser à Nelly Kaprièlian
16/05
Exil à Spanish Harlem (Le Seuil) de Raphaëlle Eschenbrenner ne casse – certes – pas trois pattes à un canard, j’y ai relevé une blague récente habilement recyclée, mais c’est pas con du tout, agréable à lire et bien plus astucieux qu’on ne pourrait le penser.

Il y a des types comme ça, même après leur mort, ils n’ont pas de pot.
Vince Taylor vient d’hériter d’une biographie* consternante.
Le pire étant que l’auteur** admire sincèrement Maurice.
* Vies et mort de Vince Taylor (Fayard)
** Fabrice Gaignault
09/05
« Un chef d’œuvre », Jean Birnbaum, rédacteur en chef du Monde des livres à propos de Une enfance de rêve de Catherine Millet, collaboratrice régulière du Monde des livres.
« Dire adieu de Sophie Avon est un prodige de justesse et d’émotion maîtrisée », Olivier Mony, critique de Sud-Ouest Dimanche à propos du livre de la critique cinéma de Sud-Ouest Dimanche, femme du rédacteur en chef de Sud-Ouest Dimanche.
Le pire, en la circonstance, c’est que Dire adieu est, peut-être, un prodige de justesse et d’émotion maîtrisée, Une enfance de rêve est, peut-être, un chef d’œuvre… l’adret de cet ubac étant que ce genre de critique d’éhontée connivence déconsidère toute critique sérieuse sans compter que l’effet produit est rigoureusement inverse de ce qu’il croit pouvoir produire…
Arrêtez les frais, personne n’y croit plus, les mecs !
J’espère juste que ça fait plaisir à Sophie Avon et à Catherine Millet… c’est bien le moins.
Bientôt la Fête des mères

Olivier Mony photographie Sophie Avon posant pour Yves Harté
28/03
Allez, tiens ! un peu de « critique » littéraire en forme de vacheries convenues pour finir le trimestre (et pour me faire bien voir de la profession par la même occasion… on ne se refait pas !)
Total respect pour l’attachée de presse des éditions de l’Olivier qui a déjà fait passer (hier) Canada (Richard Ford) pour un grand livre alors que c’est une terrible daube et réussit (aujourd’hui) à faire croire aux crétins qui ne demandent qu’à brâmer en chœur que Renata Adler (Hors-bord) était excellente alors qu’elle est rigoureusement nulle (en revanche, physiquement, elle avait plutôt l’air canon… ce qui peut encourager ceux qui, munis d’une petite bite et d’une cervelle en tapioca, ne peuvent débrayer l’œuvre de son auteur !)

Adler (à gauche) à côté d’un véritable écrivain (Didion)
Pour ce qui est de la sensation de la rentrée de janvier (Emile Louis), je ne saurais déterminer (pas le temps – non plus – d’y passer des heures) ce qui a « construit » son succès exemplaire (pour l’analyser sérieusement sans risquer l’excommunication, on regrette Pasolini) : la bonne/mauvaise conscience de l’opinion publique à l’égard de la « communauté » homosexuelle (« Ce sont quand même des gens comme les autres ! ») ; la sensiblerie du commun (« Le pauvre ! ») ; la proximité du débat sans queue ni tête sur le mariage gay (« Et pourquoi pas, après tout, ce sont des gens comme les autres ! ») ; l’appétence inégalée du vulgaire pour le sordide (« Et ils s’enculent ? ») ; l’ignoble complaisance à la Closer de la cagole (« Et ils se sucent la bite aussi ? ») ; l’abandon (sans combat) du peuple et du populaire à ceux qui construisent leurs succès politiques sur ses bas instincts caressés dans le sens du poil (« Salauds de pauvres ! ») ?
Quelqu’un s’est-il sérieusement posé la question de savoir si le dénommé Eddy Salegueule avait (ou pas) une tronche sur laquelle n’importe qui avait envie de cogner (et de cracher) sans que ses orientations sexuelles y soient pour grand-chose ?
Quelqu’un s’est-il demandé si, en plus d’attirer la beigne, il n’aimait pas s’en prendre et ne mettait pas quelque complaisance à s’en plaindre (à moucharder) avant de se taper les mollards adjacents avec délice ?
S’il n’en jouissait pas ?
Quelqu’un s’est-il sérieusement intéressé (peut-être Bégaudeau dans Transfuge… c’est un comble !) sur l’effarante nullité de ce texte, équivalent tapette de ceux, hétérosexuels Ô combien ! de Delphine De Vigan et pourtant « mêmement » ignobles puisque cherchant à plaire et « mêmement » mal écrits.
Il y aura toujours un culte pour les écrivains sous-estimés (ça me pend au nez, d’ailleurs, encore heureux, quand je serai mort), mais Frédéric Berthet est sûrement le plus sur-estimé des écrivains sous-estimés, sa prose adulée par les soi-disant happy few stationnant tout juste un peu au-dessus du niveau de celle d’Eric Neuhoff, mais guère.
Ça suffit… je n’ai pas besoin d’en rajouter non plus.
Soi-disant qu’Olivier Cohen m’admire, c’est un peu la même mayonnaise que Raphaël Sorin… ils admirent ce(ux) qu’il(s) ne publie(nt) pas… c’est une option !
Gay Talese (Sinatra a un rhume, Editions du sous-sol) pour désespérer ceux qui croient qu’ils peuvent faire aussi bien, et Gardiens de camp. Tatouages et dessins du Goulag (Editions des Syrtes) pour les autres.
Rideau !
27/03

Teresa Cremisi accompagne
Christine Angot
chez François Busnel
24/03
SMALL WORLD

Et tout le monde s’en fout !
La première personne que je croise au salon du livre : Raphaël Sorin ! Si on l’écoute, c’est lui qui m’a découvert ; ce qu’il dit moins, c’est qu’il a toujours refusé d’éditer ce que je lui proposais. Il se plaint de ne plus recevoir mes livres (sur lesquels il n’a jamais rien écrit). Ce qu’il trouve inexplicable, c’est que sa femme ait un faible pour moi. Je ne comprends pas grand-chose, ni aux femmes ni au monde tel qu’il est, mais ça, je peux le comprendre.

Je te le demande…
22/03
EXCLUSIF
CE WEEK-END
MAYLIS DE KERANGAL
MONTE AUX CIEUX

21/03
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL
PRIX NOBEL DE LITTERATURE
20/03
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL
MINISTRE DE LA CULTURE

Et dans pas longtemps, encore !

Epuisés par la rédaction du Libé d’aujourd’hui
quelques écrivains attendent l’ouverture du Salon du livre
aux alentours de la Porte de Versailles
19/03
EXCLUSIF
MAYLIS DE KERANGAL ELUE
A L’ACADEMIE FRANÇAISE
28/02
« Je n’ai pas lâché un instant ce très long roman à la Dickens », Bret Easton Ellis à propos du dernier livre de Donna Tartt. Charles Dickens est né en 1812, Donna Tartt en 1963, Bret Easton Ellis est éternel.
25/02
La dispute (suite et fin) : résultat des courses, « écrivain » devient plutôt une insulte dans la bouche de certains ; des critiques comme Philippe Delaroche préféreront toujours un mauvais livre avec une bonne histoire à un bon livre dont le sujet leur déplaît ; les écrivains se retrouvent donc dans l’obligation de « plaire », ce qui n’est pas leur métier ; personnellement, j’écris plutôt pour déranger que pour plaire (ce qui n’est pas très adroit). Crève le pitch !

24/02
A TOI !
A MOI !

Très intéressante « Dispute » vendredi dernier (cf ci-dessus). Moins parce qu’il y était question de La classe et les vertus* que par la nature des « arguments » avancés par Philippe Delaroche (que ce livre révulse). A leur sujet, il ne faut pas parler de « jugement », ni même d’opinion, c’étaient, pour l’essentiel, des assertions morales. On pourrait en faire peu de cas et les ignorer sous prétexte que la morale n’a rien à voir avec l’art (ce qui n’est pas tout à fait juste), ce serait dommage dans la mesure où la littérature en son entier est la proie du système de pensée (qui n’en est pas vraiment un) qu’elles mettent en place. Il est désormais usuel d’aimer ou de détester un livre parce que l’on aime ou que l’on déteste son SUJET. D’où l’importance, si l’on veut connaître le succès, de choisir un sujet pouvant faire la couverture d’un hebdomadaire polychrome : le cancer de la prostate, l’homophobie, les SDF, les prothèses mammaires, l’exclusion, la hausse de l’immobilier en centre-ville, la dépression post-partum, etc. C’est le triomphe de ce que l’on pourrait confondre avec le fond, enfin… pas trop profond, le fond pour être accessible au vulgum pecus !
Dans ces conditions, impossible d’apprécier Moby Dick si l’on souffre du mal de mer ou Au-dessous du volcan si l’on a arrêté de boire..
Il fut un temps où l’on jugeait aussi un livre pour ses qualités « littéraires », c’est-à-dire à ce qu’il était d’usage d’assimiler au style, aujourd’hui, on parle davantage de « langue » à propos de ceux qui sont censés la maîtriser à la perfection ou « faire un travail sur ». Il y aurait donc un FOND et une FORME (Lagarde et Michard), je suis désolé, il n’y a ni fond ni forme, il y a fond ET forme liés comme il y a dessin et couleur, comme il y a ombre et trait. Le reste… pas la peine de se disputer à ce sujet.
Evidemment, je ne suis pas d’accord avec grand monde sur les dits sujets : je trouve qu’Echenoz c’est du charabia, Darrieusecq, du patois, que N’Diaye c’est du faux (bourg Saint-Antoine) somptueux à l’usage des cadres repentants, que Modiano est à cent lieues (en-dessous) de Simenon.
Evidemment, je trouve que trop bien écrit, ce n’est pas bien écrit ; qu’il faut une touche de mal fait dans le bien fait pour que ce soit vraiment réussi (Guerlain avait bien compris dans ses premiers jus qu’il doit y avoir quelque chose qui pue en arrière d’un parfum réussi).
Evidemment, je trouve que ce qui est arrivé de pire à la littérature, c’est la télévision (le fameux effet Apostrophes**) qui plébiscite les auteurs sympathiques qui parlent de « sociétal » en « Je veux dire » (j’en glisse un mot dans la préface de La classe et les vertus).
Evidemment, La classe et les vertus ne parle que de boxe, évidemment, La classe et les vertus parle de tout, sauf de boxe ; c’est un livre très intime qui parle d’Histoire et de Frédéric Roux, un livre à l’accès difficile que seuls peuvent apprécier de trop rares personnes.
Evidemment, Philippe Delaroche n’y connaît rien, comme son patron***.
* Pour la première fois, quelqu’un déclarait publiquement détester un de mes livres.
Signe éminemment positif ! j’avance dans la carrière.
** ne jamais oublier que les deux écrivains les plus souvent invités
par Bernard Pivot ont été : Henri Vincenot et Jean d’Ormesson.
*** « L’écrivain français baigne dans ce tiède jacuzzi, celui des névroses minuscules et des infimes vacheries.
La démesure n’est pas de son fait, ni les exploits… tout ce à quoi il aspire,
c’est dix mille exemplaires garantis sur facture, la retraite à soixante ans,
et que François Busnel qui n’y connait rien dise du bien de son style. »
La Classe et les vertus, page 14.
17/02
Un « critique* » dit du bien** d’un de vos livres, mais aussi de ceux de Sophie Avon et de Jean Echenoz.
Qu’en déduisez-vous :
1 : Qu’Olivier Mony*** fait de la confusion mentale ?
2 : Que Sophie Avon est la femme de son rédacteur-en-chef ?
3 : Que vous écrivez comme un cochon ?
* enfin, faut pas pousser
** enfin, tout est relatif
*** par ailleurs, biographe officiel de Philippe Madrelle
06/02

http://www.liberation.fr/livres/2014/02/05/mise-au-poings_978136

Cécile Guilbert prend la pose*
Mon secret, c’est d’avoir les yeux verts et que personne le sache.
Clarice Lispector

Chloé Delaume fait la gueule

Christine Angot fait le boulot

C’est la rentrée !
La critique ne va donc pas se gêner pour déconner à plein tuyaux
« Revenu d’entre les morts et ses propres démons, après avoir goupillé cent pages truffées de bombes, son récit bandé à craquer, l’auteur parcourt tous les registres de la langue pour dire comment, dans une même expérience, pensées et sensations se fracassent ; on est dans un espace pur, livide, irréfragable, presque métaphysique. Le lecteur va donc être témoin des expérimentations, volte-face de l’écrivain, éternel vagabond guidé par son désir d’écrire qui aime dérouler ses phrases épidermiques et aériennes dans des huis-clos rugueux sur fond de décors faussement rédhibitoires où chacun lévite ou se love, erre ou se cache. Récit jamais frivole, ni véritable roman à thèse, ni simple fable, sa véritable force réside dans l’usage fait de la durée ; ce texte en constant équilibre, exercice littéraire impressionnant dans un baroque parfaitement maîtrisé où l’on comprend que l’art de l’esquive représente un mode d’existence tout autant qu’un style d’écriture. Un livre promis à circuler de corps en corps, terrible jeu de miroir bouleversant, émouvant et tout simplement beau, une arborescence généalogique et politique aux mille ramifications, il y là le western, l’héroïc-fantasy, l’épopée mythologique, l’ultra-gore et la romance sans compter les échos troublants avec le monde du lecteur. Modeste par les moyens qu’elle met en œuvre, mais puissante par les effets produits, l’écriture du massage cardiaque, en vagues énergiques et répétées jusqu’à l’hyperventilation, enchante et inquiète, apaise et éveille d’où cette façon ludique et vertigineuse de décliner les significations ; elle file la métaphore là où on ne l’attend pas, singeant les convulsions d’un monde en perdition avec une élégance fin-de-siècle. Et puis, il y a l’amour, un immense flux d’amour qui réunit au fil des pages les solitudes des uns et des autres. »

MON AGENDA DE LA PLEIADE
(2013)

Tu l’as dit, bouffi !
Fin décembre
Trois mois et rien à (en) dire… si… peut-être… il a fait beau… très beau… Deux retraités de l’éducation nationale lisant des livres susceptibles d’obtenir un prix littéraire, allant voir des films de qualité moyenne… C’est fou comme une météo favorable et une alimentation de qualité inclinent à la bienveillance…
Il n’y aura eu que Faber de Tristan Garcia pour me faire sortir de mes « gongs » (j’introduis les pataquès à venir), et encore… plutôt les dithyrambes sous lesquels le « surdoué » a été enseveli davantage que l’insigne médiocrité de son livre (ses nouvelles sur le sport étaient déjà gratinées alors que je crois me souvenir que son premier livre était plutôt correct). Morceaux choisis : « Il grouinait comme un cochon » ; « Anxieuse, elle a claqué la porte du véhicule » (pas de la voiture, hein ! non, du « véhicule ») et « enfilé un bouton supplémentaire de son chemisier » ; le héros dormait « sous les véhicules motorisés » (pas des bagnoles, hein ! non, des « véhicules motorisés » même lorsque leur garde au sol interdit l’exercice… essayez donc de vous glisser sous une « ZX à l’arrêt »… on est d’ailleurs reconnaissant à l’auteur de cette précision technique, si elle avait été en mouvement, ça nous aurait mis la puce à l’oreille) ; on écoute une « radio d’information continue » (France Info, je suppose) ; on sent « de vieux boutons de fièvre palpiter sous l’épiderme de sa joue » ; on « avait envie de pisser à cause de toute cette eau qui était tombée ; à l’école primaire, « son sang était épais, sombre et lent (il aurait dû faire un accident vasculaire cérébral en Terminale, mais il était trop occupé à prêcher l’émeute, le cul assis sur les grilles du lycée) ; on croise une « silhouette déjà fuligineuse » (on imagine le destin de celui à qui elle appartient…) ; on a « le sourire tranché jusqu’aux oreilles » (Gwynplaine à Mornay… plaine !) ; « choquée par la scène, elle a porté la main à la bouche » (tu m’étonnes !) ; « le cendrier s’était éteint » (on l’a échappé belle, il ne manquait plus que les mégots fuliginent) ; « le houppier des grands arbres » ; « Oh ! Foutredieu ! je me suis foulé la cheville ! » s’exclame un second rôle. Le correcteur de chez Gallimard n’a pas dû se fouler grand-chose pour laisser passer ça et tout le reste. En ce qui nous concerne, nous passerons sur l’ineptie du propos, fort réactionnaire par ailleurs et les incohérences, inexactitudes, approximations (un personnage se glisse dans le placard à balais et ressort des cabinets, un fusil de chasse Beretta semi-automatique devient une carabine 22 long rifle la page d’après, il y a des cerises en mars en Ariège alors que le sol est couvert de « feuilles pourissantes », une bouteille de gaz est « presque ouverte », etc…) le tout m’a fait penser à Gilbert Cesbron (Chiens perdus sans collier)…
« Rien n’est humiliant comme de voir les sots réussir dans les entreprises où l’on échoue », (Gustave Flaubert, lettre à Louise Colet, je crois).
J’ai aussi appris que Puertolas était… flic ! Il est donc logique qu’il fasse boyauter la Principauté en son ensemble, j’ai corrigé les épreuves de La classe et les vertus qui paraît le 15 janvier 2014 et j’approche des quatre-vingt dix kilogrammes.
Je dois bien oublier deux, trois trucs…
Allez ! A l’année prochaine.
06/09
Soi-disant que L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea est très drôle. En fait, il n’y a que le titre qui est drôle (et encore), le reste ne l’est pas, le procédé fait penser à ces bandes-annonces où tous les gags du film sont montés cut, sauf qu’en l’occurrence toute la drôlerie du livre est contenue dans le titre.
L’idée est amusante, mais l’auteur n’a pas compris que la cocasserie perpétuelle tue la cocasserie, sans parler de la niaiserie bien-pensante qui débute aux alentours de la centième page lorsque l’intérêt commence à faiblir et l’intrigue à patauger.
On est très très loin de Tom Sharpe qui, je le pense, a été le modèle de Romain Puertolas.
C’est tout juste du niveau du livre pour jeunes ados, il y a des adultes qui trouvent ça formidable. Ce sont de grands enfants.
26/08
RENTREE LITTERAIRE

C’EST PARTI !
En gros, ça donne ça : « Les écrivains proposent toujours des périples fascinants, le temps d’un entr’acte les artistes veulent offrir la paix à leur pays, une belle utopie pour un texte magistral, un roman qui réussit l’alliage périlleux du romanesque et de l’humour, une réflexion sur l’écriture, une très belle fresque d’une grande virtuosité, un très grand cru impressionnant, une peinture de l’arène médiatique souriante et pleine d’émotion à découvrir d’urgence, un manège suprêmement pervers, une plongée au cœur des ténèbres d’une psyché dévastée jusqu’à la fin épouvantable et stupéfiante, une fresque outrancière et gonflée, une polyphonie familiale se doublant d’un roman d’investigation, une superbe réflexion, éminemment romanesque, sur la fabrique d’un mythe littéraire à travers l’histoire, l’un des temps fort de la rentrée qui marquera au fer rouge les cœurs. C’est aussi un grand roman sur la passion amoureuse qui nous laisse admiratifs, un roman fort bourré d’humanisme, un roman qui déjoue tous les pièges de son sujet et en épingle avec un humour discret les tocades, les tics de langage et les travers, un beau roman à la grâce inquiétante, un livre foisonnant où l’histoire défile comme les paysages, une peinture corrosive du pouvoir et de ses abus, une fiction sous tension portée par une écriture toute en ruptures. Passionnant, sensuellement transgressif, on adore ! »

Where ?
En demi-gros : « l’Amérique demeure le continent à mythe pour une partie de la littérature française » (Transfuge), mais il semblerait que l’on puisse ne jamais citer quelques-uns de mes livres à ce propos sans être considéré comme amnésique pour autant. Nathalie Crom qui ne savait pas sur quel pied danser à propos de l’Hiver indien publie dans Télérama une critique dithyrambique de Faillir être flingué de Céline Minard. On en déduira que Crom est longue à la détente ou bien que Minard est un génie.

Who ?
En détail : je ne sais pas pourquoi mais L’invention de nos vies (Grasset) de Karine Tuil m’a tout de suite fait penser à Ring (Grasset) ; peut être à cause du héros Samir qui devient Samuel (Sam) alors que, dans Ring, Malika devenait Marlène puis Marie. Du coup, lorsque je suis tombé sur un entretien croisé Marc Weitzmann/Karine Tuil dans Madame Figaro, j’ai été plus attentif que je ne le suis d’ordinaire lorsque je lis un article de Madame Figaro (sauf ceux qui sont l’œuvre de Nicolas Bourriaud, mon critique d’art préféré).
Ça commence sur les chameaux debout, Tuil : « Samir Tahar est un quadragénaire né en France et d’origine musulmane* »!
Un peu plus avant, Weitzmann voit dans « l’idée de performance liée à l’art contemporain » l’une des raisons du succès de l’autofiction alors que, d’autre part, il trouve qu’il y a dans l’affaire DSK une « matière extraordinaire où le réel dépassait la fiction » !!
Karine Tuil en remet une couche dans le genre : « Je dis des mots avec ma bouche, pour ce qu’ils veulent dire, on verra plus tard » ; elle constate que l’on peut « se créer une identité propre, d’autant qu’aujourd’hui on en a les moyens avec les réseaux sociaux » […] « On a vu ça dans l’actualité avec le grand rabbin Gilles Bernheim et l’affaire Jérôme Cahuzac » !!!
*un peu comme moi qui suis de religion béarnaise

What ?
Il faudrait, aussi, se demander pourquoi Marie Darrieusecq qui écrit en patois de Balichon est considérée comme une styliste d’exception, mais je n’ai pas trop de temps à perdre non plus. Je préfère perdre mon temps à perdre mon temps.
14/08
Dernière baignade
La rime plus qu’approximative de la chanson il n’y a pas* d’après à Saint-Germain des Prés, qu’il fallait stupidement prononcer près, lui avait toujours porté sur les nerfs. Il aurait peut-être pu contenir son agacement si la robe d’Ophélie n’avait pas été aussi quelconque, d’une couleur tergiversant entre un rose timide et un beige éteint, ou si son chant avait eu quelque chose de particulier – il lui indifférait qu’il se fût agi d’accents enchanteurs ou d’une suite de notes discordantes. Son épouse possédait une beauté sans exubérance, une grâce qui n’était à l’évidence que le fruit d’une vigilance affectée ; elle était de plus de ces gens qui ignorent le genre du mot « après-midi », simplement parce que « matin » est masculin et « soirée » féminin, et utilisent donc l’un et l’autre à tour de rôle, sans parvenir à se fixer en définitive.
– « Tais-toi un peu, Ophélie, intima-t-il froidement.
Elle s’exécuta aussitôt, baissant le regard d’un air contrit. Loin de l’apaiser, cette soumission immédiate exacerba son irritation. Elle n’agissait pas par respect conjugal, il le savait : la tendresse et l’admiration qu’elle lui portait avait été une évidence bien avant leur mariage. Cependant, si cette situation lui avait semblé à son avantage dans les premiers temps – la fréquentation à outrance des cercles mondains, leurs trois voitures étincelantes, la propriété luxueuse dans laquelle le couple séjournait alors -, il commençait à entrevoir les inconvénients d’une telle alliance. Tromper son ennui en trompant sa femme lui était en effet impossible dans cette demeure isolée, et feindre d’estimer cette fade créature se révélait être un combat de chaque instant.
– Le soleil se couche déjà, mon chéri. Nous pourrions nous baigner une dernière fois, proposa-t-elle d’un ton excessivement enjoué.
La platitude affligeante de sa première réflexion empêcha presque son époux de saisir ce que lui suggérait la seconde. Une dernière baignade ? Cette perspective était pour le moins attrayante. Après tout, on ne met fin au bourdonnement insidieux d’un insecte qu’en l’écrasant. Il voyait déjà les hurlements misérables, l’explosion de désespoir foudroyant qu’il manifesterait en annonçant aux domestiques désemparés la mort de sa femme. Tout s’était passé si vite qu’il n’avait rien pu faire, il avait été réveillé d’un léger assoupissement par des cris étranglés, il avait vu son épouse se débattre au milieu du lac, s’était naturellement précipité au secours de sa douce, de sa tendre Ophélie, brassant l’eau sombre avec une force furieuse, mais avant qu’il ait pu parvenir à sa hauteur – ô supplice !, Dieu avait déjà rappelé à lui celle qui avait été sa plus délicate, sa plus admirable création… Il médita un instant le degré de pathos qu’il convenait d’adopter afin d’éviter les soupçons. Mais après tout, qui pouvait comprendre le déchirement d’un être séparé de l’unique amour de sa vie?
– Quelle délicieuse idée, mon aimée, je te rejoins dans un instant.
Elle s’empourpra comme une adolescente et se dirigea docilement vers la pièce d’eau céladon. Il la regarda s’y plonger d’un air qui se voulait détaché, mais en vérité sa nuque ne lui avait jamais semblé si élégamment dessinée, ses épaules ruisselantes si claires, et il songea que le lac était le digne écrin d’une chose aussi ornementale et insignifiante. Il ne la voyait déjà plus comme une source constante d’irritation ; la sachant bientôt au terme de son existence insipide, il pouvait s’autoriser comme un soupçon de clémence à son égard. Il ôta sa chemise avec une lenteur délibérée et entreprit de la rejoindre sans précipitation. Elle n’avait déjà plus pied, quand ses clavicules à lui étaient encore sèches. Elle frissonna quand il posa une main sur son dos, et son gloussement de plaisir se transforma en un hoquet étouffé quand il referma ses mains sur son cou. Presque aussitôt, le jaune auréolin de sa chevelure fut entièrement immergé dans le prasin du lac. Il la maintint fermement quelques secondes, mais elle se débattit bientôt avec la force instinctive, impérieuse, que donne la lutte pour la vie. Avec la tranquille résolution de celui qui regarde sa victime mourir, il raffermit sa prise jusqu’à ce qu’elle cesse de gesticuler inutilement. Le corps qui remonta à la surface lui apparut comme un pantin grotesque, désarticulé.
– « La blanche Ophélia flotte comme un grand lys », cita-t-il avec un rictus sardonique.
Il ne manquait plus à son œuvre que le dernier acte, où le parterre aveugle acclame la tirade de l’amant éploré. Cependant, l’acteur se réservait le droit de contempler l’obscurité et tout ce qu’il y avait au-delà avant de se lancer. Il fit ainsi quelques brasses, l’esprit déjà plein de sa liberté nouvelle. Il lui fallait certes respecter un temps de deuil respectable, mais ensuite, ensuite ! Ah, il pourrait emmener Armandine à l’opéra, Lily à l’hippodrome ; il éblouirait sans mal cette si jolie croupière du Casino…
Il interrompit subitement sa réflexion lorsqu’il réalisa qu’il avait le souffle court. Sa nage avait été bien plus vive qu’il ne l’avait voulu, mais ses mouvements fiévreux ne devaient rien à l’exaltation : il s’était simplement détourné du cadavre avec une promptitude qu’il ne s’expliquait pas, et qu’il jugea absurde. Il chercha nerveusement du regard l’endroit où il avait laissé la morte. La surface du lac était sereine, à peine troublée par le vent. Était-il possible que le cadavre gorgé d’eau se soit abîmé de lui-même ?
– Pourquoi m’as-tu tuée, mon amour ?
L’aquilon qui tourmentait les roseaux de temps à autres produisait un murmure agaçant. Il décida qu’il ferait couper ces longues tiges impertinentes.
– Pourquoi ? Pourquoi ?, répétait le saule accusé d’avoir engendré le lac à force de larmes.
Pour faire bonne mesure, l’arbre serait également abattu.
– Tu disais que tu m’aimerais jusque dans la mort…
Il se décida à rejoindre la rive : à l’évidence, l’effort troublait son esprit et déroutait ses sens. Il lui semblait entendre les gémissements de la défunte, qu’un écho sépulcral imbibait d’accents alanguis et létaux.
– Je viens te chercher, mon bien-aimé. Je serai toute à toi dans l’éternité.
Son imagination adoptait d’elle-même l’expression plate et convenue qui avait été celle d’Ophélie. Cela devenait ridicule. Il tenta vainement de penser à autre chose, à n’importe quoi, aux bonds d’ivresse de la boule des tables vertes du Casino, à l’impulsion nerveuse du départ des courses de l’hippodrome, aux feulements rauques de sa dernière maîtresse dans le plaisir ; mais se rappelait toujours à lui l’impression, non, la certitude, que quelque chose approchait, que les ombres odieuses qui nageaient dans le lac se glissaient insidieusement vers lui, voulaient le saisir, l’entraîner dans les profondeurs. Il sentit soudain la main verte et visqueuse du macchabée le saisir par la cheville, l’enchaîner à l’horreur de la mort dans le lac glacé ; le poids de l’eau souillée écrasait ses poumons, la lumière qui filtrait par la surface trouble s’affaiblissait… Et s’évanouit finalement tout à fait.
Radieuse quoique détrempée, Ophélie émergea du feuillage du saule pleureur, qui s’était présenté comme cachette providentielle, et se dirigea vers l’eau en apostrophant son mari :
– Chéri ? Chéri ? Sois prudent, surtout, tu sais bien que ce côté du lac est plein d’algues. Oh, cette petite improvisation était désopilante ! J’avoue avoir été surprise au début, d’autant que je pensais que tu avais oublié ta promesse de m’aider pour mes leçons de théâtre. Molly ne me croira jamais ! Je suis prête à entendre toutes tes critiques quant à ma performance. C’est si gentil à toi de m’aider à travailler ma spontanéité ! Mon amour, je t’en prie, remonte, cela peut être dangereux de rester si longtemps sans oxygène. Mon chéri ?
Ses appels restèrent sans réponse : elle réalisa que sa réplique n’avait été qu’un monologue.
Pauline Lambron
Lycée Henri IV
* je crois qu’il s’agit de : « il n’y a plus d’après »…
d’une sonorité plus élégante,
mais on a de l’oreille ou l’on n’en a pas
Si cette ravissante composition française (qui méritait bien mieux qu’un premier prix ex æquo) est l’œuvre de la fille de Marc « Punk » Lambron, cela confirmerait que les chiens ne font pas des chattes, que le talent est héréditaire tout comme la grammaire et le vocabulaire et que Philippe « Rock » Djian a de belles indignations devant lui.

Prends garde, blanche Ophélia,
les algues coagulent et le gazon prolifère
02/08
LA VIE DES LETTRES

Gîte rural ?
Non, résidence d’écriture.
L’un des bénéficiaires de cette résidence d’écriture située à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) la décrit ainsi (dans le même style impayable du propriétaire proposant son gîte à la location) : Connexion Internet 15 Mbps avec wifi, imprimante laser, chauffage électrique, machine à laver, en tout quatre pièces dont une grande salle à manger bureau. Également beaucoup d’oiseaux devant la porte-fenêtre et un jardin qui commence à fleurir (les jonquilles sont arrivées), bref des conditions parfaites de travail pour un écrivain.
Le CV de l’écrivain en question (peu importe son nom, ce sont tous les mêmes) est édifiant : études de droit, se consacre à l’écriture, dix ans de RMI, croise Philippe Sollers et François Bon.
En 2005 : bourse découverte (CNL) ; en 2009 : bourse de création (CNL) ; juin 2011 : résidence à la Villa Marguerite Yourcenar (Saint-Jean-Cappels, Nord) ; mars-avril 2012 : mission Stendhal au Japon (Le Mont Fuji est magnifique, sa sérénité impressionne et suscite le respect. Je l’ai écrit dans le carnet au soir de sa découverte le long de la voie de Shinkansen : le Fuji ressemble à un immense Bouddha qui se serait assis au milieu de la plaine. Ce n’est pas une montagne, c’est un homme, le plus grand, le plus sage, qui a atteint une telle sérénité qu’il est devenu une montagne. Maintenant, il va falloir commencer à suivre son exemple.) ; avril 2013 résidence à Brive (I) ; mai : séjour au Mexique dans le cadre d’un programme de « Soutien à la mobilité internationale des artistes et écrivains de la région Aquitaine » (Ville assez incroyable, très bruyante, très speedée, remplie de voitures et de taxis à la conduite sportive (mais pas trop d’embouteillages monstres dans le centre). Architecture mélangée, coloniale et XXe siècle. Grande quantité de forces de sécurité, gardes privés devant chaque magasin, policiers de différentes unités un peu partout, tous armés et revêtus de gilets pare-balles. Autour de la cathédrale les étals de marché des indiens et les danseurs aztèques. La nuit le bruit des sonos des restaurants jusqu’à 4h du matin (la ville dort peu), les déjeuners et dîners à l’heure latino (15h, 23h). Et aussi, du moins en ce qui me concerne : l’épuisement presque permanent dû à l’altitude (2500 mètres) et à la pollution. À suivre…) ; juin-juillet : résidence d’auteur à Brive (II) ; à venir en septembre : résidence d’auteur au Châlet Mauriac à Saint Symphorien (Gironde).
La vraie vie est là, calme et tranquille, assortie à des conditions parfaites de travail, pourvu que l’altitude soit raisonnable, que demander de mieux ?
On peut, aussi, lire, Contes de la littérature ordinaire (Mille et une nuits), c’est poilant !
01/08

« Et pourquoi donc faudrait-il s’encombrer l’esprit avec l’étude, par exemple, des modes du verbe, dont les grammairiens répétaient depuis l’Antiquité qu’ils servent à marquer des « dispositions de l’âme » quand on dispose sur son clavier d’émoticons, pictogrammes obtenus par simple combinaison de touches et permettant d’indiquer très vite et sans nuances inutiles à ses correspondants électroniques quelle est son humeur ou son état d’esprit* » (Jaime Semprun, Défense et illustration de la novlangue française, Editions de l’encyclopédie des nuisances) que je rapprocherai pour ma part des règles à suivre édictées par la Banque publique d’investissement qui veulent qu’il faille désormais écrire « bpifrance« , en bas de casse et idéalement en gras.
Coincée entre les smileys de la technosphère et les exigences du grand capital, l’écriture a quelques beaux jours devant elle.

* puis-je faire remarquer qu’il existait, au siècle censé être l’acmé de la langue française,
un point d’ironie, disparu depuis qui remplissait cette tâche ; il est devenu, aujourd’hui, le logo d’une maison de confection

30/07
A ce propos… enfin, au propos de Houellebecq, qui fait perdre l’entendement à ses fans, j’ai entendu récemment (à son sujet ou plutôt au sujet de son œuvre) : « Il appelle une chatte, une chatte et une bite, une bite. Personne n’avait fait cela avant lui »… Je crois quand même que… si, et qu’ils étaient même plusieurs.
Il y a un bon moment, j’avais entendu à propos de ses Poésies (qui sont indigentes, c’est là que réside tout leur intérêt), Marc Weitzmann les comparer à celles de Baudelaire (!) et donner comme exemple de la platitude de Baudelaire : « Le ciel comme un couvercle… » ce qui est, pour ceux qui ont étudié Baudelaire ailleurs que dans un numéro spécial des Inrockuptibles sur Patti Smith, une citation tronquée et/ou fautive.
Pour mémoire : « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle… »
Ça fait une (grosse) différence, la différence entre la poésie que Marc Weitzman comprend et celle qu’il ne peut pas comprendre : une espèce de gouffre !
26/07
LA VIE DES LETTRES

Les frères Bogdanov nous préparent une surprise pour la rentrée

A la foire de Francfort, Teresa Cremisi a fait d’excellentes affaires
LAMPE DE CHEVET


Côté prostate, tout va bien ?
Elle est phosphorescente !
21/07

La semaine prochaine, 20 heures, sur France Culture,
Carte blanche à Christine Angot
11/07
En apercevant Tanguy Viel à la télévision, j’ai compris pourquoi il avait raté la cible en publiant La Disparition de Jim Sullivan et pourquoi il raterait les suivantes. Comme disait ma grand-mère : « Il a un œil qui dit merde à l’autre ! »
06/07

Quelle que soit notre opinion au regard de la culpabilité de DSK
toute cette histoire ressemble plus à un roman qu’à une histoire vraie.
Marcela Iacub (romancière), Le Point, 26 mai 2011
MON AGENDA DE LA PLEIADE
(2012)
20/12
Lu un livre d’Eric Chevillard, ça me fait penser aux types qui racontent perpétuellement des blagues. Au bout d’un moment, c’est plus drôle du tout.
17/12

Chez Fayard, on reste à l’écoute du buzz
(celui concernant Alias Ali)
06/12
Aujourd’hui, signature du service de presse d’Alias Ali.
Gibert va se gaver pour les fêtes.

Autoportrait dans les toilettes du Muhammad Ali Center*
(Louisville – Kentucky)
* en arrière-plan, on peut remarquer la fine allusion
aux anciennes préoccupations de l’auteur
16/11
RENTREE DE JANVIER

Chez Stock, on met la dernière main à la « petite rentrée »
(aux dernières nouvelles, l’autofiction ferait un retour en force)
POUR SORTIR DE LA RENTREE
* Marie Simon : Robe Muse of Love, bracelet Marc Deloche
* Anne Berest : Veste Tara Jarmon, combinaison Women’s Secret, collier et bague Alex Monroe
* Aurelia Bonnal : Robe Tara Jarmon, bracelets Scooter, pochette My Suelly
* Marie-Hélène Lafon : Chemise Brigitte Bardot, nœud papillon Burberry London, bracelets Marc Deloche
* Gwenaëlle Aubry : robe April May, collier Marie Laure Chamorel, manchette Anne Thomas
* Céline Curiol : robe Orla Kieloy, boucles d’oreille et manchette Anne Thomas
* Carole Fives : Perfecto Maje, robe Masscob, bague perso
* Max Monnehay : Caban Burberry Brit, blouse Tara Jarmon
Que l’on se souvienne de ce qu’elles portaient à défaut de ce qu’elles ont publié.
14/11
Philippe Djian a reçu le prix Interallié, grand bien lui fasse. Le même jour, j’ai relu (aux chiottes) une interview qu’il a donnée aux Inrockuptibles. Assez tôt, il assène une ânerie qui me décourage de poursuivre : « Je déteste le foot,